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économie et finance - Page 778

  • Jean Claude Werrebrouck sur Radio Ici et Maintenant

    Jean Claude Werrebrouck était l’invité de Lisandre sur la radio Ici et Maintenant afin d’évoquer son livre Banques Centrales : Independance Ou Soumission ? A l’occasion de cet entretien Jean-Claude Werrebrouck s’exprime sur la monnaie, la dette publique, les banques centrales, sur le pourquoi et comment la dette publique est volontairement maintenue et non pas combattue, sur pourquoi les banques centrales financent le système bancaire et pas directement les états, sur la planche à billets (et singulièrement sur le cas à part de la planche à billets américaine) et sur le cas du Japon.

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  • Ces gouvernements socialistes qui privatisent

    Ces gouvernements socialistes qui privatisent
    Jean-Marc Ayrault a affirmé, dimanche 5 mai au 20 heures de TF1, que le gouvernement envisageait de réduire la participation de l’Etat dans le capital "d’un certain nombre d’entreprises publiques" pour consacrer ces sommes à l’investissement.

    L’annonce du premier ministre modulée par le ministre

    "Nous envisageons que dans un certain nombre d’entreprises publiques où le taux de participation de l’État est très important nous puissions dégager une partie pour financer de l’investissement. Pas pour boucher les trous du budget", a déclaré le premier ministre. Jean-Marc Ayrault a donné l’exemple des 20 milliards d’euros qui seront nécessaires pour financer l’installation du très haut débit pour Internet sur tout le territoire.

    Pour autant, cette décision du gouvernement français ne marque pas "le retour des privatisations", a indiqué lundi le ministre de l’économie, Pierre Moscovici. "C’est une gestion fine du capital de l’État, en conservant son rôle d’État stratège, a déclaré le ministre sur I-Télé. Ce qui est crucial aujourd’hui, c’est la relance de notre économie, la croissance, la création d’emplois, et pour cela il faut tout faire pour investir et le faire sans creuser les déficits."

    Le ministre a refusé de dévoiler le nom d’entreprises qui pourraient être concernées, mais a affirmé que l’idée générale pouvait être "de jouer ici où là ; cela peut être réduire les taux de participation, cela peut être vendre des participations non stratégiques". Il a exclu que les cessions portent sur l’ensemble du capital, l’ensemble des participations de l’État représentant un peu plus de 60 milliards d’euros. « Nous envisageons que dans un certain nombre d’entreprises publiques où le taux de participation de l’Etat (dans leur capital) est très important, nous puissions dégager une partie pour financer de l’investissement. Pas pour boucher les trous du budget », avait déclaré dimanche le Premier ministre.

    Rappels de définitions

    La privatisation est l’opération consistant à transférer par la vente d’actifs, une activité, un établissement ou une entreprise du secteur public au secteur privé. La privatisation est dite partielle si seulement une partie du capital est vendue. L’opération inverse de la privatisation est la nationalisation.

    Les objectifs, souvent idéologiques, de la privatisation peuvent être multiples :

    - réduire l’interventionnisme de l’État dans l’économie,
    - ouvrir à la concurrence un domaine d’activité jusqu’alors en situation de monopole,
    - donner plus de souplesse aux entreprises (nomination des dirigeants, prises de décision),
    - apporter des recettes supplémentaires à l’Etat (mais ces recettes n’ont lieu qu’une seule fois)

    Les adversaires des privatisation considèrent que certains secteurs d’activité n’ont pas vocation à appartenir au secteur privé, mais doivent rester dans le giron de l’État ou de la collectivité :

    - Les secteurs stratégiques comme l’eau, l’électricité.
    - Les secteurs où les infrastructures représentent un investissement tel que celui-ci ne peut être réalisé que par l’ensemble de la collectivité : réseau ferré, réseau d’accès de télécommunication, autoroute, distribution postale. Les excès du libéralisme en matière de privatisation ont montré leurs limites dans ces domaines : électricité en Californie, réseau ferré en Angleterre.
    - Les secteurs de monopole de fait : aéroports.
    - Les secteurs d’intérêt général.

    A l’inverse, la nationalisation est l’opération de transfert à la collectivité nationale des moyens de production privés : entreprises, terres, etc.

    La nationalisation d’une entreprise consiste pour un État à entrer dans le capital de celle-ci à plus de 50% afin d’en prendre le contrôle direct. Elle peut s’opérer soit par une indemnisation des propriétaires privés (ex : nationalisations du gouvernement Maurois en 1982) soit par une confiscation sans contreparties financières (ex : lors d’une révolution, pendant ou après une guerre, comme dédommagement après un préjudice, etc.).

    Exemples de motivations des nationalisations :

    - accroître le patrimoine et la puissance publics,
    - prendre le contrôle des ressources naturelles et en tirer davantage de bénéfices,
    - réorienter la production et ses moyens dans le cadre d’une planification économique,
    - défendre l’intérêt national et la sécurité des approvisionnements dans un secteur économique considéré comme stratégique,
    - défendre l’intérêt collectif dans un monopole "naturel",
    - donner le contrôle de l’outil de production aux ouvriers.

    La privatisation n’a pas de camp

    A la lecture de ces définitions, il semblerait donc que les privatisations viendraient de gouvernements « capitalistes », et donc « de droite », alors qu’un gouvernement socialiste devrait s’appliquer à nationaliser.

    Certes sous le gouvernement Chirac, TF1, la Société Générale, Matra ou le groupe Suez, sont partis dans le domaine privé ; puis sous le gouvernement Balladur, ce fut le tour de Rhône Poulenc, d’Elf Aquitaine, de l’UAP, la SEITA, et Total.

    Mais paradoxalement, au jeu des privatisations, la droite ne fait pas mieux que la gauche. En effet, c’est le gouvernement de Lionel Jospin qui, pour l’heure, a été le plus prolifique en la matière.

    Entre 1997 et 2002, les socialistes ont cédé pour environ 27 milliards d’euros de participations publiques.

    Un chiffre qui, en cette période de crise et de dette grimpante, a de quoi faire rêver notre gouvernement actuel, et qui ne peut que nous faire deviner les intentions échappées de la bouche de Jean-Marc Ayrault, et vite reformulées par Pierre Moscovici.

    Les socialistes, rois de la privatisation ?

    Déjà avant le gouvernement Jospin, Michel Rocard , en 1990, avait ouvert le capital de Renault (rien que ça !).

    Ensuite, sous le gouvernement de Lionel Jospin, le record historique a été atteint (merci, messieurs les dirigeants actuels, de ne pas essayer de le battre, SVP !) :

    - Air France, 1999, ouverture du capital.
    - Autoroutes du sud de la France (privatisation partielle)
    - Mars 2002 : mise en bourse de 49 % du capital, recette : 1,8 milliard d’euros.
    - Crédit lyonnais, 12 mars 1999 (décret)
    - France Télécom, 1997, ouverture du capital, 42 milliards de francs.
    - Octobre 1997 : mise en bourse de 21 % du capital
    - Novembre 1998 : mise en bourse de 13 % du capital
    - Eramet, 1999.
    - GAN, 1998.
    - Thomson Multimédia
    - 1998, ouverture du capital.
    - 2000, suite.
    - CIC, 1998.
    - CNP, 1998.
    - Aérospatiale (EADS), 2000, ouverture du capital.

    L’ensemble des privatisations sur la période 1997-2002 aurait rapporté 210 milliards de francs en cinq ans.

    Le gouvernement de Jean-Marc Ayrault, qui songe à « réduire la participation de l’État dans le capital d’un certain nombre d’entreprises publiques », a tout de même déjà agi en la matière :

    - Mars 2013 : cession de 3,12 % du capital de Safran, ce qui a rapporté 448,5 millions d’euros à l’État qui détient encore 27,08 % du capital.
    - Avril 2013 : cession de 3,66 % du capital d’EADS, ce qui a rapporté 1,2 milliard d’euros à l’État qui s’est engagé à céder encore 0,4 à 0,5 % du capital.
    - Avril 2013 : Arnaud Montebourg se déclare en faveur de baisse de la participation de l’État dans certaines entreprises et évoque en particulier, sans les citer, EDF et GDF Suez.
    - Mai 2013 : Jean-Marc Ayrault envisage une baisse du taux de participation de l’État dans le capital de certaines entreprises.

    Vu que le processus était déjà engagé avant que notre premier ministre ne l’évoque, les paris sont ouverts : « quelles vont être les prochaines victimes de « réductions de taux de participation » de l’État ?

    Rappels de définitions (bis) et conclusions

    Le socialisme est une doctrine politique et économique qui vise, à l’inverse du modèle libéral, à réformer le système de propriété privée des moyens de production et d’échange et à l’appropriation de ceux-ci par la collectivité. Les valeurs fondamentales du socialisme sont : l’absence de classes, l’égalité des chances, la justice sociale, la répartition équitable des ressources, la solidarité, la lutte contre l’individualisme, l’intérêt général partagé et prévalant sur les intérêts particuliers...

    Dans la théorie politique marxiste, le socialisme est la période de transition entre l’abolition du capitalisme et l’avènement du communisme avec la disparition de l’État. Pendant cette période, la "dictature du prolétariat" s’exerce par l’intermédiaire de l’État sur l’ensemble de la société.

    Chez les non marxistes, le socialisme est la dénomination générale des doctrines des partis qui cherchent à rénover l’organisation de la société en vue de la justice sociale et de l’émancipation individuelle de chacun dans le respect de la dignité.

    Historiquement, le libéralisme est une doctrine politique, apparue au XIXe siècle, qui réclamait la liberté politique, religieuse, économique, etc., dans l’esprit des principes de 1789. L’anglais John Locke (1632-1704), qui a fait de l’individu et de ses droits inaliénables (liberté, propriété...) le centre et l’origine des relations sociales, en fut l’un des précurseurs.

    En matière politique, le libéralisme est, de nos jours, une attitude qui défend la démocratie politique et les libertés individuelles (opposé : totalitarisme).

    En matière économique, le libéralisme est une doctrine qui défend la libre entreprise et la liberté du marché. Le principe fondamental du libéralisme est qu’il existe un ordre naturel qui tend à conduire le système économique vers l’équilibre. La loi de l’offre et de la demande, par exemple, conduit à l’équilibre entre la production et la consommation sous réserve de liberté des marchés et de libre concurrence, seules censées garantir l’ajustement optimum des ressources disponibles (offre) à la demande. S’il peut agir librement, l’homme en tant que premier agent économique peut atteindre cet ordre naturel. Les intérêts de l’individu et de la société sont alors convergents.

    Le libéralisme économique s’oppose au contrôle par l’Etat des moyens de production et à l’intervention de celui-ci dans l’économie, si ce n’est pour coordonner les entreprises ou garantir un marché équitable (opposé : étatisme, dirigisme, socialisme, communisme).

    Les variantes du socialisme sont nombreuses. Leur caractéristique commune est moins la remise en cause de la propriété privée que la recherche d’une plus grande justice sociale. Ces mouvements s’opposent sur d’autres sujets fondamentaux comme le rôle de l’État, le parlementarisme, la démocratie directe...

    Historiquement, des formes de "socialisme" sont apparues dans l’Antiquité et au Moyen Age (Anabaptisme), mais c’est au XIXe siècle, en réaction aux conséquences sociales et économiques néfastes de la "révolution industrielle", qu’est né le socialisme moderne :

    - Le socialisme utopique dont le but est de rendre le monde plus heureux (Début du XIXe), avec Fichte, Saint-Simon, Proudhon, Owen...
    - Le socialisme scientifique ou marxisme, théorisé par Karl Marx et Friedrich Engels, qui nécessite la lutte des classes et la suppression du capitalisme.
    - Le communisme russe (ou bolchevisme) développé par Lénine, avec la suppression de la propriété privée.
    - Le socialisme réformiste (par opposition à révolutionnaire) rejetant la violence et s’appuyant sur l’Etat pour réaliser la transformation sociale.
    - Le socialisme autogestionnaire ou libertaire, partisan de la suppression immédiate de l’Etat et qui, au sein de la classe ouvrière, défend l’autogestion et le fédéralisme.
    - Le socialisme démocratique, apparu après la Seconde Guerre mondiale, est issu du socialisme réformiste. Il préconise des réformes sociales pour améliorer la situation des salariés et de ne transférer à la collectivité (nationalisation) que les moyens de production les plus importants. On le retrouve dans les partis "socialistes", "travaillistes", "socio-démocrates" européens.

    Le projet global du libéralisme, mis en oeuvre à partir des années 80, consiste à transformer la société pour qu’elle réponde pleinement aux exigences du capitalisme :

    - libre circulation des capitaux,
    - mise en concurrence des travailleurs et nivellement par le bas des salaires et droits sociaux,
    - suppression de services publics,
    - suprématie absolue de l’économie.

    Le libéralisme est devenu le fondement des grandes instances mondiales, comme l’OMC ou le FMI qui par leur supranationalité échappe à toute légitimité démocratique. Il est le seul modèle enseigné dans les grandes écoles où aucune autre vision n’est étudiée. Il est la seule logique des grandes entreprises et du capitalisme et tend à devenir la seule référence des gouvernements, de droite comme de gauche.

    Présenté comme loi naturelle, le libéralisme devient alors intouchable, ce qui lui permet d’échapper aux aléas électoraux du jeu démocratique.

    Alors, socialistes, nos dirigeants ? Laissez-moi rire !
    Chien Guevara http://www.voxnr.com/

  • L’économie française : expansion et déclin (1950-2011)

    Une étude de Michel Leblay sur l’économie française présentée par Pierre Milloz -
    Polémia présente aujourd’hui une très remarquable étude portant sur l’évolution qu’a connue l’économie française depuis la fin de la guerre. Due à la plume de notre ami Michel Leblay, elle ne laisse rien dans l’ombre et se termine par des propositions constructives qui, sans sacrifier l’indépendance et les intérêts de la France, nous permettraient de mieux faire face aux défis lancés par le monde extérieur. P.M.

    Lorsqu’il passe en revue l’histoire de cette période, Michel Leblay met en relief le contraste entre deux épisodes : le premier va de 1950 aux premières années 1970, avec une prospérité exceptionnelle assise sur une croissance continue ; le second, jusqu’à nos jours, est constitué par « quatre décennies d’un affaiblissement économique progressif ». Pour autant, il  prend garde de ne pas dresser de ces deux époques un tableau trop monocolore : il montre les difficultés rencontrées pendant la période de prospérité comme il relève les succès parfois circonstanciels obtenus depuis 1973.
    Mais le contraste d’ensemble n’en reste pas moins frappant et Michel Leblay analyse avec précision les caractéristiques principales de ce qu’il a appelé un affaiblissement progressif. Le lecteur « voit » littéralement le taux de croissance baisser peu à peu, la valeur ajoutée par l’industrie diminuer dans des proportions dramatiques par rapport au PIB, le solde de la balance commerciale rester le plus souvent négatif, la productivité horaire du travail chuter irrésistiblement, la part des salaires dans la valeur ajoutée des entreprises non financières baisser (depuis 1987), etc., etc.
    Michel Leblay montre que ce changement majeur doit être attribué à plusieurs facteurs : la mutation d’un capitalisme industriel vers un capitalisme financier, une révolution technique (celle du traitement de l’information), la forte exposition à la concurrence internationale, l’avènement de nouveaux compétiteurs aux structures sociales différentes.
    Il semble bien, si l’on met à part la révolution technique de l’information qui a ses causes spécifiques, que l’origine de ces modifications se situent dans un bouleversement fondamental dans la conception des relations entre les nations. La deuxième guerre mondiale et ses horreurs avaient inspiré une sorte de réserve méfiante envers une situation millénaire : désormais la séparation des peuples en entités distinctes était accusée d’être la source capitale des conflits. Un mouvement de pensée déjà ancien, le cosmopolitisme, s’est alors affirmé. Il n’espérait certes pas effacer du jour au lendemain la multiplicité des nations. Mais du moins il préconisait de travailler à un rapprochement généralisé, de supprimer les frontières, de multiplier les échanges dont naîtrait l’amitié, de dédaigner les soucis d’identité et d’indépendance nationales, d’ignorer autant que possible les particularités des hommes, d’insister, au contraire, sur ce que ceux-ci ont en commun, d’ériger l’amour de l’Autre en une obligation vertueuse, bref, d arriver à une sorte d’uniformisation universelle.
    Ce mouvement de pensée, dont on ne contestera pas la prétention à une certaine noblesse mais auquel on reprochera son irréalisme (1), a reçu l’appui de forces puissantes : les Etats-Unis, qui y sont attachés au profit de leur domination politique (2) et une nouvelle super-classe mondiale qu’intéresse la suppression des obstacles aux activités économiques et financières les plus rentables (3). Ainsi le cosmopolitisme a-t-il obtenu, assez loin de l’idéal affiché, ce qu’on appelle la mondialisation. La mondialisation a produit la situation dont Michel Leblay nous dresse le portrait.
    Comment la France peut-elle, dans ce cadre, redresser sa situation économique ? L’auteur consacre les dernières pages de son travail à répondre à cette question.
    Il ne propose pas de verser dans l’idéologie libérale prônée par les Anglo-Saxons (lesquels, d’ailleurs, ne se privent pas d’y renoncer lorsqu’ils y trouvent intérêt) et il souligne le rôle de la puissance publique. L’Etat ne peut sans doute plus agir comme il le faisait dans les années 1950-1972 par la planification à la française, mais il lui appartient de viser à reconstituer un appareil industriel compétitif, notamment en resserrant les liens entre les grands groupes à vocation internationale et les sociétés petites et moyennes implantées localement, souvent porteuses d’innovation.
    Michel Leblay insiste enfin sur trois aspects importants :

    1°/ - L’ouverture économique sur l’extérieur.
    Il note que le déséquilibre des échanges de produits manufacturés s’accroît sans cesse avec les pays nouvellement industrialisés et, aussi, que lorsque nos entreprises exportent des produits à haute valeur ajoutée, des transferts de technologie sont souvent exigés par les acheteurs, ce qui obère évidemment notre compétitivité.
    En conséquence, il recommande des restrictions à l’ouverture économique : elles pourraient prendre la forme, en accord avec l’Union européenne, d’une sorte de préférence dans l’attribution des marchés publics. Il suggère, en outre, la création ou la recréation de centres de production de biens à haute technologie, de conception nationale.

    2°/ - La politique fiscale.
    Michel Leblay propose un transfert vers l’impôt d’une part des charges sociales pesant sur les entreprises : cette mesure aurait pour effet d’annuler, à hauteur de la proportion retenue, la distorsion de concurrence dont bénéficient sur le marché français les exportateurs étrangers.
    L’inconvénient d’une telle mesure serait évidemment d’accroître le taux des prélèvements obligatoires alors précisément que le taux français est particulièrement élevé : une meilleure maîtrise des dépenses publiques s’impose aux yeux de Michel Leblay.

    3°/ - La monnaie.
    L’euro est un facteur aggravant des difficultés actuelles en raison notamment de l’hétérogénéité économique des pays qui composent la zone. La solution (qui, cette fois, prendrait à rebrousse-poil les autorités européennes) résiderait dans la substitution à la monnaie unique d’une monnaie commune, chaque pays récupérant sa monnaie nationale. La création de la monnaie commune en laquelle seraient effectuées toutes les transactions extérieures s’accompagnerait de strictes obligations, propres à éviter une dispersion dommageable aux transactions intra-européennes.
    Michel Leblay conclut en rappelant l’impératif industriel qui marquait les Plans de la période de la grande expansion et, du même coup, il revient à l’événement majeur qui a, peu à peu, annulé cet impératif : l’intégration progressive de la France dans l’espace économique mondial.
    Pierre Milloz 5/05/2013 http://www.polemia.com

    N.B. On lira l’étude intégrale de Michel Leblay en Pdf, présentée par Pierre Milloz en cliquant ici
    Notes :
    (1)     Ce mouvement bute en dernière analyse sur une réalité biologique : la filiation. La filiation perpétue les particularités parce que le lignage et l’ascendance commandent l’affectivité de l’homme. La « théorie du genre » et le « mariage pour tous » sont deux des manières pour ce mouvement de s’attaquer à cette réalité. Les politiciens de droite y aident de leur mieux : par exemple, ce conseiller du président Sarkozy pour qui « en République, la filiation n’est pas biologique, elle est juridique » ou ce ministre du même président qui a introduit la « théorie du genre » à l’école.
    2)      Politique et… militaire : les Etats-Unis dépensent à eux seuls 43% des dépenses mondiales d’armement.
    3)      M. de Rothschild écrivait le 18 juillet 1970 : « La structure qui doit disparaître, le verrou qui doit sauter, c’est la nation ».

  • Les réformes en trompe-l’œil du Président : 78% du bilan des banques est toujours destiné aux activités de marché



    André Bercoff fait le bilan des promesses de campagne et des échecs de François Hollande un an après son élection à la présidence de la République. Extrait de “Moi, Président“.

    Ah, ces banques. Prédatrices. Voleuses. Avides. Se fichant comme d’une guigne du pauvre déposant qui lui confie le salaire de son labeur, en jouant au casino la confiance de millions de clients ignorant totalement les circuits empruntés par les sommes importantes ou minimes qu’ils ont confiées aux spécialistes autotamponnés de l’expertise financière. Pour parler franchement, votre argent m’intéresse. L’autre façon d’être une banque. Le bon sens près de chez vous.

    Depuis l’ouragan des subprimes, la chute de Lehman Brothers, le gouffre du Crédit Lyonnais et les planétaires escroqueries de Bernard Madoff, chacun a compris que si la spéculation financière est au capitalisme ce que le bordel est à l’amour, l’impuissance citoyenne face à la rapacité des traders et des salles de marchés semble impossible à combattre. Il y eut évidemment des sanctions : on punit des caricatures qui volatilisent 5 milliards d’euros comme Jérôme Kerviel, mais on ne touche pas à un système qui demeure aussi opaque que risqué.

    La crise de 2007 a démarré aux États-Unis parce que les banques américaines, dans leur recherche du profit maximum à travers les produits dérivés, les cocktails financiers toxiques et les opérations les plus glauques, se mirent à proposer des crédits illimités à des gens qui n’avaient pas un sou. On connaît la suite : surendettement, faillite, vente des biens et, pour certains, le suicide au bout du chemin. Ici, comme à son habitude, la France a suivi l’Amérique. Cette fois pour le pire.

    Il ne s’agit pas d’affirmer que la mariée financière est toujours en noir, mais qu’au fond, il est pour le moins anormal, et en fait franchement obscène, qu’une personne qui confie ses biens à un organisme chargé de le gérer en bon père de famille, puisse un jour découvrir qu’il a fait confiance à un bandit de grand chemin et de beau langage, bien habillé, bien rasé, bien sympathique, bonne ordure.

    Foin ici de moralisme. Il n’est pas question d’empêcher quiconque a envie de spéculer sur les hedge funds pour rafler cent fois la mise en vingt-quatre heures, ou aussi bien tout perdre, de se faire plaisir. En revanche, il ne serait pas mauvais que ceux qui n’ont pas envie de jouer leur patrimoine et celui de leurs enfants à la roulette russe sachent d’emblée quel type d’activité exerce leur banque. D’où l’engagement de «Moi, président», en dépit des protestations des banquiers qui jurent, la main sur le coeur, ne jamais proposer à leurs clients un choix spéculatif sans leur en détailler pédagogiquement les risques et les dangers.

    Résultat des courses, un an après le 6 mai 2012 : une réforme en trompe-l’oeil. Les banques n’ont pas eu à séparer leurs activités de dépôts et de crédits de celles qui conduisent à négocier des milliards sur les marchés financiers.

    Constat en forme de guillotine qui en dit long sur l’état des lieux : selon Thierry Philipponnat, secrétaire général de Finance Watch, sur les 8.000 milliards d’euros de bilan cumulé par les banques françaises, 22 % seulement sont prêtés à l’économie réelle – celle des entreprises et des ménages – pendant que 78 % vont aux activités de marché, à des prêts aux organismes financiers et aux fonds d’investissements spéculatifs.

    C’est dire à quel point les États demeurent à la merci des banques, et à quel point «Moi, président» a pu tenir cet engagement.

    Atlantico
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  • Bruxelles veut criminaliser l’utilisation de semences non enregistrées

    Une nouvelle loi proposée par la Commission européenne veut rendre illégal le fait “de faire pousser, de reproduire ou de vendre” des semences de végétaux qui n’ont pas été “testées, approuvées et acceptées” par une nouvelle autorité, l’Agence européenne des variétés végétales.

    Les jardiniers qui cultivent leurs propres plantes à partir de graines non réglementées seront considérés comme des criminels en vertu de cette loi.

    Le projet de loi, qui a déjà été modifié à plusieurs reprises, est consultable ici.

    “Cette loi va immédiatement stopper le développement des variétés de légumes pour les jardiniers, les cultivateurs biologiques, et les petites agriculteurs”, a déclaré Ben Gabel, jardinier et directeur de “The Seed Catalogue Real”.

    “Les jardiniers ont des besoins très différents. Par exemple, ils cultivent manuellement, pas à la machine, et ne peuvent pas ou ne veulent pas pulvériser des produits chimiques puissants. Il n’y a aucun moyen d’enregistrer les variétés adaptées à une utilisation à domicile selon les critères stricts de l’Agence des variétés végétales, qui est seulement préoccupée d’approuver le type de semences utilisées par les agriculteurs industriels.”

    Théoriquement, toutes les plantes devront à terme, être enregistrées

    Sous le titre IV de la proposition de loi de l’UE :
    Titre IV – Inscription des variétés dans les registres nationaux et de l’Union

    “Les variétés, afin d’être mises à disposition sur le marché dans toute l’Union, doivent être inscrites dans un registre national ou dans le registre de l’Union via la procédure de demande directe au CVPO.”

    Les jardiniers doivent également payer des frais à l’Union Européenne pour l’enregistrement de leurs graines. D’après le texte de la proposition de loi :

    “Les autorités compétentes et le CVPO devront exiger des frais pour le traitement des applications, les examens formels et techniques, y compris les vérifications pour la dénomination de la variété et le maintien des variétés pour chaque année pendant la durée de l’enregistrement.”

    Bien que cette loi peut initialement être uniquement destinée aux jardiniers commerciaux, tôt ou tard, cela concernera également les jardiniers amateurs.

    Les petits acteurs du secteur, notamment l’association Kokopelli, s’insurgent contre ces propositions qu’ils jugent taillées sur mesure pour les poids lourds de l’industrie semencière.

    “En réduisant les droits des paysans à ressemer leurs propres semences, en durcissant les conditions de reconnaissance des variétés par des petits entrepreneurs indépendants, en limitant la circulation et l’échange de graines entre associations et entre planteurs, la Commission européenne balaye 10000 ans d’histoire agricole”, a affirmé l’eurodéputé José Bové, cité dans un communiqué.

    L’office communautaire qui délivre les titres de propriété intellectuelle sur les variétés sera directement chargé du catalogue qui conditionne l’accès au marché des semences. En outre, un suivi électronique des échanges de semences en Europe, géré par l’administration au nom de la sécurité sanitaire, pourrait servir à poursuivre les agriculteurs qui utilisent des graines protégées ou leurs propres variétés de ferme.
    “Au prétexte de simplification, cette proposition place toutes les semences sous le contrôle direct de l’industrie et de ses brevets”, dénonce le Réseau Semences Paysannes dans un communiqué publié mardi 7 mai.“Il s’agit d’un hold-up sur les semences, soigneusement caché sous des centaines de pages de jargon réglementaire”

    Cette loi est la “solution finale” pour Monsanto, DuPont, Pionner, Sygenta et d’autres sociétés de semences, qui ont depuis longtemps admis que leur objectif est le contrôle total de toutes les semences et les cultures de la planète. En criminalisant la culture privée de légumes – faisant des jardiniers des criminels – la commission européenne remet le contrôle de l’approvisionnement alimentaire à des sociétés comme Monsanto.

    Une pétition en ligne contre ce projet réunit déjà près de 50000 signatures.

    Sources : NaturalNews / Lavenir.net / Le Journal du Siècle

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  • France Terre d’Asile : 44 millions d’euros de subventions et dotations en 2010

     

     
    Capture d’écran de la page « Dotations et Subventions » du rapport financier de France Terre d’asile 2010. Les chiffres sont en euros.

    Le rapport financier 2011 n’est pas disponible en ligne (voir ci-dessous)

    Les lecteurs compétents en analyse de bilans financiers peuvent éventuellement télécharger le rapport financier 2010 complet ici et souligner les points importants (ce que nous ne sommes pas en mesure de faire).
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  • Immigration et mondialisation (Écrits de Paris)

    LORSQU'UN jour on questionna Christian Sautter sur la construction européenne et la mondialisation, le ministre de l'Economie de l'époque répondit que les opposants étaient ceux qui auraient été les partisans de Pétain. Il aurait pu continuer « Vichy, la collaboration, la milice, Darnand, Papon, Bousquet, les-heures-les-plus-sombres-de-notre-histoire, la rafle du Vel' d'hiv, Drancy... » Ce genre d'argument empêche très rapidement toute discussion.
    L'immigration maintenant fait partie de la mondialisation. Ceci est dû à la circulation accélérée des marchandises et des hommes. Elle est totalement liée au libéralisme mondialisé. L'économie est au service de l'économie et non au service d'un peuple ou d'une nation. Quant aux hommes... Elle est la finalité suprême. Qu'importe si les peuples européens disparaissent, il faut que les taux de croissance soient les mêmes comme l'a proposé Alain Juppé.
    D'ailleurs on ne dit plus le mot Français, on dit «citoyen» ou «républicain» comme le répétait à l'envi Catherine Tasca dans une émission télévisée. Le terme « Français de souche » était parait-il discriminatoire, le mot «Français» devient gênant pour les immigrés et notre époque mondialiste. On a proposé de faire venir en Europe 159 millions d'immigrés. On croyait à une exagération, une provocation. Maintenant on parle de 700 millions, La première étape consistait donc à faire l'intégration européenne, la deuxième étape consiste à supprimer les Européens. Les élites européennes et occidentales deviennent complètement folles. Le terme «Européen» devra comme «Français» disparaître car il a une connotation raciale ou culturelle. Il ne sera plus guère pertinent de l'utiliser pour les nouveaux habitants de l'Europe géographique.
    Non seulement on ne parle plus de politique nataliste, de la pérennité d'un peuple ou d'un pays mais on ne parle même plus d'une nouvelle organisation de la formation professionnelle. Il suffit de faire venir des travailleurs formés ailleurs, au détriment de l'avenir économique des pays d'origine. Nos élites libérales mondialisées répondent en chœur à chaque question qui se pose :
    « Comment résoudre la baisse de la natalité ? » - l'immigration.
    « Comment faire lorsque dans un secteur il manque quelques travailleurs (que l'on pourrait en général très facilement trouver en France) ? » - l'immigration.
    « Comment résoudre les retraites ? » - l'immigration.
    Ceci est dit avec un cynisme effroyable et la perversité de perpétuellement détruire ce qui fonde avant tout un pays, c'est-à-dire ses femmes et ses hommes qui transmettent un patrimoine de génération en génération.
    Toute l'histoire prouve que le développement économique a été essentiellement liée au progrès technique et non à l'appel d'une main-d'œuvre massive et non qualifiée. Il faut d'ailleurs rappeler qu'on a abaissé la semaine de travail à 35 heures. Quant à l'immigration, il faut savoir que 5 % seulement des immigrés actuels viennent pour des raisons liées à un travail. Le slogan « les immigrés font le travail que les Français ne veulent pas faire » est totalement faux depuis longtemps. Les partisans acharnés de l'immigration actuelle veulent lui substituer « les immigrés font le travail que les Français ne peuvent pas faire », formule liée à une immigration dite de «qualité». Les Français sont-ils aussi stupides pour ne pouvoir exercer certains travaux qualifiés ou nos responsables politiques sont-ils aussi limités pour ne pouvoir anticiper les futurs besoins et en organiser la formation professionnelle adéquate ?
    Les réponses que proposent ces «experts» de l'immigration ne sont que des réponses perverses s'appuyant sur des soubassements politiques et idéologiques, la plupart du temps troubles et non avouables, où se mélangent la haine de soi, l'humanitarisme et une vision de l'homme néantisante, des restes de tiers-mondisme.
    Patrice GROS-SUAUDEAU

  • de Villeneuve d’Ascq à Savar, un monde sans frontières…

    A Villeneuve-d’Ascq (nord), les cambriolages , qui sont un véritable viol de l’intimité, se sont multipliés depuis l’arrivée ces derniers mois d’un campement de 400 roms sur le territoire de la commune. C’est à cette installation que les habitants attribuent la brusque montée en flèche de la délinquance. Face à l’inertie des pouvoirs publics, ils ont placardé dans leur quartier des photos de deux jeunes aperçus plusieurs fois rôdant dans le quartier et apparaissant sur une vidéosurveillance après un cambriolage. Le tollé engendré par cette initiative a été immédiat.

    Certes, fort heureusement la présomption d’innocence existe, nul n’est censé se substituer au rôle de la police et encore moins se faire justice lui même. Mais Bruno Gollnisch entend le cri de détresse envoyé ici, et dénonce lui aussi l’incapacité de l’Etat à assurer une sécurité qui, faut-il le rappeler, est la première des libertés.

    Alors, les bonnes consciences de gauche, voire de « droite » ont crié au retour de »heures les plus sombres de notre histoire » , celle où la « délation » servait à traquer et à arrêter les « étrangers ». L’antienne est connue, convoquer le passé pour noyer sous l’opprobre tentative de sursaut et appel au secours des Français qui n’en peuvent.

    Les bonnes consciences de « droite », ont dénoncé le vœu de Christiane Taubira de supprimer le passage par la case prison pour les délinquants condamnés à moins de deux ans d’incarcération, ce qui est le cas de la plupart des cambrioleurs, a fortiori quand ils sont mineurs, y voyant une incitation à agir en toute impunité.

    Ce n’est pas totalement faux mais c’est avoir la mémoire courte affirme Bruno Gollnisch. Cela fait vingt ans, et c’était donc déjà cas sous la décennie Chirac-Sarkozy, que faute de réelle volonté politique, faute de place dans les prisons , par laxisme gauchisant d’une certaine justice et du fait de la pusillanimité de la majorité des députés qui votent les lois, les « petits délinquants » sont assurés de ne pas séjourner en prison ou à tout le moins, de ne pas y rester très longtemps.

    A des milliers de kilomètres de là, il y a dix-huit jours à Savar, dans la banlieue de Dacca, capitale du Bangladesh,et selon un nouveau bilan, plus de 1000 personnes sont décédées suite à l’effondrement d’un immeuble ne respectant aucune norme et abritant des ateliers de confection . Hier Au moins huit personnes ont péri dans l’incendie d’une usine textile au Bangladesh. La veille le gouvernement annonçait la fermeture de dix-huit usines textiles…sur les 4 500 que compte le pays, pour des raisons de sécurité.

    Les ouvriers Bangladeshis sont parmi les moins payés au monde et ce pays attire donc de nombreuse sociétés et multinationales qui font fabriquer à moindre coût des vêtements que nous retrouvons dans de grandes surfaces et de grandes enseignes en France et en Europe.

    Il existe un dénominateur commun entre l’appel au secours des habitants de Villeneuve d’Ascq et les conditions de vie, la mort atroce des ouvriers du Bangladesh. Celui tout simplement d’une Europe bruxelloise où les frontières ont été abolies et qui refusent le protectionnisme au nom de l’idéologie mondialiste et de la doctrine ultra libre-échangiste.

    Absence de frontières qui, du fait de l’élargissement de l’UE, permet aux Roms de venir s’installer dans les pays dits « riches » (pour combien de temps encore ?) de l’Union. Absence de protectionnisme économique qui permet aux négriers des temps moderne de se trouver un main d’oeuvre taillable et corvéable à merci pour inonder le marché français et européen avec leur marchandise.

    Bruno Gollnisch l’a déjà dit, il ne suffit pas de clamer que « nos achats sont nos emplois ». Il faut agir en rétablissant des filtres, des droits de douane en l’absence desquels nos ouvriers français, notamment dans l’industrie textile, ont été condamnés au chômage.

    Il faut même accepter peut être de payer plus cher son tshirt si l’on veut que celui ci soit fabriqué en France, quitte à en avoir moins dans ses placards. Il faut aussi que la grande distribution les grandes enseignes acceptent de réduire leur marge considérable pour permettre la survie du « made in France« .

    En un mot , il faut que les Français , à Villeneuve d’Ascq comme ailleurs, se dotent de représentants conscients que le patriotisme économique, la prospérité et la sécurité des Français, passent par le retour d’un Etat qui refuse d’abdiquer sa souveraineté au nom de l’utopie désastreuse d’un monde dans frontières.

    http://www.gollnisch.com

  • Du prêt à consommer culturel et social

    Nous allons ici aborder le problème du prêt à consommer dans certains domaines, ainsi que ses conséquences qui sont : perte de patience, perte d’intérêt pour tout ce qui ne peut pas être fait rapidement, désir de tout avoir tout de suite, plus aucune envie de passer ne serait-ce qu’un peu de temps à lire, faire des recherches, tenter de comprendre, préférant que d’autres le fassent. C’est un mal typique et primordial de notre société actuelle : la fainéantise intellectuelle généralisée est l’un des principaux instruments du système pour pérenniser son emprise sur ceux qui sont devenus des consommateurs voire même des esclaves volontaires.

    La consommation immédiate étant devenu un mode de vie, elle s’applique désormais à tout, et essentiellement à la culture, ainsi qu’aux « activités humaines ». Cela se répercute également sur la sexualité et la vie de couple en général. Je traiterai ce sujet à partir de ces deux axes, le prêt à consommer culturel et le prêt à consommer social.

    Le prêt à consommer culturel se ressent par le désintéressement total d’une grande partie de la population à la lecture, et à la réflexion, ainsi qu’aux recherches, voire même tout ce qui demande un effort intellectuel. Tout doit leur tomber « tout cuit » devant les yeux, et ils (ou les zombies) le prennent pour argent comptant. Il n’y a plus de démarche de réflexion personnelle. Peu importe d’où ça vient, qui le dit, et quel est vraiment le message passé, une fois que « je » n’ai pas à perdre de temps à faire quelque chose par moi-même, cela « me » convient. La première illustration à cela est le pouvoir médiatique qui bien que décrié par de plus en plus de gens continue à faire, pour l’instant, et peut-être même encore pour longtemps, malheureusement, la pluie et le beau temps dans les mentalités.

    C’est une réaction typique de personnes manquant cruellement de réflexion. Cette réflexion que nous possédons à priori tous, liée au libre-arbitre, mais que nos dirigeants et leurs laquets tentent sans cesse de détruire. Le simple fait de réfléchir par soi-même est déjà aujourd’hui un acte de résistance.

    Les lectures, les recherches tant historiques que liées à l’actualité (qui se font bien plus simplement désormais avec Internet), ainsi que la discussion, sont autant de moyens et de possibilités de s’enrichir, de créer du lien, et de devenir un dissident.

    C’est bien pour cela que la société dans laquelle nous vivons cherche à nous désociabiliser. Elle nous pousse à user des personnes qui nous entourent, occasionnellement, sans prendre le temps de créer et d’instaurer une relation sociale durable. La société est devenue l’antithèse de ce qu’elle devrait être. Un vecteur d’égoïsme au lieu d’être un facteur de rassemblement. La démocratie républicaine sous le joug de laquelle nous vivons est tout le contraire du clan germanique, de la société Athénienne, ou de la civilisation Romaine qui avaient pour but d’unifier le peuple. On en est bien loin aujourd’hui : le système et ses rouages concourant à la destruction de toute forme de communauté ou de lien social digne de ce nom pour régner plus facilement sur un agglomérat d’individus isolés et égoïstes ne présentant aucun danger pour eux.

    Ce qui nous fait aborder le second axe, celui du prêt à consommer social.

    Comme dit précédemment, de nos jours, très peu de personnes construisent des relations sociales stables et fortes. Combien d’entre elles peuvent prétendre être entourées d’amis de confiance, avoir une famille sur laquelle ils peuvent compter, être un élément de poids au sein d’un groupe, d’une communauté ? Très peu, et celles pouvant prétendre cela sont des personnes vivant en marge, des dissidents, des révolutionnaires refusant d’être un rouage du système décadent et apatride.

    Le prêt à consommer social sera ici divisé en deux parties. Amical et familial.

    Qui aujourd’hui prend le temps de construire une vraie relation amicale ? De plus en plus, les relations dites amicales ne sont ni plus ni moins résumées qu’au fait de se servir des autres. Bien loin de l’esprit du clan, de la communauté et de l’entraide.

    Pour ce qui est du côté familial, au sens large du terme, de la cellule familiale la plus simple (le couple), à la plus complète (la famille élargie), il y a la aussi un énorme problème. Combien enchaînent les relations sexuelles au nom de la « jeunesse », pour « profiter »… Et ceci tout en étant, parfois, déjà en couple officiellement !? Quand bien même, c’est bien plus qu’une histoire d’être en couple, c’est une histoire de respect de soi et de l’autre.
    Et là encore, on retrouve donc ce prêt à consommer hideux, où les deux corps ne sont rien d’autre que des morceaux soumis à des pulsions primaires. Il n’y a aucune relation durable construite et chacun a consommé l’autre égoïstement à la manière d’un objet.

    Au niveau familial, on retrouve un manque de solidarité total entre les membres de ce qui devrait être le premier cercle de la communauté qui est censé être soudé par le sang et des alliances durables (mariages, fiançailles, etc). Des frères et sœurs qui ne dialoguent pas, le délaissement des parents, des personnes qui ont apporté leur savoir et inculqué une éducation, des mariages finissant très souvent en divorce, des enfants caprices dont l’éducation importe peu… La liste est longue mais témoigne inévitablement d’une crise des liens familiaux qui deviennent pour l’individu actuel de plus en plus une gêne alors qu’ils devraient être amour, entraide et fraternité.

    Voilà dans quoi nous vivons ! Le système du marketing s’est imposé à notre vie quotidienne, sociale et familiale. Tout ce qui construit un Homme, un peuple, une culture est détruit dans le but de nous anéantir, et personne ne veut en prendre conscience, l’Européen préférant se vautrer dans le consumérisme et de fausses valeurs changeantes au gré des publicitaires et marketeurs.

    Pour conclure, nous pouvons dire sans aucun doute, que tout ceci est le fruit résultant du capitalisme libéral ne désirant plus voir des citoyens, des êtres humains, mais juste des consommateurs sans attaches et sans repères, totalement indifférenciés, tous basés sur le même modèle, bien malléable.
    Les zombis du systême !

    Tolbiac http://cerclenonconforme.hautetfort.com/

  • Mosco et son dernier cocorico à Paris

    Les propos de Moscovici, énoncés triomphalement le 5 mai (1)⇓ : "l'austérité en Europe c'est fini" méritent plus qu'une simple interrogation, plus qu'un haussement d'épaules, plus qu'un ricanement dans les autres capitales de l'Union européenne.

    Tout d'abord on doit les ramener à leur dimension franco-française : l'austérité en France, et même ce qu'on appelle la rigueur, et même ce que les socialistes français appellent, sans rire, le "sérieux budgétaire", à Paris cela n'a jamais commencé.

    Les dépenses publiques hexagonales, en effet, sur les trois dernières années constatées, ont été:
    - en 2010 : 1 094 milliards d'euros
    - en 2011 : 1 119 milliards d'euros
    - en 2012 : 1 149 milliards d'euros

    Les ministres ont passé, l'eau a coulé sous les ponts de Bercy, à l'équipe Lagarde-Woerth a succédé le tandem Baroin-Pécresse, et celui-ci a laissé la place il y a 12 mois à l'attelage Moscovici-Cahuzac, ce dernier ayant cédé son maroquin à Bernard Cazeneuve pour les raisons que l'on sait.

    En vérité la haute direction des finances publiques n'a jamais cessé de dépendre de hauts fonctionnaires dont le grand public ignore les noms et dont les préoccupations échappent au commun des contribuables.

    Contentons-nous ici de constater le résultat.

    Malgré les discours sur la RGPP, révision générale des politiques publiques, devenue MAP, modernisation de l'action publique,
    - malgré les efforts de la défunte DGME, direction générale de la modernisation de l'État, remplacée par le SGMAP, secrétariat général pour la modernisation de l'action publique,
    - malgré le tournant verbalement courageux des discours lus à la tribune de l'assemblée par Mme Pécresse à partir de septembre 2011,
    - au plan des actes : la collectivité française n'a pas réduit d'un centime le périmètre de ses gaspillages institutionnels.

    Elle les a même accrus.

    On a été choqué, à fort juste titre, de la volonté explicite de la classe politique de ne pas rogner d'un euro sur ses propres prébendes, indemnités, avantages en nature, régimes de retraites dérogatoires, etc.

    Mais les communiquants ne se sont pas attardés à reprendre les questions que pose Agnès Verdier-Molinié dans son excellent petit livre "60 milliards d'économies" (2)⇓ notamment sur les privilèges de la haute fonction publique et sur l'opacité organisée du système.

    Moscovici présentait, le 5 mai, l'accord de tolérance avec Bruxelles du 3 mai, différant de deux ans la mise aux normex des comptes publics de la République comme une "victoire des thèses françaises".

    Il aurait pu remarquer que cette décision se traduit surtout par un approfondissement du fossé franco-allemand.

    La veille de ses déclarations, dès le 4 mai, Le Monde (3)⇓ soulignait en effet les réactions négatives outre-Rhin. Elles ne viennent ni du porte-parole du gouvernement allemand, Steffen Seibert, qui parle d'un "processus normal" ni même du ministre des finances. Habituellement plus ronchon, Wolfgang Schäuble observe de façon neutre que : "le pacte de stabilité (...) permet une certaine flexibilité dans l'application des règles". (4)⇓

    Au contraire, plusieurs parlementaires de droite, plus libres de leurs déclarations, désapprouvent ouvertement ce sursis. (5)⇓

    Citons :

    Michael Stübgen, responsable des questions européennes du groupe parlementaire CDU-CSU : "C'est le mauvais signal. Je ne constate pas que la France entreprenne des réformes. Allonger le délai, c'est simplement dire: continuez comme cela".

    Alexander Dobrindt, secrétaire général de la CSU bavaroise : "ne donnons pas un bonus spécial pour la politique d'échec du président François Hollande."

    Hermann-Otto Solms, expert financier du FDP : "Les Etats doivent faire leurs réformes aussi vite que possible, assainir leurs finances publiques et améliorer la compétitivité de leurs entreprises".

    Patrick Döring secrétaire général du FDP :"On voit maintenant où mène la mauvaise politique de la France. Un plus grand chômage, des impôts au plus haut, de faibles investissements et pas de croissance".

    Voilà ce que pensent les Allemands.

    Au-delà de ce discord de plus en en plus visible on doit beien mesurer que la politique et les déclarations de Moscovici ressemblent comme deux gouttes d'eau à celles que suivit à partir de 2009 le gouvernement de Papandréou et de son ministre des Finances. Ce dernier, membre comme Moscovici du groupe de Bilderberg, croyait possible de "finasser" avec les exigences du FMI auquel le gouvernement d'Athènes fit appel.

    Alors le directeur général de cette énorme technocratie s'appelait Dominique Strauss-Kahn.

    Aujourd'hui son successeur Madame Lagarde ne tient pas le même discours. Elle intervenait officiellement au symposium de Saint-Gall des 2 et 3 mai "déclarant la guerre au consensus mou. Récemment, le FMI semblait recommander d’alléger l’austérité. Christine Lagarde refuse cette interprétation." (6)⇓. Ses propos vont désormais dans le sens, non de la "rigueur", non du "sérieux budgétaire", mais de la "consolidation fiscale" et même explicitement de "l'austérité". Tout en préconisant une "combinaison" entre pression fiscale et réduction des dépenses, elle reconnaît aujourd'hui qu'il n'y a "pas d'alternative à l'austérité" (7)⇓. Voilà qui, certes peut faire sourire dans la mesure où cela tranche avec la politique du gouvernement Fillon auquel elle avait appartenu pendant quatre ans, de 2007 à 2011.

    Moscovici trompe les Français et peut-être se trompe-t-il lui-même en croyant possible de ne pas réduire la dépense publique. Les solutions existent et elles se révèlent bénéfiques à moyen terme pour les pays qui manifestent le courage de les mettre en œuvre. Puis-je me permettre de souligner ici que dès 2012 j'indiquais quelques pistes en vue de cet assainissment libérateur, nécessaire à la France, afin que "plus léger soit notre tribut". (8)⇓

    JG Malliarakis http://www.insolent.fr/

    Apostilles

    1 sur Europe N°1.⇑
    2 cf. "60 Milliards d'économies" par Agnès Verdier-Molinié, 240 pages, 2013, éditions Albin Michel ⇑
    3 cf.Le Monde.fr avec AFP | 04.05.2013 à 12h07⇑
    4 cf.Bild am Sonntag 5 mai⇑
    5 cf.Focus daté du 5 mai.⇑
    6 cf.Temps de Genève du 3 Mai 2013⇑
    7 cf.interview à la RTS et repris par AFP et cité par Le Monde 02.05.2013 à 17h41⇑
    8 cf. "Pour une libération fiscale".⇑