La FNSEA pourrait avoir la décence de ne pas présenter d’excuses pour un fait que l’ensemble des acteurs agricoles devraient soutenir.
La Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) a présenté des excuses pour les insultes jetées « en touffe » au Président, lors de sa visite du Salon de l’agriculture. « Ça n’est pas respectable, ni pour la fonction, ni pour la personne », a dit Xavier Beulin, le patron du syndicat agricole français. Le Salon a, en effet, résonné des quolibets comme « connard », « fumier » ou le classique – mais néanmoins efficace – « bon à rien » !
Il n’y a que l’oligarchie dominante pour s’offusquer d’une telle grossièreté, elle qui, depuis près de soixante ans, insulte les agriculteurs en leur faisant miroiter de fausses promesses, de faux marchés et de faux profits. La Ve République aura vu et provoqué la mort du petit exploitant agricole face aux grosses exploitations, en favorisant très largement les grandes surfaces et en s’intéressant plus à la politique agricole commune qu’aux producteurs français.
Europe et Union européenne - Page 780
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Agriculture : « mensonge et compromis, les deux mamelles de la France »
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Entretien avec Sergei Munier, combattant volontaire du Donbass
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« Viol islamique de l’Europe » : la couverture politiquement incorrecte d’un magazine polonais
Source : OJIM
La couverture de l’hebdomadaire polonais wSieci paru le 15 février dernier en a fait bondir plus d’un : une femme blanche et blonde vêtue d’un drapeau européen en guise de robe, avec des mains basanées, probablement nord-africaines ou moyen-orientales, l’attrapant par les cheveux, les poignets, les hanches et le décolleté.
En titre : « Viol islamique de l’Europe » avec, en sous-titre, « Notre rapport : ce que les médias et les élites bruxelloises cachent aux citoyens de l’Union ». Cette couverture renvoie à deux articles : « L’enfer de l’Europe », d’Aleksandra Rybińska, et « L’Europe veut-elle se suicider ? », de Bronisław Wildstein. Il s’agit de deux journalistes conservateurs, aux vues plutôt proches du parti Droit et Justice (PiS) de Kaczyński, actuellement au pouvoir, qui publient régulièrement dans cette revue conservatrice et globalement plutôt favorable au PiS. wSieci (un nom qui signifie « Dans le réseau », écrit en un seul mot) est un hebdomadaire jeune, qui a fait son apparition en 2012. En décembre 2015, il s’est vendu en moyenne à plus de 84 000 exemplaires, ce qui en fait le quatrième hebdomadaire d’actualité en Pologne (le numéro 1 des hebdomadaires d’actualité s’est vendu le même mois à 142000 exemplaires en moyenne). Il a été créé par un groupe de journalistes conservateurs qui ont aussi développé un des plus grands sites d’information de droite en Pologne : wPolityce.pl. Cet hebdomadaire est un habitué des couvertures « chocs » ou « polémiques ».
La couverture du numéro paru le 15 février a suscité comme on pouvait s’y attendre des réactions négatives dans plusieurs médias internationaux. De manière récurrente, les auteurs des articles traitant ce sujet ont parlé d’un hebdomadaire « ultra-conservateur », « d’extrême droite », « xénophobe » ou « raciste », et ils ont cité les comparaisons avec la propagande fasciste ou nazie d’avant-guerre qui circulaient sur les réseaux sociaux. Cela a été le cas par exemple du site de blogs Big Browser du journal Le Monde, du site Au Féminin, de RT en français, du Huffington Post UK, du journal italien Corriere della Sera et du média public allemand Deutsche Welle. Ce dernier média a toutefois rappelé l’existence d’autres couvertures récentes dans le même style, comme celle du magazine Focus en Allemagne. Le site Breitbart s’est quant à lui fait qualifier d’extrême droite par le Washington Post pour avoir parlé de cette couverture de manière simplement descriptive. Une description de Breitbart reprise par le Daily Mail chez nos voisins britanniques. Côté critiques, les auteurs contestent le message véhiculé en couverture de wSieci qui ferait, d’après eux, référence aux multiples agressions de la Saint-Sylvestre à Cologne. Ils en profitent pour véhiculer l’information fausse lancée par des médias belges sur le fait qu’il n’y aurait que 3 réfugiés parmi les inculpés de Cologne. Ce mensonge, qui avait été rapidement démenti par le procureur de Cologne, est donc utilisé pour discréditer les allégations supposées de l’hebdomadaire polonais. Cette stratégie a été adoptée, entre autres, par Direct Matin, le Washington Post, le journal espagnol El Mundo…Le premier des deux articles auxquels la couverture de wSieci renvoie, « L’enfer de l’Europe » (intitulé « Viol islamique » dans le sommaire du numéro), est une liste non exhaustive des nombreux viols et agressions perpétrés depuis la mi-2015 par des demandeurs d’asile ou immigrés de fraîche date contre d’autres « migrants » dans les centres d’accueil et aussi contre des autochtones en Allemagne, au Danemark, en Suède et en Norvège, avec également un rappel des agressions contre les automobilistes, les chauffeurs routiers et les habitants à Calais. En introduction, la journaliste Aleksandra Rybińska affirme que l’on assiste au choc de deux civilisations qui se sont combattues pendant quatorze siècles, et que les musulmans qui viennent en Europe portent dans leur conscience collective le conflit avec le monde européen. Le deuxième article, « L’Europe veut-elle se suicider ? » (« Le suicide de l’Europe » dans le sommaire du numéro), est de la plume de Bronisław Widlstein, un grand nom du journalisme en Pologne et aussi de l’opposition étudiante au régime communiste à la fin des années 70, exilé en France dans les années 80 et revenu en Pologne en 1989. Wildstein rappelle qu’en invitant les immigrés en situation irrégulière à venir en Allemagne, Angela Merkel a violé les traités européens avec le soutien de Bruxelles. Wildstein pose la question de la survie de l’Europe et reproche aux élites européennes de refuser toute discussion sur les implications sociales d’un tel afflux d’immigrants de culture étrangère à la nôtre. Selon les auteurs des deux articles, le principal problème c’est le nihilisme européen et le relativisme des habitants du continent par rapport à leurs propres normes et valeurs traditionnelles, ce qui les rend incapables d’imposer leurs modes de conduite aux nouveaux arrivants : « Les arrivants comprennent que l’Europe contemporaine est un lieu où les croyances et normes anciennes sont mortes. Dans cette situation, ils se réfèrent à la civilisation qu’ils connaissent, c’est-à-dire la leur. ».
La couverture de l’hebdomadaire porte donc un double sens. Il ne s’agit pas que des viols d’européennes par des immigrants, mais du viol d’une Europe quasi-consentante par le monde islamique. Rien à voir en tout cas avec la propagande fasciste ou nazie d’avant-guerre. La couverture de wSieci reflète la liberté de ton et la diversité d’opinions de rigueur dans les médias polonais. Des médias où la « pensée unique européenne », la « bien-pensance » et le « politiquement correct » ne représentent qu’un courant parmi d’autres.
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Cette République qui ne peut défendre le monde agricole...
La colère paysanne a légèrement bousculé l'exécutif à l'ouverture du salon de l'agriculture, et le président de la République a sans doute ainsi mieux compris le désespoir d'une classe paysanne qui, dans ses diversités, n'attend plus grand-chose de l’État, après avoir longtemps espéré ou s'être reposé sur ce qu'il avait pu être en d'autres temps, d'ailleurs pas si lointains : désormais l’État apparaît impuissant et cette impuissance le délégitime aux yeux des agriculteurs.
Double impuissance de l’État... Face aux féodalités économiques d'abord, qui, ici, prennent de multiples formes : certaines banques oublieuses de ce qu'elles doivent au monde agricole (jusqu'à leur nom, parfois...), des transformateurs et des enseignes de la Grande distribution (qui n'ont pas toutes, il faut le reconnaître, les mêmes responsabilités), mais aussi toutes ces grandes multinationales de l'agroalimentaire qui s'appuient sur le système désormais tyrannique du libre-échange... Maisimpuissance de l’État aussi face à l'Union européenne, ou plutôt face à des institutions se qualifiant, de façon inappropriée mais bien réelle, d'« Union européenne » ! En veut-on le dernier exemple, si révélateur par lui-même, en date ?
Il y a quelques mois, lors de cet été déjà très agité par les manifestations d'éleveurs, Intermarché avait décidé, pour apaiser la colère paysanne à l'égard de la Grande distribution, « d'acheter la viande plus cher aux éleveurs français » ce que condamne la Commission européenne qui y voit « une entrave à la concurrence étrangère » comme le rapporte le patron de l'enseigne, Thierry Cotillard, dans un entretien avec le journal Libération le 26 février. : « Sur le porc, l'été passé, Intermarché s'était accordé avec Leclerc pour acheter le kilo 1,40 euro, car nous sommes les deux seules enseignes à posséder des abattoirs. Mais ça n'a pas tenu. Maintenant, Bruxelles nous tombe dessus et enquête. Nous risquons une amende à hauteur de 5 % de notre chiffre d'affaires. (…) Parce que l'Europe considère que cet accord était discriminant vis-à-vis des pays tiers. »
Quel scandale, quel ignominie ! Ainsi, la Commission européenne préfère la mort, parfois physique si l'on considère les 600 suicides annuels d'agriculteurs en France (selon les chiffres évoqués cette semaine par l'hebdomadaire La Vie), de l'agriculture française et de ses filières plutôt que de déroger aux sacro-saints principes, d'ailleurs mortifères à y bien regarder, de la « libre concurrence non faussée », ou de renoncer, même provisoirement et dans l'urgence, à cette idéologie libérale du « Laisser faire-laisser passer » qui n'est rien d'autre que l'application à l'économie de la loi de la jungle, de ce darwinisme économique et social qui « sélectionne » par le jeu du Marché et des féodalités de l'Argent, et qui élimine les plus petits et les plus faibles, à rebours de tout ce qui a fait notre civilisation et de la justice sociale, expression certes plus royale (c'est le roi Louis XVI qui en use le premier, ce que l'on oublie généralement...) que libérale...
N'y aura-t-il personne pour aller gifler les membres de cette Commission inhumaine ? Je me souviens que, dans les années 1990, des Camelots du roi avaient entarté l'ancien président de la Commission européenne Jacques Delors, et je ne leur avais pas donné tort, loin de là ! Cette « violence », bien légère mais éminemment symbolique, n'était rien par rapport à celle que ce monsieur et ses acolytes, les Puissants d'Europe, ont fait subir à des millions de paysans, d'ouvriers et de salariés de toutes les professions d'Europe et de France en particulier !
Face à l'attitude de la Commission, que disent la République et ses gouvernants ? En fait, on entend que leur silence, cet aveu muet de leur triste impuissance.
La colère paysanne a, elle, toute légitimité à s'en plaindre : mais la colère est vaine si elle ne débouche pas sur la volonté de forger un État digne de ce nom, éminemment et traditionnellement légitime, mais un État qui devra aussi renforcer sa légitimité première par l'exercice renouvelé et constant de la justice sociale et par la reconquête de son indépendance pleine et entière qui reste la condition première des libertés de tous les Français, qu'ils soient agriculteurs ou non.
Le triste spectacle d'un président livide face à un éleveur lui expliquant les causes du malaise agricole et l'accusant de ne pas faire son travail est le symbole fort d'une République en fin de course, sans souffle et sans projet d'avenir : on peut le regretter mais on ne peut se contenter de ce regret...
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La Lettre d’Allemagne – N°7
Dernières nouvelles : notre correspondant de Hambourg nous donne deux informations de ce jour :
– Selon Die Welt, la Bavière aurait pris toutes les dispositions pour fermer les frontières en quelques heures. 25.000 migrants marchent vers la frontière macédonienne depuis Athènes (FAZ). La route est pourtant fermée …
– Sur NDR Info (*) on évoquait ce matin l’état de préparation de l’Italie, face à la vague de migrants qui s’annonce, depuis la côte africaine et, de nouveau, albanaise : c’est de là, en effet, que devraient tenter de joindre l’Europe occidentale les migrants bloqués en Grèce.
La fermeture du col du Brenner – cette fois-ci, c’est l’Autriche qui ferme … – devrait logiquement détourner le flot vers Nice : bienvenue en France, pourront dire en chœur messieurs Cazeneuve et Estrosi.
Trois élections
A bientôt deux semaines de trois élections capitales aux parlements du Bade-Wurtemberg, de Rhénanie-Palatinat et de Saxe-Anhalt, la position de la chancelière fédérale sur la scène intérieure est plus compliquée que jamais.
Au pays de Bade, le Vert, conservateur et catholique Winfried Kretschmann pourrait ravir ce bastion de la CDU – elle préside à Stuttgart depuis 1952 – à la barbe de Guido Wolf, homme-lige de Merkel, tandis que le SPD cherche désespérément à maintenir une distance de sécurité vis-à-vis de l’AfD (Alternative für Deutschland) : les derniers sondages placent CDU et Verts au coude-à-coude à 30%, le SPD à 15% et l’AfD à 10%, le parti Libéral (FDP) et le parti de Gauche (Die Linke) se battant pour éviter la disparition (seuil à 5%).
Kretschmann a visiblement séduit nombre de sympathisants de la CDU, en montrant plus d’empressement que Wolf à soutenir la politique de Merkel sur les migrants. C’est donc plutôt à l’AfD qu’il faut chercher les sympathisants disparus du SPD. Une chose est certaine : la seule coalition bicolore possible sera verte et noire (couleur de l’Union CDU/CSU). En théorie, une coalition tricolore est possible, mais hautement improbable et clairement instable. Le SPD devrait, selon toute vraisemblance, se contenter d’être la première force d’opposition dans la nouvelle assemblée.
En Rhénanie-Palatinat, le SPD, actuellement aux affaires, devrait céder sa place à la CDU de Julia Glöckner, vice-présidente du parti. Les deux formations politiques y totalisent environ 70% des intentions de vote, et seront contraintes à la « Grande Coalition », aucun supplétif habituel – Verts ou FDP – n’alignant des effectifs suffisants pour aider l’un des deux gros à atteindre la majorité absolue. L’AfD devrait, là aussi, faire son entrée au Landtag, à un niveau comparable aux Verts.
Mais c’est en Saxe-Anhalt que s’annonce le coup de tonnerre, avec une AfD qui pourrait tutoyer la barre des 20%, et un SPD, là encore en difficulté, qui voit se profiler le spectre d’une quatrième place à 15%. L’érosion lente mais régulière de la CDU, qui reste la première force politique du Land, à 30%, et la bonne tenue de Die Linke, qui se maintient au-dessus de 20%, compliquent singulièrement la situation : on ne peut aujourd’hui exclure l’absence de majorité de gouvernement au soir de l’élection, si les Verts ou le FDP parviennent à franchir le seuil des 5% et à entrer au parlement d’un Land que l’on présente volontiers comme la « Silicon Valley » de l’Allemagne. La « Grande Coalition », de toute façon inéluctable, ne suffirait pas alors à assurer la majorité absolue. Elle se trouvera confrontée à une opposition encore jamais vue – 40% – de partis « hors-système ».
Ce que les Allemands vont découvrir à cette occasion, c’est aussi que la « Grande Coalition » devient leur horizon politique pour l’instant indépassable – à l’exception notable du Bade-Wurtemberg, où la CDU va être victime d’un hold-up politique. Et leur inquiétude devant l’incapacité de l’exécutif fédéral à juguler le flot des migrants ne devrait pas s’en trouver apaisée.
Angela Merkel sortira affaiblie de ces élections : directement, à Stuttgart, où Wolf devrait prendre acte de la perte d’un quart de son électorat en cinq ans, comme à Magdeburg, et indirectement, du fait du recul général de son partenaire de coalition, le SPD de Sigmar Gabriel. On voudra bien se souvenir ici que les plus fervents soutiens de la chancelière se trouvent aujourd’hui au SPD et chez les Verts, bien plus qu’au sein de son propre parti. La montée, lente mais régulière de l’AfD, à l’ouest, et son enracinement – qui reste à confirmer, mais qui constituerait une nouveauté par rapport à la séquence éphémère des « Republikaner » des années 1990, en lien avec les migrations générées par les soubresauts de l’ex-Yougoslavie – au sein d’une couche moyenne négligée et méprisée, sera également comptée à son passif.
Il reste pourtant à la chancelière une petite chance de renverser la tendance et de faire mentir les sondages, avec le sommet UE/Turquie du 7 mars prochain : nul doute qu’elle s’y emploiera activement à obtenir d’Erdogan qu’il tienne ses engagements – cela ne devrait pas convaincre grand monde. Bien plus sûrement, elle devrait profiter de la fermeture des frontières sur ses marches méridionales : en réalité, les effets en sont déjà perceptibles en Bavière. Elle pourra alors remercier le chancelier autrichien et le premier ministre hongrois… et voler au secours de son nouvel ami d’Athènes.
François Stecher
26/02/2016Note :
La Norddeutscher Rundfunk est un organisme de droit public basé à Hambourg, membre de l’ARD. Il s’agit du service public audiovisuel pour les Länder de Basse-Saxe, Mecklembourg-Poméranie-Occidentale, Schleswig-Holstein et la ville-État de Hambourg.
Revue de presse
- Crise des réfugiés / Allemagne
FAZ (Frankfurter Allgemeine Zeitung) – 22.02.16 – Collier, économiste spécialiste du développement
« La politique des réfugiés de Merkel est condamnable »
L’économiste doute de la volonté de s’intégrer des réfugiés. Il dit que l’Allemagne ne sauve pas les bons.
http://www.faz.net/aktuell/wirtschaft/paul-collier-ueber-angela-merkels-fluechtlingspolitik-14068937.htmlFAZ – 24.02.16 – Crise des réfugiés
77% des migrants arrivés en janvier n’avaient pas de papiers d’identité
L’immense majorité des réfugiés qui arrivent en Allemagne n’a pas de papiers valides. Selon les organisations de défense des droits de l’homme, il y a une bonne raison à cela.
http://www.faz.net/aktuell/politik/fluechtlingskrise/fluechtlingskrise-77-prozent-der-migranten-im-januar-ohne-ausweispapiere-14087731.htmlFAZ – 25.02.16 – « Une hypothèse purement technique »
Le gouvernement table sur 3,6 millions de réfugiés d’ici 2020
Personne ne peut oser aujourd’hui un pronostic sérieux. Ainsi, le gouvernement fédéral table globalement sur un demi-million de réfugiés par an. Actuellement, les « remigrants » afghans sont récompensés avec 700 euros.
http://www.faz.net/aktuell/politik/fluechtlingskrise/deutschland-rechnet-mit-3-6-millionen-fluechtlinge-bis-2020-14089561.htmlFAZ – 24.02.16 – Jugement après les agressions de Cologne
Ne pas perdre la vue d‘ensemble
Il faut saluer le premier jugement en lien avec la nuit de la Saint-Sylvestre à Cologne. Pourtant, la crise des réfugiés ne sera réglée ni par des sanctions pénales ni par un effort sur les expulsions. Un commentaire.
http://www.faz.net/aktuell/politik/fluechtlingskrise/urteil-nach-koelner-uebergriffen-den-blick-fuers-ganze-nicht-verlieren-14088091.htmlDie Welt – 25.02.16 – Délits et crimes de migrants
Un accident provoqué par un raton-laveur est-il plus important qu’un coup de pied donné à une femme enceinte ?
La police de la Hesse renonce à diffuser des rapports sur la criminalité des réfugiés « faute d’intérêt manifesté par le public ». Au lieu de quoi on rend compte d’incidents de moindre importance. Le ministre de l’Intérieur est en difficulté.
http://www.welt.de/politik/deutschland/article152633768/Waschbaer-Unfall-wichtiger-als-Tritt-gegen-Schwangere.html- Elections, sondages & opinions
Die Welt – 21.02.16 – Politique des réfugiés
Wolf et Klöckner perdent patience avec Merkel
Les candidats têtes de liste de la CDU dans le Sud-Ouest redoutent de perdre des voix du fait de la politique des réfugiés de Merkel, et l’expriment ouvertement dans une déclaration commune. Le SPD et les Verts prennent la défense de la chancelière.
http://www.welt.de/politik/deutschland/article152482809/Wolf-und-Kloeckner-verlieren-ihre-Geduld-mit-Merkel.htmlDie Zeit – 22.02.16 – Politique des réfugiés
Les candidats têtes de liste de la CDU demandent un contingent journalier
Julia Klöckner et Guido Wolf prennent position contre la politique des réfugiés d‘Angela Merkel. Sigmar Gabriel, patron du SPD, leur reproche d’affaiblir l’autorité de la chancelière.
http://www.zeit.de/politik/2016-02/fluechtlingskrise-julia-kloeckner-guido-wolf-tageskontingente-merkelFAZ – 22.02.16 – Sondages sur les élections aux Landtage
Seule l’AfD progresse
Les élections aux Landtage pourraient se transformer en vote de protestation. Selon un très récent sondage, en Saxe-Anhalt l’AfD distance le SPD. A Mayence et Stuttgart, l’écart diminue.
http://www.faz.net/aktuell/politik/inland/umfragen-zu-landtagswahlen-nur-die-afd-legt-zu-14083860.htmlDie Welt – 22.02.2016 – Sondage électoral
L’AfD dépasse le SPD pour la première fois en Saxe-Anhalt
Environ trois semaines avant les élections au Landtag de Saxe-Anhalt, l’AfD devance le SPD. Même dans le Land le plus peuplé [ndT : Rhénanie du Nord-Westphalie], la droite populiste progresse et serait actuellement la troisième force politique.
http://www.welt.de/politik/article152484764/AfD-ueberholt-in-Sachsen-Anhalt-erstmals-die-SPD.htmlDie Welt – 22.02.16 – Sondage électoral
Gabriel et le SPD seront les grands perdants
Les sondages en vue des trois élections au Landtag laissent entrevoir un avenir sombre aux « partis populaires » [ndT : on désigne ainsi la CDU/CSU et le SPD]. Le SPD, en particulier, devrait accuser des pertes douloureuses. La veste électorale qui menace endommagera la stabilité du pays.
http://www.welt.de/debatte/kommentare/article152518617/Gabriel-und-die-SPD-werden-die-grossen-Verlierer-sein.htmlFAZ – 23.02.16 – Escalade à Clausnitz
Là d’où le politique se détourne, le tribalisme devient la norme
Qui crie devant un bus de réfugiés « Nous sommes le peuple » ? Il ne faut pas croire que les gens qui expriment ainsi leur rancune ordinaire sont à moitié aussi stupides qu’ils en donnent l’air.
http://www.faz.net/aktuell/feuilleton/debatten/clausnitz-zeigt-dass-tribalismus-alltag-wird-14084630.htmlDie Welt – 24.02.16 – Tendance électorale
La cote de Merkel bondit
Est-ce que cela s’annonce bien ? La chancelière fédérale Angela Merkel peut à nouveau se réjouir d’un surcroît de sympathie. Cependant, l’AfD progresse également. De nombreux citoyens considèrent avec pessimisme l’avenir de l’Union européenne.
http://www.welt.de/politik/article152585697/Merkels-Beliebtheit-steigt-sprunghaft-an.htmlHandelsblatt – 24.02.16 – Protestation contre les demandeurs d‘asile
Le nombre des extrémistes de droite augmente
Le débat sur la politique des réfugiés prend un tour de plus en plus émotionnel. Le Verfassungsschutz met en garde contre un extrémisme de droite en augmentation. Ce qui préoccupe avant tout, c’est qu’il gagne les couches moyennes.
http://www.handelsblatt.com/politik/deutschland/asylprotest-zahl-der-rechtsextremisten-nimmt-zu/13009954.htmlDie Welt – 24.02.16 – Femme et chef d’entreprise à Cologne
« Je suis une migrante et me fais traiter de nazie »
Emitis Pohl, chef d’entreprise de Cologne, a fui l’Iran à l’âge de 13 ans. Après les agressions de la Saint-Sylvestre, cette musulmane demande une ligne claire contre les réfugiés criminels. A cause de cela, elle récolte la haine.
http://www.welt.de/politik/deutschland/article152594591/Ich-bin-Migrantin-und-werde-als-Nazi-bezeichnet.htmlFAZ – 25.02.16 – Critique télé : Maischberger
Les politiciens et le citoyen majeur
On peut parfois apprendre des choses d‘un Talkshow. Par exemple, chez Sandra Maischberger, est apparu clairement pourquoi la crise des réfugiés pourrait conduire à une crise politique intérieure.
http://www.faz.net/aktuell/feuilleton/medien/tv-kritik/tv-kritik-maischberger-politiker-und-der-muendige-buerger-14089560.htmlFAZ – 25.02.16 – Etude à Dresde
« Pegida et l‘AfD sont les mêmes »
Celui qui manifeste avec Pegida vote visiblement pour l’AfD : l’Alternative für Deutschland trouve de plus en plus les faveurs des partisans du mouvement de protestation, selon une nouvelle étude. La droite populiste parvient ainsi à se répandre dans toute l’Allemagne.
http://www.faz.net/aktuell/politik/fluechtlingskrise/studie-aus-dresden-pegida-und-afd-sind-dasselbe-14090416.htmlDie Welt – 25.02.16 – Bade-Wurtemberg
Kretschmann se fait huer lors du « tour des éléphants »
Echange de coups entre candidats têtes de liste aux élections au Landtag du Bade-Wurtemberg : le ministre-président Winfried Kretschmann voulait démystifier l’AfD. Mais de nombreux auditeurs lui sont tombés dessus.
http://www.welt.de/politik/deutschland/article152619483/Kretschmann-wird-bei-Elefantenrunde-ausgebuht.htmlDie Welt – 26.02.16 – SPD en Saxe-Anhalt
Tout, mais pas quatrième derrière l’AfD !
A l’occasion de l’élection au Landtag de Saxe-Anhalt, le SPD, parti de la coalition gouvernementale, doit redouter une débâcle. Pour la tête de liste Katrin Budde, le rêve d’accéder à la présidence du Land menace de se briser, par la faute de l’AfD.
http://www.welt.de/politik/article152670892/Alles-nur-nicht-auf-Platz-vier-hinter-der-AfD.htmlt- Crise des réfugiés / Europe centrale & balkanique
FAZ – 23.02.16 – Crise des réfugiés
La Slovénie engage l’armée pour sécuriser la frontière
Le parlement slovène autorise l’engagement de soldats pour surmonter la crise des réfugiés. En cas de nécessité, l’armée pourra utiliser la force.
http://www.faz.net/aktuell/politik/fluechtlingskrise/armee-sichert-slowenien-grenze-in-fluechtlingskrise-14085467.htmlDie Welt – 24.02.16 – Réfugiés
La route des Balkans est fermée, la situation en Grèce s’exacerbe
Les Etats des Balkans ferment leurs frontières, ne laissant plus passer que les Syriens et les Irakiens. Le reflux vers la Grèce s’amplifie. Athènes met en garde : d’ici une semaine on ne pourra plus accepter personne.
http://www.welt.de/politik/ausland/article152583535/Balkanroute-dicht-Lage-in-Griechenland-spitzt-sich-zu.htmlFAZ – 24.02.16 – Référendum
Les Hongrois devraient s’exprimer par référendum sur les contingents de réfugiés
En Hongrie, on devrait se prononcer par référendum sur le système des contingents de réfugiés. Dans le même temps, l’Autriche et quelques Etats balkaniques accroissent la pression sur l’Union européenne.
http://www.faz.net/aktuell/politik/fluechtlingskrise/volksabstimmung-ungarn-sollen-ueber-fluechtlingskontingente-abstimmen-14088178.htmlDie Welt – 24.02.16 – Conférence des Balkans
L’Autriche veut en finir avec le « laissez passer » des réfugiés
Les pays de la route de l’Ouest des Balkans considèrent qu’ils sont contraints de prendre des mesures nationales. Lors de la réunion de Vienne, c’est surtout l’Autriche qui annoncé de telles mesures, qui mettent l’Europe sous pression.
http://www.welt.de/politik/ausland/article152599903/Oesterreich-will-das-Durchwinken-von-Fluechtlingen-beenden.htmlHandelsblatt – 25.02.16 – Politique des réfugiés en Europe
La grande illusion des Autrichiens
Le cavalier seul de l’Autriche et des Etats balkaniques dans la crise des réfugiés accélère la chute de l’Europe. Sans la Grèce et l’Allemagne, il n’y a pas de solution.
Un commentaire.
http://www.handelsblatt.com/politik/international/fluechtlingspolitik-in-europa-die-grosse-illusion-der-oesterreicher/13014942.htmlFAZ – 25.02.16 – Controverse sur les réfugiés
La Grèce ne veut pas être transformée en « entrepôt à humains »
Le conflit diplomatique entre la Grèce et l’Autriche s’est encore exacerbé. Athènes rappelle son ambassadeur. Le pays craint un gigantesque reflux si les réfugiés ne peuvent plus gagner l’Europe du Nord par la route des Balkans.
http://www.faz.net/aktuell/politik/streit-um-fluechtlinge-griechenland-will-kein-lagerhaus-fuer-menschliche-seelen-werden-14090411.htmlDie Welt – 25.02.16 – Crise des réfugiés
Tsipras menace de bloquer politiquement l‘UE
Alexis Tsipras a mis l’UE en demeure de mettre en œuvre les mesures pour contenir le flot des réfugiés. Il n’acceptera pas, dit-il, de voir la Grèce se transformer en « dépôt pour êtres humains ».
http://www.welt.de/politik/ausland/article152622575/Tsipras-droht-mit-Blockade-der-EU-Politik.htmlDie Welt – 25.02.16 – Conférence de Vienne
L’UE menace d’exploser à la tête de Merkel, à la joie de Poutine
Il est possible que les Etats européens partisans du « non » parviennent à contenir le flot des réfugiés, sauvant ainsi l’avenir de la chancelière. Pour autant, le comportement à courte vue de Merkel a plongé l’UE dans une crise existentielle.
http://www.welt.de/debatte/kommentare/article152613746/Die-EU-fliegt-Merkel-gerade-um-die-Ohren-zur-Freude-Putins.htmlFAZ – 25.02.16 – Premier ministre Orban
« Le ton employé en Allemagne est agressif »
Le premier ministre hongrois considère que la sécurité de l’UE est menacée. Il fulmine contre la politique allemande. Et n’a aucune compassion pour la Grèce.
http://www.faz.net/aktuell/politik/fluechtlingskrise/fluechtlingskrise-viktor-orban-sieht-eu-sicherheit-bedroht-14089716.htmlFAZ – 25.02.16 – Crise des réfugiés
Scènes d’un couple qui se brise
Depuis que le chef du gouvernement autrichien Faymann a pris un autre chemin, Merkel n’est plus que pour le SPD et les Verts la chancelière des cœurs. Le destin de sa politique des réfugiés se décidera lors du sommet avec la Turquie.
http://www.faz.net/aktuell/politik/fluechtlingskrise/fluechtlingskrise-szenen-einer-gescheiterten-ehe-14091046.htmlDie Welt – 25.02.16 – Crise des réfugiés
« L’UE va vers l‘anarchie »
La réunion des ministres de l’Intérieur, à Bruxelles, montre une Union à la croisée des chemins. L’Autriche menace Athènes d’une exclusion de l’Espace Schengen ; les Grecs se sentent abandonnés et se voient comme « le Liban de l’Europe ».
http://www.welt.de/politik/ausland/article152638620/Die-EU-steuert-in-die-Anarchie-hinein.html- Divers
Die Welt – 19.02.16 – « La semaine d’Eckhard Fuhr »
Maintenant, c’est le loup qui menace nos réfugiés
A Munster, un loup rôde autour d’un hébergement. Peut-on persuader une mère syrienne de ne se faire aucun souci, parce que le méchant loup ne serait qu’un personnage de conte de fées ? Est-ce qu’on connaît Le Petit Chaperon rouge en Syrie ?
http://www.welt.de/debatte/kolumnen/Fuhrs-Woche/article152431207/Jetzt-bedroht-auch-der-Wolf-unsere-Fluechtlinge.htmlDie Welt – 24.02.16 – Viande de porc
Un favori des Allemands en crise
Que ce soit pour des raisons de santé ou religieuses, la consommation de viande de porc régresse rapidement. Sa réputation dans les grosses agglomérations est ruinée. Cela touche durement les paysans.
http://www.welt.de/politik/deutschland/article152610533/Ein-Favorit-der-Deutschen-in-der-Krise.htmlHamburger Abendblatt – 25.02.16 – Impureté
Des substances nocives dans la bière – 14 marques appréciées concernées
Une étude a mis en évidence la présence d’herbicides dans différentes bières. Jever est sévèrement touché, Beck’s s’en sort particulièrement bien.
http://www.abendblatt.de/ratgeber/article207087985/Forscher-finden-Unkraut-Vernichtungsmittel-Glyphosat-in-Bier.html -
Moscou : Une nounou ouzbèke musulmane décapite une fille de 4 ans
Une nounou a été arrêtée aujourd’hui à Moscou après avoir décapité un enfant de 4 ans qu’elle était censée garder et avoir incendié son appartement, ont annoncé les médias russes et le comité d’enquête. « Le corps d’un enfant âgé de 4 ans, portant des traces de mort violente », a été découvert aujourd’hui dans un appartement dans le nord-ouest de Moscou, a indiqué le comité d’enquête de la capitale russe.
« Le corps était décapité. Selon de premières informations, la nounou avait emporté la tête avec elle », a déclaré une source au sein des forces de l’ordre. « La nounou, originaire d’un pays d’Asie centrale, née en 1977, a tué l’enfant (…) avant d’incendier l’appartement et de s’enfuir », précise le communiqué du comité d’enquête. Selon la chaîne de télévision populaire Lifenews, la victime s’appelait Nastia.Sa nounou, Gultchekhra Bobokoulova, 39 ans, a été arrêtée près d’une station de métro dans le nord-ouest de Moscou, avec la tête de la fillette dans un sac plastique, affirme cette chaîne connue pour ses liens avec les services de sécurité russes. Selon l’agence Interfax, la nounou est originaire d’Ouzbékistan, ex-république soviétique d’Asie centrale à majorité musulmane.
Selon des témoins cités par des médias russes, la nounou a crié « Allah Akbar! » au moment de l’arrestation. La femme qui faisait preuve d’ »une conduite clairement inadéquate » a été arrêtée et subira « un examen psychiatrique », a ajouté le comité d’enquête.
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L’Union agonise ? Vive l’Europe !
par Louis-Joseph Delanglade
Les temps sont durs pour les idéologues utopistes qui persistent à confondre l’Europe avec la toujours plus improbable Union européenne. « Je n’aime pas Bruxelles. J’aime le Royaume-Uni », répète volontiers M. Cameron. Voilà qui tranche de façon salutaire avec les propos calamiteux de M. Guetta qui, fustigeant la « lâcheté » de gouvernements européens accusés de ne pas en faire assez pour les « migrants », conclut piteusement qu’« on voit mal comment une telle débandade ne déboucherait pas sur un « Brexit » et comment l’addition de ces deux échecs n’en précipiterait pas d’autres » (France Inter, vendredi 26). Il est pourtant bien naturel que plus personne ne veuille de ce que M. Géli (Le Figaro) appelle un « espace de libre circulation à l'échelle du continent, devenu ticket d'entrée gratuite pour les réfugiés du Moyen-Orient et […] les exilés économiques venus de partout. » L’Union s’est en fait définitivement décréditée en acceptant et même en favorisant par l’attitude irresponsable de Mme Merkel ce que les peuples ressentent comme une invasion déguisée. Ce sursaut populaire et légitime de méfiance et d’hostilité prouve que les vieilles nations ne veulent pas mourir et même qu’elles sont les seules composantes de ce que devrait être la véritable Europe. Le péché originel de l’Union est de l’avoir oublié, en voulant croire que France ou Italie, Pologne ou Espagne pouvaient être considérées comme des Etats aux frontières géométriques et à l’Histoire inconsistante.
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Face à Bruxelles, Orbán en appelle au peuple Hongrois
Le Premier ministre hongrois Viktor Orbán, loin d’être perturbé par les critiques de l’Union européenne et les chantages financiers de Berlin envers les pays qui refusent les quotas de migrants, poursuit son offensive diplomatique. Celle-ci vise à faire changer le cap de l’Union européenne sur la question migratoire, mais pourrait tout aussi bien aboutir à des fractures insurmontables.
Récemment, Viktor Orbán a annoncé, avec les quatre pays du groupe de Visegrád (Pologne, République Tchèque, Slovaquie, Hongrie), son intention d’aider la Macédoine et la Bulgarie à construire des barrières à leur frontière avec la Grèce en vue de contenir les flux migratoires.
Alors que les flux vers l’Europe vont en augmentant et que la pression migratoire est de retour en Hongrie depuis quelques semaines (malgré la barrière construite en 2015), Orbán a pris tout le monde de court le mercredi 24 février 2016 en annonçant la tenue d’un référendum sur les quotas de répartition obligatoires de migrants pour les pays de l’Union européenne.
La formulation de la question ne laisse guère de doute quant à un succès très franc pour le Premier ministre hongrois : « Acceptez-vous que l’Union européenne puisse imposer l’installation de citoyens non hongrois sans le consentement du Parlement ? »
Dores et déjà, le parti nationaliste Jobbik a annoncé soutenir l’initiative de Viktor Orbán, tout en notant qu’il réclame un tel référendum depuis plusieurs mois. La gauche hongroise, complètement hors jeu depuis des années, pourrait, elle, se diriger vers un appel à l’abstention, estimant qu’il n’est pas nécessaire de s’exprimer sur ce sujet, et ne pouvant pas aggraver son suicide politique en appelant à voter « Oui ».
Avec la crise polonaise, le référendum néerlandais sur l’accord Union européenne-Ukraine et le référendum sur le Brexit britannique, ce référendum hongrois pourrait contribuer à faire de 2016 une année particulièrement turbulente pour l’Union européenne. Au prix de sa refonte et de sa réorientation, ou bien de son entrée dans une dimension totalitaire et brutale, ou encore de son implosion.
Nicolas de Lamberterie
https://la-dissidence.org/2016/02/26/face-a-bruxelles-orban-en-appelle-au-peuple-hongrois/
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Crise de l’élevage : Intermarché accepte d’acheter plus cher, l’Union européenne refuse !
« La Commission européenne a ouvert une enquête sur Intermarché, car elle estime que le choix de l’enseigne d’acheter la viande plus cher aux éleveurs français est une entrave à la concurrence étrangère.
Le groupement de distributeurs indépendants Intermarché (Les Mousquetaires) est sous le coup d’une enquête de la Commission européenne, après s’être accordé l’an dernier avec son concurrent Leclerc pour acheter du porc à un prix plancher, a affirmé vendredi son président Thierry Cotillard.
« Sur le porc, l’été passé, Intermarché s’était accordé avec Leclerc pour acheter le kilo (de porc) 1,40 euro (…). Mais ça n’a pas tenu. Maintenant, Bruxelles nous tombe dessus et enquête« , a déclaré le patron d’Intermarché, dans un entretien au quotidien Libération mis en ligne vendredi soir.
Le libre marché avant tout
« L’Europe considère que cet accord était discriminant vis-à-vis des pays tiers. Donc maintenant, nous sommes très prudents pour trouver des solutions« , poursuit le dirigeant, précisant que son groupe risque une amende potentielle « à hauteur de 5% de notre chiffre d’affaires ».
Il est urgent d’en finir avec l’Union européenne… Il faudra en finir avec les hypermarchés aussi d’ailleurs !
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Marché transatlantique, « clan atlantiste »: une menace (aussi) pour nos agriculteurs
Succédant à François Hollande sévèrement conspué par des agriculteurs étranglés, notamment des éleveurs en grande situation de détresse, Manuel Valls a reçu lui aussi un accueil houleux ce matin lors de sa visite au Salon de l’agriculture, en présence du ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll et du président de la très décriée FNSEA, Xavier Beulin. Une agriculture française, répétons-le, qui contrairement aux mensonges assénés et répétés ad nauseam, n’est pas la grande bénéficiaire de la Politique agricole commune ( PAC), du principe de la concurrence libre et non faussée qui a principalement profité à l’agro industrie et aux spéculateurs. Périco Légasse le rappelait dans un long entretien au Figaro, «ce salon a un sens très profond, celui de consacrer le triomphe de l’industrie agricole par l’éradication de l’agriculture paysanne. (…). Quand je vois le panneau géant à l’enseigne d’un célèbre distributeur low cost au milieu des vaches laitières alors que ses magasins vendent un infâme liquide blanc d’importation, en briques UHT, qui ruine les éleveurs français, je pense que la provocation a des limites. C’est la foire des voyous qui viennent narguer les gens qu’ils rackettent et tout le monde se balade dans ces allées en se disant que cette cohabitation est un formidable signe d’évolution sociale. De qui se moque-t-on? »
Périco Légasse parle juste quand il souligne également la nécessité pour les Français d’être des consommateurs responsables, voire ajouterons nous de faire preuve aussi plus largement d’unnationalisme de la fourchette dans leurs achats. «Quand il en a les moyens financiers dit-il , et qu’il ne change rien à ses mœurs alimentaires dans le sens d’une attitude responsable et citoyenne, le consommateur participe aussi à l’effondrement de notre patrimoine agricole. D’où l’urgence, on ne le répètera jamais assez, d’une information civique pour les adultes sur les enjeux de consommation et une éducation du goût pour les générations qui constitueront la clientèle de demain.»
Il est légitime de penser en tout cas que l’Etat serait plus inspiré de lancer des campagnes et des actions concrètes sur ce thème. Plutôt que de mobiliser des millions, par exemple, pour financer les officines antinationales et sa propagande de lutte contre les discriminations et pour le vivre-ensemble, alors qu’un pan entier de notre monde paysan est littéralement en train de crever.
Les menaces sur le devenir de notre agriculture sont encore exacerbées par le Marché transatlantique (TTIP ou TAFTA), dont le but affiché est de lever certaines barrières commerciales, pour créer à terme un marché de 850 millions de consommateurs. Il s’agirait ainsi , c’est en tout cas comme cela que ce Tafta nous est vendu, de contenir et de faire pièce au rouleau compresseur chinois.
Il nous est même promis que cet accord qualifié de gagnant-gagnant le serait encore plus pour les Européens, avec environ 120 milliards d’euros introduit dans le circuit économique européen et 95 milliards «seulement» dans celui des Etats-Unis. C’est là le scénario idéal, hollywoodien, qui est présenté par le Commissaire européen aux affaires économiques, l’inénarrable Pierre Moscovici.
Reste que depuis Maastricht, nous avons appris légitimement à nous méfier des contes de fées racontés par les Bruxellois. Il n’échappe à personne que les négociations entre l’UE et lesEtats-Unis menées sous la mention restricted imposée par Washington, sont d’une rare opacité, les documents rédigés en anglais sont notamment interdits de traduction et peu ou pas consultables par les élus. Lesdites négociations se poursuivent actuellement, avec l’ouverture d’un nouveauround le 22 février à Bruxelles. Les négociateurs ont indiqué vendredi qu’un accord serait en vue d’ici à la fin de l’année.
M. Légasse partage sur ce point le scepticisme et l’inquiétude du FN quand il affirme qu’ «aujourd’hui le cancer de l’Union européenne est le clan atlantiste qui agit au sein des institutions. Les conditions de la négociation sur le Traité transatlantique (…), sont hallucinantes. Le silence qui entoure ces tractations conduites pas des gens sans mandats ni représentativité prouve que quelque chose d’illicite se trame entre Bruxelles et Washington. A Paris, le thème est tabou quand on questionne le sommet de l’Etat: Ne vous inquiétez pas, ça ne pourra pas aboutir, l’Allemagne s’y opposera. Pour le coup, ce TAFTA est une grosse météorite américaine qui peut un jour nous tomber dessus.»
Météorite qui précipiterait l’Armageddon à venir, sachant que c’est bien le sort de notre agriculture qui se joue avec le Marché transatlantique. Fils d’agriculteur, le député socialiste Belge Marc Tarabella (souvent beaucoup moins bien inspiré) a fait état en décembre dernier d’ unrapport du ministère américain de l’agriculture. Il traite du TIPP qui, dores et déjà, couplé à la production agricole américaine, garantit un revenu minimum aux agriculteurs d’outre-Atlantique, alors que le nôtres sont soumis à une PAC qui a été dépouillée de tous mécanismes de régulation.
Selon cet élu socialiste (qui devrait en parler à ses collègues…) indiquait le site de RTL Belgique, les «conclusions (dudit rapport) sont sans appel : d’une part, le secteur agricole Européen serait le grand perdant de cet échange, d’autre part les européens pourraient même subir des effets négatifs en cas d’accord. De l’aveu même des américains, les Européens n’ont pas grand-chose à y gagner (…). Plusieurs scénarii sont envisagés par les Américains. Deux leur sont extrêmement favorables. Il s’agit premièrement de l’abolition des droits de douane, qui rapporterait 5,5 milliards de dollars aux Etats-Unis là où l’Union européenne ne gagnerait que 800 millions. Le second serait cette même abolition à laquelle on ajouterait la suppression des mesures non tarifaires. Là, les USA gagneraient 10 milliards de dollars tandis que l’Union européenne seulement 2 milliards.»
«Cette disproportion entre les gains potentiels au niveau agriculture de la signature d’un tel accord transatlantique –qualifiée de déséquilibre astronomique par Marc Tarabella- aurait de lourdes conséquences pour notre agriculture. En effet, cette nouvelle concurrence ferait plonger les prix pour les producteurs européens (…). Dans le texte, on peut également lire que le scénario qui serait néfaste (aux Américains, NDLR) serait celui de citoyens faisant de la qualité et des questions sanitaires une priorité (…). Les autorités US expliquent qu’alors les consommateurs se tourneraient vers la production locale. Dans un tel cas, les Américains conviennent que le TTIP n’aurait aucun intérêt. On imagine volontiers toute la détermination outre Atlantique d’éviter un tel scénario catastrophe pour les entreprises US.».
Le problème étant que nous doutons pour notre part des capacités des technocrates de l’UE à défendre non seulement l’agriculture européenne, mais ce qui nous préoccupe au premier chef, à savoir le devenir de l’agriculture française D’ABORD. Agriculture nationale qui est aussi rappelle Bruno Gollnisch, et c’est tout sauf un détail dans les décennies troublées et lourdes de menaces à venir, une arme commerciale de plus en plus en jachère, mais aussi le gage de notre sécurité et de notre indépendance alimentaire.
http://gollnisch.com/2016/02/29/marche-transatlantique-une-menace-aussi-pour-nos-agriculteurs/