économie et finance - Page 449
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Journal de bord de Jean-Marie Le Pen n°449
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L’accueil des migrants, comment ça marche ? Le business des coopératives
Ce n’est pas de “crise” qu’il faut parler, mais de “fraude”.
Que ce que l’on qualifie trompeusement de « crise migratoire » soit financé par l’argent public des contribuables de l’Union européenne, cela n’est plus un secret pour personne.Ce que l’on sait moins, c’est comment le système de l’accueil des clandestins fonctionne concrètement, et donc qui s’en enrichit et comment. Car ce déplacement de populations aux proportions gigantesques est rendu possible autant par le désarmement moral des peuples autochtones que par le colossal détournement de fonds publics – légal ou non – qu’il engendre.
Le cas de l’Italie, principale porte d’entrée des clandestins avec la Grèce, est particulièrement intéressant à cet égard.
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La Belgique bloque la signature du traité de libre-échange avec le Canada
La Belgique n’est « pas en état de signer le CETA », a déclaré lundi le premier ministre Charles Michel, empêchant de facto la signature de l’accord de libre-échange entre l’UE et le Canada, prévue jeudi à Bruxelles.
La signature prévue jeudi à Bruxelles du traité de libre-échange UE-Canada (Ceta) n’aura pas lieu. Alors que la Wallonie a de nouveau rejeté les propositions qui lui ont été transmises par Bruxelles dimanche, le premier ministre belge, Charles Michel, affirme que son pays n’est « pas en état de signer le CETA ».
Trois des entités fédérées de Belgique et le gouvernement fédéral ont refusé de donner leur feu vert : la Wallonie, le gouvernement bruxellois ainsi que la communauté linguistique dite « française ». L’UE avait donné jusqu’à lundi soir à la Belgique pour faire connaître sa position sur le CETA.
Dès dimanche, André Antoine, le président du parlement de Wallonie avait affirmé : « Ce ne sera pas possible de respecter cet ultimatum. On nous remet un document décevant et parallèlement on nous donne un ultimatum ». L’entourage du chef du gouvernement wallon, Paul Magnette, considère que l’ultimatum « n’est pas compatible avec le processus démocratique », a déclaré à l’AFP son porte-parole. Il « a toujours refusé de s’installer dans un timing contraignant », a souligné le porte-parole. [....]
La suite sur Le Figaro.fr
http://www.actionfrancaise.net/craf/?La-Belgique-bloque-la-signature-du
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Les dérives (presque) impunies du RPR à la Mairie de Paris
Affaires RPR ou affaires Chirac ? Difficile de trancher tant elles sont liées. Le locataire de l’Élysée étant protégé derrière son immunité présidentielle, l’essentiel tourne autour de ses anciennes fonctions de maire de Paris (de 1977 à 1995) et de président du RPR (de 1976 à 1994). Son parti, fondé en 1976, a d’abord été financé en espèces ou en fournitures par les entreprises, comme l’a admis son ancien trésorier Robert Galley, en des temps très lointains où « la France vivait sous la terreur des nationalisations et du socialisme ». L’élection de Jacques Chirac à la Mairie de Paris, en 1977, ouvre des perspectives. La capitale française, tout juste sortie de l’orbite préfectorale, n’a alors aucune expérience de démocratie locale et de contre-pouvoir municipal. Jacques Chirac s’y installe comme dans une forteresse, avec un seul objectif : reconquérir, depuis l’Hôtel de Ville, Matignon puis l’Élysée. D’où cette fâcheuse propension à mélanger gestion municipale et intérêts partisans. Les affaires d’emplois fictifs en sont la meilleure illustration.Il faudra une quinzaine d’années avant que la justice ne se décide à y mettre le nez – une fois Jacques Chirac élu président, devenu intouchable. Entre 1988 et 1993, en pleine disette électorale, les effectifs des permanents du RPR gonflent curieusement et passent de trente à quatre-vingt-huit. Nombre d’entre eux sont, en réalité, rémunérés par des entreprises amies ou directement par la Mairie de Paris. Cela vaut pour le secrétaire national du RPR à la jeunesse, chargé de la même mission à la Mairie de Paris, dont le travail de terrain ne justifiait à l’évidence aucune trace écrite. Plus problématique, le cas du directeur juridique du RPR, théoriquement chargé de mettre le parti à l’abri des poursuites pénales, salarié par une entreprise de bâtiment... Il y a aussi une trentaine de « chargés de mission » de la Mairie de Paris, souvent d’origine corrézienne, première terre électorale de Jacques Chirac, affectés à sa permanence d’Ussel, sa circonscription, ou à d’autres « missions » particulières. Alain Juppé, à la fois adjoint aux finances à la Mairie de Paris (1983-1995) et secrétaire général (1988-1994) puis président (1994-1997) du RPR, est au centre du dispositif.Dans l’œil du cyclone, Alain Juppé est mis en examen le 21 août 1998 pour « détournement de fonds publics, complicité et recel d’abus de confiance aggravé, prise illégale d’intérêt, complicité et recel d’abus de biens sociaux », du fait de ces emplois fictifs détachés au service du RPR. La justice française va toutefois effectuer un tri très sélectif : tout le volet concernant les chargés de mission sera annulé pour vice de forme, justifiant l’extinction des poursuites contre les directeurs de cabinet successifs du maire de Paris (Michel Roussin, Rémy Chardon et Bernard Bled). Dans la dernière ligne droite, ne restent que sept permanents du RPR rémunérés par des entreprises privées, reprochés au seul Alain Juppé, qui adopte différentes attitudes. Droit dans ses bottes : « Ces pratiques étaient entrées dans les mœurs, je n’avais pas de raison de les suspecter au RPR. » Faussement naïf : « Je croyais que travailler à la Mairie de Paris et au secrétariat général du RPR était possible. » Victime expiatoire : « Je suis prêt à porter tous les péchés d’Israël, mais pas la responsabilité pénale. »Condamné le 30 janvier 2004 à dix-huit mois de prison avec sursis et surtout à dix ans d’inéligibilité pour avoir, selon le jugement du tribunal de Nanterre, « trahi la confiance du peuple souverain alors qu’il était investi d’un mandat électif », il fait appel. Devant la cour de Versailles, Alain Juppé concède : « Je savais que le RPR avait recours à des pratiques qui auraient dû cesser. » Le 1er décembre 2004, sa peine est ramenée à quatorze mois de prison avec sursis et son inéligibilité à un an, en des termes qui valent absolution : « M. Juppé, qui s’est consacré pendant de nombreuses années au service de l’État, ne doit pas être le bouc émissaire des infractions commises au bénéfice de l’ensemble des membres de son parti. » Le socialiste Henri Emmanuelli aurait bien aimé entendre les mêmes paroles de la part de la justice française...Le RPR n’en a pourtant pas fini avec les affaires. Reste le gros œuvre : les marchés truqués de l’Office HLM de la Ville de Paris (OPAC), une affaire qui a fait trembler la Chiraquie pendant toute une décennie. Elle s’achèvera au printemps 2006 par une vaste mascarade judiciaire. Au procès tant attendu, une cinquantaine de prévenus représentant tous les corps de métier du bâtiment, mais pas un seul dirigeant politique sur le banc des accusés. L’accusation mentionne comme à regret n’être « pas parvenue à établir formellement l’implication personnelle des responsables au sein de l’appareil du RPR », faute de preuve ou de courage. L’habituelle cohorte de lampistes, dirigeants de filiales de Bouygues, de la Lyonnaise ou de la Générale des eaux, s’apprête à dénoncer un « racket » politique, hors de la présence des présumés racketeurs.Un seul être vous manque... Jean-Claude Méry, membre du comité central du RPR, promoteur immobilier reconverti en collecteur de fonds, membre de la Grande loge nationale de France (GLNF), avait tourné quelques années avant sa mort (survenue en juin 1999) un film vidéo détaillant son rôle occulte, jusqu’à raconter la remise d’une valise de billets à l’Hôtel de Ville, en 1992, dans un bureau de Michel Roussin et sous le regard du maire de Paris, Jacques Chirac. Méry, ses cigares et ses bretelles, caricature d’intermédiaire, entre agapes et parties de chasse, n’est évidemment pas le plus crédible des protagonistes de l’affaire des HLM. Il est toutefois prouvé qu’il avait récolté près de 40 millions de francs pour ses interventions sur les marchés publics parisiens. Son banquier suisse a témoigné que le compte ouvert en son nom avait vocation à « faire du financement politique ». On n’en saura guère plus. La justice française a dû se contenter de coincer Georges Pérol, directeur de l’OPAC et héritier – honneur suprême – du siège de conseiller général de Jacques Chirac en Corrèze. Pour avoir fait financer le musée d’art contemporain de Meymac par des attributions de marchés parisiens, il a été condamné à deux ans de prison avec sursis (mais il a interjeté appel de cette condamnation). Exit l’affaire des HLM...
Renaud Lecadre, Histoire secrète de la 5ème République -
Les Wallons ne lâchent rien sur l’accord avec le Canada
Malgré les efforts déployés lors du sommet européen de Bruxelles, aucune solution n’a été trouvée.
Tout ça pour ça. Au terme d’une longue soirée, les Européens se sont séparés, dans la nuit de jeudi à vendredi, sans réelle percée sur les deux principaux sujets qui occupaient les esprits. S’ils ont pu afficher un communiqué relativement consensuel au sujet des migrants, c’est au prix de renoncements : peu d’annonces nouvelles et une note de bas de page ménageant, une fois de plus, les susceptibilités des pays opposés à l’idée d’être obligés d’accueillir sur leur sol des réfugiés.
Au sujet de la Russie, ils ont certes dégagé une ligne commune, faisant montre de fermeté en demandant l’arrêt des bombardements sur Alep , la prolongation de la trêve et l’acheminement d’une aide humanitaire. Mais à ce stade, pas la moindre mention d’éventuelles sanctions – le Premier ministre italien, Matteo Renzi, s’étant farouchement opposé à cette idée. Malgré tout, a averti François Hollande devant les médias, « si se perpétuaient de nouvelles atrocités, toutes les options seraient envisagées « .
Efforts diplomatiques
Mais c’est au sujet de l’accord de libre-échange avec le Canada (CETA) que la déception était palpable. En dépit des efforts des diplomates et des chefs d’Etat , aucune issue n’a été trouvée au blocage de la Wallonie, bien décidée à ne pas signer ce texte qu’elle juge contraire à ses intérêts.
Pour conjurer le scénario d’un échec, une rencontre s’était déroulée, avant l’ouverture du sommet, entre le président du Conseil européen, Donald Tusk, et le Premier ministre belge, Charles Michel. Celui-ci affirmait que le « moment de vérité est proche ».
A vingt heures, les ambassadeurs de tous les Etats se réunissaient pour chercher une solution. Plus tard dans la soirée, on apprenait que le Parlement wallon allait être réuni, ce vendredi matin, pour se prononcer à nouveau sur la déclaration politique qui accompagne le texte, laquelle avait subi de substantielles modifications. Mais en fin de soirée, le ministre président de la Wallonie, Paul Magnette, rejetait la nouvelle version du texte. « Il y a des améliorations mais le texte est encore clairement insuffisant », lâchait-il.
Vers un fiasco définitif ?Pour autant, le scénario d’un fiasco définitif ne semble pas encore écrit. Le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, est censé venir signer le traité jeudi 27 octobre, à Bruxelles. Pour d’élémentaires raisons de courtoisie, les Européens considèrent que si ce voyage doit être annulé, cela ne pourra pas se faire au-delà de lundi. Le week-end pourrait donc être intense, d’autant que dès ce vendredi matin, Paul Magnette devrait rencontrer directement la ministre canadienne du Commerce.Pour certains observateurs, ce dernier n’aurait aucun intérêt politique à lâcher prise durant le sommet, car cela permettrait au Premier ministre belge, un adversaire politique, d’empocher un succès diplomatique. Pour autant, s’il obtient de réelles concessions, il pourrait céder dans les tout prochains jours, et emporter par la même occasion une belle victoire politique.
Angoisse des responsables européens
Si cette épée de Damoclès était levée, ce serait un soulagement majeur pour les Européens. Donald Tusk, le président du Conseil européen, connu pour ne pas cacher son pessimisme, avait donné le ton, à l’ouverture du sommet, prévenant que si l’Union européenne se révélait incapable de signer le CETA, cela signifierait que celui-ci « pourrait être notre dernier accord de libre-échange ».
De fait, l’angoisse de tous les responsables européens est que le sacrifice d’un accord dans son ultime ligne droite, alors que celui-ci a donné lieu à cinq années d’intenses négociations, envoie au monde entier un signal déplorable, démontrant que la Commission européenne n’a plus les moyens de son action en la matière. L’Union ne serait plus, dès lors, un partenaire fiable, ni même une entité capable d’agir collectivement. Ce dont Paul Magnette, professeur de sciences politiques et spécialiste des questions européennes, se dit conscient.
http://www.voxnr.com/4850/les-wallons-ne-lachent-rien-sur-laccord-avec-le-canada
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Pierre Lellouche : Du jamais-vu - une loi américaine transcrite dans le droit français !
Pierre Lellouche, député de Paris, préside la mission d’information sur l’extraterritorialité du droit américain, mission créée en mars 2016 par les commissions des affaires étrangères et des finances de l’Assemblée nationale.
Le rapport de cette mission a été présenté le 5 octobre dernier à ces deux commissions.
Pierre Lellouche donne quelques exemples de cette instrumentalisation du droit au seul profit des intérêts des États-Unis et, évidemment, aux dépens des nôtres.
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Qui se cache derrière le Groupe SOS, qui reloge les clandestins de Calais dans les petits villages?
Une entreprise tentaculaire aux ramifications mondialistes qui marchandise la santé des Français avec de l’argent public, installe désormais les clandestins de Calais dans nos villages, avec la bénédiction des Préfets.
Les dirigeants du Groupe SOS ? Un ancien patron de boites de nuit marseillais, un jeune loup adepte des think-thanks atlantistes, et un médecin qui participe à un rapport interministériel sur les LGBTphobies dans les maisons de retraite, Ordo ab Chaos…
Les 14 000 étrangers en situation irrégulière de la jungle calaisienne vont être disséminés partout en France.
La jungle de Calais va être entièrement démantelée.
Ce qui est une très bonne nouvelle pour les Calaisiens, qui souffrent depuis longtemps de la situation. Mais ces clandestins ne vont pas être reconduits aux frontières (les frontières, cela n’existe plus), ils vont être dispersés partout sur le territoire métropolitain. Le plan de l’Empire s’accélère.
Plus de 14 000 personnes seront ainsi réparties par régions puis départements. Vont être épargnés la Corse suite à la rixe sur la plage de Sisco cet été, et l’Île de France, suite aux récentes tensions à Forges-les-Bains dans l’Essonne1. Une bonne raison de résister, qui prouve une fois de plus que le gouvernement à peur et essaie d’agir au maximum dans l’ombre.
Depuis quelques jours, un petit village de l’Hérault bouillonne de colère. Sur les 207 clandestins qui vont être installés dans le département, 87 doivent être logés à Saint-Bauzille-de-Putois, une bourgade de 1 800 habitants.
L’attention de la presse se focalise sur la manière dont est gérée la situation. Le gouvernement impose aux communes, via les préfets, sans discussions préalables et sans l’accord des représentants locaux, ces fournées d’immigrés. Ces étrangers résidant illégalement sur notre territoire sont relogés par les préfets, qui sont supposés être en charge des intérêts nationaux, et du respect des lois, c’est à dire que ce sont les hauts fonctionnaires qui organisent l’implantation sur le territoire d’étrangers hors-la-loi, une situation orwellienne ! C’est une véritable déclaration de guerre de l’Etat à sa population.
Le maire du village de Bauzille-de-Putois, Michel Issert, parle de « diktat de la Préfecture », et enrage d’avoir été « mis devant le fait accompli, sans concertation »2.
Mais un détail de cette affaire, qui commence à faire du bruit, à été très peu commenté. Les clandestins doivent être installés dans un centre de loisirs qui porte le doux nom de Lutins Cévenols, et dont on apprend qu’il est géré depuis quelques années par SOS solidarités.
Le Groupe SOS : le géant du secteur sanitaire et social, une structure tentaculaire et boulimique, inconnue du grand public.
SOS solidarités ? Mais qu’est-ce que c’est ? Une énième association de bénévoles ?
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L'Heure la plus sombre n°50 – Émission du 17 octobre 2016 – Pierre jovanovic
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Précarité et pauvreté - une bombe à retardement ? L'exacte analyse d'Alain de Benoist
C'est une analyse intéressante et utile - il est bon d'avoir les chiffres cités à l'esprit - que donne ici Alain de Benoist, au fil de cet entretien pour Boulevard Voltaire [9.10]. Intéressant et utile comme ceux qu'il y publie à intervalles réguliers depuis quelques années. Ainsi donc ce que nous appelons le Système* - La République mais pas seulement - produit une classe de plus en plus nombreuse de pauvres et instille une proportion de plus en plus forte de précarité au sein du peuple français tout entier, tout en accroissant les inégalités dans des proportions sans précédent. Drôle de régime, tout de même, que celui-ci qui s'est fondé sur des principes d'égalité et de fraternité et finit par prolétariser son peuple. Comme dirait Houellebecq : « Les Rois n'auraient pas fait ça ». LFAR
Un mot chasse l’autre : on évoque désormais la précarité plutôt que la pauvreté. Les deux mots désignent-ils la même chose ?
La pauvreté touche une fraction de la population, la précarité tend à devenir un statut général. On compte, en France, officiellement 8,6 millions de pauvres, le seuil de pauvreté correspondant à 60 % du salaire médian (à ne pas confondre avec le salaire moyen), soit environ 1.000 euros par mois. Les chômeurs ne sont pas les seuls concernés. S’y ajoutent les bénéficiaires du RSA (deux millions de personnes qui perçoivent moins de 500 euros par mois), des retraités (plus d’un million de personnes) et même certains salariés (les « travailleurs pauvres », près de deux millions de personnes), car avoir un emploi ne protège plus automatiquement de la pauvreté. On compte aussi 3,8 millions de mal-logés et 3,9 millions de bénéficiaires de l’aide alimentaire.
L’inquiétant est que la situation s’aggrave. À l’époque des Trente Glorieuses, la classe moyenne s’étendait constamment parce que les enfants parvenaient, en général, à obtenir des emplois meilleurs et mieux payés que ceux de leurs parents. C’est le contraire qui se produit aujourd’hui. Le chômage structurel entraîne une baisse ou une stagnation des salaires, nombre d’enfants vivent moins bien que leurs parents et la classe moyenne n’a d’autre ressource que de s’endetter pour maintenir son niveau de vie. L’ascenseur social s’est mué en descenseur. La précarité, qui est étymologiquement liée à la dépendance (en droit romain, est précaire ce qui n’est octroyé que grâce à une concession révocable à tout moment par celui qui l’a accordée), s’accentue depuis le milieu des années 1980, constituant une trappe qui se resserre sur la population la plus vulnérable. Dans un monde liquide, où rien ne s’inscrit plus dans la durée, elle devient une norme, un horizon indépassable, liée à l’idéologie de la « flexibilité » et de l’adaptation permanente aux exigences du Capital.
Une fraction croissante du peuple français se sent abandonnée, socialement et culturellement. La demande de protection est donc forte ?
Oui, mais la protection sociale a beaucoup évolué, ces dernières années. Traditionnellement, les libéraux lui reprochent de coûter trop cher et de freiner la dynamique économique.
Les États, confrontés du fait de la mondialisation à un risque de dumping social et fiscal, cherchent eux aussi à remettre en cause les acquis sociaux, alors même que les programmes d’austérité qu’ils ont mis en œuvre pour faire face à leur endettement ont pour effet de détériorer la situation sociale du plus grand nombre. Une fraction grandissante du monde du travail se constitue de salariés précaires, peu qualifiés, peu rémunérés et fortement concurrencés par les salariés des pays émergents à faible coût de travail. La flexibilité des temps sociaux s’y traduit par une précarisation du statut social.
L’accord réalisé dans la période fordiste entre le marché du travail et les garanties sociales s’est rompu sous l’effet des mutations socio-économiques. Le modèle de la famille stable, avec un seul salaire, qui avait longtemps servi de référence s’est effacé devant le modèle de la famille instable à double revenu (l’entrée massive des femmes dans le monde du travail ayant exercé une pression à la baisse sur le niveau moyen des salaires). La multiplication des familles monoparentales ou « recomposées » a remis en question la logique des droits dérivés, qui permettait l’extension de certains droits au conjoint et aux enfants. Enfin, la référence à un emploi stable en contrat à durée indéterminée (CDI) n’est plus la norme, puisque les nouveaux emplois sont à 85 % des CDD.
La frustration et la colère se nourrissent aussi de l’accroissement des inégalités…
Les rémunérations des patrons du CAC 40 s’établissent en moyenne à plus de quatre millions d’euros par an, soit 240 fois le SMIC. On se souvient des réactions suscitées, en mai dernier, par le salaire de 7,2 millions d’euros attribué à Carlos Ghosn par le conseil d’administration de Renault. Mais à l’étranger, les patrons les mieux payés touchent encore plus : le patron de General Motors reçoit 16 millions de dollars par an, le patron de Ford 18,5 millions de dollars par an.
Aux États-Unis, où la mobilité sociale – qui était naguère la norme – est aujourd’hui tombée à un niveau plus bas qu’en Allemagne ou en France, les inégalités de revenu ont atteint un niveau jamais vu depuis les années 1920, ce qui n’est pas sans expliquer à la fois le phénomène Trump et le phénomène Sanders. Les vingt personnes les plus riches y possèdent, à elles seules, plus d’argent que la moitié inférieure de la population (152 millions de personnes). À l’autre bout de l’échelle, 110,4 millions de personnes – soit plus du tiers de la population totale – dépendent de l’aide sociale et 41,7 millions de l’aide alimentaire.
Mais le plus frappant, c’est que, là aussi, le mouvement s’accélère. En 1965, la rémunération moyenne d’un dirigeant de l’une des 500 plus grosses entreprises américaines représentait vingt fois le salaire de ses employés les moins qualifiés. En 1990, l’écart était passé de 1 à 60, puis il a bondi en 2000 de 1 à 300. En 2015, il a atteint 1 à 373, ce qui signifie que ce dirigeant gagne chaque jour autant que ses salariés en toute une année. En l’espace de cinquante ans, les bénéfices dégagés par l’entreprise n’ont pourtant pas été multipliés en proportion, les mérites et l’intelligence des patrons non plus. La cause de cet emballement est double : d’une part, la connivence (membre de ton conseil d’administration, je vote ta rémunération, membre de mon conseil, tu votes la mienne), d’autre part – et paradoxalement -, le fait que les salaires sont maintenant publiés : il n’est, dès lors, plus question de toucher moins qu’un autre patron sous peine d’apparaître comme moins compétent. Cet effet, connu aux États-Unis sous le nom de « Lake Wobegon effect », explique aussi les rémunérations délirantes des vedettes sportives et des stars de cinéma. •
Entretien réalisé par Nicolas Gauthier
Intellectuel, philosophe et politologue -
Camouflet polonais à l’Union européenne
La chronique de Philippe Randa
« Mais de qui se moque la Pologne en achetant des hélicoptères américains ? » titre La Tribune… Est-il besoin de préciser ? Oui, et donc, la réponse est : « Mais c’est… bien sûr ! de l’Union européenne ». De qui d’autre ?
C’est bel et bien un magistral bras d’honneur des Polonais qui, non seulement annulent une commande d’hélicoptères à Airbus, mais annoncent surtout que c’est pour acheter désormais… du matériel américain !
« Cette décision reflète d’abord la défiance de la Pologne, gouvernée depuis octobre 2015 par le Parti Droit et Justice (PiS), nationaliste et conservateur, à l’égard du couple franco-allemand. Ce n’est pas le premier point de divergence : la construction du gazoduc Nord Stream II ; l’accueil des réfugiés et leur répartition entre États membres ; ou encore les garanties apportées aux contre-pouvoirs en Pologne sont autant de sujets de tension… », explique Cyrille Bret, maître de conférences à Sciences Po et cofondateur du site EurAsia Prospectives.
« Nous allons ouvrir des entretiens qui s’achèveront avant la fin de l’année », a ainsi déclaré le ministre polonais de la Défense Antoni Macierewicz qui enfonce le clou en ajoutant lors d’un point de presse à l’issue d’une rencontre avec la direction des usines PZL Mielec (sud-est) qui appartiennent à Lockheed Martin : « Cette année encore les premiers appareils de ce type seront livrés aux forces spéciales pour leur permettre de s’exercer… »
« Décision inacceptable » pour notre ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian, « Choix préoccupant par rapport à la conception de la défense européenne » s’étrangle Manuel Valls ou encore fureur de François Hollande qui alerte les pays européens sur les dangers de n’acheter que des armes américaines…
Qu’à cela ne tienne, le camouflet est réel et, malgré mauvais cœur et mauvaise fortune, l’Union européenne est bien obligée de manger son chapeau (fabriqué à Taïwan ?).
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