Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

immigration - Page 1277

  • La réponse judiciaire ambigüe face à la menace terroriste

    (NOVOpress via le Bulletin de réinformation)
    L’arsenal juridique est actuellement déployé afin de faire face à une possible montée du terrorisme en France

    La réponse judiciaire française aux actes terroristes d’il y a 15 jours est précipitée. Manuel Valls contre l’avis de Christiane Taubira (photo), a demandé à l’Assemblée d’envisager le rétablissement du crime d’indignité nationale. Le 12 janvier dernier, la Garde des Sceaux recommandait quant à elle la plus grande rigueur contre les auteurs d’apologie du terrorisme ; elle a demandé aux juges de pratiquer la comparution immédiate à l’égard des prévenus. Or, la comparution immédiate est réservée en principe aux cas sans difficulté.

    Cette vieille dame qu’est la justice française, si lente, si précautionneuse semble donc avoir retrouvé sa prime jeunesse. Sur ces derniers quinze jours, plus d’une centaine de personnes ont été déférées, la plupart dans l’urgence, pour apologie du terrorisme, et 30 ont été condamnées à la prison ferme pour cette infraction — soit plus que sur ces vingt dernières années. Le syndicat de la Magistrature a protesté contre une utilisation abusive de la justice expéditive : l’apologie du terrorisme est une infraction mal définie, qui demande du discernement, et donc du temps.

    L’attentat à Charlie Hebdo semble signer l’échec de la réforme pénale promue par Christiane Taubira

    La Garde des Sceaux ne nous avait pas habitués à une telle fermeté. C’était elle qui, l’été dernier, avait instauré la contrainte pénale ; son but à terme avoué était de supprimer la prison pour les délinquants. Or, Amédy Coulibaly était le pur produit du laxisme judiciaire français : ce multi récidiviste avait été condamné au port du bracelet électronique. Chérif Kouachi était placé sous contrôle judiciaire, ce qui ne l’avait pas empêché d’aller s’entraîner au Yémen.

     

    La Garde des Sceaux veut apporter une réponse judiciaire forte au terrorisme, mais ne remet pas en cause sa politique pénale antérieure

    Selon sa circulaire, et son communiqué de presse, les valeurs menacées par les terroristes étaient des valeurs démocratiques. Elle choisit donc de protéger le « pacte républicain », en renforçant en priorité la lutte contre les discriminations : le racisme deviendra circonstance aggravante de toutes les infractions ; les diffamations raciales, antisémites et homophobes seront réprimées bien plus que toutes les autres.

    La seule manière que la Garde des Sceaux a trouvé de lutter contre le terrorisme, c’est de réprimer le racisme et l’homophobie. La plus grande permissivité contre les atteintes aux biens et aux personnes est de rigueur ; en revanche, les paroles racistes ou les apologies du terrorisme seront durement sanctionnées. On est de moins en moins poursuivis pour ses actes ; on l’est, de plus en plus, pour ses paroles…

    http://fr.novopress.info/181432/reponse-judiciaire-ambigue-face-menace-terroriste/

  • [Lu sur Le Net] De retour du djihad, il vit des allocations handicapé

     PARIS (via l’Observatoire des gaspillages)
    Dans l’édition du « Point » du 16 janvier, un article intitulé « L’histoire funeste des trois tueurs » brossait le portrait du « réseau des Buttes-Chaumont » dont faisaient partie les frères Kouachi et Amedy Coulibaly, les auteurs des récents attentats de « Charlie Hebdo », de Montrouge et du supermarché casher de la Porte de Vincennes à Paris. L’article mentionne le cas d’un comparse, Mohamed el-Ayouni, qui s’était rendu en Irak en juillet 2004. Dans les combats de Falloujah, il avait perdu son bras et son œil gauches. De retour en France, il avait demandé une allocation handicapé… et l’avait obtenue des services sociaux.

    Ce n’est que grâce à une allusion au détour de la deuxième page de l’article (p.44) que l’on découvre que Mohamed el-Ayouni a bénéficié d’une allocation handicapé à son retour d’Irak alors que les services sociaux ne pouvaient ignorer dans quelles circonstances il avait perdu son œil et son bras gauches :

    Mohamed-el-Ayouni-p44

    Une lectrice, membre de Contribuables Associés, s’est émue de cette information et en a saisi le ministre de la Santé et des Affaires sociales, Marisol Touraine. Cette dernière ne détenait certes pas ce portefeuille en juillet 2004 (à l’époque, c’était l’UMP Philippe Douste-Blazy), mais ce sont ses services qui ont attribué cette allocation handicapé. Vous pouvez lire ci-dessous la lettre de notre membre, ou la télécharger en cliquant ici (nous avons occulté son identité et son adresse pour des raisons évidentes).

    Lettre-Marisol-Touraine-Mohamed-el-Ayouni

    Si, comme cette lectrice, et comme nous-mêmes, vous trouvez choquant que les services sociaux aient pu attribuer une allocation handicapé à un terroriste qui revenait d’Irak avec des mutilations liées à la guerre qui y sévissait, merci de partager cet article par courriel, sur Facebook et sur Twitter. Vous pouvez également écrire au ministre de la Santé afin qu’il fasse toute la lumière sur ce véritable scandale.

    http://fr.novopress.info/181436/lu-net-retour-du-djihad-il-vit-allocations-handicape/

  • Affaire Chauprade: SOS Racisme porte plainte contre la vidéo de la discorde sur fond de réconciliation au FN

    Hier la nièce de Marine Le Pen s’est solidarisée avec la position de son grand-père Jean-Marie Le Pen, contre Marine en un tweet; Ce mardi 20 janvier, Marion Maréchal – Le Pen a relayé la vidéo d’Aymeric Chauprade, intitulée La France en guerre et publiée jeudi 15 janvier:

    « La France est en guerre », l’analyse d’@a_chauprade sur les attaques terroristes : http://youtu.be/aEUruaIUKqI 

    On allait vers le clash entre Aymeric Chauprade et Marine LP, mais les choses avancent très vite, et aux dernières nouvelles, le FN tente de clore l’incident Chauprade: Invité sur ITélé jeudi matin, Florian Philippot a dit qu’Aymeric Chauprade était « un expert brillant » à qui il manquait simplement quelques « réflexes politiques ». Pour lui la vidéo n’est « pas dramatique ». Le recadrage de Marine Le Pen?, « C’est de la cuisine interne! »  Et le tweet de Marion Maréchal-Le Pen ? « C’est un geste de sympathie. »

    SOS Racisme porte plainte contre Aymeric Chauprade

    Mais l’affaire rebondit par l’entremise de SOS Racisme qui a annoncé qu’elle allait déposer plainte contre l’eurodéputé. Dénonçant des « propos particulièrement inacceptables », l’association a demandé à son avocat d’engager une procédure« permettant la levée de son immunité » du parlementaire européen et de déposer une plainte contre des propos qui appellent « clairement à la haine et à la violence contre une partie de la communauté nationale à raison de sa religion ».

    Dans un communiqué, la présidente du Front National a précisé que le parti mettrait, quoi qu’il en soit, à disposition d’Aymeric Chauprade « l’ensemble de ses moyens juridiques afin de l’aider à organiser sa défense »

    Un bon moyen pour le Front de reprendre la main après les pasquinades républicaines suite aux attentats! Marine Le Pen Saura-t-elle saisir l’opportunité ?

    http://www.medias-presse.info/affaire-chauprade-sos-racisme-porte-plainte-contre-le-contenu-de-la-video-de-la-discorde-sur-fond-de-reconciliation-au-fn/23825

  • Intégration : la promotion d'une laïcité combattante échouera

    Frédéric Gautier, directeur diocésain de l'Enseignement catholique de Paris,écrit dans Le Figarovox :

    "[...] L'actuelle sacralisation de la dérision religieuse joue très efficacement contre l'intégration souhaitée, dans une forme d'irresponsabilité qui suscite ce qu'elle dit vouloir éviter. Bossuet s'est déjà gaussé de cette inconséquence: «Dieu se rit des hommes qui dénoncent des faits dont ils chérissent les causes».

    La promotion de la «laïcité» est aujourd'hui présentée comme le seul outil efficace de promotion de la paix civile. Ce discours échouera tant qu'il ne sera que la définition d'une «règle du jeu» visant à assurer une coexistence pacifique, car méconnaître la soif spirituelle de notre jeunesse continuera de faire le lit des quêtes radicales dévoyées. Il conviendrait bien mieux de proposer à nos jeunes, par les programmes scolaires, par les projets éducatifs, des schémas d'identification susceptibles de leur faire aimer la France, toute son Histoire depuis 20 siècles… et de se reconnaître citoyens d'une France qui ne peut être réduite à celle de Charlie Hebdo. Ce qui suppose de réfléchir autrement à bien d'autres conditions qu'éducatives et scolaires…"

    Michel Janva  http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Les élus locaux, par électoralisme, ont préféré la paix sociale à l’unité nationale…

    Nous assistons à un énième reniement des élus locaux jusqu’au prochain recommencement de l’explosion sociale dans nos quartiers.

    L’« heure d’après », celle censée réveiller l’indolence des responsables politiques. À vrai dire, comme une évidence, je n’ai trouvé que le diktat de l’oubli. Entendre « Je ne vois rien. Tout va bien. »

    Triste constat que je fais au sortir de cette énième commission politique Citoyenneté et sécurité de ma ville d’Oyonnax, où je siège en tant que chef d’opposition du groupe divers droite.

    J’aurais aimé voir en cette conseillère municipale, prostrée devant moi, qu’elle agisse en tant qu’élue et républicaine. Pas en qualité de citoyenne de confession musulmane issue des quartiers. Entendre des propos de révolte, d’indignation. La nuance est bien trop importante pour être négligée et ramène au cœur de la problématique : l’abandon du patriotisme au détriment de l’individualisme identitaire.

    Lire la suite

  • Apartheid ou mauvaise gestion des flux d'immigration ?

    Dans FigaroVox, le géographe Laurent Chalard estime qu'en dénonçant un "apartheid" en France, Manuel Valls a été pour le moins maladroit :

    "Il fait référence à un contexte historique et géographique très particulier, l'Afrique du Sud, qui n'a strictement rien à voir avec la France, et qui, si l'on suit sa définition stricto sensu, laisserait entendre que l'Etat français est responsable de cette situation, ayant volontairement «parqué» certaines populations dans des territoires réservés (nos grands ensembles étant nos bantoustans) et les empêchant de participer au reste de la vie de la société à travers une législation spécifique suivant l'origine ethnique des individus. Cette interprétation erronée risque de renforcer les processus de victimisation et de déresponsabilisation déjà à l'oeuvre parmi les personnes censées subir ce soi-disant «apartheid». Elle viendrait conforter l'idée d'une politique de domination coloniale des élites dirigeantes, qui ne ferait que renforcer les tensions existantes."

    La fracture ethnique agrave les fractures territoriales et sociales préexistentes, comme l'a démontré le géographe Christophe Guilluy :

    "Cependant, cette dissociation socio-spatiale de plus en plus forte entre les communautés n'est pas tant le produit d'une volonté politique de l'Etat que le simple résultat d'un effet démographique. La population d'origine extra-européenne augmentant régulièrement du fait d'une natalité plus élevée, d'une structure par âge plus jeune et de flux d'arrivées continus, il s'en suit que s'en forment mécaniquement de fortes concentrations, d'autant plus que, pour une raison logique, les nouveaux arrivants préfèrent s'installer dans des quartiers où sont déjà présents des membres de leur communauté, alors que les «autochtones» ont tendance à les quitter. Or, à long terme, ce processus favorise le développement du communautarisme, les contacts entretenus par les personnes d'origine non européenne avec le reste du pays, en-dehors des services publics, étant de plus en plus limités au fur et à mesure de leur accroissement numérique.

    Le problème de la ségrégation socio-spatiale et ethnique en France est donc avant tout une question démographique de gestion des flux d'immigration et de leurs conséquences sociales et territoriales."

    Et de conclure :

    "s'il y a une mauvaise compréhension du processus réellement à l'origine de la fragmentation de la société française, les remèdes seront forcément inadaptés."

    Louise Tudy

  • Soumission : Houellebecq à rebours

    Dans son dernier roman, paru le jour même où un attentat était perpétré contre Charlie Hebdo, mais qui défrayait déjà la chronique avant sa sortie, Michel Houellebecq imagine une France gouvernée par l’islam.

    Le dernier ouvrage de Michel Houellebecq, Soumission, apparaît au lecteur comme l’antidote à une idolâtrie républicaine qui s’empare du monde, à la suite des événements de ce début d’année, et qui embrasse comme jamais le Capital dans sa figure américaine, au lieu de remettre en cause, par exemple, la politique extérieure de la France ; surtout quand République et démocratie ne semblent sortir victorieuses de ces attentats que grâce à leur force policière, renforçant une unité nationale qui n’aura jamais été aussi vouée au cosmopolitisme.

    Réalisme d’anticipation

    Contentons-nous d’être attentifs aux événements futurs. Soumission, à l’inverse, au moyen du formidable réalisme d’anticipation de Houellebecq, prend acte bien plutôt de la mort de ce qui crie pourtant sa victoire au travers des hommages rendus aux collaborateurs de Charlie Hebdo : la démocratie, la République, la liberté d’expression, c’est-à-dire les Lumières, le nihilisme, le Capital, jusqu’à la guerre civile : « À l’issue de ses deux quinquennats calamiteux, n’ayant dû sa réélection qu’à la stratégie minable consistant à favoriser la montée du Front national, le président sortant avait pratiquement renoncé à s’exprimer, et la plupart des médias semblaient même avoir oublié son existence. Lorsque, sur le perron de l’Élysée, devant la petite dizaine de journalistes présents, il se présenta comme le “dernier rempart de l’ordre républicain”, il y eut quelques rires, brefs mais très perceptibles. » (p. 114).

    Houellebecq ne justifie pourtant pas tant un retour presque fatal au religieux qu’on ne pourrait, tout bien compté – c’est l’une des thèses possibles du livre –, éradiquer en l’homme, voué, après tous les matérialismes de l’histoire, à l’esprit c’est-à-dire, pour aller vite, à Dieu ; il vérifie bien plutôt que l’essence de l’Occident ne consiste pas dans la recherche d’une fixation, quelle qu’elle soit, uniquement spirituelle ou uniquement matérielle, mais qu’elle est fondamentalement historique, et entend considérer toutes choses bien plus dans le mélange de liberté et de nécessité qui constitue un destin que dans la fixation éternelle du monde, à la fois destructrice, prophétique, négatrice de toute vie comme de tout devenir. Ici s’enracine la vocation politique de ce livre. Dans ce sens, en effet, l’ouvrage de Houellebecq enseigne une transformation, bien plus qu’une soumission ou une conversion. Or cette transformation questionne le destin même de l’Occident et de la France, tout en redonnant à la conversion, non pas seulement de Huysmans au catholicisme mais de René Guénon à l’islam, une actualité saisissante.

    Références identitaires

    Même teintées d’ironie, ou plus exactement présentées flegmatiquement, il serait regrettable de manquer dans ce roman les multiples références faites aux pensées identitaires et traditionalistes, et ne considérer que l’opportunisme politique du nouveau président de la République, hypothétiquement élu en 2022, Mohammed Ben Abbes (avec son parti, Fraternité musulmane), ou encore la conversion finale du héros, professeur de littérature, à l’islam pour des raisons qui seraient non moins opportunistes.

    Houellebecq ne laisse pas de questionner le retour de l’esprit en Occident, bien plus, en réalité, que l’islam en tant que tel. Il est temps de savoir si un dépassement de la religion des Lumières qui s’associe à la toute-puissance du Capital est possible, et à quel prix. Il faut d’autant plus questionner l’islam, en effet, que René Guénon lui-même avait estimé qu’une telle tradition, même au prix de sa décadence, de sa corruption ou de sa manipulation, n’en est pas moins beaucoup plus préservée que toutes les autres ; c’est d’ailleurs la raison pour laquelle elle connaît une guerre permanente. Nous pouvons également tirer de cette analyse que le XXIe siècle signifie à la fois que nous nous trouvons dans l’âge du déplacement toujours plus au Sud de la tradition qui jadis fut nordique, gréco-latine ou chrétienne, et qui devient désormais sémitique, qu’il se présente comme ce désir de libération par lequel nous retrouverions une vie haute, un devenir auquel il serait conféré une valeur, comme la reprise de l’histoire, par-delà toutes les dominations anhistoriques du Capital que Houellebecq comprend magnifiquement dans leurs significations politiques, professionnelles, amoureuses, sexuelles, etc., et dont la religion aurait vocation à nous libérer 1.

    Nouveau règne mondial

    Il reste surtout à savoir si l’homme occidental a encore un rôle à jouer dans ce nouveau règne mondial qui, renonçant à trouver quelque avenir à la Chine ou à la Russie, se recentre essentiellement sur l’opposition entre islam et judaïsme. Houellebecq enquête sur l’avenir de la civilisation et est comme le pendant, certes romanesque, en France, d’un Alexandre Douguine qui défend une ouverture de l’orthodoxie à l’islam, pour des raisons elles-mêmes historiques au vu du lointain passé de la Russie, notamment médiéval. À partir d’un tel modèle, porté jusqu’au bout, Houellebecq imagine la reconstitution d’un empire romain à l’initiative d’une France revitalisée par l’islam, qui certes se maintient, durant l’espace du roman, dans l’horizon du Capital et du mondialisme. Pour Ben Abbes pourtant : « Sa grande référence, ça saute aux yeux, c’est l’Empire romain – et la construction européenne n’est pour lui qu’un moyen de réaliser cette ambition millénaire. Le principal axe de sa politique étrangère sera de déplacer le centre de gravité de l’Europe vers le Sud ; des organisations existent déjà qui poursuivent cet objectif, comme l’Union pour la Méditerranée. » (p. 157). Plus loin : « À elle seule l’idée de la patrie ne suffit pas, elle doit être reliée à quelque chose de plus fort, à une mystique d’un ordre supérieur. […]. La Révolution française, la République, la patrie... oui, ça a pu donner quelque chose ; quelque chose qui a duré un peu plus d’un siècle. La chrétienté médiévale, elle, a duré plus d’un millénaire. […] Je n’étais pas convaincu pour ma part que la république et le patriotisme aient pu “donner lieu à quelque chose”, sinon à une succession ininterrompue de guerres stupides. » (p. 162-163)

    Il est frappant, pour finir, que l’ouvrage de Houellebecq soit – islam à part – à ce point maurrassien ; c’est pourquoi nous y trouvons précisément un conseil quant à l’avenir de notre nation. Car nous n’y retrouvons pas seulement le rapport à Rome ; par certains côtés, Ben Abbes s’affiche bien plus comme un Roi réconciliateur que comme un président de la République impuissant ou agressif ; le modèle qu’il entend donner enfin à son empire principalement méditerranéen est celui de la Chrétienté médiévale. Ajoutons qu’il prend le pouvoir par « tous les moyens mêmes légaux », contre l’héritage des Lumières, contre la République et la démocratie, à rebours des déracinements du Capital ; une défense du principe de subsidiarité achève la liste de ces proximités.

    Contre-Révolution

    Soumission de Houellebecq pourrait tout aussi bien s’intituler “Contre-Révolution”. Les nombreuses références faites à la littérature “réactionnaire” ne cessent de l’indiquer : « C’est à peine s’il revenait sur le cas des civilisations occidentales, tant elles lui paraissaient à l’évidence condamnées (autant l’individualisme libéral devait triompher tant qu’il se contentait de dissoudre ces structures intermédiaires qu’étaient les patries, les corporations et les castes, autant, lorsqu’il s’attaquait à cette structure ultime qu’était la famille, et donc la démographie, il signait son échec final ; alors venait, logiquement, le temps de l’islam). » (p. 271) Que tout cela soit aussi la leçon rendue, d’ailleurs par avance, et du haut de tout son détachement, à l’affairement caricatural dans lequel la République et Charlie Hebdo ne font plus qu’un.

    Léo Pougnet

    1 – Sur ce nihilisme anhistorique traité le plus souvent avec une grande drôlerie, nous pouvons lire page 50 : « Curieusement, les pays occidentaux étaient extrêmement fiers de ce système électif qui n’était pourtant guère plus que le partage du pouvoir entre deux gangs rivaux, ils allaient même parfois jusqu’à déclencher des guerres afin de l’imposer aux pays qui ne partageaient pas leur enthousiasme. »

    Michel Houellebecq, Soumission, Flammarion, 320 pages, 21 euros.

    Article paru dans l’Action Française 2000 n° 2901 du 15 janvier 2015

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Soumission-Houellebecq-a-rebours

  • Il faut savoir désigner l'ennemi

    Une situation nouvelle est apparue. Elle se dégage dès maintenant à quelques jours des attentats ignobles de Paris, et plus encore après l'immense et pacifique rassemblement du 11 janvier.

    Il existe bien des manières l'envisager.

    En ce 20 janvier, tout ce qui se dit ou prétend se mesurer dans l'opinion publique, en terme des cotes de popularité par exemple, doit être tenu pour essentiellement mouvant. La situation évoluera encore, bien entendu.

    Nous sommes en guerre. Certes puisque les autorités publiques enregistrent cet état de choses.

    Or, nous savons, depuis Thucydide, que "la guerre ne se développe jamais selon un plan arrêté."

    J'ai pu noter diverses analyses, arrêtées, elles, au 19 janvier. On pourrait les juger, en apparence, divergentes parmi les gens dont j'estime le point de vue. Chacun apporte son lot de réflexions.

    Parmi toutes les opinions pertinentes entendues, l'une m'a particulièrement frappé. Elle va à contre-courant : sans approuver le moins du monde la dimension sanglante des crimes commis dans les bureaux de Charlie Hebdo au ailleurs, certains se refusent à gérer en quoi que ce soit la confrontation pourtant évidente du monde occidental, dont nous dépendons, et ce qu'on appelle en France "l'islamisme radical". (1)⇓

    Certains esprits tordus veulent à tout prix nous convaincre que cet ennemi n'aurait absolument "rien à voir" avec ce dont il se réclame lui-même. Et pour mieux le prouver, ils voudraient que l'on construise aux frais de l'État les lieux de culte qui n'existaient pas en 1905, tout simplement parce que cette prédication ne se connaissait aucun adepte, à la même époque, en France métropolitaine.

    Plus grave, au discours, fort applaudi, du chef du gouvernement le 13 janvier à l'Assemblée nationale, ont succédé des interventions beaucoup plus incertaines du chef de l'État. Certes, on conviendra qu'il peut advenir que même ce personnage dise la vérité. Une fois de plus, cependant, lors de son discours à l'institut du Monde arabe il a montré le défaut de sa cuirasse. Ce 15 janvier, en effet, accompagné de la si décorative Mme Pellerin, M. Hollande était accueilli par Jack Lang en personne, aujourd'hui président de cet organisme parisien copartagé par 22 états du proche orient. Il s'agissait pour lui d'ouvrir en vedette américaine un forum consacré au "Renouveau du monde arabe". Et on a entendu les mêmes rengaines : "refuser les amalgames et les confusions". Elles étaient assorties des mêmes menaces : "l’ordre républicain doit être exercé fermement face à ceux qui s’en prennent à tous les lieux de culte." Bigre. On y répétait aussi que "les conflits du Moyen-Orient n’ont pas leur place ici", – et pourtant ils ne se privent pas impunément de la prendre – sans oublier le mot d'ordre "l’islamisme radical n’a rien à voir avec l’islam".

    Ça vient d'où alors ? Des excès de la démocratie chrétienne peut-être ?

    Le discours présidentiel est retombé ces jours derniers dans l'hérésie majeure, celle qui consiste, pour un gouvernant, non seulement à ne pas désigner l'ennemi, mais bien plus à refuser de le nommer. Car cette désignation peut être considérée comme la tâche régalienne essentielle. Tel est même son "but spécifique". (2)⇓

    Le "terrorisme", comme la finance dénoncée au Bourget en 2012 dans une rhétorique similaire, pas plus que le vague et confus "totalitarisme", cela ne désigne personne. Le général Malik, théoricien pakistanais de cette méthode de guerre, en fait l'arme par excellence de son pays en conflit permanent dirigé contre l'Inde. Nous ignorons ce qu'en pense le président de la république, nous ignorerons longtemps encore, je le crains, s'il en pense même quelque chose.

    Quand leurs dirigeants défaillent il revient aux citoyens de prendre une partie de leur destin en main, et pour commencer, de saisir au moins la nature des périls auxquels le pays se trouve confronté.

    Il faut savoir désigner l'ennemi, mais M. Hollande ne le sait pas...

    JG Malliarakis  http://www.insolent.fr/

    Apostilles

    1.  cf. discours de Manuel Valls à l'Assemblée nationale. À noter que les spécialistes américains parlent plutôt d'islam "politique" pour le distinguer de l'aspect purement "religieux". Cette distinction préempte l'hypothèse que la pensée musulmane s'apprête à construire au XIVe siècle de l'Hégire quelque chose qui ressemblerait à la séparation du spirituel et du temporel théorisée dans le monde catholique au XIIIe siècle de l'ère chrétienne par saint Thomas d'Aquin (1225-1274). 
    2.  cf. "Qu'est-ce que la Politique" par Julien Freund, Sirey 1965, coll. Points/Politique n°21, Seuil 1967. 
  • Indignité nationale : sanction redoutable ?

    Outre que cette sanction existe depuis 1994 dans le droit français mais était oubliée, il est permis de douter de son efficacité réelle contre des individus qui renient, de fait, leur appartenance à la communauté nationale.

    L’UMP brandit la sanction suprême contre les terroristes : l’indignité nationale ! Le miracle du rassemblement de salut public se réalise. La gauche ferait chorus à une telle proposition et le Président l’entendrait d’une oreille favorable. Enfin, on tient l’arme de dissuasion ultime !

    Outre que cette sanction existe depuis 1994 dans le droit français mais était oubliée, il est permis de douter de son efficacité réelle contre des individus qui renient, de fait, leur appartenance à la communauté nationale. Ceux qui ont publiquement brûlé leur passeport montrent à l’évidence qu’ils n’ont que faire d’une telle punition, voire qu’ils s’en glorifient, et l’on voit mal pourquoi ils reviendraient en France, privés de tous leurs droits civiques et sociaux (pour autant que ceux-ci leur soient corrélativement déniés).

    Lire la suite

  • Valls et son “apartheid” (Présent 8277)

    Présentant mardi ses vœux aux journalistes, le Premier ministre n’a pas hésité à employer l’expression « d’apartheid territorial, social et ethnique » pour évoquer la situation catastrophique des banlieues françaises. Une expression à la fois anachronique et géographiquement inappropriée qui, non contente de montrer l’inculture de ceux qui nous gouvernent, abonde dans le sens de la culpabilisation de notre pays.

    Valls et son “apartheid” (Présent 8277)« Les mots ont un sens »

    Ce n’est pas la première fois que Valls se hasarde à cette comparaison. En 2005 déjà, au lendemain des émeutes qui avaient mis à feu et à sang les banlieues, celui qui était alors maire d’Evry établissait ce parallèle douteux dans son livreLa Laïcité en face. Depuis, il nous le ressert régulièrement, expliquant notamment en 2009, sur la chaîne Direct 8« qu’un véritable apartheid s’est construit, que les gens bien-pensants voient de temps en temps leur éclater à la figure, comme ça a été le cas en 2005, à l’occasion des émeutes de banlieues ». Mardi, le Premier ministre est donc revenu à la charge en déclarant que « ces derniers jours ont souligné beaucoup des maux qui rongent notre pays » et « qu’à cela, il faut ajouter toutes les fractures, les tensions qui couvent depuis trop longtemps et dont on parle peu, (…) la relégation périurbaine, les ghettos, (…) un apartheid territorial, social, ethnique, qui s’est imposé à notre pays ».

     

    Des mots qui ont, bien sûr, suscité de vives réactions dans la classe politique. Ainsi le député UMP Philippe Gosselin, jugeant ces propos « vraiment excessifs », a-t-il rappelé que « les mots ont un sens » et que « la France aujourd’hui ne connaît pas l’apartheid que pratiquaient les dirigeants de l’Afrique du Sud ». Et de son côté, Florian Philippot a estimé pour le FN que le Premier ministre « a tenu des propos aussi irresponsables qu’insultants pour notre pays », ajoutant que Valls « ne peut ignorer que ses propos ne feront que jeter de l’huile sur le feu ».

    « Renforcer les processus de victimisation »

    En fait, comme le rappelait très justement le géographe Laurent Chalard, cité par leFigarovox, ces propos « sont particulièrement maladroits », parce que le Premier ministre « fait référence à un contexte historique et géographique très particulier (…) qui n’a strictement rien à voir avec la France et qui, si l’on suit sa définition stricto sensu, laisserait entendre que l’Etat français est responsable de cette situation, ayant volontairement “parqué” certaines populations dans des territoires réservés (nos grands ensembles étant nos bantoustans) et les empêchant de participer au reste de la vie de la société à travers une législation spécifique suivant l’origine ethnique des individus ». Une « interprétation erronée », ajoutait-il, qui « risque de renforcer les processus de victimisation et de déresponsabilisation déjà à l’œuvre parmi les personnes censées subir ce soi-disant apartheid ».

    Franck Delétraz

    En partenariat avec le quotidien Présent – Chaque jour, retrouvez sur Novopress la Une du quotidien Présent ainsi qu’un article sélectionné par la rédaction et mis gratuitement à votre disposition. Seul quotidien de réinformation, Présent est unique dans le paysage médiatique français. Contribuez à abattre le mur de la bien-pensance et du médiatiquement correct, lisez et faites lire Présent ! Abonnez-vous !

    http://fr.novopress.info/181353/valls-apartheid-present-8277/