- Ce que nous critiquons
- La question russe
Dans son livre, Huntington pose la question suivante : « La Russie doit-elle adopter les valeurs, les institutions et les pratiques occidentales, et tenter de s’intégrer à l’Occident ? Ou bien incarne-t-elle une civilisation orthodoxe et eurasiatique différente de l’Occident et dont le destin serait de relier l’Europe et l’Asie ? Les élites intellectuelles et politiques et l’opinion sont divisées sur ces questions. D’un côté, on trouve les partisans de l’occidentalisation, les “cosmopolites”, les “atlantistes”, et de l’autre, les successeurs des slavophiles, qualifiés diversement de “nationalistes”, d’“eurasianistes” ou de “derzhavniki” (Étatistes) » [p. 205]. Huntington répond clairement à cette question dans sa conclusion. Il faut selon lui intégrer à l’Union européenne et à l’OTAN les États occidentaux de l’Europe centrale, c’est-à-dire les États du sommet de Visegrad [Hongrie, Pologne, République tchèque, Slovaquie], les Républiques baltes, la Slovénie et la Croatie. Il faut considérer la Russie comme l’État phare du monde orthodoxe et comme une puissance régionale essentielle, ayant de légitimes intérêts dans la sécurité de ses frontières sud. Les intérêts des États-Unis seront mieux défendus s’ils évitent de prendre des positions extrêmes en cherchant par ex. à intervenir dans les affaires des autres civilisations et s’ils adoptent une politique atlantiste de coopération étroite avec leurs partenaires européens, afin de sauvegarder et d’affirmer les valeurs de leur civilisation commune [p. 470-471]. Nous ne sommes pas d’accord avec Huntington pour deux raisons :
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