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Depuis lundi, les masques sont disponibles à la vente dans la grande distribution. Chez Lidl, ils ont tous été vendus en l’espace d’une matinée.
C’est l’objet que tout le monde s’arrache en ce moment : le masque de protection. À une semaine du déconfinement, ces masques pour le public – chirurgicaux et textile – sont vendus dans les pharmacies, les petits commerces mais aussi la grande distribution, depuis lundi. Les magasins, notamment Lidl, ont fait face à un afflux important de clients.
C’est un article du journal la Provence qui découvre que les prix des fruits et légumes sont en forte hausse.
Du coup le journal se demande donc mais: « pourquoi le prix des fruits et légumes a flambé depuis le début du confinement » ?
« Selon une étude de l’UFC-Que choisir, le prix des fruits et des légumes a bondi de 9 % entre la semaine du 2 au 9 mars et celle du 6 au 11 avril. Une hausse qui varie selon les produits : de 6 % pour les produits classiques jusqu’à 12 % pour celles et ceux qui consomment bio.
La raison de ces écarts ? La crise du coronavirus, certes, mais aussi le fait que certaines productions soient devenues plus rares. C’est le cas des citrons verts bio, dont le prix a grimpé de 16 % alors que celui des tomates en grappe bio a augmenté de 25 %.
Selon UFC-Que choisir, la hausse des coûts de production est elle aussi responsable de cette augmentation des prix. Les frais de transport auraient augmenté de 30 % et il faut aussi souligner le fait que la mise en place de mesures de sécurité comme des masques mis à disposition ou le nettoyage du matériel n’aide pas puisque cela génère des coûts supplémentaires.
Autre facteur pointé du doigt pour expliquer cette hausse des prix : la difficulté à importer des produits d’Espagne, d’Italie ou de Pologne du fait de la crise du Covid-19 et de la fermeture des frontières ».
Voici aujourd'hui le point de vue de notre ami Patrick Parment, directeur du Journal du Chaos et contributeur régulier depuis leur création, en 2006, de notre site et de notre revue.
Dans sa revue de presse hebdomadaire, Le Journal du Chaos, envoyée gratuitement tous les samedi depuis plus de dix ans à ceux qui en font la demande* et reprise sur notre site, Patrick Parment recense et commente l'actualité de manière pour le moins... non-conformiste.
S.N.
Patrick Parment
Il est extrêmement problématique d’avancer les leçons que tireront nos responsables politiques tant en France qu’en Europe de cette crise provoquée par le coronavirus. Une chose est toutefois certaine, chaque pays européen a réagi en solitaire et en fonction de sa culture face à la pandémie. D’où cette disparité des réactions. Une fois de plus, l’Union européenne a marché en ordre dispersé et a apporté en urgence, la seule et unique réponse qui s’imposait à elle, à savoir monétaire via la Banque centrale européenne.
Alban d Arguin est le premier dans notre mouvance à dénoncer clairement les mensonges et les intérêts financiers représentés par l'éolien dans un ouvrage limpide et sans concession paru chez nos amis de Synthèse Nationale. À faire lire absolument aux écolos des villes et aux nouveaux bobos des champs !
propos recueillis par Eugène Krampon
Selon vous, sur quoi repose le modèle énergétique français ?
La France dispose d'un modèle, envié par de nombreux pays, qui combine une production électrique grandement majoritaire provenant des centrales nucléaires, et une production d'origine hydraulique (nos barrages alpins et pyrénéens). Ces deux sources produisent aujourd'hui plus de 90 % de notre électricité. La variable d'ajustement se fait avec un peu d'éolien et de solaire auxquels s'ajoute le thermique (gaz et fuel). Si ce modèle est jalousé, c'est parce qu'il est aujourd'hui nettement moins coûteux que celui d'autres pays et qu'il nous assure une indépendance énergétique appréciable. Mieux, dans la balance des paiements de la France, l'exportation d'électricité occupe une part non négligeable. Se lancer à corps perdu comme certains le voudraient dans les énergies soi-disant renouvelables est un non-sens et une aberration politique, économique et énergétique.
En vue de la raréfaction annoncée des énergies fossiles, l'éolien ne peut-il pas être une alternative crédible et bon marché ?
Nous arrivons à l’heure des comptes et du grand saut dans l’inconnu. Mais, dans ce retrait partiel de l’Etat celui-ci, sans le dire compte sur l’émission monétaire, notamment de la BCE, c’est là qu’il fait fausse route.
Fin de l’intérim d’état ?
Fallait-il que l’état n’assume pas l’intérim, des parents, des entreprises des administrations publiques, pendant la période ce confinement ? Non bien sûr, il était dans son rôle et son aide ne fut pas vaine, mais il est réputé avoir été supérieur aux autres pays européens, plus circonspects vis-à-vis de l’intervention étatique. Le PIB aura diminué de 5% au premier trimestre qu’en eut-il été en cas de non-intervention de l’état ? L’hypothèse est difficile à vérifier. Maintenant comment va se dérouler la transition ?
Emmanuel Macron, face à un choix terrible, devra agir contre son électorat.
Pour sauver l’économie, partout dans le monde, les États vont devoir « euthanasier les rentiers » (l’expression est de Keynes). Si l’euro y fait obstacle, la monnaie commune va sauter.
Pour bien mesurer les enjeux économiques soulevés par le confinement, il faut distinguer les effets sur le passé et sur l’avenir de cette quasi mise à l’arrêt du pays et de l’essentiel de la production mondiale.
Le gel complet des trois quarts de l’activité exerce deux types d’effets. Prenons l’exemple de la France.
Le premier effet, c’est d’empêcher une part importante de la richesse d’être produite (si le confinement dure trois mois, en fin d’année, près d’un quart de PIB va manquer). Le deuxième effet découle des mesures prises par l’État pour éviter que les entreprises coulent ou que les ménages privés d’emploi plongent dans la misère. Qu’il s’agisse de garantir des emprunts, de ne pas encaisser des taxes ou encore de verser les salaires du privé (le chômage partiel), de facto la majeure partie de l’économie a été de facto nationalisée.
Au troisième mois de pandémie du Covid-19 en Afrique, les populations africaines sont dans une situation économique en limite critique ; la gouvernance, dans des pratiques plus que jamais critiquables ; l’aide internationale, dans une posture de plus en plus critiquée.
En France et en Europe, les populations issues de l'immigration sont devenues les bons clients des politiques publiques.
La politique de la ville fête ses 40 ans, le Fonds Social Européen ses 60 ans. Vous connaissez la première avec ses avatars : zones d'éducation prioritaire, zones urbaines sensibles, plans banlieues, contrats de ville, écoles de la deuxième chance... Le second, le FSE, plus méconnu, n'en est pas moins généreux avec ses milliards déversés à tous les pays pour leurs politiques de l'emploi, de l'insertion et de lutte contre les discriminations. L'État-providence existe encore pour certaines catégories. De plus en plus, des politiques publiques à l'unisson d'une discrimination positive assez discrète, concentrent des crédits vers des territoires et certains publics.
« La critique est aisée, mais l’art est difficile. » J’essaye toujours d’appliquer cette citation de Philippe Néricault quand je tente de peser le quoi et le pourquoi de l’action publique. Je sais la tâche de nos dirigeants particulièrement ardue en ces temps de crise sanitaire sans précédent et évite d’habitude de juger de sa pertinence.
Je ne peux, toutefois, contenir ma désillusion et mes interrogations quant à la gestion de la distribution des masques chirurgicaux qui ont si cruellement manqué pour protéger des soignants, et qui font encore aujourd’hui défaut à des personnes particulièrement exposées comme les aidants et résidents des EHPAD, les malades chroniques, les immunodéprimés. Pharmacienne en officine, j’ai dû faire face à leurs questions, leur expliquer tant bien que mal que les masques que je détenais étaient réservés aux professionnels de santé (dont même mes préparateurs ne faisaient pas partie), rendre compte de manière pointilleuse de ma distribution à l’État.
Du manque de masques et de tests à l’annonce d’un déconfinement chaotique, un sentiment d’improvisation a traversé nos sociétés, qui contraste avec l’exercice classique d’un pou voir dont l’autorité sociale repose justement sur la préparation de l’avenir. Comme un adolescent qui se pense immortel, pourquoi l’Occident n’a-t-il cru à cette crise annocée que face au mur ?
A mesure de l’étendue de la crise, les populations en voudront toujours plus à leurs dirigeants, les sanctionnant politiquement le jour venu. Et nous devrons probablement vivre des conséquences judiciaires vengeresses. Les oppositions politiques de chaque gouvernement en feront leur miel. Mais il semble un peu court de résoudre par ce jeu démocratique notre difficulté collective. Tous auraient probablement failli. La difficulté des démocraties occidentales est générale. Au-delà des erreurs personnelles de tel ou tel dirigeant, les explications sont plus fondamentales et sans doute multiples.