Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

économie et finance - Page 816

  • La crise chypriote

    Des leçons à tirer… vers la sortie de l’Euro.
    Le président russe Vladimir Poutine a estimé vendredi que la crise à Chypre pourrait être avantageuse pour la Russie, en encourageant les Russes à investir dans leur pays, la tourmente bancaire chypriote ayant démontré l ‘« instabilité » des institutions financières occidentales.
    Jacques Sapir n’a pas pu prendre en compte cette vision russe de la crise chypriote, énoncée quelques jours après la publication de son article, et l’intégrer parmi les leçons qu’il tire de la crise chypriote. polemia

    Il est temps désormais de tirer les leçons de la crise chypriote. Cette dernière a été importante non pas du fait de la taille du pays – Chypre ne représente que 0,2% du PIB de la zone Euro – mais en raison des mesures prises et de leurs conséquences. Elles prouvent que Chypre, aussi petite qu’elle soit, a ébranlé dans ses profondeurs la zone Euro.

    La crise de l’Euro est passée dans une phase qualitativement supérieure

    Tout d’abord, cette crise a fait sauter le tabou d’une ponction sur les comptes bancaires. Bien entendu, on ne touchera pas aux comptes de moins de 100 000 euros, en dépit du premier plan de sauvetage, approuvé par l’ensemble de l’Eurogroupe. En tout cas, on n’y touchera pas tout de suite… Mais, l’idée que Chypre constituait un cas exceptionnel, ce qu’a répété François Hollande jeudi 28 mars à la télévision, est morte et bien morte. Klaas Knot, membre du Conseil de la BCE, a ainsi déclaré vendredi 29 mars  son accord de principe avec la déclaration très controversée de Jeroen Dijsselbloem le Président de l’Eurogroupe.

    Cette nouvelle politique découle directement de la pression allemande. Madame Merkel a décidé, à l’occasion de la crise Chypriote, d’indiquer clairement qu’il n’était pas question que le contribuable allemand continue d’être ponctionné. C’est une position que l’on peut parfaitement comprendre. Mais elle porte en elle la fin de la zone Euro et ceci pour deux raisons. D’une part, si l’on peut comprendre que l’on mette à contributions les actionnaires d’une banque, toucher aux déposants est largement contre-productif en raison des effets de panique (le « bank run ») que cela risque de provoquer. Ensuite, si l’Allemagne ne veut plus payer, et elle devrait débourser de 8% à 10% de son PIB chaque année pour que la Zone Euro fonctionne, cette dernière est condamnée.

    Ainsi, cette crise se révèle non pas comme un épisode mineur dans un processus qui serait sous contrôle, comme l’a prétendu notre Président sur France2, mais bien comme un nouveau saut qualitatif comme le dit Paul de Grauwe, économiste à la London Business School. C’est la seconde leçon que l’on peut tirer de cette crise. Ce saut qualitatif, dont on aura l’occasion de voir les effets sur la Slovénie qui demandera d’ici quelques semaines l’aide de la Troïka, a déjà des conséquences sur les deux pays les plus menacés par la nouvelle doctrine Bruxello-Allemande : l’Espagne et l’Italie. Il faudra surveiller dans les semaines à venir l’évolution du montant des dépôts dans les banques italiennes.

    Le marché se plie aux réglementations des États

    Ces leçons ne furent pas les seules. Nous avons pu vérifier du 16 mars au 29 mars deux choses importantes. Tout d’abord des contrôles sur les mouvements de capitaux fonctionnent. Certes, ils ne sont pas complètement étanches, mais ils ont empêché la panique bancaire à Chypre lors de la réouverture des banques. Cependant, ces contrôles doivent être complets. Si la fermeture des banques chypriotes n’a pas empêché certains de sortir leur argent, c’est parce que l’on avait omis de fermer les filiales, ou du moins d’interdire à ces dernières toute opération mettant en cause les comptes dans les banques « mères » (Cyprus Popular et Bank of Cyprus). C’est la raison pour laquelle les prélèvements sur les comptes de plus de 100 000 Euros seront au minimum de 60% et non de 30% comme initialement annoncé. Les contrôles n’ont pas été suffisamment réfléchis en amont, où peut-être a-t-on assisté à des connivences à l’intérieur du système bancaire chypriote. Quoi qu’il en soit, il n’aurait pas été très difficile de procéder à une fermeture des banques qui soit réellement étanche.

    Mais, cela veut dire que de telles mesures ne s’improvisent pas. Elles doivent être élaborées par des personnes connaissant les diverses astuces, on dirait en franco-russe les « schémas », pour tourner de genre de réglementation. Ceci impose de donner des pouvoirs importants et discrétionnaires à la Banque Centrale du pays concerné, en particulier celui d’interrompre tous les liens informatiques entre les banques, et fait de cette Banque Centrale un élément clef de la sécurité économique du pays qui doit donc repasser impérativement sous la tutelle de l’État. Voilà qui valide, à posteriori ce que j’avais pu écrire en 2006 sur la nécessité d’un « article 16 économique », permettant au gouvernement de s’abstraire des règles normales et des traités signés pour faire respecter le contenu du préambule de la Constitution [Jacques Sapir, « La Crise de l’Euro : erreurs et impasses de l’Européisme » in Perspectives Républicaines, n°2, Juin 2006, pp. 69-84]. J’étais revenu sur ce point dans un document de travail diffusé en avril 2011 et intitulé: “S’il faut sortir de l’euro…“. Il est clair que les mesures nécessaires imposent de subordonner étroitement la Banque Centrale, et donc dans notre cas la Banque de France, au gouvernement, ne serait-ce que de manière temporaire.

    Le contrôle des capitaux et la sortie de l’Euro

    Une autre série de leçons concerne alors les mesures de sauvegarde prises par la Banque Centrale de Chypre, et en particulier l’établissement d’un strict contrôle des changes. Notons, ici encore, que ce retour des contrôles de capitaux, et du contrôle des changes, était prévisible, comme cela avait été dit dans une des notes précédentes. Cela correspond tant à une réalité, comme on a pu le voire dans d’autres pays (Russie, Argentine) [B.J. Cohen, « Contrôle des capitaux: pourquoi les gouvernements hésitent-ils? », in Revue Économique, vol. 52, n°2/mars 2001, pp. 207-232, p. 228], qu’à une évolution spectaculaire de la doctrine des organisations internationales, et au premier plan desquelles le FMI [J. Ostry et al., « Capital Inflows: The Role of Controls », International Monetary Fund Staff Position Note, Washington (D. C.), FMI, 2010].

    Mais l’important ici est que l’on a, sans drame et sans façons, crée deux euros, l’un chypriote dont la fongibilité est limitée, et l’autre pour le reste de la zone Euro. Les concepteurs de ce système ne ce sont pas rendus compte qu’ils administraient ainsi la démonstration que rien ne serait plus facile que de quitter la zone Euro. Tous les discours sur les aspects catastrophiques d’une telle sortie s’effondrent devant les faits : en réalité, une fois que l’on a accepté de renouer avec une forte « répression financière » (encore que ce sont des gens ou des opinions que l’on puisse réprimer mais certainement pas des flux financiers…), rien ne serait plus simple que de sortir de l’Euro. Comme Alexandre Delaigue l’explique sur le site de France Info : « Comme l’ont remarqué de nombreux commentateurs, depuis que des contrôles des capitaux sont en place à Chypre, si la monnaie chypriote s’appelle toujours l’euro, en pratique, un euro dans une banque chypriote n’est plus équivalent à un euro ailleurs. Les comptes supérieurs à 100 000 euros sont bloqués, les retraits sont limités, ainsi que les capacités de transfert de son argent hors des frontières chypriotes. Tant que ces contrôles sont en place – et on ne sait pas quand ils seront levés – Chypre a une autre devise, dont la parité est officiellement fixée à un euro, comme le dollar des Bahamas par rapport au dollar américain. Ces contrôles lèvent l’un des principaux obstacles avancés jusqu’à présent à la sortie de l’euro d’un pays; la désorganisation économique qui en résulterait, la nécessité de mettre en place des contrôles de capitaux drastiques pour éviter des sorties de devises le temps du changement de monnaie. Ces contrôles sont en place et une bonne partie des sorties de capitaux a déjà eu lieu; En pratique, il devient donc possible pour le pays de revenir à son ancienne devise, la livre chypriote».

    Ainsi, en voulant à tout prix conserver Chypre dans la zone Euro a-t-on administré la démonstration la plus éclatante qu’une telle sortie était techniquement possible sans drame ni crise apocalyptique. Telle n’est pas la moindre des leçons de la crise chypriote, et l’une qu’il convient d’apprendre par cœur.

    Jacques Sapir RussEurope  31/03/2013 http://www.polemia.com

  • Espagne : L’État pille le fonds des retraites pour les “paiements d’urgence”

    Le Fondo de Reserva de la Seguridad Social, le fonds de la Sécurité Sociale espagnole, a saisi l’opportunité des promesses de Mario Draghi, le président de la Banque Centrale Européenne, de faire « ce qu’il faudrait faire pour sauver l’euro », pour augmenter la part d’obligations souveraines espagnoles qu’il détient. 

    Le fonds, qui a été créé pour garantir les paiements futurs des pensions, a acquis 20 milliards d’euros de dette espagnole l’année dernière, et il s’est débarrassé dans le même temps de 4,6 milliards d’euros d’obligations françaises, allemandes et hollandaises. 70% des achats ont eu lieu après les déclarations de Mario Draghi qui ont fait remonter le cours des obligations espagnoles.

    Désormais, ce sont 97% de ce fonds de 65 milliards d’euros qui ont été investis en obligations souveraines espagnoles de plus en plus risquées, contre 90% en 2011, et 55% en 2008.

    « On dirait qu’à défaut de disposer de sa propre banque centrale pour monétiser sa propre dette, le gouvernement espagnol a tout simplement pillé une autre entité quasi-gouvernementale pour s’assurer du rachat des obligations », écrit le blog financier américain Zero Hedge.

    En utilisant ces réserves pour acheter des obligations souveraines, l’Espagne viole une loi qui prévoit qu’elles ne devraient être investies que dans des titres d’une « haute qualité de crédit et d’un degré de liquidité significatif », ce qui n’est plus le cas des obligations espagnoles.

    En effet, l’année dernière, les agences de notation Moody et Standard & Poor’s les ont dégradées, et leur notation n’est plus qu’un cran au dessus de la cote de titre de pacotille, rappelle le Wall Street Journal.

    Le fonds est destiné à garantir les paiements futurs des pensions de retraites, et les analystes se demandent s’il en aura encore la capacité à terme, alors que l’État a de plus en plus de mal à financer ses dépenses dans un contexte de récession et de politique d’austérité qui ont réduit ses recettes. L’année dernière, le fonds a été bénéficiaire, compte tenu que les contributions ont excédé les paiements sociaux, ce qui a permis de financer 1% du déficit de l’Espagne.

    Mais les experts s’inquiètent du fait que le gouvernement espagnol a déjà commencé à opérer des retraits sur les réserves du fonds pour effectuer des paiements d’urgence. En novembre dernier, il a prélevé de l’argent pour la seconde fois de son histoire, retirant 4 milliards d’euros pour payer les pensions.

    Auparavant, il avait déjà prélevé 3 milliards d’euros en septembre pour couvrir des besoins de trésorerie non précisés. Ces deux retraits dépassaient la limite annuelle légale, ce qui a motivé le gouvernement a augmenter ce seuil.

    Express.be  http://fortune.fdesouche.com

  • Surconsommation médicale et chirurgicale : la loi de l’argent

    Surconsommation médicale : des responsabilités partagées.
    Tel est le titre d’une communication du Docteur Nicole Delepine, responsable de l’unité d’oncologie pédiatrique de l’hôpital universitaire Raymond Poincaré à Garches.
    Pour les doctrinaires libéraux la maîtrise des dépenses de santé passe par la privatisation puisque le même acte coûterait moins cher dans le secteur public que dans le secteur privé. Pour les gestionnaires publics des Agences régionales de santé (ARS), le salut financier suppose la rationalisation et la performance des structures. Au final on trouve la loi de l’argent qui débouche sur la surconsommation médicale dénoncée par les professeurs Debré et Even dans le Guide des 4000 médicaments utiles, inutiles ou dangereux ; ou par la pédiatre et oncologue Nicole Delepine dans Le Cancer, un fléau qui rapporte.
    La chirurgie a bonne réputation : à juste titre, en raison de ses succès, dans le domaine cardiaque notamment ; mais aussi à tort, car le souci de rentabiliser les équipements, l’appât du gain, la crainte des procédures pénales, l’excès du principe de précaution et la soumission naïve à la publicité et à la propagande expliquent la multiplication des interventions inutiles : césariennes (dans 20% des naissances), ablation trop systématique de thyroïdes ou de prostates, prothèses du genou superfétatoires.
    De telles interventions sont économiquement rentables pour le secteur hospitalier (public ou privé) mais coûteuses pour la Sécurité sociale et nuisibles à des patients dont ils aggravent le taux de morbidité sans améliorer l’espérance de vie.
    Polémia donne ici en lecture un article du docteur Delepine paru dans economiematin.fr sur « La surconsommation médicale : des responsabilités partagées ». L’auteur y pointe la responsabilité partagée des chirurgiens, des gestionnaires, des normes et des quotas, du ministère et des médias mais aussi des patients.
    Polémia.

    La surconsommation médicale n’est pas que médicamenteuse. Les responsabilités sont partagées entre gestionnaires, agences sanitaires, médecins, patients et médias.

    La santé n’est pas un bien de consommation comme les autres. La soumettre aux lois du marché induit des comportements nuisibles.

    La multiplication des indications de césariennes passées de 10% à 20 % des accouchements en France entre 1980 et 2010 est officielle. Les appendicectomies sans appendicite, les coloscopies rapprochées et gastroscopies , les arthroscopies, sont d’autres exemples connus de tous.

    Les chirurgiens sont payés à l’acte. Plus ils opèrent, plus ils reçoivent d’honoraires. Le chirurgien ne peut refuser d’opérer un malade adressé avec une lettre du médecin traitant affirmant l’opération nécessaire ; le médecin n’apprécierait pas de perdre la face et parfois le pourcentage des suppléments d’honoraires (dichotomie formellement interdite par le code de déontologie mais tenace). On affirme aux malades consultant pour des douleurs du genou dans de célèbres cliniques qu’une prothèse est nécessaire alors que leur articulation ne le justifie pas et que des infiltrations les auraient soulagés.

    Les gestionnaires

    Un chirurgien ne peut opérer sans plateau technique lourd et l’autorisation des gestionnaires, formalisée par son contrat d’activité. Certains groupes insèrent une clause d’activité exigeant un chiffre d’affaire minimum. Clause parfaitement illégale, refusée par le conseil de l’ordre lorsqu’il en a connaissance. Clause révélatrice de la pression qu’exercent les directions qui peuvent rompre un contrat de leur chirurgien pas assez « rentable », considéré uniquement en fonction de ce qu’il rapporte.

    Ainsi voit-on s’afficher chaque mois dans certains blocs un tableau d’honneur des praticiens classés en fonction de leur chiffre d’affaires! (comme chez Mac Do ou en ex URSS …)

    Responsabilité des normes

    Responsabilité des normes et des QUOTA imposées par les agences régionales de santé (ARS) et l’institut national du cancer (INCa). Il a été fixé des seuils minimums d’activité annuelle par établissement. L’une des plus « pousse au crime » concerne les cancers de la prostate: un établissement doit réaliser par an au moins 20 prostatectomies. Lorsqu’en novembre, on a opéré que 12 prostates, le directeur organise une « réunion de crise » et rappelle aux chirurgiens qu’ils doivent opérer encore 8 prostates avant la fin de l’année pour garder l’accréditation. Moralité: ne consultez pas en fin d’année.

    Le Cancer, un fléau qui rapporte de Nicole Delepine

    Le Cancer, un fléau qui rapporte de Nicole Delepine

    Le ministère de la santé et les médias complices

    Le « palmarès des meilleurs établissements » est basé essentiellement sur le nombre d’interventions réalisées. Pour figurer en première place (dans les hebdomadaires), l’établissement doit faire opérer ses chirurgiens plus que ses concurrents. Le palmarès ne tient pas compte de l’utilité des opérations ni de leurs résultats. Peut-on rêver d’un mécanisme plus inflationniste ?

    Les patients

    Le mythe de la chirurgie plus efficace que la médecine est ancré et trop de patients jugent la qualité en fonction du niveau des suppléments. Une simple tendinite du genou peut conduire le médecin traitant après un premier avis chirurgical négatif à adresser son « malade » chez son correspondant, « meilleur chirurgien du secteur », qui décide le patient à se faire opérer en urgence, en payant pour une intervention banale un supplément de 700% du tarif de la sécurité sociale (annoncé à la sortie). Rappelons qu’un devis préalable est légal et qu’en son absence le malade peut refuser de payer le supplément.

    Un haut niveau de ressources financières ne met pas à l’abri des actes inutiles. Mettez vous à la place de ce chirurgien américain du milieu sportif. Le pilier de l’équipe professionnelle (plusieurs millions de dollars de revenus annuels) vient consulter pour un gros genou douloureux après choc sur le terrain. Le chirurgien diagnostique une entorse bénigne. L’alternative est simple: simple infiltration ou « par prudence » arthroscopie avec traitement chirurgical « réparateur ».

    Dans le première option, (médicalement la meilleure), il recevra 1000 dollars et paraîtra peu actif. Dans la seconde, il pourra demander 20.000 dollars, il s’attirera la considération de son directeur, obtiendra une publicité gratuite qui augmentera sa notoriété (et donc le niveau de ses honoraires ultérieurs) et la gratitude du malade qu’il aura « sauvé ». Quelle proposition l’emportera ?

    Conclusion

    Le surtraitement chirurgical touche de nombreux patients, parfois source de complications graves. Pour prévenir ces interventions inutiles, il faudrait supprimer la folie des normes, les palmarès trompeurs, chasser la dichotomie (suspicion légitime) et cesser de croire que le prix est critère de qualité.

     

     Nicole Delepine Economie matin .fr  2/04/2013 http://www.polemia.com

  • Harlem Désir: plus honnête que moi tu meurs

    Vendredi dernier, lors d’une réunion avec des militants socialistes, le Secrétaire du PS Harlem Désir s’est déclaré « favorable à un référendum sur la moralisation de la vie politique », parlant de « sursaut démocratique ».
    « Moralisation de la vie politique », parlons-en !... De novembre 1986 à octobre 1987, Harlem Désir occupe la présidence de SOS Racisme tout en étant salarié par l'« Association régionale pour la formation et l'éducation des migrants », basée à Lille, en tant que « formateur permanent ». Pour cet emploi fictif, il perçoit un salaire mensuel net de 8 900 francs. Cela lui vaut d'être condamné, le 17 décembre 1998, à 18 mois de prison avec sursis et 30 000 francs d'amende pour recel d'abus de biens sociaux.
    De plus, ce « grand moralisateur » de la vie politique a également bénéficié d’une amnistie de François Mitterrand concernant une dette de 80 000 francs au Trésor Public, relative à des amendes de stationnement (décision de justice du 9 mai 1992) alors qu'il était président de SOS Racisme.

    Alors, souvenons-nous : en 2010, Cahuzac donnait lui aussi des leçons de morale politique (voir l’article du 06 avril 2012)… Voir aussi « Ces élus PS trainés en justice ».

    http://www.francepresseinfos.com/

  • Crise politique

    Par Jacques Sapir

    La crise politique, que l’on avait annoncé dans une note publiée il y a un mois [1], est désormais une réalité. Elle n’attendait qu’un détonateur pour exploser, et ce dernier a été fourni par la funeste « affaire Cahuzac ».

    Notons qu’entre temps les nouvelles, mauvaises pour ce gouvernement, se sont accumulées. Le rejet par la cour constitutionnelle portugaise d’une partie du plan d’austérité [2], mais aussi l’annonce officielle de la chute de la consommation en France pour le mois de février [3] , sont venues apporter de l’eau à notre moulin. La politique suivie par le gouvernement français est aujourd’hui dans une dramatique impasse. Plus il persistera à la poursuivre et plus grave sera la situation. Il est d’ailleurs exemplaire, et très symbolique, qu’elle soit survenue au moment même où était discuté à l’assemblée le projet de loi sur l’Accord National Interprofessionnel, dit ANI, accord signé à la sauvette par trois syndicats et le MEDEF. Ce scandale, car c’en est un pour un gouvernement qui se prétend « de gauche » que de faire passer dans la loi un train de mesures dont certaines sont en réalité contraires au droit européen et international du travail, pour moins spectaculaire qu’il soit, valait bien en réalité l’affaire Cahuzac.

    L’affaire Cahuzac et ses conséquences

    Cette affaire est en réalité fort simple. Elle démarre par des accusations portées sur le site de Médiapart le 4 décembre 2012. Elle combine une fraude fiscale sur des montants visiblement bien plus grands que ce que Jérôme Cahuzac a reconnu, car l’on parle désormais de 15 millions et non plus de 650 000 euros4 et un mensonge politique. Le ministre Cahuzac ayant publiquement, et en séance de l’Assemblée Nationale, affirmé qu’il ne détenait pas de compte en Suisse. Le second aspect de cette affaire est, bien entendu, le plus révoltant. On notera cependant, à propos du premier aspect de cette affaire, que la banque Julius Baer avait exigé de Cahuzac une déclaration fiscale, redoutant un problème, et que ce dernier avait fourni un faux. Il pourrait dès lors être passible de poursuites en Suisse. Ajoutons que la Julius Baer, qui est une banque de gestion de patrimoine, n’a pas dans ses habitudes d’accepter des clients pour moins de 2 à 5 millions d’Euros suivant les opérations. Ceci réduit à néant l’affirmation de Cahuzac de n’avoir « que » 650 000 euros sur ce compte. [...]

    La suite sur RussEurope

    http://www.actionfrancaise.net

  • Le “Monsanto act” met les OGM au-dessus de la loi aux Etats-Unis

    C’est un amendement discret glissé dans une loi budgétaire pour l’agriculture aux Etats-Unis, mais il provoque scandale et stupéfaction chez les défenseurs de l’environnement et les ennemis des OGM : la justice américaine ne pourra plus s’opposer aux mises en culture de plantes génétiquement modifiées, même si elles n’ont pas reçu d’homologation et sont de ce fait illégales.

    Que dit l’article 735 de ce texte de loi, affublé du surnom de “Monsanto Protection Act” et désormais voté par le Congrès et approuvé par le président Barack Obama ? Que “dans le cas où une décision [d'autorisation de culture] est ou a été invalidée ou annulée, le ministère de l’agriculture doit (…), sur simple demande d’un cultivateur, d’un exploitant agricole ou d’un producteur, accorder immédiatement une autorisation ou une dérogation temporaire.” Ce dans le but de “s’assurer que les cultivateurs ou d’autres acteurs sont en mesure de déplacer, planter, cultiver, introduire dans le commerce” les semences en question et les cultures qui en sont issues.

    Pour Greenpeace Canada, “la signature de cette loi par le président Obama ne permettra plus aux tribunaux américains d’empêcher la vente et la plantation de plantes OGM même si elles n’ont pas été approuvées par le processus pourtant déjà laxiste des autorisations et quelles que soient les conséquences pour l’environnement ou la santé”.

    Les ONG soupçonnent le sénateur républicain du Missouri, Roy Blunt, décrit par le magazine Mother Jones, le 4 avril, comme “l’homme de Monsanto à Washington”, d’être l’auteur de cet amendement. D’autres élus ont tenté de s’opposer au texte, comme le sénateur démocrate du Monatana Jon Tester. Selon lui, par cette loi, le gouvernement contraint son propre ministère de l’agriculture à “ignorer une décision d’un tribunal qui interdise la plantation de cultures OGM parce qu’elles sont illégales”. Une autre sénatrice démocrate, Barbara Mikulski (Maryland), a présenté des excuses publiques pour l’adoption de cette loi.

    LA CRAINTE D’UN DANGEREUX PRÉCÉDENT

    La mesure a révolté les milieux démocrates et écologistes – une pétition baptisée “Food Democracy Now” a déjà recueilli 250 000 signatures. Mais le très droitier Tea Party a lui aussi fait part de sa colère face à une opération de lobbying qui fausse la libre concurrence. Les entreprises devraient “respecter les règles du libre-marché comme tout le monde, au lieu de recruter des lobbyistes pour réécrire les règles à leur profit à Washington”, écrit ainsi le think tank conservateur Freedom Works.

    Le “Monsanto Protection Act” est censé n’être que provisoire : la loi dans laquelle il s’inscrit expire en principe au mois de septembre. Mais les défenseurs de l’environnement craignent que la décision ne crée un dangereux précédent.

    Cette affaire intervient alors que Monsanto, dont les semences alimentent 93% du soja, 88% du coton et 86% du maïs aux Etats-Unis, a annoncé, mercredi 3 avril, une hausse de 22% de ses bénéfices au deuxième trimestre. Et au moment où les Etats-Unis font pression sur l’Europe, dans le cadre de la négociation d’un accord de libre-échange, pour que les Vingt-Sept simplifient leur réglementation en matière d’importation de produits OGM, jugée “inapplicable” et “lourde”, lundi 1er avril par le Bureau au commerce extérieur américain dans un rapport sur les mesures sanitaires dans le monde.

    lemonde.fr  http://fortune.fdesouche.com/

     

  • Pierre Jovanovic "Nous avons pris le chemin de la Grèce" - Avenir de la crise en France

  • Quand Cahuzac donnait des leçons…

    Cet article a été publié par Le Point, le 07 juillet 2010 sous le titre : « Sarkozy doit changer de gouvernement ou dissoudre l'Assemblée, selon Cahuzac (PS) ». Cela faisait déjà 18 ans qu’il fraudait le fisc !

    Le socialiste Jérôme Cahuzac a estimé mercredi que pour sortir de "la crise de régime" entraînée par l'affaire Bettencourt/Woerth, Nicolas Sarkozy doit soit "dissoudre" l'Assemblée nationale, soit changer de gouvernement.
    "Le problème Woerth" dans l'affaire Bettencourt "est le révélateur de quelque chose de plus grave qui est probablement une crise de régime", a affirmé sur Europe 1 le président PS de la commission des finances de l'Assemblée nationale.
     
    "Il faudrait des actes pour sortir de cette crise de régime", a-t-il ajouté, jugeant que pour cela le chef de l'État a "deux solutions" : "soit il dissout, soit il remanie le gouvernement" pour faire "un gouvernement de combat, un gouvernement resserré, moralement irréprochable".
    "S'il n'a pas les moyens d'imposer" un tel remaniement "à sa majorité, alors il faut qu'il en appelle au peuple", a insisté le député du Lot-et-Garonne.
    "C'est déjà arrivé qu'un président de la République sentant sa légitimité chanceler en appelle au peuple qui seul est souverain", a-t-il fait valoir.
    Selon lui, les anciens présidents "Jacques Chirac et François Mitterrand avaient conservé une distance au pouvoir et aux affaires de l'État que Nicolas Sarkozy n'a pas su conserver, et c'est une des origines de la crise de régime que nous connaissons".
    Gonflé, non ?...
    Le Point (Posté par Yann)
  • République bananière : la fête continue

    L’affaire Cahuzac  ne peut étonner que les naïfs ou les gogos pour la bonne raison que c’est le système lui-même qui se charge d’instruire les escrocs. Et puis, à côté des casseroles de Chirac, Cahuzac est un gagne petit et ne fait jamais partie que de la longue liste des élus pris la main dans le sac, toujours en liberté quand ils ne sont pas carrément réélus.

    Tenez, en ce moment, ça chauffe pour Jean-Noël Guérini, toujours président du conseil général des Bouches-du-Rhône – ce qui est quand même un comble – qui a, semble-t-il, largement servi ses intérêts mais aussi – et grassement – ceux de son frangin. Hormis un Montebourg, personne ne l’a sommé de démissionner, surtout pas la rue de Solférino et encore moins la mère Aubry dont il avait servi les intérêts quand elle dirigeait le parti.

    Combien d’élus, arrivés avec une valise en carton sont repartis avec un joli patrimoine ?

    Le côté marrant de l’affaire Cahuzac, c’est qu’il était aux finances depuis longtemps et qu’il donnait des leçons de bonne conduite à tout le monde alors qu’il n’était jamais qu’un petit escroc (le mot est un mot fort, car après tout, c'était son pognon qu'il planquait) parmi d’autres. Et Hollande qui nous joue les vierges effarouchées ! Lui aussi, parti de rien et qui n’a jamais bossé d’ailleurs, est à la tête d’un joli patrimoine (avec Ségolène, il est vrai, autre branleuse professionnelle). Sur le fond, c’est le système qui veut ça puisqu’en démocratie, on sert d’abord son clan et que l’on profite du pouvoir pour le faire prospérer. Les intérêts de la nation viennent après. Fatal donc que les mecs mettent les deux mains dans le pot de confiture. Ledit pot qui n’est jamais que la cagnotte du contribuable.

    Pas étonnant, dès lors, qu’ils veuillent tous faire de la politique, c’est quand même moins fatigant que de bosser à Florange. Le problème est que cette classe politique est un repère d’incompétents, surtout depuis que ces couilles molles d’énarques s’en sont mêlées. Tout ce petit monde a perdu ses repaires.

    Quelle vision a le sieur Hollande de la France, de l’Europe, du monde ? Aucune. Est-il au fait des problèmes des Français en matière d’insécurité, d’immigration ? Guère plus. En revanche, il s’amuse à foutre le bazar dans la société avec son mariage pour tous, d’envoyer valdinguer le socialisme (paraît que ça existe quand même) pour donner à fond dans l’américano-libéralisme. L’avenir ? Quel avenir ? Quel avenir quand, comme sous Chirac ou Sarko,   on ne fait que coller des rustines en espérant, bon an mal an, que le système tiendra encore un bon bout de temps faute d'avoir d’autres solutions à proposer.

    La seule annonce qui nous a bien fait rigoler, c’est l’application de la taxe de 75%  aux footeux dont on espère qu’ils vont tous se barrer. On n’a rien à foutre de cette bande de débiles au QI James bondesque (007).

    Que pourrait-on inventer qui fasse se barrer la classe politique ?

    http://lejournalduchaos.hautetfort.com/

  • Ce que ne veulent pas savoir les journalistes…


    Emmanuel Ratier - Révélations suite à l'affaire... par Homme-Mayonnaise

    Très intéressante émission de Ratier qui révèle toute la nébuleuse qui gravite autour de  Cahuzac et la parfaite porosité existant entre le PS et l’UMP. Comment se fait-il également que la déclaration fiscale de Hollande et de sa concubine ne soit pas commune, contrairement à ce que demande la législation française ? Nous est également expliqué le rôle que joue Plenel. L’homme n’a rien d’un journaliste d’investigation, il se tient au cœur d’un réseau ( magistrats, homme politique, CIA) qui fait remonter vers lui des documents, des pièces à charge dans le cadre d’opérations de déstabilisation dont il n’est qu’un rouage.

    Dans leur livre,  La Face Cachée du Monde,  Pierre Péan et Philippe Cohen rappellent que Plenel ( alias Krasny du temps où il était trotskyste affiché dans les années 70) a été dénoncé par François Mitterrand comme un agent à la solde des Usa sans que jamais Plenel ne le conteste. «  Il faudra tout de même qu’on sache qui est vraiment ce monsieur Plenel. (…) Il parlera moins haut quand on saura qu’il travaille pour une puissance étrangère  »( propos de François Mitterrand rapporté par Gérard Colé à Pierre Péan), dans une interview que François Mitterrand à Pierre Favier le 25 septembre 1995, l’ancien président de la République déclara «  Plenel ? Il ne m’a pas lâché pendant 10 ans et j’ai fini par penser qu’il travaillait lui aussi pour les Américains ». Il n’était plus président alors et pouvait être poursuivi pour déclarations calomnieuses par Plenel, ce que ce dernier ne fit jamais.

    Ce qui est plus que jamais confondant, à l’heure de l’emballement frénétique des révélations qui emportent le monde politique français, et avant que ne déferle d’autres révélations tirées du dossier gigantesque ( Offshore leaks) remis par on ne sait qui à un consortium de journalistes, c’est de constater que ces derniers ne se demandent jamais d’où proviennent ces documents, et si leur divulgation ne s’inscrit pas un projet de déstabilisation générale des élites occidentales. Certes,  c’est un fait acquis pour nous, sur Eschaton, que les élites occidentales politiques sont largement  disqualifiées moralement, corrompues et soumises, mais pourquoi soudainement leur arrêt de mort semble-t-il avoir été prononcé ? Quel plan tout ce déballage sert-il ? Personnellement j’y vois l’intention du premier cercle du pouvoir mondialiste d’accélérer le processus de chaos en cours. Ce premier cercle du pouvoir mondialiste sait pouvoir compter sur la médiocrité de l’essentiel du personnel journalistique,  empressé de se refaire une virginité et de se présenter comme les sauveurs de la démocratie. Sur la Radio romande, hier, dans les émissions Médialogue et la Libraire francophone, nous avons donc eu droit   à une orgie d’autosatisfaction journalistique: nous assisterions à la naissance d’un nouveau type de journalisme, résolu à mener un travail d’investigation sans faille, garant de la démocratie et du droit des citoyens à être informés. Mais dans les affaires actuelles, tout est fourni clé en main sur un plateau aux journalistes qui ne manifestent aucun intérêt, comme un journaliste l’a clairement reconnu dans Médialogue,  pour connaître qui leur sert leur pâtée. Comme des petits chiots ils se ruent sur l’écuelle qui leur est présentée en frétillant de la queue et ne font qu’en régurgiter le contenu. Si mon hypothèse est la bonne, la question est donc de savoir pourquoi le premier cercle du pouvoir mondialiste lâche maintenant des élites qui l’avaient pourtant bien servi  jusque-là ? Pour ma part je pense que le but est double. Il s’agit de faire plonger l’euro et de fragiliser l’Ue pour lui rappeler qui est le maître, qui tient le gourdin et pour permettre au dollar de survivre encore un un certain temps à leur dépens. Conjointement l’objectif est également de modeler les esprits  encore davantage  en faveur d’un système global de contrôle des économies et des finances mondiales.  L’horizon immédiat est le grand marché transatlantique dominé par les Usa. Nous vivrions en somme  une sorte de perestroïka du capitalisme –  qui serait le fin mot de la perestroïka communiste – qui doit déboucher sur la forme quintessentielle du communisme: un gouvernement mondial entièrement sous la botte des grandes familles oligarchiques qui le dirige via une classe politique renouvelée.  Un système de domination et de réglementation économique et financier régi hors de tout contrôle des peuples, mortifère pour la classe moyenne et la  petite entreprise, promouvant les idéologies les plus perverses ( gender, métissage, constructivisme pédagogique)  et  se mettant en place au nom de la défense des peuples contre leurs élites corrompues. Mais concrètement, le contrôle de l’économie et des finances par le biais d’un appareil d’Etat mondial et d’une administration technocratique obèse  combiné à  un égalitarisme idéologique forcené  étendront à toute la planète  les standards de vie des pays les plus pauvres.

    http://www.eschaton.ch