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  • A Chalon-sur-Saône, interpellation d'un homme armé et équipé d'une fausse ceinture d'explosifs et tenant des propos terroristes

    Bien sûr il s'agit d'un déséquilibré : 

    "Un homme de 46 ans, armé d'un couteau et ceint d'une ceinture d'explosifs factice, a été interpellé et placé en garde à vue après avoir fait irruption dans une galerie marchande de Chalon-sur-Saône, en Saône-et-Loire, a indiqué aujourd'hui une source proche de l'enquête.

    Les faits se sont déroulés jeudi peu avant 20 heures dans une boutique Orange accueillie par l'enseigne Carrefour quand l'homme, "aux antécédents psychiatriques assez sérieux" et "connu de la justice pour consommation de stupéfiants", a "exercé des menaces" qui restaient encore à être évaluées par les enquêteurs.

    "Des témoins ont fait plus ou moins référence à une demande d'argent pour soutenir une cause terroriste, sans véritables menaces de violence à l'égard des personnes présentes", a-t-on poursuivi de même source".

    Lahire

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Raphaël Enthoven, Airbnb et la morale de l’esclave

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    Quand on veut tuer son chien, plus besoin de dire qu’il a la rage : il suffit de le traiter de facho.

    Dans un entretien donné à FigaroVox le 28 juillet dernier, Raphaël Enthoven considère que « notre époque est celle de la contamination de la vertu par le ressentiment ». Lecteur de Nietzsche et de sa morale de l’esclave, le professeur de philosophie passe les bons sentiments au détecteur de mensonges. Il en serait de la morale comme de ce masque impeccable qui dissimule un faciès vérolé : plus on l’exhibe, plus ce qu’il couvre semble vicié.

    Pire, ce masque serait en plus accusateur : il disqualifie le contradicteur d’une pichenette moralisatrice. « La morale est aussi, désormais, l’arme de tous ceux qui, faute de déconstruire un argument, choisissent de le récuser en le présentant comme méchant », poursuit le professeur. Quand on veut tuer son chien, plus besoin de dire qu’il a la rage : il suffit de le traiter de facho.

    Ainsi, la morale de grimage et le prêt-à-aimer ne serviraient en réalité qu’à alimenter l’esprit de revanche de groupes militants, animés par un ressentiment aigu à l’endroit d’un monde censé les avoir brimés. Pour Raphaël Enthoven, cette vertu trompeuse atteindrait son plus haut degré d’imposture avec l’idéologie antiraciste. À l’intérieur du milieu associatif, le professeur affirme :

    « L’antique racisme s’est trouvé un puissant allié chez ceux qui croient lutter contre l’injustice en imposant l’injustice inverse, à l’image d’un antiracisme dévoyé qui culmine dans des réunions non-mixtes où les blancs sont exclus. La différence entre les deux intolérances, c’est que la seconde (grisée par le rêve d’un monde où la non-mixité deviendrait superflue, tant les gens s’aimeraient enfin) se vit comme un remède à la première, alors qu’elle est son reflet. »

    Cependant, si la vertu est en effet bien souvent l’arme des revanchards, elle est surtout brandie par nos élites politiques et économiques à l’endroit desquels le professeur de philosophie semble d’une grande indulgence. La moraline, avant d’être le tour de passe-passe des humbles, est surtout la magnifique machine, savamment huilée, de l’hyper-classe mondialiste. Dans le milieu artistique, elle est le carton d’invitation qui ouvre au grand banquet. En politique, la promesse de la bienveillance de toute la classe journalistique. Dans la sphère économique, la face présentable du cynisme le plus crapuleux.

    Ainsi, Emmanuel Marill, le directeur France de Airbnb, dont l’entreprise chasse les Français les plus modestes des centres villes en les privant de logement par la hausse des prix de l’immobilier locatif, se félicite de sa nouvelle plate-forme intitulée Open Homes. En effet, depuis le 20 juin dernier, la société américaine permet à des hôtes de mettre gratuitement à disposition des chambres pour héberger demandeurs d’asile et réfugiés en France et dans le monde. Alors qu’il est accusé d’une indécente optimisation fiscale, de concurrence déloyale et de l’épuisement de l’offre locative pour les étudiants et les travailleurs pauvres, le groupe jette à la face du monde, comme une bravade, sa vertu cosmopolite et sa morale solidaire, ouvrant grand aux migrations légales et illégales les portes des logements de France qu’il ferme aux Français les plus modestes. Histoire de se donner bonne conscience afin de mieux continuer son business pharaonique.

    Raphaël Enthoven n’a pas tort lorsqu’il interroge la morale de l’esclave. Mais il ne faudrait pas oublier celle des maîtres. Par leurs grimaces philanthropiques, ils encaissent plus facilement les dividendes.

    http://www.bvoltaire.fr/raphael-enthoven-airbnb-morale-de-lesclave/

  • Jean-Yves Le Gallou : la France renoue avec ses racines ancestrales [rediffusion]

    Par Louis-Benoît Greffe, journaliste indépendant ♦ Le 3 février dernier, le théoricien de la réinformation Jean-Yves Le Gallou était en conférence à Nantes, à l’invitation du journal local Breizh Info. En marge de cette conférence, près de 400 personnes issues de l’ultra-gauche nantaise ont manifesté en usant de leurs techniques habituelles – tags nombreux, distributeurs bancaires, vitrines et voitures cassées, jets de projectiles divers sur les forces de l’ordre, etc… C’était d’ailleurs la première fois depuis la dernière guerre qu’il y avait une manifestation dirigée expressément contre un média à Nantes. Nous avons profité de l’occasion pour poser quelques questions à Jean-Yves Le Gallou.

    La Pravda : Jean-Yves Le Gallou, dehors, les antifascistes se déchaînent contre votre venue à Nantes. Il est vrai que vos propos dans Breizh Info, où vous les traitez « d’idiots utiles, piétaille de la haute banque », ne sont pas faits pour les calmer.

    Jean-Yves le Gallou : Je persiste, ce sont les idiots utiles du capitalisme, qui se battent pour un monde ouvert sans frontières, comme les banques.

    Que pensez-vous de l’agitation aux USA et notamment autour du Visa Ban de Trump ? [mesure qui suspend les visas pour 90 jours pour les ressortissants de 7 pays arabes dont la Syrie, l’Iran, l’Irak ou encore le Yémen]

    Trump a raison. Face à lui, il a Soros, qui finance, notamment, le Women’s march, mais aussi le réseau Refugee welcome. L’Internationale est désormais mondialiste et non communiste, mais face à celle-ci, il y a une Internationale patriote, puisque les sujets qui font débat sont à peu près tous les mêmes, quels que soient les pays.

    Que pensez-vous de Trump ?

    C’est un excellent politique, pour deux raisons : la première, il a gagné contre l’ensemble des médias – 194 des 200 grands médias U.S étaient contre lui – et par les réseaux sociaux ; la seconde, c’est qu’une fois élu, il applique son programme, ça fait bizarre.

    Pensez-vous qu’en France, l’élan de la Manif pour Tous va continuer à imprimer sa marque à court ou moyen terme ?

    Oui, sans doute, car il y a un réveil identitaire du catholicisme qui est indéniable. Et qui est double : à la fois décidé à défendre le catholicisme contre les attaques extérieures et à s’imposer au sein même de l’Eglise, qui a largement cédé aux idées de mai 68. En plus, la démographie joue en faveur de cette génération nouvelle, celle de 2013, contre la génération idéologiquement usée, au bout du rouleau, de 1968.

    Quel est votre avis sur l’affaire Fillon, dite aussi Penelope-gate ?

    Fillon est flingué par les médias et les juges, ce n’est pas une bonne nouvelle. Ce qui est significatif, c’est l’ampleur de l’emballement médiatique, bien qu’il n’y ait rien d’illégal et que les faits soient anciens. Autre chose, peu remarquée : les données sur Pénélope remontent bien avant 2009 et sont chiffrées, alors que les dossiers n’ont été numérisés qu’à partir de 2009. Tout cela implique que la source est officielle – tout au moins proche du ministère des Finances – et que l’auteur de la fuite n’a pas hésité à chercher dans les liasses de papier. Ce n’est pas Rachida Dati qui aura pu donner tant de précisions, quoi qu’on en dise.

    Aujourd’hui, à votre avis, quelle est l’audience totale des médias de réinformation ?

    Le rapport des forces reste favorable aux médias de propagande [mainstream], mais de relais en relais successifs, via la diffusion virale, les réseaux sociaux… Les médias de réinformation touchent aujourd’hui plusieurs millions de lecteurs. C’est significatif.

    Jean-Yves Le Gallou - Propos recueillis par Louis Benoît Greffe - 10/02/2017

    Source : Le monde vu par les auteurs/ Pravda France.com
    Читайте больше на pravdafrance.com/authored/10-02-2017/1303975-FRANCE-0/

    https://www.polemia.com/jean-yves-le-gallou-la-france-renoue-avec-ses-racines-ancestrales/

  • « Madame Hidalgo à Paris, un mélange d’inculture et d’idéologie »

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    Entretien avec Alexandre Gady

    Sous des prétextes écologiques, sociaux, culturels, touristiques, nos édiles bradent l’âme et l’histoire de la capitale au profit des marchands du temple. Heureusement, une poignée de Parigots résistent…

    Causeur. Vous êtes président de Sites & Monuments, la plus ancienne association de défense du patrimoine, et à ce titre vous avez engagé de nombreuses procédures contre la Ville de Paris. Pour quelles raisons ?

    Alexandre Gady. Notre rôle, en tant qu’association nationale reconnue d’utilité publique, est de défendre au mieux le patrimoine naturel et bâti, notre bien commun, et dans le cas où celui-ci serait menacé, d’intervenir. Nos combats s’inscrivent dans le droit fil d’un héritage et d’une expertise plus que centenaire, puisque l’association a été créée en 1901. C’est un des bienfaits du système démocratique : les citoyens veillent ainsi à la bonne marche des affaires de la cité. Et comme rien n’est parfait en ce bas monde, la Mairie de Paris commet parfois des erreurs : nous essayons donc de l’aider à faire mieux.

    Agir signifie forcément se battre : de quels moyens disposez-vous ?

    Le pouvoir des associations est mince. Dans les années 1990, sous l’impulsion d’un jeune et brillant avocat, Olivier Chaslot (décédé en 2009), nous avons développé une activité alors rare dans les associations de défense du patrimoine, pour des raisons à la fois de moyens, mais aussi de culture : les procédures judiciaires.

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  • AU COURS DU MOIS D'AOUT : REDIFFUSIONS DE PLUSIEURS ÉMISSIONS

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    Jeudi 3 août 2017 : rediffusion de l'émission du jeudi 20 avril (n°22) avec Patrick Parment, directeur du Journal du chaos, cliquez ici

  • Edmund Burke ou la Révolution démasquée

    Burke naquit à Dublin en 1729 d'une mère catholique, issue d'une famille déclassée du comté de Code, à laquelle il sera très attaché et d'un père juriste anglican (sa sœur Juliana se convertira au catholicisme). Il fait des études dans une école quaker près de Dublin et, en 1744, intègre le Trinity Collège (protestant) où il créée, en 1747, un club étudiant portant son nom qui deviendra la « Collège Historical Society » qui existe encore de nos jours (c'est la pins ancienne association d'étudiants au monde) , il obtient sa licence l'année suivante et, en 1750, part à Londres effectuer des éludes de droit. Il devient avocat au Middle Temple mais quitte tout pour un voyage à travers l'Europe.

    Son premier ouvrage (1756), Coup d'oeil sur les maux qu'a produit la civilisation, est une réponse parodique à celui sur l'élude de l'histoire du vicomte Balinbroke ; en 1757, il publie Recherche philosophique sur l'origine de nos idées du sublime et du beau (il a cette belle formule « la beauté est la promesse du bonheur ») lu à travers l'Europe qui lui confère la notoriété avec les éloges de Kant et de Diderot (la prévalence du sublime, qui a un pouvoir sur l'homme et peut le détruire, sur le beau marque le passage du néo-classicisme au romantisme). Il entreprend une Histoire de l'Angleterre qui restera inachevée (arrêtée en 1216...) et devient le rédacteur en chef (1758-89) de la revue The annual register qui analyse les événements du monde.

    C'est à cette époque que débute sa carrière politique ; dès 1758, il devient un des dirigeants des whigs et, en 1760, suit en tant que secrétaire particulier Lord Halifax nommé vice-roi en Irlande. Il est élu à la Chambre des Communes en 1765 et, par ailleurs, devient secrétaire et ami du marquis de Rockingham : il lutte contre les abus de pouvoir du souverain (il veut limiter l'exécutif) et du Parlement ; selon lui « le penchant à conserver, le talent à améliorer, voilà les deux qualités qui me feraient juger de la bonté (capacité) d'un homme d’État ». Notons qu'en 1769 il est initié franc-maçon, c'est alors qu'il publie un pamphlet, L'état actuel de la Nation, et qu'il acquiert, à crédit, un immense domaine (avec collection d'œuvres d'art) prés de Beaconsfield qui grèvera longtemps ses finances (le pouvoir politique est, en effet, lié à la propriété comme ce sera le cas en France sous la Monarchie de Juillet).

    À partir de 1770, il soutient les récriminations des colonies américaines et les catholiques irlandais persécutés, il dénonce aussi la corruption et les abus de la Compagnie des Indes orientales (Considérations sur la cause des mécontentements actuels). En 1774, il est élu député de Bristol (2e ville anglaise, alors) : il défend la démocratie représentative ; en 1780, il perd son siège et retrouve celui de Malton dont disposait librement son protecteur Rockingham. Il est appelé brièvement au Conseil privé (1782) et en 1786 attaque le gouverneur des Indes orientales. À partir de 1794, il abandonne la politique active.

    C'est sa critique de la révolution française qui va le faire passer à la postérité. Déjà, il s’était rendu à Paris en 1773 et avait fréquenté les salons de Melle de Lespinasse, de Mme du Deffand et les idées des philosophes des Lumières l'avaient fort inquiété et il finit par éprouver pour ces dernières une profonde aversion (il ne voit en Rousseau qu'un faux prophète). Le déclenchement des troubles de 1789 suscite chez lui la réprobation et des écrits et discours anti-révolutionnaires et, ce, jusqu'à sa mort en 1797 C'est en 1790 qu'il rédige les Réflexions sur la révolution de France et dénonce les faux principes de celle-ci, cette œuvre va connaître un immense succès.

    Il le fait au nom du libéralisme ; il la différencie des révolutions anglaises de 1688 (qui a, après la décapitation de Charles 1er et la dictature de Cromwell, rétabli la monarchie, la légitimant en liant les droits et libertés des sujets avec la Couronne) et américaines car elle est radicale, c'est un événement sans précédent, une rupture dans l'histoire et une menace pour l'ordre du monde. En France, c'est la révolution de la table rase : or, un peuple sans tradition n'est rien ! Il reproche aux États Généraux puis à l'Assemblée Nationale d'avoir détruit le passé au lieu de réformer, il considère que les institutions doivent imiter l'ordre de la nature (position proche de la "Politique" chez Bossuet). Il pense que refuser l'héritage des ancêtres, c'est se priver de leur expérience, des richesses accumulées à travers les siècles, il dit à propos des révolutionnaires « vous avez mal commencé parce que vous méprisez tout ce qui vous appartenait ». Il considère qu'aucune élection ne confère des compétences aux hommes qui en sont privés (voir les fous furieux qui composeront les assemblées révolutionnaires et les médiocres actuels) et s'en prend au Contrat social de Rousseau et à la croyance que de la volonté du plus grand nombre sortiraient la vérité et le bien commun ; or, souvent les foules s'abandonnent aux plus bas instincts et aux passions irrationnelles ce qui leur ôte toute légitimité.

    L'état naturel n'est autre que la vie en société qui conduit à la civilisation. Une législation fondée sur des idées théoriques et intemporelles qui nient l'espace et le temps amène à la dictature de principes abstraite, ignorant l'histoire et détruisant le tissu social. En lieu et place du droit des gens (fondé sur le réel), la France a proclamé les droits de l'homme, fausse théorie des droits supposés de celui-ci. Burke pense qu'il faut préserver la hiérarchie sociale, modérer la démocratie et se conformer à la tradition ; il ne faut pas faire appel à la raison abstraite pour fonder une politique mais à une jurisprudence constitutionnelle issue des siècles précédents. Il n'existe pas de système universel découlant de la raison philosophique mais des constructions historiques propres à chaque peuple.
    Or, la révolution française ignore la complexité de la nature humaine et celle de la société Condorcet pensait que la politique pouvait se réduire à un système quasi mathématique dans lequel on pourrait raisonner de façon déductive ! De même, l'égalité est un dogme absurde (les hommes naissent semblables mais pas égaux) et la démocratie ainsi fondée utopique elle nie les liens ancestraux et dissout les modes d'intégration de l'homme dans la société. Toutefois, Burke est opposé à l'absolutisme et au droit divin le peuple, selon lui, peut déposer un gouvernement coupable d'oppression (« le pouvoir arbitraire est une subversion de la justice naturelle, une violation des droits inhérents de l’humanité »). Les États Généraux auraient dû s'inspirer de la constitution anglaise de 1688 au lieu de refuser le bicamérisme et de fuir dans la démagogie (massacres dès 1789). Burke dénonce les attaques contre la monarchie (« on a vu les Français s'insurger contre un roi débonnaire et légitime avec plus de fureur dans l’action et de brutalité dans l’outrage qu'aucun peuple en rébellion n'en a jamais manifesté contre l'usurpateur le plus indigne et le tyran le plus sanguinaire »), la propriété privée, l'athéisme (qui conduira aux persécutions religieuses, au génocide vendéen et à l'absurde « culte de l'être suprême », or, la religion est la base de la société civile et il ajoute prophétiquement « si par malheur, les hommes venaient à se détacher du christianisme, des superstitions grossières et dégradantes viendraient le remplacer », les traditions et les préjugés (adhésion à des valeurs sans justification rationnelle mais nécessaires à l'ordre social, « les préjugés font de la vertu une habitude pour l'homme C'est le fond universel des nations et des époques »).

    Tout ceci ne peut que mener au chaos ; une doctrine fondée sur les libertés (pour Burke « la liberté doit être limitée afin d'être possédée ») et les droits de l’homme peut justifier des mesures tyranniques car ces derniers ne sont pas concrets. Burke prédit que « la révolution ne peut que s'épuiser en une suite monstrueuse de crimes et d'événements grotesques, saturnales où l'horreur fascinante se dispute à la stupeur incrédule » ; dés 1790, il annonce la Terreur et sa loi des suspects (pour lui, « le pouvoir judiciaire doit être quelque chose d'extérieur à l’État, indépendant, créé pour résister à l'invocation arbitraire et pour induire la certitude et la stabilité des lois car de mauvaises lois sont la pire des tyrannies ») conséquence inéluctable de la révolution qui ne peut exister que dans la tyrannie, le terrorisme et la dictature... militaire (« un général populaire, armé de ses soldats, pourrait se rendre maître de votre assemblée, maître de votre république » ce qui se produira le 18 Brumaire 1799 avec Bonaparte). Pour lui, « l'âge de la chevalerie est passé. Celui des sophistes, des économistes, des calculateurs lui a succédé et la gloire de l'Europe est éteinte à jamais ! »

    Après 1791, Burke se brouille avec ses amis et se retire dans sa propriété (on le nomme , alors, le « Cicéron anglais »). En 1792, il hébergea Augustin Barruel en exil à Londres et le félicita à propos de son Mémoire pour servir à l'histoire du jacobinisme bien que celui-ci soit anti-maçonnique. Il meurt en 1797 à 68 ans.

    Son influence allait s'avérer considérable. Au début, les réactions tarent négatives (par exemple celle de Thomas Pâme)(1) mais les faits lui donnèrent raison (le parti whig de William Pitt se ralliera à la lutte contre le jacobinisme). Joseph de Maistre et Louis de Bonald s'en inspirèrent bien que Burke en diffère sur plusieurs points : ainsi, il n'y a pas chez lui de conception providentialiste de l'homme, pas de théocratie réactionnaire, pas de nostalgie de l'Ancien Régime et de l'absolutisme idéalisé. Des philosophes comme Kant et Hegel s'y réitéreront, des penseurs politiques tels Alexis de Tocqueville ou Taine (pour condamner l'idéalisme métaphysique de la révolution dans Origines de la France contemporaine) ou encore Sorel, Renan et Barrés. Au XXe siècle, Friedrich Hayek et Karl Popper . se serviront de ses réflexions pour élaborer la charte du conservatisme moderne ce qui prouve bien que Burke est le père de celui-ci et des penseurs libéraux.

    Il avait bien observé qu'au delà des bouleversements politiques considérables du temps « la plus importante de toutes les révolutions, c'est celle des sentiments y des mœurs et des opinions morales » (nous pouvons en témoigner en notre triste époque) et que, souvent, « pour triompher, le mal n'a besoin que de l'inaction des hommes de bien » (2). Cette couardise, cette lâcheté n'ont jamais été aussi prégnantes que de nos jours ! La démocratie est loin d'être garante des libertés, « la majorité des citoyens est capable d'exercer les plus cruelles oppressions sur la minorité » (les nationaux et RIVAROL peuvent en témoigner), quant à la religion « rien n'est aussi fatal (à celle-ci) que l'indifférence » (de nos jours, l’église conciliaire y a, hélas, bien contribué).

    À travers sa critique implacable des faux principes de la Révolution de 1789 et de leurs funestes conséquences, Burke, un des grands penseurs politiques traditionnels, annonçait les maux qui sont les nôtres.

    Bernard de Massanes Rivarol du 27 juillet 2017

    1) Publiciste américain d'origine britannique (1737-1809) ; lutte pour l'indépendance des États-Unis, se réfugie en France, naturalisé français, nommé membre de la Convention (1792) est arrêté sous la Terreur puis retourne en Amérique.

    2) Certains attribuent cette citation à John , Smart Mill.

    Biblio. Burke : Réflexions sur la Révolution de France Coll Pluriel. Yves Chiron : Edmund Burke et la Révolution Française éd. Téqui 1987

  • A quoi tient la renaissance de la puissanche chinoise ?

    A quoi tient l'actuelle extraordinaire bonne fortune chinoise ? Quelles en sont les causes ?

    On ne peut ici qu'effleurer cette question complexe, pourtant importante car la montée en puissance de la Chine constituera peut-être le plus grave problème que les Occidentaux auront à affronter, prochainement désormais.

    La Chine s'est sortie non seulement de son terrible sous-développement séculaire mais aussi de cet abaissement qu'elle avait vécu à l'époque du système impérial finissant, des humiliantes concessions, des Seigneurs de la guerre, des désordres du Kuomintang ... Elle s'est encore sortie des soubresauts horriblement destructeurs du système maoïste après qu'il eut triomphé, dont la meurtrière révolution culturelle ne fut pas le moindre. Le film, Le dernier empereur, de Bernardo Bertolucci, retrace assez bien cette longue période troublée. 

    Pour la Chine ruinée, humiliée, en partie éclatée, misérable, la bonne fortune n'allait pas de soi.

    Comment l'a-t-elle conquise ? Quelles sont les causes de son prodigieux succès ?

    Bien-sûr, il y a la taille de son territoire et la masse de sa population, dix fois supérieure à celle de la Russie et 5 fois à celle des Etats-Unis. Mais ces paramètres ne sont pas en soi gages de prospérité ni de succès. Ce peut même être l'inverse.

    La réussite de la Chine nous paraît relever d'autres causes. En voici à notre avis les trois axes principaux :

    1. La dictature de fer du Parti Communiste Chinois, en fait une oligarchie hiérarchique sans faiblesse qui tient uni et en ordre d’une main qui ne tremble pas l’immense et composite Empire du Milieu. L’argument peut choquer. Mais que deviendrait la Chine si le PCC venait à s’effondrer ? S’il lui prenait la fantaisie d’un Printemps chinois ? Peut-être serait-ce, selon la vieille expression, pain béni pour nous. Mais pour elle ?

    2. Le nationalisme du peuple chinois et de ses dirigeants, qui, pas plus qu’il ne le fut dans les pays d’Europe de l’Est, ne fut jamais effacé, même au temps de Mao et de Chou en Lai, par l’internationalisme prolétarien. Combiné à l’incommensurable pragmatisme des Chinois, ce nationalisme est général, violent, avide de succès, de gains, et de puissance. Qui plus est, les connaisseurs nous disent qu’il se ressource désormais dans les plus pures traditions populaires aussi bien que philosophiques de la plus ancienne Chine. Bref, un composé que l’on peut se risquer à dire ravageur.

    3. La faiblesse insigne des Occidentaux qui fut, pourrait-on dire, à l’opposé de la force que nous venons de décrire ; qui acceptèrent, de grand cœur, de se défausser sur la Chine, de leurs fonctions de production ; qui ont voulu, à la fois par lassitude, appétit de marges, idéologie universaliste, orgueil, lui concéder d’être l’atelier du monde. Ce qui a, hormis l’Allemagne et, à un moindre degré l’Italie, abouti à la destruction, comme on le constate aujourd’hui, de pans entiers de nos industries et a condamné les éléments par inclination productifs de nos populations, au chômage.

    Rien n’est irréversible et la Chine n’est pas plus vouée au succès que nous à l’échec ou au déclin. Soyons au moins conscients de ce qui, par impéritie, nous est arrivé. Quant à la Chine, elle peut être aussi pour nous, dans une certaine mesure, à certains égards, un exemple utile.  

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