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économie et finance - Page 450

  • Étrangers et minima sociaux : la ridicule « désintoxication » du Monde

    Un gouvernement responsable doit demander à la Cour des comptes un rapport honnête sur le coût réel de l’immigration.

    Le Monde, tout à ses idéaux pro-migrants, vient de publier six articles pour« désintoxiquer » les Français de leurs a priori anti-étrangers. Or, les chiffres qu’il fournit à l’appui de ses thèses favorables aux immigrés les démolissent, en fait, complètement !

    Pour lutter contre le « préjugé » selon lequel « les migrants ne viennent en France que pour percevoir des allocations », ce journal nous apprend que les étrangers extra-communautaires constituent 13 % des bénéficiaires du RSA et 30 % de ceux du minimum vieillesse. Le quotidien de gauche triomphe : voyez ! Les étrangers ne volent pas les minima sociaux des Français.

    Mais leur conclusion bizarre laisse perplexe tout observateur de bonne foi car les étrangers hors de l’Union européenne ne représentent que 4,6 % de la population française ! Il y a donc, malgré les certitudes du Monde, un gros problème.

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  • Éléments n°162. Demain la guerre civile ?

    Le capitalisme a été pendant des décennies largement accepté dans la population pour trois raisons : il favorisait la croissance, il élevait le niveau de vie moyen et il permettait d’augmenter la consommation très au-delà du simple besoin matériel. Ces trois modes de légitimation ont aujourd’hui disparu. (…) Incapable de tenir plus longtemps sa promesse de progrès collectif, le capitalisme se trouve de ce fait dans un état critique sans commune mesure avec les crises conjoncturelles qui l’ont affecté dans le passé. (…)

    L’économie réelle ne portant plus le système, celui-ci est en même temps devenu de plus en plus spéculatif et financier, non sous l’effet d’une « dérive », comme le croient beaucoup, mais tout simplement pour survivre : la financiarisation n’est qu’un dispositif de fuite en avant. Mais cette façon de faire a elle-même atteint ses limites. À l’endettement du secteur privé s’ajoute aujourd’hui une dette souveraine, étatique, qui a augmenté de manière exponentielle depuis vingt ans, et dont on sait parfaitement qu’en dépit des politiques d’austérité elle ne sera jamais payée. (…)

    Faute de mieux, le système tente de gagner encore un peu de temps en faisant fonctionner à plein rendement la planche à billets, c’est-à-dire en fabriquant toujours plus de capital fictif. (…) Ces injections de liquidités massives, poussant à des placements spéculatifs plutôt que productifs, sécurisent artificiellement (et momentanément) les banques, mais ne font pas redémarrer l’économie. Et comme le progrès capitaliste a maintenant détruit tout ce qui pourrait le réguler ou le limiter, un nouveau krach mondial, beaucoup plus terrible qu’en 2008, se profile à l’horizon. (…)

    Le système capitaliste est confronté à une contradiction de fond incontournable. Cette contradiction est celle qui tient à la baisse de la valeur des produits individuels comme conséquence inéluctable de la diminution du temps de travail moyen nécessaire pour la production d’une marchandise donnée, en raison des gains de productivité. D’un côté, le capitalisme repose sur la transformation du travail vivant en travail abstrait, qui contient la valeur, et donc le profit, de l’autre il ne peut résister aux gains de productivité qui permettent de faire face à la concurrence. (…)

    Annoncer la fin du capitalisme, c’est assurément faire preuve de beaucoup d’audace. Combien de fois, dans le passé, n’a-t-on pas annoncé une « fin » – de l’histoire, du travail, de la politique, etc. – qui ne s’est jamais produite ? La nature sociale et politique, comme la nature tout court, n’en a pas moins horreur du vide. Qu’est-ce qui remplacera le vide ? Tout le problème est là.

    Au sommaire du N°162 d’Eléments

    • Alain Valterio, un psy contre les psys
    • Cinéma : 40 raisons d’aimer Fritz Lang
    • La tentation de la guerre civile
    • Entretien avec Jean-Yves Camus
    • Portrait d’une cinéaste : Cheyenne-Marie Carron
    • Cheyenne-Marie Carron : « Je suis une catho-païenne »
    • Humeurs : Les femmes iront en enfer
    • La haine du sexe
    • Le scandale des antibiotiques
    • Avec Hillary Clinton, les néocons sont de retour !
    • Entretien avec Xavier Eman
    • À la rencontre des conservateurs de gauche
    • Actualités de Drieu La Rochelle
    • Portrait de Jean-Louis Curtis
    • Série télé : Turn
    • Philosophie : la vérité scientifique
    • L’esprit des lieux : New Delhi

    Dossier

    • Pourquoi notre monde devient de plus en plus laid
    • Le triomphe de la laideur
    • L’enlaidissement des villes
    • L’art européen
    • La biologie du beau
    • L’invention du marché de l’art contemporain

    http://www.voxnr.com/4698/elements-n162-demain-la-guerre-civile

  • Pologne et Russie : double peine pour Hollande

    En quelques jours et sur deux dossiers différents, la France a réussi le tour de force de se fâcher avec deux pays traditionnellement opposés l’un à l’autre. Sans précédent.

    Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault a déclaré, lundi sur France Inter, que si Vladimir Poutine vient en France la semaine prochaine, ça ne sera pas pour des « mondanités » - l’inauguration de la cathédrale orthodoxe - mais pour parler de la crise syrienne et de la situation en Ukraine. Jean-Marc Ayrault a aussi confirmé que la France entendait saisir la cour pénale internationale sur les crimes de guerre commis, selon Paris, à Alep, où la Russie participe activement à l’offensive contre les quartiers rebelles.

    Se fâcher en même temps avec la Pologne et la Russie, les deux sœurs ennemies, « c’est un doublé sans précédent historique », soupire Georges-Henri Soutou, historien des relations internationales. La séquence diplomatique française de ces derniers jours restera sans doute dans les annales du Quai d’Orsay. « Une fin de cycle, sans ressort ni autorité », tranche un vieux routier de ces affaires.

    Les deux dossiers, polonais et russe, sont extrêmement différents, mais ils se soldent par le même résultat  : une forte montée de la tension dans les relations entre la France et chacun de ses deux pays, à la fois rivaux et importants pour la sécurité en Europe. « Dans l’Histoire, la France a toujours hésité et balancé entre la Pologne et la Russie  : aujourd’hui, elle est fâchée avec les deux », résume Arnaud Dubien, directeur de l’Observatoire franco-russe. [....]

    La suite sur Secret Défense

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Pologne-et-Russie-double-peine

  • Quand Manuel Valls quitte la mairie d'Evry, les caisses sont vides

    Quand Manuel Valls quitte la mairie, les caisses sont vides. Sa capacité d'autofinancement nette de remboursement a toujours été négative depuis 2001 et entre 2007 et 2012 l'endettement de la ville a progressé de 70%. Entre 2001 et 2012, la pression fiscale sur les ménages de la commune a explosé de 45, 7% et le montant moyen de l'impôt pris sur les foyers imposables frôle aujourd'hui les 2 100 euros annuels (ce qui fait partie des impôts les plus élevés de France pour des villes de taille comparable). Depuis 2007, l'ardoise de la dette de la mairie a pris 40%. Alors que dans une ville de 50 000 habitants, seul le directeur général des services est censé disposer d'une voiture de fonction, la commune a mis 26 véhicules de service. C'est en tout cas ce que notait la Cour des comptes en 2006. En faisant passer les chargés de mission (jusqu'à 50). Les dépenses en personnel ont représenté 791 euros par habitant (soit 50 euros de plus que dans ce type de ville), le recours à des prestataires extérieurs (416 euros par habitant, soit 55% de plus que la moyenne).
    Emmanuel Ratier, Le vrai visage de Manuel Valls

  • François Lenglet : « Les responsables de la crise : les élites mondialisées et leur libre-échangisme »

    Les prochaines échéances électorales seront dominées par les populistes, explique l’éditorialiste François Lenglet dans Tant pis ! Nos enfants paieront (Albin Michel), un livre où il retrace la généalogie de la profonde mutation idéologique en train de s’opérer, du libéralisme au protectionnisme.

    Vous expliquez que les inégalités entre générations n’ont jamais été aussi criantes. Est-ce un phénomène inédit ?

    C’est d’abord un constat. Pour la première fois dans l’histoire, les seniors profitent – malgré des disparités importantes – de revenus et de conditions de vie bien supérieurs à toutes les autres tranches d’âge. C’est une inversion inédite, observable dans la plupart des pays mais qui est plus marquée encore en France que chez nos voisins. Les grands bénéficiaires de cette inversion sont ceux qu’on appelle les « baby-boomers », nés dans les années 1940 et 1950.

    Cette génération s’est intégrée sans difficulté sur un marché du travail en pleine santé, grâce à la croissance exceptionnelle des Trente Glorieuses. Elle s’est enrichie en achetant à faible prix un patrimoine immobilier avec des créances remboursées en monnaie de singe, grâce à l’inflation. Elle a organisé un état-providence financé à crédit grâce auquel elle prend – ou prendra – une retraite dans des conditions de confort sans précédent.

    En quoi cela a-t-il un impact sur les générations suivantes ?

    Parce que les règles ont changé. Nicolas Sarkozy et François Hollande, nés au mitan des années 50, sont les meilleurs représentants de cette génération de favorisés qui a toujours su tirer profit de circonstances avantageuses. Faut-il expliquer autrement le changement radical d’environnement économique au début des années quatre-vingt ? Un renversement opéré sous l’impulsion de la banque centrale des états-Unis, bientôt imitée par la plupart des pays : on remonta d’abord les taux d’intérêts pour favoriser l’épargne et on désindexa ensuite les salaires des prix afin de juguler l’inflation, destructrice de dette.

    C’est ainsi que le modèle des Trente Glorieuses, fondé sur l’investissement, laissa la place au modèle actuel, fondé sur la rente et le capital. Depuis trente ans, les jeunes et les travailleurs doivent donc supporter non seulement leurs emprunts privés, mais aussi le poids de la dette publique qui n’a jamais été aussi élevée. Dette qui sert, en particulier, à financer la retraite, la santé et autres transferts à destination des seniors ! C’est tout le problème qui se pose actuellement dans la gestion des crises, particulièrement en Europe. On voit bien que la préoccupation principale est de préserver la valeur des dettes accumulées et, in fine, du capital.

    C’est le cas de la Grèce…

    La Grèce est un cas d’école d’erreur économique. Et d’erreur majeure… D’un côté, on lui interdit de s’endetter davantage et, de l’autre, sa compétitivité est structurellement obérée par une monnaie qui ne correspond pas à son niveau de spécialité. C’est dramatique. Les crises asiatiques ont été surmontés à l’aide de dévaluations qui ont fait baisser le coût des exportations, ramené la croissance et permis à l’économie de redémarrer en quelques mois. Rien de tel pour la Grèce qu’on maintient à tout prix dans la zone euro pour qu’elle s’acquitte de dettes… qu’elle est bien incapable de rembourser !

    Si la Grèce aurait intérêt à sortir de l’euro pour dévaluer sa monnaie, la solution ne pourrait-elle pas s’appliquer pareillement à la France ?

    L’histoire, le contexte, les économies ne sont pas comparables. Sortir de la monnaie unique ne résoudrait pas tous nos problèmes comme par magie. En France, les promoteurs d’une sortie de l’euro en font le préalable au financement d’un programme absurde de distribution généralisée et d’allocations en tout genre. Soyons sérieux. On ne répare pas le moteur d’une voiture en changeant les pneus ! En revanche, il est certain que l’euro a aggravé nos faiblesses.

    Quid des questions de compétitivité ou de la montée en gamme de notre économie ? L’union monétaire a été bâtie sur des illusions, sans tenir compte des déterminants de long terme de la croissance. Il est d’ailleurs de plus en plus probable que la zone euro ne subsiste pas telle qu’on la connaît. Des sorties, des changements de périmètre et d’organisation sont à prévoir à court terme. Mais la génération libérale qui l’a mise en place s’y accrochera, même si c’est au mépris de l’évidence. On l’a vu avec la Grèce.

    Sauf que les partis hostiles à l’Union et à la monnaie unique ont le vent en poupe. D’une façon générale, les positions protectionnistes, souverainistes, voire nationalistes, se multiplient…

    En effet, c’est d’ailleurs la thèse principale de mon livre. La prochaine présidentielle sera dominée par ceux qu’on appelle les populistes. C’est vrai pour la France, mais c’est le cas partout dans le monde et cela n’a rien d’étonnant. La crise financière a donné le sentiment que les règles de l’économie mondialisée n’étaient pas les mêmes pour les petits et pour les gros. La période de très forte mondialisation qui l’a précédée a accru les inégalités entre ceux qui profitent de l’ouverture, les plus qualifiés et les plus mobiles, et les autres, qui en subissent les conséquences en termes de revenu et d’emploi.

    Elle a créé des désordres, déstabilisant les communautés par une immigration incontrôlée sur laquelle se focalisent les peurs. Ajoutez à cette potion amère les attentats qui sont venus renforcer le sentiment d’insécurité générale et vous obtenez tous les ingrédients d’une très forte poussée de populisme. Populisme qui exacerbe le ressentiment des citoyens contre l’impunité dont semblent jouir les responsables de la crise : les élites mondialisées et leur libre-échangisme.

    D’aucuns prétendent que le phénomène n’est que passager. Est-ce votre sentiment ?

    Absolument pas. Les crises économiques et migratoires ont cristallisé une révolution idéologique progressive, comparable à celle déclenchée par le libéralisme il y a cinquante ans. Nous sommes entrés dans une nouvelle ère idéologique où le besoin de protection est plus fort que le désir de liberté. Maints exemples en attestent. Je pense par exemple à l’usage des nouvelles technologies, hier symboles de la mondialisation et de l’ouverture au monde et aujourd’hui de plus en plus utilisées comme des outils de surveillance.

    Si l’on vous suit bien, vous nous annoncez le Front national au pouvoir ?

    Pas nécessairement. Généralement, les partis populistes cèdent le pas à partir du moment où les partis traditionnels comprennent les peurs qui sont à l’origine de leur extension. Ils s’approprient les thèmes populistes mais avec leur humanisme, ce qui change quand même la donne. C’est ce qui se passe au Royaume-Uni, avec la nouvelle orientation des Conservateurs. Teresa May a une très grande intelligence du Brexit et répond exactement au bon niveau pour couper l’herbe sous le pied des populistes.

    Ce n’est pas encore le cas sur le continent, d’où les scores énormes des populistes en France et, désormais, en Allemagne. Mais le corset craque de partout. Schengen explose. Que la Commission européenne mène une enquête sur Barroso est aussi le signe d’un changement d’époque, comme la récente polémique sur les travailleurs détachés, inimaginable il y a seulement cinq ans. Nous vivons actuellement l’exact contraire de la fin des années quatre-vingt qui, avec la chute du mur de Berlin, fut le sommet de la vague libérale et mondialisante portée par une génération de « baby-boomers » alors dans la maturité de son âge. D’autres générations montent aujourd’hui en puissance et elles n’ont pas les mêmes aspirations.

    Vous établissez un parallèle entre la situation actuelle et les années 30. L’histoire est-elle un éternel recommencement ?

    Il y a des récurrences, des phénomènes qui se reproduisent à intervalles réguliers et dans des formes relativement similaires. C’est le cas, grosso modo, tous les quatre-vingt ans, ce qui correspond à peu près à la durée d’une vie humaine. Comme si les mêmes erreurs étaient commises dès que les témoins de la catastrophe précédente n’étaient plus là. Même si l’intégralité du schéma n’est pas forcément réplicable, les similitudes sont frappantes entre la situation actuelle et la crise des années trente ou celle de 1873 : crise financière, longue période de stagnation, montée des populismes, reflux de la mondialisation, retour des frontières… Tout cela met vingt ans à se matérialiser. Le temps que la génération qui a créé les conditions de la crise quitte le pouvoir et soit remplacée par une autre.

    Le retour du protectionnisme, est-ce la fin de la mondialisation ?

    C’est plutôt le protectionnisme qui se mondialise ! On pense toujours que la mondialisation est un phénomène récent, linéaire et irréversible. Rien n’est plus faux. Nous sommes au cœur d’un processus démarré il y a 500 ans, qui connaît avancées et reculs. La première réaction à la mondialisation, dans une période de grandes découvertes à l’origine de fortunes inouïes, c’est la Réforme de Luther dont un texte très important est une critique féroce du commerce international. Libre-échange ou protectionnisme, il n’y a jamais de victoires définitives. En la matière, il n’y a pas de loi éternelle. L’un et l’autre progressent et régressent alternativement en fonction des époques, des intérêts nationaux et du degré de tolérance des peuples à l’ouverture. Or le nôtre, et c’est rien de le dire, est de plus en plus faible… 

    Tant pis ! Nos enfants paieront, de François Lenglet, éditions Albin Michel, 240 pages, 18€

    Entretien repris du numéro d’Octobre de Politique magazine. A commander ici pour 5€ seulement !

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/

  • Aligner le régime des artisans sur celui des auto-entrepreneurs

    A 26 ans, Pierre Grandjean, créateur d'entreprises, préside le Collectif Audace, réseau de « jeunes actifs patriotes » intégré au Rassemblement Bleu Marine. A l’occasion de la parution de « Vivent nos entreprises ! », il expose à Minute une partie de ses réflexions économiques :

    6a00d83451619c69e201b8d2286558970c-800wi.png"Vous êtes très critique sur le statut d’auto-entrepreneur…

    Il est toujours difficile de supprimer un statut qui existe et qui, en plus, a été populaire. Nous ne sommes pas contre les auto-entrepreneurs dans l’absolu. Ce statut a permis à quantité de gens, soit de sortir du travail au noir, soit d’avoir des revenus qu’ils n’avaient pas – le plus souvent des compléments de revenus –, et ça c’est positif. En revanche, et c’est là qu’est le problème, ce statut a été autorisé à tort et à travers, notamment dans le bâtiment, où les entreprises traditionnelles se sont vues concurrencées par des auto-entrepreneurs avec des charges bien moindres et ont été fragilisées. Là, l’inégalité est très gênante parce qu’elle impose une concurrence déloyale entre l’auto-entrepreneur et l’entreprise traditionnelle.

    Mais alors, pourquoi rester dans un raisonnement de gauche, qui conduit à vouloir aligner le régime de l’auto-entreprise sur celui de l’entreprise dite traditionnelle, et ne pas totalement inverser le raisonnement en réclamant l’alignement du régime des artisans du bâtiment sur celui des auto-entrepreneurs ?

    Ce serait merveilleux ! [rires] Derrière se pose quand même la question de l’équilibre budgétaire… Mais en effet, s’il était question d’égaliser, il faudrait le faire en alignant sur le taux le plus bas, et non, comme c’est de coutume en France, sur le taux le plus haut. Donc tendre vers le taux appliqué à l’auto-entrepreneur. Surtout que prendre 25 % du chiffre d’affaires, ce n’est déjà pas mal !"

    Michel Janva

  • Ce que coûte un ancien président de la République

    A eux trois, Valéry Giscard d'Estaing, Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy coûtent près de 10 millions d'euros à l'Etat par an. 
    Combien coûte un ancien président de la République ? Alors qu' un décret publié au Journal officiel par François Hollande instaure la réduction des privilèges accordés aux anciens chefs de l'Etat, de quoi parle-t-on vraiment ?
    En avril dernier, le député de l'Aisne René Dosière, spécialiste des questions de surveillance des dépenses publiques, a chiffré à près de dix millions d'euros par an le coût des ex-présidents de la République pris en charge par l'Etat, un chiffre proche des 10,3 millions, calculés par la Cour des comptes et du Conseil d'Etat, dans son rapport publié le 20 septembre par Mediapart . Sur ce montant, 6,8 millions sont consacrés à leur protection et 3,12 millions aux dépenses de revenus et de personnels. 
    6.000 euros par mois 
    Ce calcul prend en compte le traitement mensuel des anciens chefs d’État, d'environ 6.000 euros nets. Un défraiement pour leurs années passées à servir le pays qui, selon le rapport de la Cour des comptes et du Conseil d'Etat, revient précisément à "65.000 euros bruts par an" pour chacun des trois. A cela, il faut ajouter l'indemnité de membre du Conseil constitutionnel que seul Valéry Giscard d'Etaing (VGE) touche ( Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy n'y siégeant plus) et qui s'élève à "14.400 euros bruts mensuels". Au total, les revenus des présidents s'élèvent à 367 366 euros par an. 
    A ces traitements, il faut ajouter le coût des personnels de cabinet des trois anciens présidents (1,8 million d'euros) et tous les avantages dits de soutien : un appartement de fonction meublé, deux personnels de maison, sept collaborateurs, deux lignes de téléphone, etc... Le tout pour 912 667 euros. Les chauffeurs, deux par président, coûtent encore 377 000 euros de plus par an. 
    Quant à la protection des ex-présidents, elle comprend des policiers statiques (5,5 millions) et les gardes rapprochées (1,3 million). C'est de loin le poste le plus important. 
    Très chères propriétés 
    La raison ? La surveillance des propriétés provinciales des anciens chefs d'Etat. Ainsi, la protection du château de Valéry Giscard d'Estaing à Authon (Loir-et-Cher) par des gendarmes revient à 1,3 million d'euros par an. Tandis que celle du château de Bity, en Corrèze, propriété de Jacques Chirac, s'élève à 502.407 euros. 
    Nicolas Sarkozy n'ayant pas de propriété en province, il est tout de même l'ancien président dont la protection du domicile parisien et la sécurité rapprochée (assurée par la police nationale et les CRS) coûtent le plus : 1,79 million d'euros au total. Il est suivi par VGE (1,13 million) et Jacques Chirac (800.756 euros). 
    Valéry Giscard d'Estain, le plus cher 
    Des trois anciens présidents encore en vie, Valéry Giscard d'Estaing coûte toutefois le plus cher, avec 3,9 millions d'euros de dépenses par an. Dont 2,5 millions en protection, 1,1 million en personnel et 300.000 euros en fonctionnement. 
    Viennent ensuite Nicolas Sarkozy, avec 3,3 millions d'euros (1,8 million en protection, 1,2 million en personnel, 300.000 en fonctionnement), puis Jacques Chirac, qui coûte à l'Etat chaque année 2,4 millions d'euros (1,3 million en protection, 900.000 euros en personnel, 200.000 en fonctionnement). 

  • Impôts, chômage, TVA : les oublis et les intox de Nicolas Sarkozy sur l’économie

    Cent milliards d’euros d’économie, 40 milliards d’euros de baisse d’impôts, 300 000 suppressions de postes dans la fonction publique… Nicolas Sarkozy a détaillé son programme économique dans Le Figaro ce dimanche 2 octobre. Le tout, en délivrant quelques fausses affirmations ou approximations. Retour sur certaines de ses déclarations. 
    Sur Alain Juppé et la TVA 
    CE QU’IL A DIT « Sur les impôts, Alain Juppé veut augmenter la TVA, alors que François Hollande l’a déjà fait en 2012. Est-ce vraiment cela l’alternance ? »
    AMNÉSIE 
    Il est vrai qu’Alain Juppé propose d’augmenter le taux normal de la TVA d’un point, de 20 à 21 %, en contrepartie de baisses d’impôts. Il est tout aussi juste de rappeler que François Hollande a fait passer ce même taux de 19,6 à 20 % au 1er janvier 2014, alors qu’il l’excluait pendant sa campagne. 
    Mais cette pique est pour le moins audacieuse venant de Nicolas Sarkozy : ce dernier, alors chef de l’Etat, avait en effet mis en place en janvier 2012 une hausse de la TVA de 19,6 % à 21,2 % en échange de baisse de cotisations sociales, soit un taux légèrement supérieur à celui qu’envisage son rival à la primaire de la droite. François Hollande s’y était opposé pendant sa campagne et avait annulé cette hausse après son élection. 
    Il est donc curieux de faire passer la hausse de TVA proposée par Alain Juppé comme une mesure de « gauche », alors qu’elle tient d’une vision plutôt libérale de l’économie, défendue par Nicolas Sarkozy lui-même en 2012. Dans cette affaire, ce sont surtout les changements d’avis de l’ex-président et de François Hollande qui ont brouillé les lignes. 
    Sur les baisses d’impôts qu’il propose 
    CE QU’IL A DIT « Je suis d’ailleurs le seul à proposer une baisse de l’impôt sur le revenu. (…) Je suis en outre opposé à ne baisser que les impôts des entreprises, parce que je veux un équilibre entre ce qui sera fait pour elles et pour les ménages. » 
    POURQUOI C’EST FAUX 
    Visiblement, Nicolas Sarkozy n’a pas lu attentivement les programmes de ses rivaux. Il est en effet loin d’être le seul à proposer une baisse de l’impôt sur le revenu ou, plus généralement, de la fiscalité des ménages : 
    • Alain Juppé propose de baisser l’impôt sur le revenu de 2 milliards sur un total de 13,6 milliards de baisse de la fiscalité des particuliers ; 
    • Jean-François Copé propose une baisse de l’impôt sur le revenu de 5 milliards d’euros, là aussi au milieu de nombreuses baisses de charges ; 
    • Bruno Le Maire, François Fillon et Nathalie Kosciusko-Morizet proposent également des baisses d’impôts pour les ménages. 
    En résumé, seul Jean-Frédéric Poisson ne formule pas de propositions concrètes pour faire baisser l’imposition des ménages, alors qu’il appelle à faire baisser les charges des entreprises. 
     
    Sur le niveau de diplôme des chômeurs 
    CE QU’IL A DIT « Le problème du chômage en France est massivement celui des travailleurs non qualifiés : 80 % des demandeurs d’emploi n’ont pas le bac, 40 % n’ont aucun diplôme. » 
    POURQUOI C’EST FAUX 
    Les chiffres avancés par Nicolas Sarkozy sont très loin de la réalité. Selon les données de l’Insee pour l’année 2015, ce ne sont pas 80 %, mais 56 % des chômeurs, qui n’ont pas le bac en France. Les non-diplômés ou niveau brevet des collèges représentent quant à eux 29,4 % de l’ensemble des demandeurs d’emploi et pas 40 %. 
     
    Si l’on regarde le taux de chômage par diplôme estimé par l’Insee, on s’aperçoit, en revanche, que les personnes sans diplôme ou niveau brevet des collèges sont nettement plus touchées que l’ensemble de la population (16,8 % contre 10 % en 2015). Les diplômés d’un CAP ou d’un BEP s’en sortent mieux (10,8 % de chômeurs), juste derrière les diplômés du bac (10,1 %). Les détenteurs d’un bac + 2 ou d’un diplôme supérieur sont les mieux lotis (6,3 % et 6,2 %). 
    En résumé, il serait juste de dire que moins on est diplômé, plus on est exposé au chômage. Mais Nicolas Sarkozy grossit tellement le trait qu’il occulte le fait que près d’un chômeur sur deux (44 %) a le bac ou un diplôme plus élevé. 
    Sur son action pour Alstom en 2004 
    CE QU’IL A DIT « Aujourd’hui, et on le voit chez Alstom, où est l’Etat ? En 2004, j’ai fait entrer l’Etat dans le capital d’Alstom qui était en quasi-faillite. Nous avons joué notre rôle, redressé l’entreprise et revendu nos parts en dégageant un bénéfice. » 
    POURQUOI C’EST ROMANCÉ 
    C’est un argument récurrent chez Nicolas Sarkozy : à en croire l’ex-chef de l’Etat et ses partisans, il aurait « sauvé » Alstom par son action au ministère de l’économie. Le calendrier des événements colle assez bien à cette version, puisque c’est le 7 juillet 2004 que la Commission européenne a validé le plan de sauvetage du groupe industriel, qui incluait une renationalisation partielle. Soit à peine trois mois après sa prise de fonction, le 31 mars de la même année. 
    Reste que l’ancien président n’était pas le seul acteur de ce dossier, dans lequel il exagère quelque peu son rôle. Mario Monti, commissaire européen à la concurrence au moment des négociations sur l’accord, a contesté en 2007 le récit de Nicolas Sarkozy dans une tribune au Figaro. Il y rend hommage à Francis Mer, le ministre français chargé du dossier jusqu’à la fin de mars 2004 et explique que le processus était « très avancé » à l’arrivée de Nicolas Sarkozy à Bercy. 
    Sur les économies budgétaires sous François Hollande 
    CE QU’IL A DIT « Personne n’a vu la couleur des 50 milliards d’euros d’économies que François Hollande a annoncés en grande pompe en 2014. » 
    POURQUOI C’EST EXAGÉRÉ 
    Nicolas Sarkozy a raison sur un point : le gouvernement a quelque peu revu ses ambitions à la baisse sur le plan de 50 milliards d’euros d’économies décidé en 2014. Le ministre de l’économie et des finances, Michel Sapin, affirmait récemment que « 46 milliards d’euros » ont été trouvés entre 2015 et 2017. Une prévision optimiste et qui tient compte de 6 milliards d’euros d’économies réalisées sur la charge de la dette, un poste budgétaire qui n’était initialement pas inclus dans le périmètre du plan d’économies, notent Les Echos. 
    Les résultats seront donc inférieurs aux annonces. Il est néanmoins faux de laisser entendre que le plan d’économies a été purement et simplement enterré, quand des économies de plusieurs dizaines de milliards d’euros ont été réalisées.