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économie et finance - Page 452

  • Journal du Mardi 22 Novembre 2016 : International / Vers une croissance partagée ?

  • Politique & Eco n° 111 : Timidité économique des programmes des républicains

  • Bernard Monot présente le Bulletin économique de la semaine. 11/11/2016

  • La passion égalitaire tuera-t-elle la France ?

    Une passe d'armes fort révélatrice entre le député des Yvelines Jacques Myard et le premier ministre Manuel Valls s'est déroulée à l'Assemblée nationale ce 8 novembre lors de la séance des questions au gouvernement.

    L'interpellation et le débat ont porté sur l'ISF, cette taxation démagogique qui se veut Impôt de solidarité sur la fortune.

    Il n'est sans doute pas indifférent de constater la personnalité atypique de l'intervenant. Très proche d'une sensibilité que les bien-pensants stigmatisent sous l'étiquette supposée éliminatoire de populiste, Myard ne saurait passer en effet pour un défenseur de la haute finance apatride et on l'imagine mal confiant la gestion de son épargne personnelle à Goldman Sachs.

    Il s'exprimait au titre de son appartenance au groupe Les Républicains.

    Cela s'est produit au moment où se confirme le programme commun des droites. Tous les candidats aux primaires, avec des nuances liées aux cultures économiques respectives prévoient, à l’heure où ces lignes sont écrites, en ce 17 novembre au matin où ils vont confronter ce soir leurs idées pour une dernière fois devant les téléspectateurs, des baisses de dépenses publiques et une décrue fiscale. Aucun n'ose d'ailleurs envisager vraiment et clairement la diminution du périmètre de l'intervention étatique. Et l'ensemble annonce la suppression de l'ISF.

    Or, la gauche considère tactiquement que cette dernière question comme relevant de sa survie en tant que force politique éligible. Toujours prisonnière du gouvernement des sondages elle considère que l'ISF est populaire. Elle croit pourvoir le mesurer en particulier chez ceux qui ne supportent pas cet impôt, lequel s'ajoute aux taxes foncières, aux diverses fiscalités boursières, à une CSG devenue très lourde et différenciée, sans parler des droits de succession etc.

    Le 23 juin le fort nuisible hollandiste Christian Eckert, secrétaire d'État au budget, a sonné sur sa chronique d'élu de la Meurthe-et-Moselle (1)⇓ le rappel des troupes fiscalistes en apostrophant Emmanuel Macron. Celui-ci allait encore faire attendre jusqu'au 16 novembre pour annoncer sa candidature.

    Mais le futur candidat s'était déjà prononcé clairement pour la suppression de l'ISF. Pour les gens comme Eckert en effet cette taxation rustique du capital rapporte, c'est l'expression consacrée, rapporte donc au budget de l'État ce qu'elle prend dans la poche des contribuables, c'est à dire en fait ce qu'elle coûte, évalué par la loi de finances pour 2017 à hauteur de 5,4 milliards.

    Et avec ces 5,4 milliards c'est fou ce que l'État stratège va pouvoir distribuer, directement ou indirectement, à AREVA revendu aux Chinois pour éponger les pertes de la gestion de la si brillante Anne Lauvergeon, à SANOFI pour indemniser les victimes de la dépakine, aux constructeurs de locomotives à grande vitesse pour faire rouler sur des rails mal entretenus des tortillards subventionnés, à EDF pour maintenir les avantages sociaux institués en 1946 au bénéfice des cégétistes, aux politiciens locaux pour jouer les généreux, etc.

    Pas sûr d'ailleurs que cette liste hélas non exhaustive puisse être couverte par l'impôt des méchants riches, nom véritable de ces prélèvements. Mais le principe, purement théorique, de l'universalité budgétaire empêche qu'on en discute.

    Les arguments développés par Jacques Myard consistaient à rappeler tout simplement ce que l'impôt des méchants riches coûte en fait aux gentils pauvres. "Cet impôt, a-t-il justement rappelé, est véritablement destructeur du tissu économique de la France."

    Mais Manuel Valls est venu rappeler qu'il s'agit d'un principe égalitaire qui, comme la guillotine, est supposé mensongèrement égaliser les patrimoines. Car "il y a une deuxième passion française, qui est celle de l’égalité".

    Rappelons à ce personnage le fort message que nous adressait un Alexandre Soljenitsyne : "La Révolution française s'est déroulée au nom d'un slogan intrinsèquement contradictoire et irréalisable : liberté, égalité, fraternité. Mais dans la vie sociale, liberté et égalité tendent à s'exclure mutuellement, sont antagoniques l'une de l'autre ! La liberté détruit l'égalité sociale - c'est même là un des rôles de la liberté -, tandis que l'égalité restreint la liberté, car, autrement, on ne saurait y atteindre."  (2)⇓

    Soyons logiques : ce qui détruit la France ce n'est pas seulement tel type d'impôt, tel prétendu modèle social, c'est la passion d'un égalitarisme frelaté hérité de la Révolution. (3)⇓

    JG Malliarakis http://www.insolent.fr/

    6a00d8341c715453ef010536c58556970b-320wi.jpgApostilles

    1. cf "L'ISF pour les nuls (et pour d'autres) !"
    2. cf. Son discours d'inauguration du Mémorial de Vendée aux Lucs-sur-Boulogne le 25 septembre 1993.
    3. Charles Freppel se révéla homme d'initiatives et de réalisations, évêque d'Angers, député de Brest, fondateur des universités catholiques, actif sur tous les fronts. Il peint dans ce livre, au moment du Centenaire un tableau particulièrement pertinent. Cette remarquable et sobre critique demeure à certains égards inégalée, s'agissant de l'héritage du jacobinisme dans lequel il dénonce l'origine du déclassement de la France.
      À lire cet agréable ouvrage, court et complet, on mesure à quel point tout cela demeure hélas actuel, très actuel. De tous les points de vue, la France souffre de persister dans son erreur. Freppel les classe en dix chapitres : la Révolution face à ses propres principes, qu'elle bafoue, la Liberté, l'Égalité, la Fraternité, la Révolution face à l'Europe chrétienne, etc.
      Commander ce livre aux Éditions du Trident 
  • Michel Sapin : "Toute réforme est par définition réversible"

    Le ministre de l'Economie et des Finances ne pensait pas au mariage mais au prélèvement à la source, mais nous prenons bonne note de cette déclaration...

    "La démocratie, donc, veut que si la majorité sortie des élections souhaite faire l’inverse de la majorité précédente, elle en a non seulement le droit mais elle en a les capacités juridiques. Si je vous disais le contraire, dans quel monde serions-nous ? Il n’y a pas d’automaticité tyrannique ! En démocratie c’est le vote de l’Assemblée et du Sénat qui l’emportent, par définition. Toute réforme est donc par définition réversible. La question n’est pas là."

    Les élus LR et UDI ont défendu en vain une série d'amendements de suppression de la réforme. Ceux-ci ont été rejetés avec une majorité de 45 voix contre 37, après un retour précipité de certains socialistes dans l'hémicycle pour voter. Dans la foulée, les députés LR, redevenus plus nombreux que ceux de la majorité, ont fait adopter un amendement de Marie-Christine Dalloz empêchant le vote de la réforme du prélèvement à la source. La mesure adoptée prévoit "le prélèvement mensuel obligatoire", en lieu et place du prélèvement à la source et de la collecte par les entreprises. Le gouvernement compte renverser la situation via un deuxième scrutin, probablement vendredi.

    Michel Janva

  • Journal du Jeudi 17 Novembre 2016 : Fiscalité / Impôt à la source : le refus des contribuables

  • Rappel : Le Qatar, à l'assaut de la France... et de ses banlieues

    Du PSG aux associations de quartier, ce micro-Etat du golfe Persique fait pleuvoir des dollars sur la France. Un livre signé Nicolas Beau et Jacques-Marie Bourget explique comment Doha a su tisser des liens avec notre pays. Des liens souvent troubles.

    La scène se passe en août 2012. Dans les salons de l'Elysée, François Hollande s'apprête à recevoir le souverain du Qatar Hamed ben Khalifa al-Thani. Le président de la République s'entretient avec l'ambassadeur de France dans le richissime émirat. 
    «Au fond, interroge le chef de l'Etat, que faut-il penser de ce pays ? 
    -Monsieur le Président, dans les prochaines années, il est susceptible d'investir une centaine de milliards d'euros en France. 
    -Dans ce cas, je comprends mieux dans quel état d'esprit il faut se tenir.» 

    La messe était dite et la France, malgré l'alternance, allait rester dans les petits papiers du Qatar. Cette scène est rapportée par les deux journalistes Nicolas Beau et Jacques-Marie Bourget dans leur livre le Vilain Petit Qatar (Fayard) paru le 5 mai et dont Marianne publie cette semaine les bonnes feuilles. Ce que révèlent, entre autres, les auteurs ? Que ce micro-Etat du golfe Persique, deuxième pays le plus riche au monde par habitant et défenseur d'un islam wahhabite sans concession, investit dans les banlieues françaises, soutient des associations de quartier, finance des mosquées, forme des imams et drague les jeunes générations grâce au miroir aux alouettes du football-spectacle.

    "Success story" wahhabite
    Que l'on s'intéresse aux affaires, à l'audiovisuel, au foot, à l'art, à l'immobilier parisien, à la défense du patrimoine, aux banlieues, à l'islam, au «printemps arabe» ou à la guerre du Mali, très vite on tombe sur le nom de ce petit pays, grand comme deux départements français et peuplé de moins de 2 millions d'habitants, dont 80 % d'étrangers. Il y a vingt ans, rares étaient les Français qui connaissaient l'existence du Qatar. C'était avant... Non pas avant l'explosion de la formidable richesse pétrolière et gazière, mais avant l'arrivée sur le trône de l'actuel émir, qui a renversé son père en 1995. Cet homme a changé le visage de son pays et son rôle international comme peu de dirigeants politiques sont parvenus à le faire. La success story est impressionnante, qu'on l'aime ou pas.

    Beau et Bourget n'aiment pas. Leur livre est une charge sabre au clair contre «cet ami qui nous veut du mal». «La raison d'être de cet ouvrage est de révéler un scandale d'Etat. Comment la France en est-elle arrivée à trembler quand le Qatar fronce les sourcils ?» Les deux enquêteurs entendent dévoiler «les desseins cachés de l'émirat», cette «enseigne islamo-commerciale» qui rêve d'imposer de par le monde un «islam wahhabite conquérant, celui qui se livre à l'interprétation la plus mortifère du Coran». L'instrument de cette «conquête» : l'argent. «Deux cent dix milliards d'investissements à travers la planète.» Nicolas Beau et Jacques-Marie Bourget explorent les différents domaines dans lesquels se nouent les liens souvent troubles entre la France et le Qatar. S'ils se sont considérablement développés durant le quinquennat de Nicolas Sarkozy, ils avaient débuté avant et se poursuivent depuis. Non sans certains échecs, notamment dans l'industrie. Le palmarès est pourtant impressionnant, l'immobilier parisien, le PSG, diverses formes de mécénat : le Qatar est un client intéressant... Tellement intéressant qu'en 2009 la majorité UMP lui a accordé, à la demande de Nicolas Sarkozy, un statut fiscal exorbitant du droit commun. Toutes les plus-values réalisées en France par les Qataris sont, depuis, exemptées d'impôts.

    En clair, la France est devenue le paradis fiscal du Qatar. Et François Hollande n'a rien fait pour mettre fin à ce privilège. Au nom des intérêts supérieurs - financiers et diplomatiques - de l'Etat français. Résultat : le fonds souverain qatari regarde tous les dossiers. Voici dix jours, l'émirat a encore soufflé, au nez et à la barbe de tous les investisseurs, Le Printemps, un des fleurons de la distribution française. Prix : 1,6 milliard d'euros. Et ce alors que les Galeries Lafayette en proposaient 200 millions d'euros de mieux ! Certains évoquent en effet la possibilité de contreparties financières - 40 millions d'euros ? - qui pourraient être versées à l'actuel PDG du Printemps, via le Luxembourg... 

    Mais sa présence ne se résume pas au seul business - c'est ce que veulent démontrer les deux auteurs. L'émirat a aussi un projet politique. S'il entretient des liens avec la classe politique française de droite et (un peu moins) de gauche, il est très actif auprès des musulmans de France, et donc bien présent dans les banlieues, comme le racontent les extraits que nous publions.

    Sur la ligne des Frères musulmans 
    Au plan international, le Qatar joue à fond sur sa chaîne de télévision Al-Jazira, «une télé qui possédait un Etat», et sur sa petite sœur française, BeIN Sport, qui se partage désormais avec Canal + les principaux droits sportifs audiovisuels. Énorme succès, Al-Jazira est surtout un média très engagé en faveur des révolutions arabes... tant qu'elles ne concernent pas les affaires intérieures de l'émirat. Si ses reporters ont soutenu la cause des Tunisiens et des Égyptiens, ils travaillent pourtant pour un État dénoncé par Amnesty International pour ses violations des droits de l'homme et où le pouvoir est absolu ! 

    Si le Qatar soutient le renversement des régimes en place, c'est sur la ligne islamiste des Frères musulmans, pas celle d'une démocratie libérale à l'occidentale. En Libye, le Qatar était, avec la France, l'un des principaux pays de la coalition contre Kadhafi. En Syrie, il équipe l'opposition armée au régime de Bachar al-Assad. Il est aussi accusé d'avoir aidé les islamistes radicaux d'Aqmi au Mali, ceux contre lesquels la France est en guerre. Sur ce point, toutefois, Beau et Bourget n'apportent guère d'éléments nouveaux ou de preuves indubitables. 

    Les auteurs constatent surtout que le Qatar, qui en fait souvent trop, commence «à inquiéter même ses amis» français. Mais ils ne semblent guère croire à un changement politique venant de Paris, pas plus qu'à un improbable «printemps qatari». D'ailleurs, ces inquiétudes dépassent largement le cadre de la France. Le questionnement sur les intentions véritables du Qatar est le même à Londres où, après le rachat des célèbres magasins Harrod's, il vient de se porter candidat à la construction d'un «supersystème d’égouts» pour la modique somme de 12 milliards d'euros...

    Marianne
     

  • Financements Libyens : Takieddine affirme avoir remis 5 000 000 € à Sarközy et Guéant

    La fin de campagne des primaires s’annonce compliquée pour Sarközy. Pour Médiapart, l’ancien homme de confiance du président passe aux aveux en vidéo.

    « L’homme d’affaires Ziad Takieddine, qui avait déjà accusé Nicolas Sarkozy d’avoir perçu des fonds libyens lors de la campagne présidentielle de 2007, a affirmé à Mediapart avoir remis à l’ex-président et à son camp cinq millions d’euros en espèces provenant du régime Kadhafi.
    Entre novembre 2006 et début 2007, «j’ai transporté (…) un total de 5 millions d’euros» dans des valises lors de trois voyages, a assuré l’homme d’affaires franco-libanais dans un entretien filmé le 12 novembre et diffusé mardi par Mediapart. » Source
  • ZOOM - Eloïse Benhammou :"Le régime bancaire gouverne la France !"