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anti-national - Page 1190

  • On lui retire sa légion d’honneur pour faits d’OAS !

    Vu sur Le Gaulois :

     

    « Les bassesses se succèdent. Les socialistes décorent un imam de la Légion d’Honneur mais la retirent à Jean-François Collin, un Ancien Combattant mutilé pendant la guerre d’Algérie. Prétexte invoqué par la mafia socialiste : il a appartenu à l’OAS.
    Nous avons vraiment à faire à un État pourri jusqu’à la moelle qui patauge en pleine trahison !
    Les socialistes et leurs vassaux auront un jour des comptes à rendre ! Et ils le savent. C’est pourquoi « les chacals craignent pour leur peau… »
    Ainsi, cet ex-membre de l’Organisation de l’Armée Secrète (OAS) s’est vu retirer sa Croix de Chevalier de la Légion d’Honneur. Elle lui avait été décernée en 2011 à titre militaire comme mutilé de guerre en Algérie.
    Rappelons ici que François Hollande est Grand Maître de l’Ordre en « qualité » de président de la république. Cette décision inique croit pouvoir s’appuyer sur l’article R96 du code de la Légion d’Honneur qui stipule que les peines disciplinaires (censure, suspension totale ou partielle, exclusion) « peuvent être prises contre tout légionnaire qui aura commis un acte contraire à l’honneur ». Comme si l’appartenance à l’OAS était un manquement à l’Honneur !…
    Or, de plus, les membres et les faits relatifs à l’OAS ont été amnistiés depuis longtemps (voir ci-dessous).
    Cette décision est-elle donc vraiment légale au regard des différentes amnisties prononcées depuis les « évènements » d’Algérie ?… Il semble bien  que NON ! N’y a-t-il pas là matière à recours ?… Il semble bien que OUI !
    Jean-François Collin, 73 ans, avait été nommé Chevalier de la Légion d’Honneur avec traitement, dans la promotion du 5 mai 2011 réservée aux militaires et anciens militaires au titre de mutilé de la guerre d’Algérie, durant laquelle il avait servi comme sous-lieutenant. Il préside actuellement l’Association de défense des intérêts moraux des anciens détenus (Adimad) ayant appartenu à l’OAS.
    Fidèle à sa Parole et à ses Camarades, Jean-François Collin n’a pas semblé surpris de cette exclusion.
    Devant la stèle de l’Adimad à Marignane, le 1er novembre 2011, après avoir reçu sa décoration d’un ex-camarade de l’OAS, il avait alors dédié sa Croix de Chevalier « à tous les combattants de l’OAS qui sont morts les armes à la main ou ont été fusillés par le plus grand traître de l’Histoire de France (De Gaulle). Ce sont eux, aujourd’hui, qui devraient être honorés à ma place ! Et pour que les choses soient limpides, je vous promets que je ne porterai jamais cette Croix tant qu’il y aura un gaulliste ou un ami du FLN à l’Élysée! ».
    Malheureusement, il y a aujourd’hui encore et toujours un grand ami du FLN à l’Elysée en la « personne » de Hollande lui-même !… à qui tout sentiment d’Honneur est totalement étranger. Son discours d’Alger est là pour en témoigner.

     

    C’est à cet « homme » qu’il devrait être interdit d’arborer la Légion d’Honneur !

     

    * Marc Noé a été président de la section UNP-Essonne qu’il avait faite baptiser « Section Colonel Jeanpierre – 1er REP » avec Pierre Sergent pour parrain.

    Amnisties de l’OAS
    Dès le mois de décembre 1964, les prisonniers OAS condamnés à des peines inférieures à quinze ans de détention sont amnistiés, car il s’agit de prisonniers politiques.
    En mars 1966, une centaine de condamnés est graciée et, trois mois plus tard, une seconde loi d’amnistie efface les condamnations des condamnés libérés.
    Le général Jouhaud, condamné à mort le 13 avril 1962, passe 235 jours dans une cellule de condamné à mort, sa peine est commuée en perpétuité, il est libéré en décembre 1967.
    En 1968, des anciens de l’OAS rencontrent Jacques Foccart pour lui proposer leur ralliement au régime gaulliste contre la «chienlit» et demander l’amnistie des membres de l’organisation encore incarcérés, ce qu’ils obtiendront.
    Cette amnistie est promise par De Gaulle à Massu, lors de sa visite à Baden Baden.
    En juillet 1974, une amnistie complémentaire efface d’autres condamnations pénales.
    En décembre 1982, les officiers survivants sont réintégrés dans les cadres de l’armée par une nouvelle amnistie (loi du 24 novembre 1982). C’est ainsi que le Capitaine Pierre Sergent, Chef de l’OAS-Métropole, atteindra le grade de Colonel de Réserve.
    En 1987, une loi sur les rapatriés amnistie les dernières condamnations encore effectives.»

    http://www.contre-info.com

  • Depardieu et Pavlov

    Les trois coups de la nouvelle année à peine frappés, nous assistons, sans bouder notre plaisir, à une représentation pleine de rebondissements, d’épisodes farcis de pathos ou de comique, d’effets de toge ou de rires satiriques.

    Depardieu est un personnage qui passe la rampe. Il a quelque chose de typiquement français – ce n’est pas pour rien qu’il incarne un Gaulois à l’écran – entre la démesure rabelaisienne et la grosse gueule à la Gabin, entre le mauvais garçon hugolien, un Jean Valjean redonnant vie à une rue populaire de Paris, fier de son père qui écoutait radio-Moscou, et le bourgeois épicurien, qui cultive son grand cru et fréquente qui lui plaît, les petits de son quartier, et les grands des palais présidentiels.

    Son exil fiscal fut d’abord un malentendu. Ne s’agissait-il que de gros sous ? Il arrive parfois qu’une goutte fasse déborder le vin de bordeaux. Son soutien à Sarkozy était, manifestement intéressé. Il l’a dit lui-même : Nicolas l’a sorti d’une affaire embarrassante, de gros sous… Je ne suis pas dans le secret des coffres… La reconnaissance du ventre, quoi !

    Mais, bon ! on aperçut sa grosse bedaine et sa trogne bouffie se caler au premier rang des sarkozystes électrisés par les cabotinages de l’agité du bocal médiatique. On se disait – et ce n’était pas une nouvelle – que c’était l’un de ces acteurs de gauche qui étaient passés de l’autre côté. On est tellement habitué à ce genre de coup de théâtre, dans les milieux culturels, que l’on n’y prête plus attention. Yves Montand donna, en 1984, le la, et chacun d’entonner la chanson décomplexée de l’argent qui, finalement, n’est pas si Mammon que ça, et qu’importe au fond la couleur du chat… »Vive la crise ! » Mais, à vrai dire, les côtés cour et jardin n’intéressent plus beaucoup le parterre, qui regarde, désabusé, de mauvais acteurs jouer une mauvaise pièce. Les coulisses seraient probablement plus intéressantes… mais il faut donner la patte.

    Tout cette commedia bavarde pourrait faire partie du domaine strictement communicationnel, rien n’est comparable avec les engagements entiers d’un Gérard Philipe, d’un Reggiani ou d’un Gabin. Encore que… Qui démêlera la part du cœur et du porte feuille dans les foucades politiques de nos baladins et histrions ?

    Mais Obélix a opté pour la troisième Rome. Ad augusta per angusta ? L’opulent pansu est-il parvenu, par la porte mesquine de l’avarice, à la considération ample et généreuse – celle de l’Histoire en train de se faire – du destin des peuples, comme ont pu le faire certains membres de l’aristocratie celte face à l’empire romain, qui donnait l’occasion à la civilisation gauloise de traduire son génie dans la langue d’Auguste ? Depardieu serait-il devenu eurasiste, c’est-à-dire partisan d’une multipolarité du monde, dont la Russie est, à juste titre, la championne, avec la Chine, l’Iran et les pays du BRICS ?

    J’avoue que je ne suis pas devin pour sonder les cœurs et les reins. Un certain passé plaide contre le bonhomme, sa collusion apparente avec la droite d’argent après avoir copiné avec la gauche caviar, mais la lettre qu’il a envoyée à Poutine est très belle, très noble. Qe l’on prenne ses toquades comme des caprices d’enfant gâté, ou pour des lubies d’avare, importe peu. Je n’ai pas des dizaines de millions d’euro sur mon compte, et je ne peux donc pas partager la vision d’un homme qui se promène dans le vaste monde comme dans son parc. La jet set est un milieu grisant, qui propulse dans les sphères éthérées comme un nomade habitué des tarmacs et des hôtels cinq étoiles : on n’en sort pas indemne, et les bulles montent au cerveau. Il faut donc éviter deux écueils : le ressentiment, la haine facile pour le riche, en même temps une adulation vulgaire et grossière, qui associe la réussite à la possession d’une Rolex.

    Le bébé n’est pas tout rose. Mais, tout compte fait, il aurait pu choisir l’Amérique, l’Angleterre, la Suisse, ou, in fine, la Belgique, comme il en fut question un temps. S’il ne s’était agi que de fric, les chemins étaient tout tracés par Chistian Clavier, Yannick Noah, Johnny Halliday, Florent Pagny, Alain Delon, Paul Loup Sulitzer, Marion Bartoli, Richard Gasquet, Gilles Simon, Jo-Wilfried Tsonga, Sébastien Loeb, Amélie Mauresmo, les familles Meunier (Carrefour, domiciliée en Belgique), Castel (Nicolas, Vichy Célestins, domiciliée en Suisse) ou Weirtheimer (Chanel, domiciliée en Suisse) ou Mulliez (Auchan et Décathlon, domiciliée en Belgique), Bernard Arnault… Tous de bons patriotes, à qui on ne cherche pas trop les poux sur la tête, étant donné qu’ils ont eu le bon sens de trouver asile dans des pays « amis », c’est-à-dire bien situés, comme il faut, dans l’orbe de l’infra-civilisation mercantile américaine et atlantiste. Bien leur en a pris, on ne va pas les mettre aux piloris ! Au contraire !

    La première réaction, face à sa révolte antifiscale, son grognement d’ours outré qu’on lui enlève sa part de miel, ne pouvait qu’être une aubaine pour la presse meanstream. Un personnage aussi répugnant qu’Afflelou semblait lui venir en aide, afin de faire monter la mayonnaise. Depardieu devenait un héros de notre temps, celui des Kerviel et des Tapi ! L’être qui fait rêver, c’est l’homme au cul cousu d’or, passant les frontières comme un aventurier sans peur, sans remords, le brushing au vent, regardant droit dans les yeux un avenir mirifique où tous les humains copuleront, comme des Lemmings, dans une frénésie consumériste. La seule frontière sera le grand Océan de plaisirs où plongera l’humanité. Le Grand Bleu !

    On nous a refait le coup de l’opposition irréductible entre la droite et la gauche. Il était temps, on ne voyait pas trop la différence, et l’enfumage législatif avec le mariage gay semblait faire long feu. Copé, Parisot et les petits couteaux du libéralisme sont montés au créneau pour hurler au socialisme étouffant, à l’assassin fiscaliste (c’est la France du succès qu’on égorge !), tandis que les petites gâchettes de la mafia opposée ont fait croire qu’ils défendaient le petit contre le gros sans scrupule. «Il y a quelque chose de particulièrement indécent à entendre ces gémissements des plus fortunés à côté du silence des Français qui voient leur pouvoir d'achat remis en cause», s’écrie Benoît Hamon, lequel n’hésite pas à participer à un gouvernement qui a voté la « règle d’or », qui obéit aux marchés financiers internationaux, ponctionne les Français, et pas seulement les obèses, dérégule le marché du travail, favorise la fermeture d’usines et la délocalisation… et présente une belle brochette de « fortunés ».

    C’est sur ce terrain marécageux que tentèrent de nous mener, dans un premier temps, journalistes et politiciens. On s’y enlise forcément. Imaginez un joueur véreux qui vous force à utiliser un jeu de dés pipés. Ou un truand qui invente les règles, tout à son avantage, d’un jeu de cartes. Telle est la pensée unique. On nous place devant des absurdités, des paradoxes, des anomalies, des dysfonctionnements générés par le libéralisme mondial, comme le « coût trop élevé du travail », les « charges exorbitantes », « les règles trop contraignantes du marché », et tutti quanti, et le tour est joué : bon an, mal an, à coup d’alternances, on enfonce la leçon dans le crâne d’un peuple médusé, et on lui impose des remèdes que les choix économiques, sociétaux, civilisationnels, ont nécessairement, fatalement, produits. Face je gagne, pile, tu perds !

    C’était sans compter sans ce chien fou de Gérard ! Un peu plus gros qu’Idéfix, un peu patou dans une salle de rédaction !

    Et là, il faut invoquer ce bon vieux Pavlov, Russe célébrissime, et pour cause, car on peut le considérer comme le saint patron de notre modernité. Que devient son réflexe maintenant ? A la place du chien, les masses. A la place de la viande, la Russie de Poutine. A la place de la sonnette, un certain nombre de vocables attribués aux puissances qui résistent au Nouvel ordre mondial (dictature, corruption, propagande, démesure, grossièretés, folie, crime etc.), et cela donne une bonne bave universelle qui se répand à la une de la presse collaboratrice.

    Le héros potentiel, que les journalistes occidentaux plaçaient au Capitole, se retrouve soudain au bas de la roche tarpéienne.

    Les réactions valent toute anthologie de la farce universelle, et on doit les sauvegarder pour déchaîner les rires des générations à venir. Tant le mur du çon fut maintes fois passé avec maestria !

    Commençons par notre premier ministre, Jean Marc Ayrault, qui qualifia de « minable » le comportement d’un acteur, peut-être le meilleur, actuellement. Il est vrai qu’une condamnation pour « favoritisme » est un brevet beaucoup plus noble.

    Torreton, le bouffon du roi, le subventionné parisien, le petit envieux, s’attira, quant à lui, la risée, amplement méritée de Catherine Deneuve qui, pour une fois, fut bien inspirée.

    Toutefois, c’est lorsque Depardieu annonça qu’il acceptait la proposition de Poutine, de lui octroyer la nationalité russe, que la meute se déchaîna. Ce fut alors une cacophonie d’aboiements de toutes races, du roquet, prolifique, au rottweiler, plus dangereux. Cela couina et brailla, gémit et creva de rage dans tous les coins du chenil.

    Se faire des cheveux blancs pour son fric, soit ! Chercher à le planquer, à la bonne heure ! Œuvrer pour la bonne cause, transformer le poulailler en jungle, c’est encore plus cool ! Mais fricoter avec l’ours russe, quelle horreur !

    Et on sort la grosse artillerie des jurons, des raccourcis, des condamnations expéditives, des exécutions sommaires. On se croirait revenu aux procès de Moscou, ma foi. D’aucuns ont vu, en effet, Gérard, rouler des patins aux dictateurs, à Fidel, à Vladimir, à Ramzan Kadyrov, à Islom Karimov, avec la fille duquel il poussa la chansonnette…

    Il faut dire, horreur au delà de la Bérézina ! que Gérard gagne beaucoup d’agent en faisant là-bas de la pub, pour les banques, pour le Ketchup… Heureusement que ce dévergondage n’existe pas en deçà !

    Le Point du 4 janvier n’hésite d’ailleurs pas, contre toute évidence, car Depardieu jouit en Russie d’une popularité immense, d'affabuler comme un arracheur de dent, comme à l’époque où Radio Paris mentait (ce qui n’a guère cessé !) : son éloge de la démocratie russe aurait, paraît-il, « provoqué un concert de critiques et sarcasmes envers l'acteur français sur les réseaux sociaux russes vendredi ». Tu parles, Charles ! On va te croire ! Et de citer Edouard Limonov, Matvei Ganapolski, Vladimir Sokolov, Herhermann, Tous évidemment représentatifs du peuple russe, opposants ultra-minoritaires subventionnés par l’Amérique, manipulés, comme les Pussy Riot, par la CIA. De même, les Echos titrent : « La russophilie de Depardieu attriste fans et détracteurs ». Qui le prouve ? Mailly, qui préfère les Pussy Riot à Poutine ? Cambadélis ?

    Et nos commentateurs d’enfoncer le clou : ces régimes, affreux sanguinaires criminels contre l’humanité tortionnaires et patati. Bien évidemment, on fait référence à la torture, aux camps… La Russie ? Une grande démocratie ? Il se fout de nous, Gérard ! Et l’homosexualité, hein ! Qu’a dit Madonna, à ce sujet ? Et les Pussy Riots, ces vaillantes combattantes de la liberté, qui chantent quasiment à poil dans une église pour promouvoir la tolérance et le bonheur californien ? Pas étonnant que Brigitte Bardot suive Depardieu dans son élan, elle dont le ventre est encore fécond de la bête immonde.

    Et Cohn-Bendit, avec sa gueule de vidangeur enivré par les odeurs, fait son petit caca nerveux : «Ce sont des crétins finis [Gérard Depardieu et Brigitte Bardot], s’ils ont envie de tous dormir avec Poutine qu’ils se mettent dans son lit», «L’autre fou qui déclare la Russie comme une grande démocratie, vraiment il faut être complètement malade et complètement plein d’alcool (…) pour dire des bêtises pareilles », «Et puis l’autre [Brigitte Bardot] qui veut quitter la France (...) qu’elle aille en Russie (…) En Sibérie ce doit être formidable pour elle.»… On comprend pourquoi ce poète des égouts a connu tant de succès, et qu’il surnage, si l’on peut dire, depuis si longtemps, sur les eaux croupies et usées du cloaca maxima européen.

     On ne sait pas au juste à qui accorder la palme de la grossièreté, tellement les compétiteurs brillent de leur talent. Ce même Benoît Hamon, qui se prenait pour Robin des bois, se crut de l’esprit en proposant, à propos de BB : « Elle pourrait demander Gérard Depardieu en mariage, ce serait formidable. » On imagine les rires télécommandés du plateau. Sa collègue du gouvernement le coiffa sur le poteau en ironisant perfidement : elle aurait « une longue liste de personnes » qu’elle « voudrai[t] voir en Russie ». Probablement en Sibérie.

    Mais la palme revient indubitablement aux écologistes parisiens,. Plus bobo qu’eux, on meurt ! Ils ont proposé que le Conseil de Paris « élève » ( !) les membres du groupe féministe russe Pussy Riot au rang de citoyennes d'honneur de la Ville de Paris. Eh bien oui, les très américanisées Ingrid Betancourt et Aung San Suu Kyi y ont eu droit (propagande atlantiste oblige !) car, écoutez bien, "Paris est la ville où a été signée la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen, c'est donc une ville qui doit reconnaître les personnes qui défendent les droits de l'homme". Rien moins que ça !

    On connaît la chanson. C’est la même qui sature les ondes à propos de l’Iran, de la Syrie, récemment de la Libye, etc. Evidemment, en accusant la Russie de tous les maux, on n’ira pas voir de plus près si la démocratie est bien défendue au Qatar, en Arabie Saoudite, en Afghanistan, si Israël, l’Otan, ne commettent pas des crimes de guerre, si les « rebelles » qui tentent de détruire la république syrienne ne sont pas des brutes sanguinaires, si l’Amérique respecte bien les droits fondamentaux, si Guantanamo, la torture délocalisée sont dignes d’une démocratie, si les prisons US, la chambre de la mort, ne sont pas pires que les prisons russes, si la démocratie est réelle, dans le pays des lobbys, du fric roi, de l’abstention massive, et si, chez nous, en France, dans le « pays des droits de l’homme » (rires), le système électoral est juste, lui qui empêche des millions de citoyens d’être représentés, où les médias sont cadenassés par une caste et ses larbins journalistiques, où les gouvernements mentent impunément et contredisent toujours la volonté du peuple, quand on lui donne la parole – ce qui, du reste, est rare. Sans parler de la corruption (la France est bien placée !), les affaires de mœurs, les scandales d’affaires etc.

    Que dire de la décision de notre Depardieu ? On lui donnera sans doute raison, même si son geste prend sa source dans de mauvaises raisons. On ne s’étonnera pas que le parti socialiste ait donné des consignes pour étouffer la polémique. Un artiste comme lui, avec une popularité si grande, est contre productif en termes de propagande. Bouche cousue, donc ! On ne sait jamais ! D’aucuns pourraient se rendre compte que le pays est occupé par le parti de l’étranger, étranger à la nation, à son passé, son héritage, son histoire, étranger au peuple qu’il trahit et sacrifie sur l’autel d’un mondialisme mortel. Et le pire ennemi de cette caste cynique, c’est bien la Russie, qui revient à ses racines, à sa religion ancestrale, à son esprit, au simple souci de ses intérêts patriotiques. Ce que ne saurait tolérer les princes qui nous gouvernent !

    Claude Bourrinet http://www.voxnr.com

  • « La France aveuglée par le socialisme » de Philippe Nemo

    Si l’on en croit Philippe Nemo, la France de 2011 souffre d'un nombre attristant de problèmes, qu'elle ne pourra résoudre qu'en se délivrant de l'idéologie qui a provoqué la plupart d'entre eux en aveuglant les Français : le socialisme. Dans La France aveuglée par le socialisme, paru en novembre 2011, Philippe Nemo a rassemblé quelques-uns des articles qu'il a consacrés ces dernières années à cette question. Ils portent sur les problèmes institutionnels qui brident la démocratie dans notre pays, sur la censure pratique et légale, sur l'immigration, sur l'Etat providence, sur la fiscalité, ou encore sur la crise profonde que connaît notre éducation scolaire et universitaire.
    Cet essai date de novembre 2011 ; la nouvelle politique française, celle du « changement », menée sous la houlette de François Hollande ne dément nullement cette analyse pertinente. Mais comme Philippe Nemo, ne perdons pas espoir : François Hollande est rentré dimanche soir à Paris après une quinzaine de jours de vacances au Fort de Brégançon, lâchant devant les journalistes: « la rentrée, c'est maintenant ».

    Polémia 

    La France aveuglée par le socialisme est un excellent livre dont le but est d’analyser comment, grâce à ses réseaux et son mode d’application, une idéologie et ses concepts peuvent pourrir une société.

    Alors que les siècles derniers (XVIIe, XVIIIe, XIXe) ont été particulièrement brillants, nous voyons bien comment l’ensemble de la religion du socialisme et ce qui l’entoure nous a fait régresser, à la fois dans les sciences, l’art, la religion ou encore l’économie.

    Cette déconstruction s’effectue bien évidemment de manière sournoise et non avouée pour imposer ses buts : l’avènement de l’égalitarisme total, au sein duquel l’homme nouveau n’est en rien différent de son prochain, n’a plus ni racine, ni liberté de penser, ni talent ou personnalité, mais est juste un pion du l’Etat.

    Cette régression est tout d’abord morale, s’en prenant à la tradition de liberté qui prévaut en Europe depuis des siècles, mais aussi à la religion. Le but du socialisme est de créer une nouvelle religion, à laquelle tout le monde adhèrera une fois que l’on aura réduit à néant la religion chrétienne majoritaire. Cette nouvelle religion a son Eglise (l’Etat), ses prêtres (professeurs), son message universel (droits de l’homme, égalité de tous les hommes sur terre) et ses lieux de culte (écoles, facultés, mairies). Pour que cette nouvelle religion advienne, il faut d’abord réduire la liberté de parole et de pensée : lois Pleven ou Gayssot pour ceux qui auraient le malheur de mal penser, dons colossaux d’argent à des associations pour qu’elles censurent (SOS racisme, HALDE), et enfin obtenir de la Justice qu’elle milite pour l’idéologie.

    Il est bien évident que s’en prendre à la liberté d‘expression implique de s’en prendre au rayonnement intellectuel et scientifique d’une nation. Certaines choses sont peut-être bonnes à dire, mais d’autres un peu moins. Quoi de mieux alors que de contrôler le CNRS par l’Etat, d’imposer une pensée unique, de censurer tous les chercheurs ou d’interdire certains débats (comme l’immigration) ?

    Dans cette esprit de décadence intellectuelle, illustrée par la piètre place qu’occupe la France dans les classements universitaires internationaux, l’école doit aller de pair avec l’université, et en effet des postulants à l’agrégation d’histoire placent Napoléon avant Louis XIII, et des étudiants en lettres ne savent nommer aucun philosophe entre Aristote et Kant ; parallèlement on ne compte plus les livres mettant au grand jour l’œuvre de destruction de l’école (Jean Paul Brighelli, Natacha Polony, etc.). Celle-ci n’est plus qu’une garderie où il ne fait plus si bon être premier et apprendre ses leçons. On n’y forme plus les esprits, on n’y donne plus le goût de la langue, de l’histoire et des sciences.

    Lois liberticides, déstructuration des esprits, système universitaire en faillite, que manque-t-il à l’Etat pour assurer sa toute-puissance sur des citoyens désarmés ? L’impôt. Celui-ci est prélevé à des taux exorbitants et la moindre des choses est qu’on peut contester sa légitimité : l’Etat français est mauvais gestionnaire, des sommes colossales sont à destination d’associations idéologiques et l’Etat est extrêmement dépensier, sur le dos des contribuables, et au détriment de notre économie ; toute initiative privée est considérée comme une spoliation du public, et il faut donc rétablir l’égalité en taxant un maximum.

    Il est intéressant enfin, de considérer comment ce système tient et qui sont ceux qui le tiennent. Cette oligarchie qu’est la France tient grâce à 3 groupes, et la représentation démocratique ne représentant pas l’expression du pays, cet ordre est loin d’être remis en question :

    • - tout d’abord, les fonctionnaires : ceux-ci sont partout, pour tout, et tiennent véritablement les institutions en exerçant un monopole culturel ;
    • - les syndicats, qui ont bien compris qu’ils pouvaient se faire entendre et respecter en exerçant des pression par le biais de grèves et d’actions violentes, et ainsi paralyser le pays s’ils le voulaient ;
    • - la franc-maçonnerie, véritable mafia politique réunissant les puissants, est une autorité parallèle et opaque qui mine la société en court-circuitant les hiérarchies officielles pour imposer sa vision des choses, fusse au détriment des institutions.

    La liberté de ton de l’auteur de ce livre est rare (vérités dérangeantes sur la franc-maçonnerie ou les syndicats), il dénonce de manière très pédagogique, expliquant les tenants et les aboutissants du mal national, qu’il est alors possible d’analyser : cette idéologie ravageuse qui s’incruste partout et pour tout détruire de l’intérieur. Nous devons sortir de cet état d’esprit, et, chose intéressant, l’auteur nous offre des pistes pour nous en sortir. Rien n’est perdu.

    Louis Tode  18/08/2012

    Philippe Némo, La France aveuglée par le socialisme, Bourin éditeur, collection : Politique, novembre 2011, 402 pages.

    Correspondance Polémia – 20/08/2012

  • "Loi Magnitski" : la Russie rejette l'ingérence dans ses affaires intérieures

    "Un monde changeant" par Fedor Loukianov

    Il y a deux semaines, personne ne pouvait s'imaginer que l'année en cours s'achèverait sur une crise aussi aigüe dans les relations russo-américaines.

    Début 2012 déjà, les experts n'étaient pas optimistes et déclaraient que le plus important serait de traverser l'année avec un minimum de pertes. Les campagnes électorales dans les deux pays (élections présidentielles en Russie en mars et aux Etats-Unis en novembre – ndlr) n’ont pas favorisé une évolution positive des relations bilatérales. Des débordements sont survenus aussi bien en hiver - alors que Vladimir Poutine tentait de séduire ses électeurs - qu'en automne, lorsque Barack Obama affrontait Mitt Romney.

    Toutefois, les passions soulevées par les élections se sont apaisées et en novembre dernier, le gouvernement russe a félicité Barack Obama pour sa victoire - avec un soulagement non dissimulé. La tempête s'est produite plus tard, après que le Congrès américain a adopté, de façon parfaitement prévisible, la "loi Magnitski" et que le président américain l'a signée.

    Pourquoi Moscou a réagi aussi violemment à cette loi, pourtant évoquée depuis longtemps ? Apparemment, il y a deux raisons à cela. Apparemment, la décision de ne pas riposter à cette loi de manière symétrique, par une loi identique, comme on s'y était attendu, mais d'exploiter un thème extrêmement sensible, jointe à une attaque politique généralisée contre les Etats-Unis, s'explique par deux raisons.

    Premièrement, la "loi Magnitski", avec ses formulations très larges permettant de sanctionner presque tout le monde au bon vouloir des législateurs et de l'administration américaine, a semblé bafouer toutes les limites possibles et imaginables. La Russie a depuis longtemps accumulé des griefs contre l'approche américaine, consistant à conférer à sa législation nationale une dimension internationale.

    La loi actuelle, avec sa liste pouvant être élargie à tout moment, semble avoir été rédigée pour durer longtemps et a beaucoup de chances de dépasser, en termes de longévité, l'amendement Jackson-Vanik. Son adoption a donc fait déborder le vase. Deuxièmement, le Kremlin voudrait mettre à tout jamais une croix sur la récupération, par Washington, des problèmes internes russes pour les replacer dans un contexte international.

    Vladimir Poutine a toujours professé une approche classique des relations internationales. Le président russe estime que le principe de souveraineté étatique ne devrait pas être remis en cause car, entre autres conséquences négatives, cela conduirait à l'érosion du système. En effaçant la limite entre les affaires intérieures et extérieures, on saperait la stabilité structurelle du monde.

    Selon le président russe, les événements du XXIème siècle démontrent le caractère pernicieux de l'approche libérale, prônant l'universalité des droits de l'homme et, partant, le droit de se mêler des affaires intérieures des Etats au nom de leur protection.

    Les Etats-Unis sont l'incarnation de cette approche. Grâce à leur philosophie politique et à leur auto-identification comme système social idéal, l'Amérique se pense obligée de juger la situation des autres pays, de prononcer un verdict et parfois de le mettre à exécution manu militari.

    Comme les Etats-Unis sont une superpuissance dotée d'un large éventail d'intérêts nationaux, leur autorité idéologique et morale devient un outil de promotion de ces intérêts, les deux éléments étant inséparables. Cela a toujours été ainsi et cette situation perdurera aussi longtemps que les Etats-Unis bénéficieront de leur statut et des ressources leur permettant d’imposer au niveau international leur vision d'un comportement correct.

    La Russie des années 2010 refuse de percevoir les Etats-Unis comme un Etat ayant la moindre raison de se positionner comme un exemple à suivre. Sa riposte ferme à la "loi Magnitski" lui sert à montrer que la sphère de la politique intérieure d'un Etat devrait être intégralement placée en dehors des dialogues interétatiques.

    Vladimir Poutine trouve le monde très dangereux et imprévisible. La mondialisation et l'ouverture des communications effacent les membranes qui protégeaient auparavant les Etats d'une influence extérieure. Tous les processus négatifs entrent en résonance et s'amplifient. Ils ne peuvent pas être entièrement évités et le président russe se rend compte que la stratégie isolationniste appartient au passé.

    Il s'agit donc de minimiser cette influence et d'utiliser ces membranes en tant que filtres. Selon Vladimir Poutine, la politique des grandes puissances et surtout des Etats-Unis - qui aggravent l'imprévisibilité du monde par leur désir de se mêler de toutes les affaires - est soit malintentionnée, soit insensée. Et pour les ramener à la réalité, il faut les remettre brutalement à leur place.

    Cette perception est favorisée par les changements que traversent les Etats-Unis. Les Américains réalisent de plus en plus clairement que leur pays n'est plus en mesure de porter le fardeau lié à son hégémonie mondiale. On a d’abord eu l'impression que ce sentiment était un trait caractéristique de Barack Obama, homme atypique pour l'establishment de Washington.

    Toutefois, il semblerait que cette idée se répande progressivement, tout comme l'impression selon laquelle les Etats-Unis devraient partager le fardeau de la gestion avec ceux qui pourraient en assumer une partie. Il ne s'agit pas de favoriser une concurrence avec l'Amérique mais une coopération avec elle.

    Néanmoins, les pays qui partagent les valeurs et les principes américains, c'est-à-dire les alliés traditionnels, sont largement inutiles d'un point de vue pratique - l'Europe a abandonné ses ambitions pour se consacrer à la lutte contre la grave crise économique. Il faudra donc s'appuyer avant tout sur ceux qui seraient capables d'apporter leur contribution, au lieu de ceux qui ont une mentalité similaire. La Russie, quoi que l'on puisse en dire, bénéficie d'une situation qui rend sa coopération (ou du moins son absence d’opposition) pratiquement indispensable pour résoudre les problèmes des Etats-Unis.

    Vladimir Poutine est conscient des changements à l’œuvre aux Etats-Unis et espère les utiliser pour transformer le modèle des relations entre les deux pays. La Russie se montre prête à coopérer - mais d'égal à égal et sans que les étrangers fassent la moindre tentative pour influencer les affaires intérieures russes. C'est pourquoi le transit de marchandises militaires de l'Otan vers l'Afghanistan via le territoire russe reste intangible, malgré les récriminations des communistes et des patriotes russes - alors que tout ce qui a trait aux affaires purement russes est défendu bec et ongles.

    Vladimir Poutine n'a pas entièrement tort dans son évaluation de la situation aux Etats-Unis et dans le monde. Malheureusement, il a très mal choisi son thème pour riposter aux Américains. L'image d'un pays qui exerce une vengeance politique en lésant ses propres orphelins est pire que l'étiquette d'agresseur dont on affublait autrefois la Russie. La récupération de ce sujet sensible et délicat à des fins politiques a provoqué un rejet, même parmi les représentants influents de l'establishment russe. Les mensonges utilisés dans la rhétorique publique ont dépassé les limites de l’admissible dans la lutte politique.

    La réputation de la Russie comme pays respectant les accords signés est remise en question : celui sur les adoptions entre la Russie et les Etats-Unis a été ratifié par cette même Douma (chambre basse du parlement russe) et n'est entré en vigueur que le 1er novembre dernier. Par ailleurs, la riposte russe à la "loi Magnitski" ne semble pas efficace : les tracas causés aux familles américaines qui adoptent des enfants russes n'affectent pas les Etats-Unis.

    Paradoxalement, les relations russo-américaines se présentent plutôt bien d’un point de vue pratique. Les frictions concernant la crise syrienne et, plus globalement, les événements au Proche-Orient, les contradictions en matière de défense antimissile (ABM), les échanges apathiques d'imprécations à l'occasion du fameux élargissement de l'Otan : aucun de ces sujets ne peut être qualifié de contradiction majeure.

    Là où les relations bilatérales concernent un sujet réellement important pour l'un des partenaires, comme le transit afghan par exemple, Washington et Moscou mettent des gants et cherchent à arrondir les angles. Même dans le cadre du sempiternel sujet de la démocratie et des droits de l'homme, l'administration Obama se montre plus réservée qu'une administration américaine typique. Même la "loi Magnitski" n'a pas été adoptée facilement, comme ses initiateurs l'avaient prévu, mais en échange de l'annulation du ridicule amendement Jackson-Vanik.

    On a beaucoup espéré que le second mandat de Barack Obama, qui coïncide avec le mandat prolongé (de six ans) de Vladimir Poutine, permettrait aux deux parties de faire abstraction de la conjoncture courante et des émotions électorales afin de se consacrer à l'édification de nouvelles relations. Il semble qu'il n'en soit toujours pas question.

    L’opinion de l’auteur ne coïncide pas forcément avec la position de la rédaction

    http://fr.rian.ru

  • Syrie : Entretien avec Mère Agnès-Mariam de la Croix (vidéo)

    Les nombreux témoignages de Syriens dénonçant la falsification par les médias internationaux des événements qui ensanglantent leur pays sont écartés au motifs qu’ils proviendraient de partisans du « régime ». Cependant cet argument ne pourra pas être utilisé à l’encontre de la religieuse carmélite Mère Agnès-Mariam de la Croix qui atteste de la réalité sur le terrain : la déstabilisation de la Syrie par des groupes armés et financés de l’étranger. Ce témoignage est aussi un appel : si le système politique laïque syrien devait être renversé, ce serait au profit d’un système confessionnel d’inspiration wahhabite qui ne laisserait plus de place aux chrétiens d’Orient.


    Entretien avec une chrétienne de Syrie par Mecanopolis

  • Mais où sont passés les garçons ?

    Polémia a relevé sur la toile un article particulièrement intéressant sur l’évolution des genres dans la répartition garçons et filles des enfants en situation de scolarité et d’études supérieures.
    En cette période de promotion effrénée du mariage entre homosexuels et de l’adoption concédée aux couples ainsi formés, faut-il y voir une relation ou une causalité sociologique ?

    Polémia

    Les statistiques tombent et enfoncent le clou. Quelques chiffres au hasard : les 2/3 des jeunes sortant du système éducatif sans aucune qualification sont des garçons. En médecine 62% des titres de doctorat ont été accordés à des filles (2008), à l’Ecole nationale de la magistrature 82% sont des filles. L’Ecole vétérinaire de Maisons-Alfort compte, en 2012, 80% d’étudiantes, dans l’ensemble de l’enseignement supérieur 56% de filles. 86% des femmes contre 80% des hommes âgés de 20-24 ans sont titulaires d'un diplôme de second cycle de l'enseignement secondaire. Il n’y a plus que dans les écoles d’ingénieurs, de technologie ou d’informatique que les garçons soient largement majoritaires… pour combien de temps ?
Les rapports internationaux Pisa et Eurydice soulignent le retard des garçons par rapport aux filles. Eurydice parle même de crise de la masculinité. (1)

    Fédération nationale de la Médaille de la Famille française

    Des chiffres qui devraient nous alarmer

    
Dans le parcours scolaire, dès le début les garçons sont en retard en lecture et écriture et forment l’essentiel des effectifs des structures pour enfants en difficulté ou au comportement violent. Plus souvent que les filles, ils font l’objet d’une « orientation » en cycle professionnel. Meilleures en français, les filles sont pratiquement à égalité avec les garçons en mathématiques. Bref. Quoiqu’on en dise, l’échec scolaire, c’est majoritairement un problème de garçons.

    Nous nous réjouissons bien sûr du succès des demoiselles dans leurs études mais comment expliquer cette « supériorité » sur les garçons ?

    Jean-Louis Auduc, directeur adjoint de l’IUFM de Créteil et auteur de Sauvons les garçons (2) n’hésite pas à parler de fracture sexuée qu’il juge plus importante que la fracture sociale : au baccalauréat, les filles issues de milieux défavorisés obtiennent des résultats équivalents à ceux des garçons de milieux favorisés, dit-il. Lorsqu’on sait qu’il y a 4 fois plus de suicides de garçons que de filles nous comprendrons qu’il est temps de se poser les bonnes questions. La tendance pourrait bien s’inverser et après les plans quinquennaux pour la promotion de la femme et l’égalité des genres il se pourrait bien que le féminisme devienne complètement has been et que sonne l’heure de la promotion des garçons.

    Une société féminisée

    
Quelle place reste-t-il aujourd’hui pour les garçons, et même plus généralement pour les hommes ? Quand tout est jugé, pensé, pesé à l’aulne du compassionnel et du sentiment, quand le principe de précaution est devenu la norme et qu’on a le risque zéro pour toute ambition, quand les femmes se veulent identiques aux hommes et que les mères font un procès pour leurs fils tombés au champ d’honneur, bref, dans une société féminisée et castratrice, on peut comprendre que des hommes se sentent un peu de trop et se réfugient les uns dans l’homosexualité, les autres dans l’affirmation de soi par la violence gratuite ou encore dans la fascination d’un Islam viril et dominateur. La Commission européenne admet : «Les chercheurs critiquent la forte féminisation de la profession d’enseignant car cette tendance favorise les filles et risque finalement d’être responsable des sous performances scolaires des garçons », mais en prenant néanmoins aussitôt ses distances : « S’agissant des avantages potentiels liés au fait de compter plus d’enseignants de sexe masculin dans les écoles, il n’y a aucune preuve claire de l’influence bénéfique d’une répartition plus équilibrée des sexes en termes numériques parmi les enseignants sur les performances des élèves. Seuls les enseignants (femmes et hommes) qui remettent en question leur propre rôle de genre et celui de leurs élèves peuvent générer un changement. » (3)

    Absence de Pères

    
Dans cette société féminisée, quelles sont les figures du Père auquel ces adolescents vont pouvoir s’identifier ou être confrontés pour « grandir » ? 90% du corps enseignant est féminin, assistantes sociales et magistrats représentant la Loi, ce qui est traditionnellement le rôle du père, sont pour la plupart des femmes ; dans leur famille, bien souvent le père est absent, ou remplacé par un beau-père ; quand le père existe, ce n’est pas lui qui s’intéresse le soir au travail scolaire et il est plutôt assimilé aux loisirs du week-end. Paul-François Paoli dans une analyse très sévère sur la féminisation de notre monde occidental montre comment les féministes ont mené une intense campagne de culpabilisation des hommes : « Elles ont voulu la peau du père : elles l’ont eue. Elles récoltent aujourd’hui la misère de leurs fils dépressifs, paumés et neurasthéniques » (trois ou quatre fois plus de suicides de garçons que de filles, rappelons-le). On demande aujourd’hui aux hommes « d’exprimer leurs émotions, d’avoir moins de poils, d’être plus compatissants, de savoir pleurer. » (4). Mais qui incarnera la Loi, la force, la virilité quand toutes ces notions sont devenues suspectes ? Paoli s’inquiète plus encore pour les fils de l’immigration qui appartiennent à une culture qui exalte la virilité et où l’autorité du Père est incontestée. Il voit là une explication à la séduction de l’Islam et à la violence d’une jeunesse qui ne sait plus à quelle autorité se confronter.

    
L’école faite pour les filles

    
La mixité, qui n’est pas forcément une mauvaise chose en soi, a été introduite précipitamment et pour de mauvaises raisons. Il s’agissait alors de problèmes de gestion et de démographie scolaire. L’impact pédagogique d’une éducation indifférenciée n’a pas du tout été seulement envisagé. Or, il semble qu’elle se soit faite à l’avantage des filles par rapport aux garçons. Combien de fois entendons-nous dire : « La présence des filles adoucit les garçons et les oblige à se tenir » » ? Mais on n’entend jamais : « La présence des garçons « endurcit » les filles, ou les rend moins chipies » ! Là encore, à qui demande-t-on de changer et s’adapter ? Aux seuls garçons. En fait, on attend d’eux qu’ils soient moins… garçons. Le rapport Eurydice (5), reconnait que « Le point faible des mesures actuelles résiderait dans le fait qu’elles se concentrent essentiellement sur les filles. Ainsi, alors que l’intérêt des filles pour la technologie suscite beaucoup d’attention, on s’intéresse moins aux garçons et à leur éventuel accès aux professions liées aux soins. Cependant, les rôles de genre ne peuvent être remis en question de façon efficace que si le changement se fait 
dans les deux sens ».Or « Les initiatives d’orientation sensibles à la dimension de genre ont tendance à cibler plus souvent les filles que les garçons. »

    
Les exigences scolaires elles-mêmes, lorsqu’elles sont trop indifférenciées pour convenir aux deux avantagent plus les filles que les garçons. A différence de maturité inégale on demandera la même chose aux deux. Les garçons mis publiquement en état d’infériorité compenseront dans le domaine que la nature leur laisse, la force physique, mais utilisée à mauvais escient parce que mue par le ressentiment, terreau très favorable à la marginalisation et à la délinquance. Dans le meilleur des cas, l’école devient pour eux « un truc de fille » ; ils s’en désintéressent et leur désarroi identitaire ne fait que s’aggraver. (6)

    
La recherche anxieuse et constante du risque zéro (risque physique bien sûr, car le risque psychologique et moral ne compte jamais) conduit les garçons qui ont –à la différence des filles– besoin d’éprouver leurs forces physiques jusqu’à leurs limites dans le défi, la compétition, l’aventure et le risque calculé, à des frustrations dangereuses.

    Le refus de la différence sexuée se fait au détriment des garçons

    
A vouloir l’égalité des sexes entendue au sens faussé de « l’un peut-être à la place de l’autre et vice-versa (ou bien : interchangeabilité), peu à peu les hommes s’effacent discrètement, disparaissent et laissent complètement la place aux femmes. C’est un fait dans les petites choses comme dans les grandes. Mgr Anatrella donne l’exemple de la mode : naguère, les hommes portaient des jabots de dentelle, les femmes ornaient leurs toilettes de rubans et autres colifichets. Puis les femmes se sont mises à copier les hommes et à porter de la dentelle. Assez vite, les hommes ont renoncé à la dentelle et ça a été la naissance de la cravate. Lorsque dans les églises, les petites filles furent admises comme enfant de chœur à la messe, petit à petit, les servants de messe habituels s’en furent et dans maints endroits il n’y eut plus que des filles avant qu’il n’y en eut plus du tout. Il n’y a maintenant à nouveau d’enfants de chœur que là où il n’y a que des garçons. C’est la même chose dans les métiers. Les garçons se détournent de la fonction publique car pour eux, c’est un métier de femmes. Et dans la liste des métiers féminisés que nous avons citée plus haut, dès que le nombre de femmes a surpassé celui des hommes, grâce à la politique d’égalité des sexes, de quotas et autres, le mouvement n’a pas pu s’arrêter et les hommes s’en détournent quasiment.

    Rendre l’école aux garçons

    
Que faire alors ? Faut-il se résigner et se contenter de calmer le ressentiment, la déprime ou l’agressivité (refoulée ou non) de nos fils à coup de Ritaline dont l’usage en France commence à se banaliser ? Continuer à constituer des « cours de soutien » et structures ad hoc presque uniquement peuplés de garçons ce qui renforce encore leur sentiment d’infériorité ?
Ou alors, dire avec J.L. Auduc que si les garçons ne sont pas adaptés à l’école, il faut adapter l’école aux garçons ?
C’est-à-dire accepter de remettre en cause un certain nombre d’idées reçues sur le rapport entre la mixité ou la différence des sexes et l’égalité ? Même à l’Education nationale des voix s’élèvent comme en témoigne l’académie de Créteil qui a publié en 2009 les conférences d’un colloque sur la mixité à l’école. Jean-David Ponci, docteur en philosophie de la biologie, expert en éducation auprès des organisations internationales et délégué de la European Association Single Sex Education, commente ainsi ces travaux : «L’influence de l’école sur la fondation d’une société égalitaire ne dépend pas de la séparation physique des garçons et des filles, mais du contenu de l’enseignement. Associer la mixité à l’égalité et la non-mixité à l’inégalité est une simplification désastreuse ».
Néanmoins, si la non-mixité ne résoudra pas tous les problèmes, surtout si elle n’est pas plus pensée que la mixité, nous pouvons dire avec Michel Fize, sociologue spécialiste des questions de l’adolescence, qu’en termes d’égalité des sexes, « la mixité scolaire a échoué […] Au nom de la neutralité laïque, le système éducatif ne laisse aucune place aux différences. » (7)

    Accepter les différences sexuées

    
Le premier remède serait de reconnaître une bonne fois pour toutes qu’un garçon et une fille, un homme et une femme, c’est peut-être égal mais ça n’est pas semblable. Et foin de la théorie du gender ! Si, une fois adultes, les hommes veulent jouer aux femmes et les femmes se croire des hommes, c’est leur affaire, mais laissons au moins leur chance à nos enfants et adolescents. Elevons-les, aidons-les à grandir et à se construire conformément à ce qu’ils sont et qui est exprimé par le code génétique de chacune des milliards de cellules qui les composent. Etudes de genre (gender studies), oui. Mais réalistes et non idéologiques. Si c’est pour étudier la nature de l’homme et de la femme, leurs talents et leurs besoins, dans l’histoire comme dans les sociétés contemporaines, afin que chacun trouve sa place dans une société la plus harmonieuse et la plus juste possible. Oui. Mais si c’est pour les opposer les uns aux autres dans une course aux places et aux pouvoirs, par des quotas artificiels, ou pour nier leur différence et leur nature et brasser une humanité de plus en plus anonyme et stérile. Non. 
Ne nous laissons pas séduire, sous prétexte d’égalité des genres par un combat stérile contre la masculinité.

    Revaloriser l’image du père et de l’autorité

    
Le rôle du père n’est plus à démontrer. Tous les Aldo Naouri, Michel Fize, Tony Anatrella, P-F Paoli et autres sociologues, pédiatres, psychiatres, philosophes, psychanalystes ont démontré comment le père, en étant présent à côté de la mère, détache l’enfant des jupes de celle-ci et lui fait prendre conscience, à la fois de ses limites et de son individualité. Le père incarne ensuite la Loi, ce qui est extérieur et ce qui s’impose, par rapport à l’affectivité subjective de la mère. Arrivant comme un tiers dans la relation fusionnelle initiale entre la mère et l’enfant, il ouvre celui-ci à l’altérité. Cette étape permet la relation au monde et aux autres. Pour le jeune garçon, Il rend possible le processus d’identification dont il a besoin pour grandir. Selon la formule de Tony Anatrella, Il confirme son fils dans sa masculinité et révèle à sa fille sa féminité.

    Les adolescents ont besoin de modèles masculins pour devenir des hommes, or, ceux-ci n’existent plus guère que dans le monde du sport ; et encore, s’il faut en croire Eric Zemmour, ces sportifs eux-mêmes magnifient « les nouveaux hommes féminisés » : boucle d’oreille, vêtements raffinés, produits de beauté… Il faut lire les pages 16, 17 et 18 de son essai Le Premier sexe (8) sur les gloires du football et leurs petites amies mannequin. 
Zemmour encore, fait le portrait-robot du « papa » moderne : « Les hommes modernes sont des papas poules qui langent, maternent, donnent le biberon,. Ils veulent eux aussi être porteurs de l’Amour et non plus seulement de la Loi. Etre des mères et non plus des pères. Des femmes, et plus des hommes ».
Il est urgent de redonner à l’homme dans la société toute sa place n’en déplaise aux féministes qui ne voient en lui qu’un macho et un concurrent. Pour cela, on revient au point précédent, souligner les différences ontologiques entre l’homme et la femme, non pas pour les opposer mais pour les accorder ; encourager les hommes à reprendre leur place dans les métiers d’autorité sur les enfants : l’enseignement, la justice (au moins celle des mineurs), métiers sociaux et éducatifs divers ; valoriser l’autorité paternelle quand c’est possible, etc.

    Permettre aux garçons d’être des garçons

    
Dans ce monde asexué, que reste-t-il aux garçons taraudés par le besoin d’affirmation de leur virilité ? Les expériences sexuelles et la violence ou la délinquance. Les garçons, par nature, aiment le risque et l’expérimentation de leurs limites. D’où la nécessité pour eux d’activités physiques intenses, d’aventures où tout n’est pas systématiquement et dans le moindre détail prévu, bordé et organisé. Ils ont besoin de stress et de compétition. L’excès de règlementation et la judiciarisation du moindre bobo déresponsabilise les jeunes et démotive leurs cadres qui ne savent plus comment les occuper autrement qu’à regarder un match de foot…à la télé. J.L. Auduc cite une étude démontrant que plus la gestion de la cour de récréation est stricte (interdiction de jeux de balles, interdiction de sauter et de courir) plus les risques de comportements extrêmes tels que les arrêts volontaires de la respiration et les jeux du foulard, sont grands chez les garçons. Mieux vaut une bonne « Baston » comme savent en faire les scouts, une équipe contre l’autre, à fond, avec sa violence contenue, ses règles et la conscience claire qu’il s’agit d’un jeu, plutôt que faire seuls ou en bande –vraiment ennemies, celles-là – l’apprentissage de la violence.

    
Par ailleurs, il faut que l’affirmation de cette virilité dans une violence autorisée mais contrôlée soit assortie d’une condition qui la tempérera : développer en même temps le sens de l’honneur, la droiture, la soumission à la loi et à l’autorité et l’attention portée au plus faible. Mais les garçons ne sont pas seulement des être pleins d’énergie à dépenser, ils sont aussi de grands timides : par exemple, à l’école ils sont toujours inquiets du regard des filles. Ils n’oseront que rarement aller dans les groupes de théâtre ou d’art s’ils ne sont pas entre eux.

    
Proposer une pédagogie différenciée

    On le voit, on n’élève pas un garçon tout à fait comme une fille. Et ce n’est pas là « reproduire les stéréotypes sexués » comme on dit, mais simplement faire preuve de réalisme.

    
Pour retenir l’attention des garçons et les faire progresser, il faut tenir compte de leurs goûts, de leurs aptitudes et de leur maturité. Il en est de même pour les filles bien sûr mais l’école mixte est devenue en fait une école pour les filles.

    
On ne peut pas demander la même chose au même moment aux deux. Il peut y avoir un décalage dans le temps, une manière d’aborder les sujets, des exigences différentes. L’Institut Libre de Formation des Maîtres a organisé en 2011 une formation sur l’éducation différenciée garçons/filles. Les différents intervenants montrèrent tour à tour, en s’appuyant sur des données scientifiques comme sur l’expérience qu’on ne stimule pas les filles et les garçons de la même manière. 
Par exemple, on retient plus facilement l’attention des garçons en privilégiant le mouvement, l’action (en histoire, les batailles, les évènements ; en littérature l’aventure ; en sciences, l’électronique, la mécanique) tandis que les filles seront plus sensibles à la vie quotidienne, à l’évolution des sociétés, à la description des sentiments, aux couleurs (cartes de géographie)…
Ils sont stimulés par le stress des examens ; elles, plutôt inhibées par le stress mais plus régulières dans leur travail, réussiraient mieux en contrôle continu. Et beaucoup d’autres choses encore qui sont nécessaires à tous mais présentées et abordées sous un angle différent selon le sexe pour permettre à chacun de progresser au mieux de ses talents.

    La mixité « un impensé » et la non-mixité « un interdit d’y penser » (9)

    
« La mixité n’est pas un absolu » (10) et un minimum de pragmatisme devrait pousser à diversifier l’offre. Sans aller jusqu’à remettre en cause systématiquement la mixité des classes qui peut être fructueuse, si elle est bien réfléchie, il apparaît réaliste d’envisager au moins des temps séparés dans certaines matières, des cours de soutien qui perdraient leur nom à connotation négative pour devenir lorsque c’est possible des temps de garçons ou des temps de filles, des activités extra ou parascolaires entre pairs, des listes de livres conseillés qui fassent la distinction entre les livres qui s’adressent plus à des filles qu’à des garçons (les garçons lisent beaucoup moins que les filles. 11 points d’écart PISA 2009. Pourquoi ?).
Mixité ou non-mixité, il faudrait avant tout que les professeurs soient formés à cette pédagogie différenciée totalement négligée jusqu’à maintenant. Nous pourrions prendre exemple sur nombre d’autres pays qui nous ont précédés sur ce point avec des résultats encourageants. Nous cesserions peut-être alors de descendre, marche après marche, les palmarès internationaux. 
Mais bien au-delà des palmarès et compétitions, il y va surtout de l’avenir et de l’équilibre psychique de nos fils et de notre société tout entière.

    Claire de Gatellier
    Fédération nationale de la Médaille de la Famille française
    13/05/2012

    Notes :

    (1) Statistiques du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche : Filles et garçons sur le chemin de l’égalité de l’école à l’enseignement supérieur 2012
    (2) Jean-Louis Auduc,
    Sauvons les garçons ! éd Descartes et Cie 2009

    (3) Rapport Eurydice,
    Différences entre les genres en matière de réussite scolaire. Etude sur les mesures prises et la situation actuelle en Europe, publié en 2010. Conclusion p.117. Eurydice est l’organe d’observation et de conseil de la Commission européenne en matière d’éducation.
    (4) Paul-François Paoli,
    La tyrannie de la faiblesse. La féminisation du monde ou l’éclipse du guerrier, Ed. François Bourin 2012
    (5) Rapport Eurydice p.115
    (6) La science médicale nous apprend que la fille est pubère aux environs de douze ans, et le garçon, sauf exception, vers seize ans. Il existe donc un décalage énorme, physiologique mais surtout intellectuel et psychologique, entre filles et garçons durant toute l’adolescence. La mixité des classes, autrement dit la coéducation, pendant l’adolescence, est donc chose lourde de conséquences. Que penseront les filles pubères de ces garçons-enfants, auxquels elles se mesurent quotidiennement sur les mêmes bancs d’école, et qu’elles dépassent souvent aisément grâce à leur maturité plus avancée ? A-t-on suffisamment réfléchi aux risques qu'induit le fait de mélanger des garçons avec les filles aux caractères sexuels parfaitement définis entre quatorze et dix-sept ans ?
    (7) Michel Fize, 
    Les pièges de la mixité scolaire,  Presses de la Renaissance, 2008

    (8) Collection
    J’ai Lu, 2006

    (9) Ce titre est repris de la Newsletter de l’EASSE de Jean-David Ponci
    (10) D’après Dominique Schnapper, membre du Conseil Constitutionnel,
    Points de vue sur la mixité.

    Note de la rédaction :

    Polémia invite ses lecteurs à lire ou à relire les articles consacrés à la Théorie du genre et qui répondent sur son moteur de recherche aux deux rubriques : Théorie du genre et Gender

    Correspondance Polémia – 23/08/2012

  • CRISE BALKANIQUE, CRISE EUROPÉENNE

    ◘ 1. Les Balkans, point d'acupuncture en Europe
    Toute vision géopolitique de l'Europe pose celle-ci comme un organisme vivant, qui a des points vulnérables et d'autres mieux protégés, en bref, des points faibles et des points forts. Tous les pays et tous les peuples européens ont leur fonction propre dans l'ensemble continental mais certains territoires ou certaines ethnies ont une importance prépondérante, si prépondérante que la santé ou la maladie du corps-Europe entier en dépend. Aujourd'hui, vu les circonstances, personne ne niera que les Balkans sont un point particulièrement sensible dans l'ensemble géopolitique européen. Dans cette région en effervescence, 3 forces géopolitiques majeures de l'Eurasie se trouvent face à face, créant de la sorte un noud inextricable de problèmes. S'il y a harmonie dans les Balkans, l'organisme européen fonctionne plus ou moins bien. Quand on touche à l'équilibre toujours précaire des Balkans, quand on y suscite des conflits, quand on se livre à des provocations dans cette région instable, quand les grandes puissances européennes interviennent dans les conflits balkaniques, les répercussions se font immédiatement ressentir dans tout le continent et on risque une guerre européenne comme en 1914.
    En effet, la Première Guerre mondiale a commencé à Sarajevo. Pendant la seconde guerre mondiale, les territoires de la Yougoslavie – surtout les nouveaux États croate et serbe – ont été les foyers de conflits atroces, tragiques et sanglants. En vase clos, les peuples balkaniques vidaient leurs querelles : oustachistes croates, musulmans pro-allemands, tchetniks serbes monarchistes et nationalistes, internationaux communistes de Tito, Bulgares alliés à l'Axe, Albanais et Macédoniens, etc. s'entretuaient à qui mieux mieux. Ces luttes intérieures étaient marquées par une violence extrême, par des génocides épouvantables, par la guerre ou plutôt la guerilla totale, où participaient et mouraient femmes, enfants et civils, sans exception. Aujourd'hui, l'histoire se répète : la guerre est revenue dans les Balkans. Et une fois de plus, c'est une guerre totale. Génocides, massacres de civils, déportations, tortures, viols, atrocités, décapitations, étripages, yeux crevés font partie du décor quotidien. Hallucinant !
    Le conflit dans l'ex-Yougoslavie est pourtant différent des autres conflits sanglants qui agitent l'Eurasie. Arméniens et Azéris, Moldaves et Russes "transnistriens", Géorgiens et Abkhazes, etc. luttent pour des intérêts locaux, étroitement déterminés parles appartenances ethniques. Ni en Azerbaïdjan ni en Armenie, on ne parle de guerre religieuse. Les Azéris ne parlent pas de djihad. Les Arméniens ne font aucune référence à la défense de la Chrétienté. Dans l'ex-Yougoslavie, la situation est radicalement différente ! C'est une guerre entre Slaves : avec, comme protagonistes, les Serbes orthodoxes, les Bosniaques (Serbes et Croates ethniques convertis à l'Islam il y a 5 siècles) et les Croates (Slaves catholiques). Il s'agit donc d'une guerre religieuse, où toutes les parties sont profondément conscientes de l'essence métaphysique et de la perspective géopolitique qu'ils défendent.
    La guerre actuelle dans les Balkans risque d'être le commencement d'une grande guerre continentale. Les arguments des pacifistes ne compteront plus. Tant sont profondes les forces mises en jeu dans cette région. Le site géographique de cet affrontement est trop important pour l'Europe et pour l'harmonie continentale. Ceux qui disent d'ores et déjà que la guerre grande-continentale a commencé, n'ont peut-être pas tout-à-fait tort.

    ◘ 2. Trois forces, trois peuples
    Dans les Balkans, on aperçoit 3 forces géopolitiques qui sont entrées en conflit mortel.

    • a) Les Serbes
    Quand on parle des Serbes dans le conflit actuel, il s'agit des Serbes de Serbie et de la Kraïna (terres peuplées de serbes et gouvernés par des irréguliers serbes dans les territoires de la Bosnie-Herzégovine et de la Croatie). En Bosnie, les territoires contrôlés par les Serbes occupent 60 % de la superficie de la République. Ces serbes de la Kraïna et de Bosnie ont proclamé une "République serbe" indépendante. Ils représentent le monde de l'orthodoxie. Ils s'identifient à la Russie, et par logique géopolitique, à l'Eurasie, mais au sens limité, petit-eurasien, que lui donnaient les philosophes eurasistes russes, qui posaient l'équation "Russie = Eurasie" et soulignaient la présence, dans l'ensemble étatique, impérial, culturel et religieux russe, d'une grande composante territoriale asiatique. Les Serbes représentent une force qui s'identifie à l'Orient de l'Europe. Aujourd'hui, à cette heure critique et dramatique de leur histoire, tous les Serbes, depuis les intellectuels jusqu'aux simples paysans, en passant par tous les soldats et les miliciens, ont conscience que leur pays représente quelque chose de beaucoup plus grand que la petite Serbie, que la petite ethnie slave du Sud-Est européen. Certains Serbes sentent derrière eux la présence des vastes étendues sibériennes; un pays du Nord de la Bosnie, s'appelle "Simberie"; il est peuplé de Serbes. Le célèbre peintre et mystique serbe Milosc de Matchva affirme que les mots "Serbie" et "Sibérie" ont une même racine ancienne. Serbes et Monténégrins ont un dicton : "Nous et les Russes sommes 200 millions d'hommes". Et encore : "Du haut des plus hautes montagnes des Balkans, on peut apercevoir Moscou si la nuit est claire".

    • b) Les Croates
    Ils vivent sur 70 % du territoire de la République croate. Les 30 % restants relèvent de la Kraïna serbe. Les Croates occupent également 20 % du territoire de la Bosnie-Herzégovine, où ils ont annoncé la création d'un nouvel État croate de Bosnie-Herzégovine. La langue des Croates ne diffère guère de celle des Serbes. Ils sont en majorité catholiques. Dans la situation actuelle, les Serbes convertis au catholicisme (qui habitent surtout dans les régions méridionales de la Croatie) sont absolument solidaires des Croates. Ceux-ci représentent dans les Balkans l'Europe centrale, la Mitteleuropa, bien qu'il ne faut pas oublier qu'à l'époque de la création de la Yougoslavie et de la désintégration de l'empire austro-hongrois, les Croates étaient les premiers à voter pour la sécession d'avec l'empire danubien/centre-européen et pour l'unification avec les autres Slaves du Sud.
    Quoi qu'il en soit, les Croates, pendant la seconde guerre mondiale et aujourd'hui, s'associent explicitement aux intérêts de la Mitteleuropa, de l'Autriche catholique et de l'Allemagne. Ils se considèrent comme "européens" et "civilisés" par contraste avec les Serbes qu'ils décrètent "asiatiques" et "barbares". Chez les Croates – du moins chez ceux qui soutiennent Tudjman ; ce n'est pas le cas de ceux qui sont engagés dans les rangs du HOS de Dobroslav Paraga – l'idée d'Europe et le mythe de la Mitteleuropa s'associent avec l'engouement pour le "monde moderne". Mais en dépit de ce modernisme, on repère chez eux une certaine "judéophobie", répondant à une certaine "judéophilie" des Serbes. En effet, chez les Serbes, on éprouve une certaine sympathie pour les juifs, parce qu'on se sent proche d'eux; on est solidaire du peuple hébreu qui a subi un génocide, à l'instar des Serbes.
    Les Croates sont extrémistes dans leur catholicisme. On voit chez eux des prêtres qui bénissent les armes et encouragent les "opérations spéciales" de "purification ethnique", car ils considèrent que la guerre contre les Serbes est une guerre sainte contre l'"Asie".
    Derrière les Croates, il y a la Mitteleuropa, l'Allemagne et surtout le catholicisme des provinces méridionales et de l'Autriche. Les Croates se veulent des représentants de l'Occident européen, face aux Serbes orthodoxes et aux Bosniaques musulmans. Les Serbes appellent les Croates les "Oustachistes" et parfois même les "Allemands". De leur côté, les Croates appellent les soldats du bataillon russe de l'ONU, les "tchetniks russes". Pour les Croates "allemands", les Serbes sont "russes" et les Russes sont "serbes".

    • c) Les Bosniaques
    Les Bosniaques vivent dans le territoire de la République de Bosnie-Herzégovine, mais leurs terres sont éparpillées, dispersées sur toute la surface de la république. Il n'y a que 3 espaces homogènes, relativement grands, en Bosnie-Herzégovine, qui sont peuplés de Musulmans : le rayon de Bekhatch (nord-ouest de la République), les terres autour de Tuzla (dans le Nord) et l'espace au Sud de Sarajevo. La population de cette dernière ville est à 60 % musulmane.
    Les Bosniaques sont des Serbes ethniques qui sont entrés en Islam à l'époque de la conquête turque. Paradoxalement, les Musulmans bosniaques sont ethniquement plus "purs" que les Serbes orthodoxes. Beaucoup de Musulmans de l'ex-Yougoslavie présentent des types dolicocéphales à pigmentation claire. Pour quelle raison ? Les troupes turques-ottomanes ne violaient pas les femmes de ceux qui s'étaient convertis à l'Islam. Les Serbes orthodoxes sont beaucoup plus turquisés que les Musulmans bosniaques sur le plan racial. N'omettons pas de signaler un événement historique très important dans l'évolution de la mosaïque balkanique : les Musulmans actuels sont en gros des anciens Bogomils, une secte dualiste opposée aux églises constituées et persécutée tant par Rome que par Byzance; le roi des Bogomils, Tverdko, s'est converti à l'Islam pour des raisons religieuses plus que par opportunisme. En fait ce sont les Musulmans de Bosnie qui sont les descendants de la noblesse serbe médiévale, surtout dans le sud du pays. Les paysans et les serbes de condition modeste ont conservé en revanche la foi orthodoxe, surtout dans le Nord de la république.
    Les Musulmans bosniaques se considèrent comme partie intégrante de l'Umma islamique malgré leur parenté ethnique avec les Serbes orthodoxes. Pour eux, le modèle est la Turquie, quoiqu'Alia Izetbegovitch, le président de la République de Bosnie actuelle, est un fondamentaliste, très influencé par les idées de la Révolution islamique iranienne. Du fait qu'il ait affirmé jadis que la République de Bosnie-Herzégovine était un "pays musulman", il a déclenché la rebellion des Serbes orthodoxes et des Croates catholiques.
    Les Bosniaques, sur le plan territorial, sont dans une situation désastreuse; leur territoire n'est pas homogène, leurs frontières sont démembrées et il n'y a aucune zone compacte dans laquelle ils pourraient se rassembler. Mais ils sentent que le monde musulman les appuie. Et que la Turquie est prête à les aider pour reprendre pied dans les Balkans. Enfin, que les Saoudiens sont prêts, eux aussi, à leur apporter de l'aide, surtout sur le plan financier. Paradoxalement, malgré les sympathies pro-iraniennes d'Izetbegovitch, le facteur iranien est fort peu présent en Bosnie.
    Les Musulmans se considèrent comme les représentants du Grand Sud islamo-turc ou islamo-arabe. Pour eux, les Serbes sont des "nationaux-bolchéviques", des "soviétiques" ou des "tchékistes". Les Croates sont "modernistes" et "utilitaristes". Ils sont prêts à proclamer la guerre sainte, la djihad, pour protéger la foi islamique et établir l'État islamique. Ils soutiennent l'idée de "Grande Turquie" annoncée par Özal, "de la Mongolie jusqu'à Sarajevo". Les Bosniaques forment plus ou moins 49 % de la population de Bosnie-Herzégovine mais sentent derrière eux l'appui de plusieurs centaines de millions de Musulmans.
    Pendant la Seconde Guerre mondiale, les Bosniaques musulmans étaient solidaires des Croates, la Bosnie-Herzégovine faisant d'ailleurs partie de l'État oustachiste croate d'Ante Pavelic ; selon les Serbes, les Musulmans étaient partie prenante dans le génocide anti-serbe. Aujourd'hui, la situation est légèrement différente : il y a une certaine solidarité entre Bosniaques et Croates dans les régions contrôlées par les Serbes, mais, en même temps, il y a aussi un antagonisme entre Musulmans et Croates dans le Sud-Ouest du pays, là où les Croates ont proclamé la République croate de Bosnie-Herzégovine. À Sarajevo, les Croates subissent le même traitement brutal que les Serbes dans les quartiers de la ville contrôlés par les milices d'Izetbegovitch et, souvent, dans de tels cas, les Croates collaborent avec les Serbes pour tenter de quitter Sarajevo.
    En conclusion, nous pouvons dire que le conflit actuel qui secoue l'ex-Yougoslavie est un conflit d'importance continentale voire mondiale. Trois forces métapolitiques voire métaphysiques majeures sont entrées en conflit et risquent de faire basculer la Grande Europe dans une guerre terrible. Si ces forces vivaient en harmonie et s'alliaient, l'Europe vivrait dans la stabilité et la sécurité. À cause du conflit balkanique, on risque une nouvelle querelle entre Russes et Allemands (l'axe Orient-Occident) ou, autre scénario, on verra se former une alliance entre Russes et Allemands contre le monde musulman turc et arabe (l'axe Nord-Sud). À qui profiteront ces conflits potentiels ?

    ◘ 3. Chercher l'intérêt américain
    L'opposition entre l'atlantisme et l'eurasianisme est la constante géopolitique majeure dans l'histoire moderne; les représentants les plus sérieux de la discipline géopolitique le reconnaissent : depuis Mackinder et Kjellen jusqu'à von Lohausen et Béhar, en passant par les Américains Spykman et Gray. L'histoire du XXe siècle a confirmé plusieurs fois la pertinence des thèses de Karl Haushofer : la défense de l'Europe dépend directement de la possibilité de l'alliance géopolitique des puissances du bloc eurasien, soit l'Axe Berlin-Moscou-Tokyo. Les puissances continentales conscientes de leurs intérêts géopolitiques ont toujours soutenu cette alliance. La politique atlantiste, anglo-saxonne, depuis quelques siècles et, dans le chef des Américains, depuis 1945, a toujours cherché à briser ce bloc continental, à provoquer des luttes intérieures sur le continent pour mieux pouvoir réaliser la "stratégie de l'encerclement", ou la "politique de l'anaconda".
    La France et l'Angleterre ont provoqué la création de la Yougoslavie pour détruire l'Empire centre-européen qu'était l'Autriche-Hongrie, de façon à affaiblir l'Allemagne et pour engager la Russie dans l'alliance suicidaire, contre nature, avec l'Occident, contre la seule puissance logiquement amie de la Russie, la Mitteleuropa unifiée ou l'Allemagne. En guise de récompense, la Russie a reçu la révolution bolchévique et l'Allemagne, en guise de punition, le Traité de Versailles. Les Croates, eux, ont reçu la Yougoslavie artificielle qui a réduit en bouillie leurs libertés ethniques. Seules les puissances atlantiques et anglo-saxonnes ont tiré des avantages des carnages de 1914-18 : des positions fortes dans les rimlands de l'Eurasie qui leur permettaient de préparer la domination géopolitique et stratégique du monde.
    Pendant la Seconde Guerre mondiale, un scénario identique s'est répété. Les Allemands ont attaqué les Russes qui, après avoir encaissé un choc très rude, se sont ressaisis et ont écrasé les Allemands. Les Soviétiques soutenaient Tito, communiste croate ; les Anglais et les Américains soutenaient les tchetniks serbes contre l'Europe centrale unie sous la poigne allemande. Après 1945, la Russie souffre d'"hypertension impériale" parce qu'elle doit défendre des frontières immenses sur le continent et contrôler des groupes d'États différents et opposés les uns aux autres. Pendant ce temps, les Américains préparent dans leur Grande Île facilement défendable le dernier round pour obtenir la domination mondiale unipolaire, qu'ils nommeront, lors de la guerre du Golfe, le "Nouvel Ordre Mondial".
    Après la destruction de l'URSS, les atlantistes devaient, tout logiquement, inventer un autre moyen d'affaiblir le continent rival (l'Eurasie). On connaît la recette : susciter une nouvelle guerre inter-européenne. Et la faire débuter dans les Balkans, parce que c'est le point le plus sensible de l'architecture européenne, comme on l'enseigne dans tous les collèges militaires et dans les écoles de diplomates, tous lieux où on n'oublie pas les vieilles leçons de la géopolitique.
    Détail intéressant : les 3 parties engagées dans le conflit actuel qui ravage l'ex-Yougoslavie s'accusent mutuellement d'être "les marionnettes du Nouvel Ordre Mondial". Les Serbes sont bien conscients de la campagne mondiale anti-serbe, dont les exagérations, la fausseté et le caractère manipulatoire sautent aux yeux aujourd'hui. Les sanctions contre la Serbie auraient été prises sans qu'aucune preuve tangible n'ait vraiment été établie. Tout cela a été orchestré par les Américains qui, après avoir soutenu une monstruosité géopolitique  (la Yougoslavie)  en soutiennent deux autres, la Bosnie-Herzégovine et la Croatie dans leurs frontières actuelles qui ne correspondent à aucune réalité historique, ethnique ou religieuse. Or, face à ces critiques serbes, les Croates sont bien conscients du rôle fatidique que jouent les États-Unis dans la région : bon nombre d'observateurs croates accusent les "atlantistes" de pratiquer leur stratégie habituelle : soutenir l'Orient de l'Europe pour mieux écraser la Mitteleuropa germano-centrée.
    Pour des raisons plus précises encore, les Musulmans de Bosnie considèrent que leurs ennemis sont les "agents géopolitiques des États-Unis" parce que, disent-ils, Serbes et Croates luttent objectivement en Bosnie contre le régime "traditionaliste" et "fondamentaliste" d'Izetbegovitch, donc contre une alternative vivante et efficace au monde moderne dont la citadelle est l'Amérique. Les Serbes se mobilisent, se mettent en état d'alerte, face à la perspective d'une intervention américaine. Plusieurs combattants serbes de Bosnie-Herzégovine m'ont confirmé qu'ils étaient prêts à lutter contre les troupes américaines au cas où celles-ci pénètreraient de force dans le pays.
    Après l'Irak, c'est donc la deuxième guerre contre l'Europe que mènent les Américains (pour reprendre l'expression du Général Jordis von Lohausen) depuis le début de la décennie 90. Mais cette fois, les forces vives de l'Europe, les grandes puissances européennes, sont beaucoup plus directement impliquées.
    Il me semble parfaitement légitime de qualifier le conflit actuel dans les Balkans comme une "guerre des atlantistes contre les Eurasiens". Comme une guerre de l'Amérique contre l'Europe.

    ◘ 4. Trois révolutions conservatrices méconnues
    De la tragédie post-yougoslave, on peut donner une autre analyse, qui n'est plus globale, géopolitique, qui ne situerait plus seulement le drame des Balkans dans le cadre d'une stratégie atlantiste, visant à semer le chaos et à ébranler la stabilité continentale de l'Eurasie. Cette autre analyse part d'une prise en compte de la dimension intérieure des événements, dimension qui interpelle directement les peuples et qui révèle des choses extraordinaires.
    Quand la Yougoslavie s'est définitivement effondrée, quand cette création chimérique fondée sur la politique de Tito qui consistait à participer à l'encerclement de la masse continentale socialiste avec l'appui de Washington, tout en conservant  (paradoxe apparent)  des liens économiques et surtout stratégiques avec l'Union Soviétique et l'Europe orientale socialiste, les peuples ont perdu toute une série d'illusions modernistes. Après la disparition du communisme yougoslave, philo-américain et d'orientation nettement mondialiste, les peuples de l'ex-Yougoslavie ont été entraînés dans un courant très différent de celui dans lequel les autres peuples des pays ex-socialistes, Russie comprise, ont plongé. Si les autres pays ex-socialistes ont accepté le modèle du libéralisme cosmopolite, le paradigme américain et ont infléchi leur politique extérieure dans un sens clairement pro-américain, la guerre brutale entre Serbes et Croates, puis entre Serbes et Musulmans de Bosnie-Herzégovine, a provoqué les réveil de consciences nationales voire traditionnelles sans précédent. Les limites conventionnelles de l'utopie mondialiste ont été rompues, dépassées, et les énergies profondes des divers héritages religieux, nationaux, historiques et traditionnels se sont déchaînés dans le processus violent et ardent de cette triple révolution conservatrice balkanique, de ce Grand Retour aux essences traditionnelles et nationales, aux valeurs oubliées de l'identité.
    Lorsque j'ai rencontré le Président de la République serbe de Bosnie-Herzégovine, Mr. Karadjic, il a prononcé devant moi ces paroles extraordinaires : "On nous accuse d'être des "barbares", des "Asiatiques", etc. C'est vrai. Nous, les Serbes, nous ne sommes pas modernes. Parce que nous sommes orthodoxes, conscients de nos racines slaves, fiers de notre passé héroïque. Ici, dans la République serbe de Bosnie-Herzégovine, nous ne luttons pas contre les Musulmans et les Croates, nous luttons contre le monde moderne, contre la modernité. Ici, il n'y a plus de "temps vulgaire". Ici, notre temps est le temps national. Les héros serbes qui sont morts lors de la bataille du Kossovo, il y a plus de 600 ans, ceux qui sont morts pendant notre longue lutte contre les Turcs au cours du XIXe siècle, ceux qui sont tombés pendant les deux guerres mondiales de ce siècle, et ceux qui combattent aujourd'hui, tous appartiennent à un seul moment historique, à l'instant éternel de la Tradition, de notre Tradition religieuse et nationale. Aujourd'hui, c'est l'éternité nationale du peuple qui s'ouvre, qui se réveille, qui s'affirme au milieu de l'horreur, de la souffrance, de la violence, de l'héroïsme, de la guerre. Nous sommes reconnaissants vis-à-vis de nos ennemis : ils nous ont réveillés".
    Ces paroles, complètement inattendues dans la bouche d'une personnalité politique européenne de la fin du XXe siècle, me paraissent prophétiques. Elles témoignent que, chez les Serbes, après l'effondrement du communisme, c'est une sorte de révolution conservatrice qui se déploie, qui devient modèle national, qui refuse le cosmopolitisme libéral. Karadjic annonce une "troisième voie" serbe, à la fois traditionnelle et nationale. Le peuple serbe qui, il y a quelques années seulement, était une masse inconsciente, consumériste, conformiste, subissant deux tentations également perverses, celle du bureaucratisme soviétique et celle du capitalisme occidental, s'est transformé, s'est transfiguré en un organisme vivant, en un tout organique. Ce n'est pas un pas en arrière comme l'affirment les progressistes libéraux ou sociaux-démocrates, mais un Retour à l'Archétype national, qui, comme tous les archétypes, est a-temporel. En Serbie, partout on voit des popes orthodoxes, des militaires et des civils (travailleurs et paysans) armés :  les 3 castes de la trifonctionalité indo-européenne sont ressuscitées, réanimées, après tant d'années sous le règne de la quantité, de facture communiste ou démocratique. Cette guerre a guéri les Serbes, mais aussi les Croates et les Bosniaques islamiques, des miasmes de l'occidentalisme. Karadjic voit juste : c'est la guerre, en tant que manifestation purificatrice, et les ennemis, en tant qu'instruments du destin, qui ont guéri le peuple de sa médiocrité.
    Justement, que se passe-t-il chez les ennemis des Serbes ? Chez les Croates et les Bosniaques musulmans, la situation est tout-à-fait comparable. Alia Izetbegovitch, le Président actuel de la Bosnie-Herzégovine, est un partisan convaincu du gouvernement islamique, anti-libéral, traditionnel et fondé sur la S'hariat. Pour lui, la création d'un État fondamentaliste islamique en Europe signifie organiser un bastion d'avant-garde, un avant-poste, dans la lutte de l'Islam eschatologique contre le "Dar-ul Daddjal", le "monde du Satan". Il associait au "Dar-ul Daddjal", la Yougoslavie athée, pro-américaine et moderniste. Pour son engagement islamique, il a purgé une dizaine d'années de prison, avant que les modernistes communistes ne baissent la garde, avec la perestroïka de Gorbatchev. Les Musulmans bosniaques luttent non seulement pour le maintien de leur république  (face à un ennemi supérieur en nombre et avec des forces dispersées sur l'ensemble du territoire)  mais découvrent leur identité spirituelle et traditionnelle. C'est une véritable révolution conservatrice musulmane qui s'est déclenchée en Bosnie. On y assiste au même retour à l'"instant éternel" dont parle Karadjic, le principal ennemi d'Izetbegovitch. Pour les Bosniaques, la guerre actuelle est une véritable djihad, une guerre sainte menée contre la modernité, contre le Nouvel Ordre Mondial.
    Chez les Croates, même scénario. Pour eux, la lutte tragique qu'ils mènent, la défense acharnée de Vukovar – le "Stalingrad croate" – leur guerre totale, ont provoqué le réveil de la conscience nationale, de l'identité populaire et de la Tradition. S'il y a encore en Europe des Catholiques au sens intégral et médiéval du terme, il faut aller les chercher en Croatie. Pour ces Croates, la foi et la culture typiques de la Mitteleuropa, représentent aujourd'hui les valeurs existentielles pour lesquelles ils n'hésitent pas à mourir, à sacrifier tous leurs biens, y compris leurs familles. Ils associent les Serbes à la dictature aliénante et artificielle qui a empêché le peuple croate de suivre son destin, de se développer sur les plans national et culturel. La Croatie de Tudjman vit une révolution conservatrice croate qui a pour objectif de créer un nouveau régime traditionnel croate, ouvert à l'Europe et surtout aux autres pays de la Mitteleuropa, de l'ancienne monarchie austro-hongroise. Là-bas aussi, l'"instant éternel" est revenu et se heurte au mondialisme explicite de cette fin de siècle, incarné, à leurs yeux, dans la Yougoslavie moderne de Tito.
    Une question légitime se pose : quelle sera la force qui l'emportera au bout du compte, dans cet affrontement plein de paradoxes : sera-ce la force extérieure "atlantiste" qui répète les provocations et incite 3 régimes anti-modernes à lutter les uns contre les autres au lieu de s'entendre et de créer un front anti-mondialiste commun ? Ou seront-ce les énergies profondes des révolutions conservatrices balkaniques, vectrices d'essences immortelles, qui, quoi qu'il arrive, demeureront à l'état latent ? En d'autres termes, le lobby planétaire atlantiste pourra-t-il contrôler la situation, poursuivre ses manipulations, si les forces révolutionnaires-conservatrices et nationales se réveillent totalement et partout ? Les mondialistes peuvent bien se moquer des soldats serbes qui ont décidé de combattre les Américains si ceux-ci intervenaient directement. Mais qu'ils réfléchissent : si demain, au lieu d'avoir en face d'eux des Serbes, ressortissants d'un peuple numériquement faible, ils auront des Russes, dotés d'armes nucléaires ? Dans ce cas, les marionnettes de Washington n'auraient plus que des pouvoirs très limités, si de grandes nations européennes commençaient à refuser la logique du Nouvel Ordre Mondial, avec la même énergie que les Serbes, les Croates ou les Musulmans de Bosnie.
    Les tenants du Nouvel Ordre Mondial eux-mêmes cherchent à résoudre le problème : certains d'entre eux envisagent déjà de laisser l'Eurasie tranquille, acceptant, du même coup, qu'une nouvelle superpuissance voie le jour, combinant la haute technologie allemande et les matières premières sibériennes; d'autres, des faucons, veulent provoquer le plus vite possible un conflit balkanique de grande envergure, à l'échelle de toute la masse continentale eurasienne. La Russie actuelle serait le terrain idéal pour déclencher pareil cataclysme. Mais si les mondialistes optent pour cette stratégie bellogène, ils risquent, dans la foulée, de réveiller les nationalismes et les traditionalismes russe, allemand et musulman, de susciter cette gigantesque révolution conservatrice en 3 volets qui, à terme, menacera l'existence des États-Unis en tant que puissance mondiale et les chassera de l'Eurasie.
    ◘ Notre réponse
    L'expérience actuelle des Serbes, des Croates et des Bosniaques est importante pour l'Europe, pour l'Eurasie. Pour comprendre d'avance la logique de notre futur, il faut absolument se rendre dans l'une ou l'autre des républiques de l'ex-Yougoslavie. J'estime que c'est un impératif catégorique pour chaque Européen, soucieux des intérêts de son peuple, de son pays, de sa nation, de sa tradition, d'aller voir et de s'efforcer de comprendre ce qui se passe dans les Balkans. Il faut aller y sentir l'odeur de la mort, percevoir l'horreur de la torture et des violences, se rendre compte de la douleur, de la misère, de l'héroïsme. Il faut participer au drame balkanique parce que c'est notre drame. Sarajevo est en quelque sorte plus proche de Paris, de Bonn, d'Istanbul, de Rome, de Moscou que leurs propres banlieues! Les Balkans, au fond, sont à l'intérieur de nous-mêmes. Nous n'avons pas le droit d'être indifférents : ni par pacifisme abstrait ni par ignorance. Quel que soit le parti que nous soutenons là-bas, dans ce conflit atroce, nous devons prendre nos responsabilités. Le sang qui coule dans l'ex-Yougoslavie nous oblige à redevenir sérieux. Dorénavant, nos engagements réclament du sang, de la sueur, des larmes. Le fantasme de la "fin de l'histoire", c'est fini. Symboliquement, Fukuyama et les adeptes de ses thèses sont morts, les yeux crevés par un couteau oustachi ou tchetnik, étranglés par les mains poilues d'un combattant de la djihad bosniaque.
    Mais trêve de lyrisme. Quelle est notre réponse au défi balkanique ? Elle est simple : il faut "chevaucher le tigre", il faut accepter le jeu, aller jusqu'au fond de l'abîme pour entrevoir, enfin, la perspective d'une révolution conservatrice grande-continentale. La provocation cynique des Américains nous offre la possibilité de "convertir le poison en remède", de retrouver "l'instant éternel" de notre Tradition, de nos traditions aux modalités différentes, mais unies dans un même refus du matérialisme américain. L'aliénation qui nous éloigne aujourd'hui de notre propre identité est trop grande. Si, pour redevenir nous-mêmes, nous avons besoin de la guerre, de la mort, d'une "balkanisation", finalement, c'est mieux que la "fin de l'histoire" que nous suggérait Fukuyama, que la cellule dorée et confortable qui nous attendait dans cette prison planétaire qu'aurait été le Nouvel Ordre Mondial, la Pax Americana.
    Donc tel est notre choix : accepter la "balkanisation" de l'Europe, de l'Eurasie, puis nous efforcer de réorienter l'attention des révolutions conservatrices nationales pour qu'elles se retournent, en pleine pan-conflictualité, contre l'ennemi principal. Pour créer la Pax Eurasiana, nous avons besoin de sujets nationaux, libres, traditionnels et réveillés, régis par les principes de leur propre révolution conservatrice. L'Europe libérale-capitaliste, l'Eurasie libérale-capitaliste, ce sera la victoire totale des Américains, ce sera la fin de l'Europe et de l'Eurasie, ce sera le Nouvel Ordre Mondial.
    Les peuples actuels sont sourds. Pour qu'ils ré-entendent, il faut faire tonner les canons. Parfois, la haine guérit mieux que l'amour. Mais la future élite eurasienne doit être au-dessus des sentiments explosifs, passionnels, émotifs, violents et puissants de la masse. Notre tâche, c'est de consolider lentement les assises de la Grande Alliance Continentale, l'alliance des élites anti-modernes qui pourra véritablement transcender les conflits.
    Selon la perspective de la Tradition (dans ses modalités chrétienne, musulmane, hindouiste, etc.), le Nouvel Ordre Mondial n'est pas une simple construction abstraite et utopique, sortie des cerveaux rationalistes modernes. C'est la réalisation d'un événement cyclique extrêmement important. Pour certaines religions, cet événement est même décisif (tel est le cas de l'Église chrétienne). Les peuples de la Terre se définissent aujourd'hui par l'acceptation ou par le refus du modèle eschatologique que proposent les Américains et les mondialistes ou plutôt qu'ils essayent de nous imposer par la force.
    Ce choix actuel est inévitable. Les peuples des Balkans payent aujourd'hui leurs doutes, leurs hésitations, leur refus de ce modèle. Mais pas un seul pays, pas un seul peuple ne peut échapper à ce choix. Tous les espoirs en une "évolution pacifique" sont désormais dérisoires. Les canons de Vukovar ont tonné. Ils nous ont interpellés. Avons-nous entendu leur fracas ?
    ► Alexandre Douguine, Vouloir n° 97/100, 1993. VOULOIR

  • La Mairie de Paris serait-elle christianophobe ?

    par Karim Ouchikh *

    Un vent de christianophobie soufflerait-il ces dernières années sur Paris ? Des signes alarmants abondent en ce sens qui attestent pareillement du rejet diffus des signes extérieurs de la religion chrétienne. Cette réalité préoccupante est désormais solidement installée dans la capitale.

    A bien à y regarder, l’épicentre de ce phénomène se niche dans les murs mêmes de l’Hôtel de ville, d’où se propagent, à intervalles réguliers, les symptômes d’une hostilité rampante envers une confession qui demeure pourtant infiniment présente dans l’inconscient collectif français.

    Le débat ne porte plus guère cette année sur les réticences de la Mairie de Paris à l’installation d’une crèche dans les allées du marché de Noël des Champs-Elysées, qui fut à l’origine d’une polémique mémorable en 2011. Ces dernières semaines la controverse s’est déplacée sur un terrain moins anecdotique mais tout aussi symbolique : forte du soutien sans faille d’Aurélie Filippetti, ministre de la Culture, l’équipe de Bertrand Delanoë vient de retoquer le projet de construction de l’église orthodoxe russe qui doit être édifiée devant le Pont de l’Alma, à proximité de la tour Eiffel. Motif de l’ire socialiste : la démesure de l’ouvrage, voulu en 2007 par Nicolas Sarkozy et Vladimir Poutine, qui ne s’inscrirait que peu dans le paysage architectural des berges de la Seine. C’est au nom sans doute de cette singulière conception des élégances esthétiques, - dont n’aura guère souffert l’Institut des cultures d’islam de la rue Stephenson (XVIIIème), réalisé pourtant selon une plastique des plus discutables - que la Ville de Paris refuse depuis trois ans l’érection sur le perron de l’église polonaise Notre-Dame de l’Assomption, place Maurice Barrès (Ier), d’une statue de bronze à l’effigie de Jean-Paul II : là encore, suivant la doxa artistique parisienne, bien peu convaincante, la conception de la sculpture façonnée et offerte par le directeur des Beaux-Arts de Moscou à la Mission catholique polonaise de France, ne serait en rien compatible avec le style architectural de l’édifice religieux…

    Cette volonté insidieuse de bannir de l’espace public parisien toute manifestation extérieure de la religion chrétienne s’exprime tous azimuts, y compris dans la toponymie de la capitale. Alors que le parvis de Notre-Dame de Paris fut rebaptisé en 2006, non sans peine, du nom de l’ancien pape Jean-Paul-II, n’a-t-on pas vu la station RER Eole-Evangile, - dénommée de la sorte en raison de sa proximité géographique avec la rue de l’Evangile (XVIIIème) - être subitement débaptisée en 2011 afin de lui attribuer, sans la moindre concertation, le nom de Rosa Parks, en hommage à la figure emblématique de la lutte contre la ségrégation raciale aux Etats-Unis, sans doute plus conforme au politiquement correct du moment ! Au fait, la croix que les parisiens aperçoivent encore en bordure de cette même rue, - dont beaucoup ignore qu’il s’agit du dernier calvaire subsistant à Paris - survivra-t-elle au chantier de construction de la future gare Rosa Parks qui doit s’achever en 2015 ? [...]

    Lire la suite dans L’AF 2854  http://www.actionfrancaise.net

    * Karim Ouchikh est Président exécutif du SIEL (Souveraineté, Indépendance Et Libertés), Administrateur du Rassemblement Bleu Marine

  • Mariage gay : Le courrier délirant de Vincent Peillon où Petit Staline avoue instrumentaliser les plus jeunes pour "faire changer les plus jeunes"...

     

    Grâce au Salon Beige, voici le courrier délirant que Vincent Peillon vient d’envoyer aux recteurs afin que les Académies deviennent l’instrument de l’endoctrinement homosexualiste du pouvoir auprès des enfants "dès le plus jeune âge". Oui, proprement délirant !

     

     

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