Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Europe et Union européenne - Page 907

  • Europe : L’austérité aurait détruit 10 millions d’emplois

    L’Institut des Syndicats Européens (ETUI) a publié une étude sur l’emploi en Europe. Les mesures d’austérité y sont décriées: près de 10 millions d’emplois à temps plein auraient été détruits. Le taux d’emploi serait passé de 65,8% en 2008 à 64,1% en 2013. Mais dans son livre publié fin avril, Herman Van Rompuy, le Président du Conseil européen, y défend les mesures, prises pour sauver l’emploi.

    A l’approche des élections européennes, l’étude de l’Institut des Syndicats Européens (ETUI) n’est pas anodine. Teintée d’une note négative, celle-ci estime que l’Europe est à mi-chemin vers une décennie perdue et appelle au changement. Les résultats de l’étude indiquent que le taux de chômage européen, très élevé, met à mal la stratégie « Europe 2020″, lancée en 2010, et qui avait comme objectif de renouer avec une croissance durable et intelligente.

    Dans son infographie vidéo, L’ETUI affirme que « les mesures d’austérité n’ont pas permis d’obtenir les résultats escomptés. Elles ont au contraire prolongé la récession au lieu de booster la croissance économique. (…) Avec la crise, les mesures politiques n’ont pas réussi à empêcher les destructions d’emploi. Plus de 9,9 millions d’emplois ont été détruits. »

     

    Le chômage des jeunes aurait augmenté partout en Europe (Italie : +16,9% ; Espagne : + 32,2% ; Grèce : + 38,4%), à l’exception de l’Allemagne (-3,2%). Plus de 13 millions de personnes seraient susceptibles de tomber dans la pauvreté. L’Institut remarque que si les chômeurs sont le groupe présentant le plus haut risque, les travailleurs y sont de plus en plus exposés.

    L’Union européenne est sortie renforcée

    A la fin du mois d’avril, Herman Van Rompuy a publié un livre où il relate ses expériences en tant que Président du Conseil européen. Un poste qu’il quittera à la fin de l’année, après deux mandats. Son analyse est toute autre.

    Herman Van Rompuy explique: « Bien sûr l’Union Européenne est renforcée, on a renforcé toutes les institutions et c’est un paradoxe, le conseil européen qui est considéré comme une institution intergouvernementale a renforcé le rôle de la Commission européenne et aussi de la Banque centrale européenne. Nous ne parlons que de la surveillance unique de toutes les banques dans l’eurozone. Bien sûr, de temps à autre, la prise de décision a été lente pour une raison bien simple : on était à 18 dans la zone euro, on était à 28 dans l’Union Européenne pour tomber d’accord. On a fait un budget européen avec 28 pays représentant plus de 100 partis politiques à travers toute l’Europe donc il faut bien réaliser le degré de difficulté« .

    « On a évité la faillite »

    Et il pointe les États en crise: « Il y a encore une autre chose : la Grèce, l’Irlande et le Portugal ont attendu jusqu’à la dernière minute avant qu’on puisse agir. On a tendance à oublier ça. Et surtout, ce qu’on oublie, c’est que les grands problèmes ne se sont pas posés aujourd’hui, les problèmes se sont posés avant la crise financière.

    Il y avait un haut niveau de chômage structurel en Europe bien avant la crise financière, il y avait un manque de contrôle des différentes politiques économiques. Si on avait agi à temps, l’austérité n’était plus autant nécessaire qu’aujourd’hui ou que les dernières années. Donc des erreurs graves ont été commises de négligence, de manque de politiques courageuses au début de l’histoire de l’euro« .

    « Il ne faut pas confondre croissance et austérité »

    Le président du Conseil estime qu’il ne faut pas opposer croissance et austérité. « Non, parce qu’à un moment donné il n’y avait pas d’autre issue et en Belgique on le sait aussi. J’ai commencé ma carrière politique dans les années 80, on avait un déficit de 15%. Avec un déficit de 15% du PIB, il faut agir parce qu’on met en péril l’avenir des générations futures et certains pays n’avaient plus accès aux marchés internationaux, si on n’avait pas aidé ces pays, ils auraient fait faillite, si on n’avait pas réussi à sauvegarder la stabilité de l’eurozone, aujourd’hui on ne parlerait plus de récession, on parlerait de dépression. Cela, on l’a évité« .

    Herman Van Rompuy défend les politiques menées dans les pays en crise, malgré les taux de chômage élevés en Espagne, en Grèce, au Portugal… « Tout ce qu’on a fait, on ne l’a pas fait pour notre plaisir, tout ce qu’on a fait a un but éminemment social, c’est pour sauvegarder la prospérité future et l’emploi »

    RTBF

    http://fortune.fdesouche.com/338557-europe-lausterite-aurait-detruit-10-millions-demplois#more-338557

  • Elections européennes : euroscepticisme versus souverainisme

    par Aristide Leucate

    Les élections européennes sont un peu cet angle mort des scrutins électoraux qui se tiennent tous les cinq ans depuis 1979, en même temps qu’elles constituent un formidable jeu de dupes quant à leurs finalités et à leurs enjeux.

    Un euroscepticisme mesuré…

    Y penser toujours (au regard de nos engagements conventionnels), mais en parler le moins possible (pour ne pas désespérer le populo qui vote mal) et toujours en ayant l’air de la fustiger (pour faire endosser ses propres échecs par ceux auxquels on a soi-même donné les moyens qui les ont suscités) sans l’éreinter. Voilà à quoi se réduit, pour la classe dirigeante, en France, depuis vingt ans, la question européenne, ses politiques, son identité comme son avenir. Entre totem et tabou, « l’Europe » paralyse ses partisans incapables de se départir d’une vision religieuse et électrise ses contempteurs, unanimes sur le diagnostic mais divergent sur les remèdes. Les Français eux-mêmes, conscients de l’omniprésence vétilleuse et intrusive de Bruxelles dans leur vie quotidienne, en appellent à une Europe à géométrie variable. Ainsi, selon un sondage réalisé par L’Ifop en novembre 2013, 58% de nos compatriotes souhaitent « des politiques économiques et budgétaires propres à chaque Etat », quand 47% estiment que l’euro est un handicap dans la crise frappant le Vieux continent, tandis que 74% d’entre eux exprimeront un vote de « méfiance à l’égard de l’Europe telle qu’elle se construit actuellement ». Dans le même temps, toutefois (ce qui démontre la forte instabilité de l’opinion sondagière), 61% ne souhaitent pas que l’Europe fasse référence à ses racines chrétiennes et 74% sont même favorables à une « gouvernance » franco-allemande et « avec un noyau dur de quelques pays ». Un retour à l’Europe originelle des Six, comme celle prônée par l’UMP Laurent Wauquiez ? Or cette réminiscence de l’Europe carolingienne, si elle ne peut occulter Rome et Athènes, peut encore moins faire l’économie de Nazareth et Jérusalem.

    …mais superficiel

    Et c’est tout le problème que révèle en creux le scrutin du 25 mai. L’Europe est un peu comme le sparadrap qui colle intempestivement aux doigts du capitaine Haddock. On voudrait bien s’en débarrasser mais elle survit obstinément, voire même s’élargit et se renforce. La classe dirigeante a tout intérêt à mettre la question sous le boisseau dans la mesure où, à Strasbourg, leurs représentants, PS ou UMP, adoptent d’une même voix les mêmes textes. La grande majorité de nos concitoyens ignore le fonctionnement d’une instance dotée pourtant d’un pouvoir de co-décision « législative » avec le Conseil des ministres de l’Union européenne. S’y intéresser un tant soit peu, au-delà d’un euroscepticisme, souvent plus intuitif et superficiel que réellement réfléchi, est impérieusement nécessaire, à l’heure où notre pays est littéralement dépecé par ce suppôt du mondialisme. Ce n’est pas le moindre des paradoxes que d’observer une France amoindrie dans ses prérogatives souveraines corrélée à un abstentionnisme impressionnant. Le taux de participation s’est, en effet, considérablement dégradé depuis 1999 (46,76%) pour atteindre, dix ans plus tard, 40,63% !

    Le souverainisme, une idée en manque d’incarnation

    Certes, ces résultats calamiteux sont la résultante du sentiment selon lequel la France ne peut plus rien politiquement et économiquement au sein des institutions européennes. Mais loin d’être infondée, cette impression n’est guère étayée que par les slogans antieuropéens du FN, seul parti eurosceptique d’envergure. Les 55% recueillis par le non au référendum sur la « Constitution » européenne, ont été, à l’évidence, préemptés par le FN qui peine à rassembler, sous sa seule bannière, tous les souverainistes de droite et de gauche, ce, en dépit, de son « ni droite, ni gauche » de façade. Le « souverainisme », incarné, un temps, par le MPF de Philippe de Villiers, s’est avéré, par la suite, incapable de fédérer au-delà de leurs fondateurs, de Chevènement (MRC), à Dupont-Aignan (DLR), en passant par Coûteaux (SIEL) et Vanneste (RPF). Revendiqué à droite, aux marges d’une gauche qui en rejette toutes les implications logiques, il demeure inaudible pour l’ensemble des Français. Cette idée aussi éthérée et, finalement, étrangère au génie français, souffre d’une absence d’incarnation. Nous commémorons le 800e anniversaire de la naissance de Saint-Louis…

    L’AF 2885 - lactionpolitique.hautetfort.com

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Elections-europeennes

  • L'affaire Alstom, symptomatique d'une cécité stratégique française, ... et européenne

    C'est l'analyse de Christian Harbulot à la Radio télévision suisse.

    Ecouter

     Le même Harbulot donne un entretien intéressant sur Theatrum Belli. Extrait.

    "Dans son célèbre ouvrage Histoire de France, Jacques Bainville nous rappelait que la France a toujours été un pays fragile où il est difficile d’obtenir un consensus sur le sentiment d’unité nationale. Je crois que c’est à partir de ce constat qu’il faut revenir sur votre question. Une réponse  trop facile serait de dire que la France coule depuis que ses élites ne croient plus en elle et donc de renvoyer à la catastrophe de juin 1940. Mais je crois qu’il faut remonter beaucoup plus loin pour cerner les étapes qui aboutissent à la négation de la légitimité du besoin de puissance. Je me suis arrêté dans mon ouvrage sur une période charnière durant laquelle la Grande Bretagne, profitant de notre faiblesse après 1815, détruit par la connaissance notre système de pensée sur la souveraineté économique. Le passage au libéralisme a été l’élément déterminant qui a jeté la confusion dans les esprits. Les Britanniques ont mis en avant un discours d’ouverture des marchés qui servait leur intérêt de puissance du moment. Nous l’avons intégré comme un credo atemporel sans le moindre recul critique par rapport à ses objectifs cachés. Cette manière de voir le monde a fortement pénalisé notre capacité de lire dans le jeu de l’adversaire dans le domaine géoéconomique. En 2014, les défenseurs français du modèle libéral (à droite comme à gauche)  n’arrivent toujours pas à dissocier leur lecture « pacifique » de la mondialisation marchande des  enjeux de puissance du moment. A ce stade de cécité, c’est ce que les Anglo-saxons appelleraient de la self deception."

    Paula Corbulon

  • Elections municipales et européennes de 2014 : la branlée qu'on va leur mettre. (acte II)

    Branlée ? Le terme peut choquer et vous m'en voyez bien conscient. Evoquons alors, même si nous restons dans les mêmes eaux, une déculottée. C'est une déferlante Front National qui a traversé la France lors des dernières municipales, imagée par un chiffre : le Front National a augmenté ses suffrages par rapport à l'échéance précédente de 80%. Or 80%, le lectorat en conviendra, ce n'est guère loin de 100%. C'est ainsi que pour résumer, lors des dernières municipales, le Front National n'a pas été loin de DOUBLER ses résultats. On comprendra dès lors les espoirs de beaucoup tout comme les inquiétudes de certains.
    Le résultat est d'autant plus surprenant que le Front National ne disposait pas d'une grande histoire locale. Il n'a pas les grands réseaux dont disposent et l'Ump et le Parti Socialiste. Le succès prend dès lors l'allure d'un séisme.
    Les élections européennes, même si elles ne sont plus nationales comme de par le passé (une liste par « grande région » désormais contrairement à une liste unique), ne peuvent pour autant être considérées comme locales. En ce sens, le succès pour le Front National a toute chance d'être encore davantage marqué lors des élections qui auront lieu dans moins de rois semaines. Quel terme faudra t-il alors utiliser ? Séisme ? Tsunami ? Ouragan ?
    Les sondages concordent. Le problème n'est plus de savoir si c'est la gauche ou la droite qui va prendre l'ascendant – la gauche est maintenant souterraine et en conséquence on observera à quelle profondeur elle va plonger – mais qui va être proclamé au vu des résultats premier mouvement de France. A ce titre, il faut bien remarquer que la droite ne fait plus recette et qu'une personnalité aussi médiatique que Nkm n'a même pas su profiter de l'impopularité de la gauche en place pour prendre la mairie de Paris. La droite, dont certains ont un peu vite annoncé le succès, ne bénéficie plus aujourd'hui d'un vote d'adhésion.
    Le vote de droite est de plus en plus celui de ceux qui refusent la gauche, et qui, pour l'instant, n'ont pas encore franchi le pas qui, par la suite, les mènera vers le Front National.
    Si Nicolas Sarkozy avait réussi sa présidence, il n'eut pas commencé la campagne électorale des élections présidentielles de 2012 avec un potentiel aussi bas, situé seulement à 40%. Et sa remontée constante durant la campagne ne fut le fait que du peu d'intérêt des Français pour François Hollande. Quant à la lutte pour la présidence de l'Ump, elle a fait deux morts : François Fillon et Jean-François Copé. Aucun des deux, alors que le temps a depuis bien passé, n'a pu revenir à la vie politique.
    Le même choix structurel pour la France effectué par les deux frères amis de la politique française a les conséquences catastrophiques que l'on sait. Et justement cela se perçoit et se sait de plus en plus chez les Français. En ce sens, le Front National n'a même plus l'obligation de briller pour gagner. Les mêmes politiques menées par la droite et la gauche sont tellement détestables que le Front National apparaît comme la seule solution désormais possible pour de plus en plus de Français.
    Quant à l'espoir d'une autre solution, on ne voit pas où, hors Front National, on peut la trouver. Le centre est toujours mou et la maladie de Jean-Louis Borloo risque de conforter François Bayrou pour une nième candidature qui sera une nième défaite. De surcroît, si proche qu'est le centre, aussi bien de l'Ump que du Ps, qu'il ne constituera pas une alternative. Le Front des gauche reste ce qu'il fut dès les origines : un parti petit-bourgeois qui s'adresse aux personnes en difficulté, sans que celles-ci, à juste titre, ne l'écoute : on les comprendra. Les écologistes restent enfermés dans leur dogmatisme et en ce sens, la préférence qu'ils ont accordé à Efa Choly aux dépens de Nicolas Hulot est emblématique. Déconnectés des réalités quotidiennes, ils alternent et vont alterner, « soutien sans participation » et « participation sans soutien ».
    Dans de telles conditions, quand bien même n'aimerait-on pas le Front National, qu'il faudrait néanmoins voter pour lui : c'est maintenant une question de devoir civique et républicain.

    ALain Rebours

    http://www.voxnr.com/cc/a_la_une/EFAAFppyZpYYKsQCmD.shtml

  • Les limites étroites de la démocratie européenne

    Les sujets de fond, comme la fracture entre le nord et le sud de l'Europe, ne sont guère débattus pendant cette campagne pour le renouvellement du parlement européen. Logique, dans la mesure où ce parlement n'a pas vraiment son mot à dire à ce sujet. Par Jean Pisani-Ferry, commissaire général à la stratégie et à la prospective.

    En 2009, la dernière fois que les Européens ont été appelés aux urnes pour élire leur parlement, tous semblaient exposés aux mêmes dangers : dans tous le pays, les gouvernements s'efforçaient de faire face aux conséquences de la crise mondiale qui avait éclaté en 2008. Cinq ans plus tard, à la veille de nouvelles élections au Parlement européen, la situation est bien différente.

    En 2009, la nécessité commune était de secourir les banques en difficulté, de combattre la récession et de limiter la brusque hausse du chômage. Tout le monde était d'accord sur la stratégie à mettre en place : d'abord une relance économique, à laquelle devait ensuite succéder une consolidation budgétaire.

    Il y avait bien sûr quelques différences d'un pays à l'autre, mais comparées aux défis communs, la plupart des observateurs les considéraient comme d'importance secondaire. Le chômage au sud de la zone euro était seulement un peu plus élevé qu'au nord et les ratios des dettes publiques par rapport au PIB semblaient être sur le chemin de la convergence.

    Certes, tout le monde pensait que l'état des finances publiques grecques était pire que ce qu'indiquaient les autorités, mais personne n'imaginait que les chiffres officiels de la Grèce étaient aussi éloignés de la réalité - ainsi qu'on a pu le constater par la suite. Les divergences entre les pays de la zone euro paraissaient moindres que celles qui s'observaient au sein de beaucoup d'entre eux.

    La réalité d'une fracture entre le nord et le sud, absente de la campagne des élections européennes

    Aujourd'hui le chômage au sud de la zone euro est trois fois plus élevé qu'au nord ; le ratio de la dette publique par rapport au PIB y dépasse de presque 50 points de pourcentage celui du nord et le coût du crédit est de 250 points de base plus élevé pour les entreprises du sud que pour celles du nord. La fragmentation financière a un peu diminué, mais les divergences entre pays de la zone euro restent considérables. Leur apparition et les réactions qu'elles ont suscitées ont été le thème central des débats de politique économique depuis 2009.

    Si l'Europe était unifiée sur le plan politique, cette question dominerait aussi la campagne des élections au Parlement européen. Un camp proposerait des transferts budgétaires massifs du nord vers le sud, un autre insisterait sur la nécessité d'ajustements structurels comme condition préalable aux investissements et à la création d'emplois. Et un troisième camp demanderait aux gouvernements d'accepter que ce soit aux travailleurs d'aller vers les bassins d'emplois, plutôt que d'espérer que les emplois aillent vers les travailleurs. Le débat serait suffisamment animé pour susciter l'intérêt des électeurs et les inciter à participer aux élections européennes.

    Au lieu de cela, ces idées (qui rappellent les débats américains suscités par la Grande dépression dans les années 1930) font rarement l'objet de discussion en Europe. Les principaux partis politiques européens évitent soigneusement les idées trop clivantes. Leurs manifestes et leur matériel de campagne ne traduisent pas le sentiment d'urgence qu'appelle la situation actuelle.

    Les opposants à l'Europe actuelle tout aussi divisés

    Cela bénéficie aux partis marginaux favorables à des solutions radicales, qui espèrent profiter de la colère des électeurs contre quiconque peut être tenu pour responsable de la situation actuelle. Mais ces partis ne sont pas unis. Ceux du nord s'élèvent contre les risques induits par le soutien financier aux pays du sud ; au sud en revanche (et en France), ils protestent contre l'austérité imposée par le nord. Cela ne constitue pas la base d'un discours commun, et encore moins d'une politique commune.

    Une nouvelle procédure de désignation de la commission, mais...

    Y-a-t-il une meilleure solution ? Les fédéralistes européens sont partisans d'une politiquement Europe intégrée, et voudraient que les différentes options soient présentées aux citoyens, débattues ouvertement et tranchées par les élections. Dans cette perspective, ils se sont saisis de l'idée proposée initialement par Jacques Delors, l'ancien président de la Commission européenne, et qui a trouvé sa traduction dans le traité de Lisbonne adopté en 2007 : les partis désignent leurs candidats à la présidence de la Commission et le choix se fait en fonction du résultat des élections au Parlement.

    Pour la première fois depuis l'entrée en vigueur du traité de Lisbonne en décembre 2009, cette procédure novatrice sera appliquée lors des prochaines élections. D'un point de vue démocratique, elle constitue certainement un progrès, mais elle ne change pas fondamentalement la nature du scrutin, car le pouvoir de la Commission européenne est strictement limité.

    Les élections au Parlement européen ne décident en rien du degré de solidarité en Europe

    La Commission ne peut en effet proposer au Parlement ni de prélever des impôts ni de décider de transferts financiers, toute décision concernant la fiscalité nécessitant l'accord unanime des 28 pays membres. Elle ne peut pas réformer le marché du travail parce que cela relève des compétences nationales. Elle ne peut décider ce que la Banque européenne d'investissement doit faire parce que cette dernière dispose de sa propre gouvernance. Et si elle peut appeler les gouvernements des pays membres à supprimer les restrictions relatives à la mobilité de la main d'œuvre, elle ne peut les y contraindre.

    Plus fondamentalement, les élections au Parlement ne peuvent décider du degré de solidarité entre citoyens européens, alors qu'aux Etats-Unis, ou dans tous les pays de l'UE, la redistribution est une prérogative du gouvernement central : les parlements nationaux peuvent décider de prélever des impôts pour financer les transferts. Leur capacité d'action n'est pas bornée par la loi, mais par des considérations politiques (comme en Belgique, en Italie ou en Espagne).

    En Europe, les citoyens des pays les plus riches acceptent une certaine solidarité avec ceux des pays moins prospères, mais à condition qu'elle soit volontaire : ils n'accepteraient pas d'être contraints par un vote européen de subventionner leurs voisins. Aussi longtemps que cette situation prévaudra, le Parlement européen ne pourra rien faire dans ce domaine et l'intérêt des citoyens européens pour son élection restera inévitablement limité. C'est pourquoi il ne faut pas juger le scrutin du 25 mai à la même aune que les élections législatives nationales.

    Traduit de l'anglais par Patrice Horovitz

    Jean Pisani-Ferry est professeur à la Hertie School of Governance de Berlin. Il est actuellement commissaire général à la stratégie et à la prospective à Paris. Il a été directeur de Bruegel, un cercle de réflexion économique basé à Bruxelles.

    Jean Pisani-Ferry

    source : http://www.latribune.fr/opinions/tribunes/20140505trib000828381/les-limites-etroites-de-la-democratie-europeenne.html

    http://www.voxnr.com/cc/dh_autres/EFAAFVAkkklZzgHuSz.shtml

  • Du patriotisme économique

    L’AFP le rapporte, Arnaud Montebourg, tout en laissant la porte ouverte aux discussions, « a demandé lundi dans une lettre dressée au  PDG de General Electric, Jeff Immelt,  d’améliorer son offre de reprise du pôle énergie d’Alstom, jugée insuffisante », car « reposant sur la seule acquisition des activités d’Alstom dans le domaine de l’énergie », qui  revêt « une importance stratégique ». Activités nucléaires sur  lesquelles « la France se doit de conserver sa souveraineté technologique »,  le pôle énergie d’Alstom  représentant 70% de son  chiffre d’affaire, « soit 14,8 milliards d’euros sur l’exercice 2012-2013 ». Aussi « le gouvernement souhaite examiner (avec M. Immelt) les voies et moyens d’un partenariat équilibré, rejetant une acquisition pure et simple qui, en l’état, conduirait à la disparition d’Alstom ». Arnaud Montebourg  cite comme exemple de partenariat équilibré  l’alliance que General Electric et Safran « ont su nouer dans les moteurs d’avions depuis 50 ans ». L’Afp précise encore que si le conseil d’administration d’Alstom  est favorable à General Electric,  «  il s’est toutefois réservé le droit de répondre à des offres non sollicitées, comme celle de Siemens, qui est soutenue par le gouvernement français ».

     Dans un communiqué paru la semaine dernière, Marine Le Pen a constaté qu’après Péchiney et Arcelor, c’est un nouveau  « fleuron industriel français » qui est ainsi « sans vergogne abandonné à ses concurrents étrangers ».« L’Etat qui avec succès avait pu sauver Alstom en 2003, en prenant 21% du capital (rétrocédées ensuite à Bouygues, NDLR), bute à présent sur le barrage de l’Union européenne construit par les traîtres de l’UMP et du PS. Ce que la Commission avait jadis toléré du bout des lèvres, nous est à présent sèchement refusé, marquant là le désastre de notre soumission ». « Sauver Alstom et ses 18 000 emplois directs sur le territoire, par une solution nationale, est donc uneobligation stratégique, sociale et morale. Il faut refuser le faux choix du dépeçage américain ou allemand et y préférer une voie patriote, française, par le rachat des parts de Bouygues, principal actionnaire, par la Caisse des Dépôts et Consignations ».

     Négligeant cette  voie patriote , M. Montebourg ne cache pas  dans le dossier Alstom sa préférence pour son concurrent de toujours  l’allemand Siemens  plutôt que pour General Electric. Or, comme le rappelle le Bulletin d’André Noël,  il y a plusieurs raisons pour lesquelles Alstom est  de nouveau en difficulté, «  mais parmi celles-là il faut citer la transition énergétique allemande et l’abandon du nucléaire qui prive la firme française de commandes de réacteurs. Il en va de même pour son secteur ferroviaire : Eurostar, filiale de la SNCF, a choisi, en 2010, les trains à grande vitesse de Siemens, moins chers, au détriment du TGV d’Alstom. Ainsi l’Allemagne, après avoir affaibli notre  champion  français, Alstom, confie à Siemens le soin de s’en emparer et Montebourg applaudit au nom du patriotisme économique » !

     Pourtant, le futur  ministre du redressement productif  fustigeait en 2011 l’ogre allemand, incarné par Angela Merkel qu’il n’avait pas craint de qualifier de « nouveau Bismarck » ! Sur son blog, M. Montebourg dénonçait ainsi  «un ordre allemand» que voudrait imposer la chancelière ,  «la question du nationalisme allemand en train de resurgir», «l’intransigeance dangereuse et suicidaire» de l’Allemagne à l’égard des autres pays de lazone euro.

     Les européistes de gauche avaient alors  dénoncé ses propos,   Daniel Cohn-Bendit, l’accusant même  de «sombrer dans le nationalisme au clairon»,  de  faire «du Front National à gauche». Hier comme aujourd’hui, ce type d’«accusation », même s’il s’en défend, fait le jeu d’Arnaud Montebourg qui  multiplie les mâles déclarations   contre le  « monde de la finance ». Et ce, dans le but assez évident d’apparaître aux yeux des  électeurs de gauche, des déçus du hollandisme,  comme un concurrent sérieux, sur le même segment qu’une   Martine Aubry dont on retrouve  la patte derrière les 41  députés PS qui ont  refusé de voter le pacte de stabilité porté par M.  Valls.  Bref,  un  candidat potentiel en 2017, susceptible de séduire  mieux que cette dernière   les catégories populaires  patriotes par ses saillies cocardières

     Voilà pour le positionnement  mais quand  est-il  de son  impact ? C’est dans ce contexte qu’un sondage CSA pour  Les Echos , Radio Classique et l’Institut Montaigne vient d’être publié  sur la perception par les Français du  patriotisme économique dont M. Montebourg entend  se faire le héraut. 59 % des personnes interrogées jugent que « le fait de privilégier des produits ou des entreprises françaises dans le contexte actuel de mondialisation » est « efficace pour redresser l’économie française » (38 % jugent  cette stratégie « inefficace »).

     « Dans un contexte de défiance vis-à-vis vis de l’exécutif, il s’agit d’un sujet fédérateur : quel que soit le degré d’exposition à la mondialisation, la catégorie socioprofessionnelle ou les sympathies politiques, les Français se retrouvent sur le bien-fondé de cette sorte de protectionnisme », souligne Yves-Marie Cann, directeur en charge de l’opinion chez CSA.

     Pour autant et c’est un sujet d’étonnement pour les commentateurs,   ce seraient  « les sympathisants du Front National » qui se montreraient  les plus dubitatifs quant à l’efficacité du patriotisme économique. Seuls 51 % d’entre eux l’estimeraient «  efficace ».En l’espèce  constate Bruno Gollnisch,  le doute qu’exprimerait les frontistes porte non pas tant sur le concept de patriotisme économique, autre déclinaison du protectionnisme, autre nom  du  refus de l’ultra libre échangisme et de l’ouverture inconsidérée des frontières à tous les flux de marchandises, que sur la sincérité et l’efficacité  de M.  Montebourg.

     Force est de constater que celui-ci  se définit toujours  comme un internationaliste, unimmigrationniste.  Et   la grande  médiocrité des résultats obtenus  à la tête de son ministère, qui reste subordonné à des orientations gouvernementales radicalement inverses. M. Montebourg est donc perçu pour ce qu’il est, une simple caution, un alibi, qui   accepte par sa seule présence au gouvernement  d’avaler des couleuvres et/ou  de cautionner une  politique eurobruxelloise qu’il feint largement  de combattre.  

    http://gollnisch.com/2014/05/06/du-patriotisme-economique/

  • Européennes : le Parti de la France soutient 2 listes de Christine Boutin

    Communiqué de Carl lang, président du PdF :

    "Des candidats représentant Le Parti de la France figurent es qualité sur les listes FORCE VIE menées par Jean-Claude Martinez dans la circonscription électorale du Sud-Ouest et Cyril Brun dans la circonscription électorale du Nord-Ouest.

    Carl Lang et Le Parti de la France appellent leurs militants et sympathisants à s’associer à la campagne électorale de ces deux listes afin de faire entendre aux électeurs d’autres messages que ceux des partis du système politico-médiatique qui confisquent la démocratie à leur profit et se partagent non seulement les dizaines de millions d’euros du financement public mais aussi la quasi intégralité des temps d’antenne sur les radios et télévisions nationales.

    La participation du Parti de la France à ces deux listes s’inscrit dans notre volonté commune de défendre nos valeurs européennes de civilisation, le modèle familial basé sur l’union d’un homme et d’une femme,  la vie selon l’ordre naturel et notre conception de la grande Europe des Patries."

    Michel Janva

  • Discrimination des médecins pro-vie en Grande-Bretagne

    Lu sur le blog d'Yves Daoudal :

    "Le Royal College of Obstetricians and Gynecologists vient d'interdire de qualification les médecins et infirmières qui refuseraient de prescrire ou d'administrer des contraceptifs chimiques à leurs patients. Y compris la pilule dite du lendemain, qui est un abortif.

    La clause de conscience est supprimée, et les étudiants qui sont en train de terminer leur cursus ne le termineront pas s’ils ne prennent pas l’engagement de prescrire « toute forme de contraception hormonale, y compris dans l’urgence ».

    Michel Janva

  • [Vidéo] Odessa : les preuves du massacre...

    Voici quelques unes des vidéos et des photos de la journée, qui circulent sur le net et bientôt je l’espère à la Cour Pénale Internationale. Elles sont souvent tournées par les pro maïdan eux mêmes, aussi stupides que violents. Ces images montrent sans contestation possible, la préméditation, l’organisation et la culpabilité des militants radicaux de "Prayvi Sector" dans le massacre d’Odessa.

     
  • Olivier Delamarche: Commission européenne: seule la France a de quoi être surprise - 05/05 2/2