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Réunion publique à Buzet-sur-Baïse (47) : discours de Marine Le Pen
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Trump et la pseudo ingérence russe : l’enquête fait flop – Journal du lundi 25 mars 2019
Trump et la pseudo ingérence russe : l’enquête fait flop
Pas de preuve de collusion entre les Russes et Donald Trump pendant la campagne présidentielle. Après 22 mois d’accusations et de sous-entendus, l’enquête fuite dans les médias et révèle peu à peu l’absence de charge contre le locataire de la Maison Blanche… Une déception pour le Système qui ne compte pas en rester là.
Gilets Jaunes Acte XIX : le calme après la tempête
Après un samedi noir, l’acte XIX des Gilets Jaunes s’est déroulé relativement sereinement. Dans son siège éjectable, Christophe Castaner avait prévu un dispositif policier très important. Résultat : des manifestants dissuadés, des arrestations préventives en pagaille et un noyau dur toujours aussi déterminé.
Européennes : Marine Le Pen et Emmanuel Macron, le face à face Acte II
Deux ans après l’élection présidentielle, le scénario du face à face entre la présidente du Rassemblement National et Emmanuel Macron est en passe d’être rejoué pour les élections européennes. Le scrutin se polarise entre les autoproclamés progressistes et les “souverainistes”.
L’actualité en bref
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Vers une alliance entre Vox (Espagne) et le PiS (Pologne) au Parlement européen
Le président de Vox, Santiago Abascal, a rencontré mercredi dernier à Varsovie Jaroslaw Kaczynski, le président du PiS. Trois députés européens du PiS ont participé à la rencontre. L’un d’eux a ensuite déclaré que son parti et Vox s’accordaient sur le fait que « l’Europe devrait être une union d’États souverains, et non une fédération ». Selon la porte-parole du PiS,
« la discussion a été productive et peut être considérée comme un signe avant-coureur d’une coopération substantielle après les élections ».
Les deux parties veulent « que les États jouent un rôle plus important et que la compétence de Bruxelles en matière d’immigration de masse soit limitée ». « Vox est aussi un parti qui met l’accent sur les racines chrétiennes de l’UE et qui veut protéger la famille traditionnelle, ce qui est conforme aux positions du PiS », a-t-elle ajouté.
Cela voudrait donc dire que le PiS a l’intention de continuer à faire vivre le groupe CRE (Conservateurs et réformistes européens) après le Brexit (s’il a lieu avant les élections). Car si ce groupe est le troisième du Parlement en nombre, il n’a en réalité que deux partis importants : le PiS et les Conservateurs britanniques. Vox n’a encore aucun élu au Parlement européen, mais il a réussi une percée spectaculaire sur la scène politique espagnole et pourrait obtenir 8 sièges selon les sondages actuels, ce qui en ferait le deuxième parti du groupe CRE.
Verra-t-on le Fidesz hongrois rejoindre ce parti si sa suspension devait se prolonger ? Le quotidien hongrois Magyar Nemzet (La Nation hongroise), qui soutient le gouvernement et le parti au pouvoir, avait appelé Viktor Orbán et le Fidesz à quitter le PPE pour conclure une alliance avec La Ligue, le FPÖ et le PiS.
La Ligue est aujourd’hui dans le même groupe que le RN. Mais comme le dit Sophie Montel, il existe des frictions entre les élus RN, les Hollandais (PVV) et la Lega. Les Italiens, qui sont au gouvernement dans leur pays, sont très sérieux au sein des institutions européennes et ils pourraient être tentés de rejoindre le PiS, également au pouvoir en Pologne.
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Le candidat nationaliste a dépassé les 10% à l’élection présidentielle slovaque
Slovaquie – L’information est passée inaperçue en France mais à la mi-mars, aux élections présidentielles de Slovaquie, Marian Kotleba président du parti nationaliste L’SNS (Notre Slovaquie) a réalisé l’exploit de franchir le cap des 10%, se classant quatrième avec 10,6% des voix.
Son parti mène en ce moment une campagne contre l’américanisation de la Slovaquie.
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Marion Maréchal ouvre les portes de l’espoir en une nouvelle politique
Tandis que le gouvernement, aux abois, ne sait plus comment se sortir de la crise, tandis que les partis d’opposition cherchent, plus ou moins adroitement, à tirer leur épingle du jeu, il est une personnalité qui, sans se mettre en avant, fait doucement son chemin : c’est Marion Maréchal.
Dans un entretien à l’hebdomadaire britannique The Economist, la directrice de l’Institut des sciences sociales économiques et politiques déclare qu’elle reviendra certainement à la politique.
Marion Maréchal réaffirme sa volonté de faire tomber les digues entre la droite et la droite nationale, se différenciant en cela de Marine Le Pen qui qualifie, selon Le Figaro, le projet d’« union des droites » d’« arlésienne qui n’a jamais marché ». Ce qui n’est pas faux, mais il y a, de plus en plus, un décalage entre le parti LR, qui répète à l’envi son rejet d’une alliance avec le Rassemblement national, et son électorat, de plus en plus sensible à la défense d’une France souveraine, au contrôle de l’immigration, à la lutte contre l’islamisme.
Interrogée sur le « Grand Remplacement », l’ancienne députée du Vaucluse a osé affirmer que cette théorie n’était « pas absurde ». Ce concept, défendu par l’écrivain Renaud Camus, dénonce le remplacement progressif des peuples européens au profit des populations non européennes. Même pour qui doute que ce remplacement soit organisé par des mondialistes qui ont jeté les nations dans les poubelles de l’Histoire, il paraît évident qu’au train où vont les choses, les Français de souche deviendront minoritaires dans les prochaines décennies. Il faut avoir un certain courage pour le dire, alors que l’auteur des attaques contre deux mosquées en Nouvelle-Zélande s’est réclamé de cette invasion pour expliquer sa tuerie.
Ce n’est pas parce qu’un forcené massacre de façon barbare près de cinquante musulmans que le problème d’une immigration massive n’existe pas. Et il ne peut que s’accentuer si l’on ne cherche pas à maîtriser l’afflux des migrants et à assimiler ceux qui sont installés en France. Il suffit de se promener dans certains quartiers pour constater que les Français d’origine européenne sont comme des étrangers dans leur propre pays… Il n’y a pas que des Zemmour pour le rappeler : François Hollande, lui-même, confiait à des journalistes : « Comment éviter la partition ? Car c’est quand même ça qui est en train de se produire : la partition. » Mais c’est un sacrilège contre la pensée unique de le dire publiquement.
Marion Maréchal n’est pas pressée. Elle sait que son « conservatisme » est de plus en plus partagé par des Français, soucieux de préserver les valeurs qui ont fondé la France. Ce n’est pas pour rien qu’elle s’est réjouie, récemment, de voir François-Xavier Bellamy prendre la tête de liste LR aux élections européennes : les convergences sont évidentes entre les convictions personnelles de ce jeune philosophe et les siennes. Mais un rapprochement éventuel se heurte, pour le moment, au veto du parti LR ou, du moins, de ses principaux dirigeants.
Contrairement à une partie de la presse, qui explique que Marion Maréchal multiplie les divergences idéologiques avec Marine Le Pen, on peut penser que toutes deux, avec des méthodes différentes, défendent les mêmes valeurs. Des valeurs qui se retrouvent aussi bien dans la droite populaire et nationale que dans la droite plus traditionnelle, quand elle n’a pas vendu son âme aux idoles modernes, chez des Français qui ne croient plus en la politique, et même chez des électeurs de gauche.
Il est difficile de prévoir si Marion Maréchal jouera prochainement un rôle prépondérant. Mais il est certain qu’elle marche en éclaireur.
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41% des Français se sentent nationalistes
Taux le plus élevé d’Europe, d’après un sondage Ifop. Intéressant échange sur LCI à ce sujet, dénonçant le déni politico-médiatique de réalité. Des choses bougent…
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La proportionnelle provoquerait-elle le chaos ?
Les participants au débat de mercredi soir, sur BFM TV, ont beaucoup parlé de la proportionnelle. Marine Le Pen exige, notamment, son instauration, car elle s’estime maltraitée par le scrutin majoritaire.
Mais observons ce qui se passerait si la proportionnelle était effectivement mise en place, en se basant sur les sondages pour les prochaines européennes. En mettant un seuil de 5 %, pour 400 députés, LREM-MoDem (23 %) aurait 110 députés, RN (20 %) 96, LR (13,5 %) 65, écologistes (8,5 %) 41, LFI (8 %) 38, PS (5,5 %) 26, Debout la France (5 %) 24.
Si on appliquait la proportionnelle sans effet de seuil, il faudrait 0,25 % pour avoir un député. LREM-MoDem aurait 92 députés, RN 80, LR 53, écolos 34, LFI 32, PS 22, Debout la France 20, les communistes 14, UDI-Agir 12, Lutte ouvrière et le NPA 6 chacun, les patriotes et UPR chacun 4, et le reste serait distribué à des micro-partis allant de l’extrême droite à l’extrême gauche.
Dans les deux cas, aucune majorité ne serait possible. En fait, il y a trois blocs, qui ne sont même pas unis. Avec un seuil à 5 %, le bloc de gauche (LFI, PS, écolos) aurait 105 députés (mais un contrat de gouvernement entre le PS et LFI est utopique), celui du centre 110 et l’union de toutes les droites 185 (mais une telle coalition verrait la moitié des députés LR s’enfuir).
Seule une combinaison hétéroclite LREM, LR, PS pourrait se mettre en place, avec 201 députés ; elle ne durerait pas longtemps car des députés feraient vite défection. En l’absence de majorité claire, par lassitude, le parti ayant le plus de députés obtiendrait le droit de former un gouvernement minoritaire (serait-ce LREM ou le RN avec des députés DLF et LR ?). Les projets de loi seraient votés au coup par coup. L’élaboration du budget donnerait lieu à des empoignades. De nouvelles élections comme en Espagne seraient vite organisées. On peut même imaginer qu’un gouvernement démissionnaire gère pendant des années le pays, comme l’a été la Belgique pendant un an et demi.
La Constitution de la Ve République est, en fait, parlementaire (comme le prouvent les épisodes de cohabitation). Les présidents de la Ve République ont exactement les mêmes prérogatives que ceux de la IIIe ; seule différence, l’article 16 qui, en cas de crise grave, donne les pleins pouvoirs au Président pour un temps limité et sous le contrôle du Conseil constitutionnel (il aurait été utile en 1940). Seul l’usage a fait des présidents de la IIIe République des ectoplasmes et ceux de la Ve le centre du pouvoir s’ils ont la majorité au Parlement.
On peut, aussi, accorder une prime au vainqueur comme en Espagne ou en Grèce. Il faudrait qu’elle soit au moins de 25 %. Dans ce cas, avec un seuil à 5 %, LREM aurait 182 députés, RN 72, LR 49, écologistes 30, LFI 29, PS 20 et DLF 18. Une majorité problématique LREM, gauche, LR serait possible. De même, si RN dépasse LREM, Marine le Pen a une petite chance de gouverner, mais avec des alliés qui se montreraient vite indociles, car les programmes de LR et RN sont incompatibles pour l’économie. En outre, cette prime de 25 % est équivalente au scrutin majoritaire pur ou au scrutin majoritaire avec une petite dose de proportionnelle, vu qu’elle donne une grosse prime au vainqueur.
Madame Le Pen se plaint du scrutin majoritaire, mais c’est pourtant celui où elle a le plus de chances d’accéder au pouvoir. Si le RN gagne encore 5 % des voix (ce qui est à sa portée), il pourrait avoir, alors, la majorité à lui tout seul par le scrutin majoritaire.
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Un début d’union des droites à Paris ?
Pour la première fois, le parti de Marine Le Pen ne présentera pas de liste dans la capitale en 2020. Le RN soutiendra la liste «Aimer Paris» de Serge Federbusch, magistrat issu de la «droite hors les murs». Ses listes «Aimer Paris» devraient inclure des candidats RN, parfois en tête de liste d’arrondissement. Wallerand de Saint-Just, trésorier du RN et potentielle tête de liste dans le XVe arrondissement, indique :
«Serge Federbusch est à même de mener le combat pour une véritable alternative à la municipalité d’Anne Hidalgo». «C’est un parfait connaisseur des enjeux parisiens».
Conseiller à l’urbanisme du maire socialiste Bertrand Delanoë au début des années 2000, conseiller apparenté UMP du Xe arrondissement en 2008, il s’est ensuite présenté aux municipales de 2014 derrière Charles Beigbeder, à l’origine d’une liste «Paris Libéré», dissidente de l’UMP.
Serge Federbusch espère aussi obtenir le soutien du souverainiste Nicolas Dupont-Aignan, pour constituer
«une liste citoyenne et une offre politique neuve, autour d’une droite et d’un centre pluriels». «Je veux éviter le drame d’un nouveau mandat d’Anne Hidalgo ou l’élection de Benjamin Griveaux, ersatz local fabriqué par Emmanuel Macron».
Serge Federbusch veut dénoncer la «tiers-mondisation de Paris», dans «la délinquance, la saleté, la mauvaise gestion des migrants et l’état catastrophique de la voirie».
«Paris doit être un laboratoire de bonne gestion et de réduction de la pression fiscale».
https://www.lesalonbeige.fr/un-debut-dunion-des-droites-a-paris/
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Débat sur BFM TV : Le Pen et Mélenchon sortent du chapeau !
Avec le débat organisé par BFM TV ce 20 mars, « La crise et après ? », animé par Ruth Elkrief, l’évidence s’impose. Il n’est pas facile de faire évoluer sur le même terrain de football des joueurs issus de divisions différentes. D’un côté, en bas du classement, Stanislas Guerini (LREM), Olivier Faure (PS) et Laurent Wauquiez (LR), parlent comme s’ils animaient un séminaire d’entreprise. De l’autre, François Bayrou (MoDem), manifestement venu pour guigner la place d’Édouard Philippe à Matignon, Jean-Luc Mélenchon (LFI) et Marine Le Pen (RN), sont déjà plus à leur affaire.
Ainsi, le premier trio évoque cruellement l’un de ces sketchs des Inconnus, lorsqu’ils parodiaient naguère les mœurs politiques. Du coup, Laurent Wauquiez somme Stanislas Guerini de lui confirmer si le gouvernement prendra telle ou telle décision, oubliant (au passage) que Guerini, simple député et délégué général de son parti, ne siège pas au gouvernement en question. Quant à Olivier Faure, un peu absent, on sent bien qu’il ne digère toujours pas d’avoir été évincé à la tête de la liste du PS aux prochaines élections européennes.
Une chance pour le téléspectateur, il y a Mélenchon et Le Pen, les seuls à faire de la politique, finalement. Le premier est en proie à une double marotte : étatisme à tous crins et transition écologique. Mieux, ou pis, il conteste tout ce que représente cette Cinquième République en forme de monarchie présidentielle. La seconde creuse son sillon national-républicain. On notera que, sous l’œil amusé et parfois complice de François Bayrou, le duo formé avec Jean-Luc Mélenchon fonctionne à merveille. Ce n’est pas qu’un simple positionnement médiatique. Il y a aussi du fond, même si le patron de La France insoumise n’en finit plus de se dépêtrer des problèmes internes à son mouvement – sur la question migratoire, principalement.
Il n’empêche que, ce soir, les deux ne cessent de se renvoyer la balle. L’un parle de la France comme de sa « patrie », façon Paul Déroulède, tandis que l’autre lui en remontre en matière de justice sociale.
Pendant les deux premiers tiers de l’émission, ça ronronne un peu. Jusqu’au moment où Laurent Wauquiez – qui d’autre que lui ? – commet la gaffe qui tue. À l’en croire, il faudrait interdire certaines manifestations et envoyer l’armée dans la rue. Et c’est là que Marine Le Pen, avec l’appui de Jean-Luc Mélenchon, tente la percée, fait la différence.
Lui : « Policier est un métier. Militaire en est un autre. » Elle : « Quand l’armée est dans la rue, c’est contre un ennemi. » Les terroristes, en l’occurrence. « Mais le peuple français est-il un ennemi ? On ne met pas l’armée contre le peuple français. » François Bayrou est déstabilisé. Laurent Wauquiez regarde ses chaussures. Olivier Faure ne sait pas trop de quoi il est question. Et Stanislas Guerini pourrait vendre sa mère – et même la livrer gratis – si cela pouvait le téléporter ailleurs.
Quant aux voyous d’extrême gauche en marge des manifestations des gilets jaunes, Marine Le Pen enfonce le clou. Oui, elle a refusé de voter la loi anti-casseurs parce qu’elle contrevenait aux libertés publiques. Oui, si ces mêmes casseurs, tous plus fichés les uns que les autres, peuvent agir en parfaite impunité, c’est que le gouvernement les laisse plus ou moins faire. Jean-Luc Mélenchon approuve, même pas discrètement. Échange de bons procédés, elle ne le contredit pas sur son tout nouveau tropisme écologique, en prônant une économie tournée vers le localisme, sachant que les transports, par avions ou supertankers, demeurent les pires pollueurs. Mais pour cela, encore faudrait-il tourner le dos à la mondialisation. Son meilleur ennemi laisse dire.
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Equinoxe de printemps… la roue tourne !
On a évité le pire hier en Italie près de Milan avec la libération in extremis par la police d’une cinquantaine de collégiens, aspergés d’essence et ligotés dans leur bus scolaire par leur chauffeur. L’auteur de cette agression sauvage est un sénégalais de 47 ans, Ousseynou Sy, naturalisé italien en 2004 malgré des antécédents d’agression sexuelle et de conduite en état d’ivresse. Il entendait protester contre le sort réservé aux migrants. Une autre prise d’otage vient également de s’achever, politique celle-là, celle des députés du Fidesz, parti du Premier ministre hongrois Viktor Orban. Les élus hongrois en question viennent d’être suspendus du Parti populaire européen (PPE), groupe quantitativement le plus important du parlement, auxquels appartiennent notamment les partis allemands démocrates-chrétiens et démocrates-sociaux de la CSU et de la CDU, les conservateurs autrichiens de l’ÖVP, les députés LR ou encore de Forza Italia.
«Selon le président du PPE, le Français Joseph Daul, rapportait RT hier, cette suspension signifie que le Fidesz n’aura, jusqu’à nouvel ordre plus le droit de participer aux réunions du PPE, sera privé de ses droits de vote et ne pourra pas présenter de candidats à des postes.» La décision a été prise par l’Assemblée politique du PPE, réunissant notamment Joseph Daul, les dix vice-présidents, la direction du groupe au Parlement européen et un représentant de chaque parti membre. Dans un entretien le 20 mars à la radio allemande Deutschlandfunk, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, avait réclamé une fois de plus une exclusion de Viktor Orban du PPE, affirmant que «depuis des années», le Fidesz «s’éloign[ait] des valeurs démocrates-chrétiennes». «Sa place est hors du PPE», a tranché Jean-Claude Juncker, membre de celui-ci, mais qui n’a pas participé pas à cette réunion.
Le gouvernement hongrois avait averti qu’en cas de suspension, le Fidesz «quitterait immédiatement le PPE ».«Il y a une chose qui est plus importante que la discipline de parti, c’est la défense des valeurs chrétiennes européennes et l’arrêt de l’immigration. Nous ne pouvons pas céder sur cela», avait tweeté le porte-parole du gouvernement hongrois, Zoltan Kovacs, au cours du mois de mars.
Rappelons au passage qu’en septembre dernier, lorsque des sanctions avaient été décidées par les européistes, via l’adoption du rapport Sargentini, contre le gouvernement hongrois, le parti LR, tiraillé entre des tendances totalement contradictoires, avait étalé ses incohérences, pour ne pas dire son double-langage. Sur les 16 députés républicains affiliés au PPE, deux étaient (opportunément?) absents, 5 avaient voté pour le rapport Sargentini, trois seulement avaient voté contre et six s’étaient réfugiés dans l’abstention…
Autant dire que cette supension-exclusion du Fidesz n’est pas pour étonner spécialement Bruno Gollnisch. En février dernier il notait que M. Orban refuse « la poltique migratoire que veut lui imposer l’Union européenne. Il dit que son pays n’est pas entré dans l’UE pour cela et du coup la Hongrie est très mal vue.» Or, M. Juncker n’accepte pas cette critique et a donc souhaité que le Fidesz soit exclu du PPE. Bruno Gollnisch notait aussi que si les députés du Fidesz étaient (encore) maintenus au sein du PPE c’était par crainte « de les voir aller vers Marine Le Pen, vers et nos amis italiens de la Ligue. Il est certain que si on veut les jeter dans les bras de notre ami Matteo Salvini, ce que j’espère vivement pour ma part (les caciques du PPE) n’ont qu’a continué comme cela! »
Au-delà même de sa critique de l’immigration massive, il est aussi reproché à M. Orban « une politique familiale qui ne repose pas sur l’avortement massif, la promotion LGBTI, mais au contraire une politique familiale extrêmement audacieuse. Il a ainsi annoncé que les Hongroises qui auraient quatre enfants seraient exonérées à vie d’impôts, toute une série de prêts pour les familles qui s’agrandissent, des prêts bonifiés pour les jeunes ménages pour l’acquisition d’un bien immobilier. Bref, toute une série de mesures que je crois très utile et dont on ferait bien de s’inspirer. M. Orban a dit très clairement dans les pays de l’Europe de l’Ouest le seul remède qu’ils (les gouvernements, NDLR) voient à la dénatalité c’est le recours à l’immigration massive, nous nous avons besoin d’enfants Hongrois (…). Une politique volontariste comme je voudrais en voir en France.» Et si M. Orban est accusé de tenir un discours de haine, cela est dû à ce volontarisme là, à son refus tout simplement de la «doxa immigrationniste»
Nous le rapportions également, cette crainte d’un réveil des nations libres est perceptible dans le discours d’Emmanuel Macron qui il y a un an, en janvier 2018, avait qualifié de « propagande » toute contestation de la doxa dominante, propagande a-t-il ajouté, « parfois même financée par certaines démocraties illibérales. »
Cette notion de démocraties illibérales n’est bien sûr pas neutre et renvoi à l’alternative à cette construction européiste… foncièrement antireuropéenne dans son essence. Sur son blogue, Alain de Benoist indiquait alors que cette « notion d’ illibéralisme », «qui n’est pas antérieure à la fin des années 1990», «est extrêmement intéressante». «(Le président hongrois) Viktor Orbán s’y est référé en 2014 pour défendre l’idée que l’idéologie ne doit pas être l’élément central des jugements que l’on porte sur l’organisation de l’État. Les médias en ont conclu que le Premier ministre hongrois voulait justifier la dérive autoritaire de son régime (…) Je pense pour ma part qu’on devrait plutôt se référer au populisme : une démocratie illibérale est une démocratie qui prend la souveraineté du peuple au sérieux.»
«Depuis des décennies, on cherche à nous faire croire que libéralisme et démocratie sont une seule et même chose. La démocratie libérale serait donc la seule forme possible de démocratie. Mais en réalité, c’est exactement le contraire (…). Lorsque le peuple comprend que ceux qui prétendent les représenter ne représentent plus rien, et que la représentation équivaut à une captation de la souveraineté populaire par la souveraineté parlementaire, il cherche à décider par lui-même de ce qui le concerne. Sonne alors l’heure de la démocratie illibérale. » La roue tourne!
https://gollnisch.com/2019/03/21/equinoxe-de-printemps-la-roue-tourne/