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Europe et Union européenne - Page 904

  • Qui alimente l’euroscepticisme ? par Thomas FERRIER

    Le Front National est crédité dans le dernier sondage IFOP de 24 % des suffrages si les élections européennes de mai 2014 avaient lieu ce dimanche, devenant ainsi le premier parti de France à cette élection, une élection qui permit son éclosion en 1984 lorsqu’il atteignit 11 % des voix, un score qu’il ne fut en mesure d’égaler qu’en 1989. En 2009, au creux de la vague, il n’obtenait même que 6,34 % des voix, contre 9,8 % en 2004. C’est dire si le F.N. en « temps normal » ne brille guère à cette élection. Avec seulement trois députés sortants, il est pourtant parti pour remporter en France les élections européennes et rafler ainsi aux alentours de vingt députés. Et ce phénomène ne concerne pas que la France, puisque de nombreux députés nationalistes et souverainistes devraient faire leur entrée à Strasbourg. C’est le cas des Britanniques de U.K.I.P., des Finlandais du Perussuomalaiset, des Danois du D.F.P., des Autrichiens du F.P.Ö. ou encore des Néerlandais du P.V.V. de Wilders. Si les nationalistes régressent en Europe centrale et orientale, ils connaissent à l’Ouest une expansion sans précédent.

    Qu’est-ce qui peut expliquer un tel regain d’euro-scepticisme, même si les électeurs qui votent pour ces partis le font pour des raisons multiples, et la déception de l’actuelle Union européenne n’est pas nécessairement la cause principale de leur vote ? Est-ce la force de conviction de ces partis qui expliquerait leur capacité à convaincre un nombre croissant d’électeurs européens de leur faire confiance ?

    Ce jeudi 10 avril 2014, Marine Le Pen était l’invitée de l’émission « Des paroles et des actes » sur France 2. De l’avis de tous, elle a dominé le débat. Tel n’est pas mon avis. Le Pen « fille » ne m’a pas paru brillante ni même inspirée. Ce qui m’a frappé au contraire, c’est la médiocrité de ceux qu’on a voulu lui opposer ou qu’elle a accepté de se voir opposer. Ce n’est donc pas par le talent du nouveau F.N. ou de sa dirigeante actuelle que ce parti a le vent en poupe. C’est parce qu’en face d’elle, il n’y a rien. Et la nature a horreur du vide. Durant l’émission, on aura eu droit aux leçons de morale d’un riche représentant de la diversité, assénant ses « vérités » au peuple parce que ce dernier vote « mal ». De même, un syndicaliste de Force Ouvrière, de cette corporation qui en France ne représente pas 6 % des travailleurs, aura manifesté son ire face à un parti qui rassemble désormais près de 45 % des ouvriers. Enfin, le représentant de l’Union européenne, le tiède U.M.P. Alain Lamassoure, se sera montré incapable de démontrer les bienfaits de la construction européenne depuis un demi-siècle.

    Il nous expliquera ainsi doctement que faire l’Europe c’est utile pour encourager la paix en Palestine, ce dont 99 % des électeurs se moquent. On se souvient d’un Bayrou qui avait expliqué en 2009 qu’il fallait faire l’Europe… mais pour aider l’Afrique. En clair, pour eux, les problèmes des Européens n’ont pas d’importance et la construction d’une Europe politique n’a pas lieu à leur attention et pour résoudre la crise. Alors que l’Ukraine se déchire à nos portes, parce que les Européens ont agi une fois de plus en valets de l’Amérique, l’Union européenne propose un traité transatlantique qui nous est très défavorable et s’associe aux sanctions américaines contre la Russie voisine.

    Ces technocrates déconnectés du réel, ces « bourgeois bohémiens » qui vivent dans les beaux quartiers préservés de la « diversité » dont ils font la promotion permanente mais pour les autres, ont choisi de laisser le monopole du réel au Front National, qu’ils continuent de diaboliser malgré les courbettes devant l’idéologie dominante qu’exécute Marine Le Pen, parce qu’il s’agit surtout d’enterrer les questions. Mais le peuple ne se fait plus prendre par ces méthodes surannées.

    Alors certes, la démagogie du F.N. sur l’€uro ou sur l’Union européenne est sans limites, mais après tout, il a bien raison de la pratiquer puisque personne n’ose se confronter à lui en regardant les faits tels qu’ils sont. L’Union européenne a si peu d’importance aux yeux de nos dirigeants qu’on peut sans vergogne nommer « secrétaire d’État aux Affaires européennes » le si médiocre Harlem Désir, en récompense de ses déloyaux services. Pour les partisans de « Bruxelles », l’immigration est une chance quand 76 % des Français pensent que c’est une calamité. Pour ces technocrates, il est important, qui plus est en période de chômage, d’encourager le travail des femmes mais surtout pas la natalité européenne en berne. S’il ne faut pas rappeler les racines païennes et chrétiennes de l’Europe, au nom d’une laïcité pervertie, ce n’est pas gênant pour eux d’affirmer de prétendues racines « musulmanes ». On autorise le Kosovo à se séparer de la Serbie mais pas la Crimée à rejoindre la Russie.

    Marine Le Pen a eu peur d’affronter Martin Schulz, qui lui a fait une réponse cinglante dans Le Nouvel Obs mais n’est-ce pas ce même Schulz qui s’est rendu, pour sa première visite de campagne électorale en France, à Saint-Denis, au cœur même de la « diversité » dont de plus en plus de Français et d’Européens ne veulent pas ?

    Ce sont ces mêmes responsables qui prétendent défendre l’€uro et l’Union européenne contre Marine Le Pen mais qui lui donnent en réalité un boulevard en refusant de se mettre au service des Européens et d’assumer ainsi une politique très différente. Il ne peut y avoir d’« Autre Europe » que si elle est bâtie sur des principes et des valeurs radicalement différents. Je rêve d’un partisan de l’Union européenne opposant à l’immigration post-coloniale qu’acceptent une Le Pen et un Farage les principes d’une européanité assumée. Je rêve d’un partisan de l’Union européenne qui ose prôner l’abrogation du traité de l’Atlantique Nord et exiger le démantèlement des bases américaines de l’O.T.A.N. en Europe. Je rêve d’une Europe politique qui tende la main à Vladimir Poutine et se mette avec lui autour d’une table pour régler la crise ukrainienne.

    Si on veut pouvoir faire reculer l’euroscepticisme qui bénéficie à une Marine Le Pen, à un Nigel Farage ou à un Geert Wilders, il faut oser leur opposer une Europe politique déterminée à combattre les maux que la classe politique nationale a renoncé à vaincre. En clair, la seule façon de les étouffer, c’est de les priver de raisons d’être. Si l’Europe réussit demain là où l’État-nation historique a échoué hier et échoue encore, alors les souverainistes disparaîtront en même temps que les mondialistes qu’ils prétendent dénoncer.

    Car le premier allié du souverainiste, c’est l’atlantiste de Bruxelles, de Paris ou de Berlin, le mondialiste qui veut livrer le peuple européen à la concurrence déloyale du « Tiers-Monde » émergent, celui qui veut nous céder pieds et mains liés à Washington. L’euroscepticisme c’est Le Pen mais c’est surtout Hollande et Merkel, chargés par Obama d’empêcher l’émergence de l’Europe Puissance, de la Nation européenne en devenir. Ils se plaignent de la montée des populistes ? Ils en sont les principaux fourriers.

    L’euroscepticisme est fort parce qu’il n’a en face que des menteurs et des renégats. Et pourtant, les Européens ont un impérieux besoin d’une Europe politique unie, mais pas celle-là. Opposons aux souverainistes et aux mondialistes, rejetés d’un même élan et mis dans un même sac, le discours de l’Europe authentique, celle des Européens ! Le succès de « Marine » n’est que la preuve de l’échec de l’Union européenne. Si les Européens s’en détournent de plus en plus, pour retomber dans les vieilles lunes du nationalisme rétrograde des imbéciles qui ont détruit par deux fois notre continent et notre civilisation, à qui la faute ? À vous, les gouvernements « nationaux », de « droite » ou de « gauche », partisans d’un même projet suicidaire, d’un même ralliement à votre maître ultra-atlantique.

    Pour sauver l’Union européenne, il faut la refonder sur des valeurs vraiment européennes, et non pas universelles, et la réorienter au service de l’identité européenne authentique, plurimillénaire, non pour maintenir une paix de tièdes, mais pour forger une paix virile, avec une armée européenne crainte et respectée, des frontières qui ne seront pas considérées comme des passoires, et pour une prospérité retrouvée pour les Européens. L’Europe doit faire sa révolution. Si les Européens veulent à nouveau du pain, il leur faut d’abord du fer. Mais en attendant ce réveil salutaire, nous assisterons impuissants à ces joutes funestes, opposant tenants d’un système en place ayant échoué mais prétendant réussir, et partisans d’un « c’était mieux avant » illusoire et mensonger. La duperie, c’est de nous faire croire que l’alternative serait dans le camp souverainiste.

    Thomas Ferrier, secrétaire général du P.S.U.N.E.

    • D’abord mis en ligne sur le Blogue de Thomas Ferrier, le 13 avril 2014.

    http://www.europemaxima.com/?p=3776

  • Ukraine, acte II du démembrement ?

    Le présent de l’Ukraine commence à ressembler à la fin de l’Union soviétique. Les périphéries s’éloignent, le pays se déchire, le centre se crispe. L’Ukraine a certainement laissé passer le moment où jouer la carte du fédéralisme aurait suffi à garantir ses frontières actuelles.

    Près de 90 % des votants au référendum de la région de Donetsk, et 96 % pour la région de Lougansk ont opté pour l’indépendance. Sept millions d’« Ukrainiens » étaient concernés. Mais il faut prendre en compte un autre critère : la participation. Or, les anti-sécessionnistes, c’est-à-dire les partisans de l’unité de l’Ukraine, récusaient ce référendum et appelaient à l’abstention. Selon les « rebelles », comme dit le gouvernement de Kiev, en d’autres termes selon les pro-Russes, la participation a été de 75 %, non sans fraudes massives, comme toujours, aussi bien en Ukraine qu’en Russie, et ce, depuis des décennies. Dans le Donbass, ce qu’on a vu, ce n’est pas la quasi-unanimité de la population, comme en Crimée, basculant du côté russe. Mais la tendance est incontestable : la majorité de la population de ces régions est pro-Russe. Son cœur, mais aussi ses intérêts économiques, notamment ceux des ouvriers, la poussent vers la Russie.

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  • Partis et impôts : deux institutions néfastes

    par Louis Naro et Juvénal Nampa

    Pour Simone Weil, « […] tout parti est totalitaire en germe et en aspiration » (p.20). Les bigots parlementaristes se récrieront : comment peut-on remettre en cause une institution si bonne, parce que si consubstantiellement « démocratique », que celle du parti politique ? 

    Verbiage ! « Seul ce qui est juste est légitime » (p.12), assène Simone Weil en postulat. Et d’en tirer le principe aristotélicien bien connu : la légitimité d’un régime politique se jauge non pas à sa forme mais à son aptitude à réaliser concrètement le juste. Pas plus que n’importe quel autre régime, donc, une démocratie qui ne réalise pas la justice sociale, le bien commun, ne peut prétendre à la légitimité. Or, précisément, qu’est-ce qui empêche la démocratie française, et ce depuis ses origines, de tendre à ces fins supérieures ? Le système des partis. « Les partis, écrit Weil, sont un merveilleux mécanisme, par la vertu duquel, dans toute l’étendue d’un pays, pas un esprit ne donne son attention à l’effort de discerner, dans les affaires publiques, le bien, la justice, la vérité » (p.36). Dans la perspective rousseauiste qui est la sienne, une démocratie saine postule l’expression authentique de la volonté générale. « Authentique » c’est dire qu’au moment de décider, les citoyens doivent être dotés de discernement et n’avoir à l’esprit que l’intérêt général. En bref, tout ce qu’empêchent les partis.

    D’abord, parce qu’ils sont « […] une machine à fabriquer de la passion collective » (p.19) : loin de favoriser le discernement des citoyens, ils les placent, à grand renfort de propagande et de suggestions diverses, dans le climat irrationnel de la guerre des bandes. Ensuite, parce que « […] l’unique fin de tout parti politique est sa propre croissance » (p.20). Non seulement le climat créé par les partis est irrationnel, mais encore il est rendu étranger à la question du bien commun, les seuls biens revendiqués étant ceux propres aux bandes respectives.

    Dans ces conditions, la volonté générale est inaudible et la démocratie rendue illégitime. « Si on confiait au diable l’organisation de la vie publique, écrit Weil, il ne pourrait rien imaginer de plus ingénieux » (p.37). Au terme de sa démonstration, les bigots parlementaristes sont renvoyés dans les cordes et la conviction est acquise qu’il en va du bien commun que l’on interdise les partis politiques. Cependant, on eût aimé que Weil insistât davantage encore sur le rôle diviseur du système partisan, et qu‘elle poussât son analyse jusque sur le terrain institutionnel, remettant en cause le parlementarisme. Mais ce qu’elle ne dit pas, d’autres l‘on dit, et après tout, rien n’empêche, après avoir lu Weil, d’aller feuilleter Mes idées politiques. On y trouvera notamment ces mots : « La France est déchirée parce que ceux qui la gouvernent ne sont pas des hommes d’État, mais des hommes de parti. Honnêtes, ils songent seulement au bien d’un parti ; malhonnêtes, à remplir leurs poches. Les uns et les autres sont les ennemis de la France ». CQFD.

    Extraits du célèbre Système des contradictions économiques ou philosophie de la misère, lesConséquences désastreuses et inévitables de l’impôt, se présente comme un ensemble de réflexions pointant les antinomies qui caractérisent aux yeux de Proudhon la société de son époque. Constatant l’impossible conciliation des intérêts du travail et du capital, il y décrit les raisons de l’effondrement programmé d’un système politique condamné par son incapacité à remettre en cause le régime de la propriété sur lequel elle repose. Au cours de sa réflexion le père de l’anarchisme s’attèle à une dénonciation systématique de l’ensemble des fondements idéologiques des sociétés capitalistes modernes. Propriété, impôts, libre commerce, police, gouvernement, presse, église : il n’est pas une institution qui échappe à la corrosivité de sa critique

    Si les lecteurs familiers de l’œuvre de Proudhon n’apprendront ici rien de nouveau, l’ouvrage réserve néanmoins quelques surprises comme cette étonnante défense de la franchise des objets de luxe au nom de leur accessibilité au travailleur économe ou celle du maintien des classes improductives dans leur oisiveté afin de protéger les emplois de ceux qui travaillent à leur place.

    Soulignons également la qualité des dernières pages de l’ouvrage dans lesquelles l’auteur se livre à une méditation savante sur l’antagonisme de l’humanisme socialiste d’inspiration rousseauiste avec la théologie chrétienne de la Chute. Proudhon y dessine les contours d’une dialectique opposant d’une part la conception optimiste d’une humanité fondamentalement bonne mais malheureusement pervertie par la société capitaliste et d’autre part le pessimisme anthropologique chrétien marqué par le dogme du péché originel.

    Nous avons donc affaire à un ouvrage qui, faute d’être indispensable, pourra néanmoins constituer une agréable lecture ainsi qu’une intéressante introduction à l’œuvre du philosophe de par son accessibilité et l’originalité des arguments exposés.

    L’ACTION FRANÇAISE 2885

    Simone Weil, Note sur la suppression générale des partis politiques, coll. Carnets de L’Herne, éd. de L’Herne, 7,50€.

    Proudhon, ConséquenceS désastreuses et inévitables de l’impôt, coll. Carnets de L’Herne, éd. de L’Herne, 7,50€.

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Partis-et-impots-deux-institutions

     
  • Europe : un travelo barbu comme Marianne. Mais jusqu’où descendront-ils ?

    Le concours de l’eurovision de la chanson est l’une des manifestations les plus ringardes qui soit. Voilà des années que cette manifestation est éclipsée par toutes les téléréalités autour des « Incroyables talents » et autres « Voice ». 

    Comment tout de même survivre et se maintenir ne serait-ce que pour engranger les bénéfices et la manne de la retransmission télévisée ? En en faisant des tonnes bien sûr. Il suffit de flatter l’idéologie dominante et les financiers des espaces publicitaires. Il y a bien longtemps que dans les grandes manifestations internationales, ce n’est plus le talent qui est récompensé mais le thème. Il suffit de traiter un sujet politiquement correct pour avoir une chance… tous ceux qui pensent comme nous aurons du talent, pas les autres.

    Voilà pourquoi Cannes consacre des films que personne ne va voir et on peut multiplier les exemples à l’infini dans l’art contemporain où un excrément dans un bocal présenté par un artiste du bout du monde est forcément une œuvre d’art. [...]

    La suite sur Novopress

    Lire également sur France Catholique l’article de Gérard Leclerc

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Europe-un-travelo-barbu-comme

  • Marine Le Pen en campagne contre l'Europe et l'abstention

    « Marine est convaincue qu'elle a un destin. Elle se sent investie d'une mission, celle de sauver la France. Pour elle, c'est plus une question de devoir que d'ambition personnelle », avance un des plus proches conseillers de Marine Le Pen, pour justifier les kilomètres encore avalés ces derniers jours par la présidente du Front national.
    Après avoir sillonné la France pour soutenir les candidats aux municipales, la voilà repartie à bord de sa Peugeot 807, avec chauffeur et garde du corps, pour répandre cette fois son discours antieuropéen dans la perspective du scrutin du 25 mai. 
    Toujours avec cette même foi, portée par les bons sondages qui prédisent un FN en pole position au soir de l'élection. « Etre en tête des intentions de vote, c'est vrai que c'est une position inhabituelle », confie l'intéressée, avant de partir dans une envolée lyrique : « Mais ce n'est que le début de quelque chose de bien plus profond : le retour du peuple français. »
    Et dans la quête de cet objectif, rien ne doit pouvoir l'arrêter. Pas même les rassemblements hostiles qui, désormais, l'accueillent lors de ses déplacements en province. Comme ce mercredi matin, quand elle va à la rencontre des marins pêcheurs de Cherbourg (Manche), et plus tard devant le Mémorial de Caen (Calvados). A chaque fois, une centaine de manifestants l'attendent de pied ferme, sous l'oeil vigilant d'une escorte de CRS pour éviter que la situation ne dégénère. « Pff... Ce sont des agités d'extrême gauche, comme d'habitude », minimise-t-elle, en feignant l'indifférence, persuadée que ce type de rassemblements hostiles sert plutôt sa cause.
    Ses militants n'en perdent pas une miette
    A la pause-déjeuner, c'est devant un parterre de militants rassemblés dans une auberge du Cotentin qu'elle déploie son discours antieuro : « Pendant la campagne présidentielle, nos adversaires nous ont traités de débiles, de fous, de crétins. Mais aujourd'hui, ils disent tous la même chose que nous !, se persuade-t-elle. On nous a parlé du rêve européen. Mais il faut arrêter de rêver, c'est devenu un cauchemar ! »
    Surtout, comme auprès des marins pêcheurs, elle bat le rappel des électeurs. S'adressant au capitaine du chalutier « la Marie-Catherine », elle tente de séduire un électorat étouffé par les normes européennes : « Si on surveillait les délinquants comme l'UE surveille les pêcheurs, il n'y aurait plus de problème de sécurité ! » Le midi, son propos est plus explicite face aux militants : « On n'exprime pas son opposition à l'Europe en faisant la grasse matinée le jour de l'élection. Bon sang, c'est quand même pas Verdun que de prendre cinq minutes pour aller voter ! »
    Car sa hantise, c'est une abstention massive qui viendrait amoindrir le succès de son parti le 25 mai. Dans la salle, Jean-Claude n'en perd pas une miette. « C'est la deuxième fois que je la vois en vrai », s'émeut-il, après s'être fait prendre en photo avec elle. Encarté depuis seulement six mois, il est devenu depuis un colleur d'affiches « très actif ». « Beaucoup de monde la critique, mais elle, au moins, elle a de vraies convictions et elle dit ce qu'elle pense. »

    Olivier Beaumont Le Parisien :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/politique/EFAAlpuAyEvwFQVeoS.shtml

  • Sortir de l’euro… et le plus vite possible ! (2/2)

    Cette étude s’appuie sur des analyses plus détaillées fournies par un dossier associé en pdf, pour y accéder cliquer ICI.

    1- Mais qu’y aurait il donc à redouter d’une sortie de l’euro ?

    ▪ Il ne pourrait y avoir que des problèmes de transition, vers une situation qui ne pourrait être que très supérieure, et qui serait simplement celle de l’immense majorité des autres pays de la planète.

    D’ailleurs, personne n’osant plus aujourd’hui invoquer les bénéfices de l’euro, sa défense se réduit effectivement à nous asséner que de toute façon sortir de l’euro est impossible. Les pires catastrophes en résulteraient : mise de la France au ban des nations, hyperinflation, explosion de la dette, qui devrait être remboursée en monnaie forte, le franc n’étant plus qu’une monnaie de singe, etc…

    Mais qu’en est il donc réellement ?

    ▪ Tout d’abord, un point  essentiel : il ne tient qu’à la France de décider de reprendre sa souveraineté monétaire, et elle n’a besoin de personne pour mener à bien cette opération.

    Certes, l’UE dispose actuellement de prérogatives qui sont ordinairement celles de nations, mais elle n’en dispose que parce que ces dernières le veulent bien : les constitutions nationales se situent toujours au-dessus du Traité Fondateur de l’Union européenne (dit « Traité  de Lisbonne »).

    Cette supériorité des lois nationales sur les directives européennes a au demeurant été affirmée dans l’arrêt du 30 juin 2009 de la Cour de Karlsruhe,, qui a stipulé que seuls les Etats nations restaient dépositaires de la légitimité démocratique.

    Notons au passage que les grands médias ont alors présenté cet arrêt comme étant un feu vert donné par la Cour de Karlsruhe à l’acceptation par l’Allemagne du traité de Lisbonne en l’état, en occultant totalement ce qui précède qui, en définitive, revenait à dire que ce traité ne pouvait être que compatible avec la constitution allemande, puisque que les conséquences qui en seraient tirées devraient de toutes façon respecter cette dernière.

    La démarche de la France a été différente : par la modification de la Constitution du 4 février 2008, elle a rendu constitutionnelle l’application du traité de Lisbonne (ce qui revenait à introduire dans la Constitution ce qui n’était pas constitutionnel, ou risquait de ne pas l’être.). Mais, là encore, c’est toujours la Constitution française qui prime, et de nouvelles modifications pourraient parfaitement annuler en tout ou partie les conséquences de celles du 4 février 2008. Notons en outre l’existence dans cette Constitution d’un article parfaitement adapté à la mise en œuvre dans le timing approprié d’une opération telle que la sortie de l’euro : son article 16, qui donne au président de la République des pouvoirs exceptionnels, notamment lorsque l’indépendance nationale est menacée (et il y a peu de doute que l’on soit effectivement dans ce cas).

    Une autre démarche consisterait à sortir de l’UE, ce que permet son article 50 : la sortie de l’euro en résulterait de facto.

    Au plan du droit international, la France  est donc parfaitement en situation de revenir sur les dispositions qui font que sa monnaie est l’euro, ainsi que sur celles qui seraient de nature à compromettre le succès de sa sortie de l’euro (par exemple cette dernière impliquerait un contrôle temporaire des mouvements de capitaux, et le contrôle des mouvements de capitaux est pratiquement interdit par le traité de Lisbonne).

    « Sortir de l’euro », cela signifie donc simplement que la France, qui avait décidé que sa monnaie nationale n’était plus le franc, mais l’euro, décide que ce n’est plus l’euro, mais à nouveau le franc, en fixant en même temps le taux de conversion de l’ancienne monnaie dans la nouvelle (le plus simple techniquement étant probablement 1€ = 1F).

    ▪ Remplacer une monnaie par une autre est en soi une opération qui, comme on l’a vu, n’a rien d’exceptionnel, et il n’y a pas d’exemple où elle ait conduit à un échec. La France dispose toujours des institutions, moyens et compétences permettant de mener à bien une telle opération, en la conduisant de façon totalement isolée si elle le juge nécessaire.

    Notons qu’il s’agit d’une action avant tout immatérielle, et ceci d’autant plus qu’aujourd’hui la monnaie est pour l’essentiel dématérialisée. A l’échelle nécessaire pour qu’il y ait réellement déstabilisation d’une nation, des mouvements de capitaux spéculatifs ne peuvent se faire que par le canal de jeux d’écriture effectués par des opérateurs bien identifiés, et qu’il est donc aisé de contrôler: nul besoin de verrouiller les frontières pour éviter qu’elles soient franchies par des valises de billets.

    ▪ Il devrait y avoir ensuite une importante dévaluation du franc : c’est justement l’un des buts essentiels de la sortie de l’euro, dont personne ne conteste plus aujourd’hui qu’il s’agit d’une monnaie beaucoup trop forte pour la France.

    Forte dévaluation ne signifie absolument pas forte inflation (Voir dossier associé, chap.B) . En fait il n’y a guère que dans le cas des importations d’hydrocarbures que la répercussion est mécanique: pour le reste les mécanismes sont beaucoup plus complexes, et un certain nombre d’études donnent à penser qu’une dévaluation de 20% ne devrait entraîner dans le cas de la France, dans le contexte actuel, qu’une inflation d’environ 2%.

    La Grande Bretagne, dont la structure des importations et la situation générale ne sont pas fondamentalement éloignées des nôtres, a dévalué de 30% fin 2008. Si cela a du jour au lendemain amélioré sa compétitivité de 30%, il n’en est résulté qu’un supplément d’inflation très modéré : 1 à 2% .

    Notons que, inversement, lorsque l’euro, dans les premières années de son existence, est passé de 0,85 $ à 1,4$, il n’en est résulté aucune baisse du coût de la vie. (mais cela a alors mécaniquement fait s’effondrer d’autant la compétitivité de la France vis-à-vis de la plupart des pays de la planète).

    ▪ Les dettes en euros résultant de contrat de droit français sont réputées être des dettes en monnaie nationale, et sont donc à rembourser en monnaie nationale, c’est-à-dire en francs. Tel est le cas de 97% de la dette publique française. Son montant nominal restera donc pratiquement inchangé.

    La situation des créanciers de la France sera très voisine de celle des créanciers de la Grande Bretagne après sa dévaluation de 2008, les volumes des dettes étant en outre très proches, à la fois en montant et en pourcentage du PIB.

    Il n’en est résulté nulle réaction de rétorsion ou de défiance vis-à-vis de la Grande Bretagne : même pas une augmentation du taux de ses emprunts, dont il faut noter qu’ils sont toujours restés très bas, très voisins de ceux de l’Allemagne, et inférieurs à ceux de la France. La raison en est toute simple : la Grande Bretagne ayant gardé sa souveraineté monétaire, le risque de défaut de sa part est structurellement nul. Personne ne s’inquiète actuellement de sa dette (voir Paul Krugman prix Nobel d’économie 2008 : Sortez nous de cette crise…maintenant, Flammarion 2012, ou encore L’Expansion.L’Express.fr du 14/11/2011  Pourquoi le Royaume-Uni s’endette à bien meilleur taux que la France)

    Le fait que la France reprenne sa souveraineté monétaire désamorcera littéralement le problème de sa dette publique. La possibilité retrouvée d’emprunter non seulement sur les marchés financiers, au taux du marché, mais aussi à la Banque de France, à taux nul ou très faible, permettra non seulement de la stabiliser, mais de la réduire progressivement en diminuant la charge des intérêts qui en résulte. Il n’y a strictement aucun effet inflationniste à redouter, ainsi que le montre à la fois une réflexion d’ensemble et, là encore, l’exemple de la Grande Bretagne (Voir dossier associé, chap.A  )

    Le taux d’épargne des Français étant élevé, la dette vis-à-vis des créanciers étrangers pourra en outre être progressivement remplacée par une dette vis-à-vis de résidents français, ce qui lui permettra de retrouver une totale indépendance politique (l’un des effets pervers de l’euro a été d’accroître le pourcentage de la dette détenu par des créanciers étrangers).

    ▪ Dès lors que c’est la souveraineté nationale qui est en jeu, et c’est évidemment le cas en ce qui concerne une sortie de l’euro (et d’ailleurs plus généralement une décision de ne plus appliquer tout ou partie du traité de Lisbonne), le gouvernement doit s’assurer par référendum qu’il a l’accord de la population.

    Remarquons que l’article 3 de la Constitution stipule que « la souveraineté nationale appartient au peuple, qui l’exerce par ses représentants et par référendum ». Si cela donne bien aux représentants élus le droit « d’exercer » cette souveraineté, cela ne leur donne en aucune façon de droit de l’aliéner : sans aucune ambiguîté possible, seul le peuple a ce droit, et cela ne peut se faire que par référendum. L’introduction par voie parlementaire de la modification constitutionnelle introduisant le traité de Lisbonne a donc été une véritable forfaiture.

    2- L’euro : le débat interdit.

    ▪ Dans un sondage du 17 septembre dernier les Français ne sont que 35% à être favorable à une sortie de l’euro, contre 65% à ne pas le souhaiter.

    Toutefois :

        - Si le traité de Maastricht, qui impliquait le passage à la monnaie unique, était aujourd’hui soumis à référendum, il serait rejeté par 67% des français.

        - 61% des Français (contre 24%) considèrent que la monnaie unique a dégradé la compétitivité de la France.

        - 45% des sondés (contre 23%) pensent que l’euro a été un handicap dans la crise actuelle.

        - 6 Français sur 10 rejettent le principe d’une politique budgétaire et économique commune. Cela signifie qu’ils rejettent en fait toute idée d’union politique, et cela est une condamnation définitive de l’euro, du moins si l’on considère que l’on doit rester dans un cadre démocratique.

    C’est dire l’extrême fragilité de cette majorité en faveur de l’euro. D’où l’absolue nécessité d’éviter tout débat véritable, ce qui ne pourrait qu’amener les Français à être mieux informés, et à prendre pleinement conscience de tout ce qui précède.

    Il est encore dans les mémoires que c’est du fait qu’un débat avait du être ouvert que, à l’occasion du référendum de 2005 sur la Constitution européenne, le oui est passé d’une très large majorité à une large minorité.

    ▪ Il n’y a pas de débat politique : la totalité des appareils des organisations patronales et syndicales sont verrouillés, et il en est de même de ceux des partis politiques, à l’exception du Front National, de Debout la République, et de l’Union pour la République de François Asselineau.

    Il suffit d’ignorer les deux derniers, qui ne présentent pas de réelle menace, et en ce qui concerne le Front National, par principe, on ne débat pas avec lui, et donc encore moins de ses propositions (« absurdes », « démagogiques », « irresponsables », « simplistes », «  ce n’est même pas la peine de les critiquer puisque l’on sait très bien que cela ne marchera pas » , etc…)

    Notons le rôle de parti leurre que joue le Front de Gauche, dont les critiques de l’euro sont extrêmement sévères – et souvent pertinentes – mais qui par principe (et il s’agit là d’ailleurs d’une caractéristique fondamentale de tous les partis d’extrême gauche) exclut toute solution nationale, c’est à dire toutes les solutions réellement susceptibles d’aboutir. Ses propositions sont donc en pratique d’une telle innocuité que lui donner un large écho dans les médias ne pose effectivement aucun problème.

    ▪ Les seuls débats médiatisés sont évidemment ceux qui en aucune façon ne pourraient aboutir à la conclusion qu’il faut en revenir à des solutions nationales, un exercice obligé étant en outre la scénarisation d’oppositions droite-gauche.

    Typiquement les débats du moment opposent :

        - ceux qui se félicitent ouvertement que l’UE ait été là pour imposer, par le Pacte budgétaire européen, que l’Etat français « cesse enfin de vivre au dessus de ses moyens » : c’est une position « de droite » (c’est d’ailleurs la position officielle de l’UMP, d’autant plus aisée à soutenir qu’il se trouve fort opportunément que l’Etat est aujourd’hui PS).

        - ceux qui voudraient que ce Pacte, qui implique une politique d’austérité, soit remplacé par une plus grande solidarité entre les membres de la zone euro (l’euro devant en outre être « plus social », etc. ). Cela implique évidemment des abandons de souveraineté supplémentaires (« le problème n’est pas qu’il y a trop d’Europe, mais qu’il n’y en a pas assez. », « l’Europe n’est pas le problème, c’est la solution », etc.). C’est une position « de gauche ».

    3- Et la « construction européenne » ?

    Si, en soi, une sortie de la France de l’euro ne serait qu’une opération technique d’une ampleur qui n’a en définitive rien d’exceptionnel, il est évident que son impact politique serait considérable.

    ▪ Rappelons tout d’abord que l’adoption de la monnaie unique n’est pas du tout optionnelle : une fois réunies un certain nombre de conditions de convergence (les célèbres « critères de Maastricht »), elle est impérative pour tout membre de l’UE, à moins que le contraire n’ait été explicitement mentionné dans le traité qu’il a signé (pour les premiers membres, le traité de Maastricht, puis le traité de Lisbonne  ; pour les derniers, le traité de Lisbonne).

    Cela n’a été le cas que pour le Danemark et la Grande Bretagne. Si la Suède n’est pas non plus dans l’euro, c’est parce qu’elle s’arrange pour ne pas respecter les critères de Maastricht : dans son cas un référendum a été organisé en 2003, et le peuple suédois a alors refusé à une très large majorité d’abandonner la couronne, à l’encontre d’ailleurs des positions du gouvernement et de presque tous les partis politiques.

    La zone euro n’est donc nullement figée, et sa crise structurelle n’a nullement conduit à l’abandon du principe de son extension à tous les membres de l’UE, ainsi d’ailleurs que le montre l’entrée récente de trois nouveaux pays.

    ▪ Il semble peu probable que l’euro – et donc le Traité de Lisbonne en son état actuel – puisse survivre à la reprise par la France de sa souveraineté monétaire. Il n’a tenu jusqu’ici que parce que la France s’était mise en avant pour le maintien de sa survie, par divers artifices et manœuvres, parce que la complicité des gouvernements des pays qui en sont victimes a pu être jusqu’à présent maintenue, et par la capacité de ces gouvernements, avec la complicité des médias, à en masquer à leur opinion publique le caractère extraordinairement pervers de l’euro, et le fait qu’il était parfaitement possible d’en sortir.

    Nulle catastrophe mondiale n’en résultera: le monde existait avant sa création, il ne se porte vraiment pas mieux depuis qu’il a été créé, et, en ce qui concerne nos proches voisins, il est faible de dire que le ciel n’est pas tombé sur la tête de ceux qui ne l’avaient pas adopté, ou qui, comme la Suisse et la Norvège, étaient restés à l’écart de l’UE.

    ▪ Cela obligera à repenser enfin profondément l’organisation de l’Europe dans le sens qui aurait dû être le sien dès le début : une coordination entre nations ayant gardé (ou retrouvé) tous les attributs essentiels de la souveraineté d’une nation.

    L’arrêt du 30 juin 2009 de la Cour de Karlsruhe a au demeurant affirmé solennellement que seules les nations étaient dépositaires de la légitimité démocratique.

    L’évidence est là: vingt ans après la création de l’Union européenne, malgré un intense bourrage de crânes, il n’y a toujours rien qui ressemble à un sentiment national commun, et à horizon visible n’y en aura sans doute jamais, même si l’Europe se retrouvait réduite à l’Allemagne et à la France. Jamais les attributs nationaux transférés aux instances dirigeantes de l’UE, qui ne cessent pourtant de s’accroître dans une démarche de fédéralisme rampant, ne pourront donc avoir de légitimité démocratique.

    Il est donc de la plus extrême urgence de mettre fin à une démarche d’essence totalitaire où, d’une part, les nations se retrouvent sans défense vis à vis de la mondialisation du fait des pouvoirs qu’elles n’ont plus, et où, d’autre part, ces pouvoirs transférés à des instances que ne retient pas le garde fou essentiel qu’est la recherche de l’intérêt national, (puisqu’il n’y a pas de sentiment national…), ont toute chance, à l’issue d’opaques luttes d’influence, de se retrouver au service d’intérêts divers.

    Ces intérêts peuvent au demeurant être aussi bien ceux de lobbys (voir par exemple le cas  exemplaire de l’éolien)) que celui de certaines nations, intérieures ou extérieures à l’Union Européenne. Qui peut dire jusqu’où tout cela conduira la France ?

    Cela ne fait-il pas froid dans le dos que l’euro, désastre économique mais puissant outil d’asservissement politique et économique, n’ait toujours, comme seule légitimité démocratique, que le fait que, le 20 septembre 1992, 34,4 % des Français ont voté oui au référendum sur le traité de Maastricht, contre 33% qui avaient voté non ?

    Antraigues, 6/05/2014

    http://www.polemia.com/sortir-de-leuroet-le-plus-vite-possible-2/2/

  • Le chantage à l’Europe Les européistes du marché technocratique jouent sur la peur

    Le pouvoir socialiste français redoute plus que tout une poussée du Fn aux européennes et que ce parti anti-Europe de Bruxelles ne devienne le premier parti de France. Cette inquiétude hexagonale est partagée par de nombreux pouvoirs européens à la solde du mondialisme financier qui craignent eux aussi une poussée populiste, c’est à dire une sanction démocratique des peuples.

    Comme on ne peut tout de même pas supprimer l’élection, il faut tenter de la manipuler. La stratégie des « soumis » à Bruxelles a été clairement exprimée par le président Hollande au cours des cérémonies du 8 mai. C’est la stratégie de la peur que les démocrates autoproclamés reprochent paradoxalement systématiquement à leurs adversaires anti-systèmes.

    Attention, une victoire populiste provoquerait une situation qui pourrait détruire la construction européenne et nous ramener à une époque où le nazisme et la guerre seraient à nouveau possible, voila le discours récurent. Avec en prime la perspective d’une faillite des nations qui voudraient sortir de la zone euro ou la réaménager. L’Europe, c’est donc la paix, sauf pour la Serbie bien sûr et peut-être pour l’Ukraine.

    Cette référence permanente aux années d’avant guerre et au conflit mondial marche-t-elle encore ? On a du mal à le croire et pourtant on peut le craindre. Cette Europe qui ressasse une vision manichéenne du passé est la preuve en tout cas que cette construction administrative n’a pas de vision politique d'avenir. Le passé commun des démocraties occulte la communauté d’avenir. Mais ces démocraties qui, en Europe, doivent tant aux américains ne peuvent ignorer ce qu’elles doivent également au totalitarisme stalinien. Le débarquement dont le 70ème anniversaire permet un déferlement de propagande n’a été possible que grâce à Stalingrad et une barbarie rouge qui a déferlé sur l’Allemagne puis sur une grande partie du continent européen. C’est pourquoi Poutine sera, malgré l’Ukraine, invité aux cérémonies du débarquement. Poutine qui récupère Staline sans état d’âme dans des fêtes de la victoire, démonstration de force pour prouver que la Russie n’est pas un tigre de papier. Certes ce n’est plus l’Urss, mais c’est une puissance nucléaire considérable avec laquelle il ne faut pas jouer imprudemment.

    Autour de l’Ukraine, propagande patriotique russe, autour des élections européennes, propagande des alliés d’hier, les propagandes se valent. La propagande démocratique n’est pas supérieure à celle du Kremlin, elle est même, au niveau des causes de la défaite du Reich, plus éloignée de la vérité historique. Agiter le spectre de la guerre mondiale pour faire peur aux électeurs, diaboliser ceux qui refusent l’Europe système capitaliste est tout de même le degré zéro du projet européen.

    Il ne faut pas hésiter à voter contre cette Europe…. Car ceux qui ont gagné la guerre n’ont jamais voulu que la paix sur le continent se transforme pour les peuples en un asservissement à une ploutocratie internationale non élue. L’Europe a peut-être été libérée, elle a surement besoin de l’être à nouveau…il y a toujours des totalitarismes à combattre, même ceux camouflés et plus sournois que les autres.

    source

    Raoul Fougax, Metamag 

    http://www.voxnr.com/cc/tribune_libre/EFAAZAuEEAuIjZvBqy.shtml

  • Ukraine: il y aurait des mercenaires américains ?

    Selon le journal allemand Bild am Sonntag, cité ici. Extrait.

    "Ces 400 mercenaires travaillent pour Academi, plus connu sous son ancien nom de Blackwater, une entreprise de sécurité qui avait été privée de contrat par l’armée américaine en Irak après une fusillade sur des civils en 2007, précise le Bild. Le journal précise toutefois ne pas savoir qui a passé le contrat avec Academi. Le Bild am Sonntag rappelle que la Russie avait dénoncé il y a quelques semaines la présence de « contractors » américains aux côtés des troupes gouvernementales ukrainiennes, ce que l’ambassadeur américain à Kiev, Geoffrey Pyatt avait démenti mi-mars."

    Paula Corbulon

  • Sortir de l’euro…et le plus vite possible ! (1/2)

    « Est il donc nécessaire d’insister sur l’incohérence fondamentale d’un pacte budgétaire qui, (…) qui considère que, en cas de choc asymétrique touchant certaines provinces, la solution consiste à leur imposer de maintenir malgré tout leur budget à l’équilibre ? »

    « Changer l’Europe » …Quand, le temps d’une campagne électorale, la priorité du moment est d’éviter que l’électeur ne vote mal, tout, ou presque, peut être osé par des représentants des partis du système en place depuis quelques décennies : même demander la sortie de Schengen, ou le rétablissement du protectionnisme.

    Il est pourtant une ligne rouge à ne pas franchir : demander la sortie de l’euro.

    Pourtant, certes cela ne résoudrait pas tous les problèmes de la France, mais, en la remettant au plan monétaire sur un pied d’égalité avec l’immense majorité des nations de la planète, cela lui donnerait une chance de s’en sortir. Dans l’immédiat le problème de la dette serait désamorcé, et une dévaluation lui apporterait une extraordinairement précieuse bouffée d’oxygène.

    De plus il ne tient qu’à la France de décider, seule s’il le faut, de retrouver sa souveraineté monétaire, et cela peut être fait du jour au lendemain.

    Mais n’est-ce pas justement pour éviter qu’une majorité de Français n’en prennent réellement conscience que tout débat sur l’euro est interdit ?

    C’est ce qu’explique Antraigues, polytechnicien et auteur de précédentes contributions à Polémia.

    Du fait de contraintes de mise en ligne, cette étude est présentée en 2 parties. La première (« Un échec absolu, prévisible, et qui avait été prévu ») fait le point de la situation actuelle ; la seconde (« La sortie de l’euro ») traite plus particulièrement de cette opération et de ses conséquences. Après une présentation séparée, elles sont regroupées dans un format pdf unique.

    Enfin cette étude s’appuie sur des analyses plus détaillées fournies par un dossier associé en pdf (www…),en y faisant référence tout au long de la lecture.

    Polémia

    1ère partie : Un échec absolu, prévisible, et qui avait été prévu

     Elle s’appuie sur des analyses plus détaillées fournies par un dossier associé en pdf, pour y accéder cliquer ICI

    Remarque préliminaire : la création monétaire

    Le dossier associé (chap.A) présente le mécanisme actuel de création de la monnaie, qu’il faut absolument avoir présent à l’esprit.

    Il est très peu connu de l’immense majorité des Français que la création de monnaie se fait pour l’essentiel par les banques privées, par le mécanisme du crédit, de façon d’ailleurs fort peu maîtrisable.

    Une composante fondamentale de la souveraineté monétaire est la possibilité pour un état de créer lui même la monnaie, non seulement pour assurer la liquidité des banques privées (sa Banque Centrale jouant le rôle de prêteur en dernier ressort), mais aussi pour son propre compte, par des prêts de sa Banque Centrale à lui-même, à un taux très faible ou nul.

    C’est évidemment un moyen d’alléger les impôts et la dette (puisque sans cela, les seules ressources de l’Etat sont les impôts et les emprunts sur les marchés financiers, cette fois ci aux taux du marché).

    Il est de plus structurellement impossible de prendre au piège de la dette un état qui a gardé cette possibilité.

    Sur ce dernier point, comme on le verra, une création par l’Etat de monnaie de quelques % du PIB, soit un volume très inférieur à la monnaie créée par le système bancaire privé, suffirait pour désamorcer le problème de la dette de la France. Contrairement à ce qui est asséné à la moindre évocation d’une telle démarche, cela n’est pas susceptible d’avoir le moindre effet inflationniste, sauf à considérer que la « planche à billet » ne serait inflationniste que lorsqu’elle fonctionne au bénéfice de l’Etat. L’observation de la réalité confirme d’ailleurs que, effectivement, il n’en est rien.

    1-Introduction

    Dans une précédente contribution  à Polemia, Le piège mortel du mondialisme de l’Union européene, j’ai décrit les mécanismes qui font qu’une nation ne peut plus se défendre contre quoi que ce soit, dès lors qu’elle avait abandonné les attributs essentiels que sont la souveraineté monétaire, les frontières et la possibilité, par des dispositions appropriées, d’imposer qu’un minimum de la consommation nationale soit effectivement produite sur le territoire national.

    Si presque tout le monde fait le lien entre la disparition des frontières et les conséquences jugées de plus en plus négatives qui en résultent, si la plupart des Français ont compris, malgré les démonstrations du contraire qui en sont régulièrement présentées dans « C dans l’air », qu’il y a tout de même un lien entre la désindustrialisation accélérée de la France et le fait qu’elle soit mise en vases communicants avec des pays comme la Chine, il ne sont toujours qu’une minorité à avoir pris pleinement conscience de ce qu’a d’existentiel pour une nation d’avoir gardé sa pleine souveraineté monétaire.

    C’est la monnaie d’une nation qui doit s’adapter à son économie, et non l’inverse, tant l’économie est liée à des éléments structurels, dont la démographie n’est sans doute pas la moindre.

    Une nation qui a abandonné sa souveraineté monétaire n’a ni la maîtrise de la valeur de sa monnaie, ni la possibilité d’en créer, et ses chances d’être mise sérieusement en difficulté financière en sont donc considérablement accrues. Elle se retrouve alors inexorablement prise au piège de l’endettement, et en situation d’être mise en faillite, comme une vulgaire entreprise, au niveau duquel l’abandon de sa souveraineté monétaire l’a ravalée : avec comme conséquence la perte de son indépendance politique, sa mise sous tutelle, sa dislocation économique, et la mise à l’encan de son patrimoine.

    Il suffit d’ailleurs, pour s’en convaincre, d’observer ce qui se passe à des degrés divers depuis maintenant plus de cinq ans au sein de la zone euro (et spécifiquement au sein de cette zone), et qui concerne non seulement la Grèce, dont le « sauvetage » s’apparente à celui d’une entreprise par un liquidateur judiciaire, mais aussi le Portugal, l’Irlande, l’Italie, l’Espagne, et la France.

    Il n’y a pour la France qu’un moyen de sortir de ce piège infernal : reprendre sa souveraineté monétaire, et cela le plus vite possible.

    Comme on le verra, cela peut être effectivement fait du jour au lendemain. En outre, cela ne tient qu’à elle: elle peut certes le faire dans un cadre concerté, mais elle peut aussi, si nécessaire, le faire à sa seule initiative.

    Contrairement à ce qui nous est asséné en permanence, nulle catastrophe n’est susceptible d’en résulter.

    Les problèmes qui ne pourraient survenir ne sont en effet que des problèmes de transition, vers une situation qui ne pourrait être qu’infiniment supérieure, et dans laquelle la France se retrouverait simplement dans la même situation – et donc enfin à nouveau sur un pied d’égalité – avec l’immense majorité des autres nations de la planète. Pour prendre des exemples au sein de l’Union européenne, sa situation serait celle de la Suède, du Danemark, et de la Grande-Bretagne.

    Remplacer une monnaie par une autre est une opération qui n’a rien d’exceptionnel, et qui a été réalisée à de multiples reprises ces derniers siècles – et, récemment, lors de l’éclatement de l’Union Soviétique, de la Yougoslavie et de la Tchécoslovaquie.

    Il est évident que l’impact politique d’une sortie de la France de l’euro serait considérable. L’euro en tant que monnaie unique n’y survivrait probablement pas. Mais cela mettrait fin à une situation où les 18 états et les 333 millions d’habitants de la zone euro se trouvent impliqués dans une crise économique structurelle, ainsi que, au sein de cette zone, à une inéluctable montée des antagonismes entre les peuples.

    Lorsque des états ont des économies structurellement divergentes, comme cela est à l’évidence le cas, le fait de partager une monnaie commune implique de très importants transferts financiers. Lorsque, de plus, ils ne sont pas liés par un très fort sentiment de solidarité (c’est-à-dire, disons le mot, parce qu’il n’y en n’a pas d’autre, par un sentiment national), de tels transferts sont évidemment inconcevables : ils se retrouvent alors en compétition, et cela avec des atouts qui ne sont pas du tout les mêmes. C’est ainsi que l’Allemagne, dont l’inflation structurelle est très faible, a été placée dès le départ en situation de laminer la France et tous les pays méditerranéens, et c’est bien ce qui s’est passé : son excédent commercial s’est nourri de l’augmentation du déficit commercial de ses concurrents de la zone euro.

    On nous présente aujourd’hui une éventuelle reprise de la branche énergie d’Alstom par Siemens comme une contribution positive de la France à la construction d’un champion européen mondial, et donc à la « construction européenne ». Mais est-il bien certain que les Français le ressentent ainsi ?

    2-L’écrasante responsabilité des gouvernements qui se sont succédés depuis vingt ans.

    ▪ Une constante de la politique internationale du gouvernement français a été de se présenter en champion de la « construction européenne » : tous les abandons de souveraineté dont la France est aujourd’hui victime l’ont donc été à son initiative.

    On en est de plus au stade extraordinairement préoccupant où toute difficulté nouvelle nous est présentée comme la conséquence d’une intégration européenne insuffisante, et l’amène donc à proposer des abandons de souveraineté supplémentaires.

    ▪ Si l’euro a été profondément néfaste pour un certain nombre de pays, dont la France, il a été jusqu’à présent bénéfique pour d’autres, l’Allemagne principalement, et cette dernière en tire aujourd’hui une supériorité politique et économique écrasante .

    On ne peut pas toutefois lui reprocher d’avoir fait en sorte que le traité de Lisbonne et le récent « pacte budgétaire européen» aient été taillés à sa mesure, puisque c’est Nicolas Sarkozy qui en a été l’initiateur.

    Rappelons tout de même, parce qu’on ne le fera jamais assez, que le traité de Lisbonne a consisté à réintroduire par voie parlementaire – avec la complicité des partis « de gouvernement » – des dispositions rejetées par le peuple français à une large majorité par le référendum du 29 mai 2005. Rappelons aussi, comme on le verra ci après, qu’il était évident dès le début que le « Pacte de stabilité budgétaire », qui nous vaut aujourd’hui d’avoir été mis « sous surveillance renforcée » par la Commission européenne, était une absurdité économique, et que, en la ligotant encore un peu plus, il ne laisserait à la France strictement aucune chance d’échapper aux sanctions qu’il instituait.

    On ne peut pas non plus reprocher à l’Allemagne que la situation financière de la France ait été encore aggravée par le soutien qu’elle a apporté et devra continuer à apporter aux pays de la zone euro en plus mauvaise posture qu’elle : là aussi, depuis le début de la crise, c’est le gouvernement français qui a tenu à se mettre en première ligne dans la défense de l’euro.

    Rappelons enfin, pour faire bonne mesure, que si l’Allemagne a effectivement signé en l’état le traité de Lisbonne, ce n’est que parce ce qu’elle a affirmé solennellement, par l’arrêt du 30 juin 2009 de la Cour de Karlsruhe, que la constitution allemande (dont elle est évidemment maîtresse du contenu et de l’interprétation) lui restait de toutes façons supérieure.

    3- L’euro, facteur d’optimisation économique et de rapprochement entre les peuples ? Un échec absolu.

    Voir aussidossier associé, chap.B

    ▪ Lorsque le principe d’une monnaie unique pour les Etats de l’UE a été inscrit en 1993 dans le traité de Maastricht, il était bien connu qu’une monnaie devait être adossée à une nation : seul l’existence d’un véritable sentiment national peut rendre acceptables les transferts financiers qu’implique le fait de partager une monnaie commune.

    De toutes les unions monétaires qui ont vu le jour ces deux derniers siècles, seules ont d’ailleurs survécu celles qui se sont retrouvées adossées à des Etats nation : la lire italienne, le mark allemand, et le franc suisse.

    Ce qu’a de vital pour une nation indépendante de disposer de sa propre monnaie est au demeurant si unanimement reconnu que, depuis la disparition des anciens empires coloniaux, de l’Union Soviétique, de la Yougoslavie et de la Tchécoslovaquie, la règle est que chaque nation ait sa monnaie propre, à l’exception de certains pays très petits et qui sont en général dans une situation particulière (les Bahamas ont le dollar, etc…).

    Il n’y a eu à ce jour, dans l’histoire récente, en dehors du cas des états de la zone euro, qu’une exception : celle de l‘Argentine qui, croyant y trouver un moyen pour lutter contre une trop forte inflation, avait décidé en 1990 de garantir la convertibilité peso-dollar. Il en est résulté en 1997 une terrible crise économique, dont elle ne s’est sortie qu’en décidant, en 2002, de s’affranchir de la contrainte qu’elle s’était imposée.

    Il était évident que, même réduite à sa composition initiale, la zone euro était très loin de constituer une nation : la mise en place d’une union monétaire s’est donc faite sur un pari extrêmement risqué : celui que l’union politique suivrait. Ce pari était d’autant plus crucial que cette zone, du fait de l’hétérogénéité des pays qui la composaient, n’était absolument pas une « zone monétaire optimale », et qu’il était donc certain que les transferts financiers nécessités par le fait de partager une monnaie commune devraient pouvoir être importants.

    L’euro a donc été « vendu » non seulement en tant qu’outil d’optimisation économique, mais aussi comme un facteur puissant de rapprochement entre les peuples, hâtant ainsi la transition vers un véritable Etat fédéral, pendant des Etats Unis d’Amérique.

    Des économistes de tout premier plan, ainsi qu’un certain nombre de personnalités faisant simplement preuve de bon sens, ont attiré l’attention sur la totale inconséquence de cette démarche, L’ignorance, le dogmatisme et l’aveuglement collectif étaient toutefois tels que ces avertissements solennels n’ont servi strictement à rien.

    Il faut absolument lire et relire le manifeste « L’euro, une chance pour la France, une chance pour l’Europe » paru dans Le Monde du 28 octobre 1997 (ainsi d’ailleurs que la liste de ses signataires) : voir dossier associé, chap.D

    ▪ L’Union européenne a aujourd’hui vingt ans, et l’euro quinze ans.

    L’échec économique est patent : non seulement la zone euro est en crise structurelle ouverte depuis la crise financière de 2008 (laquelle n’a joué qu’un rôle de détonateur : le problème de fond est l’inéluctable divergence des économies de pays fortement différents), mais elle a de plus été, au sein de l’OCDE, la zone de plus faible développement économique (de 2001 à 2011, 1,1% par an, contre 1,8% pour l’ensemble de l’OCDE).

    Alors même que l’euro était censé protéger, c’est dans cette zone que se trouvent les pays qui ont été plus touchés par la crise financière de 2008.

    Personne n’ose plus d’ailleurs invoquer les gains économiques qu’aurait apporté l’euro.

    Quant à l’euro facteur de rapprochement entre les peuples…

    Il est faible de dire que, pas plus qu’en 1993, il y de sentiment national européen, avec tout ce que cela impliquerait d’esprit de solidarité, parmi les peuples de la zone euro.

    A supposer, pour prendre bien conscience de la situation, que l’UE se réduise à ce qui en est présenté (du moins par les médias français) comme sa « locomotive », à savoir le « couple » franco-allemand, pourrait-elle constituer un Etat fédéral ? Poser la question, c’est y répondre: les deux peuples n’en voudraient absolument pas, et en 2014 beaucoup moins qu’en 1993.

    On n’aura pas la cruauté d’évoquer une union politique entre l’Allemagne et la Grèce.

    4- L’euro, puissant instrument de destruction des nations et d’asservissement politique et économique ?

    ▪ Si l’échec de l’euro vis-à-vis de ses objectifs affichés est total, il n’en disparaîtra pas de lui-même pour autant.

    Techniquement, de multiples artifices et manœuvres (le « Pacte budgétaire européen » en est une) peuvent continuer à le maintenir en vie pendant encore bien des années, d’autant que ce qui se passe dans la zone euro depuis 2008 montre qu’il semble parfaitement possible, avec la complicité des gouvernements en place, de ne pas tenir compte de ce qui en résulte pour les peuples concernés, de les traiter s’il le fallait avec la brutalité nécessaire, et qu’il était de plus en plus hors de question de leur demander leur avis.

    Le dogmatisme, l’ignorance, l’absence de toute réflexion d’ensemble et le panurgisme qui ont été à l’origine de l’euro sont loin d’avoir disparu.

    Les institutions réputées compétentes dans le domaine monétaire sont celles qui ont mis en place l’euro et qui dépensent une énergie considérable pour sa survie : il est peu probable qu’elles proposent sa suppression.

    Quant à l’Allemagne, elle s’opposera à l’abandon de l’euro tant qu’il lui restera favorable..

    ▪ Il se trouve de plus que l’euro a placé les nations prises dans le piège de l’endettement dans une situation d’extrême vulnérabilité : en les paralysant politiquement, en les mettant à la merci des marchés financiers et des investisseurs et clients étrangers, il est un puissant accélérateur de la mondialisation, dont il n’est un secret pour personne que les bénéficiaires disposent d’une influence considérable.

    Il est aussi en soi un très puissant instrument d’asservissement politique et économique. Serait il concevable, dans la situation actuelle, que la France et les pays dits du « GIPSI » (de leurs initiales en anglais : Grèce, Italie, Portugal, Espagne, Irlande) fassent preuve d’indocilité vis à vis de l’UE, ou aient des positions internationales opposées à celles des Etats Unis ?

    L’acharnement actuel à maintenir l’euro en place, voire à étendre son champ d’application malgré le caractère structurel de sa crise (depuis 2008 sont entrés dans l’euro en 2009 la Slovaquie, en 2011, l’Estonie et, pas plus tard qu’en janvier 2014, la Lettonie, alors même d’ailleurs que sa population y était défavorable) est donc extrêmement inquiétant.

    5- L’absurde « Pacte budgétaire européen »

    Voir pour plus de détails, et pour des données chiffrées le dossier associé, chap.C

    ▪ Officiellement appelé « traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance », il a été signé le 2 mars 2012, en tant que solution à la crise de la dette dans la zone euro.

    Sa principale disposition est l’institution de contraintes juridiques, assorties de sanctions, imposant à chaque état de limiter le déficit budgétaire à 3% du PIB (ce qui est le critère de Maastrich correspondant).

    ▪ L’absurdité de ce pacte est évidente : aurait-il été mis en place en même temps que l’euro, il n’aurait en rien permis d’éviter la situation actuelle.

    En 2007 le déficit budgétaire de la France était de 2,7 % du PIB, la dépense publique en % du PIB était stabilisée depuis une dizaine d’années, et le montant de sa dette stabilisé depuis plusieurs années à un peu plus de 60 % du PIB.

    Quant aux pays « du GIPSI » ils s’activaient avec détermination à réduire leur endettement, qui n’avait cessé globalement de décroître de 1999 à 2007. Celui de la Grèce était certes à un niveau élevé, mais il était stabilisé. L’Espagne et l’Irlande étaient même en excédent budgétaire.

    C’est la crise qui a fait exploser les dettes et les déficits budgétaires, et en aucune façon un quelconque laxisme.

    Dans le cas de la France cette explosion est directement liée au fait que 200 000 emplois industriels ont été perdus en France en 2010 (contre « seulement » entre 50 000 et 100 000 par an les années précédentes) : du fait de l’effet de ciseau qui en est résulté, par diminution des recettes et augmentation des dépenses sociales et de soutien de l’activité. Ce n’est pas une quelconque explosion du « train de vie de l’état », ou le fait que le système de protection sociale serait brusquement devenu plus protecteur.

    Si l’analyse montre que chacun des pays précités est un cas particulier (voir par exemple, en ce qui concerne les pays du GIPSI, Paul Krugman, prix Nobel d’économie 2008 « Sortez nous de cette crise…MAINTENANT), ils ont toutefois tous un point commun , en sus du fait que, ligotés par l’euro comme ils l’étaient, ils se sont trouvés dans l’impossibilité de réagir au choc de la crise des subprimes : au bout d’une dizaine d’années leur compétitivité s’était considérablement dégradée, non seulement vis à vis de l’extérieur de la zone euro, du fait d’un euro trop fort, mais aussi au sein de la zone euro, du fait de différentiels d’inflation qui n’ont pu être compensés par l’ajustement de la valeur de leur monnaie.

    L’Allemagne a en outre aggravé la situation en transférant une partie des charges patronales sur la TVA, ce qu’elle n’aurait pas fait si elle avait gardé le mark : une réévaluation de ce dernier aurait pu annuler la diminution du coût du travail qui en serait résulté.

    Le résultat en est, au bout de dix ans, un considérable avantage compétitif de l’Allemagne, qui est le grand bénéficiaire de cette situation et qui, au sein de la zone euro, a littéralement laminé la France et les pays méditerranéens.

    ▪ On peut certes déplorer que la France n’ait pas été aussi « vertueuse » que l’Allemagne, considérer qu’elle a bien mérité ce qui lui arrive, et se féliciter que l’on cherche à lui imposer de suivre enfin son exemple.

    C’est d’ailleurs très exactement aujourd’hui la position « de droite ».

    Le problème est malheureusement infiniment plus complexe que cela (voir sur ce point  dossier associé, chap. B, §4)

    Observons simplement que ce n’est pas d’aujourd’hui que le taux d’inflation de la France est supérieur à celui de l’Allemagne : cela date de la fin de la dernière guerre mondiale.

    Observons aussi que cela n’a pas empêché la France, tant qu’elle était restée maîtresse de la valeur de sa monnaie, et pouvait donc dévaluer de temps en temps, d’avoir une croissance économique au moins égale à celle de l’Allemagne. Pendant les « trente glorieuses » sa croissance – ainsi d’ailleurs que celle de l’Italie- a même été nettement supérieure.

    Il faut donc bien admettre, bien que cela heurte bien des dogmatismes, qu’il n’y a aucune raison de considérer qu’elle était plus mal gérée que l’Allemagne.

    En ce qui concerne plus précisément l’inflation, qui a toujours été régulièrement supérieure en France, il faut bien admettre qu’il existe un taux d’inflation optimum, qu’il n’est pas le même pour toutes les nations, et qu’il dépend de facteurs structurels (la démographie étant l’un d’entre eux)

    Au vu de l’expérience, c’est donc une erreur fondamentale de considérer que des nations profondément différentes doivent avoir le même taux d’inflation.

    ▪ Pour résoudre le problème présent des dettes publiques, qui n’est que l’une des conséquences du problème structurel de la zone euro, il n’y a que 2 démarches cohérentes

         - que chaque nation reprenne sa souveraineté monétaire. Le problème structurel ayant disparu, chaque nation retrouve des marges de manœuvre rendant enfin possible la solution du problème de la dette actuelle (avec évidemment plus ou moins de facilité : cela dépend du montant de la dette). Observons simplement qu’à peu près tous les pays ont été touchés par la crise financière de 2008, et certains même nettement plus que la France : tel est le cas notamment de la Grande Bretagne. Certes, six ans après, les conséquences de cette crise sont souvent loin d’être effacées, mais il n’y a que dans la zone euro que les dettes publiques demeurent un problème politique et économique existentiel. Et que dire de la minuscule Islande, totalement isolée politiquement et économiquement – mais aussi totalement libre – qui s’est retrouvée du fait de l’imprudence de ses banquiers avec une dette se montant à plus de 7 fois son PIB, et qui, elle, est aujourd’hui tirée d’affaire ?

         - à l’opposé, le basculement dans le fédéralisme complet, avec donc une intégration budgétaire totale, et donc une mutualisation des dettes passées et à venir. On se trouve alors dans la situation tout à fait banale d’un Etat nation qui, en cas de coup dur, fait ce qu’il faut pour sortir d’affaire ou maintenir à niveau ses provinces en difficulté.

    Notons que l’on ne peut se limiter à une simple intégration budgétaire : si on réfléchit tant soit peu, pour que ce soit viable, il faut aussi qu’il y ait une police commune, une justice commune, une administration fiscale commune, etc…On en arrive ainsi à tous les attributs d’un Etat nation fédéral

    Est il nécessaire d’insister sur le fait que, non seulement on en est institutionnellement très loin, non seulement les transferts financiers qui en que cela impliquerait seraient tout à fait considérables, mais que, à horizon visible, les peuples n’en voudraient absolument pas ?

    ▪ Est il donc nécessaire d’insister sur l’incohérence fondamentale d’un pacte budgétaire qui, certes, se place sur un plan fédéral en ce que les états de la zone euro, comme les provinces d’une nation, sont dépourvus de toute liberté d’action monétaire, mais qui considère que, en cas de choc asymétrique touchant certaines provinces, la solution consiste à leur imposer de maintenir malgré tout leur budget à l’équilibre ?

    On chercherait bien sûr en vain la présentation d’un scénario de sortie de crise axé sur le respect de ce pacte.

    Tous les économistes de renom et tous les prix Nobel d’économie qui se sont exprimés sur une telle démarche (il n’y a pas que Paul Krugman !) ont évidemment fait preuve d’une extrême sévérité. Mais est-il réellement nécessaire d’être prix Nobel pour aboutir à cette conclusion ?

    ▪ Ce pacte est par contre parfaitement cohérent si l’on considère que son seul objectif est le maintien de l’euro, quelles qu’en soient par ailleurs les conséquences pour les états concernés : c’est en effet la seule démarche qui demeure à partir du moment où toute intégration budgétaire – c’est-à-dire en fait toute véritable union politique – est exclue.

    Il est en outre taillé sur mesure pour l’Allemagne, puisqu’il lui permet de continuer à profiter de l’euro sans l’impliquer dans une assistance financière aux pays en difficulté.

    ▪ Il a été ratifié par la France le 12 octobre 2012 , la quasi-totalité des députés et sénateurs UMP et PS ayant voté pour à l’Assemblée et au Sénat.

    A suivre.

    Antraigues, 6/05/2014

    http://www.polemia.com/sortir-de-leuroet-le-plus-vite-possible-12/

  • Leur « eurovision » n’est pas une fatalité

    1er-mai-2014-03-300x200.jpegQue Christiane Taubira refuse de chanter la Marseillaise, en présence notamment de Manuel Valls, du ministre de l’Outre-mer George-Pau Langevin et  d’Anne Hidalgo, lors de la cérémonie de commémoration de l’abolition de l’esclavage hier à Paris, place du général Catroux, n’est pas pour nous surprendre. Au regard du parcours de cette militante extrémiste indépendantiste, à l’origine de la loi de 2001 de repentance et de culpabilisation de notre pays, ce refus à sa logique… Seize ans après la victoire de la chanteuse transsexuelle israélienne Dana International, il n’est pas non plus surprenant qu’en cette année d’élections européennes, un(e) autre transsexuel(le) (transgenre en novlangue), cette fois de nationalité autrichienne, Conchita Wurst (sic), ait remporté le grand prix de l’eurovision ce dix mai. Une victoire au moins aussi « étrange », nous l’avions déjà noté, que les connaissances géographiques des organisateurs de ce concours, ouvert à des pays non européens comme Israël et la Turquie, certes candidats plus ou moins déguisés à l’entrée dans l’Union européenne… Drôle de vision  de l’Europe !

    Résumant l’opinion dominante dans les médias et chez les politiciens progressistes de l’UE, le président de la République autrichien, Heinz Fischer, proche du parti social-démocrateSPÖ, a déclaré que le succès de Conchita Wurst, n’est « pas seulement une victoire pour l’Autriche, mais avant tout pour la diversité et la tolérance en Europe ». Cela va sans dire et voilà un nouvel argument de vote en faveur des partis pro-bruxellois,  de gauche comme dedroite… non ?

    Une victoire saluée certainement par la girouette opportuniste Geoffroy Didier, secrétaire général-adjoint de l’UMP, membre du club de sarkozystes de gauche La Diagonale,favorable alors au mariage homosexuel et au droit de vote des immigrés, puis cofondateur du courant de l’UMP la Droite forte (sic) avec son ami transfuge du FN et de MPF, Guillaume Peltier. M. Didier a débattu  hier  pendant une vingtaine de minutes avec Marine Le Pen,  lors de l’émission BFM Politique, animée par Apolline de Malherbe. Il s’est signalé par sescalomnies et sa mauvaise foi agressive.

    Il a principalement débité la fiche argumentaire du candidat UMP en Ile-de-France, l’ultra fédéraliste européiste Alain Lamassoure, sur la liste duquel notre délicat jeune homme figure.Mensonges sur le prétendu absentéisme et les votes erratiques ou incohérents de Marine Le Pen et Jean-Marie Le Pen, dont Bruno Gollnisch a encore fait justice la semaine dernière lors de la conférence de presse donnée à Bourg-en-Bresse (l’extrait vidéo est d’ailleurs disponible ici).

    Cette agressivité de l’UMP, pendant de celle du PS, s’explique par la frousse de voir  l’opposition nationale virer en tête au soir du 25 mai. Une victoire frontiste qui comme le rapporte un article publié aujourd’hui sur le site du Figaro, accélérerait  les risques d’éclatements d’un parti présidé par le très contesté Jean-François Copé, ravagé par la guerre des prétendants. Un parti surtout souffrant d’une contradiction fondamentale,  tiraillé entre les aspirations patriotiques d’une large fraction de sa base et l’euromondialisme plus ou moins assumé d’une très grande partie de ses dirigeants, que ces derniers camouflent le temps des élections avec un cynisme et une démagogie assez sidérante .  

    Le Figaro relève ainsi les vœux exprimés par  le député maire du Puy-en-VelayLaurent Wauquiez, qui sincèrement ou par opportunisme, sort un livre dans lequel il « souhaite un retrait immédiat de Schengen », plaide  « en faveur d’un retour au protectionnisme » et un «  repli sur l’Europe des Six ». Un  positionnement qui « lui a  attiré l’opprobre de la quasi-totalité des dirigeants de l’UMP ».

     « À commencer » par l’ex-ministre des affaires européennes et ancien commissaire européenJacques Barrot qui a écrit son effroi  dans les Échos.   «L’Union européenne mérite mieux que ce livre inspiré par je ne sais quel populisme en cours aujourd’hui. On y trouve tous les ingrédients qui nous renvoient au siècle dernier avec un protectionnisme qui a montré ses limites en attisant la peur de l’autre» (sic). Il est vrai que le super propagandiste bruxellois  Barrot à les nerfs sensibles : on se souvient de son visage en pleurs sur les  écrans de télévision le 21 avril 2002 à l’annonce de la qualification de Jean-Marie Le Pen  au second tour de la présidentielle…

     À dire vrai, la ligne fédéraliste européiste qui est celle d’Alain  Lamassoure  estprépondérante  au sein de l’État-major de l’UMP qui se garde bien d’en dire trop à ses électeurs sur ce sujet. Mais  Le Figaro rappelle qu’ « Henri Guaino est parti en croisade contre le choix des têtes de liste du parti (…)», notamment la désignation  de M.  Lamassoure pour lequel il ne votera pas.  «Henri Guaino, Laurent Wauquiez et une quarantaine de parlementaires ont coécrit une tribune pour manifester leur opposition à la ligne du parti. Cette offensive a incité les autres ténors à serrer les rangs, mais si le FN arrivait en tête le 25 mai, c’est l’unité de l’UMP qui serait une fois encore mise en péril ».

     Le péril principal qui menace le FN est d’une toute autre nature, c’est le risque de l’abstention de ses électeurs comme n’ont cessé de le rappeler les dirigeants frontistes et encore dernièrement Marine lors de son allocution du 1er mai. Le site du Monde le rappelait cette fin de semaine, «contrairement à une affirmation devenue lieu commun, l’abstention ne profite pas au Front National. D’ailleurs, les élections européennes, celles où les Français s’abstiennent le plus, n’ont jamais été de bons crus pour le parti, mis à part peut-être 1984 où, avec 11 % des voix, le FN avait fait irruption sur le devant de la scène politique hexagonale ».

    Une mobilisation du camp patriotique indispensable constate Bruno Gollnisch,  si nous voulons en effet arriver en tête à ces élections européennes. Une victoire qui précipiterait la nécessaire recomposition du paysage politique français. Elle  permettrait à l’opposition nationale d’apparaitre encore plus  clairement comme une alternative sérieuse à la gauche, et plus largement encore à « l’eurovision » mondialiste de la caste  UMPS.

    http://gollnisch.com/2014/05/12/eurovision-nest-pas-fatalite/