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  • Conquête des droits : le droit à la dignité

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    Ex: http://www.autochtonisme.com

    Principe ou postulat : la dignité est une norme impérative. Elle est accordée à chaque être humain et constitue de ce fait une base du droit international. Depuis Kant, on admet que la dignité d’une personne impose de ne pas traiter celle-ci seulement comme un moyen, mais comme une fin en soi. Autrement dit, une personne n’est pas un objet dont on peut se servir, c’est une entité intrinsèque, autonome et libre de réaliser le plein épanouissement de ses facultés. On lui doit un respect inconditionnel.

    Comme il existe une dignité individuelle, il existe aussi une dignité collective propre à chaque peuple, dignité reconnue elle-aussi par le droit international. La Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones accorde ainsi aux peuples autochtones le droit à vivre dans la dignité. Cette dignité doit être protégée de toute forme de violence et la Déclaration demande aux « moyens d’informations » de refléter fidèlement la « dignité » de la culture, des traditions, de l’histoire et des aspirations autochtones (art. 15).

    Ramené aux peuples, le droit à la dignité signifie que ceux-ci ne doivent jamais être traités comme des moyens ou des objets mais doivent être respectés en tant qu’entités libres et en capacité de réaliser en toute autonomie le plein épanouissement de leurs cultures, de leurs traditions, de leurs histoires et de leurs aspirations. De ce point de vue, le peuple des Autochtones européens de France est-il traité par la République étrangère de France plutôt comme un moyen ou plutôt comme une entité autonome et respectable ?

    L’histoire de ces deux derniers siècles apportent une réponse catégorique et sans ambigüité. Tout d’abord, soulignons que l’existence du peuple autochtone est niée par la République. Comment, dans ces conditions, celle-ci pourrait-elle lui reconnaître une quelconque dignité ? La négation d’existence est le pire que l’on puisse faire à un individu comme à un peuple. Il faut y voir non seulement un manque total de respect mais aussi un désir d’effacement qui peut s’assimiler à un meurtre ou à un génocide symbolique.

     Indubitablement, ce peuple autochtone de France, peuple « qui n’existe pas », a été le moyen de l’expansionnisme républicain. La République s’en est servie comme d’un vulgaire outil lui servant à propager ses idéaux en Europe, tout d’abord, puis dans ses colonies et finalement dans le monde entier. D’un point de vue républicain, l’instrumentalisation du peuple autochtone a été bénéfique, puisque les « principes » et les « valeurs » de 1789 structurent aujourd’hui le Système et donnent la norme à l’ensemble du monde occidental. Du point de vue du peuple instrumentalisé, le bilan et autrement plus négatif puisqu’il a payé de son sang l’expansionnisme de cette « matrice ». Nous parlons ici de plusieurs millions de morts, des bocages vendéens à la conquête du Tonkin, sans oublier Verdun ou Diên Biên Phu. Rappelons, pour faire court, que la France était en 1789 le troisième pays le plus peuplé du monde après la Chine et l’Inde... et que cela n’était déjà plus vrai en 1795.  

    Utilisé dans un premier temps pour propager le républicanisme, le peuple autochtone a ensuite servi de laboratoire au modèle mondialiste de société ouverte. En devenant « creuset » (le « creuset républicain »), c’est-à-dire récipient servant à fabriquer la « mixité » et la « diversité », son statut de simple « moyen », voire d’objet, s’est confirmé. C’est en effet « au milieu de lui » (une expression biblique qu’il faut retenir) et pas dans quelque contrée inoccupée, que les expérimentateurs et ingénieurs sociaux républicains ont choisi de déverser progressivement et avec méthode des flots d’immigrés de toutes provenances. Sans égard pour ses souffrances, la mise en danger de son avenir ou l’insécurité culturelle ainsi générée, les ingénieurs sociaux républicains se sont servis de lui pour expérimenter un nouveau modèle de société. Le projet a entièrement reposé sur la créativité, la puissance de travail et le capital matériel que le peuple souche a su accumuler durant des siècles à force de sueur et de sang. C’est sur l’exploitation du labeur autochtone que repose encore la paix sociale. Que les Autochtones cessent de payer leurs impôts ou de travailler quelques jours et le modèle républicain explose instantanément. Le peuple autochtone est un peuple réduit en esclavage pour que dure le « vivre-ensemble ». Or aucun maître ne reconnaîtra la dignité de son esclave.

    Moyen de propagation d’une idéologie mais aussi moyen d’expérimentation d’un modèle de société, le peuple autochtone a aussi été considéré par les instances républicaines comme un moyen commode d’explication des échecs de ce modèle de société. En effet, le modèle républicain de « vivre-ensemble » ne fonctionnant pas, il était important de trouver un bouc émissaire afin de disculper le régime et innocenter les valeurs et principes « universels » qui légitiment l’entreprise d’ingénierie sociale. Le peuple bouc émissaire parfait a été (et reste) le peuple autochtone réduit au racisme récurrent et historique qui serait le sien. Tout un système d’avilissement (antijaphétisme) va donc être construit à seule fin de « prouver » ce racisme irréductible, racisme qui, bien entendu, est la cause toute trouvée d’un « vivre-ensemble » impossible. CQFD !

    On le voit, la République a seulement et toujours considéré le peuple autochtone comme un moyen. Moyen d’expansion idéologique, moyen d’expérimentation de la société ouverte, moyen d’explication des échecs politiques : la République n’a jamais reconnu l’autonomie du peuple français de souche européenne, elle n’a jamais reconnu son droit à organiser le fonctionnement de sa société selon son identité spécifique, elle n’a même jamais reconnu son existence ! Dans ces conditions, comment pourrait-elle reconnaître sa dignité ?

    Un droit ne se mendie pas, il se prend. Ainsi du droit à la dignité.  Il ne tient qu’à nous d’imposer une histoire qui ne soit pas qu’une succession de méfaits. Il ne tient qu’à nous d’exiger de la République une repentance pour les crimes qu’elle a commis envers notre peuple et il ne tient qu’à nous de montrer que nous existons, non en tant qu’individus ou en tant que « citoyens », mais en tant que peuple millénaire ! La République reconnaît volontiers la dignité des Autochtones, mais en tant qu’individus abstraits. Or notre dignité ne s’inscrit pas dans une abstraction (l’Homme) mais dans une réalité concrète : celle de notre appartenance généalogique et identitaire. Nous devons exiger un respect inconditionnel, non en tant que citoyens calibrés, « sans distinction » et interchangeables, mais en tant que membres d’un peuple particulier.

    Mais comment avoir de telles exigences quand on est un peuple dispersé ? Si la République joue avec notre peuple, c’est que notre peuple n’est pas organisé. Si elle traite le peuple autochtone comme un moyen, un objet ou un outil, c’est que le peuple autochtone accepte de l’être. Le droit à la dignité ne pourra être reconquis avant que nous ayons psychologiquement intégré à la fois notre condition subalterne, notre exploitation sociale et politique, et les responsabilités de la puissance étrangère républicaine. Il revient au Grand Rassemblement autochtone et à la lutte pour les droits, dont le droit à la dignité, de laver nos esprits de cette propagande deux fois séculaires qui nous amoindrit à nos propres yeux.

    Antonin Campana

    http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2018/04/30/conquete-des-droits-le-droit-a-la-dignite-6047507.html

  • ÉOLIEN : DÉTRUIRE LA NATURE POUR PROTÉGER LA NATURE ?

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    Le Lévézou est un haut plateau situé en plein cœur de l’Aveyron. Une terre qui culmine à plus de 1.000 mètres d’altitude. De nombreuses rivières alimentent des barrages hydroélectriques construits dans les années 50. Ces barrages avaient englouti des vallées entières, souvent les meilleures terres, recouvrant quelques hameaux et détruisant des écosystèmes. Mais la production d’électricité était une priorité nationale à l’époque, un projet d’intérêt public.

    Les habitants avaient dû l’accepter et ceux dont les terres avaient été noyées furent indemnisés ou relocalisés. Par ailleurs, de nouvelles activités, touristiques étaient nées grâce à ces lacs.

    Terre ventée, également, ce qui a attiré l’avidité des promoteurs de centrales éoliennes. Dès le début des années 2000, les premiers mâts se sont dressés. Au début, personne ne s’est opposé. Ces éoliennes amenaient des revenus à quelques agriculteurs, des rentrées fiscales aux communes, et l’image de ces machines était positive.

    Mais dès qu’elles furent dressées, les nuisances apparurent. Vrombissement permanent certains jours, effet stroboscopique, malaises peut-être dus aux infrasons, hécatombe d’oiseaux et de chauves-souris, flashs lumineux qui transforment le plateau en boîte de nuit, etc. Surtout, modification profonde du paysage. Aujourd’hui, c’est une centaine de mâts qui se dressent et certains villages, comme Bouloc, sont cernés, installés sur d’autres communes, qui n’en subissent pas les nuisances mais en perçoivent les revenus.

    Mais l’appétit des promoteurs n’est pas rassasiée pour autant et de nouvelles centrales sont en construction. Par exemple à Arques. Pour installer ses machines, le promoteur a décapé une zone humide de 5.000 m2. La police de l’eau appelée pour constater sa présence « omise » par l’étude d’impact est arrivée trop tard. La couche superficielle qui aurait permis de juger de la présence d’une zone à protéger a disparu et la tourbe vendue. Il n’y a pas de petit profit.

    Un peu plus loin, dans la commune de Ségur, les travaux d’une autre centrale nécessiteront de drainer le terrain. La tourbière, vieille de 5.000 ans, située en aval ne serait donc plus alimentée et mourra petit à petit. On attend une réaction de la préfecture pour protéger ce qui peut l’être encore.

    Ces zones humides, on le sait, sont des pièges à carbone. Elles accueillent une faune et une flore endémique exceptionnelle, rare et fragile. Elles ont mis des milliers d’années à se former. Et l’avidité de groupes financiers et industriels, soutenus par l’État, vient les détruire en une journée.

    Au prétexte de lutter contre les gaz à effet de serre, on détruit des zones de stockage de ces gaz, alors même que, lorsqu’elles fonctionnent, ces machines remplacent l’électricité produite par des centrales nucléaires qui n’émettent pas de gaz à effet de serre… Et quand le vent s’arrête (le facteur de charge peine à dépasser les 20 % en 2017), ce sont des centrales thermiques, émettrices de gaz carbonique, qui doivent prendre le relais.

    Au nom de l’écologie on injecte des tonnes de béton dans le sol, on défigure les paysages de France, on permet le massacre d’oiseaux et de chiroptères, et maintenant on détruit des tourbières.

    Allô, Nicolas, pourquoi tu tousses ?

    http://www.bvoltaire.fr/eolien-detruire-nature-proteger-nature/

  • 1er mai 2018 : Le Front National rend hommage à Jeanne d’Arc.

  • Conquête des droits : le droit à l’existence

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    par Antonin Campana

    Ex: http://www;autochtonisme.com

    Légalement, en République, le concept de « Français de souche » n’existe pas. Les « Français blancs dits de souche » ne constituent pas un « groupe de personne » au sens de la loi. Cette notion « ne recouvre aucune réalité légale, historique, biologique ou sociologique», et «la “blancheur” ou la “race blanche”» n'est «en aucune manière une composante juridique de la qualité des Français» (Tribunal Correctionnel de Paris, mars 2015). Par contre, le concept de néocalédonien de souche existe juridiquement et les néocalédoniens de souche constituent bien un « groupe de personnes », et même un « peuple », au sens de la loi (Accord de Nouméa, loi organique 99-209…). Le refus de reconnaître juridiquement le peuple souche de France est à la base d’un système profondément inégalitaire, discriminant et lourd de menaces pour celui-ci (système qui permet par exemple d’insulter en toute impunité les « Français blancs » et d’appeler contre eux à la violence. Cf. le jugement du Tribunal cité plus haut, qui ne trouve aucune objection au fait d’inciter à « niquer » les « petits Gaulois de souche »).

    Nous avons montré (ici) que le peuple autochtone de souche européenne, c’est-à-dire le peuple français historiquement « blanc », avait été juridiquement transféré en 1790 dans une nation civique. Cette nation civique a pris le nom de « peuple français » ce qui était un détournement manifeste de nom, voire un vol, puisque cette nation était en fait un « creuset » destiné à intégrer les hommes de toutes les origines.

    Dans ce creuset, le peuple français de souche subit aujourd’hui une relation de domination, puisque le régime en place le nie et se refuse à considérer autre chose qu’une nation civique « sans distinction ». Pour la République, il n’y a que le corps d’associés indifférenciés et pas de « corps intermédiaires » ou de « sections du peuple » dans ce corps : pas de peuple souche donc. Celui-ci s’est évaporé et n’est même pas une composante parmi d’autres de la société multiraciale et multiculturelle : il n’existe tout simplement pas !

     La question qui se pose est donc celle-ci : le peuple souche existe-t-il encore, ou a-t-il disparu le 14 juillet 1790 après son transfert dans la nation civique ? Il n’y a que deux réponses possibles à cette question :

    • Oui, il a disparu : il faut donc reconnaître juridiquement son génocide (rappelons que la Convention des Nations Unies pour la prévention et la répression du crime de génocide (1948) considère que la « soumission intentionnelle d’un groupe [national, ethnique, racial ou religieux] à des conditions d’existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle » est un acte de génocide).
    • Non, il existe toujours : il faut par conséquent reconnaître juridiquement son existence.

    Bien sûr, la seconde réponse est la seule réponse acceptable, puisque des Français de souche se revendiquent toujours comme tels. Néanmoins, le peuple souche a bien a été victime d’une tentative de génocide, tentative toujours en cours, d’ailleurs, avec le Grand Remplacement et la négation autistique de son existence (négation d’existence qui permet au passage de nier le Grand Remplacement : on ne saurait remplacer ce qui n’existe pas).

    Or, non seulement l’existence du peuple souche n’est pas reconnue, mais son effacement est implicitement proclamé par la loi républicaine (sans que pour autant le génocide soit reconnu). Le Conseil Constitutionnel rappelle que le peuple français, défini comme un « concept juridique » (sic !), est une « catégorie unitaire insusceptible de toute subdivision en vertu de la loi », et que la Constitution de la Ve République « ne connaît que le peuple français composé de tous les citoyensfrançais sans distinction d’origine, de race ou de religion » (décision n°91-290DC du 09 mai 1991). Exit donc le peuple souche comme catégorie à part entière.

    Pourquoi cette discrimination et ce rejet, si l’on considère que le peuple des Autochtones mélanésiens est quant à lui respectueusement reconnu par les mêmes instances républicaines ? L’interrogation est d’autant plus légitime que le peuple des Autochtones mélanésiens de Nouvelle-Calédonie et le peuple des Autochtones européens de France, peuples vivant sur le même « Territoire de la République », peuvent présenter des titres similaires justifiant leur droit à être tous deux juridiquement reconnus comme peuples à part entière.

    Si les premiers Lapitas, ancêtres des kanaks, arrivent dans l’archipel vers 1000 avant notre ère. Les ancêtres des Européens, quant à eux, peuplent l’Europe depuis la nuit des temps. Les peintures de Lascaux ont 20 000 ans, celles de la grotte Chauvet, en Ardèche, ont 35 000 ans. Depuis, le peuplement européen de l’Europe a été ininterrompu jusqu’à aujourd’hui. Est-il besoin de le rappeler ? Faut-il énumérer toutes les empreintes laissées en Europe par ce peuplement européen ?

    Pour le reste, le peuple autochtone de France pourrait quasiment s’approprier mot à mot le préambule de l’accord de Nouméa :

    « [Lorsque la République] prend possession  [de la France], elle s'approprie un territoire et n'établit pas des relations de droit avec la population autochtone. Les traités passés constituent  des actes unilatéraux.

    Or, ce territoire n'était pas vide.

    Il était habité par des hommes et des femmes qui se dénommaient [Français]Ils avaient développé une civilisation propre, avec ses traditions, ses langues, ses coutumes qui organisaient le champ social et politique. Leur culture et leur imaginaire s'exprimaient dans diverses formes de création.

    Des hommes et des femmes sont venus en grand nombre, [à la fin du XX siècle], animés par leur foi religieuse, venus contre leur gré ou cherchant une seconde chance [en France]. Ils se sont installés. Ils ont apporté avec eux leurs idéaux, leurs connaissances, leurs espoirs, leurs ambitions, leurs illusions et leurs contradictions.

    [La relation de la France avec la République] demeure marquée par la dépendance coloniale, un lien univoque, un refus de reconnaître les spécificités, dont les populations nouvelles ont aussi souffert dans leurs aspirations.

    Le choc de la colonisation  [républicaine et migratoire] a constitué un traumatisme durable pour la population d'origine.

    Les [Français] ont été privés de leur nom en même temps que de leur terre. Une importante immigration a entraîné des déplacements considérables de populations[françaises], dans lesquels [les familles françaises] ont vu leurs moyens de subsistance réduits et leurs lieux de mémoire perdus. Cette dépossession a conduit à une perte des repères identitaires.

    L'organisation sociale française s'en est trouvée bouleversée. Les mouvements de population l'ont déstructurée, la méconnaissance ou des stratégies de pouvoir ont conduit trop souvent à nier les autorités légitimes [NDLR : identitaires] et à mettre en place des autorités dépourvues de légitimité [NDLR : républicaines], ce qui a accentué le traumatisme identitaire.

    Simultanément, le patrimoine culturel français était nié ou pillé.

    A cette négation des éléments fondamentaux de l'identité française se sont ajoutées des limitations aux libertés publiques et une absence de droits politiques, alors même que les [Français de souche] avaient payé un lourd tribut à la défense de la [République], notamment lors de la Première Guerre mondiale.

    Les [Autochtones sont] repoussés aux marges géographiqueséconomiques et politiques de leur propre pays, ce qui pourrait, chez un peuple fier et non dépourvu de traditions guerrières, provoquer des révoltes.

    La colonisation [républicaine] a porté atteinte à la dignité du [peuple autochtone de France] [qu’elle prive] de son identité. Des hommes et des femmes ont perdu dans cette confrontation leur vie ou leurs raisons de vivre. De grandes souffrances en sont résultées. Il convient de faire mémoire de ces moments difficiles, de reconnaître les fautes, de restituer [au peuple autochtone de France] son identité confisquée, ce qui équivaut pour lui à une reconnaissance de sa souveraineté, préalable à la fondation d'une nouvelle souveraineté

    Il est aujourd'hui nécessaire de poser les bases d'une citoyenneté [autochtone de France], permettant au peuple d'origine de constituer avec les hommes et les femmes qui y vivent une communauté humaine affirmant son destin commun.

    La taille [de la France] et ses équilibres économiques et sociaux ne permettent pas d'ouvrir largement le marché du travail et justifient des mesures de protection de l'emploi local.

    Il convient d'ouvrir une nouvelle étape, marquée par la pleine reconnaissance de l'identité [autochtone].

    Le passé a été le temps de la colonisation. Le présent est le temps du  rééquilibrage. L'avenir doit être le temps de l'identité, dans un destin commun.

    La République est prête à accompagner le peuple autochtone de France dans cette voie ».

    Dans l’accord de Nouméa, la République reconnaît que les Autochtones mélanésiens de Nouvelle-Calédonie forment un « peuple » : le « peuple kanak » (point 3 par exemple). Obliger la République à reconnaître que les Autochtones européens de France forment eux-aussi un peuple, tant par leur lignée particulière, leur culture spécifique, que leur lien à la terre ancestrale, revient à faire acte de justice, au nom de l’égalité entre les peuples.

    La reconnaissance du droit à l’existence juridique entraînera mécaniquement l’octroi de droits collectifs jusqu’au droit du peuple autochtone à disposer de lui-même. N’allons pas croire que la reconnaissance de ce droit sera offerte sur un plateau. Il devra être conquis de haute lutte, comme il l’a été en Nouvelle-Calédonie. Un Avis de la Commission nationale consultative des droits de l'homme(CNCDH) du 23 février 2017, observe qu’« aucune définition formelle de la notion d' "autochtone ", pas plus que celle d' "indigenous " en anglais, n'a été arrêtée en droit international ». Pourtant, cette Commission décrète arbitrairement que « seuls les Kanak de Nouvelle-Calédonie et les Amérindiens de Guyane sont des peuples autochtones de la République française ». C’est que la CNCDH a parfaitement compris que le régime en place ne tiendrait pas longtemps si le droit des peuples autochtones était appliqué aux Français de souche européenne. Du point de vue républicain, il est vital que le peuple souche de France ne soit absolument pas conscient de son assujettissement à une République trop universelle pour être française, trop absolue pour être démocratique, trop ouverte pour ne pas être remplaciste.

    Le peuple autochtone de France ne doit jamais être reconnu en tant que tel : de son point de vue, la CNCDH a raison !  Mais ce déni d’existence et cette crispation ne montrent-t-elles pas aux Autochtones le point faible du Système et par conséquent la direction de leur combat ? Dans cette conquête du droit à exister juridiquement, conquête mobilisatrice s’il en est, les Autochtones ne manqueront pas d’arguments. Ils disposent de tous les atouts nécessaires pour montrer et démontrer autant qu’il faudra qu’ils ne sont ni un sous-peuple, ni un peuple fantôme, mais un peuple historique et un grand peuple : qui pourra soutenir longtemps le contraire sans passer pour un imbécile ou un antijaphite ?

    Antonin Campana

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  • Le holisme comme réponse au monde moderne

    177969707.jpgGeorges Feltin-Tracol

    Du grec holos, « entier », le holisme est un terme inventé en 1926 par le général Jan Christiaan Smuts, Premier ministre d’Afrique du Sud, pour désigner un ensemble supérieur à la somme de ses parties. L’écrivain britannique Arthur Koestler vulgarisa la notion dans Le cheval dans la locomotive(1967) et Janus(1978). L’anthropologue français Louis Dumont s’y référait déjà en 1966 dans Homo hierarchicus.

    Bien connu pour son action permanente envers les plus démunis des nôtres, le pasteur Jean-Pierre Blanchard reprend à son compte le concept dans son nouvel essai L’Alternative holiste ou la grande révolte antimoderne(Dualpha, coll. « Patrimoine des héritages », préface de Patrick Gofman, 2017, 156 p., 21 €). Il y développe une thèse qui risque d’agacer tous ceux qui gardent un mur de Berlin dans leur tête.

    Si le monde moderne se caractérise par le triomphe de l’individu et l’extension illimitée de ses droits considérés comme des désirs inaliénables à assouvir, l’univers traditionnel préfère accorder la primauté au collectif, au groupe, à la communauté. Certes, chacune de ces visions du monde antagonistes comporte une part de l’autre. La domination de la Modernité demeure toutefois écrasante, d’où des réactions parfois violentes. Ainsi le pasteur Blanchard voit-il dans la longue révolte des paysans mexicains entre 1911 et 1929 la première manifestation du holisme. Ensuite surgiront tour à tour les révolutions communiste, fasciste et nationale-socialiste. L’auteur insiste longuement sur le paradoxe bolchevique : le progressisme revendiqué se transforma en un conservatoire des traditions nationales et populaires. Le communisme réel est en fait un holisme contrarié par le matérialisme historique. On sait maintenant que la République populaire démocratique de Corée a une société plus communautaire, plus holiste, que cet agrégat bancal d’atomes individualistes déréglés qu’est le Canada.

    Aujourd’hui, la vision holistique des rapports collectifs humains prend la forme de l’idéologie islamiste. Le choc frontal entre la modernité occidentale et cet autre holisme est brutal. L’incantation lacrymale et victimaire aux droits de l’homme, au « vivre ensemble » et à l’individu-tyran n’écartera pas la menace islamiste; elle la fortifiera au contraire. La civilisation européenne ne survivra que si elle renoue avec « la transcendance, ce retour qui combat le monde occidental bourgeois issu de la philosophie des Lumières [qui] offre de nouvelles perspectives pour l’avenir (p. 156) », un avenir holistique, communautaire et organique pour les peuples autochtones d’Europe.

    Bonjour chez vous !

    • « Chronique hebdomadaire du Village planétaire », n°76, diffusée sur Radio-Libertés, le 27 avril 2018.

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  • Dossier spécial Mai 68 : Présentation

    Par Rémi Hugues 

    Dans le cadre de la sortie de son ouvrage Mai 68 contre lui-même, Rémi Hugues a rédigé pour Lafauteàrousseau une série dʼarticles qui seront publiés tout au long du mois de mai.

    Si, lorsquʼil sʼagit de donner un sens à cet événement, Mai 68 est lʼobjet dʼune controverse féroce – tant à propos de la cause de lʼirruption de la crise que de lʼimpact quʼelle a produit sur la société française –, ses laudateurs et ses contempteurs sʼaccordent pour en souligner lʼimportance décisive. Tous partagent le point de vue selon lequel ce moment de « communication explosive »[1] fut un « événement matriciel »[2], cʼest-à-dire fondateur, initiateur de quelque chose de nouveau, une rupture en somme. Pour Régis Debray, cʼest le « renaissance » de la « République bourgeoise »[3], quand Jean-Claude Michéa la qualifie de « Grande Révolution libérale-libertaire »[4]. Ces deux figures de la gauche intellectuelle rejoignent ainsi le camp de ceux qui, issus de la droite, font le procès de Mai 68. 

    En janvier dernier, dans un éditorial au ton très polémique, le directeur de Libération, Laurent Joffrin, sʼattaquait à une certaine gauche, coupable selon lui dʼêtre à lʼorigine dʼun « réquisitoire oblique qui impute à 68, sous des oripeaux révolutionnaires, le triomphe du marché, lʼouverture des frontières au libre-échange, qui aurait livré le pays aux grands vents de la mondialisation américanisée, sapé la souveraineté nationale pour le compte des multinationales. »[5]Or comme eux il considère que Mai 68 était une « fausse révolution, […] une révolte contre les traditions qui contestaient la liberté individuelle »[6]. Dans un autre périodique typiquement bobo, lʼhebdomadaire Télérama, Olivier Pascal-Mousselard et Vincent Rémy insistent sur le rôle joué par « une jeunesse en plein boom » qui provoqua un « séisme » sans précédent, faisant entre la France dans une « pétillante modernité »[7]. Dans leur texte ces deux derniers comparent, comme le premier dans son éditorial, Mai 68 à 1789. 

    Tel est donc le postulat de départ de ce dossier : comme lʼaffirment aussi Henri Mendras et Patrick Buisson, Mai 68 est peu ou prou assimilable à une seconde révolution française, qui transforma profondément les structures anthropologiques, culturelles, morales, économiques et politiques de la France contemporaine. Une nouvelle phase, au fond, du « Grand remplacement », le vrai : la substitution du culte ancestral – catholique, apostolique et romain – par celui des droits de lʼhomme, la laïcité.   

    [1]  Maurice Bantigny, La Communauté inavouable, Paris, Éd. du Minuit, 1983, p. 135.

    [2]  Ludivine Bantigny, « Assignés à hériter : quelques mouvements étudiants en miroir (1968-2006), inLudivine Bantigny et Arnaud Baubérot (dir.), Hériter en politique : filiations, générations et transmissions politiques (Allemagne, France et Italie, XIXe – XXIe siècle), Paris, PUF, 2011, p. 296.

    [3]  Modeste contribution aux discours et cérémonies officielles du dixième anniversaire, Maspero, Paris, 1978, p. 10.

    [4]  LʼEnseignement de lʼignorance et ses conditions modernes, Castelnau-le-Lez, Climats, 1999, p. 46.

    [5]  Libération, 20-21 janvier 2018.

    [6]  Idem.

    [7]  Télérama, 23 décembre 2017-5 janvier 2018.

  • Après la moralisation de la politique française, à quand celle des syndicats français ?

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    Entretien avec Philippe Randa

    Propos recueillis par Guirec Sèvres, publiés sur le site Synthèse nationale

    Directeur du site EuroLibertés. Ancien auditeur de l’Institut des Hautes Études de Défense Nationale, chroniqueur politique, éditeur (éditions Dualpha, Déterna et L’Æncre) et auteur de plus d’une centaine de livres. Sociétaire de l’émission « Bistrot Liberté » sur TVLibertés. Il écrit également des billets pour le quotidien Présent et co-anime chaque jeudi l’émission « Synthèse » avec Roland Hélie sur Radio Libertés. Ses chroniques politiques sont publiées chaque année en recueil sous le titre : « Chroniques barbares ». Dernier livre paru Une démocratie hors de prix, préface d’Aristide Leucate.

    Que vous inspire les mouvements sociaux qui ébranlent la France depuis le début de l’année, soit les difficultés à évacuer des zadistes déterminés à Notre-Dame-des-Landes (NDLL), les grèves à la SNCF et les facs occupés

    D’abord, la ZAD de NDLL n’est pas un mouvement social, seulement un squat ultra-politisé et pseudo-écologiste : le laxisme du précédent  quinquennat a laissé s’envenimer une situation qui aurait dû être réglée en deux heures par l’intervention d’une poignée de gendarmes déterminés : pour cela, il aurait fallu imposer l’autorité de l’État par la force, au risque, effectivement, de quelques horions distribués sur ces fameux « punks à chiens » qui n’ont jamais été de gentils cultivateurs écologistes refusant l’abomination du capitalisme… Devant l’inertie du gouvernement Ayrault, l’extrême gauche a vu l’occasion inespérée d’en découdre et le nouveau président Emmanuel Macron a non seulement renié une de ses promesses électorales en abandonnant le projet d’aéroport, mais montre qu’il est terrorisé à l’idée qu’il y ait des « victimes » parmi les zadistes dégagés… À près d’un mois du début de l’évacuation, on lit ainsi dans Le Mondequ’« après avoir concouru à l’éviction de 29 squats sur les 97 recensés à Notre-Dame-des-Landes, la gendarmerie nationale est désormais dans l’attente de pouvoir poursuivre ses opérations », tandis qu’« un cadre de la place Beauvau » s’autosatisfait que « la mission (ait) été remplie »… Des esprits chagrins pourraient toutefois considérer qu’il aura fallu près d’un mois à 2 500 gendarmes opposés à 100 crasseux pour conquérir un tiers seulement d’une déchetterie… Dans le même temps, certains responsables politiques réclamaient d’aller faire la guerre à Bachar al-Assad à l’autre bout du monde. On revient donc de loin… à être resté chez nous !

    Et les grèves à la SNCF ?

    Une grève n’a de sens que si elle est ponctuelle et massive : avant même qu’elles ne débutent, celles-ci ont été annoncés comme « perlées » sur plusieurs mois, seul un tiers des employés ont suivi le mouvement et leur nombre ne cesse de fondre de semaine en semaine… Constater que ces grèves sont un échec ne semble pas péremptoire, même si les responsables syndicaux sont adeptes de la Méthode Coué en rabâchant que les chiffres sont faussés… Néanmoins, et c’est là une preuve supplémentaire, les cinq centrales syndicales auto-proclamées « représentatives » se sont chacune rassemblées de leur côté le 1er Mai ; incapables de s’entendre pour un simple défilé symbolique, comment peut-on imaginer qu’elles puissent convaincre les Français de les soutenir ? D’autant qu’avant même que ne débute le conflit, tout le monde affirmait que le gouvernement d’Edouard Philippe jouerait sa crédibilité sur la réforme de la SNCF : s’il reculait, il était mort… Ce qui n’est pas le cas des centrales syndicales qui depuis longtemps ne comptent plus sur les cotisations de leurs adhérents pour survivre, mais sur les largesses d’un État dont il n’est pas impossible, et même très probable, qu’il les tienne toutes à sa merci : après la moralisation de la politique française, il ne tient qu’à lui de faire de même des syndicats français. Leurs responsabes le savent parfaitement.

    Reste donc le blocage des facs…

    Un blocage qui n’a pas touché l’ensemble des facs et qui, à l’évidence, s’essouffle, dont tout le monde s’est accordé à prévoir l’arrêt dès les vacances d’été et dont il ne restera probablement dans les esprits que les dégradations et les vols pour près d’un million d’euros dans certaines universités françaises… Notez que c’est 5 fois moins que les dégâts de Notre-Dame-des-Landes et  une « plaisanterie » par rapport aux 20 millions que la SNCF perd chaque jour de grève… Rappelons-nous que c’est en 2008 que le Premier ministre d’alors François Fillon avait déclaré que « les caisses de l’État français » étaient vides… Une décennie plus tard, elles avaient donc été sacrément remplies et ne demandaient qu’à être vidées… Sans doute une exception française, là encore !

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  • Petit rappel de 2014 : Le premier marié gay de l’Oise mis en examen

    Suite au dépôt de plusieurs plaintes, Daniel Thibaut, 64 ans et originaire de Compiègne (Oise), a été mis en examen pour actes de pédophilie et placé en détention provisoire à Liancourt, jeudi 17 avril. Le parquet de Senlis est chargé de l’affaire. Le procureur se refuse cependant à donner toute information complémentaire concernant les faits reprochés au Compiégnois. 
    Une enquête a été ouverte et risque d’être complexe à mener. 
    Le sexagénaire avait accédé à une petite notoriété l’an dernier : il avait été le premier marié gay de l’Oise. Le mariage avait été célébré le 6 juillet 2013 à l’hôtel de ville de Compiègne. Depuis, lui et son compagnon avaient déménagé à Soissons, dans l’Aisne. 
    Cette mise en examen survient alors que la loi sur le mariage pour tous s’apprête à fêter son premier anniversaire. En début d’année dernière, les débats qui avaient précédé son vote avaient été pour le moins vifs, faisant descendre des milliers d’opposants dans les rues. Opposants qui, pour certains, continuent à se mobiliser contre le « mariage pour tous ». 
    "Marié gay, et alors ?" 
    Suite à la parution de cette information, les débats la dépassent, notamment sur les réseaux sociaux. Avec des dérapages prévisibles qu'il est évidemment difficile de contrôler, sauf à censurer l'information. Ce n'est pas notre conception du journalisme indépendant, au Courrier picard. Oui, le fait qu'il s'agisse du premier marié gay de l'Oise est une information, car lui-même avait suscité cette notoriété dans ce cadre public, il y a un an. Et oui, quand il s'agit d'un prêtre, d'un instituteur, d'un élu ou de toute autre qualification de nature à préciser l'information, nous la donnons. Sans discrimination ni amalgame. Sans interprétation non plus. Les faits, rien que les faits.
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