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anti-national - Page 933

  • C’est le système politique qui est idéologique et pervers

    De Hilaire de Crémiers dans Politique Magazine du mois d'octobre :

    P"La conscience politique des Français peut-elle arriver à maturité ? C’est toute la question. Des politiciens qui vivent de la République, ont tout intérêt à les maintenir dans cet état d’infantilisme qui les empêche de porter sur la politique le regard franc et direct qui s’impose aujourd’hui.

    La popularité de François Hollande est au plus bas. Les politologues se penchent gravement sur le cas. Mais il n’est pas besoin d’être grand clerc pour en saisir les raisons. Cet homme n’est pas à sa place ; mais alors pas du tout ! Aucune épaisseur historique, aucune sincérité psychologique, aucune hauteur de vue, aucune droiture de vie, aucun jugement de fond, le type même du politicien tel que la République française l’a toujours façonné et dont la médiocrité est à l’image du système dont il vit. Il a réussi ses concours, dit-on ; oui, en débitant des ritournelles idéologiques qui servent de principes au système. Il a gagné les élections, ajoute-t-on ; oui, mais en utilisant avec ruse toutes les ressources d’un système qui tourne en rond sur lui-même. Sérieusement, ce n’est pas pour ça qu’il est le meilleur. C’est une très fausse idée que le régime actuel impose, selon laquelle le candidat qui gagne, a pour lui, avec le pouvoir qu’il acquiert, l’intelligence, la sagesse, la perspicacité, le courage que ce même pouvoir requiert. L’illusion des Français sur ce point est totale. D’où leur déception récurrente. [...]

    Pourquoi donc la France s’enfonce-t-elle dans son déclin ? Question d’hommes, pense-t-on ? L’équipe au pouvoir ne serait qu’un ramassis d’incompétents, d’idéologues, de pervers. [...]

    Mais l’erreur serait de croire que c’est cette clique qui seule est mauvaise et que là résiderait la cause de tous nos maux. C’est évidemment ce que veulent faire croire les opposants, ceux qui prétendent  prendre ou reprendre la place, le pouvoir, ce pouvoir toujours à conquérir, la maladie française par excellence, pire que chez tous les autres peuples civilisés, et qui donne à notre monde politique français ces mœurs de tribus primitives en luttes intestines perpétuelles. La vraie question qu’il serait judicieux de se poser, serait plutôt la suivante : que peut valoir un système politique qui permet l’accession au gouvernement de tels hurluberlus aussi peu en adéquation avec une conception de la France digne de ce nom ?

    [...] Car c’est le système politique qui en France est idéologique et pervers dans son idéologie ; personne n’y échappe, ni les Fillon, ni les Copé, ni les Marine Le Pen, ni aucun des autres. Un « bon », un supposé « bon », peut-il faire le bien dans un tel cadre ? Et peut-il même envisager de parvenir au pouvoir sans  donner un gage audit système. [...]

    Ce système est tellement outrageant pour le peuple français qu’il exprimera son rejet profond aux prochaines élections municipales et européennes. Ceux qui vivent du système en ont peur mais ils savent aussi que leur système a été jusqu’ici toujours assez fort pour surmonter de telles crises… Jusqu’au jour où, tout à coup, ce seront les institutions mêmes dudit système qui s’effondreront. C’est dès aujourd’hui ce qu’il faut prévoir. En travaillant à la seule et véritable relève."

    http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • Éducation : ces professeurs tentés par le Front national

    « Lorsque les maîtres tremblent devant leurs élèves et préfèrent les flatter, lorsque les jeunes méprisent les lois parce qu’ils ne reconnaissent plus au dessus d’eux l’autorité de rien ni de personne, alors c’est là en toute beauté et en toute jeunesse le début de la tyrannie. » (Platon, République, VIII, 562b-563e.)
    Un certain « collectif Racine » (le français est, paraît-il, la langue de Racine, mais c’est aussi celle de Céline ou de San-Antonio), composé d’enseignants qui soutiennent Marine Le Pen, me cite volontiers parmi ses centres d’intérêt. Parallèlement, le FN m’emprunte un certain nombre d’arguments dans son programme. Est-ce à dire, comme me l’a demandé jeudi dernier un journaliste de La Croix, que je suis, moi aussi, un gars de la Marine ?
    Et si le FN déclarait demain que la Terre tourne autour du Soleil, faudrait-il supposer que Galilée cotise au parti de Jean-Marie ?
    Des couplets chevènementistes dans les incantations du FN
    Les constats du FN, repris par le « collectif Racine », sont à peu près tous corrects. Et cela chatouille ou gratouille les enseignants qui ont voté Hollande (et quelques autres), navrés de voir Peillon ne rien toucher aux programmes, ni aux méthodes, ni à la mainmise sur l’École des pédagogistes les plus fumeux, recyclés dans les ESPE après avoir sévi dans les IUFM. Navrés aussi de voir des syndicalistes les plus bornés, membres de droit de la future Commission des programmes qui se met aujourd’hui en place afin de réduire encore, si se peut, les savoirs transmis aux élèves (1). Choqués d’apprendre la présence, dans la future Commission des programmes, des spécialistes auto-proclamés les plus fourbus.
    Les profs pleurent sur leurs forums. Mais ils sont bien forcés de constater que le FN énonce quelques vérités premières : oui, l’École va mal ; oui, les parents ne sont pas contents ; oui, c’est l’ignorance que l’on enseigne ; oui, la République a mal à l’École, symptôme fatal de son sentiment de perdition ; et oui, il y a des couplets quasi chevénementistes dans certaines incantations du FN, et ce n’est pas tout à fait un hasard (Florian Philippot, vice-président du FN était chevènementiste, NDLR). Pas un hasard non plus si un vrai républicain comme Nicolas Dupont-Aignan tient aujourd’hui un discours quasi identique.
    Quand le FN cite Platon
    Mais si ce sentiment existe, c’est que la Gauche a abandonné les enseignants en rase campagne, persuadée qu’ils voteront quand même pour elle, en cas de duel Marine / François. Ah oui ? Eh bien s’ils comptent sur un 2002 à l’envers, ils se trompent : combien d’enseignants, malgré les mauvais coups de Chatel, se sont abstenus en 2012…
    Que dit le FN (2) ? Que « l’élitisme républicain, qui repose sur une exigence collective et sur l’effort individuel, est le meilleur levier pour assurer l’égalité des chances » : oui. Que « le laxisme scolaire enferme les plus défavorisés sur le plan culturel et social et permet la reproduction héréditaire des élites » – c’est évident, même si les têtes molles du SGEN et du SE-UNSA, si actives rue de Grenelle, croient toujours que les incantations sur le collège unique « toujours pas accompli » et la carte scolaire « à réactiver de manière rigide » suffiront à améliorer une situation dont ils sont pleinement responsables.
    Et le Front de citer Platon : « Lorsque les maîtres tremblent devant leurs élèves et préfèrent les flatter, lorsque les jeunes méprisent les lois parce qu’ils ne reconnaissent plus au dessus d’eux l’autorité de rien ni de personne, alors c’est là en toute beauté et en toute jeunesse le début de la tyrannie. »
    17 % d’élèves en perdition en 6e
    Je n’ai pas à prouver que je ne suis pas un pilier du FN, je me suis déjà expliqué sur ce point avec une clarté dont certains pourraient s’inspirer (3). Je suis fondamentalement irrécupérable…
    Alors, entendons-nous. Je ne ferai pas un faux procès au FN pour savoir si ce parti (qui désormais porterait plainte dès qu’on le qualifie d’extrême droite) pense ou non ce qu’il écrit. Je ne me fie qu’à ce qui se fait effectivement.
    Et que fait le gouvernement socialiste ? Il entérine, sur de nombreux points, ce qui s’est fait sous Sarkozy, à l’Université, par exemple : Fioraso, c’est Pécresse moins l’intellect – lire ici et là. Il se lance dans un projet fumeux d’aménagement des rythmes scolaires sans voir (sans vouloir voir) que ce qui manque aux enfants, aujourd’hui, ce n’est pas une initiation à la bourrée auvergnate ou au chapeau rond des Bretons, ton-ton, mais une vraie maîtrise du français, des maths, de l’histoire, des sciences – bref, une réduction de ce taux aberrant de 17 % (chiffre officiel) d’élèves ne maîtrisant rien, mais alors rien, à l’entrée en sixième. Une demi-journée de plus, oui, mais pour y distiller des savoirs, et non du divertissement démobilisateur.
    Le République trahie
    Retour au programme du FN. « L’école doit être un sanctuaire, mettant à l’abri des modes et des lubies l’exigence de transmission des savoirs, des connaissances et du goût de l’effort. Les méthodes et l’état d’esprit pédagogistes n’y ont plus leur place. » Que Marine Le Pen cite Jean Zay sans le nommer est tout de même signe de quelque chose – de l’abandon, de la trahison des idéaux républicains par la Droite comme par la Gauche.
    Cela étant dit, parler d’UMPS, comme le fait le FN, n’apporte rien si l’on ne condamne pas explicitement le libéralisme, dont les uns et les autres se réclament. Le libéralisme s’accommode fort bien de ce que les imbéciles béats appellent la démocratie, ce qui lui permet d’évacuer la république. Et si le FN est aujourd’hui le seul à adopter un discours républicain, à qui la faute, sinon à ceux qui ont galvaudé les idéaux de 1793 et de 1905 pour faire de la place aux idéologies pédagogiques les plus délétères, au communautarisme, au relativisme des savoirs, noyés dans les « savoirs transversaux » et le « savoir-être” » cette nouvelle tarte à la crème destinée à camoufler les ratés de la transmission ?
    L’extrême se nourrit de désespoir
    Les enseignants font ce qu’ils peuvent pour faire leur boulot – en faisant le gros dos, comme d’habitude, devant les réformateurs de tout poil et les incitations à modifier leurs pratiques. Mais il s’agit là des enseignants en place : quid de ceux que l’on recrute, et que l’on endoctrine d’autant plus facilement que leurs compétences disciplinaires sont de plus en plus faibles ? Aujourd’hui, les moyennes du CAPES sont relevées par les jurys, comme de vulgaires notes du Bac, pour camoufler le niveau stupéfiant de certains étudiants, particulièrement dans les matières scientifiques. Et cela fait longtemps que l’on se contente de hausser les épaules quand les copies des candidats au concours d’enseignement se révèlent truffées de fautes – ils apprendront plus tard l’accord du participe, n’est-ce pas…
    Que le FN surfe tranquillement sur l’actuelle gabegie de l’Éducation nationale, rien d’ahurissant. Que Jean-François Copé, qui a soutenu l’une des pires politiques éducatives jamais lancées en France, ironise sur le chaos né de la réforme des rythmes scolaires, rien d’étonnant non plus : Peillon a donné le bâton pour se faire battre.
    Soit le gouvernement change radicalement de politique, soit les enseignants iront voir ailleurs qu’à gauche – ou à droite. L’extrême se nourrit de désespoir – et le ministère aujourd’hui nourrit ce désespoir. Si désormais le FN est le seul à poser les bonnes questions et à avancer des réponses crédibles, « ce n’est pas ma faute.
    Jean-Paul Brighelli, Le Point.fr, 4/10/2013
    Voir aussi :
    Jean-Paul Brighelli, La fabrique du crétin : la mort programmée de l’école,,   Édition : Jean-Claude Gawsewitch, 22 août 2005, 221 pages
    Notes de l’auteur :
    (1) Selon des sources bien informées, le ministre de l’Éducation nationale pourrait nommer au futur Conseil supérieur des programmes (CSP) : Roger-François Gauthier (IGAENR), Denis Paget (prof de lettres, ancien co-secrétaire général du Snes), Agnès Van Zanten (sociologue de l’éducation), Cédric Villani (mathématicien, directeur de l’Institut Henri Poincaré, médaille Fields 2010). On parle aussi de la nomination de Laurence Parisot… Alain Boissinot, ancien recteur de l’académie de Versailles, présidera le Conseil. Vieilles barbes et chevaux de retour. Le seul enseignant dont le nom est cité n’a pas vu un élève depuis des lustres. Bravo à Vincent Peillon.
    (2) Je ne poserai pas la question de la sincérité de Marine Le Pen : elle fait de la politique – comme tous les autres, dont on devrait aussi, de temps en temps, interroger la crédibilité, au vu de leurs réalisations dès qu’ils arrivent au pouvoir.
    (3) J’y disais en particulier sur le FN « il se pare des plumes du paon en se faisant le chantre de l’école républicaine – jusqu’à ce qu’on s’aperçoive que sous le plumage dont il s’habille, la volaille est déjà plumée, le chèque-éducation en place et le privé confessionnel aux commandes. »
    http://www.polemia.com/education-ces-professeurs-tentes-par-le-front-national/

  • Emploi : la préférence étrangère (arch 2009)

    La discrimination positive a été inventée aux États-Unis sous prétexte de compenser des injustices passées : en France, elle vise à favoriser l'immigration.
    En quarante-huit heures, une violente offensive a été déclenchée contre l'emploi des salariés français et européens. Coup sur coup, un rapport du Haut Conseil à l'intégration, suivi d'une communication en conseil des ministres de la pétroleuse Aubry, ont gravement mis en cause l'égalité des demandeurs d'emploi. Des mesures discriminatoires sont annoncées, visant à restreindre l'accès au travail des Français d'origine européenne, et plus généralement des Européens. Pour la première fois, il ne s'agit plus seulement de pratiques officieuses, mais bien de textes officiels, destinés à entrer en vigueur dès le début 1999.
    L'affaire a été astucieusement montée. Le but, avoué, consiste à supprimer toute possibilité de « préférence nationale » dans le choix par l'employeur de ses salariés, et au delà d'instaurer une authentique « préférence étrangère et ethnique ». L'opération a été montée en deux temps, parfaitement articulés. Premier temps, la remise du rapport annuel du Haut Conseil à l'intégration à Jospin. Le dit Conseil affirme en cent six pages qu'il y aurait «une montée» des discriminations à l'embauche des étrangers et des « Français d'origine étrangère », expression signifiant en réalité « titulaires de la carte d'identité nationale d'origine africaine ou asiatique », et ne recouvrant pas les Français d'origine d'autres pays européens.
    Manipulations des statistiques
    Le rapport n'hésite pas à baser cette thèse très discutable sur des éléments tronqués, et des contrevérités assénées en vérités d'Évangile. Ainsi est-il énoncé sans rire que « placées en situation de concurrence par la crise, les personnes d'origine étrangère souffrent des réflexes de préférence nationale de l'employeur ». En guise de preuve, une «étude» menée sur trois cent soixante grandes entreprises regroupant 1,5 million de salariés permettrait d'établir qu'entre 1979 et 1987, l'emploi «étranger» y aurait été réduit de 41 % alors que les effectifs globaux, dans le même temps, n'auraient diminué que de 12 %. On se sera rarement autant moqué du monde. La « préférence nationale » n'a rien à voir avec cette évolution, qui semble au demeurant avoir été très grossie par les réalisateurs de «l'étude», qui n'ont sans doute pas tenu compte de données allant à l'encontre de leur théorie.
    Les grands industriels ont fait venir massivement en France, au début de la Ve République, des immigrés, en pratiquant une « préférence étrangère », reconnue par tous les sociologues et statisticiens. Leur volonté était de privilégier un certain type d'embauche plutôt que d'investir dans de nouvelles machines et de comprimer les salaires des ouvriers français. Tous les syndicats, tous les partis de gauche, en tout état de cause, le proclamaient à l'époque, et ce n'était pas faux. En revanche, la solution proposée par ces syndicats et partis était mauvaise, mais ce n'est pas notre propos. Les changements technologiques, la pression de la concurrence internationale ont diminué les effectifs, d'abord parmi les personnes les moins qualifiés, c'est-à-dire les immigrés. Il n'y a pas une once de « préférence nationale » dans ce phénomène, mais un problème très classique de qualification. Si elles avaient le sens de leurs responsabilités sociales, les directions des entreprises visées devraient exiger du Haut Conseil à l'intégration une rectification. Par ailleurs, il convient de signaler que beaucoup de ces immigrés ont été naturalisés français, ce dont «l'étude» ne paraît pas tenir compte, et qu'ils ne sont pas repartis dans leur pays pour la plupart mais sont toujours en France, soit retraités, soit commerçants, soit employés dans des PME-PMI.
    De la même façon, une autre «étude» du rapport se focalise sur le chômage des «jeunes», l'estimant révélateur. S'il y a révélation, elle concerne surtout le caractère peu scientifique d'un rapport tordu. On nous informe donc que « 42 % des 22/29 ans dont les deux parents sont nés en Algérie sont touchés par le chômage contre 11 % pour les Français de souche. A niveau bac ou plus, il est le double de celui des jeunes Français ». Il convient de signaler que ces éléments ont été relevés - comment ? - dans un seul endroit (frontalier) du territoire français, qu'ils n'ont pu être collationnés que par des procédés illégaux et aléatoires (il n'est pas licite de faire des recherches sur l'origine de parents de chômeurs) et que, s'ils s'avéraient exacts, il faudrait les compléter par, entre autres, le taux de criminalité de l'échantillon retenu, donnée indispensable à traiter lorsque l'on s'interroge sur les capacités d'intégration, et sur l'économie parallèle éventuelle d'un tel groupe (travail au noir, existence de trafics, etc, susceptibles d'expliquer une telle singularité).
    «L'étude» du Haut Conseil aux méthodes et conclusions pour le moins scabreuses, se basant sur des chiffres sortis de leur contexte, aboutit à des conclusions forcées, destinés à justifier un a priori politique :
    - 1) les employeurs exercent une discrimination envers les étrangers et certains Français d'origine étrangère comprendre : non européenne) ;
    - 2) c'est intolérable, il faut changer cela «sans délai» (l'expression se trouve dans le rapport). Comment ? En « instaurant un débat public »,   « en créant les instruments permettant de mieux connaître le phénomène » .
    Aubry verrouille
    En vingt-quatre heures, la journée séparant la remise du rapport à Jospin de la tenue d'un conseil des ministres, le Haut Conseil à l'intégration obtenait satisfaction totale. Ce qui prouve, soit dit en passant, que la remise du texte n'était qu'un geste formel, les «études» ayant été réalisés d'ordre et pour le compte politique du gouvernement, et très précisément de Martine Aubry, ministre de l'Emploi. Laquelle avait cité des semaines auparavant des passages du rapport, sans indiquer sa source.
    Néanmoins, Aubry n'a pas accepté toutes les demandes du Haut Conseil, elle en a reporté une, celle réclamant que « seule une autorité administrative indépendante » remplisse trois missions de  sensibilisation de l'opinion » (propagande), «observation» (délation serait peut-être plus approprié comme terme) et « étude des dossiers ». «Indépendante» signifie autonome par rapport au pouvoir en place, et Aubry tient à avoir sous sa coupe la nouvelle institution.
    René-Louis DUVAL national Hebdo

  • Démagos, menteurs, escrocs intellectuels : la tolérance dans tous ses états

    Les députés européens ont observé lundi, à l’ouverture de la séance plénière à Strasbourg, une minute de silence à la mémoire des centaines de  migrants illégaux  africains  (360 selon certaines sources),  qui ont trouvé la mort jeudi au large de l’île italienne de Lampedusa. «J’espère que cette minute de silence pourra constituer un tournant dans la politique de l’Union européenne» en matière d’immigration (…).  Dans le silence de cet hémicycle, on entend des cris d’enfants, on voit leurs parents se noyer » a déclaré toute honte bue le président socialiste du Parlement, Martin Schulz, fustigeant   les Etats européens qui  «parlent de chiffres et se demandent combien va coûter» l’accueil des immigrés.

      «Nous, citoyens de l’UE, nous sommes riches par rapport à ces gens qui veulent atteindre notre sol et y trouver de l’aide», a ajouté Martin Schulz, estimant que «cette richesse devrait être pour nous une obligation de protéger ces personnes ». Les dizaines de millions de pauvres vivant dans les pays de l’UE apprécieront.

     Ce discours irresponsable et démagogique constate Bruno Gollnisch,  démontre l’incapacité des  donneurs de leçons de la technocratie européiste  à  comprendre que c’est leur laxisme dramatique    et les appels coupables à la tolérance qui sont directement responsables de ce type de drame épouvantable  en encourageant au départ des millions d’immigrés…

     C’est également   au nom de la défense des  valeurs des droits de l’homme et de la tolérance que Manuel Valls était hier à Forbach. Non pas tant pour annoncer  officiellement la création  d’une nouvelle zone de sécurité prioritaire (ZSP) que dans le cadre d’une tournée anti FN avouée par son entourage mais  dont il  se défend en pleine séance de rétropédalage. Tournée électoraliste organisée avec l’argent des contribuables comme l’a souligné le candidat du FN dans cette ville, Florian Philippot.

    C’est encore  au nom de la défense des  valeurs des droits de l’homme et de la tolérance que mardi l’un des porte-parole des députés socialistes, Thierry Mandon , a  affirmé que le FN est «un parti national fasciste ». Il en veut   pour preuve proprement délirante  le discours de clôture de Marine Le Pen  lors de l’université d’été du FN  !!!

    C’est toujours  certainement au nom de la défense des  valeurs des droits de l’homme et de la tolérance que l’ex corédacteur du premier programme du FN,  Gérard Longuet, sénateur UMP de la Meuse,  s’est inquiété hier sur France 3 de ce que  le FN est « un parti de ruptures, un parti d’extrémismes, en particulier sur l’euro et la construction européenne ». Il s’est donc  félicité que le PS, le PC et les Verts appellent à voter UMP pour  faire barrage au FN dans le canton de Brignoles (Var).

    C’est aussi  sans aucun doute au nom des valeurs de  tolérance et de la lutte contre les discriminations que la ville de Paris a obtenu d’être l’hôte de la Xe édition des Gay Games  par la Fédération internationale des jeux internationaux homosexuels. Les Gay Games ont été  créés en 1982 à San Francisco par le décathlonien américain  Tom Waddell.

    Le ministre des de Sports,  Valérie Fourneyron,  le très controversé  milliardaire rose Pierre Bergé (président d’honneur des Gay Games), le président de l’exécutif  francilien Jean-Paul Huchon ,  les sœurs jumelles  Nathalie Kosciusko-Morizet et Anne Hidalgo (UMPS)  ont salué cette nouvelle par  des tweets enthousiastes…

    La municipalité dirigée par Bertrand Delanoë  s’est félicitée de cette attribution qui  « contribue à faire de Paris une ville toujours plus ouverte (sic), respectant ainsi la tradition d’une ville aux valeurs humanistes, universelles, de partage et de liberté ». Dans les faits,  difficile d’y voir autre  chose que la  matérialisation de la  drague lourde envers les catégories les plus extrémistes du lobby homosexualiste, afin de satisfaire  les petits marquis communautaristes, les militants LGBT du ghetto rose  du Marais.

     Les « Gay Games sont une manifestation sportive et culturelle organisée par et pour les athlètes, artistes, musiciens LGBT, lesbiennes, gaies, bi et transexuels (…). Toute personne peut participer quel que soit sa capacité, son âge, son orientation sexuelle, son sexe, sa nationalité, ses croyances religieuses et politiques, ses origines ethniques et sa séropositivité ou non », écrivait  le groupe EELV en septembre  2012.

    C’était à l’occasion du  vœu énoncé par le  Conseil de Paris  qui  demandait  que l’exécutif  soutienne la candidature de la ville à l’accueil des Gay Games…dans la négation la plus totale de   l’esprit olympique et de ses valeurs, notait alors Bruno Gollnisch. Lequel  relève encore que cette opération de propagande sera financée  à hauteur de cinq  millions d’euros par les impôts des contribuables parisiens…

    Un avis partagé notamment par le journaliste et fondateur de Reporters sans frontières Robert Ménard  qui  a souligné hier  que nous sommes là en pleine   « dérive communautaire ».

    Dérives, mensonges, tropismes communautaristes  qui sont  aussi consubstantiels aux menées du   lobby dit antiraciste qui lui aussi se drape dans les plis de l’indépassable  tolérance.

    Certes, les Français ne sont pas dupes. Selon le sondage OpinionWay commandé par la Licra (Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme) et rendu public en fin de semaine, ils sont 70%  à estimer  que les organisations luttant contre le racisme se révèlent inefficaces. 74% des sondés disent « mal les connaître », 86% se désintéressent  du rôle de « SOS Racisme » et des autres officines du même acabit.

     Pour autant  le racisme est considéré comme un  « danger » pour 74% des Français, 59% jugent qu’il a plutôt augmenté au cours des 30 dernières années. Une réalité indéniable  au vu du quotidien de nombre de nos compatriotes confrontés à l’explosion du racisme anti-français, anti-de souche.  

    Interrogé par Le Nouvel Observateur, l’inénarrable  Alain Jakubowicz,  président de la Licra, le confesse mêlant  comme à son habitude  le vrai et le faux avec son culot légendaire : «Les associations ont commis des erreurs, en restant bloquées sur la grille de lecture des années 80, où le racisme était substantiellement blanc, d’extrême droite et souvent chrétien (…) ». « Désormais, les racistes et les antisémites ont changé sur le fond  (nouvel antisémitisme né dans les quartiers) et la forme (propagation des messages sur internet). Les associations souffrent également de la crise du militantisme, et du repli de la société sur elle-même. »

    Ce racisme anti-blanc  n’est pourtant  pas « curieusement »  évoqué  comme tel dans cette enquête qui pointe encore le fait   qu’il serait désormais   plus difficile d’être musulman (61%) ou d’origine maghrébine (56%) qu’il y a trente ans. En revanche, elle juge plus facile d’être Noir aujourd’hui (61%), juif (70%) ou d’origine asiatique (79%).

    Le président de la Licra prend acte de cette désaffection des Français vis-à-vis des officines antiracistes… si tant  est qu’elles aient été populaires un jour  au-delà du petit microcosme parisien cher au cœur des amis de Pierre Bergé ou   de Julien Dray.

    « Nos concitoyens nous envoient un grand coup de pied dans les fesses », commente  Alain Jakubowicz. « Dans les années 80, on était un peu les rois des dîners en ville (sic) . Aujourd’hui, il y a un mythe d’associations liberticides, déconnectées des réalités qui pompent l’argent de la société. »

    Un mythe qui ne lui en déplaise, n’en est pas vraiment un, contrairement à ceux auxquels lui et ses semblables  se cramponnent pour exercer leur chantage mortifère  à la tolérance  sur les Français.

    http://www.gollnisch.com/2013/10/09/demagos-menteurs-escrocs-intellectuels-tolerance-ses-etats/

  • Union Européenne : le Groupe Spinelli travaille à l’effacement des Nations

    Les partisans d’un effacement des Nations au profit d’un gouvernement européen disposent d’une nouvelle officine, le Groupe Spinelli, composé d’une centaines de députés européens.  Les animateurs de ce Groupe Spinelli sont le libéral belge Guy Verhofstadt et l’écologiste franco-allemand Daniel Cohn-Bendit.

    Aurait-on pu imaginer un tel tandem politique ? Le premier commença sa carrière politique en Belgique avec le surnom de « Baby Tatcher » en référence à son positionnement similaire à la politique économique ultra-libérale du Premier ministre britannique. Le second fut le « héros » de la gauche révolutionnaire lors des événements de mai 68, avant de s’engager dans une carrière politique chez les Verts. Malgré de tels parcours, ces deux-là s’entendent aujourd’hui comme larrons en foire, unis dans même vision mondialiste et athée de la société.

    A la tête du Groupe Spinelli, ils viennent de publier un projet de « Loi fondamentale » pour l’Union européenne. En vérité, ce document a tout d’une Constitution. Et que prévoit-il ?

    « La Commission devient le gouvernement de l’UE, désignée par le Conseil et le Parlement et responsable devant les deux chambres ».

    « Certains eurodéputés sont élus dans une circonscription pan-européenne, sur la base de listes transnationales ». Ce qui force les partis à s’organiser en internationales pour pouvoir participer à un tel scrutin.

    « Fin de la trop rigide règle de l’unanimité pour les futures révisions des traités et leur entrée en vigueur ». Soit la fin également de tout ce qui subsistait de souveraineté au sein de l’UE.

    « Mise en place d’un système d’imposition finançant les dépenses de l’UE ». Voilà qui nous manquait : un nouvel impôt européen !

    Pour quand sont prévues ces joyeusetés ? Le Groupe Spinelli mise sur une convocation au printemps 2015 d’une nouvelle Convention chargée de préparer une révision des traités. Il faudra s’en souvenir lorsqu’en mai prochain nous serons appelés à voter pour le renouvellement du Parlement européen.

    http://medias-presse.info/?p=858

  • Le PS prépare-t-il les esprits à l'Etat d'urgence ?

    Dans Les 4 vérités, Guillaume de Thieulloy nous met en garde :

    "Harlem Désir (vous savez, le repris de justice qui nous fait en permanence la leçon au nom de la gauche morale !) et ses camarades du PS étaient réunis, samedi 5 octobre, pour un colloque intitulé sobrement : « La République contre les extrémismes ». Bien sûr, spontanément, vous penseriez que les extrémismes qui menacent la France, ce sont ces milliers de salafistes armés prêts à passer à l’action dans nos banlieues, ou les fous furieux collectivistes qui président aux destinées économiques et fiscales du pays. Mais non, vous n’y êtes pas ! Les extrémistes menaçants, ce sont ces Français honnêtes et pacifiques qui n’en peuvent plus d’être matraqués par le fisc, insultés par les voyous, détroussés par les délinquants comme par le gouvernement, sans jamais être protégés par la police de M. Valls ou la justice de Mme Taubira. [...]

    Tout ceci est tellement grotesque qu’on pourrait en rire. Mais il faut aussi se préparer au pire. Les socialistes au pouvoir ne savent faire qu’une chose : partir dans une surenchère verbale de dénonciation des Français honnêtes pour masquer la réalité et étouffer la colère qui gronde. Et, pour se maintenir au pouvoir, il y a fort à craindre qu’ils passent de la surenchère verbale à la guerre civile. En politique, les mots, même les plus absurdes, ont des conséquences. Dans un premier temps, je ne serais pas surpris si, avant les municipales, nous assistions à une grosse provocation, auprès de laquelle l’affaire Méric ou l’affaire de Carpentras feront figure d’aimables saynètes pour écoliers.

    Depuis plusieurs semaines, trois fois par jour, l’ensemble des forces de l’ordre présentes dans la capitale reçoivent un message leur ordonnant de descendre de voiture devant chaque permanence socialiste et d’inspecter scrupuleusement tout ce qui pourrait être « suspect » comme on disait en 1793… Cela ne peut signifier qu’une chose : d’ici quelques semaines, quand le climat politique et social sera bien chaud, nous « apprendrons » par exemple qu’une voiture piégée contenant des tracts contre l’immigration, les impôts ou le mariage gay, s’apprêtait à exploser devant le domicile d’Anne Hidalgo. Les arrestations politiques s’ensuivront rapidement et peut-être même l’état d’urgence. Mais ce sera du vent. Il n’y a pas plus d’extrémisme ultra-réactionnaire que de beurre en broche. Et, face à l’extrémisme socialiste, il est urgent que toutes les forces anti-socialistes s’allient et préparent la résistance !"

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2013/10/le-ps-pr%C3%A9pare-t-il-les-esprit-%C3%A0-letat-durgence-.html

  • Aymeric Chauprade : « Si les États-Unis n’acceptent pas le monde multipolaire, alors il y aura une guerre mondiale encore plus terrible que les deux précédentes »

    Alors que la 3e édition de la Chronique du choc des civilisations, le fameux « Chauprade », comme on dit désormais, vient de sortir en librairie, Nouvelles de France a interrogé son auteur. Entretien sans langue de bois !

    Aymeric Chauprade, vous publiez dans votre Chronique du choc des civilisations une très instructive carte du grand Moyen-Orient voulu par les États-Unis d’Amérique. Sur quoi est-elle fondée ?

    Il s’agit d’une représentation d’un possible redécoupage des frontières moyen-orientales sur une base communautaire (religieuse ou ethnique). Cette idée n’est pas nouvelle. Elle a été imaginée plusieurs fois depuis les années 1980 dans certains cercles stratégiques israéliens et américains. Elle n’a jamais été adoptée comme politique des États-Unis, puisque officiellement, c’est l’intangibilité des frontières qui prévaut, mais l’on voit bien qu’avec la création du Kosovo dans les Balkans, les États-Unis ne sont en rien fixés sur l’intangibilité des frontières existantes.
    Plusieurs auteurs issus de think tanks américains ont publié de telles cartes. Je pense que rien n’est tranché sur cette question. La vérité en la matière n’est ni noire, ni blanche, elle est grise. Ces intentions existent, et peut-être certains milieux stratégiques américains et israéliens pensent-ils que leur suprématie au Moyen-Orient sera mieux assurée si une telle recomposition se produit et qu’Israël voit naître de petits États alliés (druze, kurde…) face aux Arabes sunnites.

    Mais les forces qui remuent un État ne sont en réalité jamais unifiées, et peuvent même être contradictoires. La politique est la résultante de toutes ces forces. Mon intention est donc de permettre au lecteur d’imaginer ce qui est possible, sans pour autant l’enfermer dans une vérité systématique.

    « J’ai été l’un des premiers, en France, à éclairer le basculement de la géopolitique américaine après l’effondrement soviétique dans une stratégie de refus d’ascension de la Chine et plus généralement de refus d’un monde multipolaire. »

    L’une des grandes thèses de votre Chronique, c’est la fin progressive d’un monde unipolaire organisé autour des États-Unis d’Amérique au profit d’un monde multipolaire (Chine, etc.), le Moyen-Orient comme condition à cette évolution et l’islamisme comme barrage. En quoi cette thèse est-elle novatrice ? Est-elle opposée ou complémentaire à la thèse du choc des civilisations actualisée par Samuel P. Huntington ou à celle du choc traditionalisme/progressisme (Caroline Fourest) ?

    Je ne sais pas si ma thèse est novatrice. Ce que je sais c’est que j’ai été l’un des premiers, en France, à éclairer le basculement de la géopolitique américaine après l’effondrement soviétique dans une stratégie de refus d’ascension de la Chine et plus généralement de refus d’un monde multipolaire.

    Je pense que le Moyen-Orient est le lieu principal, mais non unique, de cet affrontement entre forces de l’unipolarité, tendues vers le projet d’une hégémonie américaine, et forces (diverses) de la multipolarité. Cette idée n’est opposée ni à la thèse de Huntington ni à celle de Fourest. Huntington a eu le mérite de rappeler que les civilisations existent et que le monde ne se réduit pas à un affrontement idéologique entre les démocraties et les tyrannies, un conte pour enfants qui est pourtant « vendu » par les politiques occidentaux à leurs électeurs.

    Moi je dis que l’Histoire ne se réduit pas au choc des civilisations, car les nations et les figures historiques jouent aussi un rôle central, mais que le choc des civilisations est une réalité du temps long de l’Histoire.

    Quant à la thèse de Caroline Fourest, cela va vous paraître curieux mais je la partage, à la différence près (essentielle) que je me situe dans le camp opposé au sien ! On peut être marxien sans être marxiste. Fourest est à la pointe du combat LGBT ; il est normal qu’elle ait compris très tôt la guerre qu’elle faisait au monde de la tradition !

    « Les États-Unis et l’Union européenne sont devenus les promoteurs de la destruction de la famille par la THÉORIE DU GENRE, par le MARIAGE HOMOSEXUEL, par la MARCHANDISATION DU CORPS ; en face, la Russie va s’affirmer comme l’État qui défend les valeurs traditionnelles et la véritable liberté de l’homme. »

    Donc en effet, en plus des permanences et des ruptures géopolitiques, il existe un affrontement idéologique. Celui d’un monde qui pense que la liberté et la dignité de l’homme reposent sur les valeurs naturelles (et ces valeurs dépassent le christianisme, elles ne découlent pas de la religion, elles sont en chacun d’entre nous, quelques soient nos croyances) comme la famille ; et celui d’un autre monde (Fourest en est l’avant-garde) fondé sur le grand marché de « ce que nous pourrions être à la place de ce que la nature a voulu que nous soyons ».

    Ces deux systèmes de valeur vont s’affronter en effet de plus en plus dans les années à venir. Les États-Unis et l’Union européenne sont devenus les promoteurs de la destruction de la famille par la théorie du genre, par le mariage homosexuel, par la marchandisation du corps ; en face, la Russie va s’affirmer comme l’État qui défend les valeurs traditionnelles et la véritable liberté de l’homme. Je ne suis pas allé parler à la Douma par hasard !

    Quant à l’islamisme, il y a longtemps que je dis qu’il est le meilleur allié du projet américain dans la guerre contre le monde multipolaire. Il est l’idiot utile de l’Occident américain.

    Cette évolution de l’unipolarité à la multipolarité est-elle inéluctable ? Quelles conséquences la fin d’un monde unipolaire aura-t-elle pour Israël ?

    Il n’y a d’inéluctable que ce que l’on accepte. Je ne crois pas au sens de l’Histoire. La seule flèche de l’Histoire est celle du progrès des sciences et des techniques dont découle l’essentiel des révolutions mentales. Pour le reste, certaines valeurs immuables, comme la famille, traversent le temps. Le Bien et le Mal sont immuables. Ils ont traversé les siècles et malheureusement le Mal n’est pas moins fort aujourd’hui qu’il ne l’était hier.

    Ce que je pense, c’est que si les États-Unis n’acceptent pas le monde multipolaire, alors il y aura une guerre mondiale encore plus terrible que les deux précédentes. De mon point de vue, Israël ne devrait pas souhaiter cela car, alors, une nouvelle catastrophe surviendrait pour le peuple juif. Je pense pour ma part qu’Israël peut survivre et même trouver toute sa place dans un monde multipolaire.

    Je ne vois pas au nom de quoi j’empêcherai à un peuple d’exister et d’avoir la sécurité. Cela nécessite un progrès dans les mentalités tant du côté israélien, que du côté arabe. En tout cas je ne crois pas du tout que le destin d’Israël soit lié à l’hyperpuissance américaine. Israël joue de l’hyperpuissance, mais une autre stratégie viable est possible pour ce pays.

    « Sous prétexte de s’opposer à la géopolitique américaine, il ne faudrait pas non plus tomber dans l’idéalisme béat qui voudrait que les Chinois ou les Russes soient des bisounours… »

    En dévorant votre Chronique, un lecteur non-initié pourrait penser que la géopolitique est décidément bien immorale et cynique. Est-ce par principe vrai ou la cause de ce constat se trouve-t-elle dans le fait que la plupart des pays développés sont aux mains de l’oligarchie mondialiste ?

    L’oligarchie mondialiste (et les États occidentaux qu’elle contrôle) n’est pas la seule à défendre des intérêts cyniques. Ne caricaturons pas les choses. Tous les États du monde, y compris ceux qui s’opposent à l’oligarchie, obéissent au principe de la realpolitik et des intérêts.

    Ce que je dis, c’est que le réaliste accepte et prend en compte le droit des États à défendre leurs intérêts et qu’il essaie ensuite de voir comment faire en sorte que la compétition des intérêts ne se transforme pas en bain de sang. Sous prétexte de s’opposer à la géopolitique américaine, il ne faudrait pas non plus tomber dans l’idéalisme béat qui voudrait que les Chinois ou les Russes soient des bisounours…

    Je me méfie de toute façon de tous les manichéismes, aussi bien quand il s’agit de faire endosser la peau du méchant au Russe, au Serbe, à l’Israélien ou à l’Arabe. Regardons les intérêts de chacun, essayons de comprendre leur point de vue, et méfions-nous de ne pas appliquer les modes de pensée de nos adversaires, ceux de la diabolisation de l’ennemi.

    En quoi le mondialisme (idéologie) est-il distinct de la mondialisation (un fait déjà ancien, certains disent qu’elle a commencé sous l’Empire romain) ?

    La mondialisation est le résultat de l’action d’une hyperpuissance, hier Rome, aujourd’hui les États-Unis, qui décloisonne le monde dans le sens de ses intérêts propres. Le mondialisme est l’idéologie qui donne une légitimité philosophique et politique à cette action. Il existe un lien entre les deux, mais les deux phénomènes sont néanmoins à distinguer.

    Par exemple, certains aspects du progrès scientifique et technique poussent dans le sens de l’émancipation des territoires et des frontières. D’autres aspects, comme la biométrie, permettent au contraire de mieux réguler les flux et de revenir aux signatures biologiques de l’homme, au moment où son état-civil est souvent falsifié.

    Le fait que vous travailliez désormais avec Marine Le Pen et que vous l’assumiez publiquement ne risque-t-il pas de rendre moins crédible vos travaux aux yeux du grand public ?

    Vous connaissez l’adage : « à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire ». Évidemment, ce serait plus confortable de profiter de mon statut de consultant international, de rester sur les sphères tranquilles de la « métapolitique » sans mettre les mains dans le cambouis.

    Le problème c’est que je ne supporte plus d’assister à la destruction lente de mon pays, en restant les bras croisés, dans la posture d’un Cicéron assistant au déclin de Rome. Je ne sais absolument pas si mon action sera utile, mais j’ai l’envie de me rendre utile au pays. Et je me dis que ma position en géopolitique, laquelle est, me semble-t-il, respectée, peut apporter quelque chose à la dynamique engagée par Marine Le Pen.

    Après tout, la quasi-totalité des experts de mon domaine assument une appartenance politique, souvent socialiste, parfois UMP. Autrement dit, ils se sentent proches de partis qui, depuis plus de 30 ans, ont trompé les Français et affaibli la France. Pourquoi devrais-je avoir honte de dire que je me sens proche d’une femme de caractère, dont l’amour de la France n’est pas à mettre en doute et auxquels les Français ont de plus en plus envie de donner sa chance ?

    Vous ne pensez pas que cette femme, qui a grandi dans l’hostilité violente, injuste, que le système opposait au talent de son père, a justement la cuirasse qu’il faut pour affronter les défis de la France et faire les choix courageux qui s’imposent en matière d’immigration et de réforme de l’État-providence ? Je crois que le problème de la France, c’est avant tout le manque de courage de ses élites : les gens qui nous gouvernent sont conformistes et sans caractère, et ne font que suivre  les idées dominantes.

    Je connais ma valeur, mes forces et mes limites et n’ai jamais cherché la reconnaissance d’une caste d’universitaires sectaires. Il est connu et reconnu que j’ai réveillé la tradition géopolitique réaliste en France. Si cela échappe à certains ici, cela n’a pas échappé aux nombreux pays avec lesquels je travaille. Je m’honore à ne pas être honoré par un système que je combats de toutes mes forces et depuis toujours.

    Combien d’exemplaires des deux premières éditions de votre Chronique du choc des civilisations avez-vous déjà vendu ? À combien d’exemplaires a été tirée la nouvelle ?

    Pour les deux premières éditions de Chronique du choc des civilisations, nous en sommes à près de 30 000 exemplaires vendus. J’ignore à combien mon éditeur a tiré cette troisième édition. Je lui fais confiance car c’est un grand professionnel et comme je suis, par ailleurs, éditeur depuis 20 ans je n’ai pas pour habitude de harceler mes éditeurs!

    Nouvelles de France

    http://fortune.fdesouche.com/327299-aymeric-chauprade-si-les-etats-unis-nacceptent-pas-le-monde-multipolaire-alors-il-y-aura-une-guerre-mondiale-encore-plus-terrible-que-les-deux-precedentes#more-327299

  • Lampedusa : Pleurs et grincement de dents…

     Il est inutile de revenir une fois de plus sur la dégradation générale de notre civilisation, que les initiateurs présentent comme un progrès et une sortie libératrice de l’obscurantisme, alors qu’on livre des proies sans défense a des requins moralisateurs et donneurs de leçon, dont Pierre Bergé est la parfaite illustration.

    L’émotion est à son comble en Occident après le spectacle des naufragés de Lampedusa. Le Pape y est allé de ses larmes et de ses déclarations qui secouent son homme, du genre : « Plus jamais ça ! ». Et je pense qu’on va affréter à l’avenir des bateaux bien tenus pour acheminer nos clandestins sur l’île en toute sécurité. De telle sorte que les « marches blanches » sur cette île, n’auront plus de blanches que le nom.

    Il faudrait être un animal pour n’avoir aucune compassion pour ces pauvres bougres exploités, entassés comme du bétail sur un vieux rafiot et finalement noyés à quelque milles des premières plages d’Europe.

    On aimerait aussi, pendant qu’on y est, que la même compassion étreigne les cœurs de nos bonnes âmes téléphages, à l’annonce de la persécution des chrétiens d’Orient — Syrie, Pakistan, Egypte — ou du Nigeria…

    Mais se lamenter sur les effets sans chercher à éradiquer les causes reste une constante des démocraties occidentales : cette société de « bandarlogues », comme les décrivait Kipling, est bavarde, prompte à légiférer, mais sans mémoire ni loi transcendante.

    Bonald en son temps, déjà, parlant de la mendicité infantile dans un article*, regrettait cette agitation émotionnelle à chaque drame, suivie de mesures curatives qui ne résorbaient pas le mal, car elles ne s’attaquaient pas aux causes : « Le médecin » écrivait-il « qui traite un chancre vif et rongeur, ne se contente pas d’ordonner des applications extérieures ; mais il défend sévèrement tout ce qui échauffe et irrite les humeurs et cherche par un régime tempérant à adoucir et purifier la masse du sang ».

    Bernard Lugan démontre avec talent que les « boat people » qui viennent s’échouer sur nos côtes sont le fruit des guerres soi-disant libératrices perpétrées par les occidentaux contre les états souverains d’Afrique et du proche Orient. Cet interventionnisme néo-colonial au nom de l’ingérence humanitaire ne fait qu’embraser toute ces régions en déstabilisant des Etats, souverains certes, mais n’entrant pas dans la conformité démocratique libérale capitaliste à l’anglo-saxonne, ce qui est un motif d’indignation suffisant pour tout mettre à feu et à sang. Mais que fait Hollande, me direz-vous ? Attendons-nous à des déclarations choc et à des coups de menton. On suivra les propositions des ONG pour améliorer la sécurité des passagers clandestins, après-tout c’est leur rôle. Tandis que les politiques, tout en battant leur coulpe sur la poitrine du peuple (égoïste et réactionnaire), ne souhaiteront pas remettre en cause leurs positions, tant, dans le domaine de la politique étrangère, en matière d’interventionnisme moralisateur et sanglant en faveur des islamistes, que dans celui de la politique intérieure en faveur de l’immigration afin de hâter le « grand remplacement » dont parle Renaud Camus. Nous n’avons pas besoin de chercher des motifs pour combattre ce régime qui produit des « élites » qui lui ressemblent. Chaque jour nous apporte la démonstration de son incapacité et de sa nuisance, et nous persuade un peu plus qu’il faut en finir et vite.

    Mais nous avons pu observer dans l’ambiance joyeuse de nos locaux vendredi dernier avec nos jeunes militants passionnés et lucides, que le « printemps des libertés » fait se lever une brise agréable et légère qui pourrait bien devenir une tempête. Il durera et grandira au delà des saisons naturelles et demain, soyons en sûr, les lys seront plus beaux et plus nombreux pour tapisser la route de notre prince jusqu’à Reims.

    Olivier Perceval, secrétaire général de l’Action française

    *Louis de Bonald, Quelques considérations sur les enfants trouvés et la mendicité

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Lampedusa-Pleurs-et-grincement-de

  • Retour des veilleurs ce soir suite aux incidents hier à Paris

     

    Jean-Marie Guénois relate les incidents qui se sont déroulés hier soir à Paris :

     

    "A Paris, trois incidents ont, une nouvelle fois, opposé dans la nuit de lundi à mardi les forces de l'ordre au groupe des Veilleurs. Réuni dans un premier temps sur l'Esplanade des Invalides pour méditer sur le thème «loi et conscience», le groupe des Veilleurs s'est ensuite transporté, vers 23h30, Place du Palais-Royal, devant le Conseil d'État, non loin du Conseil Constitutionnel, pour continuer sa réflexion. [...]

     

    Lundi soir, donc, une fois parvenus par petits groupes et rassemblés sur la Place du Palais-Royal, les 300 jeunes présents se sont vu «encercler» par les forces de l'ordre qui ont alors condamné l'accès et la sortie de cette place. L'organisation des Veilleurs dénonce ici un premier problème: «Le cordon des gendarmes mobiles qui entourait le groupe lui a interdit, en toute illégalité, de quitter la place, sans aucune raison», ni «sommation», ni «ordre de dispersion».

    Second incident signalé par les Veilleurs et confirmé par de nombreux témoins et vidéos, un jeune qui a souhaité rejoindre le groupe encerclé s'est trouvé, selon l'organisation, «violemment interpellé et conduit dans un commissariat de police», puis finalement relâché car «aucune infraction n'a pu lui être imputée». Les forces de l'ordre ayant même refusé, au moment de l'interpellation, qu'un avocat, directement témoin de la scène, puisse assister ce jeune.

    Me d'Everlange, l'un des avocats du «Collectif des avocats veilleurs» (une association d'une quinzaine d'avocats qui accompagnent cette initiative), raconte: «Aucune infraction n'a été commise: il y a eu volonté déterminée des forces de l'ordre de créer un incident. Ce jeune a été brutalement arrêté avec clés de bras, puis menotté et transporté. On a refusé que je puisse lui prêter assistance d'aucune manière». L'organisation signale également, en marge de cette soirée agitée, une «intimidation» d'ordre physique, de membres de forces de l'ordre, contre trois jeunes filles. «Mais, mademoiselle, c'est juste amical» aurait dit l'un des agents en cause à l'une des trois. Toujours choquée, elle préfère ne pas donner son identité.

    Troisième incident: autorisé finalement au bout de deux heures à quitter cette place mais au compte-gouttes, un groupe d'une trentaine de jeunes a voulu se rendre au commissariat de police du 8e arrondissement pour porter plainte pour atteinte à «la liberté d'expression» et «à la liberté de circuler» mais l'accès au commissariat leur a été refusé. Tout comme leur a été niée la possibilité de porter plainte. Un commissaire les aurait même invités à revenir un autre jour pour «porter plainte contre lui pour refus d'accéder à leur demande de plainte».

    «C'est là, assure Me D'Everlange, que les autorités changent de braquet: comme il n'y a pas de trouble à l'ordre public, la procédure des sommations n'a pas lieu d'être et les autorités se mettent donc à présent en dehors de la légalité en passant à un nouveau stade de répression contre les libertés individuelles. Notamment celle de s'exprimer, celle de se déplacer et celle de pouvoir déposer plainte». Charles Wattebled, l'un des porte-paroles des Veilleurs, conclut: «Nous ne pouvons pas accepter, ni nous habituer, au fait que la liberté d'expression et de circulation soit ainsi muselée.» [...]"

     

    En vertu de l'article 15.3 du code de procédure pénale, les forces de l'ordre sont tenues de prendre le dépôt de plainte.

     

    Voir aussi le reportage de Nouvel Arbitre.

    Michel Janva

  • On ne sait pas lire ni compter mais on connaît la laïcité

    L'OCDE publie une enquête menée depuis 2006 dans 24 pays et portant sur 166 000 adultes âgés de 16 à 65 ans. 7000 Français ont répondu à l'enquête. Le constat est mauvais pour les Français, qui se retrouvent tout en bas du classement dans les trois domaines étudiés: littératie, c'est à dire la capacité de comprendre et de réagir de façon appropriée aux textes écrits, la numératie ou l'utilisation des concepts numériques et mathématiques et la résolution des problèmes dans des environnements technologiques. L'OCDE n'a pas évalué le niveau de connaissance de laïcisme. C'est de la discrimination.

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2013/10/on-ne-sait-pas-lire-ni-compter-mais-on-conna%C3%AEt-la-la%C3%AFcit%C3%A9.html