élections - Page 206
-
Réunion publique à La Rochette (73) : discours de Hervé Juvin
-
Réunion publique à La Rochette (73) : discours de Marine Le Pen
-
Pour une Europe européenne
Dans un monde où surgissent des mastodontes démographiques, économiques, commerciaux, militaires, il est simple de comprendre qu’aucun des pays européens n’a la taille pour s’imaginer seul un avenir totalement libre, indépendant et prospère. L’Europe est donc une nécessité. Mais quelle Europe ?
M. Macron vient de déclarer qu’elle devait être unie, libre et protectrice. Voilà qui a déjà été dit un certain nombre de fois et qui, dans le principe, ne risque pas de susciter beaucoup d’opposition.
Mais unie jusqu’où ? Les États européens existent, les nations européennes, pas toujours identifiables strictement aux États, existent. Ces nations ont une histoire, en général une langue, des manières de vivre, des usages, des traditions différentes. Vouloir tout uniformiser à l’usage de 500 millions d’habitants est utopique ; et n’est pas nécessaire. Que les fromages soient au lait cru ou pas, la taille des sièges de WC standardisée ou pas ne doivent pas être des sujets européens.
Ce qui unit les Européens, c’est un socle culturel de valeurs issues de leur long passé façonné lentement par les religions juive et surtout chrétienne, et par les civilisations grecque et latine. L’islam, si présent maintenant, a été longtemps difficilement maintenu à ses marges et n’y a fait des apparitions que par le fer et par le feu. Du moins, c’était le cas ; jusqu’à une date récente.
Malgré ses imperfections, ses abus passés qui doivent tout aux hommes et rien aux textes, contrairement à l’islam, c’est tout de même du christianisme qu’ont surgi le modernisme, la démocratie et les droits de l’homme qui sont le socle de notre civilisation.
L’Europe, c’est une frontière géographique et culturelle ; la Russie en fait partie, mais pas la Turquie. L’islam, qui refuse la loi des hommes sur Terre, ne doit pas en faire partie non plus, à moins d’un aggiornamento qui n’est pas pour demain, hélas.
M. Macron, qui dit souhaiter une Europe protectrice, se moque du monde alors que, par ses déclarations et ses actes, il encourage avec constance l’invasion migratoire de populations qui nous coûtent cher. La récente signature du pacte de Marrakech par la France est une preuve de plus de ce double langage. Dans sa dénonciation des nationalismes renaissants, il feint de ne pas voir qu’ils sont la traduction de la révolte de peuples qui ne veulent pas mourir. Il n’y pas, en Europe, d’État belliqueux puissant menaçant ses voisins et qui pourrait légitimer en quoi que ce soit une comparaison avec l’Europe de l’entre-deux-guerres. Ameuter les populations en invoquant la peste brune et le fascisme est indigne. Il se croit autorisé à vilipender les chefs des États européens qui n’ont pas sa vision mondialiste angélique de l’humanité. Son exaltation du combat des gentils progressistes européistes contre les méchants populistes nationalistes convaincra-t-il les électeurs ?
C’est à l’est de l’Europe et en Italie que se trouve le plus de bon sens dans cette appréciation de la situation. Les élections prochaines concernent l’Europe. Ce ne sont pas des élections nationales qui peuvent avoir des conséquences immédiates sur la vie politique du pays, même si leur intérêt pour le futur est évident. Justement, pensons à l’avenir.
Quitter une Europe imparfaite serait, à mon sens, catastrophique et contre-productif car le salut n’est pas dans le retour à l’émiettement. Nous déplorons souvent que nous soyons soumis à des règles européennes qui prévalent sur les nôtres. Cherchons, alors, à changer l’Europe de l’intérieur de façon que sa gouvernance soit enfin clairement égoïste et tournée vers les intérêts prioritaires des Européens. Les directives qui en émaneront et ruisselleront sur les États membres auront, alors, des chances d’être bienvenues. Ce qui compte le plus, dans cette affaire, ce n’est pas l’économie, ni le social, ni l’écologie, importants, bien sûr, mais pas vitaux, au sens premier du mot. Les problèmes qui les concernent sont anciens ; leur solution restera imparfaite et prendra du temps, tant les divergences sont nombreuses, mais cela viendra ; si nous sommes encore là. L’urgence, c’est la survie. Le bateau coule. Colmatons les voies d’eau et actionnons les pompes d’évacuation. Le reste se fera à l’intérieur d’une enceinte protégée.
Le 26 mai, il faut aller voter ; mais pour des listes qui mettent clairement en avant leur souci primordial de la résistance à l’invasion.
-
Emmanuel Macron et Marine Le Pen incarnent deux pôles antinomiques sur à peu près tous les sujets
Jean-Yves Camus, vrai spécialiste de l’extrême droite, est interrogé dans Le Figarovox. Extraits :
Emmanuel Macron et sa majorité semblent avoir désigné Marine Le Pen comme leur principal adversaire politique. En installant ce duel, le chef de l’État renforce-t-il également l’aura du Rassemblement national?
Le Président comme le RN ont intérêt à s’installer chacun comme les champions d’un des deux camps qui s’affronteront aux européennes. Mais est-ce un clivage politicien, tactique? Je ne le crois pas. Emmanuel Macron et Marine Le Pen incarnent deux pôles antinomiques sur à peu près tous les sujets. Deux conceptions de la France, de l’Europe, de l’économie et des faits sociétaux. Il est normal et sain qu’à un moment, les électeurs tranchent, et c’est ce qu’ils auront à faire le 26 mai. Ce duel s’impose, selon tous les sondages. Pour casser l’alternative, c’est aux électeurs de LFI, du PS et de LR de jouer en faisant de leur formation la première force d’opposition à la place du RN. Cela dit évidemment, si la présidentielle de 2022 se rejouait aujourd’hui, Marine Le Pen serait l’adversaire idéale pour Emmanuel Macron.
Longtemps, le vote FN puis RN a été analysé comme un vote de rejet. Mais lorsque 26 % des Français se disent assez ou tout à fait d’accord avec les idées du parti de Marine Le Pen, est-ce le signe d’une adhésion à son projet?
Je n’ai pas dit autre chose depuis plus de vingt ans! Analyser le vote FN/RN comme un feu de paille populiste devient impossible quand un parti reste pendant 30 ans au-dessus de la barre des 15 %. Ce vote marque une adhésion des électeurs en question à une vision du monde. Celle-ci comprend une part de rejet des élites, de la mondialisation, du multiculturalisme et de l’immigration, des valeurs libérales-libertaires qui ont irrigué la gauche social-démocrate comme la droite libérale. Mais ce rejet n’est pas une forme de nihilisme, c’est une demande d’alternative globale qui s’incarne dans le projet politique du RN, avec ses exigences de démocratie directe, de protectionnisme économique aux frontières tempéré par une adhésion aux règles d’une économie de marché intérieur régulée, de préférence nationale. Sur la question des valeurs traditionnelles, c’est plus compliqué car la question de l’appartenance sociologique et de l’âge rentre en compte. Elles me paraissent mieux représentées par François-Xavier Bellamy que par le RN, dont le créneau est surtout de capter le sentiment diffus du malaise identitaire, du «on ne se sent plus chez nous comme avant».
On remarque toutefois que les deux tiers des Français estiment que Marine le Pen ne défend pas d’idée neuve. Est-ce que le travail et la réflexion ne sont pas de plus en plus légers au Rassemblement national? Les députés RN à l’Assemblée nationale n’ont pas brillé par leur participation, par exemple…
Le RN a une formule qui marche: identité-immigration, sentiment de déclassement, sécurité. Il parie qu’elle peut devenir majoritaire. Partant de là, la stratégie est de donner des coups de boutoir dans la porte jusqu’à ce qu’elle cède. Pas de lancer des idées neuves, ce qui ne veut pas dire que le RN n’a pas creusé davantage des sujets auparavant délaissés, comme le localisme, l’agriculture ou le numérique. La participation des parlementaires ne me paraît pas être un étalon de mesure. Ils sont lucides: sans groupe parlementaire et entourés d’un cordon sanitaire, leur rôle est confiné à la figuration et à l’effet de tribune. Le vrai problème me semble que la politique de «dédiabolisation» rend difficile le type de travail idéologique qu’effectuaient, dans les années 90, le conseil scientifique et sa revue théorique, sans parler des cénacles intellectuels qui alimentaient la réflexion mégretiste. Innover, c’est souvent transgresser. Le RN pourrait-il assumer l’opération du col de l’Échelle? Non, alors que les Identitaires le peuvent. Le RN pourrait-il publier un livre intitulé «Discriminer ou disparaître»? Non plus, alors que l’Institut Iliade l’a fait. Les avant-gardes idéologiques sont désormais extérieures au parti.
Dans un livre au vitriol sur son ancien parti et son ancienne présidente, l’ex-conseillère régionale Sophie Montel accuse Marine Le Pen et son père de ne jamais avoir cherché sérieusement à gouverner. Est-ce aussi votre avis?
Dans une entrevue publiée fin 1999 par la revue nationaliste-révolutionnaire Réfléchir et Agir, Jean-Marie Le Pen était déjà interrogé à ce sujet. La question était en substance: «Certains disent que vous n’avez jamais vraiment voulu prendre le pouvoir, est-ce vrai?» Le Pen répondait que, compte tenu du fait qu’il avait absolument tout le monde contre lui, ses scores électoraux n’étaient pas si mauvais et donc que ceux qui lui donnaient des leçons sur la prise du pouvoir, il aurait bien voulu les y voir! Il continuait ainsi: «Un parti politique, contrairement à ce qu’affirment des gens qui n’ont approché le pouvoir que de très loin, ce n’est pas seulement fait pour prendre le pouvoir. C’est certes un objectif admirable mais sa mission est aussi d’influer dans la vie politique de son temps, de retarder ce qui est mauvais, d’accélérer ce qui est bon, et en l’occurrence, sur un marché relativement libre, le fait de nous disputer les voix lors des élections oblige les autres partis à tenir compte de ce que nous sommes, voire dans certains cas à s’aligner sur nous ou même à phagocyter nos idées».
Était-il possible de faire davantage, j’en doute. Et c’est déjà beaucoup, même si c’est frustrant pour ceux qui militent au FN/RN.
-
L’ultime manœuvre du clan Bouteflika pour tenter de prolonger le quatrième mandat présidentiel, par Bernard Lugan
Charles Maurras disait de la République qu’elle gouverne mal mais qu’elle se défend bien. L’on peut dire la même chose d’un régime algérien aux abois qui vient de tenter une ultime manœuvre pour prolonger sa survie.
Car, en somme, ce qu’ont obtenu les millions d’Algériens qui manifestaient contre un cinquième mandat d’Abdelaziz Bouteflika, c’est tout simplement le prolongement de son quatrième… Avec un report des élections et un régime maître du temps qui va désormais utiliser toutes ses courroies de transmission pour embrouiller la situation, diviser les contestataires et tenter toutes les provocations. Y compris celles qui pourraient conduire à un bain de sang afin de lui permettre d’apparaître comme le garant de la stabilité.La manœuvre réussira-t-elle ? Il est permis d’en douter car la ficelle est bien grosse. L’opinion algérienne n’est pas dupe et elle n’a plus peur ; d’autant plus que la police a déjà largement fraternisé avec la foule. Quant à l’armée, elle n’est plus le bloc monolithique des décennies passées et, à force de vouloir « finasser », le vieux général Gaïd Saleh a fini par en perdre le contrôle. Désormais, en son sein, la nouvelle génération n’en peut plus du « chibanisme » ancré sur les références à une histoire que tous savent être fabriquée[1].
En définitive cet ultime coup de poker du régime pourrait bien au contraire précipiter sa chute avec une épuration totale du système FLN et de ses prébendiers.
L’Algérie qui vient de sauter de l’avion avec un parachute en torche se demande si le ventral va s’ouvrir…[1] Voir à ce sujet mon livre Algérie, l’histoire à l’endroit
Bernard Lugan
Texte repris du site Blog de Bernard Lugan
-
La tribune de Macron révélatrice du néant de la pensée de l’oligarchie et de la violente aversion des dirigeants pour nos libertés
-
La propagande apocalyptique de La République en Marche pour les européennes
De mieux en mieux, ou de pire en pire. C’est selon. « Vous n’avez pas le choix ». Pas d’autre choix que de voter Emmanuel Macron aux élections européennes le 26 mai prochain. Voter Emmanuel Macron, enfin, façon de parler. Il ne sera pas candidat, forcément, mais c’est du pareil au même : Buzyn, Poirson, embrassez qui vous voulez, la vraie tête de liste de La République en Marche sera Emmanuel Macron. La preuve, la campagne est lancée et l’on ne sait pas encore qui sera la tête de gondole.
« Regardez notre époque, regardez là en face et vous verrez que vous n’avez pas le choix » : c’est justement ce que nous dit Emmanuel Macron dans le clip de lancement de campagne de La République en Marche. Un extrait du fameux « discours de La Sorbonne ». Des paroles proférées sur un ton incantatoire, menaçant, osons le mot… prophétique ! Dieu merci, diront certains, nul n’est prophète en son pays… « Vous n’avez qu’un choix simple, celui de choisir de laisser un peu plus de place à chaque élection aux nationalistes, à ceux qui détestent l’Europe. Et dans cinq ans, dans dix ans, ils seront là. » Comme les envahisseurs. Des paroles mais aussi des images : catastrophe naturelle, émeute, défilé d’extrême droite, migrants, bidonvilles, mer polluée, barbelés, Salvini, drapeaux FN, chars d’assaut, Bannon et, brochant sur le tout, évidemment, Marine Le Pen… « Nous les avons déjà vu gagner. Ici. » Et le clip d’enchaîner d’une image de la présidente du Rassemblement National, d’abord en couleur puis en noir et blanc, à celles, aussi en noir et blanc, de ces femmes et hommes déblayant les décombres dans l’immédiate après-guerre (ils n’ont pas dû oser les camps de concentration). Comprendre de cet enchaînement (car, on est bien d’accord, il s’agit bien d’un clip de campagne pour des élections) : Marine Le Pen, c’est le chaos, la haine, les catastrophes naturelles, la pollution de la planète, la guerre, le malheur – Ach, la guerre, grosse malheur ! L’Apocalypse, c’est maintenant, si vous ne votez pas pour moi ! Ils n’ont pas osé ou pas eu le temps ou pas les moyens, allez savoir, mais on sent bien que s’ils avaient pu ajouter la pluie de sauterelles ou de crapauds, ils l’auraient fait. Plus c’est gros, plus ça passe.
Puis le clip, enchaîne sur Schuman signant le traité de Rome, la destruction du mur de Berlin (comme si l’Union européenne y avait été pour quelque chose…), Vaclav Havel, Mitterrand-Kohl main dans la main, Chirac embrassant Walesa. Tiens, ils n’ont pas osé De Gaulle. Bizarre. Rien cependant sur l’ex-Yougoslavie des années 90, il est vrai, triste démonstration que l’Europe, ce n’est pas nécessairement la paix… Et enfin, l’appel à la jeunesse, encore la jeunesse, toujours la jeunesse, forcément la jeunesse. Faut reconnaître, c’est de la belle ouvrage. Et puisque, de façon subliminale, ce clip évoque les pires heures de notre histoire, comment ne pas se dire que, finalement, le docteur Goebbels, en matière de propagande, était un petit amateur. Encore un peu, et l’on avait Emmanuel Macron marchant sur les eaux du Rhin, main dans la main avec Merkel.
La question maintenant est de savoir si cette « propagande absolument délirante », pour reprendre les mots de Natacha Polony, n’est que de la grosse propagande qui tache, ou bien si elle correspond vraiment aux convictions profondes de ses instigateurs. A bien y réfléchir, ce serait le pire.
-
Réunion publique à Richemont (76) : discours de Marine Le Pen
-
Le centre droit a-t-il un avenir ?
En 2017 les élections présidentielles, puis législatives, ont démontré, tant par le nombre des abstentions, que par celui des votes réputés extrêmes, tant même par le succès inattendu d'un candidat qui semblait nouveau, combien le peuple de France souhaitait ce qu'on appelle désormais le dégagisme.
Cette aspiration, pourtant, ne conduit pas à grand-chose si l'on n'élabore pas de nouvelles formules, si l'on ne rompt pas avec les modes de fonctionnement, et de raisonnement, périmés, usés jusqu'à devenir écœurants.
Ne doutons pas que les forces de gauche, elles-mêmes ankylosées et alourdies par plus de 30 ans de mitterrandisme, asphyxiées mentalement par bientôt 150 ans de mainmise de Marx sur l'Internationale, gavées par 80 ans de mensonges sur la Résistance et le Front populaire, ne reconstruiront une part de ce qui mérite d'être retenu de leurs anciens idéaux, qu'après un sérieux décrassage.
N'éprouvant aucune sorte d'attirance pour ce camp-là, l'auteur de ces lignes ne peut souhaiter qu'une grande lenteur à ce processus d'apocatastase.
Symétriquement en revanche, on peut considérer l'urgence d'une réflexion nouvelle de la part de ceux qui entendent s'opposer précisément aux forces de destruction.
On pourrait commencer par le sigle, assez ridicule, de LR, car qu'est-ce que ça veut dire "les républicains" ? S'agit-il d'admirer béatement les constitutions successivement calamiteuses, en tout cas boiteuses, y compris l'actuelle, qui se sont succédé depuis la victoire des jacobins en 1792 ? Alors cela ne représente pas la droite, cependant que l'électorat, lui, attend, de la part des gens qui se veulent, au fond, conservateurs, mais il paraît que le mot fait trembler, qu'on dira antimarxistes et antitechnocrates, puisque le terme libéral fait encore plus peur, en économie, héritiers d'une civilisation nationale et occidentale, qu'ils appliquent enfin leur programme.
On peut, certes, appeler centre droit l'expression, peut-être plus mesurée, peut-être plus raisonnable, peut-être plus prudente, de cette ligne politique. On peut ne pas considérer comme plus efficace la cocarde noire que la cocarde blanche. Mais à une condition : celle de comprendre que les exclusives au sein de la droite ne servent qu'à alimenter la survie délétère de la vieille gauche pourrie, qui se nourrit de ces hypocrites condamnations morales.
Tout le monde sait très bien, par exemple, à quoi sert le sempiternel chantage : vous devez perdre les élections pour ne pas perdre votre âme, vous ne devez pas accepter les voix qui sentent le poisson, etc. Appliquer de tels mots d'ordre, venus du camp adverse, c'est précisément trahir, c'est piétiner l'idée dont on se réclame, c'est annoncer d'emblée que l'on fait profession de mentir.
Une telle attitude s'est affirmée en théorie en 1985, quand Balladur, Chirac et consorts se sont chargés d'inventer la cohabitation. Elle s'est figée en 1988 autour de la provocation montée de toutes pièces à Carpentras. Son plus clair résultat aura été de permettre une meilleure utilisation, par la gauche, des éléments les plus naïfs se voulant les plus purs, à qui l'on a fait croire qu'ils pouvaient vaincre seuls. Cette niaiserie-là, elle aussi, n'a que trop duré.
Mitterrand en a été le maître. Avant sa victoire électorale de 1981, il l'expliquait sans fard : la France étant majoritairement à droite, la gauche ne peut accéder au pouvoir qu'en divisant ses adversaires. Lui-même au contraire n'a jamais refusé une seule voix venant du parti communiste. Cette réserve halieutique d'un genre un peu spécial étant épuisée, les grands habiles du centre gauche ont déplacé leurs zones de pêches vers les territoires de l'immigration, de l'antifascisme vers l'antiracisme. L'imposture n'a fait que changer de déguisement.
La présidente de la région Ile-de-France a récemment souligné la situation explosive des banlieues[1] insistant sur la gravité du problème. "La dernière fois que j'ai rencontré Emmanuel Macron, déclare-t-elle, je lui ai dit qu'il existait une crise des banlieues masquée par celle des gilets jaunes. La situation est explosive. 80 lycées ont été attaqués en décembre. Ces attaques étaient perpétrées par des bandes cagoulées, organisées et extrêmement violentes. Elles visaient à mettre le feu aux poubelles, aux voitures, aux lycées… Des enseignants ont été aspergés d'essence. J'ai vécu cela comme un signal d'alerte. Pour la première fois, un mouvement dirigé contre l'institution scolaire n'avait aucune revendication politique. Le seul objectif était la destruction et le chaos."
Or, jamais les sympathies du peuple français pour la gauche n'ont été aussi basses : 24 % toutes tendances confondues dans les plus récents sondages. Mais toutes les pseudo solutions avancées actuellement s'inspirent de vieux rogatons d'inspiration socialiste.
Outre la fadeur des propositions concrètes, habituelles à une classe politique, qui persiste à croire aux subventions et à l'école étatique monopoliste, il est clair qu'il faut changer de paradigme et sortir de l'ambiguïté. La fin des exclusives à droite en constitue le préalable.
JG Malliarakis
Apostilles
[1] cf. son entretien dans Le Figaro "La situation des banlieues est explosive !".
https://www.insolent.fr/2019/03/le-centre-droit-a-t-il-un-avenir-.html
-
Le patron de Sud Radio demande au CSA de comptabiliser les interventions audiovisuelles de BHL sur le temps de parole de La République en Marche
Voici un très intéressant courrier adressé par Didier Maïsto, PDG de Sud Radio, au Président du Conseil supérieur de l’audiovisuel.
Monsieur Roch-Olivier Maistre
Président
Conseil supérieur de l’audiovisuel
Tour Mirabeau
39-43 quai André Citroën
75739 Paris Cedex 15Paris, le 11 mars 2019
Monsieur le Président,
Qu’il me soit permis de solliciter votre attention sur deux points précis.
1/ Les services de votre Conseil nous ont écrit la semaine dernière, dans le cadre de la campagne pour les élections européennes, afin que nous comptabilisions le temps de parole des intervenants favorables aux Gilets jaunes, dans l’éventualité d’une ou plusieurs liste(s) présentée(s) par ce mouvement social. Nous le ferons, bien que l’entreprise ne soit pas aisée, dans la mesure où 99% des Gilets jaunes ne souhaitent pas présenter de liste.
Parallèlement, le 8 mars 2019, Monsieur Bernard-Henri Lévy, qu’on ne présente plus, a donné à Milan une première représentation de sa pièce de théâtre -il est seul sur scène durant 1h30- dans laquelle on peut notamment entendre mot pour mot ceci :
“Les Gilets jaunes qui, à Paris, ne pensent qu’à casser du flic, du juif et du pédé”.
Ces propos ont été relayés par la matinale de LCI le 9 mars à 8h10 et postés dans la foulée par la chaîne sur les réseaux sociaux. LCI a par ailleurs interviewé Monsieur Bernard-Henri Lévy, soutien revendiqué du président de la République et du mouvement La République en Marche, qui a déclaré, à propos de Monsieur Macron (sic) : “Sa tribune, elle a été accueillie je crois, ici, à Milan et en Italie, avec un immense soupir de soulagement”.Monsieur Bernard-Henri Lévy a ensuite confié à la chaîne qu’il démarrait une tournée européenne qui s’achèvera à Paris le 20 mai prochain, entièrement calquée sur le calendrier de la campagne des élections européennes, le tout en reprenant textuellement les éléments de langage du président de la République : “Progressistes contre populistes”.
C’est la raison pour laquelle j’ai l’honneur de vous demander de bien vouloir comptabiliser la totalité des interventions audiovisuelles de Monsieur Bernard-Henri Lévy -y compris les extraits de son oeuvre “théâtrale” (qui en réalité n’est pas une fiction mais bien un discours de campagne assumé, et ce, en dépit de son aspect caricatural, diffamatoire et ordurier) sur le temps de parole deLa République en Marche.
2/ Concernant l’extrait en question –“Les Gilets jaunes qui, à Paris, ne pensent qu’à casser du flic, du juif et du pédé”– je vous serais infiniment reconnaissant s’il vous était possible de le faire analyser par vos services, car selon moi il est clairement, absolument et définitivement une criante incitation publique à la haine, diffusée par une chaîne d’information de façon brute et sans précaution aucune en matière de maîtrise de l’antenne, qui plus est dans une période où notre pays a besoin d’apaisement et de concorde.
Dans l’attente de votre réponse, je vous prie de croire, Monsieur le Président, à l’assurance de ma haute considération.
Didier Maïsto P-dg de Sud Radio