Le groupe des Gilets Jaunes Constituants s’intéresse aux élections municipales de mars 2020. Cette vidéo est une réflexion sur les monnaies locales.
économie et finance - Page 250
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Elections municipales et monnaies locales
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Krach boursier de 30 % début 2020 : le Titanic ou le Hindenburg en 2021
Wall Street a terminé en très légère hausse, ce vendredi 22 novembre, porté par un indicateur de confiance des consommateurs jugé satisfaisant, mais oublieux des messages contradictoires en provenance de Chine ainsi que des taux de croissance peu rassurants. Les boursiers américains se raccrochent à la moindre hirondelle, pensant qu’elle fait le printemps…
À Paris, la semaine a été morne, avec des volumes très faibles de 3 milliards d’euros par séance, signe d’un manque d’entrain, après les envols frénétiques des semaines précédentes vers les 6.000 points. La hausse s’est cristallisée sur les seules grandes valeurs du CAC 40, car faciles à revendre, l’indice des petites et moyennes entreprises étant, au contraire, très stable, à 13.000 points, certaines accusant des chutes spectaculaires sur 12 mois : -60 % pour Showroomprivé, -55 % pour Marie-Brizard, -45 % pour Haulotte Group, -34 % pour Bic.
Le système financier, avec ses bulles boursières, obligataires et immobilières, se dirige tout droit vers l’hyperinflation et un effondrement monétaire pour apurer l’hyper-endettement impossible à rembourser, ce qui constituera l’étape ultime d’une crise qui a commencé en 2008. Pourquoi la Serbie vient-elle d’acheter 9 tonnes d’or ? « En cas de crise », répond son président, tandis que Le Revenu titre « Assurance-vie : faut-il sortir des fonds en euros », car l’argent des épargnants placé en obligations d’État ne rapporte plus rien, et que le quotidien économique Les Échos titre « Avis de tempête sur le secteur européen de l’assurance ».
Quelques experts viennent de déterrer deux « indicateurs techniques » de derrière les fagots avec des noms à faire trembler les foules : l’indicateur « Présage Hindenburg », faisant référence au krach du zeppelin Hindenburg, en mai 1937, à New York, et l’indicateur « Syndrome du Titanic », les deux clignotant au rouge. Le premier indicateur se base sur le fait que beaucoup de valeurs atteignent leur plus haut durant l’année, ou bien que ces valeurs atteignent toutes leur plus bas ; le deuxième indicateur clignote lorsque, avec un indice au plus haut depuis un an, le nombre des « nouveaux plus bas » des valeurs boursières dépasse le nombre des « nouveaux plus hauts » pendant sept jours de suite.
Les indicateurs techniques et les méthodes graphiques sont à manier avec précaution, mais ne serait-ce pas un signe de ce qui nous attend ? Lorsque la perte de confiance dans le système aura encore augmenté ? Nous pensons plutôt, tant que les banques centrales peuvent encore réagir en abreuvant le marché de liquidités, à un krach-correction de 20 à 30 %, début 2020, semblable à la correction de 20 à 30 %, fin 2018, avant que la Fed n’intervienne.
Aux États-Unis, le moment de vérité approche. Les nouvelles injections de liquidités ont poussé les marchés américains vers de nouveaux records, tandis que les facteurs sous-jacents de l’économie réelle continuent de se dégrader. Sans les opérations record sur le marché monétaire du « repo » et le nouveau QE de la Fed, Wall Street aurait déjà dérapé. La croissance américaine ne sera que de 0,3 % au quatrième trimestre, selon la Fed, tandis que les Bourses ignorent les déficits publics et commerciaux qui explosent ainsi que la dédollarisation en cours. Un krach des marchés de 30 %, en 2020, et un cours de l’once d’or à 1.900 dollars sont du domaine du possible.
Henry Suttmeier, du magazine Forbes, reproche à Jerome Powell, le président de la Fed, de ne pas voir les bulles qui se forment, et plus particulièrement une nouvelle bulle immobilière, tandis que les dettes des ménages continuent de gonfler dangereusement et que l’OCDE s’inquiète d’un risque de stagnation, à long terme, de l’économie mondiale, avec des taux de croissance qui diminuent partout dans le monde, sauf en Inde.
Le bilan de la BCE est à 4.680 milliards d’euros. Christine Lagarde doit en finir avec la politique monétaire insensée du « QE » et des taux négatifs, quitte à déplaire aux marchés, à Macron et à l’Italie, car ces taux sont contraires au bon sens économique, porteurs de bulles ainsi que d’une catastrophe en 2021, semblable à celles du Titanic et du Hindenburg.
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5 décembre 2019 : journée à très haut risque pour la Macronie si la convergence des luttes se poursuit
Le 12 décembre 1995, au plus fort de la contestation, deux millions de Français étaient descendus dans les rues pour dire NON au Plan Juppé.Vingt quatre ans plus tard, le premier ministre Edouard Philippe exhume les cendres d’une politique massivement rejetée par les Français de l’époque.
La Macronie espère bien réussir ce qu’Alain Juppé, « droit dans ses bottes », avait partiellement raté en 1995..
Imposer aux Français une politique d’austérité pendant qu’ultras-riches et politiciens s’en mettent toujours plus dans les poches..
Au prix d’une terrible répression ayant infligé des blessures de guerre à des manifestants, le gouvernement a tenu bon malgré une année de contestation des Gilets jaunes, bien aidé, il faut l’avouer, par des casseurs ayant largement affaibli le mouvement.
Mais il va être beaucoup plus délicat pour l’exécutif de réprimer de la même manière des grévistes, surtout si leur nombre est important.
Paralysie des transports routiers, ferroviaires, aériens et maritimes, blocage des raffineries..
Il n’en faut pas davantage pour totalement scléroser un pays et son économie.
Non structurés sur le plan syndical, les Gilets jaunes ne peuvent manifester qu’en dehors de leur temps de travail, sur leur temps libre personnel.
C’est toute la différence avec des grévistes qui utilisent leur emploi, leur temps de travail, comme un moyen de lutte.
Une grève bien menée est un moyen particulièrement efficace pour faire plier un gouvernement.
Ce n’est pas pour rien que les personnels actifs de la police nationale n’ont pas le droit de grève et que ce droit de grève, de manière générale, est très régulièrement attaqué.
Les grandes centrales syndicales et notamment la CFDT jouent, tout comme les syndicats de police, au poker menteur, tant avec le gouvernement qu’avec les Français.
Ils posent un ultimatum sachant qu’à deux semaines du jour J, on ne peut plus rien obtenir de sérieux de la part de cet exécutif, si ce n’est des miettes.
Soit les syndicats vont encore une fois se coucher devant quelques pseudos concessions faites par le gouvernement et trahir à nouveau les Français tout en criant victoire, soit ils vont devoir aller jusqu’au bout du bras de fer engagé.
Il n’y a pas d’autre alternative possible.
Pour des millions de Français, la qualité de vie et le pouvoir d’achat ont disparu comme pour une majorité de policiers, au bout du rouleau..
La fracture sociale de 1995 est devenue un gouffre abyssal en 2019..http://by-jipp.blogspot.com/2019/11/5-decembre-2019-journee-tres-haut.html
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« Bruxelles encore fâchée par les dettes de la France, de l’Italie et de l’Espagne » L’édito de Charles SANNAT
Mes chères impertinentes, chers impertinents,L’UE est inquiète des dettes françaises, italiennes et espagnoles.Voici le titre pudique et bien politiquement correct du site pro-européen (et passionnant) Euractiv.fr.En effet, comme vous le savez le traité dit de Maastricht fixe dans le marbre quelques règles de fonctionnement budgétaires dans le cadre d’un pacte de stabilité.Bref, derrière tout ce blabla technique et technocratique, se cache une idée importante.Si nous faisons maison commune monétaire, nous devons avoir ue cohérence financière et budgétaire entre les membres.C’est disons-le … logique et parfaitement compréhensible d’un point de vue économique.Quand on part en vacances entre amis, généralement, on abonde chacun par parts égales à un « pot commun » qui sert à régler les courses communes.Parfait. Sauf que si Pierre boit 10 bouteilles de bon vin, là où Charles ne boit que de l’eau (pétillante les jour de fête), que Jean mange des pâtes (au beurre quand le mois est bon) mais que Paul, lui ne mange que du saumon et des mets délicats, il va y avoir un moment où ceux qui ne mangent pas grand grand-chose ne voudront pas payer les courses de ceux qui s’engraissent…C’est là que cesse la comparaison, car lorsque l’on parle d’une zone monétaire il y a tout de même des choses un peu plus compliquées.Nous y reviendrons.Quels sont les critères de « stabilité » pour faire monnaie ensemble ?Simple.Une dette qui ne doit pas dépasser 60 % du PIB… bon la France est à 100 %, enfin presque, l’Italie je n’en parle même pas.L’Espagne un poil mieux mais ce n’est guère brillant.
Un déficit qui ne doit pas dépasser les 3 % du PIB chaque année…Et comme chaque année, nous explosons plus ou moins gravement les seuils.Les déficits de l’année en cours, se transforment évidemment en dette pour l’année suivante et viennent dégrader notre ratio de dette sur PIB ces fameux 60 % que nous avons un tantinet dépassés.Du coup, comme tous les ans, Bruxelles pas content !Bruxelles pas content, mais j’ai comme l’impression que tout le monde s’en contre-fiche au-delà de Bruxelles et de Berlin !« La Commission n’a pas réclamé d’ajustements des plans budgétaires français et italien, mais la Belgique et l’Espagne ont été sommées d’apporter des modifications au leur.Étant donné que Madrid et Bruxelles n’ont envoyé aucun projet révisé à l’exécutif européen, les deux pays devront présenter un exercice comptable à jour et complet le plus rapidement possible. Le plat pays et la péninsule ibérique œuvrent actuellement à la formation d’un nouveau gouvernement après la tenue d’élections législatives plutôt cette année.Les feuilles de route envoyées par le Portugal, la Slovénie, la Slovaquie et la Finlande ne respectent pas non plus la réglementation budgétaire. La Commission leur a donc demandé de « prendre les mesures nécessaires » sans attendre afin d’aligner leur plan budgétaire sur le pacte de stabilité et de croissance ».Imaginez un peu Macron, notre mamamouchi en chef dont la cheffitude ne tient plus qu’à un fil (jaune), mettre en place un plan de rigueur non pas pour réduire la dette de la France, mais juste pour faire un budget pour une fois à l’équilibre !Il faudra couper les dépenses de 3 points de PIB et encore je suis gentil, en réalité il en faudrait un peu plus, mais disons 3 points de PIB.Soit un PIB d’environ 2 300 milliards d’euros (c’est un poil moins mais ce n’est pas important), soit 3 pour cent de 2 300 milliards = 69 milliards d’euros d’économies de dépense à faire.Avec 50 milliards d’euros pour l’Education nationale qui est notre premier poste de dépense, je propose de fermer toutes les écoles séance tenante et de renvoyer les gamins à la maison…Bon même comme ça il va manquer encore 19 milliards pour faire plaisir à Bruxelles…On peut donc fermer la justice, tous les tribunaux, les avocats et autres trucs de ce genre… voici de quoi économiser 7 milliards…. mazette ! Il en manque encore !Vous voyez où je veux en venir n’est-ce pas ?N’imaginez pas une seule seconde que je sois sérieux et veuille fermer les écoles et les tribunaux.Réduire la dette ce n’est pas possible !Tourner le truc dans tous les sens.Secouez le problème. Agitez les idées que vous voulez.Réduire la dette et nos dépenses n’est pas possible.Et si Macron veut trop réduire la dette, les mamamouchis se feront réduire les têtes, ce qui n’est jamais une option humainement agréable ni même souhaitable évidemment.Du coup au lieu de faire – 69 milliards, c’est plutôt plus de déficit.La faute aux vilains Gilets Jaunes, mais en réalité, si Bruxelles nous laisse à peu près en paix, c’est grace aux Gilets Jaunes.Macron sauvé par les Gil et John !Entre une révolution saignante et sanglante, et un déficit budgétaire, même Bruxelles (et ses technocrates qui ne brillent pas par leur conscience aiguë de ce qu’endure le petit peuple comme nous), devrait choisir le déficit et la dette.Et c’est pour cela que Bruxelles ne dit rien à Macron et à notre doudou normand Edouard Philippe.Ce qui permet de tirer une première conclusion.Macron ne doit surtout pas éteindre le mouvement des Gilets Jaunes, car sinon Bruxelles voudra réduire la dette et le peuple français réduira les têtes.Donc, il faut une juste de dose de Gilets Jaunes.Seconde conclusion, et c’est au delà de la plaisanterie de la conclusion précédente, évidemment la plus importante.D’abord la seule manière de payer les dettes est de le faire par la monnaie et par l’ajustement monétaire (en France c’était les dévaluations).Si l’on ne peut pas le faire au niveau européen avec la BCE alors le coût social est celui d’une révolution qui sera dévastatrice pour tous les mamamouchis.Ce coût n’est pas acceptable.Il vaut mieux donc un retour aux monnaies nationales qui sera tout de même douloureux puisque l’euro a empêché les ajustements progressifs pour remplacer cela par un ajustement brutal en cas d’explosion de l’euro.L’idéal serait une politique d’ajustement menée par la BCE mais dont les Allemands ne veulent pas puisqu’ils seraient les plus couillonnés dans une telle hypothèse (ce qu’avait prévu Mitterrand).Enfin, si les traités c’est important, fondamental et essentiel, la réalité montre que cela fait 20 ans que l’on s’assoit sur les règles.Nous sommes la France.Et si la France ne veut pas, alors la France ne veut pas.Les traités sont faits pour être changés, négociés, et révisés.Quand c’est impossible, nous pouvons même les déchirer.Ainsi va l’Histoire.Nous sommes la France.Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !Charles SANNAT -
AU-DELÀ DU POPULISME : UN TEXTE DE GABRIELE ADINOLFI
Les récents succès du populisme en Europe, s’ils doivent être considérés comme un pas dans la bonne direction, ne constituent qu’un point de départ et doivent être complétée par une action plus approfondie, celle, en particulier, que mène le réseau européen des Lansquenets, créé et animé par notre camarade Gabriele Adinolfi. Celui-ci vient de mettre les choses au clair dans le texte que nous publions ci-dessous-ForumSi
« AU-DELÀ DU POPULISME »
« La forte percée de Vox en Espagne débouche sur un gouvernement minoritaire de gauche qui accentue la tension. Ce n'est pas si différent de ce qui se passe en Italie, en France, en Allemagne.
Nous assistons aujourd'hui à une “crise de représentativité” de la classe dirigeante (progressistes et bourgeois), face aux exigences de déçus de la mondialisation s’exprimant dans le “populisme”. Entre la première et les seconds, se situe le pouvoir économique, qui n’est pas complètement unitaire et s’articule en fonction des besoins du moment historique.
Cette divergence à trois niveaux crée une impasse apparente. Sur le plan du pouvoir réel qui, plus que des stratégies, exprime des orientations, nous avons la classe politique vétuste et obsolète, laquelle, ancrée sur l'”Etat profond”, livre une guerre civile abstraite mais constante, évoquant et provoquant des fantasmes et des climats d’urgence, et les représentants du populisme, qui avancent dans les urnes mais sans rien exprimer de concret.
Le précédent socialiste
Dans les cours et recours historiques, les analogies offrent parfois des scénarios inversés.
Avec des différences dues notamment à la démographie, nous nous trouvons un peu dans la situation d’il y a cent ans. À l'époque, la rébellion était vaguement prolétarienne et socialiste ; aujourd'hui, elle est populiste et petite-bourgeoise. Mais le manque de préparation de ses représentants politiques est le même.
Le socialisme a erré entre deux chimères. Il y a eu les revendications maximalistes (c'est-à-dire la révolution, et rien de moins) qui, faute de réalisme, se sont réfugiées dans le mythe de l'effondrement du système. Il en va de même pour les populistes, qui attendent à tout moment la capitulation des banques et des structures en place. Il y avait aussi le réformisme, qui reposait sur cette illusion que la négociation allait transformer progressivement le capitalisme en socialisme. Mais il n'a même pas eu la force de négocier, les représentants syndicaux n'étant ni les représentants de l'ensemble du prolétariat, ni organisés comme il aurait dû l'être.
Aujourd’hui, les politiciens populistes espèrent, avec le vote, changer des relations de pouvoir consolidées, alors que le succès électoral ne peut à lui seul atteindre cet objectif, comme l’a prouvé l’après-guerre 14-18, lorsque les socialistes étaient majoritaires en Allemagne et en Italie, et ont fini par perdre toute confrontation politique.
La leçon de Lénine et Mussolini
Seuls deux révolutionnaires ont émergé à cette époque.
L'un d’ eux, Lénine, expliqua même aux représentants d'autres nations de l'Internationale communiste combien les deux voies empruntées jusqu'alors étaient fallacieuses et comment un processus révolutionnaire devait être accompagné par la création d'un parti-stratège capable de se doter des moyens de confrontation, de bataille et de négociation, et, surtout, de ne pas se diluer dans sa dialectique avec le front opposé.
L'autre, Mussolini, est allé beaucoup plus loin, en comprenant que le schéma élémentaire de la lutte des classes était invalidant et qu'il devait être remplacé par le conflit entre producteurs et parasites, pour l'introduire dans le concept révolutionnaire de la nation.
En l’occurrence, les producteurs ne sont pas ici seulement les petits entrepreneurs, mais toutes les forces impliquées dans un processus de production.
Mussolini, comme Lénine, théorisa la stratégie du parti et lui permit de pratiquer l'organisation des producteurs, comme le faisait le Russe avec le seul prolétariat.
Sans les mettre au même niveau, il ne faut pas oublier qu'ils ont tous deux gagné et que les faits leur ont donné raison.
Le rôle joué par les Lansquenets
Telle est la leçon à tirer avant qu'il ne soit trop tard.
Il faut, en Europe, un parti-stratège, de cadres plutôt que de masse, qui se mette en relation avec les composantes sociales de producteurs par le biais de leur organisation politico-économique, et qui puisse donc jouer un rôle positif d'avant-garde stratégique et porteuse de propositions.
Notre tâche principale est d’aller dans cette direction.
Je peux dire avec une pointe de fierté que cette ligne, que j'essaie d'étayer depuis quelques années maintenant, commence à être mise en œuvre dans plusieurs pays européens. Il ne s’agit pas de construire un parti (ou un mouvement) qui s'impose aux autres, mais d’opérer là où les éléments favorables existent déjà, de les diriger et de leur donner corps et âme, en les retirant des illusions maximaliste et réformiste.
Il ne s'agit donc pas de recruter des personnes dans un nouveau conteneur, mais de les activer dans des synergies opérationnelles partageant une “cosmovision”, ainsi qu’une mentalité pratique et clairvoyante. »
Gabriele Adinolfi
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Faillite des retraites : ils n’ont rien voulu savoir…
C’était dans les années 70. La cigale contre la fourmi. Lorsque le démographe Alfred Sauvy alertait les écomomistes : si nous ne faisons pas plus d’enfants, le système des retraites va s’effondrer !
Claude Sarraute, dans Le Monde, balayait d’un revers de main les réflexions du « radoteur » : je paie mes cotisations, j’aurai droit à une pension ! Cette génération de fourmis trop gâtée par les efforts de ses parents n’a rien vu venir, rien entendu, rien compris. Elle s’est voulue consommatrice, bénéficiaire et non redevable de l’avenir.
50 après, on y est ! L’implacable réalité économique frappe les baby-boomers de plein fouet. On l’a appris cette semaine : en 2025, notre système de retraites passe dans le rouge avec un déficit programmé de 10 milliards d’euros. Qui va payer ?
Bien sûr, des solutions sont envisagées sur la pointe des pieds pas le gouvernement : rallongement du temps de travail, du nombre de trimestres nécessaires, baisse des pensions, recul de l’âge pivot.
Pour Emmanuel Macron, la priorité c’est la manière de présenter le menu aux Français.
La crise sociale, les syndicats en embuscade contraignent le président de la République, Édouard Philippe et Jean-Paul Delevoye à souffler le chaud et le froid et à brouiller les pistes.Personne n’y comprend rien mais personne n’est dupe : le coup du système à points servira de variable d’ajustement. C’est François Fillon qui a lâché, en 2016 : « Le système par points, ça permet une chose qu’aucun politique n’avoue : baisser chaque année la valeur des points et donc le niveau de pension. »
Aux politiques, donc, de se contorsionner et d’inventer des techniques de com’ pour désamorcer la bombe sociale ; aux Français de se serrer la ceinture. Sans qu’aucune solution pérenne ne soit jamais envisagée pour l’avenir de toute une génération à la manière d’Alfred Sauvy : la nécessaire relance de la natalité française.
Mécaniquement, compte tenu de l’allongement de la durée de vie, l’équilibre n’est plus possible. Le nombre de retraités ne va cesser d’augmenter (16,3 millions en 2018 pour 24,5 millions en 2070), tandis que les Françaises font de moins en moins d’enfants (moins de 1,88 par femme). Les actifs de demain ne seront pas assez nombreux.
Loin d’encourager la natalité, le rapport Delevoye aggrave la situation des familles nombreuses. Grandes perdantes de la réforme, elles sont laissées sur le bord de la route, comme si elles ne comptaient pour rien dans le système. Elles sont pourtant l’investissement nécessaire dans l’avenir. Pas d’enfants, pas de retraites !
Les mères de famille seront sacrifiées : leurs trimestres acquis lors de la mise au monde de leurs enfants rayés d’un trait de plume (4 à 8 trimestres par enfant, selon le secteur privé ou public). Les bonifications de 10 % allouées aux familles nombreuses sont également supprimées. Remplacées par une majoration de 5 % par naissance. Au bénéfice des familles monoparentales moins nombreuses.
Nos politiques s’adaptent au paysage sociologique, les familles à enfant unique sont majoritaires en France : 44,9 %, contre 3,8 % pour les familles de 4 enfants ou plus, mais ne cherchent pas à inverser la tendance. Même si c’est, objectivement, une bonne chose pour l’avenir des Français. Constater, remédier plutôt qu’agir dans l’intérêt de tous.
L’encouragement et le soutien à la natalité sont sujets à proscrire. Sauf s’il s’agit de PMA. L’intérêt national est concentré sur la procréation de quelques couples de lesbiennes ou quelques femmes isolées. Pas sur l’avenir des Français.
Rien n’a changé depuis Claude Sarraute. L’aveuglement du vieux monde ne cherche qu’à satisfaire la génération présente. Sans souci de ses enfants. Personne ne souhaite inverser la vapeur. Malgré la réalité économique qui se révèle à travers la faillite des retraites.
La submersion migratoire suffira-t-elle pour remédier au financement des retraites ? C’est sans doute là-dessus que certains comptent. Jeu dangereux aux conséquences incalculables pour les générations à venir.
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Échafaudages financiers dans l'étau du mondialisme
En ce 21 novembre, on apprenait à Paris que le syndicat CFDT-cheminots, supposé le plus raisonnable, menace désormais joint au mouvement de grève du 5 décembre. Et le nombrilisme des médias n'y voit, une fois de plus, qu'un seul aspect dysfonctionnement du système hexagonal et de ses soi-disant instances de dialogue.
Or, on ne peut comprendre la crise qui semble se précipiter en France sans l'observer dans son contexte international. Un tel regard ne conduit malheureusement pas à flatter le pouvoir macronien. Il aboutit au contraire à souligner son inconséquence et ses velléités, de plus en plus compromises, de redresser le pays.
Une récente évaluation de l'Institute of International Finance publiée ce 15 novembre à Londres mérite, cet égard, que l'on s'y attarde quelque peu. Certes elle aboutit au concept de dette mondiale. Et celui-ci appelle lui-même quelques interrogations. D'autre part, les agrégats statistiques internationaux reposent toujours sur l'addition d'approximations discutables, comme tous les outils dont les technocrates se servent pour imposer leurs vues.
À ces réserves près, on retiendra que la dette des États, selon cette étude, devrait dépasser, courant 2019, la barre des 70 000 milliards de dollars.
Une autre comparaison, établie par Bank of America Merrill Lynch, constate que, depuis la faillite de Lehman Brothers, en septembre 2008, les États ont emprunté 30 000 milliards de dollars, les entreprises 25 000 milliards, les ménages 9 000 milliards et les banques 2 000 milliards.
Ces montants vertigineux reflètent le rôle grandissant de l'activité de la finance.
Doit-on la considérer comme nécessaire à l'industrie, au commerce ou à l'activité productrice de biens et services en général ? La question se pose.
Mais ce qui semble aussi poser problème résulte de la simple comparaison entre une France étatique surendettée, car de plus en plus incapable de maîtriser ses déficits, et un monde enserré dans les contraintes d'un échafaudage financier.
Ce matin les médias rappelaient la progression du taux d'endettement hexagonal en 10 ans : rapportée au PIB, qui rappelons-le n'appartient pas à l'État, la dette publique officielle de Paris est passée de 67 % à 100 %.
Mais il conviendrait aussi de se préoccuper des engagements qui se situent en dehors du périmètre et qui s'accroissent chaque année de plus de 360 milliards, soit plus de 3 fois le montant prévisionnel du déficit budgétaire, estimé pour 2019 à hauteur de 100 milliards.
Ceux-ci résultent des innombrables structures déficitaires dont la chronique agite l'actualité et que l'État renfloue chaque année :
- c'est le cas de la SNCF dont la dette n'est pas "comptabilisée Maastricht"
- idem pour les hôpitaux dont la réalité juridique reste floue
On les appelle pudiquement dette implicite. Au total on l'estime à plus de 4 000 milliards d'euros
Le seul provisionnement des futures retraites des agents publics se chiffrerait à environ 2 400 milliards d'euros.
À noter que l'État se garde bien de garantir les pensions de vieillesse des caisses auxquelles il contraint les Français de cotiser.
Aucun des ténors de la commission des Finances, du socialiste Boulloche dans les années 1970 jusqu'au gaulliste Carrez ou au centriste Charles de Courson n'a pu obtenir qu'un débat législatif tranche du sujet.
Ajoutons que dès les débats de 1919, sur la ratification du traité des Versailles basé sur l'hypothèse de paiement de faramineuses réparations, le parti ministériel en avait imposé l'échafaudage mondialiste : la Société des Nations allait tout garantir... l'Allemagne paierait, à en croire le ministre des Finances de Clemenceau l'escroc Klotz[1], et l'opinion était illusionnée par les "milliards"inventés par Loucheur et Tardieu. Tout cela se passait, me dira-t-on sous la troisième. Deux républiques plus tard, les choses n'ont guère changé. Ou plutôt elles ont empiré.
Vous qui aimez tant la république, et vous en gargarisez, en reprendrez-vous une sixième ?
JG Malliarakis
Mercredi 27 novembre JG Malliarakis donnera une conférence sur la Naissance de l'Illusion mondialiste à l'occasion de la réédition du livre d'Emmanuel Beau de Loménie "La Ratification du Traité de Versailles" de 18 h à 20 h au Café du Pont Neuf 14, quai du Louvre M° : Louvre, Pont Neuf ou Châtelet
Tout a été dit au long des débats de 1919 à la Chambre des députés...
TABLE DES MATIÈRES : Note de l'éditeur par JG Malliarakis -- Introduction de 1945 I. Les Préambules [Chappedelaine - Raiberti - Charles Benoist] II. Pour une politique d’après guerre [Maurice Barrès - Albert Thomas] III. Plaidoyer et Réquisitoires [Tardieu - Barthou - Franklin-Bouillon] IV. La prochaine guerre viendra par Dantzig [Marcel Sembat] V. Réparations et organisation économique [Bedouce - Klotz - Dubois - Auriol - Loucheur] VI. Le désarmement [André Lefèvre] VII. Un ténor : Viviani VIII. Travail et Colonies [Colliard et Simon] IX. Du socialisme à l’extrême-droite [Longuet et Marin] X. Clemenceau intervient et XI. Dernières interventions [Renaudel - Lefèvre - Augagneur] La conclusion de l'historien au lendemain de la Seconde guerre mondiale.
Épilogue : Quelques dates. Quelques chiffrages à propos des réparations.
L'Occupation de la Rhénanie (1923-1930) → Pour en savoir plus sur ce livre, lire aussi "Les cent ans de la fausse paix de Versailles". ••• Ce livre de 204 pages paraîtra courant novembre. Il est proposé au prix de souscription de 18 euros franco de port jusqu'au 30 novembre. Paiement par carte bancaire sur le site de l'éditeur [ou par chèque en téléchargeant un bon de commande]Apostilles
[1]Louis-Lucien Klotz ministre des Finances radical-socialiste dans le gouvernement Clemenceau de 1917 à 1920, énonciateur du mot d'ordre "l'Allemagne paiera" fut condamné en 1929, à la suite de spéculations boursières hasardeuses, pour chèques sans provision et escroquerie à deux ans de prison.
https://www.insolent.fr/2019/11/echafaudages-financiers-dans-letau-du-mondialisme.html
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Va-t-on, en France, taxer l’argent déposé à la banque, comme en Allemagne ?
Le 19 novembre 2019 fera date dans l’Histoire : pour la première fois, une banque européenne a décidé de taxer, dès le premier centime d’euro, les dépôts laissés sur leurs comptes par les usagers.L’établissement qui a brisé le tabou est la banque coopérative Volksbank, basée à Munich, en Allemagne.
Le taux extorqué sera de −0,5 %, c’est-à-dire le même que celui qu’applique la Banque centrale européenne aux dépôts obligatoires que doivent effectuer toutes les banques de la zone euro dès qu’elles ont des capitaux inemployés.
Jusqu’à présent, les banques allemandes ou suisses ne taxaient les dépôts qu’au-dessus de 100.000 euros.
L’une d’entre elles était néanmoins descendue à 75.000 euros, mais la Volksbank vient de franchir un pas de géant et, sans nul doute, elle sera rapidement suivie par l’ensemble de ses consœurs germaniques.
Le cynisme de cette mesure fait froid dans le dos : tous les particuliers sont tenus de verser sur un compte en banque leurs revenus, salaires ou pensions.
Jusque-là, ils bénéficiaient, en échange de cette contrainte, de la sécurité pour leur argent.
Leurs fonds étaient protégés des voleurs, contrairement à ce qui se passerait s’ils les avaient gardés chez eux, sous leur matelas ou dans une autre cachette.
Mais, désormais, les Allemands devront payer pour ce menu avantage : 50 euros par an pour un montant moyen de dépôt de 10.000 euros.
Les usagers allemands seront-ils tentés, alors, de retirer leur salaire dès qu’il sera versé ?
Sans doute ne le pourront-ils pas !
Pour éviter que les banques ne se retrouvent sans capitaux, on risque bientôt de limiter le montant des retraits hebdomadaires, comme dans les pays en crise.
Longtemps, en Grèce, on ne pouvait pas prélever sur ses comptes plus de 420 euros par semaine.
Nous sommes provisoirement à l’abri d’une mesure similaire en France.
De même que les comptes courants ne peuvent être rémunérés (contrairement à l’étranger), les établissements bancaires ne peuvent les taxer, sauf pour les dépôts supérieurs à un million d’euros. Les banques françaises utilisent un autre biais que leurs consœurs germaniques pour faire payer leurs clients : elles augmentent considérablement leurs frais de tenue de compte et, surtout, envoient un rideau de fumée pour cacher leur tarification.
Tout y passe : impression de carnets de chèques, taxation forfaitaire de 2,50 euros par mois par compte (soit 30 euros annuels ! Ce qui équivaut largement à un taux négatif de 0,5 %), amende en cas de découvert non autorisé, forfait d’un euro en cas de retrait dans des distributeurs appartenant à des banques concurrentes.
Et n’oublions pas que les banques prélèvent un pourcentage sur les achats par cartes, en théorie payé par les commerçants, en réalité répercuté sur le consommateur.
Pour finir, les banques de l’Hexagone gagnent plus avec ces procédés qu’en appliquant un taux négatif !
Celui-ci est, dans une certaine mesure, moins hypocrite, plus visible.
Mais ne nous leurrons pas : si les taux négatifs se répandent en Europe, nous les connaîtrons également en France.
On nous expliquera que les établissements bancaires ne peuvent absolument pas s’en passer.
Et on continuera, bien entendu, les autres prélèvements !
Quoi qu’il arrive, l’usager paye.
Et bien plus qu’il ne le doit et ne le croit.
Christian de Molinerhttp://by-jipp.blogspot.com/2019/11/va-t-on-en-france-taxer-largent-depose.html
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Politique & Eco n° 237 avec Pierre Jovanovic – Taux négatifs, assurance-vie, banques : voyage en absurdie
Olivier Pichon reçoit Pierre Jovanovic pour sa revue de presse
1) La mort de l’assurance vie
– Quand quatre banques sont contraintes de recapitaliser leur filiales assurance-vie
– Toujours la folie des taux négatifs
– Madame Lagarde : contentez vous de votre salaire, quant à votre épargne, n’y comptez pas !
– Ambrose Evans-Pritchard (Telegraph) sur le rôle criminel des banquiers centraux
– Le FMI découvre les effets désastreux des taux d’intérêts négatifs2) La fin du modèle bancaire
– Quand les banquiers mettent en cause… le climat !
– La banque centrale hollandaise parle d’or à tous les sens du terme
– Une crise totalement inédite
– Deutsche Bank, socialisation des pertes ou solidarité européenne ?
– Les fonds de garantie en cas de faillite des banques : c’est peanuts
– Détérioration des services bancaires, rubrique in vivo, vos rapports avec les banquiers
– Les analyses pertinentes de Jean-Pierre Chevalier, Torquemada des bilans bancaires
– Les effets de levier dangereux
– BNP, SG, Natixis… aperçu des soucis bancaires
– L’information selon BFMLa trahison du peuple français par les députés de la République en Marche. Mondialisation de la colère populaire.
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Crise de la santé : les hôpitaux sous palliatifs ? – Journal du mercredi 20 novembre 2019
Crise de la santé : les hôpitaux sous palliatifs ?
Après des mois de mobilisations des urgences et des personnels hospitaliers, le gouvernement veut éteindre la colère pour éviter la coagulation du 5 décembre prochain.
FDJ : le pari risqué de la privatisation
Depuis le 7 novembre dernier la FDJ est coté en bourse. Alors que l’addiction aux jeux d’argent est de plus en plus forte et que les retombées économiques pour l’Etat restent obscures, on peut s’interroger sur les conséquences sociales et sanitaires de cette privatisation.
Agriculteurs : la menace du système assurantiel
Les assurances privées remplacent peu à peu l’Etat pour dédommager les exploitants agricoles face aux aléas climatiques.
Un changement de modèle qui n’a rien d’anodin et qui pourrait plonger le pays dans une véritable régression qualitative de son agriculture.L’actualité en bref