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Europe et Union européenne - Page 693

  • Suède : zones réservées aux femmes ?

    Lionel Baland EuroLibertés cliquez ici

    L’arrivée massive de migrants en provenance de pays musulmans menace l’égalité homme femme qui constitue le fondement de la société suédoise. Les attaques sexuelles commises récemment lors de festivals de musique conduisent à un débat à propos de l’instauration, lors de ces événements, de zones réservées aux femmes.

    Après les agressions sexuelles commises par des demandeurs d’asile mineurs lors du festival Putte i Parken (Soirée dans le parc) de Karlstad et les cinq viols, quinze agressions sexuelles et la tentative de viol lors du festival Bråvalla qui se déroule près de Norrköping – deux des viols ont eu lieu devant la scène et les autres dans une tente et aux toilettes et les victimes sont avant tout des jeunes femmes de moins de 18 ans –, ainsi que la tentative de viol lors du festival Peace & Love de Borlänge, les organisateurs de la fête culturelle de Göteborg qui doit se dérouler à la mi-août 2016 désirent créer des zones réservées aux femmes.

    La fondatrice de l’organisation, dont l’objet est d’instaurer plus de sécurité lors de ce genre d’événements, Nattskiftet (Équipe de nuit) trouve cette idée absurde car elle sanctionne les femmes au lieu de s’en prendre aux auteurs des faits. Elle pose la question de savoir, lorsque la société entre dans une telle logique, où se trouve la limite : transports publics, restaurants, vie professionnelle. Elle ajoute : « Si une zone particulière est instaurée, ne se trouve-t-on plus en sécurité lorsqu’on quitte cette zone ? »

    La police est consciente du problème que posent des migrants musulmans en la matière et elle est sous pression après avoir été accusée au début de l’année 2016 d’avoir caché que les auteurs d’agressions sexuelles survenues deux ans de suite lors d’un festival étaient des jeunes migrants originaires principalement d’Afghanistan…

    Avant le début de ce festival Putte i Parken à Karlstad, la police avait donc lancé la distribution de bracelets afin de sensibiliser les participants à la question des agressions sexuelles. Mais ces objets n’ont visiblement pas arrêté les agresseurs. Une policière défend cependant cette campagne. Elle déclare que la distribution des bracelets ne conduit pas à la disparition des agressions, mais estime que cela augmente les probabilités de voir plus de gens remarquer les auteurs, les dénoncer et porter plainte.

    http://synthesenationale.hautetfort.com/archive/2016/07/24/suede-zones-reservees-aux-femmes-5829573.html

  • Dans le nouveau numéro de Synthèse nationale : l'histoire de l'assassinat du Mouvement social italien

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  • Le peuple russe : majorité invisible

    L’Europe a bien voulu écouter les Ukrainiens et les Tatars ; mais les Russes n’ont jamais eu voix au chapitre.

    « Nous sommes terrifiées et affligées par les actes du gouvernement russe qui, avec des armes, des soldats et des outils de propagande, mène une guerre contre l’Ukraine, son voisin le plus proche. Nous protestons contre l’intervention militaire et le soutien aux républiques fantoches de Donetsk et de Lougansk, qui terrorisent la population et dévastent le pays. Nous nous opposons à cette propagande de la haine qui, depuis des mois, déforme la réalité de ce qui se passe dans l’Est de l’Ukraine et incite les gens à la violence » : c’est par ce message que se sont adressées deux traductrices allemandes aux participants du Congrès des traducteurs de littérature russe, qui s’est tenu à Moscou en septembre 2014.

    Un message fort et qui résume à merveille la vision de la plupart des Européens sur la crise ukrainienne. Pour eux, il n’y a pas de doute possible : dans cette guerre, c’est la Russie qui attaque, et l’Ukraine se défend. La Russie chercherait à satisfaire une « soif impériale » inassouvie en tentant d’engloutir ses anciens satellites. Dans la conscience européenne, la Russie se laisse guider non par la raison mais par des instincts, telle une force sauvage, dangereuse et imprévisible.

    [Ce texte, publié par Inna Doulkina le 26 septembre 2014, n’a rien perdu en actualité.]

    Persuader l’Europe qu’elle se trompe dans son analyse n’est pas une mince affaire. Même Poutine, visiblement, y échoue. On l’imagine bien dire à Barroso, au cours de leur désormais fameux entretien téléphonique : « Si j’avais réellement voulu occuper l’Ukraine, je l’aurais fait en deux semaines. » Et voilà le président de la Commission européenne qui s’empresse de convoquer la presse pour déclarer que Poutine menace d’envahir Kiev et, qui sait, toute l’Europe. Alors que l’autre tentait précisément de lui expliquer le contraire.

    Si l’Europe ne comprend pas les motifs de la Russie, c’est avant tout parce que, dans sa résolution de l’équation ukrainienne, elle refuse d’en voir l’un des principaux éléments : les Russes.

    Ces Russes qui vivent sur le territoire ukrainien et se battent aujourd’hui contre le régime de Kiev. Ces hommes existent, ils sont nombreux ; ils avaient, dans leur vie d’antan, des métiers divers et on ne peut plus banals. Et voilà qu’un beau jour, ils ont acheté une tenue de combat, pris les armes, formé des bataillons et sont partis en guerre. Pourquoi ? C’est toute la question que la presse occidentale refuse de se poser. Au lieu d’essayer de comprendre ce qui anime ces hommes, les journalistes et les politiciens occidentaux les dénigrent de façon systématique – ce qui, selon eux, devrait tout expliquer mais qui, justement, ne résout rien. À les en croire, les insurgés ne seraient qu’un ramassis de bandits chevronnés, profitant du chaos ambiant pour s’adonner au meurtre et au pillage.

    Or, ces suppositions sont fausses. L’écrivain russe Zakhar Prilépine, qui s’est rendu dans le Donbass en ce mois de septembre, dresse un portrait des insurgés, après avoir passé du temps à leurs côtés : « J’ai fait un bout de route en voiture avec 14 insurgés tout juste libérés (les républiques populaires et la garde nationale ukrainienne échangent en ce moment leurs captifs). J’ai pu les écouter. Ils ont en moyenne entre 45 et 65 ans. Ce sont majoritairement des ouvriers – pas ces miséreux déclassés des villes mourantes, mais des ouvriers soviétiques. Vous vous rappelez forcément de ce type – des hommes obstinés, réglos, qui ont des principes, qui savent travailler de leurs mains mais qui s’y connaissent aussi en histoire et en géo, qui savent en parler à leurs enfants, qui lisent, qui vont au théâtre, qui ont été un temps antisoviétiques mais cela leur a vite passé, et ils ont retrouvé leur fierté nationale. »

    Lors de ses pérégrinations dans un pays en guerre, Prilépine rencontre des « civils », mais aussi des membres des cercles criminels : « Dans un café à Donetsk, j’ai rencontré des combattants, des hommes blessés, mais malgré cela, heureux et détendus. À une table voisine, j’ai vu aussi des « bœufs » locaux en vestes de cuir, fronts rabougris, jambes écartées, ils regardaient de travers et respiraient lourdement. Sur Internet, en Russie, on aime raconter qu’en Ukraine, il n’y a que des bandits qui font la guerre. Seuls des gens qui n’ont jamais vu un bandit de leur vie peuvent affirmer une chose pareille. Les « vrais mecs », ici, évitent le combat. Ils restent dans les cafés. Ils discutent. C’est tout. »

    Certes, ce n’est que l’avis romancé d’un écrivain, mais il est loin d’être le seul : les témoignages confirmant que les insurgés sont principalement des locaux, et qu’ils combattent non par plaisir mais par nécessité sont légion – il suffit de s’y intéresser. Mais pourquoi se battent-ils donc ?

    C’est une question qui mérite au moins d’être posée, et qui fournit les clés nécessaires à la compréhension du conflit ukrainien. C’est une question qui explique, aussi, pourquoi la Russie a rattaché la Crimée à son territoire et pourquoi elle soutient le Donbass. (Bien moins, d’ailleurs, que ne le voudraient ses habitants.)

    Mais l’Europe ne veut pas se poser cette question. Pour elle, les Russes, dans cette histoire, sont des invisibles. Les Russes de Crimée d’abord, dont la position n’a jamais été entendue à l’Ouest. Leur terreur de se retrouver coincés dans une Ukraine ne respectant pas leur langue ni leur culture n’a jamais été prise en compte. Leur désir de se rattacher à la Russie, un désir ancien, ardent et réel, n’a pas été pris au sérieux. L’Europe a bien voulu écouter les Ukrainiens et les Tatars ; mais les Russes n’ont jamais eu voix au chapitre.

    Puis, la situation s’est reproduite pour les Russes du Donbass. L’Occident n’a pas daigné s’intéresser à ces populations qui n’avaient rien demandé à personne, qui ne cherchent qu’à vivre en paix sur leur terre, conformément à leurs représentations du Bien et du Mal. Ces Russes qui veulent parler leur langue sans restriction, honorer leurs aïeuls, fêter le 9 mai et maintenir des liens avec la Russie – ont-ils jamais été écoutés ?

    Non. L’Europe passe à côté de ces hommes et ces femmes. Et si elle refuse de les regarder dans les yeux, c’est aussi parce qu’ils sont l’élément dérangeant qui risque de détruire l’idée qu’elle se fait de la Russie – et du monde en général.

    Ce que l’Europe peine à comprendre, c’est qu’il se trouve des gens, sur cette planète, et notamment en Russie et en Ukraine, qui ne rêvent pas de s’installer chez elle, ni d’adopter son mode de vie. Ils se sentent bien chez eux, et l’émigration n’est pas, à leurs yeux, un symbole de réussite. Avec cela, ces gens ne sont pas des attardés mentaux – ils possèdent tout simplement leur culture propre, et ils ne sont pas prêts à la brader contre un permis de séjour et une allocation chômage, quelque généreuse qu’elle puisse paraître.

    On peut comprendre que l’Europe ait du mal à se le figurer : ses préfectures sont assaillies de milliers d’étrangers qui veulent se suspendre à ses mamelons ; difficile effectivement, dans ce contexte, de croire que ce n’est pas le rêve du monde entier. Pourtant, c’est la réalité, et si l’on trouve, parmi les Russes, un certain nombre d’émigrés potentiels, la plupart d’entre eux veulent vivre dans leur pays et n’ont pas l’intention de le quitter.

    Le problème, c’est que l’Europe n’écoute que les premiers et passe totalement à côté des autres. C’est à l’époque soviétique que l’Occident a pris l’habitude de forger sa vision de l’URSS sur la base de ce que lui en rapportaient les dissidents émigrés. C’est bien d’écouter les dissidents – les problèmes commencent lorsqu’ils deviennent les interlocuteurs privilégiés, voire uniques.

    Car à force de ne côtoyer que des occidentalistes forcenés, l’Europe réduit le concert de la nation russe à une seule note audible. Au lieu de se plonger dans une bibliothèque, elle relit, des années durant, un seul et même livre, s’interdisant d’en ouvrir d’autres. Il faut dire aussi que ses interlocuteurs l’assurent en permanence qu’ils sont les seuls représentants de leur peuple dignes d’être écoutés. Qu’ils font partie des rares êtres civilisés – et que tous les autres sont des barbares.

    Sans conteste, la vision « dissidente » de la Russie est digne d’intérêt. Mais elle n’est pas la seule valable – les Russes qui ne se désignent pas comme étant la « conscience de la nation » en ont une aussi, de conscience. Et l’Europe, ne serait-ce que pour se faire une image plus complète, ferait bien de s’y intéresser. Qui sait, peut-être serait-elle surprise ?

    Mais visiblement, elle ne s’empresse pas de le faire – et ce probablement, aussi, parce qu’elle ne souhaite pas sortir de sa zone de confort : il est bien plus aisé d’écouter ceux qui vous confirment dans vos représentations plutôt que ceux qui les contredisent.

    C’est parce que l’Europe vit dans la certitude que toute l’humanité rêve de s’installer sur ses terres bénies et que son projet de société est le plus avantageux qu’elle échoue à comprendre les sentiments des Criméens et des Russes du Donbass, qui rejettent le projet ukrainien de rattachement à l’UE.

    Et eux, s’ils le rejettent, c’est simplement parce qu’ils se sentent russes avant tout. Parce qu’ils tiennent à leur identité, à leur culture et à leur mémoire. Ils n’ont pas l’intention de les imposer à la terre entière, non – que les alarmistes se rassurent ; mais en revanche, ils sont prêts à les défendre, et par les armes, s’il le faut. Parce que le « village global » attire bien moins que ce qu’on voudrait nous faire croire ; parce que l’identité nationale et culturelle demeure un élément fondateur crucial pour une majorité écrasante d’êtres humains. Et plutôt que de tenter de la diluer dans une « humanité globale », il vaut mieux l’accepter et la respecter. Ce n’est pas la suppression des différences qui fait la paix mais leur respect. Et la Russie, polyethnique et polyculturelle mais solidaire et unie, n’en est pas le plus mauvais des exemples.

    http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/le-peuple-russe-majorite-invisible-183155

  • Des ministres l’affirment : l’immigration de masse à l’origine des attentats

    Des ministres l’affirment : l’immigration de masse est à l’origine des attentats…malheureusement, comme on peut s’en douter, ce ne sont pas des ministres français, belges ou allemands qui ont reconnu cette évidence, même si tous les attentats islamiques depuis Charlie Hebdo ont été commis par des immigrés musulmans, des enfants d’immigrés musulmans ou des « réfugiés » musulmans fraîchement arrivés.

    Pour entendre des ministres énoncer ce genre de vérités politiquement incorrectes, il faut se rendre dans les anciens pays de l’Est. Ainsi, au lendemain de l’immonde attentat de Nice, le ministre de l’Intérieur polonais Mariusz Blaszczak, chargé d’assurer la sécurité pendant les Journées mondiales de la jeunesse qui se dérouleront à Cracovie à la fin du mois, a rassuré ses compatriotes en ces termes : « La France est dans une situation bien plus difficile que la Pologne.La Pologne se serait retrouvée dans une telle situation elle aussi s’il n’y avait pas eu le changement de gouvernement [après les élections d’octobre 2015, ndlr].Nous aurions désormais des milliers d’immigrants du Moyen-Orient et d’Afrique, car c’est ce qu’avait décidé la coalition PO-PSL. »

    Des décennies de politique multiculturelle

    Car pour le ministre polonais – et c’est un sentiment largement partagé dans son pays – la vague d’attentats et l’existence de zones de non-droit dans l’ouest de l’Europe sont la conséquence de « décennies de politique multiculturelle, de politiquement correct ». « Il faut appeler les choses par leur nom, parce que le politiquement correct va entraîner l’Europe à sa perte », prévient Mariusz Blaszczak.

    « Le niveau de menace terroriste en Europe n’a jamais été aussi élevé. Les causes sous-jacentes doivent être gérées et nous devons faire face, tout comme nous devons aussi faire face au fait que la radicalisation n’a pas été tenue en dehors des frontières de l’Europe. » Tels sont les propos prononcés en Conseil des ministres de l’UE par Peter Szijjarto, le ministre hongrois des Affaires étrangères.« L’immigration illégale et le terrorisme vont main dans la main », a encore déclaré après l’attentat de Nice Antal Rogan, chef du cabinet du Premier ministre hongrois.

    Le gouvernement hongrois peut même vous l’écrire : « Le saviez-vous ? L’attentat de Paris a été commis par des immigrés. » C’est l’inscription figurant sur une des affiches de campagne en vue du référendum du 2 octobre, quand les Hongrois seront appelés à dire ce qu’ils pensent de la volonté de Bruxelles d’imposer aux nations européennes des quotas obligatoires d’immigrants arrivés illégalement en Europe.

    Olivier Bault

    Article paru dans Présent daté du 23 juillet 2016

    http://fr.novopress.info/202657/ministres-laffirment-limmigration-de-masse-a-lorigine-attentats/

  • Europe : de la guerre récurrente à la paix permanente ?

    De la géographie politique à la géographie  »nationiste »*

    L’Europe subit depuis 2500 ans un cycle permanent de création-destruction d’empires. Et de destruction d’elle même. Le premier et un des plus étendus et puissants fut l’empire celtique qui eut son âge d’or vers – 500 mais ne fut pas suffisamment coordonné pour résister à l’empire romain naissant en réaction à la menace gallique, au premier siècle avant J-C. L’effondrement de l’Empire romain six cents ans plus tard générera la  »nuit du haut Moyen Age ». Cette nuit durera elle aussi 5 ou 600 ans.

    I – Puis il y eut une re-création des nations européennes. Et enfin des États nations ; mais aussi, à nouveau, des Empires.

    Trois de ces Empires, vaincus en 1918, disparurent alors: L’Empire allemand, l’Empire austro- hongrois, et l’empire ottoman. Seul survécut, pour 70 ans encore, l’immense empire russe, ni vainqueur ni vaincu, mais maintenu en ses frontières tsaristes par les nouveaux maîtres communistes du Kremlin.

    La deuxième guerre mondiale inévitable -comme l’avait pronostiquée le génial et prescient Bainville- ne fut pas évitée. Une démente tentative de Reich, une esquisse loufoque d’empire italien, un sanglant empire nippon et des dizaines millions de morts plus tard, une paix tout aussi branlante que celle de 1918 fut mise en place.

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  • Alain de Benoist : « Les armes ou les larmes : il faut choisir »

    La rédaction de Breizh-Info a interrogé Alain de Benoist, intellectuel majeur de la Nouvelle Droite, sur l’actualité et sur les évènements qui s’enchaînent, en France, en Europe et dans le monde. Nous reprenons ici cette entretien publié le 21 juillet 2016 par Breizh-Info

    Breizh-info.com : Nice, Turquie, Brexit : est-on en train d’assister à une accélération de l’histoire ?

    Alain de Benoist : Il y a déjà eu des attentats en France (et il y en aura d’autres), comme il y a déjà eu des coups d’État en Turquie (et ce n’est sans doute pas le dernier). Le Brexit est plus important, surtout s’il s’avère qu’il aura marqué le début de la déconstruction européenne. Mais cela suffit-il à parler à d’« accélération de l’histoire », expression dont une définition précise est encore à donner ? Plus intéressante me paraît être l’accélération sociale, à laquelle Hartmut Rosa a consacré un excellent livre : « L’accroissement de la vitesse, écrit-il, constitue le véritable moteur de l’histoire moderne ».

    Mais cette accélération-là n’a pas grand-chose à voir avec les événements qui font la une des médias. C’est une accélération silencieuse, d’autant plus efficace qu’elle ne fait pas de bruit. Si l’on recherche le décisif, plus que vers Ankara, c’est vers la Silicon Valley qu’il faut se tourner.

    Les responsables européens sont-ils à la hauteur des événements ?

    Alain de Benoist : Vous connaissez très bien la réponse. Ces gnomes ne sont même pas à la hauteur d’eux-mêmes.

    Que vous inspire la tentative de coup d’État en Turquie ?

    Alain de Benoist : Ses auteurs s’y sont véritablement pris comme des manches, ce qui confirme une fois de plus que les militaires putschistes sont rarement intelligents. Erdogan, comme de Gaulle en avril 1961, a au contraire réagi avec une rapidité et un sens du moment historique qui méritent l’admiration. C’est une belle illustration du propos de Carl Schmitt : « Est souverain celui qui décide dans le cas d’exception ».

    Le président turc est évidemment le grand vainqueur de ce coup d’État avorté : ses adversaires lui ont offert sur un plateau d’argent les circonstances qui vont lui permettre de museler son opposition. Reste à savoir si l’événement ne va pas également dégrader les relations de la Turquie avec les Etats-Unis, ceux-ci n’ayant condamné le coup d’État qu’avec un retard assez suspect. Il faudrait alors s’attendre à une confirmation du rapprochement entre Ankara et Moscou. Mais rien n’est sûr. La Turquie étant une spécialiste du triple ou quadruple jeu, il est difficile d’en dire plus pour le moment.

    Du Front national au Parti communiste français, il semblerait que la solution du « tout sécuritaire » soit prisée pour combattre l’islamisme. Partagez-vous cet avis ? Le mal n’est-il pas plus profond, et à traiter à la racine ?

    Alain de Benoist : La quasi-totalité de la classe politique estime que la réponse au terrorisme doit être avant tout « sécuritaire ». Cela revient à vouloir agir sur les conséquences plutôt que sur les causes, c’est-à-dire à chercher à régler en aval ce qui doit se régler en amont. Les mesures dites de sécurité ne servent en outre pas à grand-chose. La présence des militaires dans les rues rassure, mais ne protège pas. Le renseignement reste inefficace aussi longtemps qu’il n’est pas orienté vers le décèlement précoce. Quant aux mesures d’exception, que réclament les hystériques, elles ne font que restreindre les libertés sans améliorer la situation.

    Comprendre le djihadisme, afin de mieux lutter contre lui, implique un changement radical des mentalités. Nos contemporains estiment pour la plupart que rien n’est pire que la mort, idée dont ils ignorent qu’elle est assez récente (mais à laquelle l’idéologie libérale apporte sa caution : l’Homo œconomicus étant posé comme fondé à toujours rechercher son meilleur intérêt, il n’est objectivement rien au nom de quoi on puisse lui demander de sacrifier sa vie).

    Ils se sont par ailleurs habitués à penser que la religion trahit sa vocation quand elle encourage le fanatisme. Cela leur interdit de comprendre la dimension existentielle d’un activisme islamiste dont les protagonistes, non seulement ne craignent pas la mort, mais la recherchent volontairement avec passion. Cela leur interdit aussi de comprendre ce fait brutal qu’à l’heure actuelle, le djihadisme est apparemment la seule cause pour laquelle des milliers de jeunes sont prêts à aller mourir loin de chez eux. L’explication psychologique par la « folie » et la « radicalisation » des « déséquilibrés » arrange tout le monde. Grande différence culturelle, que les Américains ont déjà éprouvée en Afghanistan : quand un Occidental est tué, sa famille le pleure ; quand un djihadiste est tué, sa famille prend les armes. Les armes ou les larmes : il faut choisir.

    La France peut-elle basculer dans la guerre civile ?

    Alain de Benoist : Vous m’avez déjà posé la question, et ma réponse est la même : pour l’instant, c’est non. Des colères ne suffisent pas à déclencher une guerre civile, et il en va de même des actes de violence, même répétés, ou des éventuelles dérives individuelles ou groupusculaires de sociopathes du type Breivik.

    Il ne peut y avoir une guerre civile que lorsque des masses ont le désir, la volonté et les moyens de se battre. Je ne vois rien de tel actuellement. Les réactions qui font suite aux attentats le démontrent amplement : ce que les Français veulent aujourd’hui, ce n’est pas la guerre, mais la paix – et même la paix à tout prix.

    Propos recueillis par Yann Vallerie

    Texte paru initialement sur Breizh-Info sous le titre
    « Alain de Benoist sur les responsables européens :

    “Ces gnomes ne sont même pas à la hauteur d’eux-mêmes.“ »

    http://fr.novopress.info/

  • Fusillade à Munich ? Aucun lien avec Daech !

    En fait, quel genre de type c’était, le tueur de Munich ?

    Ça y est ! Après un suspense insoutenable, moins de 24 heures après « la fusillade », hier soir, dans un McDonald’s et un centre commercial de Munich ayant mortellement atteint 9 personnes et blessé 16 autres, les médias peuvent enfin affirmer que l’auteur, qui s’est suicidé après avoir été touché par les forces de l’ordre, n’a « aucun lien avec Daech ».

    Ali David Sonboly ? Âgé de 18 ans, né en Allemagne, accablé de « problèmes psychologiques », n’ayant jamais eu maille à partir ni avec la police ni avec ses voisins. Seulement un « dépressif » chez lequel la police a trouvé « des éléments montrant qu’il se préoccupait des questions liées aux forcenés » et qui aurait attiré sur les lieux ses victimes en piratant un compte Facebook. Un jeune qui a même décliné sa nationalité aux passants : « Je suis allemand, je suis né ici »…

    Il a suivi de près l’attaque à la hache survenue il y a quelques jours, comme le révèle le chef de la police de Munich. Aucun lien avec un acte de terrorisme islamique. Mais si ni sa double nationalité germano-iranienne ni son cri « Allah Akbar » – selon des témoins, dont Lauretta, interviewée par CNN, même si la police a écarté tout lien avec la problématique islamiste – n’ont à voir avec ce carnage, quelle raison a poussé cette « bonne personne », ainsi décrite par une voisine interrogée par l’AFP, à tuer tous ces innocents ? En fait, quel genre de type c’était, le tueur de Munich ? Ali David Sonboly était… d’extrême droite. Il s’est identifié à Anders Breivik. Vous vous souvenez, celui qui a massacré 77 personnes, à Utøya, il y a plusieurs années : vous haussez un sourcil ?

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  • La montée des populismes : l'Allemagne

    En Allemagne, les populistes de l’AfD sont apparus dans le paysage politique à la faveur de la crise des réfugiés. Le jeune parti d’extrême-droite pèse 10 à 15%

    En Allemagne, les populistes de l’AfD – Alternativ für Deutschland – sont apparus dans le paysage politique à la faveur de la crise des réfugiés. Le jeune parti d’extrême-droite est crédité de 10 à 15% des intentions de vote aux élections de 2017. Le discours anti-système des populistes est un phénomène nouveau outre-Rhin, où la classe politique est moins décrédibilisée qu’ailleurs en Europe.
    Il y a encore deux ans, le climat politique allemand pouvait sembler paisible par rapport à d’autres pays d’Europe, avec une Chancelière battant des records de popularité et une extrême-droite quasi-inexistante dans les urnes. Mais le vent tourne. La crise migratoire est passée par là, la société allemande est plus divisée, et la parole se libère. On entend aujourd’hui des propos inimaginables auparavant, lorsque l’on interroge les électeurs du parti populiste AfD. Comme Hölm, un retraité de Saxe.
    Le problème, c’est que notre gouvernement ne fait absolument rien pour nous. Il faut qu’ils dégagent ! Ce sont des traîtres à la patrie. Le peuple ne joue plus aucun rôle, on ne nous demande plus notre avis. Et les médias sont à la botte, ils alimentent la haine contre nous. Regardez Pegida, plus personne n’en parle, c’est la loi du silence !
    Les manifestations de Pegida dans l’est de l’Allemagne et la montée du parti populiste AfD témoignent de ce « divorce avec le système ». L’inquiétude face à l’arrivée d’un million de réfugiés en 2015 a beaucoup joué, mais le mal est plus profond estime Henrik Träger, il est chercheur à l’université de Leipzig et spécialiste de l’extrême droite.
    L’AfD profite bien sûr de la question migratoire, mais plus largement de l’insatisfaction d’une partie du peuple vis-à-vis des partis établis, le sentiment de ne pas être pris en considération. C’est un phénomène classique que connaît bien la France avec le Front National. De la même manière, l’AfD se présente comme l’alternative au système.
    Voilà comment en l’espace d’un an, ce tout jeune parti fondé en 2013 est devenue une vraie menace électorale, il devrait faire son entrée l’année prochaine au Bundestag.

    Face à cette menace, comment réagissent les partis établis ?

    Pour l’instant c’est la stratégie du « tout sauf l’AfD » : un front républicain unanime pour rejeter les excès et les provocations de l’extrême-droite, comme au début de l’année, lorsque une porte parole du parti a fait scandale en proposant d’autoriser l’armée à "ouvrir le feu" sur les clandestins à la frontière. Mais le discours des politiques est en train de changer. On l’a vu après les régionales dans 3 Länder au mois de mars, scrutin marqué par une percée de l’AfD. Des voix s’élèvent dans le camp d’Angela Merkel, pour dire qu’il faut "savoir entendre le message des électeurs". La Chancelière elle-même a envoyé un signal dans ce sens après le scrutin.
    Je crois que nous devons clairement nous distancier de l’AfD mais aussi mieux expliquer quelles sont nos solutions. Par exemple, sur l’insécurité : la nuit du Réveillon à Cologne a fait naître beaucoup d’inquiétude, et nous devons savoir apporter des réponses. C’est comme cela que nous ferons reculer ce parti protestataire.
    Pour la CDU, le parti d’Angela Merkel, la menace est bien réelle. L’AfD récupère une partie des électeurs conservateurs, déçus par la Chancelière et sa politique jugée très « libérale » sur les questions de société.

    Malgré tout, l’Allemagne reste un cas à part pour des raisons historiques.

    Un exemple : après le Brexit, les partis d’extrême-droite de toute l’Europe ont réclamé des référendums : pas l’AfD. Pas officiellement en tout cas. Le sujet reste délicat en Allemagne… depuis Hitler, qui usait et abusait des référendums. Une preuve parmi d’autres que le poids de l’’Histoire reste très lourd. Emmanuel Droit est historien, directeur adjoint du Centre Marc Bloch à Berlin.
    La société allemande dans son ensemble est solidement attachée aux valeurs démocratique. La Seconde guerre mondiale en tant que spectre est toujours très présente dans les consciences historique. L’héritage négatif du national-socialisme continue à peser et protéger l’Allemagne, c’est une dige morale encore très solide
    Malgré cette "spécificité allemande", l’extrême-droite a choisi d’axer son discours sur les questions d’identité, sur la place de l’islam en Allemagne. Mais l’AfD est régulièrement secoué par des querelles internes et la dirigeante du parti Frauke Petry, passe l’essentiel de son temps à rattraper les écarts de langage de ses lieutenants les plus extrémistes.
    Cyril Sauvageot
    France inter 

    http://populismes.blogspot.fr/

  • Une armée pénètre sur notre continent et l’UE surveille nos légumes…

    70 % des Européens considèrent que l’Union est une source de « tracasseries administratives »

    Connaissez-vous le règlement d’exécution n° 543/2011 du 7 juin 2011 ? Il prévoit des « normes obligatoires pour dix produits normalisés » (sic). Ces « normes de qualité » fixent des règles de calibrage pour toute une série de fruits et de légumes, prévoyant l’obligation de respecter des calibres minima et maxima, ou des échelles de calibrage. Obsédés par les normes, les hiérarques européens mesurent tout : diamètre, longueur, largeur, poids…
     
    Bien entendu, la France doit se conformer aux normes voulues par l’Union européenne, et les diverses institutions qui lui sont liées. Nous sommes les obligés d’une machine kafkaïenne, plus préoccupée par le diamètre des tomates que par la guerre qui menace. Vous pourrez, d’ailleurs, retrouver toutes les informations relatives au règlement susmentionné dans le Guide d’achat public de fruits, légumes et pommes de terre à l’état frais, publié  par le ministère de l’Économie et des Finances en avril 2012.

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