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Entretien avec Bernard Plouvier, auteur du livre "Le dérangement du monde"
Entretien avec Bernard Plouvier, écrivain, chroniqueur à Synthèse nationale cliquez là, auteur du Cahier d'Histoire du nationalisme n°8 sur le NSDAP cliquez ici
« Mon objectif est de traiter des trois compagnons maudits de l’être humain : l’angoisse existentielle, l’ennui et la solitude, et d’envisager une étude des remèdes, erronés ou bons, dont l’histoire porte témoignage »
Que signifie le sous-titre de ce livre : « des erreurs et des hommes » ? Est-ce que par hasard vous vous prendriez pour un gourou omniscient ?
Certes non. Je ne prétends nullement au statut de pontife de la philosophie. Quant à l’omniscience, je la laisse bien volontiers aux « politologues », ces curieux spécialistes à la mode, qui développent leur arrogante suffisance en une époque où la politique n’est plus que l’humble servante de l’économie globale.
Mon objectif est de traiter des trois compagnons maudits de l’être humain : l’angoisse existentielle, l’ennui et la solitude, et d’envisager une étude des remèdes, erronés ou bons, dont l’histoire porte témoignage.
Il va pleuvoir des vérités premières ; faut-il tendre nos vastes tabliers pour les récolter ?
Bravo pour la citation de Tristan Bernard, mais le problème mérite mieux qu’une boutade, puisqu’après tout chaque être humain un peu dégagé de l’animalité est confronté aux trois facteurs majeurs cités plus haut.
La société de consommation offre en abondance les remèdes ultra-classiques, mais autrefois moins aisément abordables : l’excès de nourriture, la sexualité sous tous ses aspects (qui n’ont rien de bien neuf, car ce n’est pas à un vieux singe, comme l’est collectivement l’humanité, que l’on apprend à grimacer), l’alcool, le tabac, les stupéfiants (et de nombreux commerçants de haschisch sont favorables à sa libre consommation), auxquels la chimie moderne a joint les tranquillisants et les antidépresseurs.
Et les autres remèdes, moins minables, pour lutter contre les démons de l’être humain...
Ils sont nombreux et ce livre en est une recension, probablement non exhaustive. Une majorité d’humains dotés de sens moral se contente de trois valeurs fondamentales : honneur, travail et famille… et nul ne peut le leur reprocher ! Certains y joignent une passion pour le sport, qui risque de tourner au narcissisme, ou une activité manuelle, d’utilité pratique souvent évidente, en plus d’être parfois une source d’économies.
On peut être tenté par l’aventure collective de la politique. Très vite toutefois, force est de constater que l’idéaliste est une exception dans ce milieu où abondent les vulgaires ambitieux. De façon universelle et à toute époque, ce milieu trop souvent proche de celui des malfrats, a dégagé de forts relents méphitiques.
D’autres individus fort insatisfaits de leur sort ont recours aux fééries de l’imagination pour embellir un quotidien plat, médiocre et parfois ignoble. À notre époque de triomphe des images virtuelles, ces poètes passifs sont à la fête, mais risquent fort de se détacher des réalités de la vie.
L’intellectuel pur calme son angoisse, son ennui, sa solitude en essayant d’appréhender le monde de l’extérieur, soit rationnellement, découvrant un peu tard qu’il n’existe aucune certitude, aucune « vérité » en dehors de la simple arithmétique.
À l’opposé, l’on trouve une majorité d’humains pour se jeter avec passion dans l’irrationnel, assurés qu’ils sont de pénétrer les mystères intimes de l’Univers. Que ce soit par l’entremise d’une religion établie, par de subtiles dissertations métaphysiques concoctées en cénacles ou par des rituels de magie, tous souhaitent en tirer une gratification. On n’évoque l’essence supérieure, imaginée par un cerveau humain plus ou moins pathologique, que dans l’espoir qu’elle s’occupera personnellement, voire préférentiellement du croyant et de ses proches, punissant en outre leurs ennemis.
Le cerveau humain étant ce qu’il est, toutes ces options ne sont pas dénuées de risque pour l’individu ni pour la collectivité. La conviction, qu’elle soit de nature religieuse, politique ou scientifique débouche presque inévitablement sur le fanatisme et la violence.
Les comportements animaux – et l’homme actuel n’est que l’exemplaire le plus élaboré du monde animal terrestre – étant génétiquement programmés, donc non susceptibles d’éducation ni de rééducation, sauf cas de sainteté dont on voudra bien admettre qu’elle fut toujours et partout une exception, l’humanité refait constamment les mêmes erreurs depuis qu’elle est apparue.
Il est vain d’espérer grand-chose de l’eugénisme, soit la sélection des reproducteurs. Le fils du grand Wolfgang Mozart (et de Constance Weber, nièce de Carl-Maria) ou celui du grand Wagner (petit-fils, par sa mère, de Franz Liszt) furent de très médiocres compositeurs. Et l’on pourrait multiplier les exemples de nullités issues de parents remarquables. À l’inverse, nombre de génies (tels le pape Sylvestre II ou le grandiose Kepler) sont nés dans la fange.
En attendant que notre espèce disparaisse ou mute en sur-espèce, il n’est pas inutile de réfléchir aux errements des humains pour tenter, chacun pour soi, d’utiliser au mieux ses dons et d’orienter ses pulsions de façon utile à la communauté.
Le dérangement du monde de Bernard Plouvier, Éditions de l’Æncre, collection « À nouveau siècle, nouveaux enjeux », 582 pages, 37 euros. Pour le commander cliquez ici
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Les Etats-Unis vers la guerre civile ?
Nos medias psyttacistes répètent avec gourmandise les allégations que leurs homologues et modèles Outre Atlantique propagent au sujet de l’interférence supposée de la Russie dans le processus électoral US, par hackers interposés. Trump ne serait rien de moins qu’une poupée aux mains de Poutine, … L’enjeu est, ni plus ni moins, de convaincre une partie des grands électeurs de ne pas suivre la vox populi et de ne pas élire Donald Trump comme nouveau POTUS (president of the united states).
Il n’est certes pas facile de s’y retrouver dans cet imbroglio d’accusations et de dénégations.
Nous vous proposons trois contributions, comme antidote (partiel, relatif, comme pour la Syrie), à la confusion ambiante.
Un article du Daily Mail (en anglais uniquement) présentant un ancien diplomate britannique comme le principal relai entre une source au parti démocrate US et le site Wikileaks,
Une recension de l’analyse des accusations de hacking russe, faite par une association de vétérans des services de renseignements US, qui s’est illustrée dans un passé récent par une défense remarquée d’un certain nombre de vérités factuelles contraires aux intérêts et à la propagande des néo-cons (qui osent tout, et c’est d’ailleurs à ça qu’on les reconnait J !),
Une passionnante analyse du rôle de ce qu’il est convenu d’appeler l’Etat profond (deep state) aux Etats-Unis, et notamment dans la crise actuelle dont une des suites possibles est ni plus ni moins la guerre civile.
Nous soulignons que les deux derniers liens mènent à un site qui permettait naguère à un lecteur assidu d’envisager très sérieusement la victoire de Trump, c’est dire que ses analyses ne sont pas à considérer avec la même défiance systématique que celle à appliquer aux medias français.
Sur la définition de l’Etat profond, pour ceux qui n’auraient pas le temps (vraiment, quel dommage !) d’aller consulter les liens, nous reproduisons volontiers cet extrait, éclairant sur la nécessité et les modalités de restauration de l’Etat régalien, partout où l’urgence s’en fait sentir, et particulièrement chez nous.
« A partir de ce constat, il nous apparaît évident qu’un effort de définition doit être fait, pour permettre l’utilisation de l’expression, sinon apparaît un risque grave de faux sens, sinon de contresens qui peut subvertir non seulement le raisonnement mais le jugement lui-même. Le côté éminemment attirant de l’expression, – on dirait son côté dialectiquement ‘sexy’, – impose d’autant plus cette mise au point. L’“État profond” (les “Organes”) est bien ce qui a sauvé la Russie entre les années-Eltsine et les années-Poutine, comme Bhadrakumar (NDPC : contributeur du site dedefensa) le fait remarquer. C’est ce qui a fait fonctionner la IVème République, malgré un appareil politique d’une faiblesse inimaginable, et qui a permis à de Gaulle de disposer, dès 1958, des outils nécessaires pour le lancement immédiat de sa grande politique.
Dans ce cas, l’“État profond” n’est pas mauvais en soi ; il est le complément nécessaire du régime démocratique qui a absolument montré au bout de deux siècles d’usage et d’usure ses limites catastrophiques. Selon les situations respectives qu’on a identifiées, l’“État profond” redresse à l’avantage du bien public la faiblesse fondamentale de la démocratie ou bien utilise au profit d’intérêts particuliers la faiblesse fondamentale de la démocratie, qui est l’impuissance totale de ce régime politique à assurer une continuité historique et principielle à cause de sa soumission à une ou à des puissances extérieures à lui, à leurs intérêts changeants, à leurs opinions fluctuantes.
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I MEDIA S03E44 Alep, propagande de guerre : Ci-gît la vérité.
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« La Droite hors les murs s'est trouvé en Fillon un candidat tout à fait honorable »
Entretien avec Bruno Larebière
Bruno Larebière est un analyste politique bien connu à droite, qui envoie occasionnellement des entretiens à Minute ou au site Atlantico. Dans son analyse, le moins que l'on puisse dire est qu'il ne manie pas la langue de bois !
Bruno Larebière, comment interprétez-vous le succès de François Fillon à la primaire de la droite ? Est-ce, pour le vainqueur, le résultat d'une opportunité qu'auraient saisie les électeurs, pressés de mettre au rencart deux vieilles gloires politiciennes, Sarkozy et Juppé ? Ou est-ce une lame de fond qui exprime la montée irrésistible de la droite dans le pays ?
Les scores remarquables obtenus par François Fillon aux deux tours de la primaire de la droite et du centre marquent la conjonction de ces deux éléments. Au premier tour, Fillon a clairement bénéficié d'un vote de rejet de la personne de Nicolas Sarkozy, élu en 2007 sur son énergie et sa promesse de rupture avec Mai 68, battu en 2012 et éliminé de la primaire avec un score chiraquien(1) sur son agitation permanente, son inconstance, sa dévalorisation de la fonction présidentielle et son implication dans les « affaires ».
Le second tour de la primaire, en revanche, est venu établir que si l'électorat de droite avait voulu se défaire de Nicolas Sarkozy une semaine plus tôt, François Fillon lui étant apparu, sur la base des sondages, comme le meilleur instrument pour s'en débarrasser, il ne rejetait pas l'ensemble de son œuvre, sinon son premier ministre aurait à son tour subi ses foudres. Or non seulement Fillon l'a emporté 66,5 % des suffrages face à Alain Juppé dans un climat digne de l'entre deux tours de la
présidentielle de 2002, la reductio ad hitlerum de Jean-Marie Le Pen étant juste remplacée par une reductio ad petainum de Fillon, mais je me suis livré à un petit calcul assez éclairant.
Si l'on retranche des résultats de ce scrutin les 15 % d'électeurs de gauche qui sont venus voter, soit 600 000 personnes dont on voit mal comment elles auraient pu apporter ne serait-ce qu'une part marginale de leurs suffrages à François Fillon, le triomphe tourne au plébiscite. Sur les seuls électeurs de droite - et même du centre -, François Fillon l'a emporté face à Alain Juppé avec près de 80 % des voix !
Dire, en citant Paul Claudel, que François Fillon est « sorti premier d'un concours de circonstances » est fort drôle mais je pense que cette appréciation minimise grandement que ce second tour vit s'opérer un véritable choix politique en faveur de celui qui avait déclaré entre les deux tours, sous les ovations de la foule, porter un projet « qui ne cherche ni à imiter la gauche ni à lui plaire », « un projet qui assume sa radicalité ». C'est bien celui qui a été perçu comme le « candidat de droite, porté par un peuple de droite, avec un programme pour la France », qui a triomphé de celui qui, au même moment, se flattait de pouvoir « rassembler la droite et les centres », dans une méconnaissance totale de la sociologie électorale du pays.
Je rappellerai également que, des mois durant, il nous fut expliqué que plus le corps électoral de la primaire serait large - au-delà de trois millions de participants nous disait-on -, plus la victoire d'Alain Juppé serait assurée, tandis qu'un corps électoral restreint à noyau dur assurerait le succès de Nicolas Sarkozy. Or il y a eu au moins 4,4 millions d'électeurs - sans doute plus si l'on comptabilise ceux qui n'ont voté qu'à un seul des deux tours - et Alain Juppé, le candidat chéri des médias, l'homme qui donnait à la « droite » l'assurance d'accéder à la présidence de la République quel que soit le candidat, PS ou FN, qui lui serait opposé, l'homme de la pensée consensuelle, a été laminé. Traduction : le « peuple de droite » s'est mobilisé et a voté à droite. Je ne sais pas si cette poussée de la droite est « irrésistible », elle est en revanche manifeste, et massive, dans la victoire de François Fillon.
À quelles conditions François Fillon est-il capable de rassembler la droite pour gagner non plus une primaire mais une élection au suffrage universel ? Devra-t-il faire des « concessions » et revenir à un programme de « président normal », à la Juppé ?
En mars dernier, j'expliquais dans vos colonnes qu'il existait un « boulevard à droite » pour celui ou celle qui défendrait « une ligne nationale, conservatrice et libérale : affirmation de l'autorité de l'État français, défense des valeurs traditionnelles, restauration des libertés économiques ». Celui qui tiendrait ce langage « en ayant la stature d'un homme d'Etat, avais-je ajouté, prendra une sérieuse option sur l'électorat de droite ». Bingo !
D'aucuns me diront que Fillon est dans la posture. Peut-être, mais ce n'est pas le sujet. Avant de critiquer, il faut comprendre. Et la clef de compréhension de la victoire de François Fillon à la primaire est que, dans la dernière ligne droite de la primaire, il est apparu comme le « représentant crédible » que je cherchais en vain en mars, époque où Fillon était crédité de moins de 10 % des intentions de vote.
La tentation de contraindre Fillon à faire des concessions, autrement dit à édulcorer le discours qui a fait son succès, est née dès le soir du second tour de la primaire chez ceux qui, bien obligés de se ranger derrière sa candidature, n'en gardaient pas moins l'espoir de prendre une revanche sur la dérouillée qu'ils venaient de subir. Ce sont les juppéistes qui, après avoir montré comment on perd une primaire, viennent en effet expliquer comment on gagnerait une présidentielle.
Je vais être très clair : si François Fillon fait des concessions par rapport au discours qu'il a porté durant la primaire et aux engagements qu'il a pris, il est mort. S'il affadit son discours, il est mort. S'il fait des concessions aux centristes, il est mort. Je ne parle même pas de devenir un « président normal », comme vous le dites, peut-être en allusion ironique aux années d'anormalité que nous venons de vivre.
L'élection présidentielle se gagnera à droite pour la raison principale que la France est majoritairement de droite, bien plus encore qu'elle ne l'était lorsque Nicolas Sarkozy l'a emporté, et d'une droite encore plus demandeuse d'autorité, de valeurs, d'identité et de liberté - ce dernier point est d'ailleurs central dans le discours de François Fillon.
La chance ou l'art de François Fillon est d'avoir su rassembler les droites autour de sa candidature, toutes tendances confondues. Elles se sont retrouvées dans tout ou partie de son projet alors qu'elles sont très diverses et souvent antagonistes. C'est en renforçant cette union des droites qu'il l'emportera, en convaincant du bien-fondé de son projet et en attirant sur ses positions l'électorat modéré, et certainement pas en partant à la quête de cette « majorité » qui n'existe pas et n'a même pas été capable d'assurer la victoire d'Alain Juppé. Le cœur de son électorat le quitterait aussitôt et c'en serait fini de la dynamique créée.
Faut-il selon vous un programme recentré sur l'économie et qui fasse l'impasse sur les questions de société ? Ou au contraire un programme symboliquement fort dans le domaine sociétal, à faire valoir dès les premiers mois du quinquennat ?
Les deux mon général, mais pas de manière programmatique. Je m'explique.
Depuis les 101 propositions du candidat Mitterrand en 1981, il serait de bon ton de se présenter à l'élection présidentielle avec un programme de préférence le plus détaillé possible.
Pour l'anecdote, mais je la crois significative, Bruno Le Maire a cru à cette fable. À la primaire - au premier tour donc de cette élection présidentielle à quatre tours -, il s'est présenté avec un programme, improprement baptisé « contrat présidentiel », qui faisait très exactement 1012 pages. Il y en avait pour tout le monde, jusqu'à la révision du « plan loup » à « coût constant » - authentique ! ça prenait même trois pages. Ça a fait 2,40 %.
La réalité, c'est qu'on se moque bien du programme. Emmanuel Macron l'a dit en termes crus le 1er décembre sur RTL et je partage entièrement son point de vue : « On se fout des programmes ! Ce qui importe, c'est la vision, c'est le projet. »
Les électeurs ne se prononcent pas par rapport à un programme mais par rapport : 1. à un homme (a-t-il les qualités requises pour être chef de l'État ?) ; 2. à son projet, c'est-à-dire à sa vision de la France exposée dans ses grandes orientations.
On peut même dire qu'au fil de la campagne, ces deux aspects finissent par n'en faire qu'un. Ils se mettent à former un tout par la fusion du contenant et du contenu, jusqu'à offrir au peuple, lorsque c'est réussi, la figure du monarque républicain dans toute sa plénitude, ce à quoi François Mitterrand est le dernier à être parvenu.
D'où l'importance de la campagne électorale, au cours de laquelle va s'opérer (ou pas) cette alchimie par la jonction entre l'image donnée par le candidat Fillon et la résonance de la globalité de son projet auprès de l'électorat.
Diriez-vous que François Fillon est aujourd'hui le candidat de la rupture et que c'est ce qui fait son succès ?
C'est ainsi qu'il apparaît en effet, en rupture avec l'ensemble des politiques pratiquées depuis 1981 - voire depuis l'élection de Valéry Giscard d'Estaing, qui lui a pourtant apporté son soutien.
Cela peut paraître paradoxal si l'on pense que Fillon obtint son premier ministère dans le gouvernement d'Edouard Balladur en 1993, qu'il fut à maintes reprises ministre de Jacques Chirac et qu'il fut l'unique premier ministre du quinquennat de Nicolas Sarkozy, sans parler de ses mandats parlementaires, mais c'est une erreur de croire que Fillon et Sarkozy d'une part, Valls et Hollande d'autre part, sont sur le même plan.
Autant Manuel Valls est contraint de chercher à valoriser le quinquennat de François Hollande, faute de pouvoir s'en démarquer - et faute d'avoir démissionné à temps comme sut le faire Jacques Chirac en 1976 -, autant François Fillon n'est pas tenu pour coresponsable du côté obscur - et néanmoins clinquant - du quinquennat de Nicolas Sarkozy dont on a assez dit qu'il fut une hyper-présidence, donc de la seule responsabilité du président de la République.
Avec le recul, Nicolas Sarkozy lui a même rendu service en le traitant de simple « collaborateur ». Si l'expression fut humiliante, elle l'a au final dégagé de toute obligation in solidum à l'égard des électeurs-créanciers. Et François Fillon apparaît en conséquence comme celui qui, ayant beaucoup enduré mais ayant toujours servi dignement et sans s'épancher, est un homme d'expérience bien plus qu'un homme du passé.
Plus profondément, si François Fillon apparaît aujourd'hui comme le candidat de la rupture, c'est parce que la rupture, aujourd'hui, c'est l'ordre. Pas seulement au sens de l'ordre retrouvé par le rétablissement de la sécurité publique, mais quasiment au sens d'ordre naturel des choses tel qu'on pense l'avoir connu jusqu'à la présidence de Georges Pompidou incluse.
Je note d'ailleurs que les analyses de deux personnalités aussi différentes qu'Eric Zemmour et Jean-Yves Camus convergent en cette direction. Le premier estime que le défi qui se présente à Fillon est d'être Pompidou sinon rien ; le second rattache Fillon à l'ordo-libéralisme, ce qui me paraît particulièrement juste. Son cocktail d'autorité, de conservatisme et de libéralisme fait en effet de lui un ordo-libéral.
La fameuse « ligne Buisson », dans laquelle se reconnaît depuis les Journées de Béziers la « droite hors les murs », est-elle désormais orpheline ?
Il faut arrêter de se voiler la face : elle a déjà basculé en grande partie dans le camp de Fillon, quelles que soient les déclarations de façade destinées à ménager les susceptibilités ou à se donner le temps de préparer les esprits à un ralliement ultérieur. Je ne voudrais pas désespérer Billancourt mais c'est Boulogne qui est en train de gagner le derby. À cet égard, je suis stupéfait de voir que le Front national, qui n'avait que quelques signaux à adresser pour obtenir le ralliement de représentants influents de la « droite hors les murs », prend plaisir à multiplier les prises de positions et déclarations qui en ont ruiné tout espoir. Je ne pense plus seulement à Florian Philippot, passé maître dans le sabotage de toutes les tentatives de main tendue à la droite au point qu'il faut maintenant se demander quel est son véritable but, mais aussi à Marine Le Pen elle-même.
Quand David Rachline, son directeur de campagne, signifie on ne peut plus clairement aux cadres qui ne sont pas totalement d'accord avec les positions nouvelles de Marine Le Pen sur l'avortement que personne ne les oblige à rester, cela va bien au-delà de l'affirmation de la ligne du parti.
Le message, tel qu'il a été reçu, est que c'est donc vers François Fillon qu'il faut se tourner si l'on veut avoir encore la possibilité de disposer non seulement d'une liberté de parole mais aussi de sa liberté de conscience. On en est là ! Chez Fillon, au moins, on peut dire que « philosophiquement et compte tenu de [sa] foi personnelle », on reste opposé à l’IVG, même si, politiquement, on ne reviendra pas dessus. Dans la mesure où l'on sait que chez Marine Le Pen, on ne reviendra pas non plus dessus, mais qu'au surplus on y serait tenu de réserver ses états d'âme à son confesseur, le choix est vite fait.
À défaut d'un leader issu de ses rangs ou qui défende l'entièreté de ses convictions, cette « droite hors les murs », que vous semblez craindre de voir reléguée dans un orphelinat, s'est donc trouvée en Fillon un candidat somme toute tout à fait honorable, et qui, du moins, la respecte. Deux courants se dessinent : ceux qui vont se rallier ou l'ont déjà fait, et comptent veiller de près à ce qu'il ne dévie pas de sa ligne, ayant même déjà pris des dispositions pour, espèrent-ils, l'ancrer aussi à droite que possible sur les questions majeures de l'identité et de la souveraineté ; et ceux qui, doutant qu'il ait vraiment à cœur de concrétiser les espoirs qu'il suscite mais étant encore plus rebutés par la ligne souveraino-progressiste et national-étatiste du Front national, ont décidé d'inscrire la poursuite de leur action métapolitique dans son sillage.
On peut évidemment s'étonner de ces faveurs accordées à celui qui n'a nulle intention de revenir sur le « mariage pour tous » au détriment de celle qui assure vouloir l'abroger, mais on en revient à ce que je vous disais sur l'importance de la tonalité générale du projet, qui prime sur le programme, et sur l'importance des signaux. Deux exemples de ce qui séduit cette « droite hors les murs » dans le discours de Fillon : alors que Marine Le Pen s'arc-boute sur une conception extensive de la laïcité qui en viendrait à contraindre les catholiques pour ne pas froisser les musulmans, François Fillon se refuse à durcir les règles de la laïcité au motif qu'il n'y a qu'une seule religion qui menace la France ; de même affirme-t-il que s'il faut profondément revoir la construction européenne, il n'en existe pas moins une civilisation européenne qu'il est de notre devoir de défendre, ce qui tranche là encore avec le discours de Marine Le Pen.
Le cadre que pose Fillon permet à la « droite hors les murs » d'envisager de pouvoir, sinon s'y épanouir, du moins s'y mouvoir.
Propos recueillis par Alain Hasso monde&vie 15 décembre 2016
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La République assassinée : Maxime Tandonnet
Voici ma réponse à l’interview croisée de ce jour donnée au site Atlantico. Pour ma part, je reste convaincu que ce n’est pas une affaire droite/gauche. Dans l’histoire, et même dans l’actualité, il existe des personnes classées « à gauche » qui ont le sens de l’Etat, des réalités et de l’intérêt général ainsi que l’amour sincère de la France. Là, c’est tout autre chose: un groupe de candidats ultra-médiatisés, qui se disent de gauche et se réclament « des valeurs », mais atrocement imbus d’eux-mêmes, mélangeant, en un cocktail explosif, l’ivresse du « je », la fuite dans le sectarisme agressif et l’idéologie la plus primitive. Leurs propositions sont sans queue ni tête: tirage au sort de parlementaires, référendum sur le « 49-3 » – dont tout le monde se fout -, revenu universel de 800 euros par mois en dehors de tout travail dès l’âge de 18 ans – juste ce qu’il faut pour créer une génération de rentiers placés sous la tutelle de l’Etat -, 32 heures de travail hebdomadaire payées 39, etc. Tout pour se différencier et se faire remarquer à n’importe quel prix: juste de quoi anéantir l’économie française. Mais les réponses de Yves Roucaute sont bien meilleures que les miennes. Lui n’y va pas par quatre chemins, mettant en cause la vertigineuse inculture des candidats et leur ego boursouflé. François Fillon n’est certes pas parfait mais soyons conscient que lui-même, associé à une majorité de « Républicains », en 2017, est désormais la seule solution pour échapper au pire, tout au moins à court terme. ll me semble que tous ceux qui aiment la France et veulent lui éviter l’irréparable, tous ceux qui ont l’intelligence de comprendre que la politique n’offre jamais de solution parfaite, au-delà de leurs divergences, ont le devoir de le soutenir.
Maxime TANDONNET
https://maximetandonnet.wordpress.com/2016/12/18/primaires-de-gauche/
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IL ARRIVE : LE NOUVEAU CD DES BRIGANDES
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Pour info : le premier album "Le grand remplacement", actuellement épuisé, sera à nouveau disponible début janvier. Les commandes en instance seront alors livrées.
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Romulus et Remus - Mythologie Romaine
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Attaque de Viry-Châtillon: les policiers en colère se fédèrent en association
Près de deux mois après l’attaque de policiers à Viry-Châtillon, qui avait lancé un vaste mouvement de grogne dans la police, quelques centaines de fonctionnaires ont de nouveau manifesté mardi 13 décembre au soir à Paris.
Ils se sont rassemblés sur l’esplanade des Invalides derrière une banderole proclamant : « Policiers en danger, soutien aux forces de l’ordre, citoyens avec nous. »
Les contestataires, qui agissent hors de tout cadre syndical ou politique, se sont regroupés au sein de l’association Mobilisation des policiers en colère (MPC) et ont pu déclarer pour la première fois légalement leur rassemblement.
Fin de la 1ère manifestation déclarée sous l'égide de l'association MPC (mouvement des policiers en colère) à Paris. Le combat continue !
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Marion Maréchal Le Pen sur l’avortement : ce « n’est pas un droit fondamental, c’est une loi d’exception »
Devant la caméra de LCI, Marion Maréchal Le Pen admet que l’avortement est un sujet tabou mais qu’elle ne renoncera pas à ses convictions. Et continue à se demander «s’il est normal » qu’il soit « remboursé intégralement ».
On peut remercier Marion Maréchal Le Pen de maintenir mordicus, et malgré des pressions au sein même du Front National, que l’avortement ne devrait pas être remboursé intégralement.
Cependant on peut aussi déplorer l’attitude politique qui consiste à s’appuyer sur la loi Veil, considérée positivement, sur la légalité de l’avortement, pour défendre le non-remboursement total de l’IVG.
Pour rappel l’avortement c’est une Interruption Volontaire d’une Vie humaine !