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élections - Page 535

  • Invasion migratoire : la Bavière préfère Orbán à Merkel

    Il s’est passé un événement majeur le 24 septembre 2015 en Bavière. Horst Seehofer, ministre-président du gouvernement bavarois, a officiellement reçu Viktor Orbán – l’homme d’État qui a tenté d’appliquer les accords de Schengen (et oui !) en contrôlant les frontières extérieures de l’Europe grâce à la construction d’un mur de protection.

    En Allemagne, et devant les alliés de Merkel, le Premier ministre hongrois s’est présenté comme « le capitaine garde-frontière » et a fustigé « l’impérialisme moral » de Merkel.

    Horst Seehofer lui a répondu qu’il n’avait « pas de critique » à faire sur la politique hongroise et qu’elle avait gagné « le soutien du gouvernement bavarois ».

    En clair : le land le plus puissant d’Allemagne est entré en dissidence du gouvernement fédéral ; et Merkel risque de perdre le soutien des 56 députés de la CSU, alliée bavaroise de la CDU.

    L’événement est d’importance : il a fait l’objet de 83.700 occurrences sur Google. Les presses allemande et anglo-saxonne ont largement commenté l’événement. Certes, d’un point de vue critique, mais ils en ont parlé !

    À l’heure où j’écris (dimanche 27 septembre au matin), pas un seul article français postérieur à l’événement n’était répertorié sur Google. Les médias de propagande français ne se contentent pas de désinformer. Ils ont purement et simplement cessé d’informer. Ils sont devenus autistes.

    Pourtant, il deviendra de plus en plus difficile de cacher l’opposition des peuples européens et de certains de leurs gouvernements à la folle politique migratoire de la Troïka Merkel/Juncker/Hollande.

    Jean-Yves Le Gallou

    source, Boulevard Voltaire :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/tribune_libre/EuuFuEAVAkBQGCcIBc.shtml

  • De la capacité d’attraction de la planète FN

    Si le FN, à dieu ne plaise, parvenait enfin au pouvoir pour y appliquer son programme de salut public, il ne fait aucun doute qu’historiens et chercheurs s’emploieront à étudier la panique qui s’est emparée du microcosme dans les années qui auront précédé sa victoire. Un mélange de peur et de maladresse dans les rangs de ses adversaires qui illustrent la déréliction intellectuelle de ceux qui ne cessent de répéter que l’opposition nationale défend des idées  simplistes, inadaptées et dangereuses. Une frayeur qui naît de l’incapacité des élites à légitimer plus avant le désastreux logiciel euromondialiste qui, globalement, leur sert de mauvaise boussole. Une fébrilité qu’illustre aussi  ces dernières heures le tollé suscité par les propos tenus par l’élue au parlement européen (LR) Nadine Morano et diffusés samedi soir dans l’émission de M. Ruquier sur France 2. Mme Morano aurait franchi la ligne jaune, coupable d’avoir évoqué, un peu approximativement, une citation le général De Gaulle, rapportée par   Peyrefitte est devenue célèbre : « Le peuple français est tout de même avant tout un peuple de race blanche, de culture gréco-latine et de religion chrétienne. »

    Plus curieusement, les gardiens du dogme et du bon goût se sont aussi déchainés contre une journaliste de canal plus, chaîne emblématique de la gauche bobo. En l’espèce  Maïtena Birabenqui, jeudi soir, sur le plateau du Grand Journal, face à son invité, l’avocat Eric Dupont-Moretti, a noté de manière factuelle que le Front National, «premier parti de France», tenait un «discours de vérité ». Mme Biraben a précisé par la suite que son expression désignait « la forme, pas le fond » du discours frontiste, mais le crime n’en est pas moins constitué pour certains.

    Le grand phare de la pensée qui officiait au même poste  que Maïtena Biraben il y a quelques années,Philippe Gildas, n’a pas manqué de fusiller sa consœur : « Une connerie comme ça, je ne l’ai jamais faite ». Il est vrai que sortir des clous du politiquement correct, voir la réalité en face, n’a jamais été le fort de M. Gildas.

    Sur son blog,  un du Grand Journal passé sur Europe 1, Jean-Michel Aphatie, n’a pas raté l’occasion de déverser sa colère amère : « Faute de regrets clairs de la part de l’animatrice, tout paraît brouillé: l’image de Maïtena Biraben, celle de l’émission, celle de la chaîne.» « Fussent-ils maladroits, les propos de Maitena Biraben ne peuvent être tenus pour anodins. Voilà des années que la société française débat du Front National et de sa nature : parti ordinaire ou pas ? Fréquentable ou pas ? Diabolique ou pas ? (…) En associant Front National et vérité, elle a tranché à sa manière une question qui taraude la société depuis des lustres. Outre son illégitimité à le faire, s’ajoute la violence de la manière.Certes, personne n’oserait accuser M. Aphatie, qui n’a  jamais fait mystère de son hostilité au FN, d’avoir  brouillé son image d’homme de gauche sectaire,  ni laviolence de ses manières.

    Autre sujet qui taraude les médias, le relais que trouve certaines idées du FN chez certainsintellectuels de gauche (pléonasme) jusqu’alors portées plus traditionnellement par des écrivains, des essayistes, des chercheurs, penseurs de « droite » se rattachant à la mouvance nationale et/ou identitaire au sens large du terme. Cette antériorité   des critiques de droite de l’Europe de Bruxelles, de l’ultra libéralisme, des ravages d’une certaine mondialisation, du multiculturalisme,  n’est pas ou très  rarement rappelée…

    Ce jeudi, par la voix de Bertrand Dutheil de La Rochère – «ancien chevènementiste »,   « trésorier du RBM, bras droit de Florian Philippot », écrit Ségolène de Larquier dans Le Point, « le FN a fait un pas à l’endroit des intellectuels de gauche qui se veulent toujours à gauche en les appelant au dialogue. Dans une tribune publiée sur le site du FN, il  s’adresse aux intellectuels qui se réuniront le 20 octobre à la Mutualité pour exprimer leur soutien à Michel Onfray, accusé par Libération defaire le jeu du FN (édition du 15 septembre). Sont annoncés à cet événement organisé par l’hebdomadaire Marianne,  Pascal Bruckner, Alain Finkielkraut, Jean-François Kahn, Régis Debray, ou encore Jean-Pierre Chevènement. Je connais vos préventions à l’égard du FN et du RBM. Il ne s’agit pas de les rallier. Il s’agit de constituer un vaste mouvement dans lequel chacun doit conserver son entière liberté de pensée et d’organisation. »

    « Marine Le Pen rêve de victoires électorales. Mais en lectrice assidue du penseur italien Antonio Gramsci,  la prétendante à l’Élysée est convaincue que la prise du pouvoir idéologique et culturel précède la prise du pouvoir politique . Le voile de la bien-pensance s’est déchiré. Qu’il est bon d’entendre des voix discordantes… Notre victoire idéologique doit se transformer en victoire politique, confiait-elle récemment ».

    Rappelons que les travaux de ce    théoricien communiste italien (1891-1937) avaient connu une nouvelle notoriété  –voir à ce sujet les articles publiées sur le blogue de Bruno Gollnisch– lorsqu’ils furent exhumés il ya quelques décennies par Alain de Benoist, le GRECE et leurs vœux d’un« gramscisme de droite »…

    Certes, les intellectuels de gauche citées ici, ne manquent pas de dire tout le mal qu’ils pensent du FN souligne cet article, citant Michel Onfray qui dans Le Monde le 21 septembre dernier glosait sur le   «vide intellectuel » du FN, le caractère « aberrant » du reproche qui lui est fait  «d’être l’allié objectif de Marine Le Pen». ou encore Alain Finkielkraut , dans Le Point en avril dernier affirmant : « Je n’ai rien à voir avec le parti poutinien de Marine Le Pen et je combats, comme les antifascistes patentés, la haine de l’Autre et l’esprit de clocher. »

    « Mais, pour le FN, l’important n’est pas là. Les dirigeants frontistes se réjouissent que ces penseurs très médiatiques popularisent leurs idées » . Pour autant, cela n’empêche pas les   analyses tordues, partiales, simplistes ou fausses dans cette tentative d’explication du «succès intellectuel du FN », comme   celles à laquelle se livre, le professeur de sciences politiques Olivier Roy qui, Dans La Revue des deux mondes, à l’automne 2014, cité dans cet article.

    « Le parti de Marine Le Pen a réussi à  développer un modèle idéologique moderne, acceptable et en phase avec les évolutions sociales, expliquait le chercheur dans un article intitulé Pourquoi le FN est-il moderne ? Parce qu’il a compris Gramsci la modernité du FN, c’est d’avoir compris Gramsci et de savoir quoi en faire. »

    « Ainsi, pour devenir moderne, explique Roy, primo, le FN est passé d’un racialisme biologique (il n’a jamais eu cours au FN !!!, NDLR) devenu inacceptable à un différentialisme culturel fondé sur l’anthropologie moderne ; deuzio, il a entériné la révolution des moeurs (l’avortement n’est plus condamné, les gays sont les bienvenus au FN, Marine Le Pen ne s’est pas rendue aux manifs pour tous, même si elle promet d’abroger la loi sur le mariage gay) ; et enfin, le FN se présente désormais comme le champion de la laïcité – pour pouvoir mieux combattre l’islam – et a abandonné sa proximité historique avec le christianisme.»

    Le FN n’a bien évidemment pas abandonné « sa proximité historique avec le christianisme » puisquenotre défense de la laïcité basée, notons le, sur   la séparation   dans le domaine public du spirituel et du temporel, n’est en rien incompatible avec notre défense de la loi naturelle, des valeurs helléno-chrétiennes qui sont le socle de notre civilisation. La modernité du FN n’est donc pas à confondre, comme semble le faire ici M Roy, avec le   modernisme,  cache-sexe en réalité de l’ idéologie progressiste et hors sol.

    L’essentiel reste bien la capacité du FN, comme il l’a toujours fait depuis sa création, à rallier les Français de tous les bords, de sensibilités différentes mais unis par le même patriotisme. Le Parisienrapporte ainsi l’arrivée au FN de   « François Meunier, conseiller municipal Front de Gauche, élu aux élections municipales de 2014 », qui a annoncé « son intention de créer un groupe FN au conseil municipal » d’Antony (Hauts-de-Seine).

    Le FN est « le dernier à avoir une analyse marxiste de la société et encore un discours sur la lutte des classes. (…) Mais sur beaucoup d’autres sujets, notamment économiques, Front de Gauche et Front National ne sont pas si différents (…). Je n’aurais jamais adhéré à ce parti siJean-Marie Le Pen était encore là, assure-t-il, ajoutant :Force est de constater qu’aujourd’hui, ce discours antisémite a disparu. Certains peuvent penser que c’est une stratégie politique. Moi, je ne le crois pas » affirme François Meunier

    Tout juste est-il utile de préciser que le FN n’est pas porteur d’un « discours sur la lutte des classes », puisque il réfute ce concept, cette grille de lecture, considérant le peuple français comme un tout organique, qu’il refuse de diviser de manière antagoniste.  

    Enfin, mais M. Meunier le découvrira en discutant avec ses nouveaux camarades frontistes,  il n’y a jamais eu de discours antisémite au FN. Ce dont étaient déjà certainement convaincus les électeurs communistes   qui ont été nombreux à rallier le FN dés les années, 80, ce dont peut témoigner Bruno Gollnisch qui milita dés cette époque avec un certain nombre d’entre eux.

    http://gollnisch.com/2015/09/28/de-la-capacite-dattraction-de-la-planete-fn/

  • L'extrême gauche perturbe la venue de Marine Le Pen à Soissons

  • Sondage régionales : le PS à 23% derrière Les Républicains (35%) et le FN (26%

    Notre sondage exclusif Odoxa pour BFMTV et notre journal est inquiétant pour le PS, qui avait pourtant été élu à la tête de la quasi-totalité des régions il y a cinq ans.

    A quatre-vingts-jours des élections régionales, quel est l'état des forces politiques en France ? Notre sondage Odoxa pour BFMTV et « le Parisien » - « Aujourd'hui en France » livre plusieurs informations clés pour ce scrutin intermédiaire d'autant plus important pour François Hollande que le PS, qui dirigeait jusque-là avec ses alliés la quasi-totalité des régions, pourrait connaître un revers historique.

    Constat.

    La marée bleue monte. Avec 35 % des intentions de vote, la droite parlementaire vire en première position en ce début de régate électorale. « Non seulement les listes UMP-UDI-MoDem sont aujourd'hui nettement en tête, mais de surcroît elles réalisent des scores encore plus élevés auprès des catégories de la population où l'abstention est la plus faible : 49 % auprès des Français les plus aisés et 45 % auprès des plus de 65 ans », relève Gaël Sliman, président d'Odoxa. Précision utile alors que le scrutin aura lieu en décembre, une période inhabituelle pour voter, ce qui risque de se traduire par une abstention record. A noter aussi que la droite réaliserait ses meilleurs scores dans les villes de plus de 100 000 habitants (37,5 %) et dans l'agglomération parisienne (40,1 %). Mais en Ile-de-France, Valérie Pécresse pâtit d'un FN en progression et de la présence de Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France), estimé nationalement à 3 % mais à près de 7 % — selon de récents sondages — dans la région. Résultat, Pécresse ne parvient pas pour l'instant à faire décrocher son rival socialiste, Claude Bartolone. Un sondage BVA (commandé par le PS) donne même un léger avantage à ce dernier. L'ancienne ministre de Nicolas Sarkozy compte sur son meeting d'aujourd'hui, à Nogent-sur-Marne (Val-de-Marne), en présence de tous les leadeurs des Républicains (LR), pour se relancer.

    La dynamique menaçante du FN. Si la droite se prépare à reprendre les rênes de nombreuses régions, elle voit néanmoins dans son rétroviseur le Front national qui, avec 26 % des intentions de vote en ce début de campagne, est déjà en passe de battre son record à une élection. Le parti d'extrême droite ferait encore mieux qu'aux départementales du printemps (25,4 %). Les données de notre sondage confirment que le FN cartonne auprès des jeunes (31,1 %), des catégories modestes (40,6 % parmi les chômeurs et 49,3 % chez les ouvriers). Ses points forts se situent dans les zones rurales (31,6 %) et dans les petites villes (30,9 %). Apparemment peu impacté par la discorde familiale entre le père et la fille, le mouvement de Marine Le Pen pourrait l'emporter en Paca et dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie. Il reste à la traîne en Ile-de-France (même s'il a gagné environ deux points ces six derniers mois), la sociologie de la région lui étant défavorable.

    Un PS anémié et de faibles réserves à gauche. Evalué dans notre sondage à 23 %, le PS et ses rares alliés (PRG et l'Union des démocrates et des écologistes) a tout à craindre du premier tour. Dans la plupart des cas, il devrait arriver en deuxième, voire en troisième position derrière la droite et le FN. D'où l'idée de Jean-Christophe Cambadélis de susciter un réflexe d'unité dès le premier tour par un référendum. « Le problème principal du PS réside dans la faiblesse du réservoir des voix de gauche en vue des seconds tours », souligne cependant Gaël Sliman. Le total de la gauche plafonne aujourd'hui à 35 %, soit près de 20 points de moins (près de 54 %) que lors des dernières régionales en 2010. « Heureusement, en Ile-de-France, le total de la gauche se maintient, avec des transferts en interne, et on observe une excellente résilience de notre candidat Claude Bartolone », se félicite François Kalfon, un des experts électoraux du PS. Mais globalement, les socialistes risquent d'être bien dépourvus quand la bise sera venue.

    Le Front de gauche résiste, les écolos coulent. Point de stabilité au sein de la tourmente que traverse la gauche, le Front de gauche de Mélenchon se maintient à un étiage honorable, avec 7 %. Ici ou là, comme en Ile-de-France, il semble bénéficier de transferts d'intentions de vote en provenance d'EELV (3 %) dont l'effritement, dû à la crise interne, est sensible. Ce n'est pas une bonne nouvelle pour le PS qui devra essayer de s'unir avec la gauche de la gauche entre les deux tours.

    Philippe Martinat

    source : Le Parisien :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/politique/EuuFFFyVAkQmZkClcb.shtml

  • La République peut-elle laisser le Front national emporter une région ?

    En avril dernier, Manuel Valls de passage à Lisbonne avait déclaré, devant la presse portugaise, qu’il était « totalement hors de question que le Front national prenne un jour le pouvoir en France », et pour bien faire comprendre à son auditoire que ses mots étaient à prendre à la lettre, il avait rajouté « car la France possède l’arme nucléaire ». En clair, cela voulait dire que si le Front national était en passe de l’emporter il n’hésiterait pas à recourir à la force pour l’en empêcher. Or, la force, c’est quoi ? Au minimum suspendre la légalité démocratique, au maximum l’assassinat politique.

    À l’approche des élections régionales, alors que Marine Le Pen est donnée gagnante dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie, il me semble justifié de se poser cette question : ce qui est valable pour la France ne l’est-il pas aussi pour une région ?

    Lire la suite

  • Fatales alliances politiques

    Le déclin du Parti communiste français est désormais inexorable depuis plus de trois décennies ; il ne survit encore que sous perfusion électorale permanente du Parti socialiste ; d’où l’impossibilité pour Jean-Luc Mélenchon à faire du Front de Gauche une alternative électorale crédible. Il en est pourtant le leader d’autant plus naturel qu’il est le seul à pouvoir légitimement, de par sa notoriété et son charisme, diriger la gauche de la gauche. Ou, vu le virage social-démocrate des représentants du Parti socialiste depuis 2012, plus simplement encore, la gauche.

    Cet exemple aurait dû interpeller les dirigeants d’Europe écologie-Les Verts, seul parti ayant réussi à unir les différents courants écologistes – ce qui relevait de la gageure –, mais leur participation au gouvernement de Jean-Marc Ayrault leur aura porté un coup que certains prédisent fatal : non seulement, ils en sortirent décrédibilisés – humiliés ? –, mais pire encore divisés entre ceux qui accepteraient d’être les vassaux des socialistes pour peu qu’ils y gagnent un Ministère… et ceux qui entendent se libérer d’une telle condition, au risque de retomber dans une marginalité proche de la disparition.

    On l’a entendu maintes et maintes fois, de ses ennemis comme de certains de ses « partisans » et surtout de ceux qui l’ont quitté ou ont été exclu du Front national : Jean-Marie Le Pen ne voulait pas le Pouvoir ! Pour preuve, à chaque fois qu’il aurait pu y avoir une « possibilité d’éventualité » de parvenir à une alliance de « toutes les droites » contre la gauche, le Menhir y allait de sa provocation… ou d’une surenchère d’exigences qui faisait immanquablement capoter tout espoir d’entente électorale !

    Oui, mais… N’aurait-il pas eu raison, envers et contre tous, de maintenir son mouvement droit dans ses convictions, refusant obstinément toutes compromissions avec les faillis d’un système qu’il combat et laissant du temps au temps : celui de prouver qu’il était finalement le bon choix électoral ? Le seul ?

    Certes, le prix à payer à été lourd : quarante ans d’isolement politique, couvert de cette tunique politique de Nessus contemporaine qu’est l’infréquentabilité, mais à tenir coûte que coûte, malgré les défaites, malgré les défections de ceux qui n’y croyaient plus et abandonnaient, malgré les années qui passaient et le rapprochaient, lui, le leader historique, de cette retraite qu’il a toujours abhorrée… et qui lui a été infligé, avec la perte de son adhésion au Mouvement à la flamme tricolore et tout le fracas médiatique qui en a résulté.

    Depuis qu’elle assure sa succession, sa fille Marine a également tenu la même ligne intransigeante, parallèlement à sa volonté affichée de dédiaboliser ce mouvement, ou plutôt, plus justement, de le crédibiliser.

    Résultat : le Front national est aujourd’hui le premier parti dans les urnes ; envoyant le plus grand nombre de députés européens à Strasbourg l’année dernière et – les sondages le prédisent en tous cas – en passe de conquérir des régions françaises à la fin de cette année-ci.

    Rien n’est encore gagné pour le FN, bien sûr, mais il semble néanmoins que tout semble déjà mal parti pour les partis qui ont fait le choix, ces dernières décennies, de la stratégie contraire, soit des alliances électorales souvent contre-nature et à l’évidence suicidaire.

    Philippe Randa

    notes

    (paru sur le site Metamag)

    (Philippe.randa@present.fr)

    http://www.voxnr.com/cc/di_varia/EuuFEVlVZkbfEGAIUk.shtml

  • Vous reprendrez bien un peu de pouvoir madame le maire ?

    C'est un bouleversement considérable que prépare Anne Hidalgo, selon les informations du Monde. La maire de Paris entend, avec le soutien de l'exécutif, réformer l'organisation de la capitale en donnant davantage de pouvoir à la municipalité. Elle voudrait notamment fusionner les deux collectivités locales (la ville et le département), reprendre une grande partie des pouvoirs du préfet de police de Paris ainsi que redécouper les arrondissements.
    "A moi de porter une nouvelle étape dans l'histoire de la conquête démocratique de Paris, qui ne fasse plus peur à l'Etat central", commente au Monde Anne Hidalgo, qui concède qu'il s'agit d'un "très grand chantier". Selon la maire, l'exécutif a l'intention de porter un projet de loi, nécessaire à cette refondation, "si possible début 2016". En effet, Anne Hidalgo ne dispose pas des pouvoirs pour instituer de tels changements.
    Redécouper les arrondissements.
    Selon une note confidentielle remise à François Hollande, Anne Hidalgo voudrait ainsi effacer les "lourdeurs bureaucratiques", comme les deux budgets distincts (pour la municipalité et pour le département). La chambre régionale des comptes, rappelle le quotidien, avait déjà souligné en juillet que "le département de Paris n'a plus vraiment de réalité", préconisant une fusion. Avec le projet de la métropole du Grand Paris, "nous devons rationaliser l'organisation administrative parisienne", estime la maire.
    Un redécoupage des 20 arrondissements parisiens est également prévu. Pour une meilleure "égalité de traitement des usagers", Anne Hidalgo voudrait donc modifier la géographie de la capitale. Alors que selon l'Insee, le 15e arrondissement comptait 238 190 habitants en 2012, le 1er arrondissement était le moins peuplé avec seulement 17 100 habitants. Pour autant, Anne Hidalgo refuse de proposer une nouvelle carte, ne voulant pas "donner l'impression de fermer le jeu".
    Récupérer les pouvoirs du préfet.
    La dernière piste de réforme concerne les pouvoirs du préfet de police de Paris. Anne Hidalgo réclame d'avoir les mêmes pouvoirs que tous les autres maires. Elle insiste notamment sur la lutte contre la pollution et voudrait récupérer l'autorité sur les voiries. La préfecture peut à l'heure actuelle réguler le stationnement et la circulation sur certains axes parisiens. Le Monde cite également en exemple les arrêtés d'évacuation d'immeubles insalubres, les horaires de débit de boisson ou encore les aménagements des quais de Seine.
    En revanche, la maire de Paris ne souhaite pas davantage de pouvoir en matière de sécurité. "Assurer la sécurité à Paris doit relever de l'Etat surtout dans une période de menace terroriste", plaide Anne Hidalgo. 
    Source

    http://www.oragesdacier.info/

  • Marine Le Pen compare le gouvernement au « radeau de la Méduse »

    La présidente du Front national réagit après les propos de Manuel Valls jeudi soir sur France 2, qui s'est engagé à « tout » faire pour empêcher le FN de gagner aux régionales.

    «Tout sera fait pour empêcher le Front national de gagner. C'est un engagement», a dit Manuel Valls jeudi soir sur France 2, sur la plateau de «Des Paroles et des actes». Puis le premier ministre a ajouté: «Mais cela peut concerner aussi les Républicains». Même si Marine Le Pen affirme ne pas avoir été capable de suivre une émission qu'elle a jugé «ennuyeuse», elle n'a pas manqué la déclaration de Manuel Valls concernant son parti. «Tout cela n'est pas très étonnant et semble très clair, affirme-t-elle. Tout est permis et on sait qu'ils font déjà tout: ils laissent les milices d'extrême gauche perturber systématiquement nos meetings, nous persécutent sur le plan judiciaire avec le parquet de Mme Taubira, il y a une utilisation complètement détournée des moyens de l'État contre nous… Je m'attends à tout.» Parmi les moyens qu'elle imagine déployés contre elle, la présidente du Front national anticipe aussi des «accords» ou des «désistements» entre la gauche et la droite durant les élections régionales. «Je vois mal des gens élus avec les voix du Parti socialiste faire une politique radicalement différente lorsqu'ils se retrouveront à la tête d'une région», dénonce-t-elle.

    L'eurodéputée critique vivement un «premier ministre de pacotille qui prend un air martial et autoritaire parce qu'il n'a plus aucune autorité». Elle le juge également «totalement dépassé par l'immigration, le chômage, la concurrence déloyale, l'international où Merkel et les autres sont tous en train d'arriver aux solutions que nous proposons depuis trois ans, comme la négociation avec Assad et la Russie». Elle enfonce encore le clou en fustigeant un «gouvernement en perdition» qu'elle compare au «radeau de la Méduse», la célèbre scène de naufrage peinte par Géricault, alors que la hausse continue du chômage (+ 20.600 chômeurs au mois d'août selon les statistiques dévoilées jeudi) lui fait dire que les «mêmes causes entraîne les mêmes effets» et qu'il faut donc remettre en cause l'actuel «modèle économique» français. «Tant que l'on n'en sortira pas, nous continuerons à compter les cadavres d'un gigantesque plan social organisé et défendu par le PS et l'UMP».

    Emmanuel Galiero

    source : Le Figaro :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/politique/EuuFEAluEyGBQJiRZf.shtml

  • « Un discours de rejet, de haine et de peur »?

    Après le vote majoritaire du peuple grec  dimanche qui, en désespoir de cause,  a redonné carte blanche à Syriza qui l’a trahi, celui de  la Catalogne qui élira son parlement régional le 27 septembre est très attendu. La mouvance indépendantiste à le vent en chez de nombreux Catalans, dans une Espagne, cinquième puissance économique de l’Union européenne,  ravagée par la crise …et qui a vu  aux dernières élections l’émergence au niveau national  de Podemos, parti citoyen de gauche campant sur une position  favorable  à l’indépendance.  Bruno Gollnisch  rappelle à cette occasion qu’il ne pense  pas que cette séparation  serait bénéfique et qu’il condamne plus largement  tout ce qui contribue à affaiblir  les Etats nations pour le plus grand profit des tenants de l’euromondialisme ou de l’eurofédéralisme. Pour autant, la guerre psychologique, la propagande utilisée pour dissuader les Catalans de se séparer de l’Espagne est parfois  tellement grossière qu’on  se demande si elle ne vise pas le but inverse de celui affiché.   

    Javier Tebas, président de la ligue espagnole de football, affirmait ainsi  hier que les clubs de foot de Catalogne, dont  le fameux  FC Barcelone  cher au cœur de Manuel Valls, seraient privés de championnat d’Espagne qui, par définition,  n’est pas ouvert aux « clubs étrangers »…Or, une dérogation existe déjà, celle permettant à la principauté d’Andorre d’y évoluer comme c’est le  pour  Monaco en France. Même si le foot  est une religion pour beaucoup, la menace semble  donc  de peu d’effets.

    De son côté, le gouverneur de la Banque d’Espagne, par ailleurs membre du conseil des gouverneurs de la Banque Centrale Européenne (BCE) , Luis Maria Linde,  a indiqué qu’une indépendance de la Catalogne  signifierait qu’elle serait « automatiquement exclu de la zone euro , car ce processus implique la sortie de l’Union européenne. » « Les banques catalanes pourraient cesser d’avoir accès au refinancement de la BCE.  Les dépôts pourront alors être gelés, comme cela a été le cas en Amérique latine ou en Grèce. »

    Là aussi les indépendantistes   ne prennent pas cette menace au sérieux…parce qu’elle n’est pas crédible au vu du poids économique de la Catalogne qui représente 17% du PIB espagnol  ce qui  la rend donc incontournable. Indépendantistes  dont une large part  s’accommode très bien  de la tutelle d’une Europe bruxelloise qui se satisf(er)ait pleinement de régner sur des Etats croupions, affaiblis, aux exécutifs régionalisés, fédéralisés, landërisés. Penser qu’une  Catalogne indépendante  embarrasserait (tous) les technocrates  eurobruxellois est une idée fausse.  

    Idées fausses qui seraient l’apanage du FN si l’on en croit  les leaders d’opinion alors  que ce sont les  thèmes frontistes   qui sont au centre du débat  et qui obligent détracteurs et adversaires  politiques à se positionner par rapport à eux .  L’Obs convoquait ainsi aujourd’hui sur son site   Henri Labayle, professeur de droit à l’université de Pau et spécialiste de l’immigration pour expliquer que le Front National  a tout  « faux » de dire que l’espace « Schengen » est « mort. »

    Au détour   de longues circonvolutions  il est tout de même écrit que « des printemps arabes aux guerres du Proche-Orient et à la multiplication des conflits régionaux auxquels les États européens ne sont pas toujours étrangers, rien ne ressemble plus à ce monde où les VoPos est-allemands et Mouammar Kadhafi, sans parler de l’armée turque, étaient nos garde-frontières objectifs ». « Conçu pour un temps calme, Schengen ne supporte pas la tempête. »

      M. Labayle  souligne aussi  les tares, les défauts de «cohésion» de cette construction européenne en affirmant  qu’au-delà même des limites de  «Schengen», «il semble n’être venu à l’esprit de personne que construire un espace commun reposait sur la capacité de chacun à garantir la sécurité de tous et que la levée des contrôles intérieurs exigeait en retour une cohésion forte dans les législations nationales, par un effet de vases communicants facile à prévoir. »

    Il s’agir surtout de bien comprendre que la question  de la matérialité des frontières n’est qu’une des données du problème.  Bruno Gollnisch  rappelait dans un  entretien accordé le 15 septembre  au parlement de Bruxelles à Alain Escada  (mis en ligne sur Media-Presse-Info) que c’est par le rétablissement de la préférence nationale que l’on dissuadera les  immigrés  de venir s’installer cheez nous en leur faisant  comprendre que «la France n’est pas un eldorado.» 

    Tout cela le FN l’avait prévu, mais quand le FN met en garde nos compatriotes  il tiendrait lui  un discours malsain, anxiogène, voire antirépublicain.  Exemple parmi d’autres, le journal des Hautes-Alpes sur internet, l’E-media 05,  rappelait hier  que Christian Estrosi, tête de liste Les Républicains-UDI-MoDem pour les élections régionales de PACA , ne se contente pas  de tenir un discours droitier, musclé,   pour draguer l’ électeur. Soucieux  de jouer sur les  deux tableaux, il utilise aussi  les mêmes slogans que MM. Mélenchon, Valls ou  Cambadélis, les mêmes  diatribes que Mme Taubira en répétant partout qu’il «désigne le Front National comme son principal adversaire». «C’est à lui qu’il réserve ses principales attaques, en visant  ceux qui se revendiquent de Vichy, de Pétain  ou en demandant aux électeurs  d’éviter que la honte et la haine ne tombent sur notre région ».

    Même son de cloche de Ghislaine Ottenheimer, rédactrice en chef de Challenges, qui, sur le site de délits d’opinion ,  note que les républicains  «doivent composer avec un discours de rejet, de haine et de peur porté par Marine Le Pen. Revenue aux fondamentaux du FN, elle joue sur les  passions tristes  face à une opinion publique dépressive (…).  L’absence de perspectives ne peut que conduire à la montée en puissance de Marine Le Pen ».

    Et Mme Ottenheimer de s’inquiéter de la stratégie de «Nicolas Sarkozy (qui)  reste persuadé que la capacité à faire voter des électeurs passés au FN est forte et c’est pourquoi le candidat multiplie les prises de parole en direction de cette frange de l’électorat. Ce calcul est risqué et dans le contexte actuel j’ai du mal à penser que cela puisse fonctionner. En quelques années, les déçus du sarkozysme sont devenus, pour certains, des vrais soutiens du FN ».

    En quelques années les prédictions du FN, ses analyses et  ses avertissements se sont aussi   tragiquement confirmés. Mais cela Mme Ottenheimer,  comme beaucoup de se confrères  ne veut ou ne peut le dire. C’est pourtant  aussi ce choc du réel et les solutions portées par l’opposition nationale pour y faire face  affirme Bruno Gollnisch, qui explique l’attraction grandissante des idées frontistes  dans  le corps électoral. 

    http://gollnisch.com/2015/09/22/un-discours-de-rejet-de-haine-et-de-peur/

  • Pourquoi les jeunes sont passés à droite

    Un sondage montre que les 18-24 ans sont les catégories d'âge qui se disent le plus à droite. Vincent Tournier analyse les raisons de ce basculement historique.

    LE FIGARO. - Les 18-24 ans et les plus de 65 ans sont les catégories d'âge qui se disent le plus à droite, selon un sondage Elabe pour Atlantico publié mercredi. Que cela vous inspire-t-il ?

    Vincent TOURNIER. - Pour les plus de 65 ans, ce n'est pas très surprenant. On sait depuis longtemps que la propension à se classer à droite augmente avec l'âge, ce qui s'explique notamment par l'importance du patrimoine et de la religion dans les anciennes générations.

    Le résultat le plus étonnant concerne les jeunes puisque, en général, c'est chez eux que la gauche obtient ses meilleurs scores. Cela dit, il faut rester prudent. Les marges d'erreur sont plus élevées lorsqu'on isole une tranche d'âge que lorsqu'on travaille sur l'ensemble de l'échantillon, surtout avec un sondage qui ne porte que sur un millier de personnes. Si la tendance se confirme, ce qui n'est pas exclu, on pourra alors en déduire que l'on assiste bel et bien à une modification profonde du contexte sociopolitique.

    On a longtemps dit que la jeunesse était de gauche. Était-ce le cas ?

    Ce n'est pas faux mais il ne faut pas généraliser. La jeunesse ne recouvre pas une réalité unique. Même en 1981, période qui est censée incarner la domination de la gauche chez les jeunes, on peut voir que la situation est plus nuancée: certes, 24% des 18-24 ans ont voté George Marchais au premier tour (contre 16% pour le reste de la population) mais ils ne sont que 22% à avoir voté pour François Mitterrand (contre 26% en moyenne).

    Il n'en reste pas moins que, globalement, les jeunes sont plus nombreux à se positionner à gauche. Cela s'explique par le fait que, depuis l'après-guerre, la société française a évolué dans un sens favorable à la gauche, avec le déclin du catholicisme, le discrédit du nationalisme, la remise en cause de l'autorité, la disparition du monde rural au profit d'une classe moyenne urbanisée et libérale sur le plan des mœurs. La France est d'ailleurs l'un des pays d'Europe où la part de la population qui se classe à gauche est l'une des plus élevées. Or, les jeunes ont tendance à amplifier les grandes dynamiques sociales. C'est logique: comme ils sont dans une phase de découverte et d'apprentissage, ils ont tendance à être davantage marqués par les thèmes qui dominent les débats publics.

    De plus, il ne faut pas négliger l'attrait des jeunes pour la radicalité. Les mouvements contestataires sont souvent portés et animés par des jeunes. Est-ce lié à la chronobiologie? C'est possible, mais on peut y voir plus simplement un effet de position sociale: les jeunes découvrent le monde, avec ses contradictions et ses injustices. Ils sont d'autant plus réactifs qu'ils ne connaissent pas forcément le passé des choses et ont plus de mal à admettre la complexité du monde. De plus, les jeunes n'exercent pas de responsabilité, ce qui les rend disponibles pour les engagements risqués ou excitants, surtout lorsque la répression policière est quasiment inexistante. En général, les jeunes mettent leur goût de l'action au service des mouvements de gauche car celle-ci bénéficie d'une légitimité idéologique supérieure, mais ils peuvent aussi la mettre au service de la droite. Rappelons que, en 1973, le gouvernement a dissout simultanément la Ligue communiste et Ordre Nouveau après que ceux-ci se sont physiquement affrontés.

    Comment expliquez-vous ce basculement. Cela traduit-il un mouvement général de droitisation de la société ou le phénomène est-il spécifique à la jeunesse ?

    Il est effectivement devenu courant de parler d'une «droitisation» de la société, mais les évolutions semblent plus complexes. Si on prend par exemple le domaine des mœurs, notamment l'égalité hommes-femmes et l'homosexualité, il serait plus juste de parler d'une «gauchisation». En revanche, il est vrai que l'opinion s'est durcie ces dernières années sur l'immigration et la sécurité. On a même vu remonter le soutien à la peine de mort. 

    Ces différentes évolutions ne sont pas forcément contradictoires. Les Français sont devenus très libéraux sur le plan des mœurs ; ils sont même parmi les plus libéraux d'Europe. Mais l'immigration de masse des années 60-70, ainsi que les ratés de l'intégration, provoquent aujourd'hui un choc culturel: les Français sont confrontés à une population qui s'avère très traditionnaliste, bien plus que les catholiques d'autrefois. Des questions que l'on croyait définitivement réglées, comme l'accès des femmes à l'espace public ou la liberté sexuelle et conjugale, reviennent en force. Du coup, les clivages se brouillent. La critique de l'islam et de l'immigration, qui était autrefois l'apanage des Français conservateurs, gagne les milieux libéraux. Le FN new style a su percevoir cette évolution et adapter son discours en conséquence. C'est pourquoi il est désormais rejoint par des militants de la cause homosexuelle, et gagne même une certaine sympathie dans les milieux juifs inquiets devant la hausse de l'antisémitisme.

    L'attitude des migrants est d'autant plus troublante que ceux-ci semblent refuser l'intégration, et même manifester un certain mépris pour la population autochtone. Sur des sites musulmans, on voit des imams s'interroger sur le fait de savoir s'il est licite ou illicite de faire la bise ou de serrer la main à un non-musulman, et les plus radicaux traitent de porcs ceux qui mangent du cochon. L'idée d'un racisme anti-blanc se diffuse. Selon un sondage IFOP de 2014, 47% des Français pensent que le racisme anti-blanc est répandu en France contre 53% qui pensent qu'il est marginal. Cette proportion est quasiment la même chez les moins de 35 ans (45% approuvent l'idée d'un racisme anti-blanc) alors que les jeunes ont traditionnellement été les plus acquis à la cause antiraciste. C'est un point important qui est susceptible d'expliquer le retour de l'identité nationale, surtout dans l'électorat de droite, car les identités se construisent les unes par rapport aux autres, dans une logique d'action et de réaction. Le politologue Pierre Bréchon, qui a étudié l'évolution de l'identité nationale entre 2003 et 2013, constate ainsi une «droitisation de la droite». C'est une conséquence logique de la montée des affirmations identitaires de la part des minorités. C'est aussi le résultat de ce qu'Alain Finkielkraut appelle le «romantisme pour les autres»: à force de célébrer les identités des migrants ou des autres civilisations, on finit par provoquer un retour de balancier, ce qui débouche sur un besoin de reconnaissance de la part de la population autochtone.

    30% des moins de 35 ans ont voté FN aux élections européennes. Comment expliquez-vous ce vote? Que dit-il de la jeunesse d'aujourd'hui ?

    Ce chiffre de 35% est effectivement supérieur à la moyenne du vote FN, qui était de 25% aux dernières européennes de 2014. Cela semble confirmer une tendance que l'on a vu émerger depuis quelques années puisque, pour l'élection présidentielle de 2012, la SOFRES indiquait déjà que Marine Le Pen faisait 23% chez les 18-24 ans (contre 19% en moyenne nationale). Mais il faut aussi relever que, aux élections européennes, d'après le même sondage, 13% des moins de 35 ans ont voté pour la gauche radicale (extrême-gauche et Front de gauche), ce qui est plus que la moyenne nationale (8%).

    Autrement dit, la radicalisation ne concerne pas que l'extrême-droite. L'actualité permet de le vérifier. La radicalité se retrouve à tous les niveaux, que ce soit à droite avec les Jeunes Identitaires ou à gauche avec les «zadistes», lesquels entendent défendre la nature contre une modernité jugée corruptrice (ce qui est plutôt un thème de droite), sans oublier évidemment le radicalisme islamiste. Il faut aussi tenir compte d'autres formes de radicalité, par exemple le phénomène de l'expatriation, lequel a manifestement pris de l'ampleur ces dernières années. Une enquête a ainsi montré que 43% des 18-24 ans se disent prêts à partir à l'étranger, contre 21% dans l'ensemble de la population. Certes, l'expatriation correspond à une radicalité moins inquiétante que le djihad, mais tous ces phénomènes sont vraisemblablement liés ; ils expriment les différentes facettes d'une époque dont la mondialisation et la crise économique constituent la toile de fond. 

    Dans ce contexte, le FN s'en sort particulièrement bien. Il est vrai qu'il propose un discours sur l'immigration et l'islam qui paraît plus en phase avec la réalité. Il a aussi le mérite de s'inscrire désormais dans le prolongement des grandes valeurs républicaines comme la laïcité. Acontrario, les partis de gouvernement s'embourbent dans des contradictions majeures, comme l'a récemment révélé le Salon des musulmans à Pontoise, ville tenue par la droite, qui donne du crédit au soupçon de clientélisme électoral dénoncé par l'élue socialiste Céline Pina.

    Le Printemps arabe a également permis à Marine Le Pen de gagner en crédibilité car elle peut se vanter d'avoir eu raison avant tout le monde lorsqu'elle annonçait une explosion des flux migratoires, alors que l'extrême-gauche se contentait d'une analyse angélique désormais peu crédible. La crise migratoire sert d'autant mieux le Front national que cette crise active une angoisse inconsciente qui travaille les sociétés occidentales engagées dans la mondialisation: celle de voir le monde livré au chaos d'un ensauvagement généralisé. Cette angoisse s'exprime clairement dans le cinéma, qui en dit parfois plus long que bien des enquêtes sociologiques. Les films de zombies comme World War Z décrivent ainsi la destruction du monde civilisé par des hordes ensauvagées que rien ne peut arrêter, comme jadis l'angoisse de la guerre froide était retranscrite dans les films de science-fiction où le monde libre se voyait anéanti par des êtres venus d'ailleurs mais disposant d'une haute technologie. La capacité des dirigeants européens actuels à conjurer les angoisses contemporaines sera un élément important des futures évolutions politiques.

    Alexandre Devecchio

    notes

    Vincent Tournier est enseignant-chercheur en science politique à l'Institut d'études politiques de Grenoble. Il est spécialiste des questions liées à la jeunesse et à la politique.

    source : Le Figaro :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/di_varia/EuuFEVFFEVPKnqIrkU.shtml