Le but premier de la généralisation des radars sur nos routes est bien connu: le racket des automobilistes. Christophe Castaner, interrogé par Jean-Jacques Bourdin sur BFMTV mardi dernier a réaffirmé que les radars sauvaient des vies et s’est félicité de la baisse de la mortalité sur les routes; des résultats qualifiés avant lui d’«historiques» par le Premier ministre Édouard Philippe, pour légitimer implicitement le passage au 80 km/h. Mais M. Castaner n’est pas à une contradiction près, que les internautes n’ont pas manqué de souligner, lorsqu’il a indiqué que concernant les radars qui ont été neutralisés ( environ 60% du parc) depuis le début du mouvement des GJ, les infractions relevées avaient augmenté de 268 %. Or, les statistiques rendues publiques par la sécurité routière indiquent une baisse tangible du nombre des tués entre le mois de novembre 2017 et le mois de novembre 2018 (-1,8%) et une baisse encore plus sensible des accidents corporels (- 4,7%). Une confirmation de ce phénomène a été enregistrée en décembre: avec un nombre de radars hors service encore plus important que le mois précédent, la mortalité et les accidents corporels ont de nouveau régressé. Nous citions de notre côté sur notre blogue ce constat émis par le Conseil national sur la Sécurité routière (CNSR) qui estimait comme M. Castaner aujourd’hui que la généralisation des radars automatiques et des contrôles avait entraîné ces dernières années une baisse sensible du nombre de tués dans des accidents mortels ou la vitesse excessive était en cause. Or, les causes principales des accidents mortels, outre la minorité (incompressible) d’automobilistes irresponsables et criminels décidés à ne pas respecter les règles, et qui ne seront jamais freinés par la peur du gendarme, sont le non-respect des distances de sécurité, l’utilisation du téléphone portable au volant, la conduite sous l’emprise de l’alcool, de psychotropes, de stupéfiants et les portions de routes accidentogènes qui ne vont pas en diminuant du fait des défaillances inquiétantes, dans certains secteurs, du bon entretien du réseau…
De défaillances, mais de celles d’une certaine justice il était aussi question avec le verdict du tribunal correctionnel de Paris rendu le 31 janvier contre l’ex présidente du Syndicat de la Magistrature (SM), Françoise Martres. Elle était poursuivie pour injures par une quinzaine de parties civiles (Patrick Balkany, Dieudonné, Robert Ménard, Nadine Morano, Éric Woerth, le RN…) qui avaient été insultées sur le «mur des cons» trônant dans les locaux de ce syndicat d’extrême gauche. Y figurait notamment le général Philippe Schmitt père de Anne-Lorraine. Cette jeune fille de 23 ans avait été poignardée à mort en novembre 2007 dans le RER D en résistant à son violeur, le criminel multirécidiviste d’origine turque Thierry Dève-Oglou. En décembre, le parquet de Paris avait requis la relaxe de Mme Martres. Jeudi dernier, elle a finalement été condamnée à 500 euros d’amende avec sursis pour injure publique envers le général Schmitt, ainsi qu’à lui verser 5 000 euros de dommages et intérêts et 10 000 euros au titre des frais de justice, mais a été relaxée pour tous les autres cas .
Si l’Afp rappelle qu«’en mars 2014, le FN avait obtenu que Madame Martres, soit mise en examen pour l’infraction d’injure à l’égard du Front National», l’Institut pour la Justice (IPJ) souligne que « pendant le procès, le sociologue Laurent Mucchielli, venu au secours des magistrats du Syndicat aux blagues potaches, avait carrément justifié l’existence de ce mur pendant le procès. M. Mucchielli a ainsi expliqué que le Mur des Cons était destiné à renforcer la cohésion professionnelle au sein d’un local syndical. Il ajoute aussi que les magistrats étaient bien plus outragés par les politiques. Le mur des cons était une façon de leur rendre la monnaie de leur pièce. »
« Il semble que ce sociologue, par ailleurs virtuose de la culture de l’excuse, aurait pu dire plus justement : le mur des cons était destiné à renforcer l’esprit clanique des membres du syndicat et à attiser leur soif de vengeance contre ceux qui ne pensent pas comme eux. » Dans ces conditions, « comment faire encore confiance à la justice quand ce procès s’est tenu plus de 5 ans après le découverte du mur des cons et qu’il a eu lieu presque en catimini ? Et puis, cette relaxe va laisser planer un doute. Alors même que des magistrats se permettent d’afficher leur haine pour des personnes à cause de leurs idées ou de leurs convictions, comment ne pas penser que certains procès ou certaines poursuites sont directement liés au prise de position politiques des accusés ?» Et l’IPJ de dénoncer «la dérive politique du syndicalisme judiciaire (…) cette forme dévoyée du syndicalisme qui bafoue le devoir de réserve des magistrats et qui met à mal l’impartialité nécessaire à la fonction de juger. Les juges syndiqués seraient-ils exemptés de cette obligation d’impartialité ? NON.»
Au nom de sa conception de l’impartialité (médiatique), Emmanuel Macron s’est livré la semaine dernière devant quelques journalistes invités à l‘Elysée à des confidences qui font froid dans le dos. Le journalise du Point, Emmanuel Berretta, rapporte cette réflexion présidentielle: « Le bien public, c’est l’information. Et peut-être que c’est ce que l’État doit financer. Le bien public, ce n’est pas le caméraman de France 3. Le bien public, c’est l’information sur BFM, sur LCI, sur TF1, et partout. Il faut s’assurer qu’elle est neutre, financer des structures qui assurent la neutralité. Que pour cette part-là, la vérification de l’information, il y ait une forme de subvention publique assumée, avec des garants qui soient des journalistes. Cette rémunération doit être dénuée de tout intérêt. Mais quelque part, cela doit aussi venir de la profession. »
Étienne Gernelle a bien évidemment raison quand il constate que M. Macron «envisage sans ciller ce qui ressemble à une nationalisation partielle de la presse (…), il s’agit tout simplement d’un programme de tutelle (…). Le fantasme macronien de ce service d’information d’État délégué à des journalistes stipendiés à cet effet amusera certainement les amateurs d’histoire soviétique. Le rôle de la Pravda – vérité , en russe – était aussi de servir de référence aux autres journaux, qui reproduisaient d’ailleurs régulièrement ses éditoriaux… La France n’est, bien sûr, pas l’Union soviétique, mais il faut se souvenir qu’il n’est rien de tel qu’un journaliste pour contrôler d’autres journalistes (…). Difficile, au passage, d’imaginer plus joli cadeau aux complotistes de tout poil, qui pourront alors se targuer de ne pas être membre de ce club officiel de journaux sous tutelle…»
En fait de complotisme, celui de M. Macron nous l’avons dit, n’a rien à envier à celui de beaucoup de ses amis pusqu’il a réitéré devant ce petit comité le message qu’il entend voir relayer dans les gros médias, à savoir qu’il est «évident que les Gilets jaunes radicalisés ont été conseillés par l’étranger. Les structures autoritaires nous regardent en se marrant, ajoute-t-il. Il ne faut pas se tromper. On est d’une naïveté extraordinaire (…). Nous n’avons pas construit, comme beaucoup de nations autoritaires, les anticorps au Système (sic). Donc, nous, on est des pitres ! La communication officielle ou celle de tous les mouvements traditionnels, elle est très peu active, très peu relayée. Les gens qui sont surinvestis sur les réseaux sont les deux extrêmes. Et après, ce sont des gens qui achètent des comptes, qui trollent. C’est Russia Today, Sputnik, etc. Regardez, à partir de décembre, les mouvements sur Internet, ce n’est plus BFM qui est en tête, c’est Russia Today. »
En fait de verrouillage totalitaire présenté comme un anticorps du Système, la macronie a mise sur pied sa loi dite anti fake news, dont les relents liberticides ont été parfaitement décryptés par beaucoup d’analyses sérieuses qui n’émanent pas toutes de notre chapelle. Bruno Gollnisch l’a dit, nous estimons pour notre part que les Français sont suffisamment intelligents pour trier le bon grain de l’ivraie, se faire une opinion, sans être infantilisés par le législateur et le pouvoir politique, mais c’est peut-être justement ce qui fait peur à certains. Une des premières qualités d’internet, des réseaux sociaux, des médias hors les murs, nous l’avons déjà dit, est que si le pire s’y étale, il a aussi permis la mise en lumière de faits cachés sous le boisseau, d’analyses alternatives, intelligentes et de qualité. Toutes choses qui ont obligé de facto, au moins à la marge, les grands médias dominants à l’image très dégradée, à ne plus pouvoir taire totalement certaines réalités.
Comme son confrère du Point, Bruno Jeudy était aussi reçu pour Paris-Match par M. Macron jeudi. Il cite l’ancien banquier, qui, alors que le dernier sondage opinion way replace la liste RN (22%) devant celle de LREM (20%), fulmine contre «la liste de Marine Le Pen dont il juge le bilan lamentable». Outre cette phrase qui ne veut strictement rien dire, c’est au moment ou il donne son feu vert pour le retour sur notre sol de 300 djihadistes-français de papiers qu’Emmanuel Macron essaye encore de faire peur dans les chaumières en évoquant les «40 à 50 000 militants ultras qui veulent la destruction des institutions» et qui seraient infiltrés au sein des Gilets Jaunes (dont l’Acte XII a démontré la persistance). «Car le mouvement (des GJ) a, dit-il, muté par les réseaux. Une évolution qui l’amène à faire ce constat : Il y a une forme de dévitalisation quasi physiologique de la démocratie. On est dans la dissolution des esprits comme dirait Blum.»
Non, justement, c’est tout le contraire! La révolte des Gilets jaunes est celle de compatriotes qui s’activent contre un Système qui a décidé d’éliminer le peuple français souverain. Des Français qui ne veulent pas de la dissolution de notre art de vivre, de notre France charnelle, de nos solidarités nationales; des Français qui refusent la dissolution la France par le bas dans l’immigration de peuplement (une des préoccupations majeures des Français comme ne cesse de le répéter Marine), par le haut par notre soumission sans cesse accrue aux lobbies, à la finance internationale, à l’atlantisme à l’européisme bruxellois. Toutes choses que l’enfumage du referendum macroniste annoncé pour solder le Grand débat national (avant, après, le même jour que les élections européennnes du 26 mai?) n’abordera bien évidemment pas.
https://gollnisch.com/2019/02/04/libertes-libertes-cheries-ou-la-macronie/