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écologie et environnement - Page 197

  • Regard écologique sur la dette souveraine (2/2)

     

    Financiers, Agences de notation et Marché : levez-vous !

    De tout temps le métier du financier a été de trouver des ressources monétaires pour les affecter à des activités lucratives dont il tirerait un revenu partagé avec celui ayant fourni la ressource. Il en est ainsi de l'assurance-vie dédiée à financer nos retraites et dont le support principal est l'emprunt obligataire. Elle permet de faire vivre les assureurs – mais pas seulement ! – c'est un fait. Mais cela couvre aussi les besoins des Etats qui empruntent. La promesse faite aux épargnants est de disposer de cet argent plus tard. Se pose alors pour les collecteurs non pas seulement la question du revenu issu de ces placements, mais tout simplement celui de leur valeur actualisée sur des durées longues. Si l'emprunteur défaille, les engagements peuvent ne pas être tenus. Le collecteur défaille alors. L’épargnant pleure.

    Si les financiers durent inventer des techniques de plus en plus acrobatiques, c'est que la société leur demandait de le faire pour financer ses ambitions par la dette. Rappelons que tout ceci a commencé avec la crise des subprimes aux Etats-Unis. Les emprunteurs étaient des ménages à faible revenu, ayant déjà connu des défauts de paiement par le passé. Tout banquier sensé se serait normalement défié de cette population. Mais la pression politique fut forte. La réaction des banquiers de mutualiser le risque fut une attitude saine. Mais, en 2008, boum… Et l’on connaît la suite.

    Pour calmer l’opinion, il a fallu rapidement trouver un coupable très symptomatique. Bernard Madoff a fait l’affaire et il est aujourd'hui en prison pour le reste de sa vie. Il avait réalisé une escroquerie de type « chaîne de Ponzi », d'un montant de 65 milliards de dollars américains. Qu'est-ce qu'une chaîne Ponzi ? C'est un montage financier (très) simple par lequel les promesses faites aux uns sont honorées par les versements des suivants… qui ont reçu la même promesse, et ainsi de suite ; c’est un peu comme les régimes d'assurance retraite par répartition qui fonctionnent en payant les rentes des uns par les versements des suivants. Dans l'un et l'autre cas, il n'y a pas d'actifs immobilisés (ou pas beaucoup) en représentation des engagements. Cela fonctionne tant que la promesse attire de nouveaux adeptes, volontaires ou forcés. Tant que ça marche, tout le monde est content. Encore faut-il avoir des garanties sur la solidité des protagonistes.

    Depuis toujours, les prêteurs ont voulu avoir des renseignements sur ceux à qui ils prêtaient. La Banque de France le fait depuis des lustres. L'interdit bancaire est un signal fort pour alerter sur la solvabilité d'un emprunteur. Les agences de notation Moody's, Standard and Poor's et Fitch se font payer pour donner un avis sur la capacité des Etats à payer leurs dettes et voilà qu'elles se retrouvent responsables de la crise financière et accusées de ne pas avoir su anticiper la crise des subprimes ou la situation de la Grèce. Crime de lèse-majesté, elles osent même envisager que la Ve République française et les Etats-Unis seraient potentiellement insolvables. Peut-on accuser le thermomètre d'être responsable de la maladie ? Ces agences sont pourtant sous contrôle de la Securities and Exchange Commission (SEC), l'organisme fédéral américain de réglementation et de contrôle des marchés financiers : le gendarme de la Bourse américain.

    On accuse aussi le Marché. On parle de dictature du marché. Or, un marché est un lieu d'échanges dont la dynamique échappe à ses constituants. Si le marché ne veut plus financer la dette, c'est que chaque opérateur craint de ne jamais être remboursé. C'est tout. Il n'y a pas de volonté de nuire. L’immense majorité des actifs est détenue par des banques ou des sociétés d’assurances. Or, ce sont nos sous qu’elles gèrent. Imagine-t-on un maraîcher, par exemple, proposant sa production sur un marché comme il en existe des milliers en France et acceptant que les clients repartent avec leur achat sans payer, sans même avoir donné la moindre certitude de payer dans le futur ?

    Financiers et agences de notation ne sont donc pour rien dans la crise actuelle, le marché encore moins. Leurs désordres et réactions ne sont que la conséquence de choix politiques et sociaux que l'on n'interroge pas. La réponse doit donc être politique. Augmenter les impôts ne servirait à rien. Cela retardera sans doute un peu les échéances mais ne résorbera pas les causes structurelles des cycles vicieux de l'endettement souverain. La situation des pays concernés est d'ailleurs fort contrastée : alors que les Etats-Unis disposent de réserves fiscales importantes, n'attendant qu'une décision politique pour les utiliser, l'essentiel de leur budget étant consacré à l'armée, la France a sans doute atteint le taquet avec plus de 50% de prélèvements obligatoires.

    On n'évoquera pas la situation de la Grèce. En 2003, dans un entretien privé, un journaliste grec avait exposé les circonstances et les conséquences de l'entrée de son pays dans l'euro. Personne n'était dupe, mais la pression sociale fut forte. Pas de chance : les Grecs étaient nombreux en Allemagne. Comment expliquer à un jardinier grec qui gagnait 200 euros par mois que son homologue allemand en avait, lui, plus de 2.000 ?

    Cessons donc de stigmatiser les banques, les agences de notation, le marché et peut-être d’autres demain. Sans doute y a-t-il quelques aménagements à faire et quelques excès à supprimer, mais l'immense majorité de ces protagonistes a tenté de répondre aux demandes sociales avec ses pratiques, bonnes ou contestables, en espérant se faire un petit billet au passage. Ce qu'il faut donc interroger, c'est la demande sociale.

    La génération dorée, la civilisation des loisirs et le mythe du développement

    Pour le moment, tout est organisé par la génération dorée. Elle aura dominé nos sociétés de 1945-1960 à 2020-2035. En France, elle est associée au baby-boom, à Mai-68, à la génération Mitterrand, à la société libérale-libertaire d'aujourd'hui et au papy-boom qui commencera bientôt. Cette génération dorée qui s'est épanouie dans un âge d'or de notre civilisation européenne a imaginé toutes les utopies et tenté d'en réaliser pas mal. C’est elle qui aura écrit l’histoire de notre temps. Or, maintenant, le réel rappelle, encore modérément, qu'il est incontournable. Pourtant, tout va encore très bien. Les magasins sont pleins. Mais les crises ne sont jamais progressives : il y a des signes prémonitoires, plus ou moins bien interprétés, jusqu'à ce qu’elles s'imposent brutalement. En URSS, les magasins furent vides du jour au lendemain : pas progressivement.

    L’égocentrisme de la génération dorée sera certainement la caractéristique la plus significative que l’on retiendra d’elle. Aucune génération avant, et sans doute après elle, ne l’aura poussé à un tel paroxysme. Accrochés à leurs rentes comme des moules vissées sur leur rocher, même leurs héritiers commencent à trouver qu'ils occupent beaucoup de place. Ainsi, Arnaud Montebourg, du Parti socialiste, pourtant proche de 50 ans à l'heure où ces lignes ont été écrites, fut proprement dénoncé d'avoir osé demander de fixer à 67 ans l'âge limite des candidats PS aux prochaines élections législatives. Jack Lang, 72 ans, ancien ministre sous l’ère Mitterrand, s'insurgea contre cette demande vitupérant que la vraie jeunesse est dans les têtes.

    Cette génération a déjà reçu beaucoup de coups. Mais elle s'en moque car c'est elle qui impose sa partition. Jean Chakir, en 1973, dans Drôle de siècle, avait pointé les manifestations et les conséquences d’une de ses inventions : la civilisation des loisirs. Dans cette bande dessinée très drôle, on y voit des hippies qualifiés de précurseurs, des Africains vendus dans un supermarché, des machines énormes produisant de petits paquets, etc. Le cœur de la population ne travaille plus. Elle s'occupe à ses loisirs. Ce monde vu avec humour n'est pas tout à fait le nôtre, mais une société générant de plus en plus de personnes et de catégories sociales stériles d'un point de vue écosystémique est une réalité bien concrète. Parmi les mythes qui alimentent son inconscient collectif, cette civilisation des loisirs est sans doute celui ayant les conséquences les plus fortes aujourd'hui.

    L'idée est simple : vivre, ou plutôt jouir, sans entraves et sans travailler. Le travail ne doit pas être aliénant mais enrichissant. Machines et immigrés sont là pour assumer les tâches fastidieuses. Bien sûr, d'innombrables personnes ne sont guère concernées par cette utopie. Levées à 6 heures chaque matin, elles restent entre trois et quatre heures dans les transports, puis environ huit à dix heures sur leur lieu de travail pour terminer la journée épuisées. Le métro-boulot-dodo dénoncé dans les années 1970 est encore le quotidien d'une majorité d'Européens en France. Mais à 7 heures, dans le métro parisien, les visages pâles sont rares. Cette idéologie anime encore la génération dorée, celle des hippies précurseurs de Charik qui ont entre 55 et 65 ans aujourd'hui.

    La crainte de manquer de ressources pour financer cette civilisation des loisirs a, depuis, engendré un autre mythe indéboulonnable : le mythe du développement ou de la croissance infinie. Les écologues ont beau ressasser que les croissances infinies n'existent qu'en mathématique, aucun politicien n'ose envisager une autre perspective. Une croissance de 0,1% en plus ou en moins fait passer de l'euphorie à la dépression. C'est à une véritable schizophrénie collective que nous sommes confrontés. La civilisation des loisirs et le mythe de la croissance infinie engendrent des pratiques dont la stérilité écosystémique est la conséquence la plus inquiétante. Depuis trente ans, celle-ci est financée par des dettes dont on décale le remboursement vers d'autres générations. Voudront-elles assumer ?

    Conclusion

    A la différence des écosystèmes naturels, les écosystèmes artificiels, c'est-à-dire ceux organisés par des êtres humains, ont des composantes stériles plus ou moins importantes. Tant que celles-ci restent contenues dans des limites supportables, l'impact sur le fonctionnement de l’écosystème reste modéré. Cependant, quand le seuil critique est atteint, l'écosystème réagit car sa fragilisation met en péril l'existence de tous.

    Transposer ce modèle aux pratiques de nos sociétés modernes permettrait d'identifier les risques et de les résorber. Mais ce travail reste à faire. Interroger au préalable le réductionnisme monétaire contemporain est un premier pas dans cette voie. Avec tout l'humour qui le caractérisait, John K. Galbraith écrivait dans L'Argent (1975) : « On discutera longtemps de savoir si l'amour de l'argent est la racine de tout le mal. Adam Smith (…) parvenait quant à lui en 1776 à la conclusion que, de toutes les activités auxquelles l'homme s'était jusqu'alors essayé – guerre, politique, religion, jeux violents, sadisme (…) –, faire de l'argent restait socialement la moins dommageable. Ce qui ne saurait être mis en doute, c'est que la poursuite de l'argent ou toute association prolongée avec lui sont susceptibles d'induire des attitudes et des conduites non seulement étranges, mais parfois pleinement perverses. »

    Les pistes proposées dans ce court article tentent de fonder une nouvelle approche subsumant le réductionnisme monétaire. L'Ecologie en est la matrice. Elles appellent de nombreux développements et commentaires.

    Frédéric Malaval  15/12/2011 Polemia

  • Regard écologique sur la dette souveraine (1/2)

    Loin d'être financière, la crise de la dette souveraine a des causes écosystémiques. C’est un symptôme. Son origine est que de plus en plus de gens s'accaparent des rentes capitalistiques, salariales ou sociales sans contrepartie écosystémique. Par analogie avec la terminologie des économistes dits classiques, leurs contributions sont stériles. En France, les prélèvements obligatoires étant à des niveaux très élevés, ce modèle ne peut fonctionner qu'en recourant à la dette pour financer les rentes des protagonistes aux activités stériles. Il en résulte une fuite en avant dont la dynamique est la conséquence de notre modèle social. Hier la civilisation des loisirs et le mythe de la croissance aujourd’hui en sont deux des plus importantes composantes. Une approche écologique de nos sociétés permet d'éclairer ces enjeux.

    La crise

    – Un jour de novembre 2011, près de Notre-Dame de Paris, une rue était fermée pour travaux : sept Africains étalaient consciencieusement du bitume sur la chaussée ; le seul Européen du groupe informait les passants de ne pas passer là…

    – Dans la livraison d’octobre-novembre 2011 (n° 37)  Ile-de-France Le journal du Conseil régional, un article exposait le travail d'un conservateur à l’Agence des espaces verts, émerveillé par un agrion de Mercure, spécimen rare de libellule… 

    Depuis l'automne 2008, chaque jour apporte son lot de désolations sur la crise que nous connaîtrions. Avant de développer ce thème, notons que celle-ci est très supportable : l'immense majorité perçoit des revenus et consomme ; les magasins sont pleins. Rien à voir avec une crise comme celle associée à la Perestroïka en URSS dont la manifestation la plus brutale fut que, du jour au lendemain, il n'y eut plus rien à acheter. La population survécut grâce à l'autoproduction, au troc et à la solidarité. A l’Ouest, nous disposons encore de marges de manœuvre importantes.

    Aujourd'hui, cette crise est assimilée à la crise de la dette souveraine, c’est-à-dire celle portée par la puissance publique. Celle-ci réunit toutes les composantes (Etat, régimes sociaux, collectivités locales, etc.) dont les revenus ne sont pas issus de la décision individuelle de chacun, mais de décisions collectives s'imposant à tous, par la force éventuellement. Notons aussi que la crise de la dette n'a pas pour objet de la rembourser, mais simplement de continuer à emprunter. Or, plus personne ne veut faire crédit.

    Deux niveaux d'analyse sont à distinguer pour éclairer ce que nous vivons aujourd'hui. Le premier relève de l'Economie politique ; le second de l'Ecologie.

    L’économie politique

    Pour les économistes, cette crise est purement financière. A son commencement, en automne 2008, le président de la Banque centrale européenne, interrogé sur son origine, reconnaissait, sûr de lui, que le monde que lui et ses semblables cherchaient à édifier souffrait encore de quelques imperfections. Cette crise allait contribuer à les révéler et à les résoudre. A l'opposé, sur Internet, fleurit, depuis, une pléthore d'analyses. Beaucoup voient dans cette crise la main de la Banque cherchant à installer une tyrannie pour réaliser un destin biblique. Entre les deux, des économistes interviennent quotidiennement pour fournir des analyses et des solutions. Emettre des obligations européennes pour racheter les créances douteuses en est une. D'autres, enfin, avouent, penauds, qu'ils ne comprennent pas ce qui se passe. Qui a tort, qui a raison ? Le débat dans cet espace est suffisamment riche pour ne pas nécessiter une contribution supplémentaire.

    Aussi, le cœur de cet article repose sur une approche écologique de nos sociétés contemporaines.

    L'écologie : la science des écosystèmes

    Pourquoi l'écologie interviendrait-elle dans le champ de l'économie politique ? Plusieurs raisons motivent cette démarche.

    Parmi elles, le constat que l’écologie est la science des écosystèmes. Alors que l'économie s'intéresse à la gestion de la maison (eco nomos), l'écologie construit des discours sur la maison (eco logos). Initialement, l'écologie s'est intéressée à la nature, mais très vite elle a étendu son espace d'intervention aux écosystèmes artificiels, c’est-à-dire ceux créés par des humains. Paul Duvigneaud (1913-1991) fut un des premiers à le faire en étudiant des écosystèmes artificiels comme la région bruxelloise ou une ferme ardennaise.

    C'est en 1935 que le Britannique Arthur Tansley définit l'écosystème comme étant l'ensemble des populations existant dans un même milieu et présentant entre elles des interactions multiples. Puis, les frères Odum, écologues américains, publient en 1953 Fundamentals of Ecology. Leur apport repose sur une analyse de la circulation de l'énergie et de la matière dont la conclusion est que les écosystèmes les plus stables sont ceux qui utilisent le mieux les flux d'énergie. Une multitude de travaux aboutissent à une conception de l'écosystème envisagé comme l'espace où chacun de ses constituants optimise ses chances de survie à court terme et à long terme, soit comme individu, soit comme population. Cette optimisation est à l’origine et la conséquence de l’efficience énergétique de l'écosystème. Les transferts d'énergie au sein des écosystèmes naturels se font par la prédation.

    La conception écosystémique du vivant établit que chaque élément de la faune ou de la flore assure des fonctions essentielles au fonctionnement de l'écosystème dont il est parti, ce dernier permettant rétroactivement à chacune de ces espèces de prospérer. Chaque composante d'un écosystème naturel apporte donc une contribution à l'ensemble. Quand un élément allogène est inadapté aux cycles et aux rapports trophiques constitutifs de l'écosystème, celui-ci est rapidement éliminé. S'il est plus adapté que les composantes originelles de l'écosystème, il élimine l'espèce avec laquelle il est en concurrence écologique. Le fameux équilibre écologique n'est par conséquent qu'une illusion due à son observation sur des échelles de temps humaines, donc très courtes. Tout change en permanence. Les formes et comportements les plus adaptés – individu, population, écosystème – triomphent des contraintes qu’ils rencontrent. Les contraintes les plus décisives sont issues de la géosphère, ensuite de la biosphère, puis de l’artisphère : l’ensemble des écosystèmes créés par les humains.

    Les réponses adaptatives aux changements irrépressibles comme le climat sont donc le moteur de l'évolution. L'optimisation des contraintes énergétiques est la clé de ce succès adaptatif. Voici en résumé, un résumé très concis, la vision de l'écosphère engendrée par l'écologie conçue comme la science des écosystèmes : une somme d’individus, de populations, d’écosystèmes enchâssés les uns aux autres à des niveaux d'intégration différents allant du gène jusqu'aux composantes caractérisant les écosystèmes artificiels, à savoir l'artisphère, la sociosphère, la noosphère.

    Sous cet angle, le développement économique correspond au processus d'artificialisation des écosystèmes. Selon les lieux et les climats, l'exigence d'artificialisation est plus ou moins forte. Ainsi, aux latitudes septentrionales, il est indispensable d'atteindre un niveau d'artificialisation élevé pour survivre. L’hiver oblige à prévoir, à se chauffer, à stocker, etc. Les humains vivant aux latitudes équatoriales ne sont pas soumis aux mêmes contraintes. En chaque lieu du globe, les données géoclimatiques sont différentes, obligeant à des processus d'artificialisation adaptés à ces contraintes.

    Que ce soit pour les écosystèmes naturels, c’est-à-dire ceux fonctionnant sans la présence d'êtres humains, jusqu'aux écosystèmes artificiels les plus complexes, l'utilité écosystémique est la justification de la présence des populations et des individus qui les composent. Chaque élément capte dans l'écosystème les ressources dont il a besoin pour vivre et se reproduire. Ce faisant, il permet à d’autres de vivre. Cette attitude fondamentalement égoïste, mais vitale, permet à l'écosystème de fonctionner et ainsi d'optimiser les chances de survie de chacun, individus et populations.

    Cette vision étant la clé de l'approche écosystémique, sa transposition aux rapports sociaux aboutit à une conception très utilitaire de ces derniers. A l'instar des écosystèmes naturels, la justification de l'existence d'un individu ou d'une catégorie sociale au sein d'un écosystème artificiel n'est validée que par sa contribution écosystémique, que celle-ci soit actuelle et certaine ou potentielle et donc incertaine. C'est la condition pour participer au jeu du transfert des ressources disponibles.

    Dans d'autres écrits, cette approche avait été développée à partir des notions de valeur-ajoutée écosystémique (Coût du travail et exclusion/ Les 35 heures en question, Editions de l'Aube, 1999) et, plus récemment, de valeur écosystémique. Elle permet de comprendre pourquoi nous recourons à la dette pour entretenir les écosystèmes dans lesquels nous vivons. Schématiquement, de plus en plus de gens s'accaparent des rentes capitalistiques, salariales ou sociales, sans contrepartie écosystémique. Ils prélèvent des ressources pour vivre, sans participer à l'entretien de l'écosystème. Par analogie avec la terminologie des économistes dits classiques, leurs contributions écosystémiques sont stériles. Les prélèvements obligatoires sur ceux fournissant une véritable valeur-ajoutée écosystémique étant très élevés, ce modèle ne peut fonctionner qu'en recourant à la dette pour financer les rentes des protagonistes aux activités stériles. Celle-ci permet, en effet, de mobiliser des ressources sans les prélever sur les contributeurs écosystémiques. Il en résulte une fuite en avant dont la dynamique est la conséquence de notre modèle social.

    Sur la stérilité écosystémique

    Comment qualifier la stérilité écosystémique ? Traiter ce sujet est délicat, car cela revient à stigmatiser certaines catégories sociales. Or, cette dimension n'appartient pas à l'analyste quel qu'il soit, mais à la classe politique. Donner quelques pistes est cependant nécessaire pour éclairer le modèle exposé dans ces lignes, sachant que, d'un point de vue d'écologue, si les évolutions nécessaires ne sont pas faites par des voies pacifiques, elles s'imposeront par des crises majeures affectant aussi ceux qui auraient été préservés par une transition douce.

    Il y a lieu, au préalable, de préciser que la notion de stérilité issue des économistes est différente de la stérilité écosystémique. Leurs réflexions sur une métaphysique de la valeur en sont à l'origine. Parmi eux, les physiocrates français postulèrent que la valeur naît de la terre. Pour les libéraux anglais, la valeur naît du travail. Les socialistes, avec comme figure de proue Karl Marx, adhéraient à l'approche développée par les libéraux. Selon eux, l'essence de la valeur est bien le travail, mais seul le prolétariat crée de la valeur car les autres classes sociales ne travaillent pas. Avant eux, libéraux et physiocrates avaient déjà qualifié de stériles les classes sociales qui ne créent pas de valeur.

    Or, selon une conception écosystémique de nos sociétés, ces classes sociales qualifiées de stériles ne le sont pas. Un dirigeant ou un commerçant, par exemple, ont une fonction écosystémique déterminante. En URSS, la crise des années 1980 n'était pas due à l'absence de production, mais à l'absence d'échanges. Ainsi apparut la nouvelle classe sociale des oligarques, affairistes opportunistes dont le rôle déterminant, à la faveur de la transition de l'économie russe vers l'économie de marché et notamment des privatisations lors des deux mandats du président Boris Eltsine, fut de réorganiser ces échanges et d’en tirer de substantiels profits.

    Dans cet esprit, il faut aussi écarter les classifications traditionnelles. La première oppose les fonctionnaires aux salariés et entrepreneurs relevant de l'économie marchande. Dans l'une et l'autre catégories, des composantes sont indispensables à l'entretien de l'écosystème.

    Une autre opposerait les actifs et les inactifs. Là aussi, c'est compliqué. Il y a des inactifs très entreprenants mais leur action n’est pas reconnue socialement. Hier, la noblesse était qualifiée de oisive par la société bourgeoise. Pourtant, quand elle n'était pas à la guerre, c'est en son sein que sont apparues les innovations devenues des composantes majeures de notre monde moderne. Il faut aussi des gens qui pensent l'avenir. On citera comme illustration le parcours du comte de Buffon dont les contributions comme naturaliste, mathématicien, biologiste, cosmologiste et écrivain ont irrigué la pensée moderne. S’il n'avait pas été un inactif au sens bourgeois du terme, ses inventions seraient-elles apparues ?

    La stérilité écosystémique n'est donc pas réductible aux catégories actuellement en cours. Un salarié du public ou du privé peut n'avoir aucune justification écosystémique alors qu'un bénévole, un retraité, un rentier, voire un valétudinaire, en aurait.

    Comment apprécier alors la frontière entre les deux catégories structurant ce texte ? D'un côté, ceux qui apportent une valeur-ajoutée écosystémique ; de l'autre, ceux qui n'en apportent pas, indépendamment des revenus qu'ils en tirent ou pas.

    La première piste que nous voudrions proposer s'appuie sur les critères retenus pour devenir pilotes-kamikazes en 1945. Les Japonais savaient alors que la guerre était perdue. Ils ne vaincraient pas les Américains dont les porte-avions dominaient la mer. Incapables de les détruire par des armes traditionnelles, ils recoururent à des pilotes-kamikazes pour augmenter les chances d'atteindre ces cibles. Dans un entretien donné au magazine Info-pilote, un rescapé japonais affirmait que les pilotes autodésignés étaient majoritairement des étudiants en lettres. Les futurs scientifiques et ingénieurs étaient d'emblée exemptés d'avoir à se désigner volontaires. Entre un futur poète et un futur technicien, la société japonaise avait fait son choix : les seconds étaient considérés, a priori, plus utiles pour un futur compliqué que les premiers. C’était il y a plus de 65 ans.

    Plus près de nous : il est loisible de s'interroger sur l'énormité des frais de propagande engagés par de grandes firmes pour vendre leurs produits.

    Ainsi, le patron d'un groupe de téléphonie mobile avouait, il y a peu, le pourcentage des revenus qu’il consacrait à la publicité. Enorme. Et pour quel retour écosystémique ? Comme Danny Boom le raille dans un de ses sketches, pourquoi EDF fait-elle de la publicité ? « Ils ont dépensé tout leur argent dans la pub, alors qu'ils ont le monopole. »

    Idem pour le Paysage audiovisuel français. Grâce à la TNT, il existe de nombreuses chaînes de télévision généralistes. Or, elles diffusent à peu près les mêmes programmes. Le contenu des journaux télévisés est strictement identique : mêmes thèmes, mêmes images, mêmes commentaires, etc. Les feuilletons américains passent de l'une à l'autre. Quant aux émissions politiques, les mêmes invités donnent les mêmes réponses aux mêmes questions des mêmes journalistes. Tous ces protagonistes, dont les qualités pourraient s'épanouir dans d'autres fonctions, captent des ressources dont la justification écosystémique semble douteuse.

    Le recours massif à l'immigration est une des conséquences de cette réalité. Précisons d'emblée que d'un point de vue écologique un immigré est un individu installé durablement en dehors de son écosystème d'origine, au même titre qu'un éléphant dans la plaine de la Beauce ou qu'un ours brun dans la jungle congolaise. Un Européen installé durablement en Afrique équatoriale est un immigré.

    En France, la situation est très contrastée. Plus de 10 millions vivraient dans la partie européenne de la France. Dans les sous-sols du quartier d'affaires de La Défense en périphérie de Paris, il n'y a pas beaucoup d'Européens : ils sont dans les tours, propres et au chaud, ou au frais l'été, à faire du marketing, de la finance ou de l'administratif… Le problème est que les enfants d’immigrés les plus intégrés ne veulent pas aller dans les sous-sols et préfèrent travailler, eux-aussi, dans les tours. Cela oblige à faire appel à de nouveaux immigrés, arrachés de leur sol pour accomplir ce qu'il y a à faire dans les sous-sols ; souvent les tâches les plus ingrates mais incontournables écosystémiquement comme, par exemple, le ramassage des ordures.

    En France, le consensus sur l’immigration est total. Depuis 50 ans, les partis de gouvernement encouragent cette immigration car, entre autres, elle permet à leurs électeurs de bénéficier de statuts sociaux confortables qu’ils n’auraient pas autrement. La société française est extraordinairement stable et consensuelle sur ce sujet, car tout va très bien.

    Nous pourrions multiplier à l'infini les situations où une approche écosystémique éclaire des composantes et pratiques sociales dont la viabilité est douteuse. La composante noosphérique de nos écosystèmes artificiels est à l'origine de ces déviances qui, dans un processus naturel, seraient aussitôt sanctionnées, donc cesseraient. En s'affranchissant momentanément de ces contraintes, ils retardent l'échéance régulatrice.

    La conséquence est qu’une activité stérile écosystémiquement capte des ressources qui pourraient être économisées ou alors utilisées ailleurs. Or, par un processus que les écologues ont depuis longtemps identifié mais qu'il n'est pas possible de décrire dans cet article réducteur, le « trop » chez les uns est dû au « pas assez » chez les autres. A l'instar du bruissement de l'aile d'un papillon en Europe qui déclenche une tornade aux Philippines, l'orgie organisée à Paris pour fêter le lancement d'une campagne de pub sur le Développement durable crée une famine en Afrique.

    Comme il est difficile d’admettre que la crise est écosystémique, que chacun de nous en est à l’origine, des boucs émissaires ont été désignés à la population. Financiers, Agences de notation et Marché sont quotidiennement dénoncés comme les responsables de la situation. Or, les uns comme les autres répondent aux demandes que la société dans son ensemble leur adresse.

    A suivre…

    Frédéric Malaval  15/12/2011 Polemia

     

  • Nouveaux gisements pétrogaziers en Méditerranée, sources de rivalité

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    La Turquie exige de Chypre qu’elle suspende l’exploitation de ces ressources gazières ou donne aux Chypriotes turcs la possibilité d’y participer. Elle met en garde la Grèce contre les tentatives de définir unilatéralement les frontières de la zone économique exclusive et parle de “territoires litigieux”. La Grèce pourrait entrer en conflit avec l’Albanie pour les gisements de la mer Ionienne. Les Etats-Unis et l’UE cherchent, pour leur part, à empêcher le renforcement de l’influence de la Russie dans la région.

    Le nœud chypriote
    Le gisement de gaz Aphrodite, sur le plateau de Chypre, est le plus grand découvert ces dix dernières années. A l’automne 2012, Chypre annonçait que les réserves découvertes s’élevaient à 1.700 milliards de mètres cubes de gaz et étaient estimées à 2.000 milliards d’euros mais en janvier 2013, l’ambassadeur de Chypre en Grèce a donné des estimations deux fois plus élevées – 3.400 milliards de mètres cubes de gaz et 235 millions de tonnes de pétrole. Seules les réserves du secteur №12 (entre 230 et 240 milliards de mètres cubes) suffiraient pour assurer les besoins de Chypre pour les 300 prochaines années.

    L’exploitation de ce champ pourrait régler les problèmes financiers de Chypre mais le pays risque également une “colonisation économique”. Près de 30 compagnies de 15 pays ont déjà répondu à l’appel d’offres pour le forage d’exploration – et la course promet d’être serrée.

    Après le début des travaux sur le plateau, le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré qu’Ankara et la République turque de Chypre du Nord (RTCN), non reconnue par la communauté internationale, commenceraient d’exploiter le pétrole et le gaz dans la “zone économique exclusive de Chypre du Nord“. Quant aux Etats-Unis, la porte-parole du département d’Etat Victoria Nuland a déclaré que les USA soutenaient le droit de Chypre d’exploiter les ressources énergétiques sur son plateau, mais Washington espère que “toutes ses ressources seront équitablement réparties entre les deux communautés (grecque et turque, ndlr)”.

    En août 2012, l’Egypte a également revendiqué une partie de l’Aphrodite chypriote et du gisement voisin – le Léviathan israélien. Les accords israélo-chypriotes sur les frontières des eaux économiques exclusives des deux pays et sur la coopération pour l’exploration géologique dans ces eaux portent atteinte aux intérêts égyptiens, a déclaré la commission du parlement égyptien pour la sécurité nationale.

    Le Liban prétend également au gaz de Léviathan israélien – cette question est à l’étude à l’Onu. Pour l’instant, il n’y a aucun problème avec Chypre : les 9 et 10 janvier 2013, les présidents chypriote et libanais, Dimitris Christofias et Michel Sleiman, ont convenu de coopérer pour l’exploitation des richesses naturelles.

    Israël a également l’intention de collaborer avec Nicosie et Athènes, sans qui il développerait difficilement ses gisements de gaz. Cette découverte a permis d’améliorer les relations autrefois tendues entre la Grèce et Israël – en 2010, ils se sont entendus pour coopérer dans les domaines économique et militaire. Israël a étudié la possibilité de louer une île grecque pour déployer une base militaire et la Grèce a négocié son intégration au projet d’exploitation de Léviathan et d’acheminement du gaz en Europe.

    Chypre, la Grèce et Israël ont déjà annoncé leur volonté de regrouper les ressources énergétiques – pendant les trois prochains mois ils ont l’intention de lancer le projet EuroAsia Interconnector, qui réunira les réseaux électriques des trois pays grâce à un câble sous-marin.

    La Grèce saisit l’Onu

    La Grèce pourrait devenir le 15ème plus grand détenteur de ressources de gaz naturel au monde. Selon les autorités, les gisements de gaz découverts sur le plateau du sud de la Crète permettront d’apporter à l’économie 427 milliards d’euros et régleront tous les problèmes énergétiques et financiers du pays. La Grèce est aussi à la recherche de gisements de pétrole dans les mers Ionienne et Egée, dont les ressources pourraient être également importantes.

    Selon les journalistes du pays, la Grèce compte définir les frontières du plateau à l’Onu début 2013. Le quotidien Vima a déclaré le 7 janvier que le département hydrographique de la marine grecque avait déjà déterminé les coordonnées et que le gouvernement donnait son feu vert au transfert de la demande à la commission de l’Onu pour le droit de la mer, afin de valider les frontières du plateau continental.

    Ankara avait mis en garde la Grèce contre des mesures unilatérales. Le ministre turc de l’Energie Taner Yildiz a parlé de “territoires litigieux” et a appelé la Grèce à ne pas faire de travaux en mer Egée sans avoir consulté Ankara. La délimitation du plateau complique les relations de la Grèce avec certains autres pays comme la Libye. Des zones de 200 miles des deux pays se superposent et il est nécessaire de convenir les limites de la zone économique exclusive. Les discussions d’experts ont commencé avec la Libye en 2007 mais après le renversement de Mouammar Kadhafi, la situation a changé. Lors d’une récente visite du ministre grec des Affaires étrangères à Tripoli, les nouvelles autorités ont déclaré que le problème des zones maritimes n’était pas bilatéral et qu’il fallait organiser des négociations avec tous les pays frontaliers.

    Les partisans et les opposants

    La Grèce est à la recherche de partisans, avant tout du côté de l’Allemagne, de la France, et d’autres alliés de l’Otan. Athènes estime que la Russie soutiendra la Grèce dans son litige avec la Turquie et les Etats-Unis ne devraient pas non plus s’y opposer, pensent les observateurs grecs.

    Le ministre grec de la Défense a déclaré que l’heure était venue de se débarrasser de l’antiaméricanisme traditionnel. Dans un article publié par la presse occidentale, l’ex-premier ministre grec Georges Papandreou a suggéré aux Etats-Unis de former un nouveau “plan Marshall vert” pour la Méditerranée – une région “cruciale pour la sécurité internationale des USA“.

    Selon Papandreou, le projet européen est aujourd’hui menacé, la situation nécessite le retour du leadership américain et ce sont les USA qui doivent lancer une “large initiative énergétique, diplomatique et pacifique qui unirait le Proche-Orient, la Méditerranée et l’Europe grâce à la coopération énergétique“.

    Par ailleurs, les Etats-Unis et les pays européens cherchent à affaiblir l’influence de la Russie dans la région. Le 8 janvier, à la question de savoir ce qu’elle pensait de la vente de la compagnie gazière grecque DEPA et de sa filiale de transport de gaz DESFA à Gazprom, la porte-parole du département d’Etat Victoria Nuland a déclaré que la Grèce prenait des décisions autonomes dans le domaine énergétique, en conformité avec ses propres lois et les règlements de l’UE, mais que Washington suggérait à tous les pays de diversifier leurs sources d’énergie.

    Selon Athènes, la Russie a officieusement mais clairement montré qu’elle devait remporter l’appel d’offres lorsqu’en novembre 2012 Gazprom a soudainement annoncé qu’il ne construirait pas en Grèce de déviation du gazoduc South Stream.

    Quant aux Etats-Unis, ils ont intérêt [à ce] que les compagnies gazières grecques se retrouvent entre les mains des entreprises locales, avec lesquelles les USA ont des relations étroites depuis longtemps. D’autant que le coût des entreprises en cours de privatisation augmentera fortement s’il devenait possible de convenir d’itinéraires de livraison du gaz à partir des nouveaux gisements.

    RIA Novosti

    http://euro-synergies.hautetfort.com/

  • L'ECOFOLIE ET LA PERVERSION DU LANGAGE

    Tout pouvoir dictatorial arrive par sa propagande à pervertir le langage, cette perversion ajoutant à la pression générale. La dictature du pouvoir écologiste ne se différencie pas des autres à cet égard. C'est ainsi que l'écofolie se manifeste ces jours-ci par la semaine du développement durable qui se déroule en France du premier au sept avril. Il y a beaucoup à dire sur la vogue de ces « semaines » ou de ces « journées » : ce sont surtout l'occasion d'innombrables parlottes et de fêtes adjacentes, qui se déroulent bien entendu avec l'argent du contribuable générant la ruine en conséquence.
    Il faut dire et répéter, pour ceux qui ne le savent pas, que si le socialisme détruit toutes les industries ou les chasse ailleurs, il est une fabrication qu'il n'arrête pas et c'est la fabrication des phrases idiotes : nous avons à ce sujet des listes mémorables. Avec l'écofolie que nous connaissons, il se produit un autre phénomène : c'est la généralisation de véritables fables conduisant à la perversion du langage.

    LE MOT « DURABLE »
    Au premier rang des fables, se trouve en quelque sorte la fable suprême qui est l'usage et l'abus du mot « durable ».
    Si l'on a échappé à l’illettrisme organisé officiellement par la prétendue éducation prétendue nationale, il est facile de savoir que l'adjectif « durable » désigne quelque chose qui est « de nature à durer longtemps, qui présente une certaine stabilité, une certaine résistance ». Tel est l'usage commun du vocable.
    Cette conviction des honnêtes gens est tout à fait balayée par la logomachie officielle actuelle. Le terme « durable » s'attache désormais à ce que la secte des écolos accepte par ses décrets de désigner comme tel. Le décret est sans appel dès lors que des grands prêtres de la nouvelle religion ont rendu leur verdict ; parmi eux se trouvent Jean-Louis Borloo et Nicolas Hulot. Les décrets sont parfois surprenants et contradictoires. C'est ainsi que l'électricité est devenue une ennemie publique pour des raisons tout-à-fait incompréhensibles : la « fée électricité » qui avait aidé les hommes à vivre en mettant de la clarté dans l'obscurité sans se confier au hasard des chandelles se trouve bannie et condamnée.
    La fable se reflète au niveau des gouvernements. Nous avons une dame, Madame Nathalie Kosciusko-Morizet, qui est ministre de l’écologie, du développement durable, des transports et du logement et se désigne fièrement comme l'organisatrice de la fameuse semaine. La perversion du langage a fait son œuvre ; un des prédécesseurs de cette dame avait dit que son premier travail serait de savoir ce qu'est un « développement durable ». La dame en poste aujourd'hui ne semble plus avoir d'incertitudes, la coalition des intérêts et la naïveté générale étant passées par là. Il existe dans beaucoup d'autres pays des ministères semblables car serait trop triste de camper seule dans la fable. Remarquons d'ailleurs en passant que le terme même de développement a une signification tout à fait incertaine sur le plan économique dans la langue française telle qu'on la connaît ; l'ajout de l'adjectif « durable » ne fait qu'augmenter l'intensité de la fable et la perversion du langage.
    Le business se baigne dans ces eaux troubles tout simplement parce que le public est tellement conditionné par la presse et les médias aux ordres que n'importe quel produit se vend mieux s'il est qualifié de « durable ». Si les gouvernements ont des ministres du développement durable, les grandes firmes s'engagent dans la même direction avec très souvent un directeur du développement durable (DDD pour les intimes) qui appartient au comité de direction. Les écoles s'y mettent et une école de commerce a ouvert une filière « gestion et développement durable » justement pour offrir une chance de décrocher un job dans la filière des DDD.
    La firme Renault pour vanter une nouvelle gamme de voitures indique dans un grand journal : « le développement durable n'est pas une simple posture, c'est une nécessité pour préserver l'avenir de notre planète ». Nous pensions humblement qu'une voiture était un objet destiné à vous porter sans trop de danger en temps et en heure d'un lieu à un autre : la voici chargée d'assurer l'avenir de la planète !

    L'ENVIRONNEMENT
    A la suite de la fable suprême du « développement durable » se déclinent une foule d'autres expressions. Celle de « sauver la planète » est l'une d'entre elles et également l'invitation à être « eco-responsables ». Il nous est demandé maintenant d'être « eco-responsables » au bureau. Cela veut dire par exemple de réduire le nombre de pages d'un rapport en écrivant recto-verso ; également, il faut faire baisser le besoin de climatisation et, sans rire, une association propose dans le cadre de la vie professionnelle de développer les réunions téléphoniques ou les conférences Internet et également de privilégier le train à la voiture, toujours pour sauver la planète.
    Le mot « environnement » est aussi l'un des nouveaux vocables. La constitution comporte une charte de l'environnement qui s'efforce d'une façon pathétique de définir l'indéfinissable. Telle quelle est, cette charte est surtout un moyen offert aux écolos d'étendre leur influence au nom du monopole de l'amour de la nature qu'ils se sont attribués.
    Nous lisons : « les grands groupes s'éloignent parfois de leur métier pour promouvoir l'environnement ». Il est fort inquiétant pour les actionnaires grands, moyens ou modestes que de voir les grands groupes s'engager ainsi dans une promotion pour une sorte de fantôme.
    Voici d'ailleurs que « la bourse se veut aussi de plus en plus éco responsable » et il y a des fonds « socialement responsables ». Le terme « socialement » s'ajoute à la panoplie. Dans la même ligne nous lisons que la finance investit « pour un monde meilleur ». Or vendre des produits ou services convenant à la clientèle semble la seule action pour un monde meilleur qu'un entrepreneur peut et doit engager, sans que les écolos interviennent en quoi que ce soit. Le bonus-malus écologique est un autre exemple célèbre de la perversion du langage ; qui peut vraiment prétendre que tel ou tel modèle de voiture est bon ou mauvais pour l'environnement, sinon ceux qui se saissisent du monopole abusif de la parole. Signalons le bilan carbone qui prétend mesurer les émissions de CO2 dont les personnes ou les groupes sont responsables. Ce CO2 est devenu aussi de son coté un ennemi public !

    LE GESTE CITOYEN
    Parmi les fables qui se répandent se trouve le qualificatif de « citoyen ». C'est faire un geste citoyen que d’éteindre l'électricité que nous retrouvons ici. Plus généralement et dans la foulée se trouvent les calculs « d'empreinte écologique ». Cela revient à exprimer la surface nécessaire pour qu'une personne ou un groupe n'épuise pas la planète. C'est ainsi que les prêtres de la nouvelle religion, voulant « mettre du sang à la une », ont démontré qu'il faudrait bientôt une deuxième planète, à cause de cette terrible empreinte.
    Terminons par le conte assez désopilant des taxis verts et des taxis bleus. Si vous commandez à Paris un taxi vert, une voix suave vous dira que vous allez avoir un taxi vert car les taxis bleus participent à la lutte pour l'environnement. Soit. Un peu perplexe vous attendez votre taxi vert et vous voyez arrivez une mercédès tout noire. Dialogue avec le chauffeur : « Je m'attendais à une voiture de couleur verte » « Vous n'y êtes pas ; le point important est que mon taxi respecte l'environnement » « Fort bien. Mais que viennent faire les taxis bleus ? » « Cher Monsieur, c'est la maison-mère des taxis verts et leurs propres taxis sont différents! » On ne peut que conclure que la flotte immense des taxis bleus ne respecterait pas l'environnement. Nous savions bien, de toute façon, que le verdissement du langage n'a aucune importance et que personne ne pourra jamais savoir ce qu'est l'environnement. !
    Michel de Poncins  http://libeco.net/

  • La malédiction du gaz de schiste

    De la Pologne à la Pennsylvanie, Lech Kowalski met à jour le fossé entre le discours des industriels et la réalité de l’exploitation du gaz de schiste.

  • LA BIODIVERSITE : UNE CHIMERE EN FOLIE( 2011)

    La biodiversité rentre par la grande porte avec le retour de Jean-Louis Borloo. Cet ancien ministre a fait un grand mal à l'économie française par le truchement des deux Grenelles de l'environnement. Ces parlottes, dont le coût ne sera jamais évalué, ont soumis par la voie légale d'immenses parties de la vie nationale au bon vouloir de la secte des écolos.
    Le Grenelle de l'environnement est un ensemble de rencontres politiques organisées en septembre et octobre 2007 visant à prendre des décisions à long terme en matière d'environnement et de développement durable. En particulier, il fallait pour restaurer la biodiversité mettre en place une trame verte et bleue, ainsi que des schémas régionaux de cohérence écologique, tout en diminuant les émissions de gaz à effet de serre et en améliorant l’efficience énergétique. Cette définition inextricable montre que la biodiversité est au carrefour de diverses autres chimères tout aussi destructrices.
    L'émission Thalassa du 9 mars 2012, nous parlait d'un « drame » en Polynésie au sujet des tortues, espèce protégée. Les « vilains » habitants braconnent les tortues dont ils raffolent et qui font la fortune des restaurants ; cette pêche est une tradition séculaire. Six mois de prison menacent désormais les honnêtes pêcheurs dont le seul tort est de gagner leur vie en faisant la joie de leurs clients.
    Le 17 mars, l'Islande est jugée « digne » d'entrer dans la CEE ; elle ne pourra que perdre son âme sans rien y gagner vraiment. Cette CEE exige que les Islandais renoncent à la chasse à la baleine, espèce protégée. Les Islandais plaident que c'est chez eux une coutume ancestrale et, qu’en plus, la chair de la baleine est délicieuse et se vend jusqu'au Japon. Attendons de voir comment se terminera le bras de fer. Si les Islandais capitulent, il faudra virer les pêcheurs à l'aide sociale.
    Nous apprenons très récemment que les papillons sont menacés. Les écolos sont adroits. En attirant l'attention sur la disparition éventuelle de certaines espèces de papillons, ils touchent un point sensible : qui n'aime pas les papillons et leur charmant manège ?
    La secte se prend pour Dieu et rien ne lui est impossible. En France et ailleurs il existe partout des personnes payées pour compter les oiseaux ; c'est un travail fort sympathique qui se passe dans la nature et évite de s'ennuyer dans un bureau ; ce dénombrement est très compliqué : pour compter l'impossible, il faut du matériel et des consultants qui travaillent à la méthode ; une fois le matériel créé et la méthode bâtie, des formateurs surviennent : que de marchés juteux !

    L'INVENTAIRE IMPOSSIBLE
    La liste des espèces protégées est impossible à faire, tant les textes sont nombreux, touffus et influencés par des accords internationaux. Cette liste augmente sans cesse, au hasard des appétits des uns et des autres.
    L'arme de la terreur est manipulée sans vergogne. Les dauphins du Mékong meurent. En 2050 les requins auront disparu. Les albatros, splendides oiseaux océaniques dont l'envergure peut atteindre jusqu'à 3,50 mètres, sont très menacés. Tous les experts annoncent que la population mondiale du tigre a chuté de 95 %, seuls 4000 spécimens résistants vivent encore dans la nature.
    Quel est l'objectif ? Faut-il reconstituer les espèces telles qu'elles étaient en 1900 ? C’est une histoire incertaine. Faut-il protéger les espèces telles qu’elles sont en mars 2012 ? Faut-il protéger la totalité des espèces ? Nous nous trouvons devant une tâche évidemment sans limite, car le Créateur a disposé des centaines de millions d'espèces dont une toute petite partie, simplement, est connue ; le début de l'exploration des abysses sous-marins nous découvre par exemple des horizons infinis.
    En outre, des découvertes permanentes trompent les statistiques déjà fausses par nature. Il ne restait plus, paraît-il, que 50 000 à 60 000 orangs-outans vivant à l'état sauvage, 80 % en Indonésie et 20 % en Malaisie. Or une colonie de plusieurs milliers d'individus fut découverte à l'est de Bornéo.

    LA RUINE POUR TOUS
    Les immenses sommes d'argent dérobées par la force fiscale aux peuples bien conditionnés en vue de financer ce cirque mondialiste génèrent de la pauvreté par une succession de mécanismes bien connus.
    S’y ajoutent des dégâts collatéraux pour faire plaisir à des membres de la secte plus actifs que d'autres. Le coût du TGV pour Marseille a été majoré à l’époque pour protéger un unique couple d’aigles de Bonnelli, dont, au demeurant, il n’est pas sûr que la trace ait été retrouvée. A cette fin, le trajet a été modifié et le chantier fut interrompu à plusieurs reprises. Il a fallu aussi complaire aux castors et, notons bien la précision, aux pélobates cultripèdes qui sont, comme tout le monde ne le sait sans doute pas, de rarissimes crapauds.
    Puis arrive l'effet habituellement destructeur des réglementations publiques, telle Natura 2000. C'est une directive européenne qui depuis 1992 établit partout des zones rurales où aucune activité n’est autorisée, sauf accord des « boureaucrates » de Bruxelles. Le prétexte est de défendre précisément cette biodiversité. La France a proposé 800 zones représentant 5 % du territoire. A ce titre des camarades des chauves-souris ont voulu sévir dans une commune parce qu’un quart des chauves-souris prétendues rares avaient élu domicile dans une caverne se trouvant sur son territoire !

    QUELLE EST L'ISSUE ?
    Dans toutes les situations même les plus néfastes et les plus ridicules, il existe des solutions. La secte des écolos est, certes, forte et elle s'appuie sur d'immenses intérêts représentés par la collection de ministres de tous pays. Le Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE), est au centre du dispositif et rêve de chiffrer la valeur des écosystèmes afin que les décisions étatiques les prennent en compte. Cela veut dire que la bataille engagée est rude.
    Pour échapper à la ruine, il faudrait reconnaître et diffuser sans cesse que l'homme n’est pas capable de diriger les espèces et qu'il doit simplement dans le cadre de sa raison voisiner avec ces espèces telles qu'elles sont, tout en en tirant d’ailleurs le meilleur parti.
    Le libre jeu du droit de propriété et son corollaire la liberté des contrats apportent une solution ; elle doit s'accompagner de la dénonciation de certains traités internationaux. Ceux qui aiment particulièrement les chauves-souris ou les tigres, ou les vipères peuvent très bien s'organiser à leur propre échelle dans le cadre du droit naturel et sans nuire aux autres. De même les plus grands et plus beaux animaux peuvent être exploités librement avec parfois la création de fonds d'investissement. Si ces animaux risquent de disparaître, leur valeur augmentera et les propriétaires légitimes prendront les mesures adéquates.
    Il est important en terminant de constater que la quasi-totalité de la population aime la nature et peut fort bien s'en occuper dans la liberté et la variété des situations. Seuls les serviteurs de la chimère peuvent être considérés comme des ennemis objectifs de la nature puisqu'ils veulent l'asservir à leur propre pouvoir, tout en empêchant les autres de s’en occuper.
    MICHEL DE PONCINS. http://libeco.net

  • Le grand bobard médiatique : plus il fait froid et plus ils nous menacent du réchauffement

    La vague de froid qui s'abat sur l'ensemble de l'Europe doit être remise en son contexte. Pendant une semaine les média d'Occident ont été absolument indifférents à l'effondrement des températures survenu à l'Est et particulièrement en Russie, en Ukraine, en Bulgarie et en Roumanie faisant des dizaines de morts. Le même phénomène s'était produit l'année dernière et en 2007 avec un gel spectaculaire des rives de la Mer Noire, aussitôt occulté de peur que cela n'alimente la verve "conspirationniste" des "sceptiques".
    Et pourtant les services de la météorologie avaient annoncé, confiants, que l'hiver 2012 et le printemps qui le suivrait seraient très doux. Rien en cela qui soit de nature à surprendre.
    Les Anglais commencent à en avoir l'habitude pour lesquels c'est le troisième hiver enneigé et glacial, eux qui, certes familiarisés avec l'humidité, ne le sont qu'exceptionnellement avec les conditions actuelles.
    Depuis des années, comme s'ils en avaient reçu des consignes expresses, les « météorologues de média », ceux qui, par leurs incessantes interventions sur les radios et les télévisions ont peu à peu façonné la vision du monde acceptée par la plupart des gens dociles, nous ont convaincus que nous allions vers un inéluctable réchauffement climatique. De surcroît provoqué par les activités humaines dont la production de CO₂ serait en train d'embraser la planète. Ainsi les océans ne cesseraient de monter, menaçant les îles Tuvalu, Cook, Marshall dans le Pacifique ou encore les Maldives dans l'Océan Indien. Ce même Réchauffement assécherait le Sahel africain, l'Est du continent ou l'Amazonie. Il aurait fait fondre les neiges du Kilimandjaro, des centaines de glaciers, les banquises nord et sud ainsi que le Groenland. Il serait responsable de la tempête de l'an 2000, des incendies australiens de 2009 et russes de 2010, du cyclone Katrina. Bref, s'il pleut trois jours sur le Poitou mais pas au printemps 2011 sur la Beauce, c'est encore lui. Et toujours lui si en septembre (... prochain !) le passage du Nord Ouest à travers l'archipel canadien sera ouvert - promis, juré - à la circum-navigation.
    Or tout ceci est faux et cent fois démontré. Les océans n'ont pas crû d'un centimètre au cours du XXe siècle, les îlots menacés par les marées et les tempêtes, culminant à 1 mètre, 5 au-dessus du niveau des eaux, sont d'abord victimes d'une surpopulation qui force les villages à s'exposer au bord des plages. La Nouvelle-Orléans à été victime de l'effondrement de digues mal entretenues, pas de Katrina qui ne l'a pas touchée. L'Antarctique en sa partie orientale ne cesse de croître. Depuis deux ans l'Arctique retrouve ses marques habituelles et depuis la mi-novembre - dans l'indifférence des « météorologues de média » - l'Alaska est sous 4 mètres de neige. Fairbanks, la seconde ville de l'État avec 32 000 habitants, a battu à la mi-novembre tous ses records de froid, y compris le record absolu datant de 1911. Au cours des deux derniers mois le port de pêche de Cordova, 2 000 habitants, a reçu près de 6 mètres de neige. Certains toits sur lesquels 2 mètres de poudreuse s'étaient accumulés se sont effondrés. Une expédition russo-canadienne de grande ampleur a pu approvisionner en carburant la communauté inuit de Nome perdue dans le grand nord de l'Alaska, totalement isolée par un hiver précoce, brutal et glacial. Il a encore neigé au Mexique à Noël. On trouve sur Internet des photos spectaculaires de villes japonaises enfouies en décembre sous 3 à 4 mètres de neige. Début février tout le nord du pays était paralysé à son tour. Début janvier n'a-t-il pas neigé sur le Sahara ? Les murs ocre des oasis du Sud et des villages du Hoggard sous 5 centimètres on n'avait pas vu cela depuis 25 à 30 ans. Et pourtant le premier week-end de février de nouvelles et importantes chutes de neige sont tombées sur l'Algérie, le Maroc après que la Corse, la Sardaigne, la Sicile eurent connu leur pire enneigement depuis des décennies.
    ILS TRUQUENT ET ILS MENTENT AUX ORDRES DE L'ONU
    Mais ces événements s'opposent à l'idéologie véhiculée depuis des années par le, GIECC.
    Le MET, office britannique de Météorologie, qui dépend du ministère anglais des Armées, et, à l'instar de Météo-France, est membre de l'Organisation Météorologique Mondiale, laquelle, comme le GIECC, est une agence des Nations Unies, faisait savoir le 29 septembre 2009 qu'à défaut, d'ici 2050, de réduire les émissions de CO₂, la température de la terre croîtra de 4e.
    Le 8 décembre 2009, alors que s'ouvrait le sommet de Copenhague qui devait déboucher sur un fiasco complet pour le GIECC et ses partisans, le MET, en collaboration avec l'Université britannique de l'East Anglia, celle dont Internet révéla les tripatouillages en faveur du GIECC, publiait les résultats d'une étude destinée à confondre définitivement les sceptiques du réchauffement climatique anthropique. Et démontrant au-delà de toute contestation que selon des données fournies par 1 500 centres d'analyses dans le monde sur 5 000 consultés, les températures globales auraient augmenté au cours des 150 dernières années.
    Le même MET, apportant encore plus de grain à moudre aux "chauffagistes" du GIECC, annonçait le 25 novembre 2010 que, du fait de mauvaises appréciations dans les relevés océaniques, en réalité la température avait augmenté depuis 1970 de 0,03° de plus par décennie que ce qui avait été annoncé. Le lendemain, à la veille de la conférence de Cancun sur le Climat, il confirmait que 2010 serait la première ou la seconde année la plus chaude depuis que la météo possédait des archives.
    Le 26 novembre 2010, il publiait néanmoins cet incroyable communiqué : « Forget the cold, the world is warmer ». Ce qui commençait en ces termes : « En dépit de la neige de novembre et de l'hiver le plus froid que nous ayons connu depuis 30 ans, l'évidence d'une planète encore plus chaude, provoquée par les activités humaines, est devenue encore plus solide l'année dernière ». Suivait une oiseuse explication destinée à confondre définitivement les contradicteurs... qui n'existent pas !
    On ne compte plus les interventions dans ce sens, qui correspondent aux vœux du GIECC, de l'Organisation Mondiale de la Météorologie et de l'ONU poussant à l'unification accélérée de la planète sous couvert de cataclysme universel.
    Or, dans un rapport publié fin janvier, le MET et l'Université d'East Anglia reconnaissaient qu'il y aurait 92 chances sur 100 pour que l'actuel cycle solaire 25 ainsi que les suivants soient aussi faibles et peut-être plus faibles encore que ceux qui provoquèrent les Minimums de Maunder et de Dalton. En d'autres termes que nous pourrions entrer dans 75 années de périodes glaciales. À l'image de celles que connut l'Europe de 1545 à 1715, sous l'appellation de « Petit Âge Glaciaire », qui vit par exemple la Tamise geler plusieurs années de suite. Ou celles qui survinrent entre la fin des années 1780 et 1830 lorsque les températures en Europe chutèrent de 2°, avec pour conséquence l'effondrement des productions agricoles et la brutale augmentation des prix qui furent une des causes de la Révolution française.
    Or le MET, tout en reconnaissant que cette situation pourrait entraîner une chute des températures de 0,08°, prétendit que cela serait contrebalancé par la quantité de dioxyde de carbone générée par les activités humaines. L'un des auteurs du rapport, Peter Stott, responsable du service du Changement Climatique au MET, n'hésitant pas à écrire : « Nos découvertes suggèrent une réduction de l'activité solaire à des niveaux qui n'ont pas été atteints depuis des siècles mais qui ne seraient pas suffisants pour supprimer l'influence dominante des gaz à effets de serre ». D'où l'importance capitale de la contestation de ces gaz à effets de serre et de leur influence sur notre climat ainsi que l'opposition déterminée de milliers de scientifiques qui réfutent obstinément la vérité dogmatique dont l'ONU et ses factotums des services météorologiques et du GIECC continuent à proclamer qu'elle serait l'objet d'un consensus universel.
    René BLANC. Rivarol du 3 février 2012

  • Gaz de schiste : ils n'ont plus de solution de rechange contre le chaos (archive 2011)

    Nouvelle cacophonie au gouvernement, provoquée par le récent rapport du CGIET et du CGEDD sur les gaz de schiste. Le premier, placé sous l'autorité du ministre de l'Industrie, Eric Besson, lui-même dépendant du ministre de l'Economie Christine Lagarde se décline comme Conseil général de l'industrie, de l'énergie et des technologies. Il a en charge l'évaluation des politiques publiques « dans ses domaines de compétence ». C'est-à-dire, le développement économique et l'industrie ainsi que l'énergie, les ressources minières et minérales et l'utilisation du sous-sol. Les gaz et huiles de schistes entrant donc très exactement dans ce domaine de compétence. Le second, Conseil général de l'environnement et du développement durable pour le Respect de l'Environnement, relève, et c'est plus surprenant, du ministère de l'Environnement de Mme Kociusko-Morizet, également sous l'autorité de Mme Lagarde. Sa vocation est de la conseiller dans l'exercice des pouvoirs qu'elle tient des codes de l'environnement et de l'urbanisme. Ces deux organismes, en somme, devraient être les autorités scientifiques les mieux qualifiées pour conforter le choix du gouvernement de mettre fin aux recherches et forages de gaz de schiste. Or, tout en s'entourant des plus grandes précautions oratoires, leur rapport a contredit le gouvernement à peine venait-il d'annoncer « qu'il fallait tout remettre à plat » et « annuler les autorisations (de recherche) déjà données ». La France ne saurait se lancer dans la production de gaz de schiste considérés comme trop dangereux et pollueurs, au grand soulagement des milieux écologistes, des défenseurs du Grenelle de l'Environnement et de la pauvre Nathalie Koziusko-.Morizet qui depuis qu'elle a mis les pieds dans la politique n'en finit pas d'avaler des couleuvres.
    Certes, reconnaissent les auteurs du Rapport, les études mériteraient d'être approfondies mais il semblerait que les indices relevés dans la région parisienne, le Sud-Est et le Centre (le Larzac notamment) - 100 milliards de m³ d'huiles et 500 milliards m³ de gaz exploitables - et l'intérêt que les grandes sociétés mondiales pétrolières et gazières portent à la France en la matière sont suffisamment probants pour qu'on la puisse considérer comme un des pays les plus prometteurs d'Europe.
    « La probabilité, peut-on lire, que l'accès à ces gisements permette à (notre) pays de réduire très sensiblement ses importations d'hydrocarbures et de limiter d'autant le déficit de sa balance commerciale n'apparaît pas négligeable ».
    Si le principe de précaution et l'impact sur l'environnement de l'activité industrielle devront être au centre des préoccupations, les grandes options de la loi Pope (Programme d'Orientation de la Politique Energétique), qui vise à définir les objectifs et les orientations de la politique énergétique de la France d'ici 2050 devront être respectés. On rappellera quelles en sont les quatre grandes directions.
     - Maîtrise de la demande d'énergie.
     - Diversification du bouquet énergétique.
     - Développement de la recherche et de l'innovation dans le secteur de l'énergie.
     - Maîtrise des moyens de transport et de stockage adaptés aux besoins.
    Il serait très dommageable « pour l'économie nationale et pour l'emploi », est-il précisé, que l'on s'interdise d'utiliser cette richesse potentielle. Les recherches doivent être poursuivies. C'est en tout cas le message que les deux organisations entendent transmettre aux ministres concernés, Eric Besson et Nathalie Kociusko-Morizet.
    Ces deux derniers, le 21 avril faisaient savoir par un communiqué très sec que « le gouvernement a pris acte de ce rapport d'étape. Le Premier Ministre a déjà entériné certaines de ses recommandations en annonçant le soutien du gouvernement aux propositions de loi déposées par les parlementaires. Il a également demandé à la mission de prolonger ses travaux afin que la recherche scientifique sur la possibilité d'exploiter demain ces gisements potentiels soit conduite jusqu'à son terme ». Besson, d'ailleurs, précisait qu'il était souhaitable de ne pas faire de promesses inconsidérées. Etant déjà suffisamment regrettable qu'il faille revenir sur certaines signatures dé concessions avant que ne soit examiné le 10 mai le projet de loi déposé par l'UMPet Christian Jacob. Le rapport final devant intervenir avant le 31 mai.
    D'ici là souligne le Rapport un certain nombre des critiques de fonds des écologistes devront être tempérées. On ne devra plus parler de « gaz de schiste » mais de « gaz de roche-mère ». Parce que la « fracturation hydraulique » de la roche-mère représente l'essentiel de la technique utilisée. Si la France est désignée comme le pays européen le plus riche en gaz de schiste et si celui-ci représente 90 années de consommation mondiale énergétique, c'est pour que, au-delà de toutes critiques, soit bien cerné l'intérêt de cette nouvelle technique. D'ailleurs la Pologne qui prendra la tête de l'UE au 1er juillet a fait de la « sécurité énergétique » une priorité. Aussi, pour les rapporteurs, le gaz jouera un rôle important dans la réduction des gaz à effet de serre. Quant aux dangers représentés par la "fracturation" elle-même, l'utilisation d'énormes quantités d'eau, de centaines de produits chimiques cancérogènes, les experts du CGIET et du CGEDD sont convaincus que tout cela est très exagéré et que la recherche et la technologie permettront d'en limiter à l'avenir les effets néfastes.
    Gaz de schiste et schistes bitumineux au Canada, — comme nous le soulignions dans le dernier N° d'Ecrits de Paris — « Gaz de Schiste, Charbon, Nucléaire : le mythe des énergies alternatives au pétrole » (EdP Avril 2011 ) —, quels que soient les dangers, le coût et les conséquences de leur extraction, feront dans les prochaines années partie de la grande panoplie qui succédera au tout pétrole et au presque tout nucléaire. Qu'on ne se laisse pas prendre aux gesticulations des écologistes et aux grimaces des chefs d'Etat. Depuis un siècle, l'économie du pétrole a précipité la planète dans un chaos duquel elle n'est pas prête de sortir, l'asphyxiant de gaz chimiques, de plastiques, de pesticides, de poisons médicamenteux auxquels on découvre chaque jour d'interminables ramifications. S'y est ajouté le nucléaire, puis les bio-technologies et désormais les nano-technologies. On en sait aujourd'hui les inquiétants résultats dans une société globale surpeuplée dont l'unique moteur est de croître toujours plus, de produire toujours plus, de grossir toujours plus, de construire toujours plus.
    Croit-on vraiment que les forces dominantes accepteraient de s'affranchir d'une idéologie énergétique qui est l'essence de leur pouvoir ? Quant aux États leur principal moteur est l'emballement démographique. Plus un pays est peuplé et plus il se croit fort. Plus il reçoit d'immigrés, de réfugiés, d'étudiants, d'adoptés, plus il peut mettre en évidence sa vitalité urbaine et plus on lui accorde de reconnaissance dans les forums démocratiques globaux. En sorte qu'on n'a pas d'illusions à se faire : le gaz de schiste, comme le reste, sera tôt ou tard imposé. Fût-ce par la force.
    René BLANC. RIVAROL  29 AVRIL 2011

  • L'eau "potable" polluée par les médicaments

    Lu dans Libération:

    Rémi Barbier, responsable de l’unité «Gestion territoriale de l’eau et de l’environnement» à l'ENGEES (Ecole nationale du génie de l'eau et de l'environnement de Strasbourg) décrypte cette carte des dérogations et explique la «fabrication» de l'eau potable en France. Ainsi que les efforts qu'il reste à faire.

    Comment est produite l'eau potable en France ?

    Tout dépend des départements. Il y a deux types de sources à partir desquelles est puisée l'eau brute qui sera convertie en eau potable : les captages superficiels (cours d'eau, réservoirs de barrage) et les nappes d'eau souterraine. La qualité des eaux superficielles est moins bonne que celle des nappes. Mais ces nappes sont fragiles, et il y a quand même des traitements d'assainissement. Qui restent néanmoins beaucoup plus importants pour les captages superficiels. Ils permettent d'assainir et de dépolluer l'eau brute afin de respecter les normes de qualité.

    Comment expliquer que la Bretagne, régulièrement montrée du doigt pour la pollution de ses nappes, n'a aucune dérogation ?

    Il y a plusieurs réponses possibles. Si les collectivités sont regroupées en grands syndicats de distribution d'eau, elles peuvent faire des mélanges d'eau à partir de plusieurs sources et ainsi être conformes aux normes de qualité. De plus, il peut arriver que l'eau ne vienne pas de sources locales. Par exemple, à Rennes, en Ille-et-Vilaine, la majorité de l'eau distribuée provient des Côtes-d'Armor. Capter de l'eau ailleurs est une solution assez répandue quand un captage local n'est plus suffisant ou trop pollué.

    Peut-on considérer le fait de capter l'eau plus loin comme une fuite en avant ?

    Ça pose surtout le problème de la gestion technique. Les techniques de traitement ont des limites. Certains pensent que, quelle que soit la qualité de l'eau brute, on aura les techniques pour en faire de l'eau potable. C'est assez faux. On ne pourra pas toujours trouver de nouveaux captages plus propres, et augmenter les techniques d'assainissement. Aujourd'hui, si on arrive à plutôt bien traiter les nitrates ou les pesticides, on découvre de vrais problèmes liés aux résidus médicamenteux par exemple. De plus, les traitements coûtent très cher. Mais ils sont un bon miroir de notre mode de vie. Nous vivons en polluant, donc nous avons besoin de traitements importants pour dépolluer l'eau que nous voulons boire.

    Quelle est la solution pour réduire les traitements ?

    Il faut évidemment prendre les choses en amont. Accorder plus de place au génie environnemental et ne pas compter que sur l'assainissement. Il faut des pratiques agricoles respectueuses de l'environnement, avoir une discussion avec les prescripteurs de médicaments par exemple. Sur ce dernier point, certains pays, comme la Suède, sont plus en avance que nous. Nous n'avons pas encore intégré ce facteur de rejet dans les eaux usées, il va falloir le faire. Des collectivités se sont déjà lancées dans des Opérations de reconquête de la qualité de l'eau (Orque) auxquelles industriels, agriculteurs, collectivités et particuliers participent. Elles permettent d'améliorer la qualité des captages souterrains et superficiels avec une meilleure gestion préalable (réduction des pesticides, protection des nappes, etc...). Il faut continuer dans ce sens.

    L'article renvoie également vers une carte des dérogations sur les normes de qualité de l'eau. Les femmes enceintes doivent être particulièrement vigilantes; on nous a signalé en effet que les malformations de l'appareil génital se multiplient chez les foetus masculins. En cause, les rejets d'hormones féminines de synthèse (la majorité de la population féminine est sous pilule) qui ne sont pas traités et se retrouvent dans l'eau potable, pouvant mettre en danger le développement du foetus.

    http://rivarol.over-blog.com

  • Energie : dix solutions méconnues qui peuvent changer le futur

    Le débat national sur la transition énergétique qui s’engage en ce début d’année est l’occasion d’agrandir son champ de vision sur les potentialités des énergies durables. Le futur offre un panel de ressources et de techniques d’énergies encore méconnues et néanmoins prometteuses.

    SEAREV (Système Électrique Autonome de Récupération de l’Énergie des Vagues)

    Qui dit énergies durables dit le plus souvent éoliennes, photovoltaïque, hydraulique ou biomasse. Mais le panier de ces énergies est plus grand qu’on ne croit et plein de surprise. L’avenir énergétique de la planète est en effet bien plus riche qu’il n’y paraît.

    Voici dix solutions encore peu exploitées, qui d’ici 10, 20 ou 50 ans viendront compléter notre mix énergétique. A condition que les recherches aboutissent, que les moyens financiers suivent et que l’éthique écologique soit associée au développement de certaines d’entre elles.

    1. L’huile d’algue

    D’aucuns l’affirment : la révolution de l’énergie se trouve dans les plantes. L’une d’elles est particulièrement intéressante, c’est l’huile d’algue. A l’instar des espèces oléagineuses, les algues ont la propriété de contenir jusqu’à 60% de leur masse en lipides. La force des algues : leur quantité. La productivité des végétaux marins est donc une carte maîtresse pour répondre à la menace que font peser les agrocarburants sur la biodiversité. Les algues sont capables de fournir de l’énergie sous 3 formes : biocarburant, biogaz et hydrogène. Leur exploitation est simple à mettre en œuvre. Il suffit, après collecte, de les concentrer et de les presser dans une centrifugeuse pour en extraire l’huile. Produire du carburant vert à partir d’algues microscopiques, tel est l’objectif du projet Shamash coordonné par l’INRIA (Institut national de recherche en informatique et automatique).

    Sept équipes de recherche et un partenaire industriel travaillent sur le projet, dont Jean-Paul Cadoret, chef du laboratoire de physiologie et biotechnologie des algues de l’Ifremer. Pour ce dernier, ces microalgues qui, par photosynthèse, transforment l’énergie solaire en énergie chimique, offrent de gros avantages :

    « Elles n’entrent pas en conflit avec l’approvisionnement alimentaire comme c’est le cas pour le blé, le maïs ou le colza. Elles se cultivent facilement en bassin ou dans les bioréacteurs avec de l’eau de mer. Cela évite de puiser dans les réserves d’eau douce. Elles prolifèrent rapidement et peuvent fournir une récolte en continu. Leur rendement de production d’huile à l’hectare est bien supérieur à celui de toutes les autres plantes. Ce sont des machines à avaler le CO2. Elles le captent pour restituer de l’oxygène ». Vingt fois plus abondantes que les plantes terrestres, les microalgues peuvent fournir 25 000 litres d’huile par hectare, quand le colza n’en produit que 1 500 litres, le tournesol, 950, et le soja, 446.

    La consommation annuelle mondiale de carburant pourrait être assurée si les bassins d’algues étaient déployés sur 400 000 hectares (4000 km2), soit un tiers de l’Ile de France. Elles sont aujourd’hui présentées comme une alternative énergétique au pétrole, pouvant produire l’équivalent d’un quart des carburants fossiles. À l’heure actuelle, le litre de carburant d’algue coûte plus cher que le pétrole. Mais plusieurs éléments permettent d’espérer, à terme, une bien meilleure rentabilité.

    2. Le pétrole à base d’air

    Transformer l’air en pétrole , telle est la prouesse technologique réalisée par une société britannique qui a mis au point un procédé chimique complexe permettant d’obtenir un pétrole de synthèse à base d’air et d’électricité. Concrètement, « nous avons pris le dioxyde de carbone présent dans l’air et l’hydrogène présent dans l’eau, et nous les avons transformés en carburant, » explique Peter Harris, l’ingénieur responsable de l’innovation. Pour ce dernier, le carburant obtenu est beaucoup plus propre que celui obtenu à partir de pétrole fossile. De plus, il est compatible avec les moteurs existants, comme ceux des avions ou des navires. D’ici 15 ans, ce procédé encore récent et coûteux pourrait connaître un développement commercial.

    3. L’énergie osmotique

    L’énergie osmotique repose sur un phénomène physique : l’osmose. Le principe de l’osmose veut que, quand on met en présence deux liquides de concentrations en sel différentes, le liquide le moins salé va avoir tendance à se fondre dans le liquide le plus salé. La différence de salinité va donc créer un flux de l’eau douce vers l’eau salée. En faisant passer le flux du liquide concentré vers un liquide moins concentré à travers une membrane semi-perméable, cela provoque une surpression hydrostatique. Le volume d’eau contenu dans la membrane devient plus important. Cela accentue la pression sur les parois du contenant. Et cette pression peut être récupérée pour actionner une turbine qui va générer de l’électricité. Il existe un endroit où l’on trouve en permanence une ressource gratuite d’eau salée et d’eau douce : l’estuaire des fleuves. La question centrale de cette technologie, c’est la fabrication de membranes de grande taille, alliant des qualités de robustesse et de porosité. En dehors de ce problème technique, l’énergie osmotique représente une énergie renouvelable et permanente, ce qui est un avantage essentiel comparé au solaire ou à l’éolien. Les coûts d’exploitation seraient d’ailleurs minimes. Cette forme d’énergie offre de belles perspectives.

    Une production de 4W/m2 est nécessaire pour viabiliser la construction de centrales électriques. Actuellement, les Norvégiens atteignent 1,5 W/m2, mais planifient les premières applications industrielles d’ici à 2015, avec en moyenne 8000h/an de fonctionnement, soit deux fois plus qu’une éolienne. Le potentiel technique mondial de l’énergie osmotique est estimé à 1600 TWh. En Europe, il est de l’ordre de 200 TW.

    C’est la société norvégienne Statkraft, connue pour ses fermes éoliennes, qui a lancé la construction de la première centrale osmotique. 2.000 m2 de surface de membrane pourront générer environ 10 KW. Les ingénieurs de l’entreprise Statkraft, à l’origine du projet, travaillent actuellement sur une usine d’un à deux MW, ce qui nécessiterait une membrane de 200 000 m2. Si le procédé répond aux espérances des chercheurs, cette usine pourrait assurer 10% de la consommation énergétique norvégienne. Une autre centrale a été crée au Japon, et une troisième est en cours de construction aux Etats-Unis. Au plan mondial, le potentiel de l’énergie osmotique est estimé à 1 600 TWh par an, soit l’équivalent d’environ la moitié de la production électrique européenne en 2009. »

    4. Le thorium ou l’atome vert

    Le thorium est un métal, qui se trouve naturellement dans des minerais divers, dont la monazite, la bastnaésite et l’uranothorianite. Bien qu’il ne soit pas fissible lui-même, le thorium-232 est un isotope fertile comme l’uranium-238. Bombardé par les neutrons, il se transforme en uranium 233, matière fissile. Le thorium constitue une importante réserve d’énergie nucléaire, en raison de son abondance dans la croute terrestre ; il pourrait ainsi fournir trois à quatre fois plus d’énergie que l’uranium-238. Son utilisation nécessite la mise au point d’une nouvelle filière de réacteurs nucléaires surgénérateurs.

    Les chercheurs qui défendent ce minerai aux qualités particulières estiment qu’il représente la possibilité d’un nucléaire propre. Bien plus abondant dans la nature que l’uranium, il est difficilement utilisable pour fabriquer des bombes atomiques. Il est aussi économe en déchets, la plupart d’entre eux pouvant être remis dans le circuit du réacteur.
    Depuis plusieurs années déjà, des chercheurs du CNRS planchent théoriquement sur un réacteur sûr, très stable et facilement pilotable. Avec ce surgénérateur rapide à sels fondus (MSFR), qui utiliserait le thorium comme combustible liquide, 100% de la ressource utilisée comme combustible est consommée, Pour l’heure, il n’existe pas encore de prototype concret du MSFR en France.

    Cette solution se heurte à la réticence des industriels de la filière nucléaire. Mais les Chinois, eux, investissent massivement dans cette technologie nouvelle. Les Indiens qui disposent du quart des réserves mondiales de thorium l’utilisent déjà depuis quelques années, dans des réacteurs de troisième génération.

    Le thorium se désintègre plus lentement que la plupart des autres matières radioactives mais sa radioactivité est de 14 milliards d’années. Les applications industrielles du thorium sont développées dans les alliages de magnésium utilisés pour les moteurs d’aéronefs.

    5. L’énergie thermique des mers

    L’idée de l’énergie thermique des océans est toute simple : tabler sur la différence de température entre les eaux chaudes de surface (+ 25° C dans les régions tropicales) et les eaux profondes (+5°C à 1000 mètres) pour produire de l’électricité et/ou de l’eau douce. Les océans représentent un gigantesque capteur d’énergie solaire contenue sous forme de chaleur dans la couche d’eau de surface. Ils reçoivent chaque année une quantité d’énergie équivalente à plus de mille fois la demande mondiale en énergie primaire. Un potentiel estimé à cent fois celui de la marée et cinq à dix fois celui du vent. L’exploitation de l’énergie thermique des mers (ETM) redevient d’actualité dans le contexte de la recherche d’énergies nouvelles, non polluantes, susceptibles de suppléer l’usage des combustibles fossiles qui renchérissent (pétrole, charbon, gaz,…). Bien que cela soit difficile, il est possible d’utiliser cet écart entre l’eau chaude et l’eau froide en installant des méga-pompes à chaleur capables de récupérer par « évapotranspiration » la vapeur qui va alimenter une turbine.

    Les atouts d’une centrale reposant sur l’énergie thermique des océans sont non négligeables : énergie stable, peu de frais de fonctionnement, gratuité de l’eau de mer, exploitable gratuitement 24h sur 24 tous les jours de l’année, pas de confinement ou de stockage de l’eau.

    6. Les bactéries carburants

    Tout le monde connaît aujourd’hui les défauts des biocarburants : leur impact environnemental. Produits à partir de canne à sucre, de betterave ou de maïs, ils nécessitent l’utilisation d’importantes surfaces de terres arables et sont très forts consommateurs d’eau. En outre, ils nuisent à la biodiversité. Une entreprise Joule unlimited affirme avoir réussi à surmonter cette contrainte majeure en produisant un bio carburant inépuisable et abordable. Le e-éthanol qu’elle a mis au point est en effet issu de bactéries génétiquement modifiées.

    Explication : les bactéries sont entreposées dans des tubes de trois centimètres de diamètre qui servent de réacteur, remplis d’eau non potable et de CO2 issu d’activités industrielles ; exposées au soleil, elles exploitent la photosynthèse pour produire de l’éthanol ou du gazole. Les rendements sont bien supérieurs aux biocarburants existants : 75 000 l/ha/an pour le e-éthanol, à comparer aux 7 000 l/ha/an de bioéthanol produit à partir de la betterave. Mais cela nécessiterait des installations énormes et l’efficacité de bactéries qui transforment le soleil en énergie, n’est pas aussi grande que celle des panneaux photovoltaïques.

    7. Les bouées de récupération de l’énergie des vagues

    L’énergie des vagues est liée au déplacement de la surface de la mer sous l’action de la houle. Le principe est simple. Lorsque les vagues arrivent sur un obstacle flottant ou côtier, elles cèdent une partie de leur énergie qui peut être convertie en courant électrique. L’intérêt de l’houlomotricité : les vagues se déploient de façon très économe. L’inconvénient : l’énergie perd en puissance lors de son acheminement vers les cotes. Pour que le dispositif soit rentable, il vaut mieux que les capteurs soient posés près du littoral, afin de récupérer le maximum d’énergie créée, soit 20 kW par mètre de côte. Selon la Commission Européenne, l’houlomotricité occuperait en 2020 la quatrième place des énergies renouvelables utilisées pour produire de l’électricité, derrière l’éolien on-shore et off-shore et l’hydraulique. Il existe aujourd’hui différentes technologies pour récupérer l’énergie des vagues : les bouées sous-marines en mouvement, les colonnes oscillantes, les débordements de chenal, les plates-formes à déferlement. Une cinquantaine de projets sont en cours dans le monde.

    Parmi eux, le « Searev » ; il s’agit d’une sorte de ferme sur mer, conçue par Alain Clément, chercheur au Laboratoire de mécanique des fluides (LMF) : constituée d’une bouée, elle génère du courant électrique pour récupérer l’énergie de la houle. A l’intérieur de ce « système électrique autonome de récupération de l’énergie des vagues », un pendule de 400 tonnes, en oscillant sur les vagues, actionne tout un système de pistons et de pompes à huile. Le mécanisme fait tourner un arbre métallique entraînant vers un alternateur. Le tout est relié au continent par câble. L’objectif est de générer une puissance maximale comprise entre 500 et 700 kilowatts par bouée. De quoi alimenter jusqu’à 200 foyers en moyenne par an.

    8. Les éoliennes entonnoirs

    Même s’il fait partie des énergies renouvelables d’avenir, l’éolien, on le sait, présente bien des inconvénients : stockage, caprice du vent, raccordement au réseau… une petite entreprise américaine, Sheerwind, pense avoir trouvé la solution à ces difficultés : des éoliennes en forme d’entonnoir pour augmenter la vitesse du vent. D’où son nom Invelox (Increasing the velocity of the wind. Le principe est simple : l’air est aspiré dans un conduit où sa vitesse est multipliée par dix, avant de passer dans une turbine ou un générateur. Le rendement énergétique serait ainsi trois fois plus important qu’avec une éolienne classique, d’un coût 40% inférieur et d’une taille plus petite.

    9. Les aérogénérateurs volants

    De nombreux scientifiques ont les yeux rivés sur le « jet stream ». Pas le Gulf stream qui traverse l’océan. Non… le jet stream, juste à quelques 10 000 mètres au dessus de nos têtes, une source d’énergie qui souffle jour et nuit, 365 jours par an. A cette altitude, la force de ces vents représente une énergie pouvant produire cent fois plus d’énergie qu’une éolienne sur terre, capable de produire un kilowatt/heure pour deux centimes d’euros, soit la moitié du coût usuel d’énergie. Leur souffle est régulier et non capricieux comme sur terre. Ces puissants courants aériens qui ceinturent la planète sous la forme de deux anneaux atteignent parfois des vitesses surprenantes comprises entre 300 et 400 km par heure. Cette puissance résulte du contraste thermique existant à cette altitude entre la troposphère et la stratosphère. De l’air froid et de l’air chaud se rencontrent à des altitudes de 5 000 à 10 000 m, où les différences de température et de pression atmosphérique sont cependant beaucoup plus prononcées que dans les couches inférieures de l’atmosphère. Cette énergie des vents d’altitude suscite nombre de projets d’aérogénérateurs aussi originaux les uns que les autres.

    Une nouvelle génération d’ingénieurs soucieux de l’environnement juge la technique des éoliennes déjà dépassée. Au lieu de gâcher les paysages en alignant des éoliennes terrestres, pourquoi ne pas installer des aérogénérateurs volants ? C’est fait avec le Sky WindPower. Plusieurs projets très imaginatifs de cerfs-volants, de ballons spatiaux ou de « kites » installés dans l’espace à dix mille mètres au dessus de nos têtes permettent de capter, au dessus des nuages, des vents puissants réguliers et non capricieux comme sur terre. Exemple : le prototype développé par Dave Sheppard, responsable d’une société établie à San Diego, Californie. Le prototype de Sky WindPower possède quatre rotors qui lui permettent de rester en suspension dans l’air et de faire tourner des dynamos générant de l’électricité. Dans son version commerciale, il serait relié à la terre par un long câble en aluminium conduisant l’énergie.

    Un autre projet du même genre est mis au point par une entreprise italienne dans le cadre d’un partenariat européen. Le Manège KiWiGen, c’est son nom, est une sorte de manège de plusieurs centaines de mètres de diamètre, composé d’ un rotor et de bras pivotants sur lesquels sont tirés des câbles très résistants reliés à des cerfs-volants de quelques dizaines de mètres carrés, réalisées en polyéthylène alvéolaire. Disposés en batteries, ils peuvent atteindre 700 mètres de haut. Mis au point par une entreprise italienne et soutenu par des experts et des chercheurs européens, ce manège baptisé KiWiGen, (Kite Wind generator) produit des dizaines de mégawatts, via une turbine. Chaque cerf-volant est équipé de deux capteurs intelligents à même de détecter les accélérations du vent. Un programme électronique de contrôle calcule les variations d’orientation nécessaires pour lui faire suivre, toujours avec une portance maximale, un parcours circulaire. Les cerf-volants utilisés auront une envergure de quelques dizaines de mètres carrés.

    10. Les films solaires de 3ème génération

    Les cellules solaires organiques font actuellement l’objet d’une attention particulière. Très simples, elles sont compatibles avec des films et des textiles. Leur mise en forme, par exemple à partir d’encres ou de peintures, offre l’avantage de couvrir de grandes superficies. Cette flexibilité permet d’ouvrir à de nombreuses applications : emballages, vêtements, écrans, recharge de téléphones cellulaires ou d’ordinateurs portables.

    Des chercheurs du CNRS et de l’Université d’Angers ont développé une approche avec des cellules solaires à base de molécules organiques et ont obtenu des rendements très élevés. Contrairement au silicium cristallin dont la production nécessite de très hautes températures, leur fabrication implique un faible coût énergétique et un faible impact environnemental.

    A plus long terme, on peut imaginer une contribution décisive de leur potentiel à la conversion photovoltaïque de l’énergie solaire. Les tests montrent que les taux d’efficacité des molécules solaires organiques développées et synthétisés en laboratoire sont de 15% à 25% plus élevés que les cellules en silicium cristallin et les films solaires en couches minces, soulignent les ingénieurs de la société allemande Heliatek, la seule entreprise solaire au monde qui utilise le dépôt de molécules organiques à basse température. Ces dernières sont composées de fines couches nanométriques ultra-pures et d’une grande homogénéité. Cela permet de concevoir une architecture capable d’améliorer systématiquement l’efficacité et la durée de vie des cellules.

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