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Europe et Union européenne - Page 618

  • Danger

    PAR HILAIRE DE CRÉMIERS 

    1841978860.5.jpgL'homme qui est à la tête de la France, n'aime pas son pays. Au mieux, il fait semblant. Pour lui, la France est une nation dépassée. L'Europe seule compte dans son esprit. Il ne cesse de le dire. « Je suis venu vous parler d'Europe, a-t-il déclaré à la Sorbonne. Encore, diront certains. Ils devront s'habituer parce que je continuerai. Et parce que notre combat est bien là, c'est notre histoire, notre identité, notre horizon, ce qui nous protège et ce qui nous donne un avenir. »

    Voilà ce que pense le président de la France. Et il suffit de l'écouter pour se rendre compte que déjà, dans sa conception, la France n'existe plus en tant que nation ; elle n'est plus qu'un legs du passé. Peu lui chaut que les industries françaises disparaissent. Pour lui l'échelle nationale est devenue obsolète et inefficace ; il n'y a plus rien à faire à ce niveau. C'est sa conviction profonde. « La bonne échelle, dit-il, c'est l'échelle européenne ». Tout est dit. Qu'importe qu'Alstom soit récupéré par Siemens. Au contraire ! Il n'y voit aucun inconvénient. Comprenons bien : l'histoire de France, c'est aussi bien l'histoire de l'Allemagne que l'histoire des autres peuples d'Europe. Le seul mal qui les a entachés, c'est le nationalisme. L'identité est commune, commun l'horizon. Tous les programmes qu'il définit à longueur de discours, n'ont de sens que dans ce cadre européen, voire mondial. Il ne conçoit de développement que dans cette vue. Pourquoi des réformes institutionnelles en France ? Pour mieux l'intégrer dans l'Europe, pardi ! Pourquoi des réformes institutionnelles en Europe ? Pour mieux la renforcer et la doter de toutes les prérogatives de la souveraineté !

    Il se dit l'héritier des pères fondateurs. Il en a l'esprit, affirme-t-il ; il veut rompre avec les frilosités et les peurs. Il n'a qu'un ennemi multiforme et qu'il ose nommer : « nationalisme, identitarisme, protectionnisme, souverainisme de repli... ». Il se voit à la tête d'un grand mouvement libérateur ; il anticipe les prochaines élections européennes ; il donne des dates. Tout doit être achevé en 2024. La nouvelle gouvernance européenne sera en place, pense-t-il ; les grands projets, du numérique à la transition écologique, des nouvelles dispositions européennes sur l'enseignement aux techniques les plus avancées du travail, seront dans leur vitesse de croisière ; et la France se sera enfin mise à l'heure de l'Europe. Macron aura rempli son rôle. Il lui restera sans doute à assumer la suite : il n'est pas difficile de deviner de quoi il s'agit. Car il faut bien présider, n'est-ce pas ?

    Le problème, c'est que rien ne se passe comme prévu. Macron aime se comparer à Napoléon. Et, en effet, il a le même défaut. Bainville écrit dans son remarquable Napoléon : « On voit l'idée naître, grandir, s'emparer de l'esprit de l'empereur jusqu'à ce que, selon un penchant qui s'aggrave chez lui, il regarde comme fait ce qui peut et doit se faire puisque sa raison l'a conçu ». Il s'agit de la campagne de Russie. Macron raisonne en politique de cette même façon et, lui, depuis le début ! Il s'obstinera, il le dit. C'est là le danger, le grand danger.

    Les Allemands ont voté ; l'Allemagne n'est plus la même. Macron rêve d'un traité de l'Élysée renforcé quand il n'y a déjà plus de couple franco-allemand. Macron s'imagine que l'Angleterre - il l'a dit - allait revenir dans l'Europe quand le Brexit va devenir définitif. Macron fustige les nations quand l'Espagne se bat pour survivre et que l'Europe attise les divisions. En un mot, Macron est en pleine utopie, comme tous ses prédécesseurs mais plus qu'eux encore, s'imaginant résoudre les impossibles problèmes de leur République en les projetant dans une Europe idéale qui n'a. jamais existé et qui existera de moins en moins. Terrible vérité politique : Macron, sentant la légitimité de son pouvoir déjà se dérober sous ses pieds, part en quête obsessionnelle d'une légitimité « autre », nouvelle, grandiose, imaginée dans un « ailleurs » qu'il façonne en idéal rationnel et enthousiasmant. Patatras ! Le revers sera cinglant. Fasse le ciel que le pire ne survienne pas !

    À quand le chef de l'État dont la légitimité sera suffisante pour n'avoir à aimer, d'abord, que la France. Les autres aussi, mais après. 

    A lire aussi dans Lafautearousseau ...

    Le couple franco-allemand s'éloigne ... Et l'Europe avec lui 

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/

  • Des symboles étatiques pour une Union sans Etat : les contradictions de l'UE

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    Par   

    TRIBUNE - Emmanuel Macron a reconnu officiellement lors du Conseil européen des 19 et 20 octobre les symboles « étatiques » de l'Union Européenne, notamment le drapeau et l'hymne européen. Laurent Ottavi montre ici [Figarovox 20.10] que le Président de la République participe à la dilution du politique dans une Europe postpolitique. Nous ne connaissons pas 

     Emmanuel Macron l'a montré lors des premiers mois de sa présidence : il aime les symboles. Il sait qu'ils n'ont rien d'anecdotique. 

    Le débat récent sur le drapeau européen, qu'Emmanuel Macron a reconnu officiellement lors du Conseil européen des 19 et 20 octobre, est donc tout sauf un sujet marginal.

    L'introuvable Etat européen

    Le drapeau fait partie des cinq symboles de l'Union européenne, avec l'hymne, également officiellement reconnu, l'euro, la devise « unis dans la diversité » et la journée de l'Europe le 9 mai.

    Ces symboles sont dits « étatiques » alors que l'UE n'a ni Etat ni nation. Elle n'est pas une Europe des nations mais elle n'est pas non plus une nation européenne. Il existe bien une monnaie européenne, mais tous les pays ne l'ont pas adoptée et, privé du fédéralisme lui permettant de combler par la solidarité les divergences qu'une monnaie unique génère, elle est incomplète.

    Surtout, il n'y a pas de « souveraineté européenne » de laquelle un Etat européen puisse émaner. Depuis la création de l'UE, ce sont au contraire les divergences entre les nations, aussi bien économiques que politiques, qui se sont accentuées.

    L'euro est très révélateur des contradictions de l'Union européenne. Les billets sont signés par le gouverneur de la banque centrale européenne, banque sans Etat, et marqués d'un copyright comme pour une entreprise. Ils sont coupés de toute histoire nationale mais aussi de l'histoire européenne, précisément parce que celle-ci est faite des histoires des nations.

    Après que bien des symboles sont écartés au motif qu'ils « succombent du fait du biais national » (Van Middelaar), il fût décidé qu'au recto des billets devaient apparaître des personnalités anonymes et au verso des éléments architecturaux. Ceux-ci ont finalement été représentés à la fois au recto et au verso. Ils n'ont rien à voir avec des monuments existants.

    L'étude des billets suffit à comprendre pourquoi l'euro est condamné à s'effondrer. S'il n'a pas de « visage », comme l'écrit Hervé Juvin, c'est parce qu'il est une « monnaie sortie de l'histoire ». Il ne correspond pas aux réalités.

    Subordination du national au supranational

    Le processus dit d'« intégration européenne » n'a, certes, pas les mêmes conséquences pour tous les pays.

    L'Allemagne a utilisé l'Union européenne, comme l'a montré Marie France Garaud dans ses écrits, pour se reconstituer pacifiquement un Etat. C'est pourquoi le chancelier Kohl avait demandé dans une lettre adressée à François Mitterrand l'accélération du calendrier de mise en place d'une Union économique et monétaire et un nouveau traité, qui deviendrait le traité de Maastricht, « pour des raisons de politique intérieure ».

    Depuis, la Cour constitutionnelle de Karlsruhe selon laquelle il ne peut y avoir de démocratie européenne en l'absence de peuple européen veille à la primauté de la loi fondamentale allemande, alors qu'en France les traités ont été constitutionnalisés.

    En France, ajouter au drapeau français le drapeau européen revient à subordonner le national au supranational.

    Le drapeau européen fait partie du portrait officiel du président de la République depuis Nicolas Sarkozy, sous la présidence duquel a été ratifié le traité de Lisbonne. Il se trouve au Palais Bourbon, où siègent les représentants du peuple, depuis 2008.

    Accoler deux drapeaux lors d'une rencontre entre chefs d'Etat ne participe pas du tout de la même logique, chacun représentant son propre pays et portant ses intérêts propres. Le drapeau européen marque l'ascendant d'un objet non politique et sans légitimité, puisqu'assis sur aucune souveraineté européenne et rejeté par les Français en 2005, sur la nation, cadre de la démocratie.

    Par ses choix symboliques, Emmanuel Macron s'inscrit pleinement dans la continuité des dernières décennies plutôt qu'il ne contribue à édifier une « nouvelle Europe » illusoire, qui comporterait enfin la solidarité nécessaire à sa viabilité.

    Le faux débat sur « l'emblème confessionnel »

    Les parlementaires insoumis ont cependant amené le débat sur un autre terrain, celui de la dimension religieuse ou non du drapeau, qui - en l'occurrence - paraît bien anecdotique.

    Le drapeau européen date de 1955. Il était d'abord celui du Conseil de l'Europe. Le fonctionnaire à l'origine du drapeau se serait inspiré d'une médaille représentant la Vierge Marie.

    Cependant, contrairement à ce qui a pu être dit, les douze étoiles ne sont pas une référence directe aux apôtres. Le nombre d'étoiles était initialement de quinze ; il fût décidé de le ramener à douze car - entre autres raisons - dans la symbolique c'est le nombre de la perfection et de la plénitude. En revanche, comme l'a souligné Alexis Corbière, le drapeau a bien été adopté le jour où l'on fête l'Immaculée Conception.

    Outre que l'inspiration dudit fonctionnaire ne signifie pas une volonté délibérée de marquer religieusement le drapeau européen, il semble que toute préoccupation religieuse ait été étrangère à l'attribution du symbole du Conseil de l'Europe à la communauté économique européenne dans les années 1980.

    Parler d'« emblème confessionnel » est inadapté, et cet argument en dit sans doute plus sur ceux qui l'ont émis que sur l'objet sur lequel il porte. Ce que les députés Insoumis semblent surtout regretter, c'est que l'Europe - et non pas l'Union européenne - ait des racines romaines, grecques et judéo-chrétiennes.

    L'antécédent de 2005

    Les Insoumis ont avancé un autre argument bien plus intéressant. Le peuple français a rejeté en 2005 le traité qui comprenait les symboles européens. Le traité de Lisbonne qui s'y est substitué, bien qu'il reprenne l'essentiel du texte précédent, ne les conserve pas. 16 des 28 Etats les ont reconnus dans la déclaration 52 annexée au traité de Lisbonne : la France, l'Irlande et les Pays-Bas n'en font pas partie. Cela n'a pas empêché un emploi fréquent de ces symboles en France, lors de la fête nationale du 14 juillet par exemple, sur les portraits officiels des présidents comme il a été dit ou au fronton des bâtiments publics.

    Les Français, bien sûr, n'ont pas voté « non » au TCE parce qu'ils étaient contre le drapeau ou l'hymne européens mais ils sont indissociables du contenu du traité qui a motivé les refus des peuples. Ils ont de fait été amenés en 2005 à symboliser la logique supranationale à l'œuvre qui défait les nations. Les parlementaires, comme l'a déclaré Jean-Luc Mélenchon, devraient en conséquence pouvoir s'exprimer sur la reconnaissance officielle du drapeau et de l'hymne européen. Mais cela reste bien insuffisant.

    L'organisation d'un référendum sur les questions européennes où tous les enjeux seraient clairement posés fait cruellement défaut. Il est encore très improbable dans la mesure où 2005 et ses suites sont encore dans toutes les têtes dirigeantes.

    Au nom de l'impératif européen, la voix du peuple français est condamnée au silence.  

    Laurent Ottavi est auteur à Atlantico et Liberté Politique.

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2017/10/22/des-symboles-etatiques-pour-une-union-sans-etat-les-contradi-5991801.html

  • L’euro peut il tenir encore cinq ans ? (Conférence à Amiens - juin 2017)

  • Éric Zemmour décrypte la victoire des populistes en Europe centrale

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • 20 milliards d'euros pour l'UE

    L’Assemblée nationale a voté lundi soir l’augmentation de la contribution française au budget de l’Union européenne, à hauteur de 20,2 milliards d’euros en 2018. C’est un record absolu.

    Le texte a été adopté par 80 voix contre 8. Il y avait donc… 489 absents. 

    Ceux qui ont voté contre sont :

    France Insoumise :

    • Éric Coquerel
    • Alexis Corbière
    • Jean-Luc Mélenchon

    Communiste :

    • André Chassaigne

    FN :

    • Louis Aliot
    • Emmanuelle Ménard
    • Ludovic Pajot

    NI :

    • Marie-France Lorho

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • DOMINIQUE MARTIN : « EMMANUEL MACRON SERT L’EUROPE AU DÉTRIMENT DE LA FRANCE ET DES ENTREPRISES FRANÇAISES »

    L’accord passé lundi soir au sujet de la directive travailleurs détachés est présenté comme une victoire pour notre pays par le gouvernement et nombre de médias.

    Dominique Martin, député Front national au Parlement européen, n’est pas d’accord sur cette analyse et explique pourquoi au micro de Boulevard Voltaire en donnant des exemples concrets, notamment dans le transport routier.

    Dominique Martin, Emmanuel Macron a salué hier une victoire européenne avec la conclusion de l’accord sur les travailleurs détachés.
    Cet accord ne satisfait visiblement pas le Front national. Vous prétendez que cet accord continuera à créer des inégalités entre les travailleurs.
    Comment en êtes-vous arrivés à cette conclusion ?

    Monsieur Macron a fait des promesses au service de l’Europe et non pas au service des travailleurs français. Nous sommes très loin du compte.
    Sa pseudo-victoire est de ramener la durée initialement prévue à 24 mois à 12 mois avec la possibilité de rallonger de 6 mois. Or nous savons qu’au niveau européen la moyenne du détachement est de 4 mois.
    En France, la durée moyenne d’un détachement est de 35 jours.
    On voit bien que, même en réduisant à 12 mois plus 6 mois, on est au service des grosses entreprises c’est-à-dire des lobbys, les gros donneurs d’ordre du BTP et du transport routier pour leur permettre de continuer à utiliser ce système de dumping social au sein de l’Union européenne. Il veulent en fait continuer à aller chercher les travailleurs dans les pays de l’Est payés moins cher. Ils disent qu’il y aura égalité de rémunération, certes, mais pour quelle durée de travail ? On ne sait pas.
    De plus, les charges sociales restent celles du pays d’origine.
    Ce n’est pas une victoire, c’est de l’enfumage, comme on en a l’habitude.

    On sait que le secteur routier a été exclu des accords.
    Pour vous, est-ce une opération de communication ?

     

    C’est le deuxième scandale !
    Le nombre d’entreprises de transport françaises a été divisé par 3 en moins de 15 ans.
    En moins de 15 ans, les deux tiers des entreprises françaises de transport ont disparu.
    Ce pseudo-durcissement ne s’appliquera pas aux transports.
    Au détriment du transport français, les gros lobbys de transport vont continuer soit à créer des filiales dans les pays de l’Est, soit à créer des plateformes et embaucher en grand nombre des chauffeurs routiers des pays de l’Est dont on connaît les conditions déplorables de travail.

    Le Front national reproche-t-il à M. Macron de faire davantage le jeu de l’Europe que celui de la France ?

    Complètement.
    Il fait comme avec le drapeau européen qu’il veut imposer à la longue pour supprimer le drapeau tricolore de nos assemblées.
    Monsieur Macron sert l’Europe au détriment de la France, mais surtout des travailleurs et des entreprises françaises.
    C’est une évidence.
    Ce n’est pas le seul mensonge que monsieur Macron a émis sur cette modification qui au départ devait être un durcissement. Par la suite, on s’aperçoit que c’est un assouplissement au service de la construction de l’Union européenne.

    Que propose le Front national pour contrer cette décision ?

    C’est simple, nous proposons la suppression pure et simple de la directive du travailleur détaché.
    Premier point, le détachement a toujours existé.
    Par exemple, quand une entreprise française achetait une machine à une entreprise européenne ou étrangère, le fournisseur envoyait la machine accompagnée d’un ou deux techniciens pour l’installer. C’était du vrai détachement de travailleurs ou de techniciens, sachant que l’un ou l’autre restait à la charge de l’entreprise du pays d’origine avec salaire et coût sociaux. Cela n’avait pas d’impact sur le monde du travail en France.
    Cela a toujours existé, mais la création d’une directive travailleur détaché leur a permis d’utiliser des travailleurs moins chers.
    Deuxième point, les quatre piliers de l’Union européenne sont la libre circulation des biens, des services, des personnes et des capitaux. On ne pourra donc jamais empêcher un travailleur étranger de venir travailler en France. C’est ce qu’on appelle une immigration économique.
    Le droit du travail et le droit de la sécurité s’appliquent lorsqu’un immigré économique arrive en France. Il n’y a aucun impact financier pour l’entreprise qui le fait venir à moins de l’exploiter ou de développer le travail au black.
    Cette directive n’a aucun sens.
    Il faut continuer les échanges commerciaux entre les Etats nations, c’est-à-dire le titre de notre groupe, l’Europe des nations et des libertés.

    http://www.bvoltaire.fr/emmanuel-macron-sert-leurope-detriment-de-france-entreprises-francaises/

  • Il y a un an, à l'occasion du 60e anniversaire de l'insurrection de Budapest (octobre 1956), Synthèse nationale éditait l'intégralité de l'oeuvre magistrale de Davis Irving sur cet événement

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    L'acheter en ligne cliquez ici

    À propos du livre de David Irving

    Le cauchemar d’une nation

    Un entretien avec Yannick Guibert

    Automne 2016 , à l’occasion du 60e anniversaire du soulèvement de Buda­pest, Synthèse nationale a publié la traduction intégrale, inédite à ce jour, du livre « Budapest 1956 : le cauchemar d’une nation », de l’historien anglais non conformiste David Irving.

    Nous publions ici un entretien réalisé pour le site EuroLibertés avec Yan­nick Guibert, traducteur de cet ouvrage en deux volumes.

    Propos recueillis par Fabrice Dutilleul.

    Que représente la Hongrie en Europe dans les années cinquante ?

    Ce pays s’étend sur environ 90 000 km2, soit à peine un cinquième de la France, au cœur de l’Europe. Dominée par une capitale surdimensionnée qui concentre près du quart de la population (dix millions) et l’essentiel des activités écono­miques secondaires et tertiaires, le pays a alors des frontières com­munes avec la Tchécoslovaquie, l’URSS, la Roumanie, la Yougoslavie et l’Autriche avec laquelle il a aussi partagé une longue histoire commune.

    Après la Ire Guerre mondiale, le traité de Trianon ampute la Hongrie des deux tiers de son territoire et de plus de la moitié de sa population. Dès 1920, après la brève et sanglante république des soviets de Bela Kun, l’amiral Horthy rétablit le Royaume (très catholique) de Hongrie dont il as­sume la régence. Alliée fidèle du IIIe Reich, la Hongrie sera envahie par les Soviétiques dès septembre 1944 ; ils occuperont Budapest en février 1945 après trois mois de siège.

    Quel est le gouvernement qui prend la tête du pays en 1945 ?

    C’est un gouvernement fantoche communiste formé à l’instigation des Sovié­tiques dès leur entrée en Hongrie et installé à Debrecen à la suite de l’Armée rouge. Dans le camp des vaincus, le peuple hongrois subit les exactions des vainqueurs : pillages déportations, viols illustreront la libération par les communistes.

    Toutefois, en vertu des accords de Yalta, des élections libres sont organisées en novembre 1945 et elles furent un désastre pour Moscou : le Parti des Petits propriétaires obtint la majorité absolue (57%), suivi des sociaux-démo­crates et des communistes (17%), le Parti national paysan arrivant quatrième. Les communistes hongrois tombaient de haut, mais leur chef, Matthias Rakosi – né Matthias Roth en 1898 à Budapest – disposait d’un atout majeur : la présence de l’Armée rouge. Doté d’une intelligence supé­rieure, il fut l’inventeur de « la tactique du salami » qui permit aux Commu­nistes d’atteindre le pouvoir absolu dès 1948 après avoir menacé, noyauté, corrompu, abusé ses concurrents politiques et la population hongroise.

    S’ensuivit une politique économique aberrante visant à imposer à ce pays profondément rural une industrie lourde et la collectivisation des terres. Parallèlement, la terreur rouge s’abattait sur le pays et tout opposant se voyait persécuté, enfermé, dénoncé : une première vague de procès stali­niens épura le parti de tous ses éléments considérés comme trop tièdes. Une police politique très efficace, l’AVO (rebaptisée ensuite AVH), assurait la consolidation du régime. L’activité économique se délitait, la misère triom­phait, une chape de plomb recouvrait la Hongrie.

    Puis, au printemps 1953, la foudre frappa le monde communiste : Staline meurt ! Ceci entraîna des troubles bien au-delà du rideau de fer, mais notam­ment en Hongrie : grèves dans les aciéries chères au régime, manifestations paysannes massives dans la Puszta, la grande plaine hongroise. Un vent de réformes se leva qui se traduisit par une timide libéralisation économique et politique : un nouveau gouvernement formé par Imre Nagy, vieux routard du communisme, venait tempérer l’action de Rakosi qui demeurait à la tête du PC. Ce dernier put ainsi s’opposer efficacement à la Nouvelle Voie de Nagy et provoquer sa chute début 1955.

    Mais il est trop tard pour revenir à un régime stalinien et l’année 1956 va connaître un foisonnement de contestations politiques dans les milieux intellec­tuels, même au sein du Parti…

    C’est ce qui va conduire à l’insurrection de 1956 ?

    Elle débutera à l’issue des grandes manifestations étudiantes, fruits de cette agitation intellectuelle, qui se déroulent le 23 octobre 1956 à Budapest.

    Ce mardi, vers 15 heures, deux cortèges rassemblant une dizaine de milliers d’étudiants chacun s’ébranlent parallèlement au Danube, l’un côté Pest à partir de la faculté de droit, l’autre côté Buda à partir de Polytechnique. Tous les deux se dirigent vers les statues du général Bem et du poète Petöfi, héros de la révolution de 1848.

    Initialement interdite par le Parti, la manifestation fut autorisée à la dernière mi­nute face à la détermination des étudiants. Déstabilisé par la dénonciation du stalinisme au sein même du Kremlin par les nouveaux maîtres et en pre­mier lieu Nikita Khrouchtchev lui-même, le Parti communiste hongrois s’est ramolli : il a même interdit à la police de tirer.

    Tout se déroule dans un calme bon enfant jusqu’à la dislocation vers 18 heures où certaines voix s’élèvent pour que l’on puisse exprimer à la radio les revendications des étudiants ; de plus, entre-temps, de nombreux ou­vriers des équipes du matin qui venaient de débaucher s’étaient joints à la manifestation, ainsi que les employés qui sortaient des bureaux : plus de 50 000 personnes se retrouvèrent ainsi dans la rue. Alors qu’un petit groupe allait à la maison de la radio pour exiger la diffusion de leurs revendications, la masse des manifestants se dirigea vers la place du Parlement où la foule rassemblée exigea le retour au pouvoir d’Imre Nagy.

    À la maison de la Radio, durant la nuit, l’affrontement tourne au drame, les gardes de l’AVH chargés d’en interdire l’accès, affolés par la pression des manifestants, ouvrent le feu, faisant une dizaine de victimes. Scandalisés par ces meurtres, des policiers réguliers et des officiers de l’armée commencent à donner des armes aux manifestants. Puis deux fausses ambulances font irruption : il s’agit en fait de transports d’armes et de munitions camouflés pour l’AVH encerclée à l’intérieur de la Radio… La foule s’en empare et l’affrontement tourne à la guérilla jusqu’au petit matin. Durant la nuit, d’autres manifestants déboulonnent la gigantesque statue de Staline qui dominait la place des Héros.

    Comment réagit le gouvernement communiste ?

    Affolé, le Politburo qui venait de nommer Imre Nagy à la tête du gouverne­ment, fait appel aux troupes soviétiques stationnées en Hongrie pour rétablir l’ordre. Les blindés soviétiques investissent les rues de Budapest au petit matin et se positionnent autour des centres nerveux du gouvernement.

    Le 24 au matin, tout a basculé : ce ne sont plus des intellectuels ou des étu­diants qui occupent la rue, mais les classes populaires, et en premier lieu des ouvriers, armés et avides d’en découdre. Ils attaquent les commissariats pour trouver des armes, récupèrent celles des clubs de tir sportifs de leurs usines et s’emparent même d’arsenaux de banlieue qu’ils connaissent bien.

    Les insurgés établissent des places fortes notamment à la caserne Kilian où le colonel Maléter rejoint la cause rebelle, le cinéma Corvin à Pest, places Széna et de Moscou à Buda.

    La marée rebelle se répercute de villes en villes : Györ, Debrecen… avec une grève générale dans tout le pays et le démantèlement des fermes collectives dans les campagnes.

    En une semaine, le Parti communiste hongrois s’est effondré : de ses 800 000 ad­hérents, il ne peut plus compter que sur l’AVH et l’Armée Rouge pour le défendre. Son siège à Budapest est pris d’assaut le 30 octobre et ses occu­pants massacrés Mais après un cessez-le-feu et le départ apparent de l’Armée Rouge de Budapest, Kadar et Münnich forment un gouvernement prosoviétique le 4 novembre… C’est le retour des troupes russes qui écra­sent l’insurrection entre le 4 et le 11 novembre, même s’il y a encore des combats sporadiques jusqu’au début décembre.

    Le bilan est de 2 500 à 3 000 morts, 17 000 à 19 000 blessés (dont 80 % à Budapest), tandis que 200 000 Hongrois parviennent à se réfugier en Au­triche.

    Source EuroLibertés, 29 novembre 2016

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    Ecoutez, ou ré-écoutez, l'émission Synthèse réalisée le sur Radio Libertés sur l'insurrection de Budapest le novembre 2016 cliquez là

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  • Eric Zemmour célèbre « le bonheur des nations homogènes » à l’Est de l’Europe

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    « La République tchèque vient après l’Autriche qui vient après la Pologne, qui vient après la Slovaquie, qui vient après la Hongrie », a égrené Eric Zemmour ce matin sur RTL, analysant le nouveau succès électoral des « populistes ». Partout à l’Est en effet, les mêmes causes produisent les mêmes effets :

    « Mêmes élections qui tournent autour de la question migratoire et de l’islam. Même victoire d’une droite qui les rejette sans état d’âme. Même rapprochement électoral avec une extrême droite qui fait fi de tous les tabous issus de la Seconde Guerre mondiale. Même bras de fer avec la Commission de Bruxelles qui dénonce les atteintes à l’état de droit. » Mais aussi « même mépris des Etats européens contre les populistes. Et mêmes leçons de morale des dirigeants français et allemands. »

    Mais qui sont-ils vraiment, ces peuples qui votent comme bon leur semble ? En fait, « ces peuples rejettent un libéralisme qui serait obligatoirement libertaire comme il l’est chez nous depuis Mai 68. Ils refusent aussi des institutions européennes qui leur imposeraient un quota de migrants ou le mariage gay » :

    « Les joies de la diversité qui font le bonheur de la France, de l’Allemagne et de l’Angleterre ne leur font nulle envie. Ils ne veulent ni des mosquées, ni du djihad. »

    Et puis, poursuit Eric Zemmour, qui a de la mémoire et sait que ces pays sont tous issus de l’empire des Habsbourg, « l’histoire [aussi] les rassemble » et les a conduits à vouloir retrouver

    « le bonheur des nations homogènes où la confiance règne parce qu’on partage la même culture et la même histoire »

    Or leur histoire, justement, a longtemps croisé la route de l’islam, raconte Eric Zemmour :

    « La Hongrie a été occupé trois siècles par l’empire ottoman. Vienne a subi deux sièges, le dernier remonte à 1683. Alors, c’est une troupe européenne dirigée par un général polonais qui repoussa l’envahisseur musulman. Le roi de France, Louis XIV, ne leva pas le petit doigt. Trois siècles… c’était hier. »

    https://fr.novopress.info/208100/eric-zemmour-celebre-le-bonheur-des-nations-homogenes-a-lest-de-leurope/