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culture et histoire - Page 1147

  • Salan (Jean-Paul Angelelli et Bernard Zeller)

    Jean-Paul Angelelli est né à Alger en 1934. Historien et journaliste, il est aussi vice-président de l’association des amis de Raoul Salan.

    Bernard Zeller, fils du général André Zeller, a fait carrière dans les industries spatiale et de défense. Il a présidé l’association des amis de Raoul Salan de 2004 à 2015.

    Salan-qui-suis-je.jpgCe livre interroge. Qui était Salan ? Rarement une personnalité a suscité autant de questions et de jugements abrupts et contradictoires. Sa réserve naturelle, son passage dans les services de renseignement, son manque d’aisance en public, ont pu y contribuer.

    Pour décrire qui était le général Salan, les deux co-auteurs de ce livre prennent soin d’éviter l’écueil qui consisterait à le réduire à son rôle de chef de l’OAS et à occulter le reste de sa vie.

    Or son existence s’écrit en parallèle de l’apogée, du déclin et de la chute de l’Empire français. Raoul Salan (1899-1984) est un homme qui a vécu, sur le front, la fin de la guerre de 1914-18 et, en prison, la fin de la « plus grande France « . Qui s’est battu pour son pays le long de l’Euphrate, qui a administré une province perdue du Haut-Laos, qui a vécu la défaite de 1940 et qui a participé à la victoire de 1945. Qui a assumé les plus lourdes responsabilités en Indochine et en Algérie avant de se dresser contre le gouvernement du pays qu’il avait servi plus de quarante ans au risque de sa vie.

    Suivre le destin de Raoul Salan, c’est aussi vivre l’Histoire de France au vingtième siècle. 

    On conseillera cet excellent ouvrage à ceux qui n’ont pas connu ces événements et qui voudraient se faire une opinion honnête sur cet officier qui ne peut laisser indifférent. 

    Salan, Jean-Paul Angelelli et Bernard Zeller, éditions Pardès, collection Qui suis-je ?, 128 pages, 12 euros

    A commander en ligne ici

    http://www.medias-presse.info/salan-jean-paul-angelelli-et-bernard-zeller/56902

  • Et la politique ?

    Les seules idées politiques que nous tenions pour consistantes se trouvent dans Catholica, la Revue universelle et surtout l’Action française dont la rédaction, notablement rajeunie, se montre combative, grâce à Aristide Leucate et François Marcilhac, lesquels s’expriment aussi sur le site Boulevard Voltaire de Robert Ménard, examinant toute chose dans la perspective du bien commun français dont la monarchie, si elle renaissait, serait le plus solide garant.

    Les livres et internet ont permis aux opinions divergentes de percer. Ensuite, certaines émissions de radio et de télévision destinées au grand public ont dû les relayer, car les médiatiques dominants ont compris qu’ils se couperaient d’une partie de leur public s’ils continuaient à dédaigner ou à passer sous silence quelques méchants sires. Pour de simples raisons de rentabilité, il n’était plus possible de bavarder entre bien-pensants.

    Bien que l’ambiance médiatique libérale-libertaire règne encore, ses serviteurs prennent peur, leur position est menacée. Il faut s’attendre à un durcissement de la caste en place, à l’élaboration de lois réprimant plus sévèrement le racisme supposé, le sexisme, l’homophobie, voire le spécisme, et limitant une liberté d’expression désormais infestée de « dérapages » incorrects.

    Nous avons parlé de « dissidents », mais il n’y a pas de commune mesure entre les résistants au communisme ou au nazisme et les rebelles d’aujourd’hui. Un Eric Zemmour court infiniment moins de risques que Soljénitsyne en son temps. Le traitement plutôt doux réservé aux élèves turbulents va-t-il durer ? Nul ne sait… [....]

    La suite sur la Ligue Vaudoise

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Et-la-politique

  • Les idées à l'endroit - Pierre Manent :"Vers un nouveau contrat social avec les musulmans ?"

  • Boualem Sansal : « L'ordre islamique tente progressivement de s'installer en France »

    Ce qui nous intéresse ici ce n'est pas le personnalité controversée et ambiguë de Boualem Sansal. Mais son analyse en tant que telle. Après les meurtres de policiers à Magnanville par un islamiste, il compare ici [Figarovox 17.06] la situation actuelle de la France à celle de l'Algérie au début de la guerre civile. Les perspectives qu'il trace, en effet, glacent le sang.  LFAR

    Depuis un an, sur fond de tensions culturelles, la France vit au rythme des attentats. Dernier en date, l'assassinat à coups de couteau, revendiqué par l'État islamique, d'un policier et de sa compagne dans leur maison. Que vous inspire ce nouvel acte de terreur ?

    Ca me glace le sang. Voici venu le temps du couteau et de l'égorgement. Il est à craindre que cette méthode fasse florès, car un hadith célèbre prête au prophète Mahomet cette terrible sentence adressée aux mécréants: «Je suis venu à vous avec l'égorgement». On a vu combien Daech a pris ce hadith à la lettre et combien de milliers de personnes ont été égorgées comme des moutons, avec tous les raffinements que des esprits malades peuvent inventer pour exalter leur soif de cruauté. C'est le deuxième cas en France: en juin 2015, en Isère, un islamiste avait égorgé et décapité son patron puis accroché sa tête au grillage d'une usine. La méthode va certainement inspirer beaucoup de jeunes islamistes. Au couteau, eux ajouteront la caméra qui démultiplient l'horreur. Ils filmeront leur crime et balanceront le film sur les réseaux sociaux. Le terrorisme islamiste en Europe n'en est qu'à ses débuts, nous verrons avec le temps combien il sait être inventif: l'égorgement, le viol, l'empalement, l'éventrement seront au menu, comme ils le sont au Daech et comme ils l'ont été en Algérie à grande échelle, pendant la guerre civile. Au Daech comme en Algérie, les terroristes sont très fortement endoctrinés et encadrés: ce sont des soldats de la terreur, ils exécutent des ordres. En Europe, une telle organisation n'est pas possible, pas encore. C'est pourquoi les commanditaires et les stratèges du terrorisme islamiste mondialisé poussent à l'ubérisation du terrorisme, les instructions sont dans la toile à la disposition de qui veut devenir djihadiste et martyr.

    Peut-on vraiment comparer la France et l'Algérie?

    L'islamisme sait s'adapter, il se fiche de la culture du pays, il veut la détruire et imposer la sienne, et comme il a trouvé des recrues en Algérie il trouvera des recrues en France. Aujourd'hui, il les sollicite, les prie, demain il les forcera à assumer leurs devoirs de soldats du califat, et le premier de ces devoirs est de libérer l'islam de la tutelle de l'Etat mécréant qu'est la France. En Algérie, les maquis islamistes étaient pleins de jeunes qui ont été forcés de faire allégeance à l'émir de leur village, de leur quartier: c'était rejoindre le maquis ou se faire égorger ainsi que toute sa famille. S'il s'évade c'est la famille, voire tout le village, qui paie.

    Derrière le terrorisme, existe-t-il un problème plus large d'islamisation de la France ?

    C'est le but même de l'islam conquérant, gagner la planète, convertir toute l'humanité. Le terrorisme n'est qu'une méthode pour conquérir des territoires, soumettre leurs populations et les convertir par force, comme il l'a fait au Daech avec les communautés chrétiennes. C'est la méthode des islamistes radicaux, les djihadistes. Les islamistes modérés et les musulmans pacifiques récusent cette méthode, ils préfèrent la voie douce, la da'wa, l'invitation à écouter le message d'Allah, ou la prédication publique. Entre les deux méthodes, la conquête militaire et la da'wa, il y a tout ce que l'intelligence humaine a pu inventer pour convertir et enrôler. La France est un terrain très favorable à l'islamisation par la voie douce et par le moyen de la violence: elle est inquiète, divisée, épuisée, dégoutée. Les retours à la pratique religieuse se multiplient chez les musulmans et les conversions explosent.

    Une serveuse musulmane a été giflée à Nice parce qu'elle servait de l'alcool durant le ramadan…

    L'ordre islamique tente de s'installer en France, c'est un fait patent. En maints endroits, il est déjà installé. Dans un pays musulman, cette serveuse aurait été arrêtée et jetée en prison par la police. Durant le ramadan, la folie s'empare du monde musulman et fait commettre d'horribles choses. La faim et la soif ne sont pas seuls responsables, il y a que ce mois est sacré (c'est pendant le ramadan que Mahomet a reçu le coran, apporté à lui par l'archange Gabriel), les gens sont pris dans la ferveur et la bigoterie. Durant ce mois, certains imams sont littéralement enragés.

    Comment les islamistes s'y prennent-ils pour accroître leur influence ?

    La force des islamistes et des prédicateurs est la patience. Ils inscrivent leur action dans la durée. Une autre qualité est l'inventivité et leur capacité maîtriser les instruments à leur portée: les chaines satellitaires, Internet, les réseaux sociaux, les outils marketing, les techniques de communication, la finance islamique, le cinéma, la littérature, tout est mobilisé pour atteindre la plus grande efficacité. Dans les pays du sud, les islamistes n'ont que les moyens traditionnels pour avance, ils convoquent les vieilles recettes de charlatanisme, la sorcellerie, la magie, le maraboutisme, ils investissent les mosquées, les souks, les stades, les fêtes religieuses, les hôpitaux. L'action sociale n'a pas de secrets pour eux. Dans tous les cas, ils n'ont aucun souci d'argent, les donateurs généreux et intéressés ne manquent pas.

    Bombarder Daech peut-il régler la question ?

    Elle n'est une solution que si elle est accompagnée d'une intervention militaire au sol menée par les pays arabes. Pour compléter, il faut ensuite installer à demeure une mission onusienne pour reconstruire la région, disposant d'une force armée capable d'empêcher les représailles.  

    Boualem Sansal est un écrivain algérien censuré dans son pays d'origine à cause de sa position très critique envers le pouvoir en place. Son dernier livre 2084, la fin du monde est paru en 2015 au éditions Gallimard. 

    Alexandre Devecchio

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/

  • À la rencontre d'Érasme

    Aimé Richardt brosse le portrait d'un prêtre de la Renaissance affligé par la médiocrité du clergé, un pacifiste invétéré prêchant la paix et la tolérance dans un monde où régnait la guerre.

    Après avoir dressé de Luther et de Calvin des portraits attentifs et pénétrants, notre ami Aimé Richardt est allé à la rencontre d'Érasme 1, autre grande figure, apparemment plus paisible, de ce que l'on a appelé la Renaissance. Né à Rotterdam en 1469, orphelin de bonne heure, ordonné prêtre à Utrecht en 1492, Érasme connut à travers l'Europe une existence quelque peu errante. D'abord Paris où la Sorbonne lui laissa le dégoût de la philosophie scolastique, puis l'Angleterre où il découvrit chez les humanistes plus de culture et de liberté d'esprit, puis de nouveau entre Paris et Orléans où il publia Les Adages (1500), pour faire goûter à tous la sagesse pratique des Anciens, ce qui lui ouvrit le chemin de la gloire littéraire.

    Humaniste et réformateur

    Ensuite, nouvelles pérégrinations à travers la Hollande et la Belgique, avant un nouveau passage en Angleterre et un voyage en Italie où Rome le déçut par le spectacle d'une papauté triomphante et d'une Église anémiée par des moeurs dissolues. Puis retour en Angleterre où son Éloge de la folie (1511) fit grand bruit - un véritable brûlot, où, pour dire leur fait aux papes guerriers, aux prêtres négligents, aux théologiens routiniers, aux moines paresseux, aux princes égoïstes et autres puissants de ce monde, il mettait en chaire la "Folie" qui pouvait tout dire, sans avoir l'air d'y toucher, comme les "fous du roi"... Sur sa lancée il osa publier à Bâle un écrit satirique contre le pape Jules II « interdit au Ciel » (1513). Ce qui ne l'empêcha pas de devenir en 1515 conseiller du jeune roi d'Espagne, le futur empereur Charles Quint, dédiant alors à celui-ci son Institution du prince chrétien.

    Aimé Richardt suit son héros dans ses voyages avec une réelle sympathie. Toutefois ses audaces lui attiraient des inimitiés, notamment quand il se mit à traduire le Nouveau Testament et à exprimer des opinions discutables sur le célibat des prêtres. Mais ce pacifiste invétéré qui prêchait la paix et la tolérance dans un monde où régnait la guerre, savait envelopper d'humour et d'ironie ses affirmations et ses critiques les plus sévères, ce qui était de moins en moins le cas de Luther lancé dès 1517 dans la querelle des Indulgences. En 1522, c'est à Érasme que le pape Adrien VI demanda de condamner les hérésies nouvelles.

    Écrivant encore bien d'autres livres, il dut quitter Bâle pour Fribourg. Dans les débats du temps (le libre arbitre, la grâce, la prédestination), il chercha toujours à prendre de la hauteur - de nombreux passages cités par Aimé Richard l'attestent. L'échec de la confession d'Augsbourg (1530), qui marqua à jamais la division du monde chrétien, fut pour lui une douleur atroce. Il ne se sentait plus compris que par Rabelais ! En 1536, juste après s'être réjoui de l'élection du pape Paul III, il célébra la messe de Pâques « le corps tordu par la souffrance », puis s'alita jusqu'au 12 juillet où il rendit son âme à Dieu.

    Opinions aventureuses

    Aimé Richardt ne range évidemment pas Érasme parmi les Pères de l'Église. Certaines de ses opinions étaient aventureuses sur la notion même du sacerdoce. Dans ce grand courant d'affranchissement par rapport à la tradition qui marqua la Renaissance, tout discours était périlleux. Et comme, au même moment, l'Église, en se sclérosant et en donnant des fâcheux exemples d'abus, n'était guère en état de jouer son rôle, qu'admirait tant Maurras, « d'arche de salut des sociétés », les esprits les meilleurs étaient livrés à eux-mêmes et ne mesuraient pas toujours la portée de leurs propos. Jacques Ploncard d'Assac, dans L'Église occupée, cite un moine de Cologne : « Érasme a pondu les oeufs, Luther va les faire éclore. » C'est sans doute excessif, mais cela aide à comprendre que le concile de Trente en 1563 mît à l'index les livres d'Érasme. Si le concile avait eu lieu plus tôt, notre humaniste eût été rappelé à la prudence, lui qui fut l'ami de toujours de l'Anglais Thomas More lequel, également soucieux de réformer l'Église, fut mené au martyre par son refus de transiger avec la vérité (1535)... Des réformateurs pleinement catholiques comme le cardinal espagnol Ximenes de Cisneros, futur grand inquisiteur de Castille, comptent parmi ceux qui refusèrent longtemps de censurer les livres d'Érasme.

    Prince de la paix

    Ce grand sage européen fut essentiellement un homme de paix, plus qu'un doctrinaire. Mgr Huot-Pleuroux, dans sa préface, ne voit pas pour autant en lui un précurseur de l'oecuménisme d'aujourd'hui. Rappelant que François Ier était prêt à offrir à Érasme une chaire au Collège de France, le prince Jean de France, duc de Vendôme, rapproche le « prince de la paix » du roi Henri IV, aimant « conquérir les coeurs et gagner la paix ». Louons Aimé Richardt d'avoir mis en relief dans ce livre élégamment présenté, un homme qui, dans ces temps où les guerres de religion allaient commencer, sut voir avec perspicacité ce qui rapprochait ses semblables plus que ce qui les divisait. Aujourd'hui comme hier, ce genre d'homme ne court pas les rues...

    Michel Fromentoux L’ACTION FRANÇAISE 2000 4 au 17 novembre 2010

    1 Aimé Richardt : Érasme, une intelligence au service de la paix ; éd. Lethielleux-François Xavier de Guibert, 232 pages, 18 euros.

  • Flash Actu du 19 juin 2016 !

    Dans ce numéro, Hervé Van Laethem vous parle de la conférence donnée à Bruxelles sur l’Aube Dorée ainsi que la situation explosive sur notre territoire avec des réseaux djihadistes toujours bien présents.

    https://www.nation.be/2016/06/20/flash-actu-du-19-juin-2016/

  • Les trois France

    D’abord, il y a la France Officielle, celle qui se cache derrière les mots Etat ou Gouvernement. Cette vieille femme toute fripée qui se fait appeler Marianne, comme la plus célèbre des prostituées se faisait appeler Madame Claude. Plus elle vieillit, et plus elle régresse vers l’état d’enfance, son incontinence actuelle la renvoie à ses premières couches et elle en est à légiférer sur la légitimité de la fessée.

    Avec son bonnet phrygien délavé et son rouge à lèvre qui lui tache l’émail de son dentier, elle aguiche encore, la bougresse ! En déambulateur, certes, et avec un pacemaker qatarie caché dans le corset, mais elle aguiche encore ! Et les jeunes rebelles -  autrement appelés Jeunes pop’ - en mal d’une première expérience avec une femme d’expérience, n’hésitent pas à l’aborder sur son trottoir d’un  « c’est combien ? » qui deviendra la devise de leur génération, comme de celle d’avant et encore celle d’avant.

    « Combien de sièges à l’Assemblée ? Combien de silences pour un maroquin ? Combien de lignes dans le Figaro ? Combien de dollars au Panama ? » Combien, combien…

    Ensuite, il y a la France Temporelle, cette femme qui n’a pas cinquante ans mais qui raisonne déjà comme une vieille bique. Elle se met à râler si vous lui parler à l’heure de Plus belle la vie, et n’essayez pas d’évoquer avec elle la notion de bien commun lorsqu’elle milite pour ses droits à jouir sans entraves pendant ses jours de RTT ! Selon qu’elle mange le poulet bio, hallal ou aux hormones, elle se prénomme Hélène, Fatima ou Jennifer. Lorsque, au hasard d’un magazine d’histoire feuilleté dans la salle d’attente de son psychiatre, elle se souvient qu’elle est (elle aussi) la France, cela l’ennuie et la rend malade, elle vomit alors la madeleine de Proust sur la table basse en verre et reprend la lecture du dernier Closer.

    Et puis, il y a la France Eternelle. Cette femme silencieuse qui connait bien les infidélités de ses enfants ingrats. Cette Mère qui pourrait baisser les bras face au péché de ses enfants, mais qui sait rester fidèle à sa vocation, et qui a gardé quelque chose de son aïeule qui courbait l’échine dans l’Angelus de Millet. Elle courbe la tête vers ce sol si fertile qui a fait sa prospérité, vers cette terre irriguée du sang de ses enfants, ses héros et ses saints qui lui ont donné la gloire à travers les siècles, et qu’elle honore de ses prières à Notre-Dame, les mains jointes, suppliant la Sainte Patronne d’intercéder maintenant et à l’heure de notre mort.

    Elle reste fidèle, non pas comme une femme battue et trompée qui ne quitte pas son mari violent par peur de l’inconnu, mais en vierge consacrée qui garde les yeux fixés sur le crucifix sous les coups de crosse du soudard violeur de nonne.

    Le 19 mars dernier, la France Officielle rendait hommage, dans un genre de fête nationale, à un pays étranger qui obtint son indépendance dans un acte de guerre contre elle. Le drapeau français flottait sur les bus et les mairies pour honorer… l’Algérie.

    Le même week-end, la France Eternelle accueillait en grande pompe l’anneau de sainte Jeanne d’Arc  qui revient en France après cinq siècles de séquestre outre-manche. Devant BFM TV, la France Temporelle se demandait  pourquoi nous n’avions pavoisé également les bus et les mairies du fanion algérien, pour rendre hommage aux martyrs de cette horrible guerre colonialiste, et pourquoi des péquenots s’extasiaient devant la bague de la folasse qui entendit des voix !

    Quelle drôle de trinité ! Mais, s’il est vrai que chaque pétale du trèfle est différent des deux autres, le trèfle à trois feuilles n’en n’est pas moins qu’une seule et même fleur sur laquelle, uniformément, brille le soleil ou tombe la pluie. Il n’y a bien que les démagogues et les idéologues pour voir trois fleurs différentes, pour vouloir diviser et cultiver cette plante dans trois jardins séparés.

    Et même si la France Officielle, de ses racines comme de son passé, fait table rase, même si la France Temporelle change de couleurs aux rythmes des modes plus que des saisons, la France Eternelle, qu’à Versailles, La Motte-Picquet ou au Puy du Fou, on pense incarner, n’a pas plus de droit de cuissage sur la France que les deux autres. Au contraire, si c’est en elle que s’incarne l’espoir des beaux jours revenus et des ronces devenues Lys, alors elle supporte tous les devoirs.

    « À qui l’on a beaucoup donné, on demandera beaucoup ; à qui l’on a beaucoup confié, on réclamera davantage ».

    Nicolas Schittulli

    http://www.vexilla-galliae.fr/points-de-vue/editoriaux/1953-les-trois-france