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Europe et Union européenne - Page 691

  • Provocation massive de l’OTAN contre la Russie

    Récemment, la Russie déclarait que la Mer Noire ne deviendrait jamais un lac de l’OTAN. Merkel, dont la Bundeswehr a accouché d’un livre blanc sur les relations germano-russes et destiné à être publié en juillet, déclare que la Russie est désormais, non plus un partenaire, mais un adversaire. Un livre blanc, allemand, qui deviendrait la Bible de l’OTAN.

    Voilà que l’OTAN passe à la vitesse supérieure, par une provocation massive contre la Russie. Paul Craig Roberts, analyste célèbre en Amérique, ancien sous-secrétaire au Trésor de Ronald Reagan, Noam Chomsky, tout aussi célèbre intellectuel de gauche, tout comme, aussi, Stephen Cohen, le meilleur analyste de la Russie, craignent cette escalade depuis bien deux ou trois ans. Quant à Kissinger, néocon, membre à vie de Bilderberg – qui s’est rassemblé ces jours-ci à Dresde -, il n’est pas du genre à désapprouver cette escalade

    Il va sans dire que le groupe Bilderberg, comme la Trilatérale, doivent se frotter les mains. Pensez : une guerre, ça ferait les affaires, tant du complexe militaro-industriel que de l’agroalimentaire. À ce sujet, je cite Henry Kissinger – encore un titulaire du prix Nobel de la paix, fomenteur de guerre ! – qui disait, il n’y a pas si longtemps : « Les militaires sont des cons, des animaux stupides qu’il faut utiliser en tant que pions en politique étrangère. » Et encore : « Contrôlez le pétrole, vous contrôlez les nations ; contrôlez l’agroalimentaire et vous contrôlez les peuples. »

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  • La Grèce, mais pas seulement ... La France et les autres pays aussi ...

    Le terme de science est depuis quelques années à la mode. Probablement parce que les sciences dignes de ce nom réussissent et progressent – Kant l'avait bien perçu – là où les autres disciplines patinent. En science, ou il y a consensus et c'est là signe de succès, ou il y a désaccord au plus niveau et c'est alors la marque d'un problème restant à résoudre. Quand bien même accole t-on le terme de science à des disciplines non scientifiques (sciences historiques, sciences économiques, …) que cela ne signifie pas à en faire des sciences. Après tout, c'est un grand historien qui reconnut naguère que « l'histoire est fille de son temps » : constat bien peu scientifique …
    Ce qui est vrai de l'histoire l'est tout autant de l'économie. Selon que l'on veuille vanter ou critiquer l'actuel gouvernement grec, on se choisit tel ou tel économiste dont les points de vue sont pourtant subjectifs et non désintéressés. Et il ne manque assurément pas sur la toile de points de vue divergents sur le sujet. Bénéficiant du recul historique, les économistes aujourd'hui considèrent que face à la seconde crise économique sous Weimar, la politique menée, austérité, ne fut pas la bonne. Même si le cas grec n'est pas tout à fait le même force est de constater qu'il y a ressemblances et que le remède proposé est le même. De façon similaire, face à la crise bancaire de 2008, il y eut consensus chez les prix nobel d'économie, pour indiquer qu'il ne fallait pas venir en aide aux banques dont les pratiques furent douteuses. Nonobstant ce consensus, la clique mondialiste – ceux là mêmes qui mettent en exergue le sérieux face au problème grec – fit très exactement le contraire. A contrario, le cas islandais et sa réponse originale vient de nous montrer qu'une autre décision était possible, apportant de bien meilleurs résultats.
    Un aspect majeur du problème se doit d'être souligné. C'est que les Grecs se sont prononcés à plus de 60% contre le diktat européen. Et pourtant les zélateurs de Bruxelles, relayés par la majorité des hommes politiques, apôtres soi-disant des droits de l'homme et du droit des peuples à disposer d'eux mêmes, de court-circuiter le résultat du referendum devenu de par son résultat, plébiscite. Quand bien même évoque t-on l'économie qu'il ne faut pas omettre les réalités sociales : c'est ainsi que Bruxelles impose à Athènes la fin de la retraite complémentaire aux plus démunis. Donc Bruxelles n'est pas simplement qu'une structure économique puisqu'elle influe sur le quotidien des peuples.
    Evidemment, le Système et ses sbires jubilent en France. Et la mise sous le tapis des 60% de non grecs peut être tout à fait mis en parallèle avec nos 55% de non français au traité de Lisbonne. N'ayons pas la mémoire courte et soyons solidaires du peuple grec. Mieux, il n'est pas impossible que d'autres peuples européens soient pour des motifs éventuellement différents, consultés dans les années qui viennent. Il me semble indécent, à tout le moins en ce qui concerne les Nôtres, de ne pas les soutenir le moment venu, au motif que leurs gouvernements seraient trop à droite ou trop à gauche. A cet égard d'ailleurs, la contestation du fait bruxellois n'est nullement politicienne. Aider les Grecs aujourd'hui ou les autres peuples par la suite demain, c'est favoriser le retour de la France souveraine lorsque le moment sera venu.
    Rappelons pour les plus jeunes notamment que l'Europe, aujourd'hui si arrogante, on ne l'entendait guère voici trois décennies. On la constate aujourd'hui omniprésente. Et parce qu'elle est elle à stature européenne, elle pourra - Horaces et Curiaces – mater successivement les différents pays européens les uns après les autres, dès lors où chacun d'eux revendiquera sa souveraineté. L'idéal serait donc un referendum permettant à tous les Européens de façon simultanée de s'exprimer, quant à la poursuite ou non de la politique européenne menée actuellement. L'issue ne ferait guère de doutes. Voilà pourquoi l'Europe de Bruxelles ne peut être démocratique. Voilà aussi pourquoi nous avons le devoir de révolte.
    Philippe Delbauvre

  • 14 juin : Conférence à Paris sur le Brexit

    L'INSTITUT DE LA DÉMOCRATIE ET DE LA COOPÉRATION

    vous invite à un colloque sur le Thème

    Les conséquences économiques et politiques du ‘Brexit’

    mardi 14 juin 2016

    à 18h30 au 63bis rue de Varenne, Paris 7e.

    Interviendront:

    • Warwick Lightfoot, membre du groupe «Economists for Brexit» (Londres), conseiller spécial de trois Chanceliers de l’Échiquier;
    • Jean-Claude Werrebrouck, professeur émérite de sciences économiques à Lille, spécialiste des questions monétaires et des banques centrales; 
    • Henri Temple, professeur émérite de droit économique à Montpellier, auteur de «Théorie générale de la Nation» (Paris, 2014)

    Le débat sera présidé par Natalia Narotchnitskaïa, historienne, présidente de l’IDC, ancienne députée à la Douma. 

    Inscription:  idc@idc-europe.org / 01 40 62 91 00

    Paula Corbulon

  • Merkel « perd la boule » sur le Brexit

    Le 23 juin se tiendra le référendum pour le Brexit et la chancelière, qui se croit désormais la chef autoproclamée de l’Europe, menace !

    Dans les pas de son mentor Obama, Merkel affûte ses couteaux contre le Royaume-Uni, en prévenant qu’il ne pourrait plus s’attendre à conclure des accords commerciaux favorables s’il devait se trouver « hors zone ».

    C’est exactement ce dont Obama a menacé les Anglais il y a quelques semaines, et la « Mutti », qui manque assurément de fantaisie, ânonne les semonces du président américain, dont le mandat touche à sa fin. Obama, dont on se demande de quoi il s’occupe, et son toutou obéissant, Merkel, pris de panique, essaient de tyranniser l’Angleterre, l’avertissant que si la Grande-Bretagne votait pour le Brexit, elle serait sanctionnée !

    Ah, ils adorent ça, les sanctions, lorsque l’on ne danse pas selon leur tempo ! Sanctions contre la Russie, sanctions maintenant contre le royaume de Sa Majesté Élisabeth II ! Sanctions contre ses « salauds de sujets » s’ils votent mal. On se demande si la démocratie est un concept qui veut encore dire quelque chose dans leur cerveau ?

    Leurs « sanctions » ont renforcé le peuple russe à se tenir derrière leur président, qui n’a jamais été aussi populaire. Les agitations financées par Soros, contre le peuple américain qui plébiscite Donald Trump, le renforce à vouloir le porter à la Maison-Blanche et je vous parie ma chemise que les Anglais feront la même chose : ils voteront le Brexit, tant ces dictateurs du NOM (Nouvel ordre mondial) veulent les contraindre.

    Boris Johnson accuse le Foreign Office d’orchestrer le bal des vampires et déclare que la panique gagne devant les sondages qui donnent le Brexit gagnant. « Le Foreign Office essaye d’influencer les leaders européens à exercer des représailles contre les Britanniques s’ils devaient oser voter contre leur volonté, afin de reprendre le contrôle de la situation », déclare l’ancien maire de Londres. Et de continuer : « Les Allemands et les Hollandais doivent se faire du souci si nous ne payons plus à Bruxelles notre contribution hebdomadaire de 350 millions de livres sterling, afin d’entretenir les largesses de l’Union européenne. Angela Merkel, qui estime que nous aurons plus d’influence en restant dans l’Union européenne, est à côté de la plaque. David Cameron a essayé d’avoir les coudées franches pour plus de réformes, qu’elle a constamment bloquées. Ceux qui plaident pour rester dans l’Union européenne sont affolés, car ils constatent que les gens se détournent d’eux et de leurs propos qui promettent les feux de l’enfer. »

    La députée travailliste Kate Hoey s’énerve en lançant que « la dirigeante allemande serait bien avisée de rester en dehors d’une élection qui est très, très importante pour la démocratie britannique ».

    Sir Gerald Howarth, ancien ministre de la Défense conservateur, est d’avis que Merkel, qui a refusé de faire des concessions à David Cameron lors de certaines négociations, a clairement démontré que la Grande Bretagne n’a aucune influence au sein de l’Union européenne. « La Grande-Bretagne a contribué à la reconstruction de l’Allemagne après la guerre afin d’y restaurer la démocratie. Nous faire maintenant tancer par eux à vouloir procéder démocratiquement est très décevant », estime sir Gerald. Et il ajoute : « L’idée que nous ayons une influence à l’intérieur de l’Union européenne est pour les oiseaux. »

    Je ne citerai pas toutes les personnalités de la perfide Albion qui ne décolèrent pas, la place me manque. Une chose est certaine, c’est que ce référendum est en train de prouver que l’UERSS doit trouver une fin, et vite.

    Et, pendant ce temps, les Russes doublent leur exportation de gaz vers la Grande-Bretagne ! Avec ça, Merkel prétend que les Anglais ne pourraient plus bénéficier de « good deals » sans l’Europe ? Souvenez-vous, un psychiatre allemand de renommée, Hans-Joachim Maaz, avait diagnostiqué en janvier dernier, chez Angela Merkel, « tous les symptômes d’une dépression nerveuse » (Le Point) qui rendait sa politique « complètement irrationnelle ». Il semblerait qu’elle ne s’arrange pas

    Hildegard von Hessen am Rhein, 9/06/2016

    Source : Boulevard Voltaire.fr

    http://www.polemia.com/merkel-perd-la-boule-sur-le-brexit/

  • Berlin menace le Royaume-Uni en cas de Brexit

    Le Brexit donne des sueurs froides aux technocrates bruxellois et politiciens européistes.

    Envisager de sortir de l’Union Européenne est pour ces paladins de nos démocraties modernes, des droits de l’homme, de la liberté pour tout et pour tous, une véritable infamie qu’il faut contrer par tous les moyens.

    La campagne terroriste contre quiconque a l’intention de voter pour la sortie de l’UE le 23 juin prochain en Grande-Bretagne s’amplifie. Si le Brexit l’emporte, que les Britanniques le sachent : Londres n’aura plus accès au marché unique européen, contrairement à la Norvège, au Liechtenstein, à l’Islande et aussi la Suisse, qui sont en-dehors de l’UE pourtant.

    C’est la nouvelle menace allemande envers Londres. L’avertissement vient du puissant ministre des Finances, Wolfgang Schaeuble, considéré comme un intransigeant mais aussi comme un des plus européïste d’Allemagne.

    « L’Europe travaillera sans la Grande-Bretagne si c’est nécessaire. A un certain moment les Britanniques se rendront compte qu’ils ont pris la mauvaise décision. Et un jour ils accepteront de revenir, si c’est ce qu’ils désirent. »

    Wolfgang Schaeuble conclut en affirmant que « nous sommes entrain de nous préparer à tous les scénarios possibles pour limiter les risques (…) Même si le Brexit gagne de peu de voix, ce sera un avertissement à ne pas poursuivre comme maintenant. Quoiqu’il arrive, nous devrons sérieusement voir comment réduire la bureaucratie. »

    Plus soft, Angela Merkel, fait aussi son petit chantage afin que le Royaume-Uni reste dans l’UE :

    « De mon point de vue, le fait que la Grande-Bretagne reste dans l’UE est la meilleure chose et la plus souhaitable pour nous tous. Avec Londres, nous avons une étroite collaboration et ce serait, indubitablement, un bien de continuer sur cette ligne dans le cadre de l’UE. »

    Les eurosceptiques ne sont pas pour autant effrayés par ces menaces voilées ou pas : ceux qui aujourd’hui prévoient de graves contre-coups économiques sur l’économie britannique en cas de Brexit « sont les mêmes qui, il y a quelques années, prévoyaient des choses terribles si nous n’entrions pas dans l’euro. » Et ajoute Nigel Farrage : « Ils disaient que si nous restions en dehors de l’euro, nous aurions une baisse des investissements et que la City serait finie. » Et, a-t-il fait observer, c’est le contraire qui est arrivé.

    Francesca de Villasmundo

    http://www.theguardian.com/politics/2016/jun/10/no-single-market-access-for-uk-after-brexit-wolfgang-schauble-says

  • VERS UN BREXIT ?

    Après un précédent sondage donnant le Brexit gagnant le 31 mai dernier, et malgré les innombrables pressions effectuées par les partisans du maintien dans l’Union, c’est une étude publiée lundi par le site WhatUKThinks qui, à l’approche de la date fatidique du 23 juin, est venue affoler les europhiles en annonçant qu’une majorité de Britanniques seraient aujourd’hui favorables à une sortie de l’Union européenne.

    • Les menaces de Juncker

    Selon cette étude, qui établit une moyenne à partir de trois enquêtes d’opinion menées entre le 19 mai et le 5 juin par ICM, YouGov et TNS, le camp du Brexit l’emporterait en effet avec 51 % des voix, alors que la précédente moyenne calculée par WhatUKThinks donnait les deux camps au coude à coude, à 50 %.

    Si les Britanniques se prononcent pour la sortie de l’Europe, Juncker promet une pléthore de sanctions.

    Une progression à laquelle ne sont pas étrangères les menaces proférées, en mai dernier, par le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker avertissant que « les “déserteurs” ne seront pas accueillis à bras ouverts » et que « si les Britanniques devaient dire “non”, (…) le Royaume-Uni devra accepter d’être considéré comme un Etat tiers, que l’on ne caressera pas dans le sens du poil »… Des propos inadmissibles, auxquels Nigel Farage, chef du Ukip, avait très justement répondu : « Je ne suis pas étonné que Jean-Claude Juncker joue ce jeu-là. Il a passé sa vie à échafauder des structures non démocratiques à Bruxelles ! »

    Enfin, comme le soulignait Matthew Goodwin, professeur de sciences politiques à l’université du Kent, ce renversement de tendance arrive aussi quelques jours après la présentation du projet des partisans du Brexit d’une immigration à l’australienne. Or, « Ceux qui affirment que l’immigration n’est pas centrale dans le vote anti-UE ne comprennent pas le vote anti-UE. »

    • Panique chez les europhiles

    Quoi qu’il en soit, l’annonce de ce nouveau sondage a provoqué la panique dans les rangs europhiles. Après la présidente de la FED, Janet Yellen, mettant en garde Londres contre les « importantes répercussions économiques » d’un Brexit, c’est David Cameron qui est à nouveau monté au créneau lundi, lors d’un meeting à Londres aux côtés des responsables du Labour, des Verts et du Parti libéral démocrate, au cours duquel il a mis en garde contre les conséquences économiques d’une rupture avec l’UE. Un Brexit, a ainsi affirmé le Premier ministre, aurait l’effet d’une « bombe » sur l’économie britannique et la condamnerait à une « décennie d’incertitude» en raison des nouveaux accords commerciaux que le pays devrait négocier sitôt sorti du bloc des 28.

    Un discours catastrophiste relayé par une dizaine de syndicats britanniques qui, dans une lettre publiée par The Guardian, appelaient leurs adhérents à voter pour le maintien, convaincus qu’ils sont que… « les avantages sociaux et culturels d’un maintien dans l’UE l’emportent largement sur les avantages d’une sortie » !

    Franck Deletraz

    pour le journal Présent

    https://la-dissidence.org/2016/06/09/vers-un-brexit/

  • Explosion du travail détaché : un scandale prévisible

    Les chiffres du travail détaché publiés ces derniers jours (en augmentation de 25% en 2015) ont poussé le gouvernement à annoncer un renforcement des contrôles. Dans un article d’octobre dernier dans l’AF 2000, Pierre Marchand décryptait déjà le phénomène : au-delà de la fraude, ces dérives étaient prévisibles et consubstantielles à un texte fondamentalement pervers.

    Tout le monde a en tête l’image du plombier polonais, largement utilisée lors de la campagne de 2005 contre le referendum sur la Constitution Européenne (TCE). L’image était tout droit issue de la directive européenne sur le travail détaché, qui datait de 1996, mais que le commissaire « Bolkestein » avait proposé d’étendre en 2004 – juste avant le referendum donc. Vertement critiqué par les souverainiste et certains socialistes, le projet avait notamment été dépouillé du fameux principe du pays d’origine (selon lequel l’employeur pouvait appliquer le droit du travail et le salaire du pays du travailleur détaché et non du lieu d’exercice de la prestation), par crainte des répercussions sur l’adoption du TCE. Dix ans plus tard, trois rapports (de la Direction Générale du travail et du Sénat1 en 2013, du CESE en 2015) montrent toute l’ambiguïté de ce texte.

    Etat des lieux

    Contrairement au travail dissimulé, les statistiques sur le travail détaché sont peu nombreuses et le rapport du CESE apporte peu de matière. Mais son verdict est sans appel : « Le détachement des travailleurs apparaît aujourd’hui comme un mouvement comparable à celui des délocalisations, touchant précisément des activités qui ne peuvent être délocalisées. » Sans surprise, l’Allemagne arrive en tête du recours au travail détaché, qui lui permet de pallier le manque de main d’œuvre en maintenant une pression à la baisse sur les salaires (le salaire minimum n’a été que très récemment instauré en Allemagne). En France, deuxième « bénéficiaire » de la directive, le nombre de travailleurs détachés était proche de 210 000 en 2013, auxquels s’ajouteraient selon le rapport du Sénat 300 000 salariés low-cost détachés au mépris du droit communautaire. L’opération « Côte Fleurie », lancée par des patrons d’entreprises normandes du bâtiment qui en 2013 avaient pris l’initiative de dénoncer à l’URSSAF les chantiers douteux, a pris en défaut 26 entreprises et 125 salariés. Une pratique qui permettait aux fraudeurs de proposer des devis très inférieurs – de l’ordre de 30 à 40% si l’on en croit les « victimes ».

    Dumping institutionnalisé

    L’intérêt du rapport du CESE est de démontrer que les dérives étaient consubstantielles au texte : « [Les] chiffres montrent que la stratégie d’optimisation du coût global du travail conduite par les opérateurs économiques est devenue systématique, bien au-delà des détachements requis pour le simple accompagnement des échanges transfrontaliers de biens et de services. » Le constat est partagé par la Direction Générale du Travail qui énonce les principales justifications du recours au détachement : « absence de main d’œuvre qualifiée pour l’emploi requis ; utilisation d’une main d’œuvre plus « malléable » ou économiquement plus rentable ; usage de statuts d’emploi équivoques ; différentiel financier entre les systèmes de sécurité sociale notamment. » Au-delà de toute fraude, cette réalité est la conséquence directe du travail détaché, même sous sa forme prétendument allégée. Elle fait écho au grand principe de libre circulation des services, qui figure dans le Traité de Rome au même titre que celle des biens, des capitaux et des personnes. C’est ce qui explique que malgré leurs conclusions alarmantes, aucun des rapports ne souhaite la remise en cause de la directive, conformément aux invocations de la Fondation Robert Schuman : « la multiplication des cas de fraude ces dernières années ne doit pas condamner un dispositif qui permet de concrétiser la libre-prestation de service au sein de l’Union européenne. »

    Cautères et jambes de bois

    Au travail au noir, on a donc ajouté une source de fraude presque illimitée pour certains secteurs d’activité. La loi Macron promulguée le 6 août dernier apporte quelques éléments d’encadrement à cette directive, que le rapport du CESE, remis un mois plus tard (dommage collatéral du choc de simplification administrative ?), plébiscite : « à l’échelle nationale, beaucoup de ce qui pouvait être fait pour améliorer l’encadrement des pratiques de détachement l’a été récemment à l’occasion de la transposition de la directive d’exécution de 2014 par les lois dites Savary et Macron ». Le CESE se contente, au fond, de déplorer l’absence de cohérence de la législation européenne – si ça ne fonctionne pas c’est parce qu’il n’y a pas assez d’Europe. Pour lutter contre les dérives de la loi, qui constituaient pourtant le cœur du projet Bolkestein, on va donc recruter davantage d’agents de contrôle afin de sanctionner les fraudeurs (le tarif de 2000 € par salarié détaché est-il réellement dissuasif ?). Ce faisant, on va sans doute réduire le phénomène de fraude mais on va conforter le système de détachement tel qu’il est autorisé, et donc continuer à mettre en concurrence les travailleurs français et étrangers. En corollaire, on risque de détruire des compétences et des formations qui seront de plus en plus désertées. Il aurait sans doute été plus efficace et plus constructif – mais moins européen - de mettre en place des réductions de charge ou tout autre système favorisant l’activité et l’emploi nationaux.

    Pierre Marchand

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Explosion-du-travail-detache-un

  • Autriche : au nom de l’État de droit, le FPÖ réplique !

    Les soupçons de fraudes et d’irrégularités dans le dépouillement et le décompte des voix seraient confirmés.

    


Il y a deux semaines, nous écrivions déjà pour Boulevard Voltaireque de nombreuses irrégularités frappantes avaient fait surface au lendemain des élections présidentielles autrichiennes, amenant la victoire de l’écologiste d’extrême gauche Alexander Van der Bellen au détriment du populiste Norbert Hofer, du FPÖ populiste d’essence nationale-libérale.

    

Si l’importance du poste de président n’est que secondaire, et principalement d’ordre symbolique, il est toutefois à rappeler que le chancelier de la République fédérale d’Autriche, véritable chef de la politique autrichienne, est nommé par le président lui-même – qui doit tenir compte de la composition du Conseil national, l’équivalent de l’Assemblée nationale française. Et, soit dit en passant : Alexander Van der Bellen a d’ores et déjà annoncé qu’il refuserait de nommer un chancelier du FPÖ le cas échéant, c’est-à-dire en cas de victoire du FPÖ aux législatives de 2018.



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  • Espagne L'inconnue de Podemos

    Ancrée à gauche, la contestation de l’ « austérité » n'en cultive pas moins une certaine proximité avec le catholicisme.

    Dans plusieurs pays, les habits usés des partis craquent. Des nouveaux surgissent. C'est le cas en Grèce et en Espagne. Christophe Barret, historien, responsable au service éducatif des Archives nationales, est le premier, en France, à consacrer un livre à Podemos. Sa percée fut rapide. Il est issu du Mouvement des Indignés. Sans vraie structure ni organisation, les Indignés enfièvrent Madrid. Le feu couve sous la cendre, attisé par des universitaires qui enseignent à la Complutense à Madrid. Parmi eux : Pablo Iglesias, l'actuel leader du parti et député européen, Inigo Errejon, le véritable penseur, d'autres encore plus proches de Gramsci que de Marx, frottis de la pensée d'Eraesto Laclau et et de son épouse la Belge Chantal Mouffe, de péronisme et de figures révolutionnaires latino-américaines, telles celles d'Hugo Chavez ou d'Evo Morales le Bolivien. Les dirigeants de Podemos se situent résolument à gauche. À leurs yeux les socialistes espagnols - et européens - ont « trahi ». Ils s'affichent hostiles à la monarchie mais, au grand mécontentement de certains de ses amis, Pablo Iglesias accepte, depuis peu, d'être reçu et consulté par le roi, et de lui serrer la main.

    Une proximité... vaticane

    En principe athées, les dirigeants de Podemos ne dissimulent pas leur proximité avec le pape François. C'est un des chapitres les plus intéressants du livre de Christophe Barret, intitulé « Le temps des franciscains ». Le romancier Sergio del Molino dit croire encore « que Pablo Iglesias […] et ses disciples savent très bien ce qu'ils font » ; « ils ont compris que la gauche espagnole est religieuse, que l'Espagne est un pays fait d'un catholicisme populaire qui rechigne à faire confiance à l'Église ». Et voilà qu'avec François ils trouvent un pape "contestataire", un "latino", qui s'inscrit, pensent-ils à tort ou à raison, dans la "théologie de la libération", ou tout au moins dans une pensée qui s'en approche. Les coups de boutoir assénés à la Curie ne font que les conforter dans ce sentiment. Comme la visite de François à Fidel Castro, prélude au rapprochement entre Cuba et les États-Unis. N'est pas passée inaperçue, non plus, la médiation vaticane auprès du Venezuela d'un Nicolas Maduro que les leaders de Podemos ont beaucoup fréquenté. Christophe Barret souligne que « l'esprit le plus radical de Podemos [...] est passionné par le sentiment religieux ». Sans doute plus par lui que par un programme économique qu'Iglesias avouait il y a peu « n'avoir pas eu le temps de bâtir ». Surprenant pour celui et ceux qui font profession de marxisme et de gramscisme. Comme l'écrit Bertrand Renouvin, dont Christophe Barret est un collaborateur proche, la seule perspective sérieuse pour Podemos serait de constituer à terme, sous l'égide du pape François, une démocratie chrétienne progressiste ! Ce qui restera à démontrer. 

    Ch.-H.B.

    ✔︎ Christophe Barret, Podemos - Pour une autre Europe, éditions du Cerf, novembre 2015, 256 pages, 19 euros

    L'Action Française 2000 Du 19 novembre au 2 décembre 2015

  • Espagne L'inconnue de Podemos

    Ancrée à gauche, la contestation de l’ « austérité » n'en cultive pas moins une certaine proximité avec le catholicisme.

    Dans plusieurs pays, les habits usés des partis craquent. Des nouveaux surgissent. C'est le cas en Grèce et en Espagne. Christophe Barret, historien, responsable au service éducatif des Archives nationales, est le premier, en France, à consacrer un livre à Podemos. Sa percée fut rapide. Il est issu du Mouvement des Indignés. Sans vraie structure ni organisation, les Indignés enfièvrent Madrid. Le feu couve sous la cendre, attisé par des universitaires qui enseignent à la Complutense à Madrid. Parmi eux : Pablo Iglesias, l'actuel leader du parti et député européen, Inigo Errejon, le véritable penseur, d'autres encore plus proches de Gramsci que de Marx, frottis de la pensée d'Eraesto Laclau et et de son épouse la Belge Chantal Mouffe, de péronisme et de figures révolutionnaires latino-américaines, telles celles d'Hugo Chavez ou d'Evo Morales le Bolivien. Les dirigeants de Podemos se situent résolument à gauche. À leurs yeux les socialistes espagnols - et européens - ont « trahi ». Ils s'affichent hostiles à la monarchie mais, au grand mécontentement de certains de ses amis, Pablo Iglesias accepte, depuis peu, d'être reçu et consulté par le roi, et de lui serrer la main.

    Une proximité... vaticane

    En principe athées, les dirigeants de Podemos ne dissimulent pas leur proximité avec le pape François. C'est un des chapitres les plus intéressants du livre de Christophe Barret, intitulé « Le temps des franciscains ». Le romancier Sergio del Molino dit croire encore « que Pablo Iglesias […] et ses disciples savent très bien ce qu'ils font » ; « ils ont compris que la gauche espagnole est religieuse, que l'Espagne est un pays fait d'un catholicisme populaire qui rechigne à faire confiance à l'Église ». Et voilà qu'avec François ils trouvent un pape "contestataire", un "latino", qui s'inscrit, pensent-ils à tort ou à raison, dans la "théologie de la libération", ou tout au moins dans une pensée qui s'en approche. Les coups de boutoir assénés à la Curie ne font que les conforter dans ce sentiment. Comme la visite de François à Fidel Castro, prélude au rapprochement entre Cuba et les États-Unis. N'est pas passée inaperçue, non plus, la médiation vaticane auprès du Venezuela d'un Nicolas Maduro que les leaders de Podemos ont beaucoup fréquenté. Christophe Barret souligne que « l'esprit le plus radical de Podemos [...] est passionné par le sentiment religieux ». Sans doute plus par lui que par un programme économique qu'Iglesias avouait il y a peu « n'avoir pas eu le temps de bâtir ». Surprenant pour celui et ceux qui font profession de marxisme et de gramscisme. Comme l'écrit Bertrand Renouvin, dont Christophe Barret est un collaborateur proche, la seule perspective sérieuse pour Podemos serait de constituer à terme, sous l'égide du pape François, une démocratie chrétienne progressiste ! Ce qui restera à démontrer. 

    Ch.-H.B.

    ✔︎ Christophe Barret, Podemos - Pour une autre Europe, éditions du Cerf, novembre 2015, 256 pages, 19 euros

    L'Action Française 2000 Du 19 novembre au 2 décembre 2015