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  • Femmes voilées : pour Amnesty International, la France et l’Iran, c’est bonnet blanc et blanc bonnet

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    Iran et France, même combat. C’est, apparemment, le message que veut faire passer Amnesty International dans un clip de soutien sur le thème : « Les femmes ont le droit de choisir quoi porter. C’est simple. »

    Et même trop simple, quand on n’hésite pas à illustrer sa thèse en mettant dans le même sac « l’interdiction du voile intégral en France et dans une partie de la Suisse » et le fait « d’obliger les femmes à porter un foulard en Iran ».

    Le vieux truc dialectique de la fausse fenêtre maquillant une façade bancale atteint ici un sommet dans le relativisme et la négation du réel.

    Quoi de commun, en effet, entre l’Iranienne prête à risquer la prison et la flagellation pour le droit élémentaire de se promener « en cheveux » (comme disait ma grand-mère) et la militante-islamiste-française-de-papiers qui marque son territoire face à notre police, laquelle détourne courageusement le regard pour ne pas « faire de provocation » ?

    Mais Amnesty International ne fait, ici, que réitérer sa position d’il y a un an, quand le Danemark promulguait sa loi interdisant le port de tenues dissimulant le visage en public : « Toutes les femmes devraient être libres de se vêtir comme elles le souhaitent et de porter des vêtements qui expriment leur identité ou leurs croyances. Cette interdiction aura un effet particulièrement négatif sur les femmes musulmanes qui choisissent de porter le niqab ou la burqa. » Ah ! qu’il est beau, ce « choisissent », parce qu’à notre connaissance, les Iraniennes n’ont pas vraiment le choix, ce qu’Amnesty International feint superbement d’ignorer…

    Si cette ONG défend les droits de l’Homme (femmes comprises, évidemment), elle a toujours eu ses préférences. Très critique sur l’intervention de l’armée française au Mali, par exemple, mais silencieuse sur celle des USA en Afghanistan, alors que les deux armées poursuivaient le même but de lutte contre le terrorisme.

    On comprend mieux l’attitude de ces humanitaires quand on sait combien ils sont liés au parti démocrate américain et, surtout, pour nombre d’entre eux, à l’arrosage des dollars de George Soros, lequel ne cache pas son soutien à l’invasion migratoire de l’Europe en général, et de la France en particulier. L’homme a ainsi financé l’association Alliance citoyenne qui, le mois dernier, cornaquait les militantes en burkinis des piscines de Grenoble.

    Afficher un féminisme de pointe sans rien faire ou dire qui pourrait donner de l’islam conquérant une image négative, c’est une tâche qui demande d’énormes capacités reptatoires. Dans ce sport, Soros et sa myriade de tentacules associatifs sont très doués…

    Richard Hanlet

    https://www.bvoltaire.fr/femmes-voilees-pour-amnesty-international-la-france-et-liran-cest-bonnet-blanc-et-blanc-bonnet/

  • L'Europe occidentale et orientale au grand tournant - Mort de l'intégration et retour aux souverainetés nationales?

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    Institut Européen des Relations Internationales

    Irnerio Seminatore

    Le verdict du 26 mai a-t-il sonné la "mort de l'intégration" et le retour aux souverainetés nationales? Assistons nous "à une insurrection d'ampleur mondiale contre l'ordre libéral progressiste post-1989"? (Ivan Krastev)

    Au delà des résultats, ces élections marquent un tournant idéologique et un changement d'époque et constituent un démenti sur l'illusion du triomphe planétaire de la démocratie libérale et sur la régulation mondiale de l'humanité par le droit et le marché.

    La photographie électorale des pays-membres, après le verdict des urnes, a fait ressortir une grande différenciation européenne, de sociétés, de gouvernance, de convictions, d'espoir et de prises de conscience sur l'avenir.

    A quoi ressemble-t-elle cette Europe du grand tournant?

    A l'incertitude et à l'absence de perspectives aux milieu de l'échiquier politique, à la colère et à la révolte aux deux extrêmes.

    Les européens de l'Ouest et de l'Est, par leur vote, ont considéré que leurs espoirs ont été trahis. En effet, dans le cadre de ces élections les partis de centre et de gauche ont été désavoués et la montée des souverainistes confirmée.

    Partout on s'interroge sur les causes du suffrage et partout les vérités sont apparues fragmentaires et partielles. Les média ont fait éclater le visage du continent, émiettant les ensembles sociétaux et leurs sens.

    Ainsi l'ère des grands principes s'est éloignée et la toute puissance des instincts violents oppose désormais les européens de souche et les immigrés sur les grands thèmes du présent et de l'avenir.

    Fédérer une nébuleuse d'opinions, les progressistes pro-européens, les nationalistes anti-intégrationnistes, les eurosceptiques, les conservateurs, les centristes et les écologistes, les "gilets jaunes" et les "gilets noirs", est une tâche existentielle qui ressemble à la fatigue de Sisyphe, de telle sorte que la "société de confiance" du passé cède le pas à une société de "contrainte" ou de "régression", simplificatrices et radicales.

    L’idolâtrie de "l'homme fort" prend le pas désormais sur la démocratie "discutidora" et sur la "pensée faible" et permissive.

    Il en ressort que le fait démocratique est désavoué par le 38% des jeunes entre 18 et 34 ans (Rapport sur la démocratie dans le monde, sous la direction de D.Reynié) et trouve confirmation la vieille expression du Léviathan, anti-rationaliste et décisionniste, selon lequel : "Auctoritas , non veritas, facit legem!"

    La hiérarchie devient désormais une valeur rassurante et la force, comme il se doit, le fondement de tout pouvoir.

    Depuis la chute du mur de Berlin, l'Europe est entrée dans un cycle de turbulences internes et extérieures, qui l'ont fait passer de la grande illusion sur le projet européen, à la désillusion et au ressentiment diffus et, selon certains, à une forme de totalitarisme "soft".

    Ainsi, un sentiment de menace pour son identité et pour son sentiment d'appartenance, ont conduite l'U.E, étape par étape, à la crise destructrice du Brexit.

    Suite aux élections du parlement européen, l'Europe a tremblé sur ses bases et ses idoles sont tombés dans la fange. Thérèsa May, Angela Merkel et leurs médiocres copies européennes, J.C.Juncker, D.Tusk, A.Tajani, ont glissé irrésistiblement vers la porte de sortie et sur une pente descendante.

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    En termes d'idées, les pays de l'Europe centrale (Pologne et Hongrie) ont reproché à l'Ouest d'avoir abandonné les vielles racines chrétiennes pour un laïcisme relativiste et un immigrationnisme débridé. A l'heure où l'équilibre géopolitique des forces passe à l'Est du continent, le centre de gravité des alliances politiques se colore d'une opposition nationaliste et anti-européenne.

    Sous cet angle, l'affrontement entre Macron et Orban va bien au delà de l'échiquier parlementaire et peut être lu comme un épisode de la lutte entre la marche éradicatrice de l'anti-traditionalisme et la défense de la foi chrétienne. C'est un retour au principe de souveraineté comme droit inaliénable de décider sur la menace existentielle et surtout de choisir son destin.

    L'échec cuisant du PPE et du PSD pour leur représentation au Parlement européen,rend nécessaire une recomposition politique des droites, que les craintes de politique étrangère et les tentatives de rééquilibrage vis à vis de la Russie rendent difficile pour la Pologne, dans une vision purement eurocentrique.

    La rafale de démissions politiques en France et en Allemagne (Wauquiez et Nahles) souligne l'émiettement politique et l'importance des alliances comme clé de résolution des problèmes. Mais elle met en évidence aussi l'absence de programmes et le vide d'idées, qui constituent désormais un espace de manœuvre pour des coalitions élargies ou pour des tentatives de refondation institutionnelle.

    En France, où il est bon de vivre pour des idées et mourir pour des utopies, un mouvement tectonique est en train de modifier en profondeur la structure représentative des démocraties modernes, que, selon certains analystes, de bi-polaire deviendrait tripolaire (P.Martin IPL). Les conséquences en termes d'options  stratégiques seront décisives pour la place de la France dans le monde.

    Dans ce laboratoire social, se confondent et s'entremêlent en effet, des tendances étatistes et bonapartistes inextirpables, des pulsions anarchistes et libertaires passionnelles, des frustrations globalistes et néo-libéristes rêvant d'une révolution cyber-numérique et une haine anti-traditionnaliste du monde moderne, de lointaine origine religieuse.

    L'alchimie politique qui en résulte est l'apparition simultanée d'un mélange de modération et d'extrémisme au sein des trois pôles, de droite, "les conservateurs identitaires", de centre, "les libéraux mondialisateurs", et de gauche, les "démocrates éco-socialistes".

    Cependant, rappelle J. Juillard (le Figaro du 3 juin), l'accession au pouvoir est toujours conditionnée, dans une élection, par la prédominance des modérés sur les extrémistes, car le suffrage est le meilleur garant de la paix sociale.

    En passant à la situation européenne et aux verdicts électoraux, il apparaît difficilement contestable que l'Europe des dernières années a été secouée d'en bas par le peuple, d'en haut par le Brexit, de l'extérieur par Trump, Poutine et Xi-Jin-Ping, et de l'intérieur, par Orban, Kacszynski, Kurz, Salvini, Marine le Pen et Nigel Farrage.

    Que faire donc? Abattre l'édifice ou le restaurer?

    A l'heure où l'on pose à Bruxelles et ailleurs le problème de la légitimité politique de l'Union Européenne et, implicitement le problème de la souveraineté (qui décide et sur quoi ?), et celui de la démocratie (le rôle de l'opposition et de la politique), comment ce changement de méthode et de système institutionnel est il ressenti dans les différents pays (en Allemagne, en Italie, en Autriche, en Hongrie, en Espagne ou en Pologne?).

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    En Allemagne, la sanction historique contre la coalition conduite par Angela Merkel entre la CSU/CDU et le SPD a fait détourner de ces deux partis une grande masse d'électeurs, dont le vote s'est porté sur le parti écologiste, réincarnation diluée de l'utopie socialiste.

    Ici les deux piliers traditionnels de la démocratie allemande sont entrés en crise et le défi majeur pour la recherche de nouveaux équilibres a été identifié par Götz Kubischek, dans une nouvelle orientation de l'échiquier politique, le bipolarisme des Verts et de l'AfD. Leur opposition résulte d'une lecture irréconciliable de la situation du pays, fondée pour les Verts sur l'individu et l'humanité et pour l'AfD, sur la famille, le travail et la nation.

    La remise en cause de la coalition, qui favorise les alternatives et les extrêmes, priverait l'Allemagne de ses capacités d'agir en Europe et dans le monde et la conduirait à des longs mois d'immobilisme. Il en suivrait alors une situation caractérisée par une crise gouvernementale irrésolue ou à une campagne électorale permanente.
    Par ailleurs, si à l'Ouest du pays les Verts dominent l'échiquier politique, l'inverse est vrai pour l'Est, où la réunification du pays n'a pas encore été absorbée et la crainte de l'immigration hante en permanence les esprit.

    En Allemagne, comme en France, il faudra choisir: être ou non avec Macron et Angela Merkel. De son côté Marion Maréchal en France a appelé "un courant de droite à accepter le principe d'une grande coalition avec le Rassemblement national".

    Ainsi ce scénario, qui coaliserait contre Macron,représentant de l'alliance des bourgeoisies de droite et de gauche, une union des droites, sur une base "national conservatrice, ne pourrait réconcilier, sur un projet européen-progressiste la totalité des sensibilités qui composent  l'échiquier souverainiste du pays et rendrait caduque l'existence d'un parti fédérateur de droite (RN).

    Dans ce contexte les forces de gauche, tentent de survivre à la ruine qu'elles ont elles mêmes contribuées à créer. Ainsi, aucune remise en cause à gauche, dans le but de promouvoir une recomposition impossible, ce qui renforce le camp des "marcheurs", régressés mais survivants.

    Par ailleurs, en Autriche, l’événement et la surprise ont été représentés par la destitution du Chancelier Kurz par un vote de défiance venu paradoxalement du Parlement, au lendemain de son succès européen et après avoir brisé, aux législatives d'octobre 2017, la grande coalition socialistes-conservateurs.

    Même tremblement de terre au Royaume-Uni, où le "Brexit Parti" de Nigel Farrage a anéanti au même temps les Tories et le Labour, polarisant l'électorat britannique entre partisans d'une sortie de l'U.E sans accord, "No Deal" et citoyens d' une ultérieure remise en cause du référendum, "No Brexit".

    Pas du tout dissemblable la situation de l'Italie, où le pays a renouvelé la confiance au "gouvernement du changement" et les deux composantes de la majorité gouvernementale ont vu inverser les rapports de forces au profit de l'une d'entre elles, la "Lega" de Salvini, devenu de facto l'inspirateur volontariste des réformes.

    L'équilibre entre les deux forces paraît cependant fragilisé dans un situation où des élections anticipées pourraient assurer une majorité suffisante au Parlement aux deux forces de droite, "Fratelli d'Italia" et "La Lega", dans une conjoncture où la Commission européenne, qui a déclenché une procédure pour endettement excessif, est susceptible de radicaliser la fracture pro et anti-européenne du pays, jadis euro-entousiaste.

    Rare exception en Espagne pour le socialistes, non sanctionnés par leurs électeurs et qui arriveront au Parlement de Strasbourg et à Bruxelles pour revendiquer des portefeuilles-clés, démontrant la confiance qu'inspire à ses partenaire une Espagne europhile, mais sans boussole sur la direction de marche de l'Union de demain, dans un contexte général europhobe ou euro-sceptique.

    C'est d'un dessein ambitieux dont l'Union a besoin pur survivre et pour se reformer, si elle ne veut pas périr de l'inévitable bouleversement qui affecte dans tous les domaines la vie des nations et si elle veut éviter les cataclysmes périlleux d'une conjoncture tectonique.

    Bruxelles 5 juin 2019

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    Tel : +32 (0)2 280 14 95

    http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2019/06/22/l-europe-occidentale-et-orientale-au-grand-tournant-mort-de-l-integration-e.html

  • Le vivier Otan de néonazis en Ukraine

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    À ceux qui douteraient de la persistance du réseau stay behind italien de l’Otan, le Gladio, la saisie d’un arsenal d’armes de guerre à Turin apporte un démenti cinglant. Le réseau de néonazis travaillant avec l’Alliance atlantique contre la Russie est opérationnel en Ukraine.

    Les enquêtes se poursuivent sur les arsenaux modernes découverts en Piémont, Lombardie et Toscane, de véritable matrice néonazie comme le montrent les croix gammées et les citations de Hitler trouvées avec les armes. Mais pas de réponse par contre à la question : s’agit-il de quelque nostalgique du nazisme, collectionneur d’armes, ou bien sommes-nous devant quelque chose de bien plus dangereux ?

    Les enquêteurs —d’après le Corriere della Sera— ont enquêté sur des « extrémistes de droite proches du bataillon Azov », mais n’ont découvert « rien d’utile ». Pourtant il y a depuis des années des preuves amples et documentées sur le rôle de cette formation armée ukrainienne, et d’autres avec elle, composées de néonazis entraînés et utilisés dans le putsch de Place Maïdan en 2014 sous régie USA/Otan, et dans l’attaque contre les Russes d’Ukraine dans le Donbass.

    Il faut préciser avant tout que l’Azov n’est plus un bataillon (comme le définit le Corriere) de type paramilitaire, mais a été transformé en régiment, c’est-à-dire en unité militaire régulière de niveau supérieur. Le bataillon Azov fut fondé en mai 2014 par Andriy Biletsky, connu comme le « Führer blanc » en tant que soutien de la « pureté raciale de la nation ukrainienne, empêchant que ses gènes ne se mélangent avec ceux de races inférieures », assurant ainsi « sa mission historique de conduite de la Race Blanche mondiale dans sa croisade finale pour la survie ».

    Pour le bataillon Azov, Biletsky recruta des militants néonazis qui étaient déjà sous ses ordres en tant que chef des opérations spéciales de Pravy Sektor. L’Azov se distingua immédiatement par sa férocité dans les attaques contre la population russe d’Ukraine, notamment à Mariupol.

    En octobre 2014 le bataillon fut incorporé dans la Garde nationale, dépendant du Ministère de l’intérieur, et Biletsky fut promu colonel et décoré de l’« Ordre pour le courage ». Retiré du Donbass, l’Azov a été transformé en régiment de forces spéciales, doté de chars d’assaut et de l’artillerie de la 30ème Brigade mécanisée. Ce qu’il a conservé dans cette transformation est l’emblème, calqué de celui des SS Das Reich, et la formation idéologique des recrues modelée sur celle nazie.

    Comme unité de la Garde nationale, le régiment Azov a été entraîné par des instructeurs états-uniens et par d’autres venant de l’Otan. « En octobre 2018 —lit-on dans un texte officiel— des représentants des Carabiniers italiens ont visité la Garde nationale ukrainienne pour discuter de l’expansion de la coopération dans différentes directions et signer un accord sur la coopération bilatérale entre les institutions ». En février 2019 le régiment Azov a été déployé en première ligne dans le Donbass.

    L’Azov n’est pas seulement une unité militaire, mais un mouvement idéologique et politique. Biletsky —qui a créé en octobre 2016 son propre parti, « Corps national »— reste le chef charismatique en particulier pour l’organisation de jeunesse qui est éduquée, avec son livre « Les paroles du Führer blanc », dans la haine contre les Russes et entraînée militairement.

    Simultanément, Azov, Pravy Sektor et d’autres organisations ukrainiennes recrutent des néonazis de toute l’Europe (Italie comprise) et des USA. Après avoir été entraînés et mis à l’épreuve dans des actions militaires contre les Russes du Donbass, on les fait rentrer dans leurs pays, en conservant évidemment des liens avec les centres de recrutement et d’entraînement.

    Ceci se passe en Ukraine, pays partenaire de l’Otan, déjà de fait membre, sous étroit commandement USA. On comprend donc pourquoi l’enquête sur les arsenaux néonazis en Italie ne pourra pas aller jusqu’au bout. On comprend aussi pourquoi ceux qui en ont plein la bouche de l’antifascisme restent muets face au nazisme renaissant au cœur de l’Europe.

    Traduction :  Marie-Ange Patrizio

    Source : Il Manifesto (Italie)

    https://www.voltairenet.org/article207100.html

  • Au fait, c’est quoi le Ceta ? [Vidéo]

    Assemblée nationale
     
    Ce traité de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada a été approuvé par l’Assemblée nationale mardi.
    Quels sont ses principaux points? Que défendent ses promoteurs ? Que lui reprochent ses détracteurs ? Le Figaro fait le point.
    Le Ceta (Comprehensive and economic trade agreement), ou AECG dans la langue de Molière (Accord économique et commercial global), approuvé par 266 voix contre 213 à l’Assemblée nationale mardi, est un traité de libre-échange unissant le Canada et l’Union européenneToronto est un partenaire important de l’Union européenne : les échanges de biens entre les deux blocs s’élevaient à 64,3 milliards d’euros en 2016, et les 28 sont le deuxième partenaire commercial du Canada derrière les États-Unis
    L’Union garde par ailleurs un solde positif dans ses échanges de biens avec ce pays, de l’ordre de 6,2 milliards d’euros en 2016 et 2017.
    Plus précisément, le Canada n’est que le quinzième partenaire commercial de la France, qui tire un excédent de 620 millions d’euros environ de ses échanges avec le pays de Justin Trudeau.
    Quel est le calendrier du Ceta ?
    Négocié durant près de huit ans, le traité a finalement été conclu fin octobre 2016 avant d’entrer provisoirement en vigueur fin septembre 2017, après validation des eurodéputés (408 voix contre 254). 
    Il a, durant cette période, fait l’objet d’un suivi de la part du gouvernement pour identifier ses effets sur l’agriculture et le commerce en France
    En janvier dernier, le texte a été jugé compatible avec le droit européen par l’avocat général de la Cour de justice de l’Union, qui avait été interpellé par la Wallonie au moment de l’entrée en vigueur, en 2017.
    Comme il s’agit d’un accord mixte, touchant aux prérogatives de l’Union comme des États membres, il devait être approuvé par les parlements nationaux, afin d’être définitivement mis en œuvre à travers l’Europe. 
    Ce qui est désormais chose faite : l’Assemblée a approuvé mardi après-midi par 266 voix, contre 213, la ratification du traité de libre-échange
    Les sénateurs, eux, auront à se prononcer à l’automne prochain. 
    La France deviendra ainsi le quatorzième État membre à valider le texte, après l’Espagne et le Royaume-Uni.
    Quels sont les principaux points de l’accord ?
    D’abord, l’accord permet de supprimer les droits de douane pesant sur la quasi-totalité des produits échangés entre l’Union et le Canada, soit près de 99% des taxes
    Pour Toronto, cela représentera, une fois la totalité des droits supprimés, « 590 millions d’euros de droits économisés » chaque année, d’après les estimations de la Commission.
    Le Ceta est aussi un accord commercial « de nouvelle génération », une expression utilisée par les instances européennes pour souligner le fait qu’il ne se cantonne pas à supprimer les droits de douane. 
    Il facilite également l’accès aux marchés publics canadiens en ouvrant 30% de ceux-ci aux entreprises européennes, contre 10% jusqu’ici
    En parallèle, il « ouvre le marché canadien des services » et facilite les investissements européens outre-Atlantique.
    Il modifie également les quotas d’importation de produits agricoles canadiens dans l’Union, pour favoriser les échanges tout en protégeant ces filières sensibles par des barrières quantitatives : par exemple, le Canada pourra exporter seize fois plus de viande de bœuf en Europe sans payer de droits de douane (68.000 tonnes environ), ou encore 100.000 tonnes de blé
    De son côté, l’Union pourra vendre plus de fromage sur le marché de son partenaire du nord.
    En outre, le traité permet de protéger 143 indications géographiques européennes, qui seront désormais reconnues au Canada : « il s’agit de spécialités alimentaires et de boissons provenant de villes et de régions spécifiques. », comme le Roquefort, le gouda ou le vinaigre balsamique de Modène, cite l’Union en exemple.
    Il met également en place un mécanisme de règlement des différends entre les investisseurs et les États, un tribunal d’arbitrage composé de quinze juges permanents et indépendants qui tiendront des auditions publiques. Ils devront protéger les « attentes légitimes » des investisseurs, une expression imprécise qui suscite des inquiétudes quant au cadre de la mission de cette instance. 
    Seuls les investisseurs, et non les États, pourront le saisir, et il sera possible de faire appel de ses décisions.
    Enfin, l’Union promet que l’accord permettra de mieux protéger les consommateurs en faisant converger les normes vers le haut.
    Que défendent les promoteurs du Ceta ?
    Pour la Commission européenne, le Ceta représente avant tout un coup de fouet pour les échanges commerciaux et l’économie. 
    Il permettra de dynamiser les échanges commerciaux, les investissements, l’emploi, d’améliorer les normes bénéficiant aux consommateurs, le tout en protégeant l’environnement. 
    Tout un programme. 
    Dans un rapport daté de 2017 sur les conséquences économiques de l’accord, la Commission estime que le Ceta permettra d’augmenter les échanges annuels « d’au moins 8% », pour un montant atteignant « 12 milliards d’euros par an d’échanges commerciaux d’ici 2030 ». 
    Le Ceta devrait bénéficier aux entreprises du vieux continent, qui pourront obtenir des marchés publics au Canada, et dont les exportations devraient être renforcées par la suppression des droits de douane.
    En France, le gouvernement, qui soutient le texte, considère qu’il permettra d’exporter « plus » et « mieux ». 
    Lundi après-midi, Emmanuel Macron a estimé que la ratification du Ceta allait « dans le bon sens». 
    Pour le chef de la diplomatie Jean-Yves Le Drian, le document participe à la « mise en place d’un filet de sécurité » pour garantir « des débouchés commerciaux à notre économie ». 
    Il permettra à l’Union et au Canada de « faire face ensemble aux défis d’aujourd’hui ». 
    En septembre 2018, un premier rapport de la Commission soulignait les effets positifs de l’accord, entré provisoirement en vigueur un an plus tôt, avec des exportations françaises vers le Canada en hausse de 5,3%, alors que les importations de produits canadiens avaient baissé de 9,9% en parallèle.
    Que lui reprochent ses détracteurs ?
    Les arguments avancés par les anti-Ceta sont nombreux. 
    Les détracteurs du traité mettent en avant le péril que celui-ci pourrait représenter notamment pour les agriculteurs et éleveurs français.
    Pour ces derniers, nul doute que le traité va instaurer une concurrence «acharnée et déloyale»
    Selon eux, la pression sur les prix entraînera leur baisse aux dépens des producteurs et la France assistera à l’importation massive de produits de moins bonne qualité.
    Le traité pourrait aussi avoir des répercussions sur la réglementation sanitaire. 
    « Au niveau européen, on a un cadre qui est très protecteur des consommateurs, que ce soit de l’impact de leur consommation sur leur santé, ou également des normes environnementales. Outre-Atlantique, on a un principe qui est inverse, celui de la ‘certitude raisonnable du risque’ […] C’est la raison pour laquelle on craint qu’il y ait un nivellement par le bas des normes dont bénéficient aujourd’hui les citoyens européens. », expliquait la semaine dernière au micro d’Europe 1 le directeur de l’action politique chez UFC-Que choisir, Cédric Musso.
    Autre point mis en avant par les détracteurs du Ceta : la perte de souveraineté nationale avec l’instauration de tribunaux d’arbitrage
    Ces derniers constituent des juridictions d’exception devant lesquelles les investisseurs étrangers peuvent contester des mesures nationales et/ou européennes qu’ils jugeraient incompatibles avec les clauses de protection des investissements. 
    Enfin, le traité de libre-échange apparaît pour beaucoup comme un non-sens environnemental.
    Les voix qui s’opposent à ce traité de libre-échange sont, elles aussi, nombreuses, et – fait relativement rare – de tous bords politiques, que ce soit de droite ou de gauche. 
    Le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure a justifié la semaine dernière le refus de son groupe de ratifier le Ceta notamment par le « défi pour la démocratie » que représente selon lui le traité entre l’UE et le Canada avec le mécanisme des tribunaux d’arbitrage. 
    De son côté, Christian Jacob, président du groupe Les Républicains à l’Assemblée nationale, craint une « déstabilisation de la filière bovine » par le Ceta, justifiant ainsi le refus de LR de ratifier le traité de libre-échange. 
    Lundi matin, l’ancien ministre de l’environnement Nicolas Hulot a appelé les parlementaires à avoir «le courage de dire non»
    Le texte suscite des réticences même au sein des rangs de la majorité LREM-MoDem.

    aphadolie

    http://by-jipp.blogspot.com/2019/07/au-fait-cest-quoi-le-ceta-videos.html

  • MIGRANTS : EN JOUANT CONTRE SALVINI, LES JUGES ROUGES ITALIENS ATTAQUENT L’EUROPE

    « Mohammed, ne t'éloigne pas trop, car si elles te voient, les ONG vont t'emmener en Italie ». « Oui, Maman ».

    « Mohammed, ne t'éloigne pas trop, car si elles te voient, les ONG vont t'emmener en Italie ». « Oui, Maman ».

    La décision prise, il y a trois semaines, par la justice italienne (largement colonisée par les Rouges, rappelons-le, depuis ce que l’on ose appeler la « Libération ») de ne pas retenir contre la Rackete, capitaine du Sea-Watch, l'accusation d'avoir forcé un port italien à accueillir son transport de « migrants » (cf. le premier article ci-dessous) crée les conditions d'une reprise de l'invasion de l'Europe. D'autres navires des soi-disant « ONG » se préparent en effet à faire la même chose que le Sea-Watch, comme l’indique le second article ci-dessous.

    Face à ce qui n’est rien d’autre qu’une infamie, il faut que chaque Européen conscient se mobilise en faveur d’une riposte de tous les nationalistes et populistes de notre continent, en commençant par une réaction vigoureuse des gens que nous avons envoyés au Parlement européen, face au déchaînement prévisible des « ONG », à propos desquels il convient sans tarder de poser les questions suivantes :

    1-Qui les finance ?

    2-Qui est derrière le plan de provocation et d'invasion qui se déroule sous nos yeux ? 3-Que font l'Union européenne et la France devant des actions de « sauvetage » consistant à aller chercher les « naufragés » quasiment sur les côtes libyennes et à ne pas les ramener dans les ports sûrs les plus proches, tunisiens par exemple, mais systématiquement en Europe, sinon pleurnicher de bons sentiments humanitaires et critiquer Salvini ?

    Un Salvini qui, malgré tous ses défauts, mérite d’être soutenu par tous les Européens légitimement soucieux de se donner un avenir digne, ainsi que de défendre et de développer leur identité : 

    HALTE À L’INVASION DE L’EUROPE ET VIVE SALVINI, PLUS QUE JAMAIS ! 

    1) https://www.msn.com/fr-fr/actualite/monde/migrants-la-capitaine-du-sea-watch-carola-rackete-d%C3%A9clar%C3%A9e-libre-par-la-justice-italienne/ar-AADKRck?ocid=sf

    2) https://actu.orange.fr/monde/carola-rackete-capitaine-du-sea-watch-3-appelle-l-ue-a-agir-CNT000001hhI1H.html 

    ForumSi

    http://forumsi.fr/2019/07/migrants-en-jouant-contre-salvini-les-juges-rouges-italiens-attaquent-l-europe.html

  • L’Observatoire du Journalisme censuré par Facebook pour un article critique sur Alain Duhamel

    facebook-2-big-brother-poster-768x1009.jpgPlus un jour ne passe sans que nous arrive des nouvelles inquiétantes de la censure qui se met en place sur l’internet et les différents réseaux sociaux.

    Cette fois, c’est l’Observatoire du Journalisme (OJIM) qui signale avoir été victime de censure sur Facebook.

    Chers tous et toutes,

    Avant la mise en application de la loi Avia qui va encourager la délation sur les réseaux sociaux, Facebook prend les devants.
    L’Observatoire du journalisme Ojim a mis en ligne une lettre de lecteur le 6 juillet, cette lettre critiquait le journaliste Alain Duhamel.
    Ce courrier, au ton polémique mais factuel, n’était ni insultant, ni diffamatoire.
    Le 22 juillet Facebook supprimait tous liens URL vers l’article, appliquant de manière arbitraire et en avance la loi Avia .
    Protester auprès de Facebook pour lui demander où réside « le non respect des valeurs » du réseau social est une perte de temps.
    Mais diffuser massivement notre article dénonçant la censure est une forme de réponse et de résistance.
    Diffusez autour de vous et encourager à diffuser ce lien, tous ensemble nous représentons un contre-poids contre la censure et pour la liberté d’expression.
    Merci et bel été quand même !
    Claude Chollet Président Observatoire du journalisme
  • Réforme des retraites : vers une réduction des pensions de retraite ?

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    Par Carl Hubert, juriste et patron du bulletin de réinformation de Radio Courtoisie ♦ Le jeudi 18 juillet 2019, le haut-commissaire à la réforme des retraites Jean-Paul Delevoye a remis au Premier ministre son rapport pour « Un système universel de retraite, plus simple, plus juste, pour tous ». Ses préconisations sont destinées à mettre en œuvre l’engagement du candidat Emmanuel Macron de créer un système de retraite unique – à la place des 42 régimes existants – dans lequel chaque euro cotisé donnerait les mêmes droits à tous.

    Un traitement uniforme qui fera des gagnants et des perdants

    Cet engagement de campagne apparaît en première analyse comme du bon sens : un système universel peut permettre de dégager des économies de gestion et, surtout, de rendre le système de retraites plus équitable. Mais faut-il traiter tous les travailleurs de manière identique s’ils connaissent des situations différentes ? Par exemple, la pension des fonctionnaires est aujourd’hui calculée sur le dernier traitement indiciaire – et non sur la moyenne des 25 meilleures années – en raison du fait que ce traitement indiciaire obéit à une progression de carrière à l’ancienneté (se référer à une moyenne n’a donc pas forcément de sens, à l’inverse du privé où les carrières ne sont pas aussi linéaires) et car la pension ne tient pas compte du régime indemnitaire : ce mode de calcul est une pure convention et n’est pas a priori avantageux ou désavantageux. In fine, toute différence de prestation est d’ailleurs liée à une différence de cotisation.

    Le changement de régime, qui doit encore faire l’objet d’une loi en 2020 et ne devrait entrer en vigueur qu’à partir de 2025, conduira donc forcément à ce que de futurs retraités se retrouvent gagnants ou perdants, selon leur situation particulière. Un salarié du privé qui cotise 43 ans, 18 années en étant mal payé (en début de carrière), 25 années en étant bien payé (en fin de carrière), était assuré d’avoir une bonne retraite : ce ne sera plus le cas puisque dorénavant toutes les années serviront au calcul de la pension. Un enseignant, dont la rémunération comporte peu de primes, bénéficiait d’un taux de remplacement intéressant par rapport à la dernière rémunération : ce ne sera plus le cas puisque l’intégration des primes dans le calcul ne devrait pas compenser la baisse du taux de remplacement (aujourd’hui 75 % du traitement indiciaire). A l’inverse, un haut fonctionnaire verra sa retraite augmenter car son régime indemnitaire représente une part significative de sa rémunération – mais il devra en contrepartie payer davantage de cotisations et verra donc diminuer sa rémunération nette. Quant aux régimes spéciaux, tout dépendra du sort qui leur sera réservé : si les employeurs (SNCF, EDF, etc.) acceptent de cotiser davantage pour financer des règles dérogatoires, les salariés ne seront pas nécessairement perdants.

    Un système qui n’est pas sans risque pour le niveau des pensions

    Le système universel proposé par M. Delevoye est un système de retraite par points. Cela signifie que tout euro cotisé confère des droits, ce qui est une bonne chose – pensons aux étudiants qui travaillent sans attendre le minimum d’environ 1500 € brut pour valider un trimestre : ils cotisent sans bénéficier d’aucun droit ! En revanche, cela signifie surtout que le montant de la pension dépend essentiellement de deux paramètres : le nombre de points, qui reflète les euros cotisés (10 € = 1 point), et la valeur de service du point lors de la liquidation de la retraite (il est envisagé que la valeur des points soit indexée sur l’évolution des salaires et que 100 € de points donnent droit à 5,5 € de retraite par an).

    Autrement dit, la pension dépendra des salaires perçus pendant toute la carrière. Ce mode de calcul risque de faire mécaniquement baisser le taux de remplacement puisque le salaire moyen sur quelques 43 années de carrière sera moindre que le salaire des 25 meilleures années ! Le dossier de presse du rapport Delevoye (page 6) illustre la réforme par un salarié prénommé David qui obtient un taux de remplacement de 70 % du dernier salaire net, mais il est fait l’hypothèse que David a été rémunéré sur la base de 1,5 SMIC tout au long de sa carrière ! S’il a commencé sa carrière à 1 SMIC et l’a terminée à 2 SMIC, le taux de remplacement n’est plus le même puisqu’il n’est que de 52,5 %…

    En outre, la valeur de service du point sera amenée à évoluer en fonction de considérations financières : si le taux de 5,5 % envisagé aujourd’hui se révèle trop élevé pour assurer l’équilibre du régime des retraites (notamment si les cotisations des actifs sont insuffisantes pour financer les pensions des retraités, en raison d’une diminution de la population active, d’une baisse du salaire moyen, d’une hausse du taux de chômage…), le gouvernement le diminuera, avec un impact direct sur le niveau des retraites à liquider. Contrairement à ce qui est affirmé, on peut douter de ce que le niveau des pensions sera garanti.

    Un « âge d’équilibre » qui pénalisera les catégories populaires

    A ces incertitudes consubstantielles à un système de retraite par points – mais aussi à un système de retraite par répartition comme le nôtre – s’ajoute une innovation imaginée par M. Delevoye : la création d’un âge dit d’équilibre, qui serait de 64 ans en l’état de la situation démographique et économique. Cette nouvelle limite s’ajouterait à l’âge légal de départ à la retraite (62 ans) et remplacerait de fait la durée de cotisation minimale pour bénéficier d’une retraite à taux plein (43 années pour les générations nées à compter de 1973). En effet, dans un système de retraite par points, la notion de durée minimale de cotisation pour bénéficier d’un taux de remplacement donné n’a plus de sens puisque la pensions dépend du nombre de points et non pas de la durée de cotisation.

    Le rapport Delevoye souhaite néanmoins introduire un mécanisme de décote et de surcote de la pension, pour tenir compte de ce que, plus la retraite est prise tôt, plus elle devra être servie longtemps. Ce n’est pas illogique mais ne sera pas facile à expliquer : l’âge d’équilibre conduirait à ce qu’un euro cotisé ait dans l’immédiat (lors de la liquidation de la retraite) moins de valeur pour ceux qui prennent leur retraite plus tôt (-5% pour ceux qui partiraient à 63 ans au lieu de 64 ans) et vice-versa. Or cet âge d’équilibre pénalisera les actifs qui auront commencé à travailler tôt et qui sont souvent ceux qui ont l’espérance de vie la plus courte (ouvriers, employés), ce qui s’annonce peu juste socialement.

    Une politique familiale en trompe-l’œil

    Enfin, le rapport vante ses préconisations en faveur des familles et de l’égalité hommes-femmes. Mais le compte n’y est pas en ce qui concerne les majorations de pensions pour charges de famille. Point positif : chaque enfant ouvre droit à une bonification de 5 %, de sorte que ce dispositif jouera dès le 1er enfant et non plus à compter du troisième (majoration de 10% actuellement).

    Mais il y a un loup : cette majoration ne vaut plus à part entière pour les deux parents mais devra être partagée entre eux ou réservée à l’un d’eux, sachant qu’en l’absence de choix c’est la mère qui aura la totalité de la majoration (solution la moins coûteuse puisque la pension de la mère est en moyenne plus faible que celle du père…). Ce partage va donc spolier les parents d’une partie des majorations auxquels ils ont droit aujourd’hui. Par exemple, les parents de trois enfants verront leur majoration diminuer de 10% chacun à 7,5 % chacun (s’ils se la partagent – ou 15% pour l’un et 0% pour l’autre dans le cas inverse). On notera que le partage demandé n’est en outre pas favorable à la paix dans les familles.

    Vers des mesures d’économies à court terme ?

    En conclusion, il faut rappeler que, en 2017, les dépenses de retraite s’élevaient à 325 milliards d’euros, soit 40 % des dépenses de protection sociale et pas moins de 13,8 % du PIB. Un enjeu majeur dans la maîtrise des finances publiques, qui explique que la Commission européenne ou l’OCDE, autres autres, considèrent ce type de réformes comme des « réformes systémiques » à mettre en place afin de mieux contrôler ces dépenses à l’avenir.

    Pour des raisons budgétaires, on peut également s’attendre que les mesures de redressement qui n’ont à ce stade pas été mises sur la table soient inscrite au projet de loi de réforme des retraites l’an prochain : pour que le nouveau régime universel de retraite ne soit pas plombé par le passif des anciens régimes dès son instauration en 2025, les paramètres des régimes actuels vont sans doute évoluer de manière à ce que la situation soit à peu près équilibrée cette année là. Il est probable que l’âge légal de départ à la retraite de 62 ans soit rapproché du fameux âge d’équilibre de 64 ans et/ou que la durée minimale de cotisation soit augmentée plus rapidement que prévu. Un débat politiquement difficile en perspective pour l’exécutif.

    On relèvera à cet égard que ces mesures de rigueur seraient évitées si le taux de chômage régressait et si les salaires augmentaient, permettant d’augmenter le volume des cotisations, ce qui renvoie à la politique de l’emploi – actuellement plombée par le libre-échange qui détruit l’industrie et l’agriculture, l’armée de réserve du capitalisme que constitue la main d’oeuvre immigrée et les charges élevées pour financer des dépenses publiques gonflées par l’immigration et le chômage.

    Carl Hubert 24/07/2019

    Crédit photo : Domaine public

    https://www.polemia.com/reforme-des-retraites-vers-une-reduction-des-pensions-de-retraite/

  • NOTRE FEUILLETON ESTIVAL : UN ETE AVEC JACQUES BAINVILLE... (6)

    Illustration : "agitateur", qui "joue sur tous les tableaux de la démagogie violente"; "énergumène" au "programme qui ne tient pas debout"; "monstre", "Minotaure"...
    On comprend Otto Abetz, qui n'avait rien oublié, lorsqu'il déclarait, presque dix ans après la mort de Bainville : "L’Action Française est l’élément moteur, derrière les coulisses, d’une politique anti-collaborationniste, qui a pour objet, de rendre la France mûre le plus rapidement possible, pour une résistance militaire contre l’Allemagne"...
    Moyennant quoi, Maurras fut condamné pour "intelligence avec l'ennemi", et L'Action française interdite à la Libération !...

    Aujourd'hui : 6. L'énergumène Hitler...

    1. Journal, Tome III, 1927/1935, note du 26 Juin 1930 :
    « Tandis que le chancelier Brüning est toujours à la recherche d’un ministre des finances, il se passe en Allemagne des choses singulières. Pays déconcertant, pays à surprises, auquel on ne peut faire confiance qu’en se méfiant beaucoup. Les succès électoraux que remporte Hitler ne sont-ils pas un phénomène prodigieux ?
    Quel est le programme de cet agitateur ? Toutes les outrances. Il est à la fois nationaliste et socialiste : c’est même le double nom du parti qu’il a fondé. Il est pour la revanche et contre le capitalisme. On a dit que son drapeau pourrait être le drapeau rouge avec la croix gammée, signe de ralliement des antisémites. Hitler joue sur tous les tableaux de la démagogie violente. Et tout ce qui ferait qu’ailleurs, dans un pays sensé, il ne serait suivi que par une poignée d’énergumènes, lui attire en Allemagne une clientèle qui s’accroît tous les jours. »

    2. Journal, Tome III, 1927/1935, note du 3 décembre 1930 :
    "Comment empêcher l'Allemagne de se donner un régime national-socialiste et de se vouer à Hitler, si elle en a envie ? C'est une démocratie libre. Elle a le droit de disposer d'elle-même. Hommes et femmes votent et revotent. "Mon corps est à moi."
    Le programme des nazis ne tient pas debout. Toute la doctrine hitlérienne, si cela peut s'appeler une doctrine, est une suite de négations, une collection d'anti. C'est une pure démagogie, mais qui semble très bien adaptée au caractère allemand et faite pour lui plaire. Plus c'est absurde, plus c'est outré, et plus cela réussit. L'Allemagne n'est pas un pays où il soit vrai de dire que tout ce qui est exagéré ne compte pas. Il n'y a même que l'exagération qui, chez elle, paraisse avoir des chances de réussir." 

    3. Journal, Tome III, 1927/1935, note du 27 février 1935 :
    "Qui eût dit qu'Adolphe Hitler, l'énergumène en chemise brune, recevrait un jour la visite du ministre des Affaires étrangères de Grande-Bretagne ? Qui l'eût dit après le massacre du 30 juin, après l'assassinat du 25 juillet ? (respectivement, "Nuit des longs couteaux" et assassinat du chancelier autrichien Dollfuss, ndlr) On a pour l'Allemagne hitlérienne plus d'égards encore que pour l'Allemagne républicaine. On lui passe tout.
    Pour les Allemands, quelle justification de la violence ! Pour les autres, quel étrange moyen de fonder la paix sur la moralité !
    Le gouvernement britannique croit que le moment d'une grande tentative d'accord pacifique en Europe est venu. Il faut s'entendre ou périr. En tout cas, ajoute-t-il, on ne risque rien à sonder les dispositions du Führer... C'est vrai pourvu qu'on ne lui fasse pas sur l'essentiel des concessions imprudentes et qu'on ne ferme pas les yeux à la réalité de ses armements, tandis que lui-même aura toute facilité de tromper des partenaires trop complaisants." 

    4. Journal, Tome III, 1927/1935, note du 2 mars 1935 :

    "...Sir John Simon sera dans quelques jours à Berlin. Il verra Hitler, c'est-à-dire le monstre lui-même. Quel espoir y a-t-il de conclure un traité de désarmement avec le Minotaure ou de le signer autrement que pour se faire dévorer ?" 

    Tiré de notre Album "Maîtres et témoins"... (II) : Jacques Bainville" (186 photos)

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2019/07/24/notre-feuilleton-estival-un-ete-avec-jacques-bainville-6166234.html