Par paresse intellectuelle, on confond communément autonomisme et indépendantisme. L'un demande davantage de pouvoir l'autre réclame le pouvoir Ce qui n'est pas la même chose. Or si l'on veut conjurer le spectre de la balkanisation et du séparatisme, c'est la légitime demande d'autonomie des peuples qu'il importe d'exaucer.
La guerre entre les régions et l'État remonte à loin. Le républicanisme français a traditionnellement horreur des identités, qu'il juge incompatibles avec les lumières de la raison. Cette stigmatisation provoque chez nombre de militants régionalistes un rejet presque irréconciliable. Notre pays compte d'innombrables partis et mouvements d'émancipation, en métropole (Pays Basque et Bretagne), en Méditerranée Corse) ou dans l'outre-mer (Nouvelle-Calédonie et Polynésie). Depuis la fin du XIXe siècle, la Bretagne a joué un rôle moteur dans ces révoltes, de Lemercier d'Erm à Olier Mordrel et Fransez Debauvais. Les partis régionalistes et indépendantistes alsaciens furent particulièrement actifs dans les années 1920-1930, et l'on pourrait évoquer aussi le puissant mouvement occitan, le Félibrige provençal ou les Flamands de France.
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