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Et le soir : le dîner de Synthèse nationale (COMPLET)
Jean-Jacques Bourdin a reçu Nicolas Dupont-Aignan, ce mercredi 21 mars 2018 sur BFMTV et RMC.
Le président de “Debout la France” appelle à l’union des droites en affirmant qu’aucun responsable politique d’opposition ne gagnera seul :
Je ne comprends pas Wauquiez qui parfois parle plus dur que Le Pen mais ne veut pas la voir. Je pense que les électeurs en ont assez des manoeuvres politiciennes.
Le 18 mars les forces armées turques et les rebelles soutenus par la Turquie sont arrivés dans le centre-ville d'Afrin. Les combattants kurdes syriens des unités de protection du peuple ont quitté la ville. Ils se sont retirés dans les villes de Tel Rifaat, [– dont ils avaient pris le contrôle en février 2016, avec le soutien des Russes,] – Nobl et Zahraa. Les forces syriennes kurdes ont, dès lors, annoncé, plutôt que de mener une lutte perdue d'avance sur des combats conventionnels, évoluer vers une campagne de guérilla contre la Turquie et ses forces satellites.
Au lendemain même de ce retrait, Erdogan a réitéré dès le 19 mars, ses menaces d'opérations militaires dans 6 nouvelles localités : Manbij, Kobané, Tell Abyad, Ras-al-Aïn et Qamichli plus à l'est en Syrie et jusqu'à Sinjar, haut lieu des Yézidis, en Irak. Vraisemblablement, de leur côté, les Russes comme les Iraniens pourraient chercher à tirer parti d'une telle offensive pour affaiblir les Occidentaux. L'action de la Turquie risque fort, en effet de se déployer dans des zones mettant les forces américaines en danger, perturbant leurs lignes d'approvisionnement et restreignant leurs opérations militaires, ceci créant même de nouvelles opportunités pour que Daech réapparaisse.
Une fois pour toutes, le gouvernement d'Ankara veut considérer que le danger terroriste vient des Kurdes. Et il feint de s'étonner de ne pas être suivi sur ce terrain.
Ne spéculons jamais avec la peau des autres, mais ne croyons pas Erdogan invincible. Il n'est fort que des raisonnements à courte vue des Occidentaux en général, et, surtout, de la faiblesse et de la division des Européens. Mais cette faiblesse et cette division peuvent parfaitement, et doivent, être surmontées devant le danger.
Le 10 mars, quelques jours avant sa dernière offensive sur Afrin, Erdogan s'était ainsi rendu à Mardin. Frontalière de la Syrie, cette ville multiculturelle donne son nom à l'une des 81 provinces de la république turque. Revendiquée comme Kurde, elle est gérée par la seule maire chrétienne du pays. La venue d'Erdogan, ce jour-là, ne devait évidemment rien au hasard. Le président autocrate s'y est adressé à un rassemblement de ses partisans. Il avait salué l'offensive, en cours depuis le 20 janvier, contre Afrin et avait déclaré s'attendre à ce que la ville tombe "à tout moment. Afrin est une question de temps. Nous sommes sur le point d'entrer dans Afrin. Cette bonne nouvelle sera annoncée d'un moment à l'autre."
Mais aujourd'hui et même si Afrin est tombée, le 21 mars marquait la nouvelle année kurde. Cette fête du printemps remonte à la plus haute antiquité. Connue sous le nom de Newroz, ses festivités sont célébrées par les Kurdes du monde entier.
À 270 km de Mardin, à Erbil, capitale de la Région du Kurdistan irakien, Sezai Temelli, universitaire diplômé de la faculté d'économie d'Istanbul et co-président du HDP, Parti démocratique populaire, prokurde, prenait le même jour la parole, comme s'il répliquait à distance à Recep Tayyip Erdogan.
Il affirmait sa confiance dans l'avenir de son peuple estimant même que le président turc est désormais inspiré par la crainte de sa destitution.
"Nous continuerons à enflammer le feu des Newroz contre l'oppression, a déclaré cette figure du mouvement kurde. Le feu de Newroz est le feu de la paix et de la liberté".
L'État turc a longtemps reprimée cette fête. Vainement, à partir de 1990 il avait cependant tenté de récupérer. On a même cherché à lui donner, de manière totalement artificielle, une coloration nationaliste turque. Mais, devant l'échec, en 2017, l'événement fut tout simplement interdit à Istanbul et à Ankara. Pour justifier cette mesure, les autorités affirment désormais que les rassemblements publics peuvent donner lieu à des provocations.
Héritée du fond païen et zoroastrien, Newroz est célébrée dans la joie en Iran, bien qu'elle soit fondamentalement contraire à l'islam. Elle a été exportée en Inde par les Parsis. Elle a été inscrite au patrimoine mondial à la demande de plusieurs pays d'Asie centrale. Elle renvoit, chez les Kurdes, à la légende de la lutte libératrice du forgeron Kawa contre l'oppresseur Zohak, qu'il alla tuer dans son château. La statue du forgeron Kawa a été d'ailleurs la première cible des destruction de l'armée turque, une fois Afrin investie le 18 mars.
L'évocation d'un tel printemps de la Liberté, dans ce contexte, ne peut pas être tenu pour anodine ou folklorique. On y affirme symboliquement le droit d'un peuple. Celui-ci ne ait que réclamer que soit tenue la promesse du traité de Sèvres de 1920 fondée sur le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes.
Cette promesse fut abandonnée par le règlement territorial, présenté comme définitif, du traité de Lausanne de 1923, dicté, notamment, par les intérêts pétroliers dans la région qui misaient alors sur la dynastie hachémite, candidate à la restauration du Califat : en Syrie, où elle dut céder la place au mandat français; en Jordanie, où elle règne encore; en Irak, d'où elle fut chassée par la révolution de 1958; comme elle l'avait été dans son fief séculaire de La Mecque conquis en 1924 par les Saoudiens.
On doit souligner enfin la rhétorique tordue du gouvernement d'Ankara. Tant dans les propos du président dictateur que de ses ministres et de ses propagandistes serviles, elle fonctionne par amalgame. Le PKK est toujours dit terroriste, et même, à l'entendre, pire que Daech ou al-Qaïda. Les Kurdes de Syrie sont dénoncés comme une filiale du PKK, donc des terroristes. L'offensive militaire contre l'enclave d'Afrin, impudemment appelée Rameau d'Olivier a donc été présentée comme une lutte anti terroriste.
Et le HDP, parti démocratique des peuples, parti qui ne s'exprime que par la voie démocratique, parti qui compte des élus à la "Grande assemblée nationale turque", est assimilé logiquement, selon la même rhétorique comme "terroriste".
Le HDP a beau diffuser des bannières et des documents «Newroz Piroz be», ce qui correspond aux vœux de nouvel An, en kurde et en turc, ce qui ne renvoie ni au PKK ni à Ocalan, emprisonné depuis quelque 20 ans dans l'île d'Imrali en mer de Marmara. Le HDP a beau avoir tenu très démocratiquement en février son troisième congrès élisant de nouveaux dirigeants, les précédents étant arbitrairement emprisonnés. La propagande d'Erdogan continuera quand même d'en salir les revendications légitimes.
Contre ce droit qui concerne le 1/3 ou le 1/4 de ses concitoyens, contre la Liberté de tout ce qui en Turquie n'est pas islamiste sunnite, Erdogan ne peut que confisquer tous les moyens d'expression. Il a fait de son pays, selon la formule de Reporters sans frontières, "la plus grande prison du monde pour journalistes." Et il ose encore protester quand les Européens émettent des doutes quant à la pertinence de sa candidature…
JG Malliarakis
Une église, selon Le Monde, ne serait pas un « lieu sacré » et manifester en hurlant dans un lieu destiné au culte catholique ne marque pas « une présence indigne ».
Le Monde aime bien jouer avec les mots. Marine Le Pen qualifie de « profanation » la manifestation de migrants dans la basilique Saint-Denis ? Le journal vespéral lance alors ses décodeurs, qui n’hésitent pas à parler d’« intox ». Il n’y a pas eu profanation. Nous allons vous en donner la preuve par A plus B. Et, ainsi, nous démontrerons que Marine Le Pen dit n’importe quoi. On vous l’a d’ailleurs souvent dit et répété !
Alors, pour cette petite démo, Le Monde sort son gros dictionnaire, histoire de faire son intéressant : « Selon le Larousse, “profaner” signifie “souiller un lieu ou un objet sacré par une présence indigne ou par un acte criminel”. » Or, poursuit Le Monde, qui se fait aussi, à ses heures perdues, dame catéchiste, « occuper brièvement un lieu, même s’il s’agit d’une église, ne peut pas être qualifié de “profanation” en soi, sauf à considérer qu’un migrant n’a pas le droit de se trouver dans ces lieux. Ce qui n’a pas grand sens, les églises étant des lieux ouverts, et irait également à l’encontre du message même de l’Église catholique sur le nécessaire accueil des migrants ». Là on atteint des sommets de mauvaise foi et de tartuferie qui ne manqueront pas, bien évidemment, d’émouvoir quelques chaisières abonnées à Télérama ou à La Vie. Mais peut-être que les journalistes du Monde n’ont pas vu la vidéo. Bien évidemment, ces migrants ont le droit de se trouver dans ces lieux, mais pas pour y manifester scandaleusement.
Donc, pour résumer, une église, selon Le Monde, ne serait pas un « lieu sacré » et manifester en hurlant dans un lieu destiné au culte catholique ne marque pas « une présence indigne ». Donc, il ne faut pas parler de profanation, ce qui en découle que Marine Le Pen… CQFD.
Très bien. Mais alors, j’ai une petite remarque à faire au Monde, que d’aucuns qualifieront de malicieuse, c’est-à-dire inspirée par le Diable qui, comme chacun sait, se cache dans les détails. Le 12 janvier 2015, Le Monde consacrait un « dossier » aux actes anti-musulmans en France. Je cite le journal de référence : « Deux mosquées en chantier ont été profanées dans le Pas-de-Calais. Des croix gammées, des slogans nazis et une inscription “Charlie est vivant” ont été taguées sur la future mosquée de Liévin, en construction… » Si je comprends bien, pour Le Monde, fiche le bazar dans une église millénaire consacrée au culte catholique, ce n’est pas une profanation. Non, non. En revanche, taguer sur un bâtiment en construction, destiné à devenir une mosquée, c’est profaner. Eh oui. Il fallait le dire, c’est tout.
143 tonnes d’or, 7 milliards de dollars! C’est un des facteurs qui ont influencé la décision du président Nicolas Sarkozy d’engager la France dans une attaque de la Libye
De nouveaux e-mails déclassifiés d’Hillary Clinton montrent la méfiance des Américains vis-à-vis des motivations de Nicolas Sarkozy en Libye, et leur regard ironique sur Bernard-Henri Lévy.
En pleine guerre de Libye, en 2011, les Américains s’interrogeaient sur les motivations de Nicolas Sarkozy, et s’amusaient du rôle de Bernard-Henri Lévy dans cette aventure.
Cette période historique se retrouve au centre de l’« emailgate » d’Hillary Clinton, l’affaire née aux Etats-Unis de l’utilisation de sa messagerie personnelle par l’ancienne secrétaire d’Etat. Une nouvelle série d’e-mails rendue publique en début d’année par la candidate à l’investiture démocrate à la présidence américaine – et disponible sur le site du département d’Etat – contient en effet des documents relatifs à la guerre de Libye initiée par le président français de l’époque.
Le 2 avril 2011, Sydney Blumenthal (« Sid »), ancien collaborateur de Bill Clinton à la Maison Blanche, ami de longue date et confident d’Hillary Clinton, adresse à la secrétaire d’Etat (qui le fait suivre à son entourage) un mémorandum « confidentiel » contenant une évaluation des motivations de Nicolas Sarkozy dans son soutien aux rebelles libyens.
On n’y parle pas d’humanitaire ou de populations en danger, mais d’intérêts stratégiques, économiques, politiques et, surtout, d’un trésor en or franc et massif.
Collecteur d’informations non-officiel
Selon David Ignatius, du Washington Post, Blumenthal tiendrait ses informations sur la Libye d’un ancien agent de la CIA, Tyler Drumheller. D’autres sources ont exprimé des doutes sur la fiabilité des informations de « Sid », mais Hillary Clinton, qui avait voulu le prendre dans son équipe au département d’Etat mais en a été empêchée par la Maison Blanche, a continué à l’écouter : selon Foreign Policy, il était son « collecteur d’informations non-officiel ».
Le mémo liste cinq facteurs motivant l’engagement de Nicolas Sarkozy à mener cette guerre en Libye :
Sur ce dernier point, le mémorandum fait état de l’existence d’un trésor de Kadhafi de 143 tonnes d’or et presque autant d’argent, qui aurait été transféré de Tripoli à Sebha, dans le sud de la Libye, après le déclenchement des opérations militaires quinze jours plus tôt.
7 milliards de dollars
L’auteur du mémorandum indique que ses sources évaluent ce trésor (en 2011) à quelque 7 milliards de dollars, et précise que son existence a été découverte par les services de renseignement français peu après le déclenchement de la rébellion libyenne. Il ajoute :
De nombreuses rumeurs ont circulé à l’époque sur ce trésor en or ayant échappé au blocage des avoirs libyens à l’étranger, et sur le plan de Kadhafi pour l’Afrique (voir ainsi ce sujet de la chaîne russe RT de 2011) ; elles continuent d’alimenter bien des spéculations et des fantasmes. En 2013, une note de blog de la Tribune de Genève était encore titrée : « L’or de Kadhafi, en veux-tu, en voilà »…
Rappelons que les opérations militaires ont débuté le 19 mars 2011, à l’initiative des Français et des Britanniques, avec le soutien américain qui fut difficile à obtenir.
Le 29 mars, trois jours avant ce mémorandum, Bernard-Henri Lévy, qui est à l’initiative de cette aventure, raconte dans le livre qu’il y a consacré, « La Guerre sans l’aimer » (Grasset, 2011), une conversation avec Nicolas Sarkozy :
BHL, « moitié utile, moitié fantaisie »
BHL est lui-même égratigné dans le mémorandum adressé à Hillary Clinton :
Au moment où cette analyse est adressée à Hillary Clinton, BHL se trouve justement à New York, en campagne médiatique en faveur de l’intervention en Libye.
Tout au long de cette période, selon les e-mails rendus publics en ce début d’année, Hillary Clinton reçoit des informations qui montrent un manque de confiance dans l’action française en Libye.
Le 19 avril, « Sid », toujours lui, cite des officiers du Conseil national de transition libyen, inquiets que ni les Britanniques, ni les Français ne fourniront à la rébellion les équipements qui lui permettront de faire la différence :
Réponse d’Hillary Clinton à cet e-mail :
Blumenthal souligne également que la DGSE « cultive » ses contacts avec le général Abdelfattah Younès, ancien officier de l’armée de Kadhafi passé à la rébellion, préféré au général Khalifa Haftar, jugé trop proche des Américains… Younès finira assassiné dans des conditions mystérieures en juillet 2011, tandis que Haftar est un des personnages-clés de la crise libyenne actuelle.
Molière à l’Elysée
Dans un autre e-mail à Hillary Clinton, Blumenthal s’amuse d’un article « hilarant » du journaliste du Daily Beast (ex-Newsweek), Christopher Dickey, un vieux routier du journalisme basé à Paris, et qui décrit les relations « incestueuses » entre Sarkozy, BHL « en Lawrence d’Arabie », et Carla Bruni.
« Seul Molière pourrait faire justice [à cette scène, ndlr] », écrit-il à Hillary Clinton, qui s’empresse de le faire suivre à ses conseillers…
Ces e-mails tombés accidentellement dans le domaine public par le biais de l’enquête sur la faute d’Hillary Clinton à continuer d’utiliser son e-mail personnel alors qu’elle dirigeait la diplomatie américaine, s’ajoutent au dossier de cette guerre de Libye qui ne manquera pas de ressurgir dans les prochains mois.
Le débat sur la légitimité et les modalités de cette guerre risquent fort de rebondir alors que se précise le risque de nouvelles actions militaires, notamment françaises, en Libye, afin de bloquer la progression du groupe Etat islamique.
Il rebondira également si Nicolas Sarkozy est candidat à la présidence de la République et sera inévitablement confronté au bilan de sa présidence précédente, y compris cette guerre peu orthodoxe aux conséquences désastreuses.
https://infosdanyfr.wordpress.com/2016/01/10/lybie-sarkozy-bhl-clinton-et-lor-de-kadhafi/
Cette semaine, Virginie Vota aborde un sujet très important : la confusion qui règne au sujet de la charité et de l’amour du prochain. C’est cette confusion qui sert à justifier un accueil incessant de toujours plus d’immigrés.
Retrouvez Virginie Vota à la deuxième Fête du Pays Réel, le samedi 24 mars 2018 à Rungis. Elle y interviendra à 11h15.
http://www.medias-presse.info/virginie-vota-immigration-les-autres-avant-les-notres/88978/
Jean-Luc Mélenchon, après Clémentine Autain, dans la tradition des pires révolutionnaires, apporte son soutien aux profanateurs.
Suite aux exactions d’Éric Coquerel à la basilique Saint-Denis, les Français ont réagi sur les réseaux sociaux devant l’horreur de cette deuxième profanation.
Jean-Luc Mélenchon, après Clémentine Autain, dans la tradition des pires révolutionnaires, apporte son soutien aux profanateurs.
Le président Emmanuel Macron ne manque pas de surprendre en recevant à l’Elysée un chef d’Etat étranger plus que controversé, le sieur Hashim Thaçi, président du Kosovo.
La visite date du 14 mars et, curieusement, n’apparait pas à l’agenda présidentiel. C’est Hashim Thaçi qui en a dévoilé quelques clichés via les réseaux sociaux.
Or, un rapport du Conseil de l’Europe datant de 2011 accuse Hashim Thaçi d’avoir dirigé un trafic international d’organes, de 1998 à 2000, pendant la guerre du Kosovo. Ces organes ont été prélevés notamment sur des centaines de prisonniers serbes.
Le rapport européen stipule que « De nombreux indices concrets et convergents confirment que des Serbes ainsi que des Kosovars albanais ont été tenus prisonniers dans des lieux de détention secrets sous contrôle de l’UÇK au Nord de l’Albanie et soumis à des traitements inhumains et dégradants, pour finalement disparaître ». Les trafiquants exécutaient les prisonniers d’une balle dans la tête, les opéraient et vendaient leurs organes à des cliniques étrangères.
Encore un film de Cheyenne Carron, me direz-vous ! Ce n’est tout de même pas de ma faute si cette dame, véritable stakhanoviste du film d’auteur, réalise plus vite que son ombre et enchaîne les longs métrages sans jamais prendre le temps de souffler !
D’autant que chez elle la quantité (rapidité de la réalisation, longue durée des films) ne sacrifie jamais la qualité, et que j’ai au contraire tendance à penser, surtout depuis ses deux ou trois derniers films, que sa cinématographie se bonifie et qu’elle tend à atteindre un certain état de maturité – encore que le terme ne soit pas des plus appropriés pour une cinéaste qui a fait de la fougue et des idéaux de la jeunesse non seulement un des thèmes principaux de son œuvre mais aussi le moteur de son travail.
David, un jeune Parisien issu de la petite bourgeoisie, termine ses études sans enthousiasme et sans savoir ce qu’il souhaite faire par la suite. Un peu par désœuvrement et mu par un vague sentiment de révolte sociale, il participe avec quelques amis à des braquages avant de distribuer leur butin à des nécessiteux. Impressionné un jour par l’aplomb d’Henri, un vieil homme qu’ils détroussent et qui refuse de baisser les yeux devant leur arme, il est amené à retrouver cet homme et à se lier d’amitié avec lui. Henri est un ancien de la Légion étrangère, vétéran de l’Indochine et de l’Algérie. A son contact, David trouve peu à peu sa voie et décide de s’orienter vers une carrière militaire, persuadé que « c’est ce que tu risques qui te montre ce que tu vaux ». Il part alors proposer ses services à la Légion étrangère et, au recruteur qui lui demande quelles sont ses motivations, il répond simplement : « Je veux donner un sens à ma vie » – et c’est sur cette phrase que se termine le film.
On trouve, dans Jeunesse aux cœurs ardents encore plus que dans les précédents films de Cheyenne Carron, un heureux mélange de romantisme et de naturalisme, deux formes a priori antagonistes et difficiles à faire cohabiter et qui pointaient déjà dans La Morsure des dieux. Les chants nostalgiques de légionnaires, la flamme au soldat inconnu sous l’Arc de Triomphe, la statue de Napoléon surplombant les personnages venus se recueillir dans la cour des Invalides, les entrainements physiques de la bande d’amis filmés au ralenti, l’immense poster du chevalier de Dürer affiché dans la chambre de David, le clairon dont il joue seul dans la rue nocturne, le décès d’Henri trépassant au son des tambours tandis que le spectre d’un soldat mort au champ d’honneur lui tend la main : autant d’éléments émouvants qui participent à ce qu’on pourrait appeler un certain romantisme de droite. Et pourtant, par ses choix formels, la cinéaste s’oriente plutôt vers une approche réaliste, et même naturaliste, grâce à une esthétique plutôt brute et sans filtre touchant au plus près du réel et surtout grâce à une direction d’acteurs qui, en prenant le temps et en laissant aux comédiens une certaine marge de manœuvre (du moins je le suppose), parvient à créer un vrai effet d’immersion. Les scènes de conversation sont ainsi sans doute parmi les plus réussies du film : nous ne sommes plus dans le cinéma mais dans l’authentique propos de table, la dispute ordinaire dans ce qu’elle a de plus trivial et de plus quotidien. Qu’il s’agisse des conversations de David et ses amis débattant dans un bar de la galanterie – « c’est du féminisme préhistorique ! » s’exclame un personnage –, d’un jeune homme lisant à haute voix un passage de Pasolini en étant sans cesse interrompu par une sonnerie de téléphone mobile ou d’une prise de bec un peu vive sur une terrasse avec des Algériens au sujet des vices et des vertus de la colonisation (ces dernières étant paradoxalement défendues par le même acteur qui jouait un chef djihadiste dans La Chute des hommes !), l’immersion joue à plein. Ces scènes prennent une tournure si naturelle, si spontanée, que le spectateur se surprendrait presque à élever la voix pour pouvoir placer son grain de sel dans la controverse. Je ne me souviens pas d’avoir vu au cinéma une telle maîtrise des scènes de conversation depuis Ken Loach et Robert Guédiguian, deux autres grands cinéastes naturalistes.
Le film insiste à plusieurs reprises sur la crise de prestige de l’armée française, nous montrant des tombes militaires vandalisées ou évoquant les difficultés financières de l’institution. Entre un soldat que David rencontre à l’hôpital et qui a perdu sa jambe au combat et une scène au cours de laquelle Henri se faisant traiter d’assassin dans le métro par une jeune Maghrébine ayant reconnu sa médaille, le moral de la grande muette n’est pas au beau fixe. Cheyenne Carron ne cache pas l’affection qu’elle lui porte, même si elle fait toujours la part des choses (sauf peut-être lorsqu’elle essaie à travers un personnage de justifier, un peu sommairement, l’intervention française au Mali…) et ne tombe jamais dans le fétichisme. Cette prise en compte de la complexité est patente dans plusieurs conversations mettant en scène les amis de David ou ses parents, au cours desquelles ces derniers rappellent que le patriotisme et l’armée sont souvent deux choses bien distinctes et que les guerres sont souvent faites dans l’intérêt des affairistes plus que des peuples. Henri le sait et le déplore mais son rapport à l’armée n’est pas de l’ordre du politique, il est de l’ordre de l’humain : il ne parle pas en terme d’intérêts mais de camaraderie, de solidarité, d’esprit de corps, de sens du sacrifice.
Jeunesse aux cœurs ardents est aussi un film sur la transmission, ou plutôt sur la rupture de la transmission. David apprend que son arrière-grand-père est mort à Verdun et que personne ne le lui a jamais dit car, comme le lui explique sa mère professeur de philosophie, « on ne pensait pas que ça pouvait t’intéresser ». Son père, pur produit de 68 qui s’occupe de marketing pour commercialiser des gels douche au parfum d’air iodé, décide un jour de mettre du rouge à lèvres pour manifester son soutien aux femmes victimes de violences, initiative qui laisse sa femme sceptique. « Je préférerais un chevalier » souffle-t-elle, à la grande déconvenue de son mari. Cela, David le sait, lui dont le t-shirt arbore une formule sans équivoque : The men love war, the women love warriors. Son père accepte le choix de son fils mais de mauvaise grâce et le jeune homme a des paroles très dures envers cet homme avec lequel il se sent « sans filiation morale ». Cette filiation, c’est Henri, un homme qui aurait l’âge d’être son grand-père, qui la rend possible en lui racontant ses souvenirs, en lui communicant son expérience, en lui présentant ses camarades de combat et en lui léguant son clairon. Comme l’explique un ami de David qui s’est tatoué cette devise sur le bras – et cela sera la conclusion de ma chronique : « Malheur à la jeunesse dont les héros sont oubliés, elle est condamnée à mourir de froid. »
David L’Épée 16/03/2018
Source : Blog d’Eléments
Crédit photo : Cheyenne-Marie Carron, via Eléments