Europe et Union européenne - Page 381
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Le Parlement européen ne respecte pas ses propres règles !
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Europe : trocs et petites affaires entre amis.
Délégué national du Parti de la France aux Études et ArgumentairesEn 2014, les principaux postes à pourvoir à la tête des institutions européennes, les fameux top jobs en novlangue mondiale, ne l’avaient pas été avant le mois d’août suivant les élections.Cette fois-ci tout avait été fait pour que les décisions soient prises avant la première réunion du Parlement européen dans sa composition nouvelle afin de tenter de faire briller l’image d'une UE soudée et décidée à aller de l'avant.Las… Si le calendrier fut bien respecté, la multiplication des réunions en forme d'impasses, les intérêts divergents de l’Allemagne, de la France et du groupe de Visegrad réunissant quatre pays d'Europe centrale dont la Hongrie, les oppositions de surface uniquement dictées par l'attrait des bonnes places, ont montré la réalité d'une Europe en miettes.Pendant la campagne pour les élections européennes, les promesses n’avaient pourtant pas manqué d'une nouvelle donne et d'une volonté retrouvée. Au final, trocs et petites affaires entre amis ont retrouvé toutes leur place, malgré l'influence nouvelle des pays de l'est… Passe-moi la Rhubarbe, je te passerai le séné.Sous réserve que le Parlement ratifie leurs choix les chefs d’États et de gouvernements qui composent le Conseil de l’Europe ont, au bout d'interminables négociations, abouti comme d'habitude à un compromis et à une répartition consciencieusement dosée des postes non pas entre Nations – le patriotisme pour ces gens-là est une affaire très subalterne – mais entre gens de bonne compagnie, partageant tous la même vision planétariste, financiariste et libre-échangiste.- Ursula von der Leyen sera donc la nouvelle présidente de la Commission. Totalement acquise à la cause fédéraliste, elle qui, voici quelques mois appelait à la création des États-Unis d’Europe, l’ancienne ministre allemande de la défense est pourtant durement contestée dans son pays du fait d'une série de scandales qui ont éclaboussé la Bundeswehr et son ministère : matériel obsolète, sous-investissements, experts surpayés, opacité budgétaire… Si bien que le verdict des Allemands est sans appel : selon un sondage récent du quotidien Bild, elle est considérée comme l'une des deux ministres les moins compétents du gouvernement. Cela n’a pas empêché Emmanuel Macron de la soutenir tandis qu’Angela Merkel considérait que cette nomination était celle du moindre mal.
- Charles Michel, quant à lui, sera un président du Conseil arrangeant et accommodant comme il sied à un libéral et comme il a pu en faire la démonstration à la tête du gouvernement belge où il sut pratiquer avec zèle l’art du compromis et de la compromission.
- Le social-démocrate Josep Borrell, actuel ministre espagnol des Affaires étrangères, Catalan fervent, prendra la suite de l’Italienne Federica Mogherini à la tête de la diplomatie de l'UE, c’est-à-dire à la tête du néant.
- Avec Christine Lagarde, enfin, nommée malgré sa condamnation (avec dispense de peine) dans l’affaire Crédit lyonnais/ Bernard Tapie, la France macronienne sauve ce qui pour elle était l'essentiel : la continuité de la politique de Mario Dragui des taux d’intérêt zéro et des QE (« quantitative easing »), vaste programme de rachats d'actifs destiné à éviter à la zone euro de sombrer dans la crise ; une continuité que l’hypothèse de la nomination de l’actuel président de la banque fédérale allemande Jens Weidmann ne garantissait nullement, c'est un euphémisme, lui qui s’est toujours élevé contre le laxisme de Dragui. Avec Christine Lagarde la France pourra continuer de s'endetter sans frais et de vivre à crédit en attendant que ne sonne, un jour ou l’autre, l'inévitable fin de la récréation. Les marchés ont, quant à eux, salué cette nomination en soulignant que le manque d’expérience de Christine Lagarde en matière de gestion d’une banque centrale était largement compensé par son profil politique accommodant. Euphémisme pour servilité.
On notera que Les Républicains ont réagi très favorablement, à l’unisson de La République En Marche, a ces nominations, saluant particulièrement celles de « deux femmes courageuses et compétentes » selon le mot de Jean Léonetti président par intérim.Même consensus et même entre soi au parlement lors de l’élection de son président. L’accroissement du nombre de députés nationaux, identitaires ou populistes n’aura rien changé. Atomisés en trois groupes distincts dont Identité et Démocratie où siègent les élus RN et ceux de la Lega, ils n'obtiennent aucune des vice-présidences ni aucune des présidences de commissions qu'avait pronostiqué Marine Le Pen lors d’une conférence de Presse à Bruxelles le 13 juin. Malgré les gages donnés au Système et malgré les reniements, le cordon sanitaire est toujours là.L’élection du socialiste italien David Sassoli à la présidence du Parlement de Strasbourg, avec la bénédiction de la prétendue droite PPE et des libéraux, est, à elle seule, emblématique du clivage absolu qui est désormais la marque de l'Europe : d'un côté les défenseurs des nations identitaires, partisans d'une Europe des États, une Europe politique, indépendante et volontaire, et de l’autre, solidaires déterminés à défendre leurs places et leur vision, les tenants du totalitarisme mondialiste, de l'immigrationnisme et du libre-échangisme destructeur.La grande Europe vient encore de reculer de plusieurs cases. -
Allemagne : la culture du viol au sein de l’immigration
En Allemagne, mais la situation est semblable dans toute l’Europe, le laxisme libertaire occidental accouplé à une immigration musulmane ont donné naissance à un monstre dénaturé. Des journalistes allemands ont interrogé des adeptes du Coran, jeunes et moins jeunes immigrés ou issus de l’immigration, sur leur vision de la place de la femme dans la société contemporaine : une culture du viol qui s’exprime fort librement !
Il serait réducteur de penser que seul le Coran est responsable de cette perception dégradante par ces hommes et adolescents musulmans du sexe opposé : le laxisme contemporain, la clémence d’une magistrature politiquement correcte et radicale-chic envers des “djeunes” sans repères, sans racines, gâchés par la sous-culture du rap, la décadence spirituelle et naturelle occidentale, des modes féminines fort immodestes qui rabaissent la femme au rang d’objet, la dévirilisation mode Lgbt, ont leur large part, autant que la religion islamique, dans l’ordurière attitude qu’ont ces immigrés envers le sexe faible.
Francesca de Villasmudo
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UNION EUROPEENNE : ARRANGEMENTS INCESTUEUX ENTRE PETITS AMIS !
Le bloc-notes de Jean-Claude Rolinat
Les arrangements entre petits amis semblent avoir pris fin à Bruxelles, chacun ayant trouvé ou retrouvé son beefsteak, son rond de serviette à la table de l’UE après le désormais traditionnel petit exercice de « chaises musicales ». L’ami des alcools forts quitte la tête de la Commission pour rejoindre son confetti luxembourgeois, remplacé par dame Ursula Von der Leyen, ministre allemand de la Défense, un temps pressentie pour succéder à Angéla Merkel. Christine Lagarde pourra continuer à défendre les puissances d’argent à la tête de la BCE comme elle l’a fait au FMI, le Belge Charles Michel remplace le Polonais Tusk, un libéral part, un libéral arrive, RAS ! Le socialiste espagnol Josep Borrell devient le « monsieur affaires étrangères » de l’Union, un poste qui ne sert a à rien, puisque chaque Etat membre, - et c’est encore heureux ! -, a sa propre politique étrangère. Tout juste une coordination sur certains dossiers serait souhaitable, car les Etats sont des monstres froids qui ont des intérêts qu’ils n’entendent pas, à raison, partager. En tout cas, c’est comme cela que ça devrait fonctionner dans une libre Union d’Etats souverains.
Mais nous avons vu que dans l’affaire iranienne, quoique l’on puisse penser de mal de la clique islamiste au pouvoir à Téhéran, l’Europe s’est couchée devant Trump : Adios nos investissements, adios le business pétrolier et les commandes d’automobiles !
Une entente incestueuse
Le signe le plus manifeste de l’entente contre nature entre les conservateurs du PPE, c’est à dire tout ce que l’Europe compte comme élus de la droite molle, - dont le jeune espoir des beaux quartiers et des dames patronnesses Versaillaises Bellamy -, et les socialistes, a été l’élection du camarade David Sassoli comme Président du Parlement européen. Les Populistes, identitaires et autres nationalistes ou eurosceptiques n’ont pas connu, hélas, une assez forte poussée dans leurs pays respectifs, même si en France, - et encore -, ou en Italie, les scores ont été honorables. Chacun siège dans son groupe, pas d’union : Nigel Farage et ses « Brexiteurs » s’en iront, probablement, fin octobre, les Hongrois du FIDESZ de Viktor Orban s’accrochent au PPE, ce dernier groupe trop content de « niquer », pardonnez-moi l’expression, les groupes nationalistes et de les amputer d’une bonne dizaine de parlementaires. Pas de quoi pavoiser pour les partisans, comme nous, d’une Europe des nations, d’une Europe des patries, d’une Europe à la carte où chaque pays membre choisirait, souverainement, le degré d’intégration qu’il est prêt à consentir à l’Union européenne.
Etait-ce mieux avant ?
Qui est ce David Sassoli, dont je viens d’évoquer le nom à l’instant ? Ce monsieur est un journaliste connu de la RAI, marqué à gauche, l’anti-Salvini parfait. Lequel Mattéo Salvini, une fois de plus, vient de s’illustrer en faisant arrêter la capitaine d’un bateau pirate, le Sea Watch 3, recueillant tout ce qu’il est possible de ramasser comme pseudos naufragés dans les eaux libyennes. Bien entendu, Macron s’est cru obligé de prendre une bonne poignée de ces faux naufragés mais vrais migrants. Lesquels viennent s’ajouter à la masse d’immigrés subventionnés que la France héberge. Il n’est que de se promener dans certains quartiers de Paris ou dans la France profonde, dans des petites villes comme la mienne, pour constater que notre pays, qu’on le veuille ou non, s’africanise, lentement mais sûrement.
Où est-il le temps des colonies, le temps glorieux de l’Empire où tous ces peuples vivant sous le pavillon tricolore, avaient, à juste titre, droit de cité ? Au moins, à cette époque, la France contrôlait les flux migratoires internes de son espace géopolitique. Mais assez de nostalgie, car je parle d’un temps que les moins de soixante ans n’ont pas connu ! Laissons de côté le fameux « c’était mieux avant » et constatons, à regrets, que les relations franco-italiennes ne s’améliorent pas ! Macron est un immigrationniste convaincu, un serviteur du mondialisme apatride, Salvini tout le contraire. Ces deux-là sont faits pour être les étendards de deux visions du monde, de deux espérances contradictoires pour l’avenir de leurs peuples respectifs. Malheureusement pour nous, pour l’instant, nous sommes du mauvais côté, « du côté obscur de la force » !
Si la nature avait voulu donner comme un signe à cet antagonisme profond entre les deux sœurs latines, il n’est qu’à voir, comme un symbole, les énormes glissements de terrain qui ont coupé l’axe ferroviaire franco-italien au cœur des Alpes. De plus, quand on pense que la France officielle, qui bloque à Menton des hordes de migrants économiques pour mieux les laisser filer par la montagne, ose donner des leçons de morale à l’Italie, décidément, on se dit que ce pays, notre pays, marche sur la tête et, qu’à terme, il faut changer, et vite, de dirigeants !
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1, 2, 3, viva l’Algérie ! – Journal du lundi 15 juillet 2019
1, 2, 3, viva l’Algérie !
Alors que les deux derniers matchs de l’Algérie ont donné lieu à des scènes de violences et de pillages, les supporters des fennecs ont remis ça dimanche soir lors de la qualification de leur équipe de coeur pour la finale de la coupe d’Afrique des Nations. Un scénario qui laisse présager le pire en cas de victoire vendredi prochain.
Un 14 juillet délicat pour Macron
La fête nationale n’a pas été de tout repos pour Emmanuel Macron. Alors que la crise des Gilets Jaunes se poursuit, un comité d’accueil était au rendez-vous pour huer le président et faire du rassemblement une nouvelle tribune de la colère.
Union Européenne : cordon sanitaire contre les eurosceptiques
Le Rassemblement National et ses alliés du groupe Identité et Démocratie n’auront pas de responsabilités institutionnelles à Bruxelles. Un revers après les bons résultats électoraux… mais qui peut également s’avérer être un atout pour l’avenir.
L’actualité en bref
https://www.tvlibertes.com/can-les-fennecs-sement-le-chaos-journal-du-lundi-15-juillet-2019
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En Italie, le plus grand centre d’accueil de migrants en Europe ferme ses portes. “Promesse tenue” pour Matteo Salvini !
L’ancien plus grand centre d’accueil de migrants en Europe, situé à Mineo, près de Catane (est de la Sicile), a fermé le mardi 9 juillet officiellement ses portes en présence de son plus grand opposant, le ministre de l’Intérieur Matteo Salvini.
“Promesse tenue“, s’était félicité l’homme fort du gouvernement italien une semaine auparavant lorsque les derniers hôtes avaient été transférés du centre d’accueil de migrants de Mineo vers une autre méga-structure en Calabre.
Matteo Salvini a également déclaré :
Le centre ferme et c’est une journée splendide (…) Nous sommes passés des paroles aux faits ! […] Nous économiserons pas mal d’argent : nous œuvrons pour trouver un nouvel emploi aux ex-travailleurs du centre, mais la Sicile, Catane et Mineo ne peuvent pas baser leur avenir sur l’immigration.
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Quand la droite l'emporte dans un pays meurtri
La victoire, très nette et très prévisible, du centre-droit dans les élections législatives grecques de ce 7 juillet doit, bien sûr, être saluée comme une bonne nouvelle à la fois pour ce pays lui-même et probablement aussi pour l'Europe. Tsipras laisse, après 4 ans de démagogie et de reniements, un pays où le taux de chômage est de 18 %, où l'insécurité et l'immigration illégale ont grimpé, cependant que les diplômés émigrent. Il est tout simplement stupéfiant que ce personnage ait été salué par tous les commentateurs parisiens, y compris des journaux comme Le Point ou L'Opinion.
Le parti victorieux a développé un programme très clair. Disposant de 158 députés sur 300, il doit pouvoir en appliquer les grandes lignes, sans craindre l'opposition du parti Syriza dont les seuls succès visibles se mesurent en kilomètres de tags impunis sur les murs des grandes villes, et qui ne compte plus que 86 députés. Certes on peut déplorer que le vieux parti communiste stalinien persiste à récolter 5,3 % des voix et obtenir 15 sièges, etc.
Il s'agira aujourd'hui pour ce pays, meurtri par plusieurs années de mémorandum, et de tutelle, aggravée par un gouvernement de renégats gauchistes :
1° de diminuer les impôts, car tout ce que les technocrates imposés par le FMI de Mme Lagarde ont su faire était de les alourdir dans des proportions désastreuses. François Lenglet rappelait, en glissant[1], que le taux d'excédent budgétaire primaire de l'État, certes surendetté, est aujourd'hui l'un des plus élevés d'Europe.
2° d'alléger la dépense publique, ceci a été fort bien expliqué par Constantin Mitsotakis qui conditionne la baisse de la fiscalité par les économies correspondantes.
3° d'assurer la sécurité des citoyens, ce qui ne peut que déplaire à l'idéologie du racisme antiflic en vigueur dans l'Hexagone, mais qui n'a jamais heurté la droite locale.
Si ce programme devait être trahi, certes, il se retournerait contre ceux qui n'ont été élus que pour l'appliquer.
S'il est effectivement mis en œuvre, il doit réussir.
Il se trouve d'autre part, conjoncture plutôt favorable, que l'Europe soutient, pour la première fois depuis 60 ans, la position grecque et chypriote, conforme au droit international, face aux ambitions, aux provocations incessantes et aux forages pétroliers de la Turquie en Méditerranée orientale et en mer Égée.
Grand vainqueur de ce scrutin populaire et national, le nouveau Premier ministre est, bien sûr, dénigré constamment et insidieusement en France. On le présente en tant que membre de l'une des grandes familles politiques du pays. En réalité cette dimension est plutôt ressentie comme positive. Les commentaires du Monde, toujours fielleux et biaisés par la sympathie gauchisante de ses rédacteurs, n'éclaireront pas le public parisien qui se croit informé sur la situation de la Grèce. Comme d'habitude.
Mais, pour l'ensemble du Continent, le résultat le plus intéressant de l'expérience réalisée au détriment de ce pays est l'évolution de ce qu'on appelle "populisme" et "dégagisme". Alliée à une tentation souverainiste, la fine fleur des adeptes du chaos avait largement conduit à la victoire de Tsipras et de son parti gauchiste en 2015. Pendant 4 ans ils avaient gouverné avec l'appoint d'une formation souverainiste de droite : les prétendus "Grecs indépendants" dirigés par son allié, ministre de la Défense le grotesque Panos Kammenos.
Or, ce parti et son chef sont désormais balayés.
Ont subi le même sort les fascistes déclarés de L'Aube Dorée qui disparaissent du parlement avec 2,9 % des voix.
Et les deux mouvements antieuropéens qui leur ont succédé, l'un à coloration ultranationaliste, se voulant "panorthodoxe"[2], à droite 3,7 % des voix et 10 sièges, l'autre à gauche créé par Varoufakis avec 3,4 % des suffrages et 9 députés[3] se trouvent donc eux-mêmes réduits à une marginalité sans appel.
Parallèlement, tous les observateurs attentifs ont donc pu noter que, plus encore que dans d'autres pays le mécontentement violent des classes moyennes était considéré comme la question sociale centrale de ces élections.
Qu'il ne se soit pas porté vers des mouvements uniquement contestataires ou extrêmes, mais vers une droite traditionnelle et responsable, qui ne cherche pas à dissimuler ses positions et ses perspectives, voilà ce que l'on peut tenir pour un résultat positif. Espérons qu'il ne sera pas gâché.
JG Malliarakis
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courrier.insolent@gmail.comApostilles
[1] cf. sa chronique du 8 juillet sur RTL.
[2] Sous cette étiquette on désignait au début du XIXe siècle les sympathisants de l'empire des Tsars, dans un contexte évidemment très différent.
[3] Un beau succès d'estime... si on le compare à son allié français le camarade Benoît Hamon. cf. "Hamon et Varoufakis lancent un mouvement transnational européen" salué le 11 Mars 2018 par L'Humanitéhttps://www.insolent.fr/2019/07/quand-la-droite-lemporte-dans-un-pays-meurtri.html
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Au lendemain des européennes, quel bilan pour la radicalité ?
Georges Feltin-Tracol
Dans Charlie Hebdo du 5 juin dernier, le politologue Jean-Yves Camus se félicite de la très faible audience des formations de droite radicale enregistrée aux récentes élections européennes.
L’entente électorale entre les phalangistes et les nationalistes en Espagne ne pèse que 0,05 %. En France, la « Ligne claire » de l’écrivain impolitique Renaud Camus plafonne à 0,01 % tandis que l’excellente « Liste de la Reconquête » de Vincent Vauclin ne réalise que 0,02 % des suffrages, mais il fallait imprimer soi-même le bulletin. Le Parti national rénovateur au Portugal passe de 0,46 à 0,49 %. Si le Parti national slovène stagne à 4 %, le Jobbik hongrois perd 8,33 points et se retrouve à 6,39 %. Sa dissidence plus radicale, le Mouvement Notre Patrie, obtient dès sa première élection 3,31 %.
L’unique député allemand au Parlement européen du NPD, Udo Voigt, perd son siège. En effet, le NPD ne fait plus que 0,27 %. Outre un vote utile en faveur de l’AfD, il a pâti de La Droite, créée en 2012 sur l’héritage de la DVU (Union du peuple allemand), et de Troisième Voie, lancée en 2013, qui obtiennent respectivement 0,07 et 0,03 %. Victime d’une formidable répression étatique de la part du gouvernement gaucho-bancaire du Grec Alexis Tsipras, Aube Dorée perd 4,51 points et un siège pour ne faire que 4,88 %. L’alliée officielle du RN, Nouvelle Droite, reste à 0,66 % tandis qu’une coalition entre le Front national, la Ligue patriotique et le Mouvement des lions ne recueille que 0,19 %.
À côté des Vrais Finlandais (13,80 % et deux sièges), le quidam d’Helsinki épris de radicalité pouvait choisir entre le mouvement Finlandais d’abord (0,10 %) qui exige la sortie de la Finlande de l’UE et de la Zone euro, et le Mouvement Sept Étoiles (0,90 %), lui aussi hostile à l’immigration extra-européenne, directement inspiré du Mouvement Cinq Étoiles italien et des « Gilets jaunes » français. En République tchèque, l’allié du RN, Libertés et démocratie directe de Tomio Okamura fait 9,14 % (deux élus). Un autre allié de Marine Le Pen et de Matteo Salvini, le Vlaams Belang devient, avec 19,08 % soit une hausse de 12,32 points, la deuxième force politique de Flandre. Suite à ces résultats, le roi des Belges Philippe a pour la première fois reçu son président, Tom Van Grieken.
En Pologne, avec 45,38 %, Ordre et Justice (PiS) bénéficie d’une réelle adhésion populaire et écrase tous ses concurrents à droite. Troisième force politique à la Diète, Kukiz’15 du chanteur punk proto-nationaliste Pawel Kukiz n’obtient que 3,69 %, un peu moins que la Confédération (4,55 %), un assemblage hétéroclite de libertariens, de catholiques de tradition, de monarchistes et de nationalistes populistes. À Chypre, malgré 8,25 % des votes et une progression notable de 5,56 points, le Front populaire national (ou ELAM) n’a aucun élu. C’est une vraie déception en partie compensée par un beau succès en Slovaquie. L’allié habituel du FN de Jean-Marie Le Pen, le Parti national slovaque s’effondre à 4,09 %. Son électorat rallie maintenant le Parti populaire – « Notre Slovaquie »de Marian Kotleba. Déjà quatrième à la présidentielle de ce printemps avec 10,60 %, ce mouvement anti-UE, anti-corruption et anti-OTAN gagne 12,07 % et envoie deux députés européens. Ils pourraient travailler en liaison avec les deux euro-députés d’Aube Dorée.
Enfin, si le Mouvement patriotique maltais, très hostile à l’islam, ne recueille que 0,30 %, la troisième place revient, avec 3,17 % et en constant progrès, à Imperium Europa. Fondé en 2000 par l’écrivain, artiste et spécialiste en arts martiaux Norman Lowell, ce mouvement lui aussi opposé à l’immigration de peuplement prône une véritable union des peuples européens dans le cadre d’un authentique empire géopolitique grand-continental. Aussi se réclame-t-il de l’œuvre de l’essayiste euro-américain martyr Francis Parker Yockey. Ce résultat venu du Sud est prometteur pour l’avenir.
On le constate volontiers, ce panorama non exhaustif présente de nombreux contrastes. Il confirme qu’une prise de conscience identitaire émerge dans la plupart des États européens. Il est toutefois regrettable qu’elle soit pour l’instant aussi tournée contre le principe même d’Europe aux Albo-Européens. Mais les cas maltais, slovaque et chypriote montrent que tout reste possible à condition que se poursuive et s’accentue la saine radicalisation des opinions publiques du Vieux Continent.
Bonjour chez vous !
• « Chronique hebdomadaire du Village planétaire », n°131, mise en ligne sur TVLibertés, le 24 juin 2019.
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Europe : comprendre le compromis
Un accord est donc intervenu, au sein du Conseil européen, ce 2 juillet. Il s'agit à la base, d'un verre à moitié vide et à moitié pleine, partagé entre conservateurs et libéraux centristes plus ou moins macroniens, mais aussi entre dirigeants français et allemands. Il faut donc vraiment témoigner d'un grand aveuglement, d'un préjugé chauvin ou d'une insigne mauvaise foi pour dire, comme Mediapart l'affirme ce 3 octobre "à la fin c'est les Allemands qui gagnent". Cette vieille plaisanterie ne s'applique même plus au podosphère. Elle est totalement dépourvue de sens dans le cas présent[1].
Ne rechignons pas toujours et à contretemps. Les motifs d'insatisfaction ne manquent pas, félicitons-nous par conséquent, plutôt, des moments d'équilibre, comme celui de ce 2 juillet où le Conseil européen semble avoir désigné une équipe moins fade et moins désespérante que la Commission Juncker finissante.
Il ne s'agit peut-être pas d'un mariage d'amour, sans doute de raison : les plus durables. Tant pis pour les romantiques. Ils se sont toujours trompés dans le monde réel, – à distinguer une fois pour toutes de la littérature où ils peuvent exceller, Chateaubriand plus que Victor Hugo pour dire le vrai.
Premier motif de satisfaction : la réaction dépitée des gens de gauche, et celles, furibardes de l'extrême gauche, aussi bien, chez les élus français, d'un Glucksmann pour les socialistes d'un Jadot pour les écolos que d'une Manon Aubry, la petite bolchotte, d'ailleurs courageuse, inventée par Mélenchon.
Que dit-elle sur ses gazouillis du site Tweeter ? Elle enrage : "Le conclave européen nous jette enfin une poignée de noms pour les top jobs. Seul vainqueur, estime-t-elle : le libéralisme. Et de nombreux perdants : le climat, la justice fiscale, lutte contre les inégalités, démocratie et les peuples européens. Le Parlement où nous siégeons ne peut se taire !"
On a compris : l'extrême gauche mettra à profit son temps de parole et on l'entendra. Les murmures ont déjà commencé.
Sans doute n'a-t-elle pas compris que les forces de gauche, divisées entre socialistes, ex-communistes, y compris écolos, ne disposent tout mouillé que de quelque 200 eurodéputés sur 750. Tout simplement parce que le scrutin proportionnel, que je n'encense pas, répercute les courants d'opinions, [accaparés certes par les appareils partisans]. Et les Européens ne veulent pas, majoritairement, des lubies marxistes. On peut se préparer aux futurs angles d'attaques gauchisants quand Manon Aubry écrit aussi : "On ne peut se satisfaire uniquement de la présence de femmes à des postes de pouvoirs. Sur le fond des dossiers, rien ne changera : tous et toutes partagent le même projet néolibéral."! Sous cette appellation on retrouve en effet la vieille dénonciation, la vieille haine ce que les marxistes appelaient autrefois le capitalisme, c'est-à-dire l'entreprise et la propriété privée.
Le camarade Jadot, quant à lui, avait pris, au lendemain du 26 mai, ce que le Canard enchaîné appelle "la grosse tête", "le melon". Ses 13 % en France lui font surestimer la capacité de ses Khmers verts à occuper des postes à responsabilité en Europe. En réalité, relativement affaiblis dans d'autre pays, le groupe des écolos survit en grande partie par l'effet d'un reflux des très décevants sociaux-démocrates. Ils ont été écartés par l'effet de l'accord du 2 juillet et se préparent à rejoindre, contre une majorité démocratique qu'on dira de droite, une opposition de gauche composée elle-même des autres "usual suspects." Sa réaction fait donc sourire quand il estime que "c’est un très mauvais casting, avec des personnalités de second rang, un rang médiocre". Lui seul est une personnalité non médiocre, et même hors du commun.
Sans doute, les Verts imaginaient-ils une combinaison telle qu'on la suggérait en France, entre socialistes, centristes et eux-mêmes, au mépris de la sanction des urnes qui en Europe ont penché à droite, tout en affaiblissant le PPE… À ce respectable conglomérat plurinational des partis de centre droit on ne pouvait appliquer la théorie dite du Spitzenkandidat. Non parce que ce principe serait odieux, non parce qu'il tend à affaiblir les chefs d’États et de gouvernements, mais tout simplement dans la mesure où, en recul, le PPE ne compte que 184 sièges sur 750 et ne représente, Fidesz hongrois compris, que le quart de l'assemblée, le quart de l'opinion. Pas plus que Bellamy en France, même si on le déplore, Manfred Weber n'a pas gagné en Europe. Le traité de Lisbonne de 2008 définit de manière assez claire la désignation d'un président de la Commission européenne. Le conseil européen "tient compte" du résultat des élections européennes.
Bonne nouvelle : la manœuvre inverse, tendant à faire nommer Franz Timmermans, champion des sociaux-démocrates néerlandais a échoué. On ne peut que s'en féliciter. La proposition a été bloquée par les 9 membres conservateurs sur 27 au sein du Conseil européen. Ceci avait entraîné quelques jours de flottement, que les cassandres professionnelles ont interprétés comme un vent de panique, un effondrement des institutions européennes.
Mais, contrairement à ce que laisse entendre Jadot, ce ne sont pas des personnalités effacées, comme l'ont été un Juncker et avant lui un Cardoso.
La seule véritable interrogation porte sur la nomination de Mme Lagarde, non en raison du faux scandale de l'arbitrage Tapie, mais parce que sa doctrine, et même sa compétence, en matière de politique monétaire restent problématiques. L'héritage de Mario Draghi sera lourd à gérer.
En fait, on a assisté à un double accord : entre la France et l'Allemagne, qui demeure le moins mauvais moteur de l'Europe et, aussi entre libéraux et conservateurs qui, alliés, représentent les 2/3 du Parlement européen, les 2/3 des électeurs mais aussi les 2/3 des États. Il est temps d'en prendre conscience, et la gauchisation culturelle doit cesser de s'imposer contre les peuples. La coalition socialo-centriste entre PPE et sociaux-démocrates a vécu. Elle pilotait les institutions depuis l'époque Delors.
Souhaitons qu'un vent nouveau souffle sur le Continent. Souhaitons surtout que cette alliance "conservatrice et libérale" ose se confirmer, se définir, et se consolider, et qu'elle ne se brise pas sur le moindre écueil comme la droite l'a si souvent fait.
[1] Si l'on devait enregistrer une "victoire" et succomber une seconde au chauvinisme stupide des médias parisiens, qui s'interrogent surtout sur le passeport des commissaires européens, signalons que les 5 principaux nominés sont tous parfaitement francophones, de Mme von der Leyen à M. Borell...
JG Malliarakis
https://www.insolent.fr/2019/07/europe-comprendre-le-compromis.html
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Affaire Rugy : la presse allemande descend Macron !
Emmanuel Macron rêvait d’être le maillot jaune de l’Europe. Il risque fort d’en être la lanterne rouge. En tout cas, le magazine allemand Der Spiegel n’est pas tendre avec lui. Il estime qu’il accumule les mauvais choix dans son entourage. « Des choix catastrophiques », surenchérit-il. Benalla, Loiseau, Rugy, et bien d’autres encore ! Assurément, notre président ne ferait pas un bon directeur des ressources humaines. À moins qu’il ne trouve son intérêt à se rabattre sur des médiocres.
Voyez ce pauvre Rugy sur lequel Mediapart s’acharne ! Il pleurait presque, ce vendredi matin, devant Jean-Jacques Bourdin, qui se prenait pour son confesseur. « Jamais de toute ma vie, je n’ai demandé un logement social » s’est-il justifié. Quant aux fameux homards, il y est « allergique », il a « une intolérance aux fruits de mer ». On apprend aussi qu’il « n’aime pas le champagne », qui lui « donne mal à la tête » et « déteste le caviar ».
Apparemment, il n’a pas convaincu Der Spiegel. « François de Rugy a vécu très confortablement pendant des années aux frais de l’État », souligne-t-il. Et de mettre en cause « la mauvaise connaissance de la nature humaine de Macron » et « son sens moral ». Rarement critique fut aussi forte contre un président français. On aurait presque envie de le défendre. À croire que les Teutons n’aiment vraiment pas les Gaulois !
Certes, François de Rugy est la tête de Turc idéale. On lui reproche surtout de ne pas tenir ses engagements. En participant à la primaire citoyenne de 2017 – où il a défendu pêle-mêle l’écologie, la légalisation du cannabis, l’euthanasie et le suicide assisté, l’extension de la PMA et la GPA –, il s’était engagé à soutenir le vainqueur. On sait ce qu’il en fut. Il préféra soutenir la candidature de Macron, qu’il jugeait plus nutritive. En politique, les Français n’apprécient guère ce qui s’apparente à la traîtrise, même s’il n’est pas le seul à prendre son intérêt personnel pour l’intérêt de la France.
Mais Der Spiegel n’a pas tort de considérer que Macron manque de discernement. Il est vrai qu’il n’aime guère s’entourer de personnalités trop brillantes, de peur qu’elles ne brillent plus que lui. C’est humain ! Il préfère les parasites ou les courtisans qui lui sont redevables. La gauche a tort de considérer notre Président comme un monarque républicain. Les grands rois savaient s’associer des ministres compétents et, s’ils avaient des courtisans, ils leur confiaient rarement des fonctions importantes.
Il est probable que, dans les jours ou les semaines qui viennent, le ministre de la Transition écologique et solidaire sera lâché par les rares soutiens qui lui restent. Il paraît que Macron et Philippe en font encore partie. Mais ils feraient bien de ne pas trop la ramener et de ne pas se présenter comme des parangons de vertu. Quand on affrète un avion privé au prix de 350.000 euros, pour revenir plus vite de Nouvelle-Calédonie, ou quand on n’est pas trop regardant sur l’origine des fonds qui ont alimenté la campagne du candidat d’En Marche, on n’est jamais à l’abri des investigations de journalistes trop curieux.