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international - Page 1027

  • Bernard Lugan censuré par l’Elysée

    Dans ce numéro de l’Afrique Réelle je publie l’intégralité[1] du texte de mon intervention censurée par l’Elysée (voir mon communiqué du 9 juillet 2014).
    Pour mémoire, le 24 juin 2014, à la demande des Armées, je devais présenter aux Attachés de Défense français en poste dans une quinzaine de pays africains, la question de l’interaction entre l’Afrique du Nord et le Sahel à travers le temps long. Le but de cette intervention très spécialisée était de donner à ces hauts responsables militaires une vision globale ainsi que des clés de lecture dépassant les frontières de leurs affectations respectives. Cette intervention de type universitaire n’avait aucun caractère politique ou polémique et les abonnés à l’Afrique Réelle le constateront d’évidence en en lisant le texte.

    lugan

    Quelques jours avant la date prévue, un ordre téléphoné depuis l’Elysée contraignit les organisateurs à décommander la prestation bénévole qui m’avait été demandée. Dans mon communiqué daté du 9 juillet, j’écrivais :

    « Alors que la complexité des situations locales et régionales nécessite une connaissance de plus en plus « pointue », non idéologique et basée sur le réel, la présidence de la République, avec un sectarisme d’un autre temps, a donc privé les Attachés de Défense français d’une expertise à la fois internationalement reconnue et nécessaire à la bonne compréhension des zones dans lesquelles ils servent… ».

    Je n’ai rien à retirer à ces lignes. D’autant plus que les épurateurs zélés qui prospèrent actuellement dans l’appareil de l’Etat ont déclenché une campagne visant à m’évincer des divers cénacles militaires devant lesquels j’interviens.
    Le fond du problème est que ces idéologues sont désemparés car ils ont perdu le magistère qu’ils exerçaient depuis les années 1950 dans le domaine des études africaines. Or, il faut bien avoir à l’esprit que ce fut à travers cette « chasse gardée » qu’ils imposèrent la culture de la repentance et de la culpabilisation, socle du désarmement moral de notre société. Il leur est donc insupportable de voir qu’une pensée non « conforme » puisse circuler au sein de l’institution militaire. Ils ont donc décidé de me remplacer par l’un ou l’autre de ces « africanistes » formatés et sans mémoire qui expliquent les crises actuelles par des facteurs d’abord économiques ou sociaux et qui, au nom de l’universalisme et du concept désincarné du « village terre », négligent la réalité ethnique parce qu’elle fait référence à un enracinement et encore plus grave à leurs yeux, à une identité. Certains vont même jusqu’à soutenir que les ethnies sont des créations coloniales…

    Les officiers français ne sont pas dupes car, hommes de terrain, ils ont pu observer que si l’ethnie n’explique évidemment pas tout, rien ne peut s’expliquer sans elle… De plus, si les idéologues peuvent, sans risques, manier des concepts abstraits dans leurs douillets cabinets, les militaires sont quant à eux condamnés au réel. Ils ne peuvent en effet pas tricher avec les faits car il en va de leurs vies et plus encore, de celles de leurs hommes. Voilà pourquoi, fondées sur le seul réel et sur une longue connaissance du milieu, mes analyses connaissent un certain succès parmi nos Armées. Cela, les « bien-pensants » ne peuvent l’accepter.

    Bernard Lugan

    [1] Moins naturellement ce qui concerne les opérations en cours ou prévues.

    http://www.altermedia.info/france-belgique/uncategorized/bernard-lugan-censure-par-lelysee_114347.html#more-114347

  • Victoire pro-vie en Argentine

    Lu sur Riposte catholique :

    "La mobilisation contre la création, dans la province de Buenos Aires, d’équipes mobiles médicales chargées de procurer l’avortement aux femmes pouvant y prétendre selon les directives imposées à la suite d’une décision de la plus haute juridiction argentine, mais empêchées par l’objection de conscience des équipes médicales, a porté ses fruits. Des évêques ont parlé ; une pétition a été lancée dès l’annonce faite par le ministre provincial de la Santé, Alejandro Collia, le 4 août dernier, recueillant rapidement près de 9.000 signatures.

    Ce fut alors la cacophonie. Le gouverneur de la province, Daniel Scoli, publiait une forme de démenti assurant qu’il n’avait jamais été question de créer de telles équipes. Le Dr Alejandro Collia, qui était pourtant à l’origine de l’information, renchérit en diffusant sur son compte twitter un message pour dire que « dans la province de Buenos Aires, aucun hôpital mobile pratiquant l’avortement ne fonctionne ni ne fonctionnera ».

    Le même jour, le ministre affirma lors d’une conférence de presse : « Par ma foi je suis contre l’avortement, comme le gouverneur. Sans euphémisme nous sommes contre l’avortement. »

    Les groupes pro-vie argentins ne sont pas dupes devant cette volte-face mais se réjouissent de ce revirement à 180 degrés par rapport aux « annonces officielles » de la semaine dernières, qu’ils n’ont pas rêvées. [...]"

    Michel Janva

  • Qui veut la paix prépare la guerre ? Les bruits de bottes se multiplient sur tous les fronts

    Si vis pacem, para bellum, « Qui veut la paix prépare la guerre », dit-on. Il faut croire que la paix est ardemment préparée sur la façade Pacifique de l’Asie puisqu’en même temps la Chine et la Corée du Sud entament des manœuvres militaires d’entrainement, conjointement avec leurs alliés: les Russes d’un côté et les Américains de l’autre.

    Environ 1 000 militaires russes sont arrivés à Hohhot en Chine pour participer aux exercices anti-terroristes conjoints des Etats de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS): la Mission de paix 2014, c’est ce qu’a communiqué le chef du service de presse de la région militaire Est de Russie, Alexandre Gordeev.

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  • La progression impressionnante du catholicisme en Asie

    Lu sur le bloc de Gabriel Privat :

    "Chaque année l’Annuaire pontifical, recueil statistique de l’Eglise, publie des chiffres de baptisés en croissance plus importante que l’accroissement naturel de la population mondiale, des vocations religieuses qui augmentent, des nouveaux diocèses créés, etc. Mais où se cachent ces prêtres et ces nouveaux fidèles ? Pas en Europe, en tout cas, ça se saurait. Sur le vieux continent, en dépit de noyaux jeunes et vivaces c’est la lente chute qui continue. En Amérique disons que les positions sont stabilisées après les coupes sévères de l’évangélisme au sud et la déchristianisation au nord. On a même de beaux exemples de renaissance aux Etats-Unis, mais rien de bien important quand on prend du recul. Restent l’Afrique et l’Asie. C’est là que se situe la croissance la plus forte de l’Eglise.

    Le cas asiatique est le plus intéressant. Si le pape visite la Corée en ce moment, ce n’est pas un hasard. Le pays comptait quelques dizaines de milliers de catholiques en 1945 après une période missionnaire timide et beaucoup de persécutions dans les siècles précédents. Aujourd’hui il y a plus de 5 millions de catholiques, 100 000 baptêmes d’adultes par an. Le nombre de prêtres est passé de 2800 à 4000 en dix ans. Dans le même temps les religieux sont passés de 1280 à 2000 et les religieuses de 8000 à 10 000. Cette progression impressionnante ne devrait pas trop s’infléchir dans les années à venir. [...]

    Mais le plus surprenant se passe au Vietnam où, en dépit des persécutions, l’Eglise catholique engrange baptêmes d’adultes et entrées en vie religieuse. Le pays comptait 1500 séminaristes en 2005, ils sont 3000 aujourd’hui, à tel point que des tests d’aptitudes ont été instaurés à l’entrée au séminaire, faute de places suffisantes. Outre la vie sacerdotale, la vie religieuse contemplative attire. Ainsi les bénédictins du Vietnam se sentent désormais suffisamment solides sur leurs bases pour essaimer. En janvier 2014 ils ont fondé leur premier monastère en Thaïlande. La Thaïlande, justement, qui ne possède une hiérarchie catholique indigène que depuis la fin des années 1980, s’est lancée dès 1993 dans un vaste programme d’évangélisation dont le but était, en dix ans, de faire connaître Jésus Christ à chaque thaïlandais. Les catholiques sont toujours minoritaires, mais entre les fondations d’écoles, de séminaires, de maisons religieuses, ils quadrillent le pays et ont envoyé quelques groupes missionnaires au Cambodge. Il n’y a guère que le Laos où les persécutions sont telles que la minuscule communauté catholique peine à se développer. Mais même dans cette situation délicate, le séminaire compte suffisamment d’étudiants pour qu’il y ait un manque de… professeurs.

    [...] Ces événements de l’Extrême-Orient sont à rapprocher de ceux de l’Asie centrale où, dans la plus grande discrétion se multiplient les vicariats apostoliques, preuve que l’implant catholique y a pris et que la première étape vers la création de diocèses a pu être entamée. [...]"

    Michel Janva

  • Quand John Mc Cain fréquentait le « calife » Abou Bakr al-Baghdadi

    Lu sur IHS news :

    "Le Conseil de sécurité de l’ONU vient de prendre des mesures contre les djihadistes en général, certaines visant par exemple à empêcher le recrutement et le financement des djihadistes en Syrie et en Irak.

    Le Conseil a par ailleurs, ajouté les noms de six extrémistes, parmi lesquels des responsables de l’Etat islamique et du Front al-Nosra originaires d’Arabie saoudite ou du Koweït, sur une liste d’individus soumis à des sanctions internationales pour leurs liens avec al-Qaïda.

    Ces sanctions consistent en un embargo sur les armes, des gels d’avoirs et une interdiction de voyager.

    Le texte est placé sous le chapitre VII de la Charte des Nations unies, ce qui permet de recourir à des sanctions, voire à la force, pour le faire appliquermais n’autorise pas pour l’instant d’opération militaire.

    A l’issue du vote, l’ambassadrice américaine Samantha Power a salué la position ferme et unie du Conseil et sa volonté de prendre des mesures concrètes face à ce qu’elle a qualifié de nouveau front de la menace terroriste.

    Le représentant russe a, de son côté, souligné que la résolution ne donne pas d’approbation pour une action militaire seule capable selon lui de résoudre le conflit.

    [...] Le Conseil de sécurité rappelle également, qu’en vertu d’une précédente résolution adoptée cette année, tous les Etats doivent prévenir et réprimer le financement des actes de terrorisme et doivent veiller à ce qu’aucun fonds, autres avoirs financiers ou ressources économiques ne soient mis directement ou indirectement à la disposition de ces deux groupes extrémistes.

    Or, l’organisation terroriste dispose de moyens financiers considérables. L’argent provient de plusieurs pays du Golfe alliés de Washington et bien en vue à Paris, des coffres de diverses banques, comme celui de la succursale de la banque centrale irakienne à Mossoul au début du mois de juin, avec un butin de 425 millions de dollars, du commerce du pétrole avec la production de plusieurs raffineries comme celles de Tikrīt et Baiji et … du pillage d’antiquités vendus au prix fort en Occident par des réseaux mafieux.

    D’où viennent les armes ? Essentiellement des Etats-Unis, de Londres et de Paris.Le matériel, fourni aux opposants à Bachar el Assad, est passé à 90% entre les mains des djihadistes avec en prime les reliquats des arsenaux libyens ainsi que des blindés, des tanks et de l’armement lourd de fabrication étasunienne pris à l’armée irakienne en déroute.

    Alors que va faire le Conseil de Sécurité ? Pour les armes, les fautifs peuvent déclarer que leur intention n’était pas de les fournir aux extrémistes. Mais pour les financements ?Les pays occidentaux, si forts en paroles, vont-ils sanctionner le Qatar qui, comme le révélait un journal hier, est le pays le plus reçu à l’Elysée…???Des mesures pour stopper le financement du terrorisme mondial par ce pays appliquant la Charia stricte, l’esclavagisme… vont-elles être enclenchées, où comme on peut le penser les condamnations vont-elles rester lettre morte ?

    On peut revenir pour comparer à ce qui se passe actuellement en Ukraine. Les Etats-unis et l’Europe prennent des sanctions économiques contre la Russie pour une aide, toujours pas prouvée (nous ne disons pas qu’elle n’existe pas, mais juste que l’on attend les preuves) à des séparatistes qui, somme toute, ne font que faire ce qu’ont fait les actuels dirigeants ukrainiens au moment des affrontements du Maïdan à Kiev. Séparatistes qui ne décapitent pas, ne chassent pas les populations, ne pratiquent pas d’attentats suicides, ne violent pas, ne détruisent pas les lieux de cultes, et ne s’adonnent pas à l’esclavage. Mais qui mènent une action militaire (légitime ou pas c’est une autre question dont nous avons déjà abondamment parlé ailleurs) contre des forces armées et non des civils.

    En revanche, contre le Qatar et l’Arabie Saoudite qui financent ouvertement pour le premier, plus subtilement pour le second, les groupes djihadistes, y compris l’Etat islamique avec toutes les horreurs pratiquées par ce dernier, pas l’ombre d’une sanction n’a été mise en place ni même évoquée. Bien pire, aucune voix officielle ne s’est élevée de la part des démocrates occidentaux pour ne serait-ce que rappeler à l’ordre ces pourvoyeurs de terrorisme. Avez-vous entendu le président Obama menacé le Qatar ou simplement lui demandé d’arrêter son soutien aux terroristes ? Jamais. Avez-vous entendu Laurent Fabius condamner le Qatar ? Non, le 1er août, le ministre des Affaires étrangères préférait de loin inaugurer l’hôtel Peninsula situé avenue Kleber à Paris. Il s’agit d’un palace qui propose 200 chambres – dont 45 suites -, fruit d’un investissement de 900 millions d’euros qui associe le groupeShangai Hotels, propriétaire du nom Peninsula, et Katara Hospitality (anciennementQatar National Hotels), puissant groupe qatari qui possède déjà en France l’Intercontinental Carlton Cannes. [...]

    Et encore, ce n’est que le début, car plus on avance dans cette affaire plus les révélations sont sombres et révoltantes, à l’image de la photo de John Mc Cain en compagnie de plusieurs djihadistes dont le « calife » Abou Bakr al-Baghdadi, prise en 2013 alors qu’il était déjà classé comme terroriste, se multiplient."

    Michel Janva

  • Et si l’innovation technologique nuisait à la société humaine ?

    C’est une question que se posent économistes et travailleurs au moins depuis la Révolution industrielle. Et dans le passé, la réponse était généralement un «non» franc et direct…

    L’innovation est censée être le remède au marasme économique. Et si au contraire elle en était la cause ? Plus précisément : serait-il possible que l’incessante automatisation touchant tous les secteurs, des usines au commerce de détail en passant par le journalisme, ne détruise davantage d’emplois qu’elle n’en crée ?

    C’est une question que se posent économistes et travailleurs au moins depuis la Révolution industrielle. Et dans le passé, la réponse était généralement un «non» franc et direct.

    Certes, l’automatisation rend obsolètes certains emplois humains peu qualifiés, mais elle introduit aussi de nouvelles catégories d’emplois qui le sont à l’extrême, des ingénieurs aux gestionnaires d’équipement en passant par le secteur de la banque et du blogging. Son principal effet est d’augmenter la productivité, ce qui est supposé relever le niveau des revenus et stimuler la demande de nouveaux produits et services.

    Le progrès technique a-t-il changé de nature ?

    Pourtant, la reprise économique sans emplois que nous connaissons en ce moment ainsi qu’une tendance à plus long terme vers les inégalités de revenus et de richesses poussent certains intellectuels à se demander si la dernière vague d’automatisation n’est pas différente de celles qui l’ont précédée.

    Andrew McAfee et Erik Brynjolfsson, chercheurs au Massachusetts Institute of Technology (MIT), ne sont pas les seuls à voir un «grand découplage» entre la productivité et les salaires, et ce depuis 2000 environ, à mesure que la technologie distance la formation et les aptitudes humaines

    En d’autres termes, les salariés sont en train de perdre la course entre éducation et technologie. Ce qui pourrait être en train d’exacerber une tendance plus ancienne, où depuis les années 1970, le capital a pris le dessus sur le travail.

    Remplacer les travaux manuels par des machines dans les exploitations agricoles et les usines était différent, s’inquiètent certains. Ces machines, stupides et extrêmement spécialisées, nécessitaient d’être supervisées par des humains à toutes les étapes de leur fonctionnement. Mais le XXIe siècle est témoin de l’avènement d’appareils bien plus intelligents, capables d’accomplir des tâches dont on pensait autrefois qu’elles ne pourraient jamais être automatisées.

    «Chômage technologique»

    Les logiciels d’aujourd’hui peuvent répondre à vos appels, organiser votre agenda, vous vendre des chaussures, vous conseiller un film et vous adresser des publicités ciblées. Les logiciels de demain diagnostiqueront vos maladiesécriront les articles de vos journaux et iront jusqu’àconduire votre voiture.

    Lorsque même les professions intellectuelles hautement qualifiées risquent de se voir remplacer par des machines, quels emplois humains peut-il encore rester ? Ceux du domaine de la politique peut-être et, naturellement, de l’entrepreneuriat et du management. En d’autres termes les riches vont devenir plus riches, et le reste d’entre nous sera laissé pour compte.

    Tout cela a ramené le concept de «chômage technologique» dans le discours universitaire, et ce quelque 80 années après que John Maynard Keynes en a inventé l’expression. Le 6 août dernier, Pew Research et Elon University ont publié un rapport intitulé «AI, Robotics, and the Future of Jobs» [Intelligence artificielle, robotique et avenir des métiers].

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  • Aux sources du capitalisme indien

    Aujourd’hui la 10e puissance mondiale en termes de valeur nominale du PIB, l’Inde reste largement absente des travaux comparatifs sur les variétés du capitalisme contemporain. L’historien de l’économie Claude Markovits revient ici sur le rôle du colonialisme, de la diaspora ou encore de la caste sur l’évolution de l’industrie et du capitalisme en Inde.

    Quel a été l’impact de la période coloniale britannique sur le développement de l’industrie et l’expansion du capitalisme après l’indépendance ?

    Claude Markovits: C’est une idée fort répandue en Inde que l’héritage de la période coloniale a pesé lourd sur le développement industriel et l’expansion du capitalisme après l’indépendance. Mais, quand on cherche à définir plus précisément les aspects négatifs de l’héritage colonial, on se heurte à certaines difficultés.

    La vulgate nationaliste indienne associe la période coloniale à un processus de «désindustrialisation », qui renvoie surtout au déclin de certaines productions artisanales, en particulier dans le textile. Cette question a fait l’objet de nombreux débats dans les années 1980, mais la notion de désindustrialisation a été contestée plus récemment par Tirthankar Roy (Roy, Traditional Industry in the Economy of Colonial India, Cambridge UP, 1999), qui a souligné la résilience de certains secteurs artisanaux.

    Par ailleurs une assez puissante industrie moderne s’est développée en Inde à partir du milieu du XIXe siècle, d’abord dans le textile, puis dans d’autres branches (sidérurgie avec les usines Tata inaugurées en 1911, cimenteries, sucreries). Bien que les capitaux britanniques aient joué un rôle dominant dans certains secteurs comme l’industrie du jute, c’est le capital indien qui a été le moteur principal de ce processus de développement industriel colonial, et la période 1860-1947 a vu la naissance d’un certain nombre de grands groupes capitalistes, dont les deux plus connus sont Tata et Birla.

    Capitalisme et domination coloniale

    À l’indépendance donc l’Inde était le seul parmi les pays coloniaux à disposer d’une certaine infrastructure industrielle et d’une classe d’entrepreneurs déjà ancienne.

    Cependant cette avance apparente masquait des déséquilibres profonds, dont le poids allait se faire sentir de façon durable. L’Inde restait un pays agraire, et l’archaïsme des structures agraires mises en place pendant la période coloniale constituait un formidable obstacle au développement d’une économie moderne.

    L’industrie, après des débuts difficiles, s’était largement édifiée à partir de 1918 à l’abri de barrières douanières, et était donc peu compétitive au niveau international. Par ailleurs la plupart des branches avaient une structure fortement oligopolistique, qui faisait obstacle à l’entrée de nouveaux venus.

    Enfin le secteur industriel était largement aux mains de firmes qui opéraient selon une logique plus financière qu’industrielle, et le secteur bancaire, pour sa part, encore dominé par des intérêts étrangers, n’était pas du tout orienté vers le soutien à l’industrie. Donc la nature même du secteur capitaliste privé qui s’était édifié pendant la période coloniale le rendait peu à même d’enclencher un processus de développement rapide.

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  • Rencontre entre le président Vladimir Poutine et Philippe de Villiers à Yalta -

    L’annonce de l’accord prévoyant la création de deux versions inspirées du parc du Puy du Fou, l’une à Moscou et l’autre en Crimée, est intervenue au lendemain d’une rencontre à Yalta, en Crimée, entre Philippe de Villiers et le président russe Vladimir Poutine.

    Reçu pendant près d’une heure par Vladimir Poutine dans le bureau du Tsar Nicolas II, au palais d’été des Tsars, le créateur de la « Cinéscénie » du Puy du Fou – une fresque brossant sept siècles d’histoire d’une famille vendéenne – a tenu des propos qui ne peuvent que réconforter les Européens honnêtes face à la servilité de leurs prétendus dirigeants à l’égard des États Unis. Après cet entretien, Philippe de Villiers a clairement déclaré combien il était impressionné par la hauteur de vue et le charisme du président Poutine.

    rencontre

    « Beaucoup d’Européens veulent sortir de l’engrenage des sanctions, à commencer par les agriculteurs. Les Européens veulent la paix, ils ont de l’admiration pour le chef d’État que vous êtes », a confié Philippe de Villiers à Vladimir Poutine.

    « Les sanctions sont des actes de guerre. Les coopérations sont des actes de paix. Nous sommes venus poser un acte de paix. Cette œuvre commune franco-russe s’inscrit dans la longue tradition de l’amitié franco-russe », a également déclaré Philippe de Villiers, estimant aussi que « l’avenir de l’Europe ne s’écrit pas sur le continent américain. Il s’écrit sur le continent européen. Il n’y a pas d’avenir de l’Europe sans la Russie ».

    Le président Vladimir Poutine a souligné « qu’il regardait avec le plus grand intérêt le projet du Puy du Fou d’un parc historique sur l’histoire de la Russie ».

    Philippe de Villiers : « Les politiciens [occidentaux] sont des serpillières »

    Attendons les propos de haine imbécile que réservent Flanby et ses sbires à cet acte européen de courage…

    source: Le Bourricot – الحمار

    http://www.altermedia.info/france-belgique/uncategorized/rencontre-entre-le-president-vladimir-poutine-et-philippe-de-villiers-a-yalta_114218.html#more-114218

  • Les États-Unis ont désigné Poutine comme leur ennemi. C’est un fait capital.

    Une certaine intelligentsia de gauche a longtemps révéré l’URSS. Mais ce n’est pas forcément pour cela qu’elle aimait la Russie. La preuve par Soljenitsyne naguère ou Poutine aujourd’hui ?
    À l’époque de la guerre froide, les États-Unis s’opposaient, certes, à l’Union soviétique au nom de l’anticommunisme (ce qui leur permettait d’exercer sur leurs alliés une forme inédite de racket à la protection) mais, avertis des réalités de la géopolitique, ils s’opposaient tout autant, voire plus encore, à la Russie « éternelle ». La preuve en est que l’écroulement du système soviétique n’a pas modifié leur attitude en profondeur. La Russie est toujours, pour eux, une puissance à « contenir » par tous les moyens, toute leur politique étrangère visant à l’encercler, à pousser l’OTAN jusqu’à ses frontières et à empêcher les Européens de s’allier aux Russes, comme il serait tout naturel qu’ils le fassent s’ils avaient conscience de la nécessité de penser en termes continentaux. La guerre froide a donc maintenant repris ses droits. Cela va peser sur toute la politique mondiale pour les vingt ans qui viennent.
    En politique, on devient un ennemi dès lors que l’on est désigné comme tel. Les États-Unis ont aujourd’hui désigné Poutine comme leur ennemi. C’est un fait capital. Dans l’affaire ukrainienne, profitant du conditionnement médiatique qui joue en leur faveur, ils sont parvenus à ce résultat prodigieux de faire adopter par l’Union européenne une politique allant directement à l’encontre des intérêts européens. Je fais évidemment allusion ici aux lamentables et très contre-productives sanctions antirusses (mais évidemment pas anti-israéliennes !) que les Européens ont accepté de soutenir – gouvernement français en tête – alors que les inévitables représailles qui s’ensuivront vont leur coûter extrêmement cher. Lorsque ces sanctions ont été annoncées, le ministère russe des Affaires étrangères a simplement déclaré : « Nous avons honte pour l’Union européenne qui, après avoir longuement cherché sa propre voie, a adopté celle de Washington, rejetant ainsi les valeurs européennes fondamentales. » C’est très exactement cela, hélas ! L’Union européenne s’est alignée sur l’Amérique parce qu’elles partagent l’une et l’autre la même idéologie libérale. Le drame est que tout cela se déroule dans l’indifférence générale, alors qu’il s’agit d’un événement de première grandeur.

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