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15.000 radicalisés sous surveillance en France. Et combien de complices ?
Quelle est la taille de l’iceberg caché du soutien aux terroristes islamistes ?
Le Premier ministre M. Valls a déclaré, le 9 septembre dernier sur Europe 1 : « On peut considérer qu’il y a à peu près 15.000 personnes qui sont suivies parce qu’elles sont dans un processus de radicalisation. » Si l’on ajoute les 3.000 djihadistes partis en Irak/Syrie, on est proche des 20.000 personnes à suivre pour radicalisation, soit moins de 0,4 % de la population musulmane estimée.Il est intéressant de comparer, non pas bien entendu le fond idéologique, mais plutôt les taux d’engagement des forces opérationnelles des djihadistes aux effectifs de la Résistance pendant la Deuxième Guerre mondiale. En proportion, l’engagement actif semble équivalent.
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Conseil de l'Europe : le rapport pro-GPA de nouveau rejeté
Par 19 voix contre 17 au sein de la Commission des questions sociales du Conseil de l'Europe.
Néanmoins, le projet de recommandation annexé à la résolution a été adopté, après amendement. Il sera débattu lors de la prochaine session de l’Assemblée en octobre. Ce projet recommande aux Etats européens d’adopter des lignes directrices visant à préserver les droits des enfants nés dans le cadre d’une GPA.
No Maternity Traffic partage le souci premier de préserver les droits des enfants. Néanmoins, vouloir préserver sincèrement les droits des enfants suppose de poser d’abord le principe de l’interdiction de la GPA sous toutes ses formes. Il est vain, et même malhonnête, de prétendre lutter contre les conséquences de la GPA pour les enfants, sans en condamner d’abord la cause. La GPA, ou maternité de substitution, est une régression absolue du droit des femmes et de l’intérêt supérieur de l’enfant. La GPA, quelle que soit sa forme, exploite des femmes et génère un trafic d’enfants, privés en tout ou partie de leur filiation.
Le collectif international No Maternity Traffic poursuit son engagement et invite tous les députés de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe à adopter prochainement une recommandation qui, comme l’a fait le Parlement européen en décembre dernier, condamne explicitement toute forme de GPA et recommande aux Etats d’adopter une politique commune en ce sens au plan européen. »
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La Grece, d'Agamemnon à Pericles
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Alors que les rats quittent le navire
Voilà bien un étrange calcul statistique auquel s'est livrée la rédaction du Monde. Le journal papier en a même fait la première page de son édition N° 22296 du 20 septembre sous le titre alléchant : "Départs en série dans les ministères et à l’Élysée". On pourrait en faire le point de départ d'une chronique de l'élection présidentielle, alors même qu'est commencée, désormais officiellement, la primaire de la droite et du centre.
Or, la perspective d'une candidature de Hollande pour un deuxième mandat de 5 ans se profile. Le discours d'un soir présenté comme offensif contredit ce que pouvait constater un observateur lucide : le fait "qu'avec une certaine impudeur, le locataire de l’Elysée trouve la charge bien lourde et découvre le 'tragique'… Aveu ahurissant et inédit de la part d’un chef d’Etat au ton geignard."[1]
De la sorte cette deuxième hypothèse avance avec l'impossibilité mécanique d'une locomotive sans wagons et la quasi-certitude d'une rencontre avec un engin roulant vers elle sur la même voie, et dont la marche se mesure à la baisse des sondages prédictifs du candidat.
Le caractère suicidaire apparent du scénario échappe de moins en moins aux observateurs. Tel chroniqueur dépeint fort justement l'attitude présidentielle comme celle d'un "Narcisse mou" d'un "commentateur du désastre". Son désastre.[2]
Tout ceci n'échappe évidemment pas aux 57 conseillers du pouvoir, dircabs et autres soutiers du gouvernement qui ont déjà démissionné, plus quelques autres, sur un cheptel total de 570. On ne les verra plus dans les allées du pouvoir mais on les verra à divers emplois de pantouflage et de rattrapage, comme l'ombre du régime en détient ou en protège tels des terrains délaissés de concessions d'autoroutes. Au moins l'une de ces 57 personnes a-t-elle su choisir un métier utile, puisqu'elle a demandé et obtenu de devenir commissaire de police comme on se rachetait autrefois en s'engageant dans la Légion. Souhaitons-lui de se montrer digne de cette fonction clef, dans une société aussi menacée que la nôtre. Mais qu'on se rassure, les 56 autres semblent s'être investies dans des parcours plus confortables. Pensons au chef du protocole de l'Élysée qui sera désormais ambassadeur de France à l'Unesco, faute d'ailleurs d'avoir obtenu d'être agréé par le Vatican où l'on ne badine pas, ou plus, sur certaines questions de mœurs. La soutane pourpre n'aime pas le voisinage de la jaquette flottante.
D'après la recension du Monde, les 10 % de rats ayant déjà quitté le navire un an à l'avance bat tous les records. En 2011, ils étaient exactement 28. Deux fois moins. Et pourtant, en 2012, la seule chose qui a convaincu une [courte] majorité de Français de voter, alors, Hollande au deuxième tour avait été la déception occasionnée par les changements de main, et de pied, les voltes et les pirouettes de son prédécesseur, l'anti Chirac de 2005 devenant une fols élu un néo-Chirac.
Mais ce peuple est ainsi fait qu'après avoir tenu Chirac en si piètre estime, on nous affirme, pour ne citer qu'un exemple, qu'il en manifesterait aujourd'hui la nostalgie.
La rivalité des deux personnages qui prétendent reprendre le flambeau l'un de la droite, l'autre de la gauche, pour, l'un comme l'autre, l'abandonner une fois élu, ne doit pas d'ailleurs nous faire oublier l'autre nuisance en embuscade… celle du personnage qui quitta le gouvernement sur le désastre électoral de 1997 puis après avoir purgé au Canada sa condamnation de 2004, revint aux Affaires étrangères en 2011, le temps de faire accepter par la communauté internationale le principe de la glorieuse opération de Libye, "le meilleur d’entre nous" dixit Chirac en connaisseur… l'homme qui, en 1993 força l'Europe à ouvrir à l'industrie turque de la contrefaçon et de la sous-traitance les portes de l'union douanière… le corédacteur, avec son camarade Toubon, du désastreux traité de Nice signé en février 2001… tout cela est bien oublié … c'est vrai.
Je n'ose donc aggraver mon cas en rappelant ici le nom du vieux soldat qui constatait combien les Français avaient la mémoire courte.
JG Malliarakis
Apostilles
[1] cf. cf. Charles Hægen in L'Ami Hebdo de Strasbourg le 19.9. L'aveu de la difficulté devant le 'tragique' se trouve dans le livre d'Antonin André et Karim Rissouli Conversations privées avec le président (ed. Albin Michel) basé sur pas moins de 32 rencontres avec Hollande
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L’italienne Tiziana Cantone ou la fatale exhibition !
La chronique de Philippe Randa EuroLibertés cliquez ici
Autrefois, la Justice condamnait parfois un coupable à être exhibé plusieurs heures, voire plusieurs jours, en place publique, attaché à une armature de bois appelée pilori (ou encore plus explicitement nommée alors « échelle patibulaire »). Cette humiliation publique était censée lui faire passer le goût de se mal conduire ; elle était sans doute préférable à d’autres peines plus violentes, sinon définitives : flagellation, bannissement, mutilation, peine de galère ou exécution, le choix des peines était alors bien plus varié qu’à notre époque.
Cette pratique, pour ce qui est de la France, a été abolie en 1832… vraiment ? On peut en douter depuis l’omniprésence de l’internet dans notre vie quotidienne et plus encore par celle des réseaux sociaux.
On y est plus facilement encore qu’autrefois, exhibé, non plus sur une simple place localisée, mais désormais sur la planète entière.
Non seulement, sa vie publique y est connue pour l’éternité – plus sûrement encore qu’inscrit dans quelque marbre que ce soit… Connue, oui, pour ce qu’elle est réellement… ou non : la vérité y côtoie trop souvent le mensonge, l’approximation ou la relation tendancieuse, sans qu’on puisse vraiment y remédier : le temps et les difficultés rencontrés pour supprimer ou corriger une information découragent la plupart des gens concernés.
Quant à sa vie privée, malheur à ceux qui la voient exposée dans les mêmes conditions : vraie, fausse ou déformée, rien ne la protège davantage, d’autant que bien souvent, par inconscience ou provocation, certains sont directement responsables de leur infortune.
Ainsi Tiziana Cantone, dont le nom et les déboires défraient la chronique depuis son suicide : s’étant prêtée à des jeux érotiques filmés avec son accord, cette jeune italienne n’imaginait nullement que ses ébats régaleraient ensuite des millions de voyeurs via internet.
Elle eut beau changer de lieu de résidence et de nom, son visage trop connu et surtout trop reconnu, la clouait partout au pilori des moqueries publiques. Elle a donc fini par se suicider pour échapper à la honte.
Le monde politique n’est pas resté indifférent à son calvaire… toutefois après qu’elle y a mis fin elle-même si tragiquement : la ministre italienne des réformes constitutionnelles et des relations avec le Parlement, membre du Parti démocrate (centre gauche), Marina Boschi a immédiatement dénoncé les « siècles de violences exercées sur les femmes », oubliant qu’en l’occurrence, la première responsable de son malheur fut Tiziana Cantone elle-même, et bien qu’elle n’ait évidemment pas prévu toutes les conséquences de laisser filmer ses ébats intimes, devenus terribles exhibitions sexuelles.
Une enquête pour « incitation au suicide » a été ouverte par le procureur d’Aversa-Napoli Nord, ce qui revient à constater que la Justice italienne va peut-être tout bonnement se retourner… contre elle-même !
Tiziana Cantone avait en effet tenté de faire cesser la diffusion de ses galipettes par voie judiciaire, mais déboutée, c’est elle qui fut condamnée à rembourser 20 000 euros de frais de justice : on ne s’attaque pas impunément à Google, Yahoo, Italia et YouTube, pour ne citer que les plus célèbres des moteurs de recherche. Il fallait que cela se sache ! Avis aux procéduriers imprudents !
Au burlesque et au drame de cette affaire s’ajoute désormais le ridicule et elle prouve que ce pilori du XXIe siècle sur internet s’avère de fait bien plus redoutable que son ancêtre en bois !
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Journal du Mercredi 21 septembre 2016 : Politique / PS : Hé oh la primaire !
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Alexandre Gabriac annonce qu’il rejoint Civitas et appelle à « rejoindre un mouvement où Dieu est premier servi »
Communiqué de presse d’Alexandre GABRIAC :
Engagement au sein de CIVITAS
Je milite au sein de la mouvance nationale depuis maintenant près de quinze ans ; plus jeune conseiller régional de France, j’ai eu de multiples responsabilités au sein du Front National, jusqu’en 2011. La même année, je fondais les Jeunesses Nationalistes, mouvement de jeunesse qui connut une importante expansion jusqu’à sa dissolution en « conseil des sinistres » par Hollande en août 2013.
Fort de cette expérience, j’ai décidé aujourd’hui de prendre des responsabilités dans le mouvement CIVITAS.
En effet, au vu de la situation toujours plus désastreuse de notre patrie, il est plus qu’urgent d’instaurer une véritable convergence des forces vives de la nation, et de donner une nouvelle dimension au combat pour la France aux Français. J’appelle donc tous les militants de la cause nationale à rejoindre Civitas, structure qui nous rassemblera tous dans une action sans concession, tant sur le plan politique que spirituel. Je profite de cet appel pour pousser à la réflexion nos camarades freinés à l’idée de rejoindre un mouvement où Dieu est premier servi : préférez-vous conserver leur république maçonnique, ou vivre demain dans une France catholique ?
Le consumérisme poussé à son comble, l’éclatement des familles, la légalisation des unions sodomites, les lois liberticides, les banksters, les politiciens corrompus, la déchristianisation, le règne de l’argent, la presse gauchiste et maçonnique, les associations érigées en police de la pensée, le racket fiscal des travailleurs, le chômage de masse, l’éducation anti-nationale, la baisse de la qualité des soins, l’explosion des prix du logement, sans oublier l’immigration massive qui nous conduit de jour en jour au grand remplacement…
La longue liste des maux dont souffre notre pays découle de diverses causes, toutes liées à la volonté d’une petite minorité qui oeuvre dans les coulisses à Bruxelles, Washington et Tel-Aviv pour établir un nouvel ordre mondial.
Dernier exemple il y a deux jours avec la remise du prix du « meilleur chef d’ État mondial 2016 », des mains du rabbin Arthur Schneier à… François Hollande. Rappelons que même les sondages « officiels » indiquent qu’il est le dirigeant européen le plus impopulaire dans son propre pays.
Face à ces périls, notre premier devoir est de réveiller les consciences nationales, endormies par des années de propagande démocratique, républicaine et mondialiste.
Nous voulons mobiliser tous ces Français qui en ont assez d’être considérés comme des étrangers sur leur propre sol, qui en ont assez de voir leur religion souillée sans aucune réaction, et qui veulent retrouver la France catholique d’antan, n’en déplaise aux élites autoproclamées.
Civitas n’a pas vocation à diviser ou à concurrencer les groupes existants, mais simplement à faire converger les français non-reniés dans des formations, manifestations et actions communes, inscrites dans un cadre doctrinal clair et sans compromission.
C’est pourquoi j’ai choisi de m’engager auprès d’Alain Escada et de Civitas, pour défendre la foi avec force et virilité, rétablir la France charnelle et pouvoir enfin offrir à nos enfants un avenir français !
Alexandre GABRIAC, 25 ans, marié, un enfant.
Fondateur des Jeunesses Nationalistes.
Ancien conseiller régional Rhône-Alpes.
Contact Presse : agabriac@gmail.com – 06.77.20.26.05
Page facebook : Alexandre Gabriac – Twitter : @Gabriac
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L’Heure la plus sombre n°46 – Émission du 19 septembre 2016, spéciale Mein Kampf
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Michel Onfray leur dit leur fait : « Les médias de masse ont intérêt à cultiver l'imbécillité »
Michel Onfray dresse ici un réquisitoire sans concession contre des médias devenus symboles de la défaite de la pensée [Figarovox - 19.09].Il lance sa propre Web TV* en lien avec l'Université populaire de Caen. Il l'ignore sans-doute : sa critique de l'asservissement des journalistes et des auteurs à l'Argent rejoint celle - ancienne et pertinente - de Charles Maurras. Et ses coups de griffe au Système, voire à la modernité, nous sont sympathiques. Faute d'une pensée politique réellement construite, il fait oeuvre utile pour démystifier la pensée dominante et le Système qu'elle sous-tend. LFAR
Vous venez de lancer votre web TV. Pourquoi avoir créé ce nouveau média ? À qui s'adresse-t-il ?
Pour disposer de temps afin de développer des argumentations et des démonstrations, ce qui est impossible dans un média dans lequel le temps c'est de l'argent. Et souvent : beaucoup d'argent… Dès lors, dans un média classique, ce qui est visé est moins l'information, vraie ou fausse d'ailleurs, que le spectacle susceptible de créer le buzz. Autrement dit, il faut obtenir le maximum de consommateurs devant leur écran à l'heure où le clystère publicitaire se trouve infligé. Or on n'obtient pas un public massif avec de l'argumentation ou de la démonstration, mais avec de la grossièreté ou du dérapage, de l'insulte ou de la haine, du mépris ou de la boxe. Quand jadis Paul Amar apportait sur un plateau une paire de gants de boxe, il montrait ce qu'étaient vraiment les choses. On l'a d'ailleurs congédié pour avoir dénudé le roi. Il faut désormais cogner, en dessous de la ceinture si l'on veut, pour obtenir le vacillement ou le k.-o. de l'adversaire. Ce média que j'initie avec mes amis s'adresse à tous ceux qui veulent prendre le temps d'entendre des arguments sur les questions d'actualité afin de se faire un avis par eux-mêmes, mais aussi sur mille autres sujets qui constituent les séminaires de l'UP.
Quels seront les principaux programmes ? L'esprit de cette télé sera-t-ilproche de celui de l'université populaire de Caen ?
C'est d'abord le média de l'université populaire. J'ai souhaité reporter le lancement de ce média de juin à septembre parce que les interventions de mes amis de l'UP n'étaient pas prêtes à être mises en ligne. J'ai préféré commencer plus tard, avec ma trentaine d'amis, plutôt que très vite, avec moi seul. Je souhaite par la suite créer des rubriques autonomes pour mes amis qui souhaiteraient s'exprimer aussi. Nous commençons de façon expérimentale. Il n'existe aucune WebTV de ce type à cette heure me dit-on.
Ce projet s'inscrit-il en réaction au système médiatique actuel ? Celui-ci est-il trop uniforme ?
Oui, bien sûr. Le système médiatique est aujourd'hui digne des systèmes les plus idéologiquement intolérants. Tout le monde peut-être invité (encore que : Patrick Cohen a franchement parlé un jour d'une liste noire de gens à ne pas inviter sur le service public…), mais il y aura au moins deux traitements : le premier qui est celui du tapis rouge réservé aux tenants de l'idéologie dominante (en un mot, les partisans du libéralisme d'État et de l'Europe transnationale) le second est celui du punching-ball réservé à ceux qui ne communient pas dans cette religion étatique et dont le temps de parole sera entièrement consacré à se justifier de ne pas faire le jeu du FN, de ne pas rouler pour Marine Le Pen, de ne pas penser comme Éric Zemmour ou Robert Ménard, de ne pas être antisémite ou islamophobe… Ainsi, on a annoncé sur France Culture que « Michel Onfray lançait son web média… comme Soral et Dieudonné ». Ce qui renseigne sur le degré de perfidie … du service public !
Vous avez déclaré souhaiter « reprendre en main de façon libertaire et non libérale l'information ». Qu'entendez-vous par là ? Les médias véhiculent-ils une idéologie dominante ?
Oui, bien sûr. Du moins les médias de masse et la totalité du service public qui est franchement à la botte du pouvoir d'État. Depuis que Mitterrand a abandonné le socialisme au profit du libéralisme en 1983 puis le pacifisme au profit du bellicisme en 1991, l'idéologie dominante ne sépare plus la droite de la gauche, mais les libéraux d'État de droite et de gauche (Sarkozy, Juppé, Le Maire, NKM et Hollande, Valls, Macron) et les antilibéraux de droite et de gauche (Le Pen, Guaino, Dupont-Aignan et Mélenchon, Besancenot, Arthaud). Les médias dominants roulent pour le libéralisme d'État de droite et de gauche, et je risque peu à prophétiser que le prochain chef de l'État sera issu de ce bloc-là. On changera de figure, mais pas de politique.
Aucun espace médiatique ne trouve grâce à vos yeux ?
Si, tel ou tel support, le vôtre par exemple, dans lequel je sais que, si l'on n'est pas d'accord avec moi, on ne me salira pas personnellement et qu'on n'utilisera pas d'attaques ad hominem, de sous-entendus tordus…
Vous voulez échapper « au culte de la petite phrase, du sniper prêt à tout pour créer le buzz ». Lorsque vous participez à une émission comme « On n'est pas couché » ou plus récemment « C l'hebdo » avec Aymeric Caron, n'avez-vous pas tendance à y céder parfois vous aussi ?
La production m'avait assuré que l'émission serait courtoise. J'ai eu la faiblesse de le croire quand j'ai accepté de m'y rendre. Quant aux petites phrases, si elles existent, elles ne sont pas de mon fait : je ne suis pas comme ces politiques ou ces journalistes incapables d'improviser et qui ne travaillent qu'avec des communicants qui leur écrivent les phrases qui feront les fameuses petites phrases. Nombre de journalistes lisent leurs textes et les blagues de tel ou tel sont écrites et défilent sur les prompteurs. La petite phrase est la production idéologique destinée à créer le buzz qui induit les parts de marché qui décident de la reconduction des émissions, de la place dans les grilles de diffusion et, bien sûr, des émoluments des animateurs. On comprend qu'avec pareils enjeux, les médias de masse aient intérêt à cultiver le superficiel, l'anecdotique, le bref, le ricanant, sinon l'imbécile.
Alain Finkielkraut explique qu'il lui semble nécessaire d'aller dans la gueule du loup dire son fait à la bien-pensance et au « politiquement ricanant ». Partagez-vous son point de vue ?
Il a absolument raison. Sauf qu'il y a des lieux où on ne peut pas faire passer son message, il s'agit de savoir lesquels. Comme ça n'est pas une science exacte, on peut se tromper. On ne le sait qu'après… Il arrive qu'on perde son temps dans une émission littéraire où les écrivains n'écrivent pas leurs livres alors qu'on le gagnera en allant sur un plateau a priori moins intellectuel mais sur lequel on aura pu dire deux ou trois choses.
Est-il possible de réagir à l'actualité chaude en conservant le recul de la philosophie ?
Oui, absolument. Pourquoi le philosophe n'aurait-il pas les qualités de l'urgentiste, du chirurgien de guerre, du secouriste sur les lieux d'un accident ? Et puis il est drôle qu'on se demande si un philosophe peut penser à chaud quand le moindre quidam commente la moindre actualité en ne s'autorisant que de lui ! Ou qu'on permet au journaliste de réagir à chaud. Si le philosophe a derrière lui un travail de réflexion sur les sujets sur lesquels il s'exprime, il est habilité à parler.
La rentrée télé est dominée par le face-à-face entre Yann Barthès et Cyril Hanouna. Que cela vous inspire-t-il ?
Les médias parlent des médias, c'est leur affaire. Il y a plus important à penser, me semble-t-il.
Dans les colonnes du Figaro, vous déclariez : « Vouloir ressembler à Serge Reggiani ou à Yves Montand, c'est tout de même moins déshonorant que vouloir ressembler à Cyril Hanouna ! Il est donc logique que de nos jours, la kalachnikov devienne le rêve ultime …»
Cette phrase se trouvait dans un contexte qui me faisait dire une chose, puis donner un exemple pour l'illustrer. On a préféré s'exciter sur l'exemple plutôt que de disserter sur la thèse qui était : dans un pays où l'idéal est perdu, il n'est pas étonnant que des jeunes optent pour une idéologie clé en main - l'islam intégriste en l'occurrence. Vous connaissez ce proverbe chinois : « Quand le sage montre la lune, l'imbécile regarde le doigt ». Sur les réseaux sociaux, on regarde beaucoup le doigt… Et les journalistes qui pensent désormais dans les formats épidermiques imposés par les réseaux sociaux emboîtent le pas. Ils disposent ainsi du buzz, premier bénéfice, puis, second bénéfice, le plus important, ils évitent le débat sur la thèse. De sorte qu'il était plus facile de faire de moi une personne qui salissait Hanouna que de s'interroger sur Hanouna comme symptôme. C'est la maladie qui est le problème, pas le symptôme. Hanouna a saisi l'occasion pour montrer du doigt le doigt qui montrait tout en ignorant même s'il y avait aussi la lune. Je lui ai fait un texto explicatif, il ne m'a pas répondu, tout à l'admiration de son doigt.
Vous avez déclaré « le Burkini est une petite chose » et fustigé une nouvelle fois notre politique étrangère. On peut dénoncer fortement l'ingérence occidentale au Moyen-Orient tout en s'inquiétant de la désintégration culturelle d'une partie de la population française…
Oui, en effet, mais là encore, regarder le burkini, c'est regarder le doigt… Pendant ce temps-là, on ne s'interroge pas sur les seules questions qui importent : la généalogie. D'où cela vient-il ? Que des hommes puissent croire qu'en écrasant des enfants et leurs parents avec un camion, qu'en égorgeant un prêtre qui dit la messe, qu'en massacrant des gens qui boivent un verre à une terrasse de café ou que des femmes puissent imaginer que Dieu a le souci de leur maillot de bain sur la plage ou de ce qui se trouve dans le verre qu'elles sirotent, cela renseigne sur l'état de la raison et des Lumières, de l'intelligence et de la réflexion en France. Car cette génération de personnes chez qui la défaite de la pensée est à ce point majeure est le produit de politiques « éducatives » françaises menées depuis pas mal d'années.
Pour les gens qui vivent dans ou à proximité de quartiers salafisés, le « Burkini » mais aussi la Burqa, le voile ou la pression des barbus, ne sont pas de « petites choses », mais l'affirmation d'une identité, voire d'une idéologie conquérante… Comprenez-vous qu'une partie de la population s'inquiète sincèrement de la progression et de la banalisation des codes islamistes dans certains territoires ?
Bien sûr que je le comprends. Mais si l'intelligence a disparu là où l'on se prosterne désormais devant des articles de foi, il faut ajouter que la disparition du débat sur ce sujet à cause de médias qui se battent à coup d'imprécations sur le principe du « pour ou contre le burkini » a laissé désormais la place au viscéral, à l'instinctif, au tripal. Les médias s'honoreraient à faire sur ces sujets de véritables émissions dans lesquelles on ne visera pas le sensationnel mais l'éducation populaire. Que certains quartiers soient perdus pour la république est une chose qui se dit depuis longtemps: qu'ont fait la droite et la gauche qui se remplacent au pouvoir depuis un demi-siècle ? Rien.
Revenons à la désintégration culturelle. L'été 2016 a été celui du massacre islamiste de la promenade des Anglais et des « grands adultes en trottinette » chassant les Pokémon….
Là aussi, là encore, la trottinette est le doigt… J'ai donné cet exemple pour une thèse qu'on a soigneusement évité de discuter : notre société ne se féminise pas, contrairement à ce que dit Éric Zemmour, elle s'infantilise. J'ai pris l'exemple de la trottinette, du tatouage, du baladeur, j'aurais pu ajouter, pour les adultes, car c'est d'eux dont je parlais, le vapotage qui est le suçotage des grands, le bermuda qui est la culotte courte des adultes, les baskets qui sont les chaussures des adolescents, le Pokémon bien sûr qui est le cache-cache des quadras, mais ça n'est pas le sujet, la question ou le problème. La vraie question est : quand on refuse tant de devenir ou d'être un adulte, pourquoi penserait-on autrement que comme un enfant ? Mais je subodore que le buzz va se faire plus sur « Onfray dézingue le vapotage » que sur cette thèse que nous vivons dans une société infantile où tout est fait pour infantiliser. C'est tellement plus facile de séduire l'électeur quand il est un enfant ! •
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