Le président très provisoirement en place vient à plusieurs reprises d'adopter un langage guerrier. C'est peut-être le costume inattendu de chef des armées qui lui donne des ailes. Sur un mode incantatoire il parle d'offensive ; ses courtisans exaltés par l'orchestre médiatique célèbrent l’événement comme un tournant majeur du quinquennat.
Le choc de simplification en fait signifie une lutte victorieuse contre les usines à gaz. Les vraies usines à gaz produisent du gaz et le gèrent. Les usines à gaz politico-aministratives viennent de l'espoir fou de créer de la richesse alors qu'elles la détruisent par leur propre complexité. Les tuyauteries sont tellement enchevêtrées que l'argent est avalé par la « bourreaucratie ».
Elles ruinent la France de deux façons. Elles gangrènent les entreprises ; annonçant l'offensive, qu'il ne mènera pas, le chef de guerre a parlé de 60 milliards d'euros à récupérer ; c'est une parole pour rire ; une seule certitude : tout allègement de statistiques, de formalités, de normes, de réglementations diminue le boulet que les pouvoirs successifs ont imposé aux entreprises dans la compétition mondiale. La deuxième ligne de front se situe dans les budgets publics formidablement lourds par la complexité et générant les impôts meurtriers que nous évoquons régulièrement.
UNE HISTOIRE PEU ENCOURAGEANTE
Giscard en 1978 voulait libérer la France du carcan administratif. Mitterrand fit la guerre à son tour et fustigea le cancer bureaucratique en essayant sans succès de supprimer les textes et les organismes inutiles. Sarko pour faire la guerre avait organisé une parlotte : les assises internationales de la simplification. Il y a 400 000 normes et 668 commissions interministérielles qu'il prétendait réduire. Il a selon la tradition républicaine aggravé le mal. Hollande a commandé neuf audits sur les politiques publiques, ce qui est une bonne façon de repasser la patate chaude à plus tard. 101 commissions vont être supprimées ; bravo si on y arrive malgré les résistances ; ce sera un petit pas.
QUELLES SONT LES CAUSES ?
La cause principale est l'avidité du personnel politique souvent signalée dans ces flashs et s’exprimant par le carriérisme politique. Ce point étant connu, cherchons d'autres aspects directement liés à la complexité.
D'abord le nombre de ministres : 40 avec des sous sous ministres, secrétaires d’État, etc... Hollande a amplifié la dérive en sacrifiant à la ridicule chimère de la parité. Chaque titulaire pour marquer son passage crache ses lois avec décret-lois, circulaires, contentieux, etc...nombreuses sont ces lois contradictoires ou inapplicables. Les organismes inutiles comme la Banque Publique d'Investissement ou BPI foisonnent : statistiques, lenteurs, formalités. Les agences indépendantes sont au nombre de 1244 ! Déluge similaire avec chacune ses statistiques. Les subventions ruinent la France par les impôts nécessaires et ouvrent un véritable parcours du combattant aux candidats potentiels.
La connaissance des causes montre le chemin à parcourir pour enfin faire reculer les usines à gaz qui étouffent le pays : sabrer dans les ministères, les organismes, les agences, les impôts. Ce serait des bouffées d’oxygène pour les entreprises seules créatrices de ruches.
Il faut évidemment une volonté politique. Si elle tarde à se manifester, le pire est à craindre.
MICHEL de PONCINS http://libeco.net
économie et finance - Page 765
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LE CHOC DE SIMPLIFICATION
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Espagne : Le FMI réclame une nouvelle baisse des salaires
Le Fonds monétaire international demande à l’Espagne de réduire les salaires pour faire baisser le chômage qui atteint 27%. Il préconise de poursuivre la cure d’austérité mais à un rythme assoupli.
L’Espagne doit baisser les salaires et flexibiliser son marché du travail pour favoriser l’emploi. La principale conclusion du Fonds monétaire international (FMI), après sa mission à Madrid, Valence et Séville, est également la plus polémique, dans un pays ou le smic dépasse à peine les 750 euros mensuels. L’institution internationale appelle le gouvernement de Mariano Rajoy à préparer une deuxième réforme du marché du travail, après celle adoptée en février 2012, qui baissait déjà les coûts de l’embauche et du licenciement et avait suscité une grève générale.
«D’autres pays en crise ont opté pour un équilibre différent entre emploi et modération salariale. En Espagne, l’emploi s’est réduit, mais les salaires sont à peu près les mêmes qu’en 2007, a déclaré James Daniel, le chef de la mission du FMI en Espagne. Nous croyons qu’il peut y avoir plus d’ajustement sur les salaires et moins de destruction d’emplois.»
Retour de la croissance au deuxième trimestre
Dans ses conclusions écrites, le Fonds déplore le niveau «inacceptable» du chômage, qui dépasse 27% de la population active. «La croissance sera probablement positive au deuxième semestre 2013. Mais la question est de savoir si cette croissance sera suffisamment forte pour créer de l’emploi.»Le FMI relève toutefois les efforts de Madrid pour lancer des réformes structurelles et réduire les déficits. Il encourage l’Espagne à poursuivre la politique d’austérité, mais à en réduire la cadence. «L’ajustement budgétaire effectué l’an dernier était nécessaire. L’Espagne avait un grand déficit et un problème de crédibilité. La confiance dont jouit le gouvernement aurait pu être remise en cause. Il faut continuer à un rythme graduel», a estimé Daniel.
Une manière d’entériner le changement de cap de Madrid, qui avait déjà annoncé en avril dernier son intention d’allonger de deux ans sa cure de rigueur. Le gouvernement compte faire passer son déficit de 7% (10,6% si l’on inclut l’aide aux banques) fin 2012 à 6,3% fin 2013 – au lieu des 4,5% initialement promis à Bruxelles – pour retomber à 2,7% en 2016.
Le rapport est le fruit de deux visites en Espagne, la première en janvier et la seconde en juin. La délégation du FMI a rencontré des membres du gouvernement espagnol et de l’opposition, ainsi que des représentants des communautés autonomes et différents «acteurs économiques indépendants».
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Le laboratoire israélien et les cobayes palestiniens
« The Lab » est un nouveau documentaire israélien avant-gardiste qui redéfinit toute notre compréhension de l’État juif, ses objectifs, son identité et son rôle de destruction globale. Je pense honnêtement que ce film est le commentaire le plus profond et le plus important sur Israël.
Dans « The Lab », le réalisateur Yotam Feldman dévoile l’industrie militaire israélienne et son fonctionnement, il interviewe des protagonistes majeurs du marché israélien de la sécurité. Il développe sur le rôle de l’industrie au sein de la société et de l’économie israéliennes – durant les dernières années les exportations militaires israéliennes ont atteint le niveau sans précédent de 7 milliards de dollars par an. 20% des exportations israéliennes sont militaires ou d’ordre militaire. Près de 150 000 familles en Israël dépendent de cette industrie. Israël est maintenant le quatrième plus gros exportateur de matériel militaire.
Dans la dernière décennie, chaque opération militaire israélienne a conduit à une augmentation brusque et immédiate des exportations militaires israéliennes dans le monde : armement, systèmes d’armes, renseignement, tactiques, doctrines, connaissance et expérience.
Feldman nous fournit un aperçu d’un univers très structuré. Nous visitons les salons de l’armement israéliens à travers le monde, mais nous découvrons aussi des salles de conférence remplies de généraux étrangers, de fonctionnaires d’État et de diplomates. Le message est clair, les 7 milliards de dollars ne sont qu’un élément du dossier. L’élite militaire israélienne est à présent profondément imbriquée dans les élites politiques et militaires de chaque pays au monde. Ce marché israélien émergent achète l’influence et le support de l’État juif.
« The Lab » fait apparaître de manière très claire que les populations civiles palestiennes de Cisjordanie et de la bande de Gaza sont devenues des cobayes des tactiques, armements et philosophie de combat israéliennes ("La Torah combattante", Torat Lechima – comme les Israéliens l’appellent). La destruction des Palestiniens est maintenant devenue une industrie très rentable. Nous avons ici affaire à rien de moins que des meurtres hautement planifiés.
À travers une série d’entretiens captivants, Feldman transmet un portrait très fidèle des marchants de mort israéliens. Feldman les laisse parler, il intervient à peine. Ils sont clairs, sincères, même amusants à certains moments, parfois pleins d’esprit, et plusieurs d’entre eux pourraient même vous charmer si vous ne saviez pas de qui il s’agit. Mais ne vous y trompez pas, ils sont sinistres, certains d’entre eux sont manifestement psychotiques, ce sont des meurtriers de masse et ils sont libres. Ils vendent de la destruction et du chaos et le font brillamment.
Étant moi-même né en Israël et étant devenu un musicien et écrivain à succès, je pense être capable de reconnaître le dévouement, la persévérance et la créativité israéliennes quand je les vois, quel que soit le type d’activité dans laquelle ils sont employés (j’ai peut-être été chanceux d’être sauvé par le bebop). Le talent de ces anges de mort israéliens est motivé par l’accroissement de la misère humaine. Les conséquences en sont tragiques.
Nouvelle donne
C’est loin d’être un secret qu’un siècle de lutte palestienne n’a pratiquement conduit à rien. L’état du mouvement de solidarité palestinienne est encore plus embarrassant. « The lab » change la donne, car il permet d’expliquer des décennies d’impuissance.
Nous baignons dans une terminologie déficiente – colonisation, apartheid, conflit, solution, sionisme ne sont que quelques exemples. Gaza est à présent un vaste Laboratoire – les Israéliens en sont les scientifiques et les techniciens, et les Palestiniens en sont les cobayes. Le fait de regarder « The Lab » doit tous nous conduire à fondamentalement remettre en question nos concepts. Nous avons affaire à un crime de guerre prémédité. La notion de résolution (comme dans la solution à deux États), par exemple, ne s’applique pas ici. Il est incontestable que dans le monde réel le scientifique ne négocie pas avec le cobaye. Le scientifique ne considère pas non plus de partager son univers avec le cobaye dans un seul État démocratique. « The Lab » est un aperçu de la mentalité israélienne : vous n’y trouverez certainement pas beaucoup de compassion.
Durant des décennies nous avons été stupides d’évaluer le succès et l’échec des opérations militaires israéliennes à la lumière des objectifs militaires et politiques israéliens, tels que nous les avons imaginés. Nous avions clairement tort. Tel que nous l’apprenons dans le film de Feldman, l’objectif réel des opérations israéliennes peut aussi bien être d’évaluer de nouvelles doctrines ou de nouveaux systèmes opérationnels dans le but de les distribuer ensuite à l’échelle internationale. Ehud Barak, par exemple, n’était pas vraiment le plus talentueux des ministres israéliens de la défense, il a clairement échoué à défendre son peuple ou même à lui permettre de se sentir en sécurité. Cependant, il a été brillant à vendre des armements et doctrines israéliens.
Que Tel Aviv soit visée par une pluie de roquettes Qassam peut être vu par les Israéliens comme un fait bouleversant, mais d’un point de vue militaire et industriel, c’était une opportunité en or d’évaluer et de promouvoir le système anti-missiles israélien "Dôme de fer". Si j’ai raison, il apparaît clairement que tout comme les Palestiniens, de plus en plus d’Israéliens deviennent aussi des ‘cobayes’ dans ce laboratoire en constante expansion.
On peut se demander comment et quand le "rêve sioniste" s’est transformé en un commerce militaire. Seuls certains d’entre nous, écrivains et intellectuels, ont tenté de répondre à cette question. La transformation de l’État juif en une usine d’oppression est apparemment la conséquence directe de l’idéologie suprématiste d’Israël. Si nous voulons comprendre ce qu’il se passe dans l’État juif, nous devons dans un premier temps comprendre les concepts d’élection, de judéité et de politique identitaire juive.
J’imagine qu’à présent suffisamment de Palestiniens de Gaza réalisent qu’ils ont pris part à une expérience israélienne. Nous apprenons trop souvent de la part de médecins palestiniens qu’en soignant les victimes d’attaques israéliennes ils découvrent de nouveaux types de blessures. « The Lab » explique cela mais il ne s’agit pas que de la Palestine. Nous sommes aussi les témoins d’une similarité grandissante entre les modes d’actions des forces de police dans le monde et le sort réservé aux Palestiniens par l’IDF [(Israel Defense Forces).
Le documentaire de Yotam Feldman explique tout cela. Nous sommes tous palestiniens. Nous sommes occupés soit par Israël soit par les forces qu’il mandate autour du monde – celles qui sont entraînées en Israël et qui emploient les armements et tactiques israéliens.
Par Gilad Atzmon, une traduction E&R
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Le Parti Socialiste fera baisser les salaires à la rentrée
Par Roberto Fiorini
Que ce soit en Belgique ou en France, pour ne citer que ces deux pays, le PS qui y est à la barre, œuvre pour faire baisser les salaires. Di Rupo ou Hollande trahissent ainsi ceux qui les ont élus en se fiant à la bannière socialiste. Désormais ceux-là sont au service de l’Europe libérale.
On exige partout des sacrifices, mais pourtant deux économistes du FMI ont admis s’être trompé dans leur évaluation des conséquences de la rigueur (une erreur de coefficient multiplicateur).
Résultat de cette erreur, pour chaque euro soi-disant économisé sur le budget de la nation, ce sont deux ou trois euros d’impacts négatifs sur le PIB, selon le pays et le multiplicateur utilisé. Les conséquences négatives sont connues, calculables désormais, et pourtant aucune inflexion n‘arrive? Pourquoi?
Peut-être que richesse ne doit pas aller dans les mauvaises poches ? Touche pas au Grisbi qu’ils disaient !
Les salaires ne doivent plus suivre l’inflation, d’après Merkel et Bruxelles
En Belgique Di Rupo va geler les salaires en 2013 et 2014. Cette mesure de gel de « l’index » doit permettre à la Belgique de « rattraper » 0,9% de handicap salarial vis-à-vis des pays limitrophes. L’Allemagne a fait baisser les siens de 20 % entre 2000 et 2009 (voir graphique), alors les larbins aux ordres n’ont pas finit de nous faire avaler des couleuvres.Ce gel « temporaire » des salaires ne remet toutefois pas en cause le principe de l’indexation automatique des salaires sur l’inflation, conservée en Belgique. Une indexation automatique insupportable pour la Commission européenne qui en a fait sa cible prioritaire. Merkel le réclamait déjà en 2010 et les eurocrates avaient encore, en 2011, appelé la Belgique à revoir son système d’indexation des prix et des salaires, qui selon elle alimente l’inflation et pénalise la compétitivité des entreprises via des hausses disproportionnées (selon eux) des rémunérations.
En France Hollande et son gouvernement libéral démocrate prépare autant de coups tordus contre les plus humbles, pour aider la France à rattraper son retard. Une nouvelle réforme des retraites est en préparation. La fiscalisation des allocations familiales a été évoquée par la Cour des comptes : une remarque à ne pas prendre à la légère, car cet organe sera amené grâce au TSCG à être le principal préconisateur des économies à réaliser !
Est aussi acquise la sous indexation (- 1 %) des retraites complémentaires (Arco et Agirc) sur l’inflation (elles vont ainsi baisser naturellement…). Cette réforme a quasi été entérinée par les partenaires sociaux, grâce au cadre libéral propice créé par la rigueur.
Goldmann Sachs réclame une baisse des salaires de 30 %
Mais le chantier le plus lourd est celui de la flexibilisation du marché du travail et de la baisse des salaires, comme demandé par Goldmann Sachs, qui réclamait dès janvier 2013, une baisse des salaires de 30 % en France ! Baisser les salaires, ce n’est pas possible, la loi l’interdit ! Pour l’instant mes camarades, pour l’instant. Car la loi va changer… avant l’été.
Le plus simple quand on veut influer sur les événements, sans en porter la responsabilité, c’est de faire endosser le crime par d’autres. Ainsi pratique le PS français dans sa mission contre les salariés du privé.
L’exécuteur des basses œuvres porte principalement le nom d’un syndicat, la CFDT (confédération française des travailleurs) accompagnée par la CFTC (confédération des travailleurs chrétiens, et de la CGC (confédération générale des cadres). Ces trois derniers ont signé avec le patronat un accord qui fera date dans l’histoire du mouvement ouvrier. Une date à marquer d’une pierre noire : le 11 janvier 2013. C’est en effet ce jour que l’ANI (Accord National Interprofessionnel) a été signé par ces syndicats ouvriers « réformistes » (collabos ?) et les syndicats patronaux.
Un accord en 28 points, qui seront débattus au parlement à partir du 6 mars 2013. Madame Parisot patronne du MEDEF a prévenu, si vous changez une virgule, on arrête tout. Hollande a rassuré, tremblant : on ne changera rien…
Le chantage à l’emploi permettra de baisser les salaires
Nous détaillerons dans un autre numéro de TP MAG, les mesures les plus significatives de cet accord. Mais arrêtons nous cependant sur la plus belle réussite du patronat. C’est sans conteste l’article 18, intitulé pompeusement « Accords de maintien dans l’emploi ». Au prétexte d’éviter de licencier… le patronat pourra désormais baisser les salaires !!!
Dit autrement, si la situation de l’entreprise le justifie, des accords de réduction de salaires pourront être conclus, afin d’éviter des licenciements.
Quand on sait avec quelles facilités une entreprise peut organiser les résultats d’exploitation de son entreprise, pour la rendre déficitaire, il est évident que le chantage à l’emploi va être légitimé. Le patronat fera d’une pierre deux coups, car les syndicats seront du coup décrédibilisés pour avoir oser signer de tels accords.
Car il faudra quand même que ces accords soient validés par un accord dit majoritaire ; signés avec un syndicat de l’entreprise ayant obtenu plus de 30 % des votes des salariés. Il pourra cependant être contesté par d’autres syndicats de l’entreprise qui pèseraient eux plus de 50 %…
Mais si la direction a son syndicat maison, elle pourra faire beaucoup de choses… Il sera donc important, plus que jamais ( ! ) de ne pas donner sa confiance aux corrompus de tous bords.
Ces accords pourront porter en partie sur le salaire net, mais ne pourront pas toucher à ceux inférieurs à 1.2 fois le smic. Un accord ainsi validé sera opposable à l’ensemble des salariés. Un salarié qui refuserait serait alors licencié, pour un motif économique nouvelle formule (au rabais bien sûr).
Ces accords pourront durer deux ans, et en contrepartie de ces concessions, le patronat s’engage à ne pas licencier. Bonus… le partage des bénéfices sera organisé dès que cela ira mieux. La vieille recette qui marche toujours : « demain on rase gratis » ; « le paradis c’est pour demain », etc.
Les travailleurs trompés doivent le savoir
Chacun pourra se faire son avis sur la nature gagnant/gagnant de cet accord. Certaines mauvaises langues disent que la CFDT est toujours là pour négocier, y compris le poids du boulet et la longueur de la chaine ! D’autres rappellent le cadre de la négociation avec le MEDEF : ce qui est à moi est à moi, ce qui est à toi est négociable !
Trêve de plaisanteries : si ces accords majoritaires sont possibles (déplaçant la responsabilité au niveau le plus bas, donc le moins solide), c’est grâce à la CFDT et à la CGT qui ont mis en route en 2008 la réforme de la représentativité syndicale, en co-signant avec le MEDEF !
Au moment ou ces lignes s’écrivent on apprend que la popularité d’Hollande est au plus bas ! Sa cote, celle du PS et de ses alliés (y compris Mélenchon, l’autre bouffon trompeur du peuple) n’est pas prête de remonter. Le parlement à majorité socialiste aura la possibilité de s’opposer à cet accord, en refusant de le traduire en loi contre les salariés. S’il passe au Parlement puis au Sénat, ce sera avec leur complicité.
Le parti socialiste doit changer de nom !Charge à nous de le clamer haut et fort.
(Article initialement publié dans le n°55 de la revue Terre & Peuple)
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LEAP : second semestre 2013 – Seconde déflagration dévastatrice / explosion sociale à l’échelle planétaire
Communiqué public du LEAP (Laboratoire Européen d’Anticipation Politique), 15 juin 2013
Le choc de 2008 a certes été violent, mais la réaction du système, des pays et des banques centrales, par leurs plans de sauvetage d’une ampleur sans précédent, a réussi à en camoufler les pires conséquences : déclassement de l’Occident en général et des États-Unis en particulier, assainissement forcé de l’économie, lourde chute d’un niveau de vie artificiel, chômage de masse, amorce de mouvements sociaux… ont pu être en partie négligés au profit d’espoirs de reprise entretenus par les politiques irresponsables de déversement de liquidités sur les systèmes bancaires et boursiers.
Malheureusement, pendant que la planète se dopait, les problèmes globaux n’étaient pas abordés… cinq ans de perdus : la solidité de l’édifice est encore plus faible qu’avant la crise ; la « solution » US orchestrée par la Fed, que tout le monde a laissé faire pour prendre le temps de panser ses propres plaies, a consisté à éteindre avec de l’essence l’incendie qu’ils avaient eux-mêmes allumé. Rien d’étonnant alors que ce soit encore eux, pilier du monde-d’avant refusant de rentrer dans le rang, avec leurs fidèles flotteurs japonais et britannique, qui enflamment à nouveau la situation mondiale.
Et cette fois, il ne faudra pas compter sur les pays en faillite pour sauver la situation : ils sont à genoux suite au premier choc de 2008. C’est donc pratiquement une seconde crise mondiale qui s’annonce, provoquée une nouvelle fois par les États-Unis. Cette période de cinq ans n’aura finalement consisté qu’à reculer pour sauter de beaucoup plus haut, ce que nous avions nommé « la crise au carré ».
Plan de l’article complet :
1. Une situation désormais hors de contrôle
2. Une seconde crise US
3. Les impacts du second choc
4. Stratégies des différents acteurs
5. Faillites des institutions internationales
6. Recommandations urgentesNous présentons dans ce communiqué public les parties 1 et 2.
Une situation désormais hors de contrôle
Les illusions qui aveuglaient encore les derniers optimistes sont en train de se dissiper. Nous avons déjà dressé le sombre bilan de l’économie mondiale dans les [numéros] précédents. La situation a encore empiré depuis. L’économie chinoise confirme son ralentissement (1) ainsi que l’Australie (2), les monnaies des pays émergents dévissent (3), les taux des obligations remontent, les salaires britanniques continuent de baisser (4), des émeutes touchent la Turquie et même la tranquille Suède (5), la zone euro est toujours en récession (6), les nouvelles qui parviennent à filtrer depuis les États-Unis ne sont pas plus réjouissantes (7)…
La fébrilité est maintenant clairement palpable sur tous les marchés financiers où la question n’est plus de savoir quel va être le prochain record mais de réussir à se dégager assez tôt avant la débandade. Le Nikkei a baissé de plus de 20% en trois semaines et a connu sur cette période 3 séances de pertes supérieures à 5%. La contagion atteint donc désormais les indicateurs « standard » comme les bourses, les taux d’intérêt, le taux de change des monnaies… derniers bastions encore contrôlés par les banques centrales, et donc jusqu’à présent totalement faussés, comme notre équipe l’a expliqué à maintes reprises.
Évolution du cours de l’indice Nikkei 225, 02 novembre 2012 – 13 juin 2013. La hausse vertigineuse est due au plan de la BoJ, la chute vertigineuse aux incertitudes actuelles. Source : Les Échos. (cliquer sur le graphique pour l’agrandir)
Au Japon, cette situation est la conséquence du programme, délirant par son ampleur, d’assouplissement quantitatif entrepris par la banque centrale. La baisse du yen a provoqué une forte inflation sur les produits importés (notamment le pétrole). Les énormes mouvements de la bourse et de la monnaie japonaises déstabilisent toute la finance mondiale.
Mais la mise en place du programme de la Banque du Japon est si récente que ses conséquences sont encore bien moins marquées que celles du quantitative easing de la Fed. C’est principalement lui qui est responsable de toutes les bulles actuelles : immobilier aux États-Unis (8), records des bourses, bulle et déstabilisation des émergents (9), etc. C’est aussi grâce à lui, ou plutôt à cause de lui, que l’économie virtuelle est repartie de plus belle et que l’apurement nécessaire n’a pas eu lieu.
Les mêmes méthodes produisant les mêmes effets (10), une virtualisation accrue de l’économie nous amène à une seconde crise en 5 ans, dont les États-Unis sont donc à nouveau responsables. Les banques centrales ne pouvaient tenir indéfiniment l’économie mondiale, elles en perdent actuellement le contrôle.
Une seconde crise US
Si les mois d’avril-mai, à grand renfort de matraquage médiatique, ont semblé donner raison à la méthode US-UK-Japon d’assouplissement monétaire (un bel euphémisme) contre la méthode eurolandaise d’austérité raisonnée, depuis quelques semaines les chantres du tout-finance ont un peu plus de difficulté à clamer victoire. Le FMI, terrifié par les répercussions mondiales du ralentissement économique européen, ne sait plus quoi inventer pour obliger les Européens à continuer à dépenser et à refaire exploser les déficits : même à vide, la boutique-Monde doit continuer de donner l’impression de tourner et l’Europe ne joue pas le jeu.
Mais les effets toxiques des opérations des banques centrales au Japon, aux États-Unis et au Royaume-Uni démolissent désormais l’argumentation (ou plutôt la propagande) vantant le succès de l’ « autre méthode », supposée permettre la reprise japonaise, américaine et britannique (cette dernière n’a d’ailleurs même jamais pu être évoquée).
La seconde crise en développement actuellement aurait pu être évitée si le monde avait acté le fait que les États-Unis, structurellement incapables de se réformer eux-mêmes, ne pouvaient mettre en place d’autres méthodes que celles qui avaient conduit à la crise de 2008. Comme les banques « too big to fail » irresponsables, les pays « systémiques » irresponsables auraient dû être mis sous tutelle dès 2009, comme suggéré dès [notre numéro d'octobre 2008]. Malheureusement, les institutions de la gouvernance mondiale se sont révélées complètement inopérantes et impuissantes dans la gestion de la crise. Seules les logiques régionales ont pu se mettre en place ; les enceintes internationales ne produisant rien, chacun s’est mis à régler ses problèmes dans son coin.
L’autre réforme primordiale préconisée (11) dès 2009 par l’équipe du LEAP portait sur la remise à plat complète du système monétaire international. En 40 ans de déséquilibres commerciaux américains et de variations brutales de son cours, le dollar comme pilier du système monétaire international a été la courroie de transmission de tous les rhumes des États-Unis au reste du monde, et ce pilier déstabilisant est maintenant le cœur du problème mondial car les États-Unis ne souffrent plus d’un rhume mais de la peste bubonique. Faute d’avoir réformé le système monétaire international en 2009, une seconde crise arrive. Avec celle-ci s’ouvre une nouvelle fenêtre d’opportunité pour la réforme du système monétaire international au G20 de septembre (12) et on en vient presque à espérer que le choc intervienne d’ici-là pour forcer un accord à ce sujet, sinon le sommet risque d’arriver trop tôt pour emporter l’adhésion de tous.
Notes :
(1) Source : The New York Times, 08 juin 2013.
(2) Source : The Sydney Morning Herald, 05 juin 2013. Lire aussi Mish’s Global Economic, 10 juin 2013.
(3) Source : CNBC, 12 juin 2013.
(4) Source : The Guardian, 12 juin 2013.
(5) Lire Sweden’s riots, a blazing surprise, The Economist, 01 juin 2013.
(6) Source : BBC News, 06 juin 2013.
(7) Lire Economic dominos falling one by one, MarketWatch, 12 juin 2013.
(8) Une bulle dans les conditions économiques actuelles ; en temps normal ce serait considéré comme un frémissement. Lire par exemple Market Oracle, 10 juin 2013.
(9) Sur les conséquences des QE mondiaux en Inde : Reuters, 13 juin 2013.
(10) Le retour des produits financiers à l’origine de la crise de 2008 n’est pas anodin. Source : Le Monde, 11 juin 2013.
(11) Cf. [notre numéro] de novembre 2008.
(12) Source : Ria Novosti, 14 juin 2013.
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Grèce : Retour à la case départ
Une chronique du journal grec « I Kathimerini ». « Le Quotidien » est considéré comme l’un des journaux les plus sérieux du pays. Conservateur et de centre droit.
En décidant de fermer l’audiovisuel public contre l’avis de ses partenaires, le premier ministre Samaras risque de provoquer la rupture de sa coalition. Mais de nouvelles élections replongeraient le pays dans le chaos et le blocage politique d’il y a tout juste un an.
En Grèce, l’unité du gouvernement de coalition est mise à rude épreuve et le pays pourrait être contraint d’organiser de nouvelles élections générales. Or, il est clair que les élections de mai et de juin 2012 ont mis à mal le programme fiscal du pays : elles ont créé de nouvelles dettes alors que les caisses publiques étaient déjà vides, tout en exacerbant la récession et le chômage.
Ces deux scrutins ont eu également diverses conséquences sur le plan politique. Le parti de gauche SYRIZA en est sorti comme le principal parti d’opposition, le groupe [d'extrême droite] Aube Dorée est devenu le plus vigoureux du Parlement, PASOK [socialiste] s’est presque fait éliminer du paysage, et Nouvelle Démocratie [conservateur] connaît des tensions croissantes.
PASOK et son leader actuel, Evangelos Vénizelos, ne sont guère dans le cœur des électeurs. Le chef de la Gauche démocrate [Dimar], Fotis Kouvelis, peut parfois être très barbant. Dimar, qui est exclue depuis un certain temps du pouvoir exécutif – exception faite de quelques très courtes périodes –, a une vision plutôt théorique de la politique. Malheureusement, ce sont les seules forces politiques sur lesquelles le Premier ministre Antonis Samaras peut pour le moment compter. Et il ne doit ni les froisser ni les confronter à de profonds dilemmes – que le problème soit grave ou insignifiant, et que leur avis diverge ou non.
Le provincial de l’Europe
La crise souligne le côté primitif des dirigeants politiques grecs. Dans le nord de l’Europe, la classe politique travaille à renforcer la stabilité du système et à l’adapter aux besoins d’un environnement en constante évolution. Le leader politique grec, lui, ne pense qu’à s’affirmer et à survivre. Il est allergique aux autres. C’est l’homme provincial de la scène européenne.
Nouvelle Démocratie pourrait bien remporter les prochaines élections, mais ni le Pasok ni Dimar ne s’allieraient de nouveau avec M. Samaras, ce qui laisserait le pays dans une impasse. Et même si un gouvernement était formé, nous aurions un autre Premier ministre. Le camp conservateur risquerait d’être encore plus divisé. Au demeurant, même si, grâce à la loi électorale grecque, Nouvelle Démocratie parvenait à obtenir la majorité absolue au Parlement, le parti se trouverait dans l’impossibilité de gouverner : en l’absence d’un appareil d’Etat solide, et vu la situation de corruption généralisée, il aurait tous les autres partis contre lui.
Pour le meilleur ou pour le pire, le système bipartite du pays n’est plus. Voter pour Aube Dorée est un un acte politique qui exprime une volonté de détruire le système politique – le Crépuscule des dieux de Wagner, pas à l’opéra, mais dans la vie réelle.
Devons-nous pleurer la mort de nains politiques à un moment où le pays risque de partir en flammes ?Costas Iordanidis
I Kathimerini
13/06/2013
Traduction : Valentine Morizot
(Press Europ.eu)Article original – I Kathimerini.com
Voir aussi :
Christine Lagarde : le FMI a fait son mea culpa sur le plan de sauvetage de la Grèce… décidé par DSK
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L’absurdité et le ridicule ne tuent pas… hélas ! par Manuel Gomez
Bouches-du-Rhône: file d'attente devant la CAF
On rogne à tout va, on coupe un peu partout : les allocations familiales, le quotient familial, les retraites, etc. Mais où est donc ce fameux principe d’égalité cher à notre président de la république ?C’est grand, c’est généreux, la France… mais pour qui ? Je vous le demande. Est-il tenu au courant de ces décisions tout à fait stupéfiantes qui autorisent pratiquement la polygamie en France (Sources : « Valeurs Actuelles ») ?Tout parent algérien installé en France pourra toucher des allocations familiales au titre de ses enfants nés en Algérie, qui décideraient de le rejoindre. Même si ces enfants ont pénétré en France en dehors de toute procédure de regroupement familial (Décision de la cour de cassation du 5 avril 2013).Cela s’applique naturellement aux enfants de pères polygames, puisque ceux qui ne le sont pas peuvent bénéficier depuis 1976 dudit regroupement familial.
Ainsi donc les musulmans ayant épousé plusieurs femmes en Algérie, ou ailleurs, pourront, sans contourner la loi française (comme ils le faisaient jusqu’à présent en faisant passer leurs « compagnes » pour des « mères isolées ») faire financer par nos impôts, et en toute légalité, les séjours en France de leur nombreuse descendance.Il ne s’agit pas d’ailleurs que des Algériens. L’accord Euro-Méditerranée (UE/Algérie), du 19 décembre 2001, concerne également les ressortissants du Maroc et de la Tunisie. La fraude au regroupement familial est ainsi légalisée puisqu’elle n’existe plus. La loi Balladur de 1993 peut être considérée comme abrogée.En 2010 l’affaire de l’escroc Hebbadj, français d’origine algérienne soupçonné d’avoir fait subventionner par la CAF de Loire Atlantique son foyer composé de 4 femmes et 12 enfants, se voyait mis hors de cause par le Tribunal de Nantes (condamné à 6 mois avec sursis pour des faits connexes). Aujourd’hui Hebbadj ne risquerait plus aucune condamnation puisque le seul fait de reconnaître comme siens les enfants de ses 4 « compagnes », même s’ils n’ont pas acquis la nationalité française, suffirait à lui accorder de plein droit le bénéfice des prestations familiales.Rappelons également le cas présenté par Jean-Pierre Brad, ancien député communiste et maire de Montreuil jusqu’en 2008, donc peu suspect de « racisme » ou de « xénophobie », qui s’expliquait sur la situation de ces deux frères jumeaux, musulmans d’origine africaine, mariés chacun à deux épouses et pères de 40 enfants, tous scolarisés dans la même école et qui exigeaient un grand appartement pour pouvoir vivre ensemble.Il est difficile, pour ne pas dire impossible, de calculer combien de familles similaires à celle de M. Hebbadj seraient concernées pour bénéficier de ces prestations familiales. D’après les services de l’ancien ministre de l’Intérieur, M. Brice Hortefeux, au minimum 80.000 mais jusqu’à 500.000 (en partant d’une hypothèse extrêmement basse) vivraient sous un régime que proscrivait jusqu’à aujourd’hui le droit français.Passons à présent sur un sujet plus anecdotique : les « Femen ».L’une des co-fondatrices a fait son numéro lors de l’émission « On n’est pas couché » samedi soir et s’est faite fort justement « ramasser » par Natacha Poligny. Pourquoi, ou contre quoi, revendiquent ces « Femen » ? Et pour qui revendiquent-elles ? Qu’ont-elles obtenu de positif depuis le début de leur action dénudée à part de la publicité dans les médias et à la télé ? La co-fondatrice considère comme « ringardes » les actions menées par les féministes jusqu’à leur arrivée sur le marché médiatique.Sans doute n’a-t-elle jamais su que des « suffragettes » sont mortes, dans la première moitié du XXe siècle, pour revendiquer le droit de vote des femmes et que les « ringardes » ont obtenu le droit à l’avortement et d’autres droits moins spectaculaires sans avoir eu besoin d’exposer leurs seins.Les « Femen » pleurent sur le sort réservé à leurs sœurs en Tunisie ! Il est vrai qu’elles n’ont pas eu le droit au même traitement qu’en France. Imaginez une seule seconde quelle aurait été la sentence si elles avaient occupées une mosquée dans un pays musulman au lieu de Notre-Dame de Paris !Une suggestion : pourquoi ne pas fonder les « Homen » qui, faute de seins, laisseront pendiller leurs c… (pardon) leurs testicules, afin d’obtenir les honneurs de la presse et de la télé sur des revendications… et elles sont nombreuses. Je parle des revendications bien entendu ! -
Libre-échange transatlantique : les Européens paieront !
L’Europe paiera. C’est ce que pensent très fort et que disent – pas si bas que cela – les responsables de la négociation sur le futur accord de libre-échange transatlantique aux Etats-Unis. Avec un argument de base : l’Europe a désespérément besoin de croissance. Plus que les Etats-Unis, où la situation est meilleure sans être néanmoins brillante. L’Europe est demandeuse et doit donc payer, c’est-à-dire faire davantage de concessions.
Et nos amis américains de faire la preuve par neuf et de demander des gages que la Commission n’a été que trop heureuse et prompte à donner dans le domaine agricole en particulier : les Etats-Unis ont posé un ultimatum en décembre, exigeant que l’Europe prouve sa bonne foi en acceptant, par exemple, la viande de bœuf d’animaux élevés et abattus dans des conditions sanitaires indescriptibles, mais nettoyés à l’acide lactique avant envoi aux consommateurs. Les prétendues contreparties que la Commission affirmait exiger de leur partenaire américain n’ont toujours pas été mises en œuvre.
À lire les remerciements enthousiastes qui ont accompagné l’annonce du lancement des négociations par le Président américain dans son discours sur l’état de l’Union, en provenance des différents chefs de gouvernement européens, à voir l’empressement servile de la présidence irlandaise à faire avancer le mandat de négociation, on comprend que l’exercice est moins un dialogue d’égal à égal qu’un rapport de vassal à suzerain.
S’il fallait une preuve supplémentaire, elle vient d’être donnée. En décembre dernier, le régulateur financier américain, la Réserve Fédérale, a publié de nouvelles exigences à l’encontre des banques étrangères – et européennes en particulier – qui ont deux conséquences : réduire mécaniquement le champ d’activités des banques européennes aux Etats-Unis, et rompre avec la tradition de dialogue avec les régulateurs européens. Deux conséquences qui s’inscrivent directement contre l’esprit de l’accord de “partenariat”, mot choisi par l’administration américaine, manteau de Noé pour couvrir un accord de libre-échange que le parti démocrate ne saurait voir.
À ceux qui espéraient que le sujet pourrait être évoqué dans le cadre des négociations transatlantiques le négociateur américain a apporté un démenti cinglant devant le Sénat : il y aura, a-t-il assuré, une “exception prudentielle” pour les services financiers, et la question sera placée hors du champ des négociations. Une délégation de cinéastes européens a posé la question de cette exclusion à José Manuel Barroso, le président de la Commission européenne n’obtenant pour réponse qu’un silence édifiant.
C’est dans ce contexte que la question de l’exception culturelle prend tout son sens. Il en va bien sûr de la question du rapport entre commerce et culture, de la volonté – ou non ? – de l’Europe d’échapper au “tout marchandise” qui est la règle américaine, de défendre une identité et une diversité à l’opposé du monde hollywoodien. Mais il en va aussi, au-delà, du premier test de la volonté et de la capacité européenne d’échapper à l’oukase américain.
Si, pour des raisons qui sont les leurs (un président de la Commission qui a déjà démontré sa capacité à rentrer dans la “coalition of the willing” chère à George W. Bush ; un commissaire – plus libéral tu meurs ; un français à la tête de la DG Commerce – on n’est jamais trahi…), la Commission met son drapeau dans sa poche, les citoyens français et les citoyens européens ont du souci à se faire.
Demain, ce sont les lobbies agricoles américains qui exigeront l’ouverture des frontières européennes aux produits OGM. Le blé Monsanto, qui n’avait, parait-il, pas quitté les laboratoires pousse actuellement gaiement dans l’Oregon.
Après demain, les multinationales de l’Internet exigeront que les Européens respectent les règlementations américaines en matière de protection des données. Autant dire que l’Agence de sécurité nationale américaine (NSA) aura un accès plus facile encore à nos conversations téléphoniques, nos échanges de courriels, et notre intimité.
Non, l’exception culturelle n’est pas négociable. Car avec elle c’est l’art de vivre européen, ce sont les valeurs de notre continent qui seraient mises à l’encan.
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Zone euro : l’embellie imaginaire
Tous les indicateurs pointent vers une détérioration profonde de la situation
Un certain nombre de déclarations semblent accréditer l’idée d’une lente, mais réelle, sortie de crise dans les pays du « sud » de la zone Euro.
Elles reposent avant tout sur le constat d’une forte réduction du déficit commercial de ces pays, voire de leur capacité à dégager un excédent commercial. Mais cette vision des choses est marquée par un court-termisme évident accompagné d’une myopie redoutable quant aux effets réels de la crise.
En effet, si l’on regarde les chiffres des importations et des exportations, on constate que les importations ont été très fortement réduites en Grèce et au Portugal, et qu’elles sont en baisse en Espagne et en Italie. Les exportations ont aussi très fortement chuté en 2010 et, sauf en Espagne, n’ont toujours pas retrouvé leur niveau de 2008. C’est donc bien par contraction très forte de la demande interne que la balance commerciale s’est améliorée. [...]
Jacques Sapir - La suite sur Causeur
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Le bide capital de Hollande sur M6
Seuls 2,8 de téléspectateurs en moyenne ont regardé hier soir, dimanche, l'émission "Capital" sur M6, dont Hollande était l'invité. Soit une part d'audience de 12,5%, a indiqué lundi l'institut Médiamétrie.Cette audience est loin des records de l'émission: le 3 février, le numéro de Capital intitulé "Gaspillage alimentaire : révélations sur un immense gâchis !" avait rassemblé 4,3 millions de téléspectateurs en moyenne, soit le plus haut score depuis 2009.Entre les reportages, qui rythmaient l'émission, le président de la République répondait en direct aux questions du présentateur Thomas Sotto, à la veille d'un sommet des dirigeants du G8 qui aura à son menu l'évasion fiscale. De quoi rire à gorge déployée !...
Le thème de cette spéciale de "Capital", exceptionnellement sans coupures publicitaires, était "la France en panne : comment faire sauter les verrous ?". Tout un programme…Au gré des reportages de cette émission de plus de 2 heures, François Hollande, sans faire d'annonces spectaculaires, a défendu pied à pied le cap de son action.Durant l'émission, François Hollande a indiqué que Stéphane Richard resterait à la tête d'Orange et plaidé pour la réforme des retraites.Avec AFP http://www.francepresseinfos.com/