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Europe et Union européenne - Page 408

  • Tommy Robinson a annoncé sa candidature aux élections européennes

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    L’ancien fondateur de la English Defense League, connu pour sa mobilisation contre l’islamisation du Royaume-Uni, bénéficie d’un soutien populaire important, qui s’est notamment manifesté lors de sa condamnation, pour avoir filmé l’ouverture du procès concernant les viols collectifs de Telford.

    Bien qu’il se soit rapproché de UKIP, le parti souverainiste eurosceptique fondé par Nigel Farage, Tommy Robinson a préféré se présenter en indépendant aux élections européennes.

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  • Portrait d'Hélène Laporte, deuxième sur la liste RN aux européennes

  • Hervé Juvin, candidat aux européennes : “L’Europe ne se fera pas en défaisant les nations qui la composent”

    Retrouvez Hervé Juvin, le brillant n°5 de la liste du RN, notamment sur RT

    et sur Europe 1 (entre 15 et 25 minutes)

    et naturellement sur son site de campagne.

    https://www.lesalonbeige.fr/herve-juvin-candidat-aux-europeennes-leurope-ne-se-fera-pas-en-defaisant-les-nations-qui-la-composent/

  • Espagne : Vox trouble la fête socialiste – Journal du lundi 29 avril 2019

    Espagne : Vox trouble la fête socialiste

    Alors que le parti socialiste de Pedro Sanchez a remporté les élections législatives espagnoles sans obtenir de majorité absolue, le mouvement populiste Vox fait une entrée remarquée au parlement en obtenant 24 sièges. Un résultat encourageant à un mois des élections européennes et régionales en Espagne.

    Gilets Jaunes : Le gouvernement toujours sous pression

    Quelques jours après la conférence de presse d’Emmanuel Macron, les Gilets Jaunes étaient toujours dans la rue et le 1er mai s’annonce mouvementé. Face à cela, le gouvernement doit plancher pour mettre en place la feuille de route du président de la République.

    Forces de l’ordre : en plus des suicides, la menace terroriste

    Alors que Christophe Castaner inaugurait ce lundi une cellule pour lutter contre les suicides dans la Police, on apprend qu’un attentat contre les forces de l’ordre a été déjoué.

    L’actualité en bref

    https://www.tvlibertes.com/vox-trouble-la-fete-socialiste-journal-du-lundi-29-avril-2019

  • L’AfD en passe de devenir le premier parti en ex-RDA

    Le parti d’opposition qui y était déjà arrivé en deuxième position aux élections de 2017 devant la CDU pourrait passer, selon l’hebdomadaire « Bild am Sonntag », en tête aux prochaines élections cet automne avec 23% des intentions de vote.

    C’est en effet à cette date que la Thuringe, la Saxe et le Brandebourg doivent renouveler leurs parlements respectifs.

    Selon ces projections, Alternativ fûr Deutschland serait, avec 23% des intentions de vote, en mesure de remporter un ou plusieurs de ces Länder, ce qui y porterait un parti de droite nationale au pouvoir pour la première fois depuis 1945.

    https://fr.novopress.info/214385/lafd-en-passe-de-devenir-le-premier-parti-en-ex-rda/

  • Des trous de mémoire de Loiseau à la réponse de l’Espagne

    vote-urne.jpgA défaut de nous convaincre, Nathalie Loiseau a au moins le mérite de nous faire rire, tant ses tentatives pour nous prendre pour des imbéciles sont grossièrement stupides et naïves. Minute et Mediapart ont révélé ces dernières semaines l’engagement de Mme Loiseau sur une liste d’extrême droite montée par le GUD, l’Union des Etudiants de Droite (UED) lorsqu’elle préparait l’ENA en quatrième année à Sciences-Po en 1984. La Madame Europe d’Emmanuel Macron a expliqué que c’était à l’insu de son plein gré. Elle aurait accepté d’y figurer par «amitié», souci du «pluralisme». Elle aurait ignoré que ladite liste comptait en son sein des gens «d’extrême droite», qu’elle n’avait pas perçu la «couleur de la liste» (sic). Bien, évidemment personne n’y croit et cela s’avère tout de même un peu gênant quand on prétend  être un rempart contre la lèpre nationaliste… Journaliste à Mediapart, Ellen Salvi relayait cette confidence d’un des anciens responsables (aujourd’hui élu RN) de l’UED : « Il était impossible de ne pas savoir, dans le contexte très clivé de l’époque, que c’était une association très à droite, les fachos de Sces-Po selon l’extrême gauche.»  La socialiste Sibeth Ndiaye, porte-parole du gouvernement qui, malgré ses études à l’institution Jeanne d’ Arc de Dakar confond saint Thomas et saint Thomas d’Aquin, a essayé de voler au secours de Mme Loiseau. Là aussi de manière un brin pathétique en évoquant, dixit Le Figaro, « sa propre situation : J’ai été syndicaliste étudiante. Sur la même liste que moi, y’avait des gens qui étaient à la LCR [Ligue communiste révolutionnaire, NDLR] ; est-ce que vous allez me dire que je partageais leurs idées ? Non je ne les partageais pas. C’est la vie étudiante» (sic). Mme Loiseau a d’ailleurs achevé de se ridiculiser en traitant (tout comme Aurore Bergé), le patron de Mediapart, Edwy Plenel, de «Maoïste», alors que c’est  un trotskyste pur jus et certainement pas unmao…L’inculture politique est décidemment bien partagée au sein de LREM… et de l’Enarchie?

    En fait de lèpre nationaliste et populiste, comme ils disent, les progressistes européistes ont du souci à se faire car celle-ci atteint désormais l’Espagne, comme ce dimanche d’élections législatives en a apporté la confirmation. Le parti anti-immigration, anti-séparatiste et défenseur des valeurs traditionnelles Vox de Santiago (“Santi”) Abascal a réalisé la percée annoncée par les sondages et dont témoignait l’affluence record à ses réunions publiques.

    Le dirigeant de Vox s’est félicité hier des résultats de son mouvement. Ancien du Parti Populaire (PP), ex élu du Parlement basque, Santi Abascal a subi comme beaucoup  de ses compatriotes le poids des sanglantes années de plomb et du terrorisme des extrémistes de gauche de l’ETA. Son attachement à l’unité espagnole est logiquement très fort et fondé, comme son refus d’une immigration massive qui porte elle aussi en germe conflits et violences.

    Les enquêtes pronostiquaient certes un score un peu plus important pour un tout jeune mouvement comme Vox, encore inexistant électoralement il y a quelques mois. Il recueille finalement 9,97% des suffrages et 23 sièges. Et ce,  au terme d’une campagne ou cours de laquelle ont été martelés les appels à faire barrage contre de l’extrême droite; législatives qui n’ont pas été boudées par la grande masse des électeurs avec un taux de participation (plus de 75%) en forte hausse, neuf points de plus qu’en 2016.

    Le Premier ministre socialiste espagnol Pedro Sanchez a viré en tête hier soir assez largement. Son parti, le PSOE, obtient 29% des voix et 123 députés, en hausse par rapport au au précédentes législatives (ils étaient 85 en 2016) mais sans atteindre la majorité absolue de 176 élus. Ce qui laisse présager la poursuite de l’instabilité politique générée depuis 2015 par l’éclatement du bipartisme qui régnait depuis 1975 et la fin du franquisme entre le PSOE et les conservateurs du Parti Populaire. Les résultats de ce dimanche peuvent contraindre M. Sanchez à essayer de monter une coalition avec la formation d’extrême gauche Podemos ( 33 sièges) et… les indépendantistes catalans (22 siéges). Ces derniers ont notamment fait élire cinq des leurs, aujourd’hui détenus par la justice espagnole pour leur implication dans la tentative de sécession de la Catalogne en 2017….

    Le grand perdant des législatives est incontestablement le PP qui s’est fait tailler des croupières par Vox et qui réalise le plus faible score de son histoire avec 66 sièges (137 en 2016). Quant aux centristes-libéraux-progressistes de Ciudadanos (dont les élus siègent au parlement européen au sein du groupe social-libéral-fédéraliste ALDE) ils augmentent très sensiblement leur score avec 58 élus contre 32 il y a trois ans. Malgré les propos très durs contre Pedro Sanchez pendant la campagne du patron de Ciudadanos, Albert Rivera,   un rapprochement entre ce parti et le PSOE pour former une coalition n’est pas à exclure selon certains observateurs. Notons encore que Ciudadanos a apporté son soutien à la candidature de Manuel Valls (lequel a voté pour la première fois en Espagne ce dimanche), à la mairie de Barcelone dont le scrutin aura lieu dans un mois.

    Beaucoup de  commentateurs ont fait étalage  de  leurs réflexes pavloviens en insistant sur le fait que l’arrivée de Vox au parlement devait être analysée comme le retour de l’extrême droite 44 ans après la mort du général Franco. C’est là une façon de voir les chose très caricaturale consistant à comparer deux moments historiques très différents; d’autant que le PP a intégré en son sein lors de sa création nombre d’anciens cadres du franquisme et rallié les suffrages d’Espagnols qui ont soutenu l’œuvre de Franco. Des décennies plus tard, les Espagnols qui votent Vox manifestent plus prosaïquement un désir de maintien d’une unité, d’une stabilité, d’une culture et d’une identité nationales, qui n’est pas l’apagnage de l’extrême droite. Une étiquette, note Bruno Gollnisch, que les progressistes collent avec fébrilité à tous ceux qui refusent leurs vieux dogmes transfrontièristes, pluriels, multiculturalistes qui sèment partout en Europe le chaos, la récession et la violence.

    https://gollnisch.com/2019/04/29/des-trous-de-memoire-de-loiseau-a-la-reponse-de-lespagne/

  • La Pologne, refuge des familles persécutées dans les “paradis” scandinaves

    La Pologne, refuge des familles persécutées dans les “paradis” scandinaves

    Après une maman norvégienne et sa fille en décembre 2018, c’est au tour d’un père russe, émigré en Suède, à qui ses filles avaient été abusivement retirées, de trouver refuge avec elles en Pologne, où il a pu lancer une procédure d’asile. Utilisé de façon pertinente, et avec les bons relais, cette anecdote pourrait contribuer à un rapprochement entre la Pologne et la Russie, dans leur commune défense de la famille. Des détails ici, en français, et en anglais.

    https://www.lesalonbeige.fr/la-pologne-refuge-des-familles-persecutees-dans-les-paradis-scandinaves/

  • Étrangers à l’aide sociale en Suisse : les Somaliens (83,7%) largement en tête, les Japonais (0,6 %) bons derniers

    Presque tous les Somaliens – ils étaient fin 2017 un peu plus de 4000 à vivre en Suisse – touchaient l’aide sociale. Le taux correspondant se montait à 83, 7 pour cent, soit le plus élevé parmi toutes les nationalités. C’est ce que montre une analyse se basant sur les nouveaux chiffres de l’Office fédéral des statistiques et de la statistique des étrangers du secrétariat d’État pour les migrations.

    Les Érythréens (54,7%) et les Angolais (54,0%) étaient également fréquemment à l’aide sociale. Puis viennent les Irakiens, les Éthiopiens et les Congolais. Dans la population suisse, la part de ceux qui touchent l’aide sociale se montait à 2,3%. Les taux les plus faibles se trouvent chez les Japonais (0,6%), les Irlandais (0,9%) et les Australiens (1,0%). Toutes les nationalités comptant plus de 1000 personnes résidant en Suisse ont été prises en compte dans cette étude.

    […]

    (Traduction Fdesouche)

    Source

    http://www.fdesouche.com/1198311-etrangers-a-laide-sociale-en-suisse-les-somaliens-837-largement-en-tete-les-japonais-06-bons-derniers

  • VOX, le parti classé à l’extrême droite qui progresse en Espagne à cause de l’immigration et de l’insécurité, veut faciliter la vente d’armes fandetv | 27/04/2019

    VOX, le parti classé à l’«extrême droite» qui progresse en Espagne à cause du chômage, de l’immigration et de l’insécurité, veut faciliter la vente d’armes. Selon les derniers sondages, la formation va rentrer pour la première fois au parlement espagnol ce dimanche avec près de 40 députés.
    – TF1, 27 avril 2019, 20h

    http://www.fdesouche.com/1198375-vox-parti-classe-a-lextreme-droite-qui-progresse-en-espagne-a-cause-du-chomage-de-limmigration-et-de-linsecurite-veut-faciliter-la-vente-darmes
  • L’Empire du mensonge : Comment nous nous effondrons de la même manière que l’Empire romain

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    par Ugo Bardi & Dmitry Orlov

    Ex: https://echelledejacob.blogspot.com 

    On dit parfois que le Diable est « Le Père du mensonge ». C’est une définition appropriée pour une créature qui n’existe même pas, si ce n’est comme le fruit de l’imagination humaine. Satan est un égrégore maléfique que nous avons nous-mêmes créé, une créature qui semble de plus en plus grande derrière notre actualité. La récente arrestation de Julian Assange n’est que le dernier acte d’un Empire qui semble vouloir vraiment créer sa propre réalité, un acte qui, en soi, ne serait pas nécessairement mauvais, mais qui le devient quand il implique de détruire toutes les autres réalités, y compris la seule vraie.
    Note du Saker Francophone
    Dmitry Orlov a aussi publié cet article avec quelques commentaires que vous retrouverez ci dessous.
    Comme notre empire moderne, l’ancien empire romain s’est retrouvé dans une spirale de mensonges dont il n’a jamais pu sortir : les Romains n’ont jamais trouvé le moyen de concilier leurs vues avec la réalité et ce fut leur perte. Aujourd’hui, la situation semble être la même mais, dans notre cas, notre orgueil semble être beaucoup plus grand qu’à l’époque romaine. Et c’est là l’origine de ce que nous voyons. Finalement, l’Empire mondialisé finira par s’effondrer sous le poids des mensonges qu’il a créés. 
    Dans un premier temps, j’ai pensé commenter l’actualité récente en reproduisant un post « L’Empire du mensonge » que j’ai publié ici il y a environ un an, dans lequel je décrivais comment la transition de l’Empire romain au Moyen Âge était principalement une transition épistémologique, où il appartenait au Christianisme de rétablir la confiance que l’ancien empire avait perdue – le Moyen Âge était loin d’être « un âge sombre ». Mais, finalement, j’ai pensé publier quelque chose que j’avais à l’esprit sur la façon dont l’Empire romain et l’Empire occidental moderne suivent des trajectoires parallèles dans leur mouvement vers leurs falaises respectives de Sénèque. 
    Voici donc mon évaluation de l’effondrement romain, basée sur l’excellent livre de Dmitry Orlov, Les cinq étapes de l’effondrement. Juste une note : dans le livre, Orlov ne décrit pas la phase post-effondrement de l’Union soviétique qui s’est terminée avec la Russie redevenue un pays prospère et uni, comme elle l’est aujourd’hui. C’était un bon exemple du Rebond de Sénèque – il y a la vie après l’effondrement et il y aura une nouvelle vie après que l’Empire maléfique du mensonge aura disparu.
    Les cinq étapes de l’effondrement de l’Empire romain 
    Dmitry Orlov a écrit Les cinq étapes de l’effondrement sous forme d’un article en 2008 et d’un livre en 2013. C’était une idée originale pour l’époque de comparer la chute de l’Union soviétique à celle des États-Unis. En tant que citoyen américain né en Russie, Orlov a pu comparer en détail les deux empires et noter les nombreuses similitudes qui ont conduit les deux à suivre la même trajectoire, même si le cycle de l’empire américain n’est pas encore terminé. 
    Pour renforcer l’analyse d’Orlov, je pensais pouvoir appliquer les mêmes cinq étapes à un empire plus ancien, l’Empire romain. Et, oui, les cinq étapes s’appliquent bien aussi à ce cas ancien. Alors, voici mon point de vue sur le sujet. 
    Pour commencer, une liste des cinq étapes de l’effondrement selon Orlov :Étape 1 : Effondrement financier.
    Étape 2 : Effondrement commercial.
    Étape 3 : Effondrement politique.
    Étape 4 : Effondrement social.
    Étape 5 : Effondrement culturel. 
    Voyons maintenant comment ces cinq étapes se sont déroulées pendant la chute de l’Empire romain. 
    Étape 1 – Effondrement financier (IIIe siècle après J.-C.). Le système financier de l’Empire romain n’était pas aussi sophistiqué que le nôtre, mais, tout comme notre civilisation, l’Empire était basé sur l’argent. L’argent était l’outil qui gardait l’État uni : il servait à payer les légions et les bureaucrates et à faire en sorte que le système commercial approvisionne les villes en nourriture. La monnaie romaine était une marchandise physique : elle était basée sur l’argent et l’or, et ces métaux devaient être extraits. C’était le contrôle romain sur les riches mines d’or du nord de l’Espagne qui avait créé l’Empire, mais ces mines ne pouvaient pas durer éternellement. À partir du 1er siècle, le coût de l’exploitation minière des veines épuisées est devenu un fardeau de plus en plus lourd. Au IIIe siècle, le fardeau était trop lourd à porter pour l’Empire. Ce fut l’effondrement financier dont l’Empire n’a jamais pu se remettre complètement. 
    Étape 2 – Effondrement commercial (Ve siècle après J.-C.). L’Empire romain n’avait jamais vraiment été un empire commercial ni une société manufacturière. Elle était spécialisée dans la conquête militaire et préférait importer des articles de luxe de l’étranger, certains, comme la soie, venant de l’autre côté de l’Eurasie, de Chine. En plus des légions, l’Empire ne produisait que deux marchandises en grandes quantités : du grain et de l’or. De ces produits, seul l’or pouvait être exporté sur de longues distances et il disparut rapidement en Chine pour payer les importations coûteuses que les Romains avaient l’habitude d’acheter. L’autre produit, le grain, ne pouvait pas être exporté et a continué à être commercialisé à l’intérieur des frontières de l’Empire pendant un certain temps – l’approvisionnement en grain venant des greniers d’Afrique et du Proche-Orient était ce qui maintenait en vie les villes romaines, Rome en particulier. Après l’effondrement financier, les lignes d’approvisionnement sont restées ouvertes parce que les producteurs de céréales n’avaient pas d’autre marché que les villes romaines. Mais, vers le milieu du Ve siècle, les choses sont devenues si mauvaises que Rome a été saccagée d’abord par les Wisigoths en 410, puis par les Vandales en 450. Elle s’est remise du 1er sac, mais le second était de trop. Les Romains n’avaient plus d’argent pour payer le grain dont ils avaient besoin, les voies maritimes commerciales se sont complètement effondrées et les Romains sont morts de faim. C’était la fin du système commercial romain. 
    Étape 3 – Effondrement politique (fin du Ve siècle après J.-C.). L’effondrement politique est allé de pair avec l’effondrement commercial. Déjà à la fin du IVe siècle, les empereurs étaient devenus incapables de défendre Rome contre les armées barbares qui défilaient à travers l’empire et ils s’étaient retirés dans la sécurité de la ville fortifiée de Ravenne. Quand Rome a été mise à sac, les empereurs n’ont même pas essayé de faire quelque chose pour aider. Les derniers empereurs ont disparu à la fin du Ve siècle mais, déjà des décennies auparavant, la plupart des gens en Europe avaient cessé de se soucier de savoir s’il y avait ou non une personne pompeuse à Ravenne qui portait des vêtements violets et prétendait être un empereur divin. 
    Étape 4 – Effondrement social (Ve siècle après J.-C.). L’effondrement social de l’Empire d’occident s’est accompagné de la désagrégation des structures politiques et commerciales. Déjà au début du 5ème siècle, nous avons la preuve que les élites romaines étaient parties en « mode évasion » – ce n’était pas seulement l’empereur qui avait fui Rome pour se réfugier à Ravenne, les patriciens et les chefs de guerre étaient en mouvement avec des troupes, de l’argent et des disciples pour établir leurs domaines féodaux où ils pourraient. Et ils ont laissé les roturiers se défendre seuls. Au VIe siècle, l’État romain avait disparu et la majeure partie de l’Europe était aux mains des seigneurs de guerre germaniques. 
    Étape 5 – Effondrement culturel (à partir du VIe siècle après J.-C.). Ce fut très lent. L’avènement du christianisme, au IIIe siècle, n’a pas affaibli la structure culturelle de l’Empire, il a été une évolution plutôt qu’une rupture avec le passé. L’effondrement de l’Empire en tant qu’entité politique et militaire n’a pas tant changé les choses et pendant des siècles, les gens en Europe se sont toujours considérés comme des Romains, un peu comme les soldats japonais échoués dans des îles éloignées après la fin de la seconde guerre mondiale, (en Grèce, les gens se définissaient encore comme « Romains » au 19ème siècle). Le latin, langue impériale, a disparu en tant que langue vernaculaire, mais il a été maintenu en vie par le clergé catholique et il est devenu un outil indispensable pour l’unité culturelle de l’Europe. Le latin a gardé une certaine continuité culturelle avec l’ancien empire qui ne s’est perdue que très progressivement. Ce n’est qu’aux XVIIIe et XIXe siècles que le latin a disparu comme langue de l’élite culturelle, pour être remplacé par [le français, puis .. NdT] l’anglais de nos jours. 
    Comme vous le voyez, la liste d’Orlov a une certaine logique bien qu’elle doive être un peu adaptée à l’effondrement de l’Empire romain occidental. Les 5 étapes ne se sont pas succédées, il y a eu plus d’un siècle de décalage entre l’effondrement financier du 3ème siècle (étape 1) et les trois étapes suivantes qui sont arrivées ensemble : l’effondrement commercial, politique, et social. La cinquième étape, l’effondrement culturel, a été une longue histoire qui est venue plus tard et qui a duré des siècles. 
    Et notre civilisation ? La première étape, l’effondrement financier est clairement en cours, bien qu’il soit masqué par diverses astuces comptables. La deuxième étape, l’effondrement commercial, au contraire, n’a pas encore commencé, ni l’effondrement politique : l’Empire maintient toujours une force militaire géante et menaçante, même si son efficacité réelle peut être mise en doute. Peut-être que nous voyons déjà des signes de la troisième étape, l’effondrement social, mais, si le cas romain est un guide, ces trois étapes arriveront ensemble. 
    Alors, que diriez-vous de la dernière étape, l’effondrement culturel ? C’est une question pour un avenir relativement lointain. Pendant un certain temps, l’anglais restera certainement la langue universelle, tout comme le latin l’était après la chute de Rome, alors que les gens continueront à penser qu’ils vivent encore dans un monde globalisé (c’est peut-être déjà une illusion). Avec la disparition de l’anglais, tout peut arriver et quand (et si) un nouvel empire se lèvera sur les cendres de l’empire américain, ce sera quelque chose de complètement différent. Nous pouvons seulement dire que l’univers avance par cycles et que c’est évidemment ainsi que les choses doivent se passer. 
    Ugo Bardi 
    Par Dmitry Orlov - Source Club Orlov 
    Dans cet article, Ugo Bardi a appliqué ma taxonomie d’effondrement à l’effondrement de l’Empire romain d’occident, et son analyse montre que la cascade canonique d’effondrement financier, commercial, politique et socioculturel a fonctionné comme prévu dans un autre cas, particulièrement célèbre. Mais cela soulève une question qui revêt une grande importance pour notre époque. L’analyse d’Ugo est exacte lorsqu’il s’agit spécifiquement de la vieille Rome et de son effondrement, sauf pour un détail crucial. La vieille Rome ne s’est pas seulement effondrée, elle a été abandonnée, puis, deux siècles plus tard, elle a disparu. 
    Un événement assez significatif s’est produit le 11 mai 330 de notre ère. Ce jour-là, la vieille Rome (celle d’Italie) a cessé d’être la capitale de l’Empire romain. Ce jour-là, l’empereur Constantin Ier transféra la capitale vers la Nouvelle Rome (Νέα Ῥώμη), anciennement connue sous le nom de Byzance et informellement appelée Constantinople jusqu’en 1930, année où elle fut officiellement rebaptisée İstanbul. C’était la ville la plus grande et la plus prospère d’Europe tout au long du Moyen Âge et elle reste aujourd’hui encore la plus grande ville d’Europe (la deuxième plus grande est Moscou, parfois appelée la troisième Rome). De 330 après J.-C. au 13 avril 1204 – une période de 974 ans – elle fut la capitale de l’Empire romain, qui se scinda en Orient et en Occident en 395. Puis, 81 ans plus tard, en 476 après J.-C., l’Empire romain d’occident a cessé d’exister, rendant l’appellation « orientale » plutôt superflue. En effet, les habitants de la Nouvelle Rome se sont toujours qualifiés de Romains. En 1204 après J.-C., elle fut saccagée et brûlée par les chevaliers de la Quatrième croisade (un assaut barbare, pourrait-on dire) et il est très intéressant de se demander pourquoi les Romains ne leur opposèrent aucune résistance. Nous garderons cela pour une autre fois. Constantin ne s’est pas contenté de déplacer la capitale dans une ville existante ; il a reconstruit en grande partie l’ancienne Byzance (une colonie grecque datant de 657 av. J.-C.). 
    Il y avait de nombreuses raisons pour la décision de Constantin de déplacer la capitale. Le nouvel emplacement était tout simplement meilleur : plus facile à défendre, entouré de provinces économiquement développées, plus proche des centres d’apprentissage et de culture et stratégiquement situé à l’intersection de plusieurs routes commerciales. Constantin fit sortir beaucoup de richesses de la Vieille Rome pour fonder sa Nouvelle Rome, puis quitta la Vieille Rome qui languit dans un état considérablement affaibli, et ne s’en remit jamais. Mais il y avait une autre raison à ce déménagement : Constantin chevauchait une vague de passion nouvelle qui avait à voir avec la propagation du christianisme, et elle l’a emmené en Méditerranée orientale où le christianisme a d’abord pris racine. C’était une décision consciente d’abandonner la vieille Rome païenne et de construire une nouvelle Rome chrétienne. Bien que les cérémonies chrétiennes et païennes y aient d’abord eu lieu, les cérémonies païennes ont rapidement été abandonnées. 
    La nouvelle Rome est devenue le centre de l’apprentissage chrétien, où la Bible et d’autres écrits chrétiens ont été traduits dans de nombreuses langues, dont le slave, étape essentielle dans la diffusion du christianisme en Eurasie, à l’exception de l’Europe occidentale, qui a connu un âge sombre. Là-bas, l’enseignement basé sur le latin a été maintenu à peine en vie par des moines qui travaillaient dans des scriptoria, vivants à peine eux-mêmes, taraudés par le froid, la faim et l’ennui. Le sacerdoce catholique, qui s’est fusionné en une structure autoritaire – la papauté – était désireux de maintenir la population dans l’ignorance parce que cela facilitait son contrôle et son exploitation. Au lieu de traduire la Bible dans les langues vernaculaires et d’enseigner aux paroissiens à lire, ils ont eu recours à l’enseignement de la doctrine chrétienne au moyen de dioramas sentimentalistes idolâtres. La réaction à cette répression de l’apprentissage, quand elle est arrivée, a été la Réforme protestante. Il en résulta beaucoup de massacres insensés et conduisit au développement d’une autre abomination : les interprétations littérales de la Bible par les sectes protestantes et les cultes apocalyptiques. Ainsi, la décision de Constantin de quitter la vieille Rome languissante s’est avérée très positive, nous donnant un millénaire de développement culturel à l’Est, et très négative, nous donnant l’âge des ténèbres et la guerre de Trente Ans qui ont causé la dévastation et des pertes de population en Europe occidentale. 
    Quel est le rapport avec les cinq étapes de l’effondrement ? Il montre que les effondrements sont des phénomènes locaux. Ailleurs, la vie continue, parfois mieux qu’avant. Les effondrements peuvent avoir des causes internes (ressources épuisées) ou externes (le monde passe à autre chose). Mais la séquence d’effondrement reste la même : ceux qui contrôlent la situation répugnent à admettre ce qui se passe et prétendent qu’il n’en est rien. Ensuite, ils sont ruinés (effondrement financier). Ensuite, ils perdent la capacité d’importer des choses (effondrement commercial). Ensuite, leurs institutions publiques cessent de fonctionner (effondrement politique). Puis la société s’effondre. Et ce n’est qu’alors, après tout cela, que les gens réalisent enfin que le problème était dans leur tête depuis le début (effondrement culturel). L’adoption rapide d’une culture meilleure et plus réfléchie est, bien sûr, une bonne idée. Une alternative est de passer par un âge sombre suivi d’une longue période de carnage sans raison. 
    Qu’est-ce que cela a à voir avec le monde d’aujourd’hui ? Eh bien, si vous le remarquez, il y a un pays en particulier dans le monde qui a un problème majeur : il consomme beaucoup plus qu’il ne produit. De plus, il consomme beaucoup de produits, mais la plupart de ce qu’il produit sont des services – pour lui-même – qui ont tendance à être surévalués et ne sont d’aucune utilité pour qui que ce soit d’autre, mais il compte fièrement dans son produit intérieur brut cette extase d’auto-satisfaction. Il justifie l’énorme écart entre sa production (réelle, physique) et sa consommation (réelle, physique) à l’aide d’astuces comptables, et il pense qu’il peut continuer à le faire pour toujours. Le reste du monde n’est pas d’accord, et fait connaître son mécontentement en se désengageant progressivement de ce pays. Il pourrait abandonner sa culture de surconsommation aveugle et de diffusion de la « liberté et de la démocratie » par des moyens militaires avant que les circonstances ne l’y obligent, mais il refuse de le faire, au risque d’être abandonné comme le fut la vieille Rome. 
    Dmitry Orlov 
    Traduit par Hervé, vérifié par Wayan, relu par Cat pour le Saker Francophone