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international - Page 1084

  • Videos. Ukraine : l'Est du pays échappe de plus en plus à Kiev

    Le bras de fer se poursuit jeudi en Ukraine, où l'insurrection pro-russe continue de s'étendre dans l'est du pays. Des régions que Kiev ne semble plus contrôler. Les séparatistes se sont emparés du parquet régional à Donetsk, faisant plusieurs blessés parmi les policiers pendant l'assaut. Les militants pro-russes retiennent depuis près d'une semaine une équipe de onze membres missionnés par l'OSCE (1)(l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe).

    De son côté, Kiev avait annoncé mercredi avoir mis ses forces armées en «état d'alerte total» (2) pour «empêcher le terrorisme de s'étendre», avait déclaré le président ukrainien par intérim Olexandre Tourtchinov. Ce jeudi, il a décidé ce jeudi de réintroduire la conscription, «compte tenu de la dégradation de la situation dans l'Est (...), de la montée en puissance des unités armées pro-russes, de la prise de contrôle ou blocus d'administrations publiques, d'unités militaires, de communications, de transport».

    Les signes avant-coureurs d'une scission ?

    Le chef d'Etat par intérim souhaite coûte que coûte que des élections aient lieu le 25 mai. A l'origine, il s'agissait uniquement de la présidentielle. Mais le gouvernement envisage désormais la tenue en parallèle d'un référendum sur l'unité de la nation ukrainienne et sur la décentralisation. Les séparatistes organiseront, de leur côté, un référendum dès le 11 mai.

    L'Ukraine a reçu jeudi une nouvelle marque de soutien des Occidentaux sous la forme d'un prêt de 17 milliards de dollars (12,2 Mds€) du FMI. Mais, preuve sans doute de la fragilité de la situation, le Fonds indique que «si le gouvernement central perd le contrôle effectif de l'Est (du pays, Ndlr), le programme devra être remanié».

    Observateurs : Merkel demande l'appui de Poutine. Après plusieurs jours de négociations infructueuses, la chancelière allemande Angela Merkel -qui s'entretiendra vendredi à Washington avec Barack Obama- a demandé au président russe Vladimir Poutine d'user de son «influence» pour obtenir la libération des observateurs dont quatre sont de nationalité allemande . Son ministre des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, rencontrera vendredi son homologue suisse Didier Burkhalter, président de l'OSCE, à Berne (Suisse) pour discuter de cette crise. Les négociations avec des représentants de l'OSCE «se déroulent très bien», a déclaré jeudi soir le maire autoproclamé de la ville, Viatcheslav Ponomarev. Lorsqu'on on lui a demandé quand pourraient être libérés les onze inspecteurs de l'OSCE, ils a répondu : «Pas de commentaires».

    Les séparatistes contrôlent le parquet de Donetsk. Quelque 300 manifestants pro-russes ont donné l'assaut jeudi contre le siège du parquet régional à Donetsk. La foule a lancé des pierres et des cocktails Molotov en direction du bâtiment et d'une centaine de policiers en tenue anti-émeute qui défendaient le site et ont répliqué avec des grenades assourdissantes et du gaz lacrymogène.(Vidéo dans le tweet ci-dessous) Des policiers, débordés, ont été frappés et désarmés par la foule, qui criait «Fascistes! Fascistes!» et attaquait de plusieurs côtés du bâtiment à la fois. Dépouillés de leurs casques, gilets, matraques et boucliers, les policiers quittaient les lieux entre deux rangées de civils qui les huaient et les frappaient. Selon les autorités de Kiev, 15 personnes ont été blessées au cours de l'assaut, dont certaines par armes à feu. 

    Même scénario à Gorlivka. Selon les médias locaux, des hommes armés et encagoulés ont pris dans la soirée le siège du Parquet de la ville de Gorlivka. Ils ont emporté les ordinateurs et brûlé des dossiers dans la cour de l'immeuble. Les séparatistes contrôlent désormais des sites stratégiques (mairie, siège de la police et des services de sécurité) dans plus d'une douzaine de villes.

    A Slaviansk, le 1er-Mai mobilise peu de séparatistes. à l'occasion du 1er mai à Slaviansk. Une rare illustration grandeur nature de la très faible mobilisation de la population dans leur fief. «Beaucoup de gens sont partis à la campagne pour jardiner, pour se reposer, parce qu'ils sont fatigués de ce qui se passe ici», depuis le 12 avril, date de la prise de contrôle par la rébellion de cette ville de 110.000 habitants, explique Lioubov Vassilievna. Elle est l'une des quelque 200 personnes à s'être déplacées pour participer à une «marche de soutien à la République populaire de Donetsk» unilatéralement proclamée par les séparatistes. 

    Kiev reçoit une aide du FMI. L'Ukraine a reçu une nouvelle marque de soutien des Occidentaux sous la forme d'un prêt de 17 milliards de dollars (12,2 Mds€) du FMI. Le Fonds monétaire international va débloquer dans un premier temps un premier prêt de 3,2 milliards de dollars à Kiev, que la Russie presse de régler une facture de gaz de plusieurs milliards de dollars. «Une action urgente était nécessaire», a expliqué la directrice du Fonds, Christine Lagarde.

    Ces subsides pourraient être revus. Si l'Ukraine perd l'Est, le Fonds estime qu'une «augmentation» de l'aide financière apportée à l'Ukraine s'avérera «nécessaire». Des mesures «correctives» au programme de réformes exigées par le Fonds pourraient également être envisagées, selon le rapport. Les provinces de l'Est du pays (Donestk, Lougansk, Kharkiv) qui représentent plus de 21% du PIB ukrainien et 30% de sa production industrielle. «Les tensions avec la Russie, si elles ne s'apaisent pas rapidement (...) pourraient conduire à un choc économique plus faible mais comparable par nature à celui qui a suivi la transition» du pays hors de l'orbite soviétique dans les années 1990, explique le rapport du FMI, craignant même que le pays soit «dévasté». Parmi les conditions imposées par le FMI figure une augmentation de 50% du prix du gaz pour les particuliers, entrée en vigueur ce jeudi. Une nouvelle hausse de 40% devrait suivre dans les deux ans.

    NDLR : Plus de documents (videos) sur le lien .

    (1) http://www.leparisien.fr/international/ukraine-obama-appelle-moscou-a-cesser-les-provocations-27-04-2014-3798513.php

    (2) http://www.leparisien.fr/international/ukraine-kiev-met-l-armee-loyaliste-en-etat-d-alerte-total-01-05-2014-3807769.php

    Lien : http://www.leparisien.fr/international/videos-ukraine-les-separatistes-s-emparent-du-parquet-de-donetsk-01-05-2014-3808287.php

    http://www.voxnr.com/cc/etranger/EFAAEpuAAZtdiVDJTX.shtml

  • Ukraine: les Etats-Unis ont orchestré la crise (Poutine)

    La position adoptée par Washington dans le règlement en Ukraine indique que les Etats-Unis ont été à l'origine de la crise qui affecte actuellement le pays, a déclaré mardi soir à Moscou le président russe Vladimir Poutine.
    "Le fait que les Etats-Unis soient aujourd'hui au premier plan dans le règlement de cette crise indique que c'est bien eux qui ont initié ce processus", a indiqué le chef du Kremlin.
    "Dans un premier temps, les Etats-Unis préféraient se tenir dans l'ombre, car dans une certaine mesure leurs intérêts coïncidaient avec ceux des partenaires européens, l'UE souhaitant conclure des accords avec l'Ukraine à des conditions qui étaient, je suppose, défavorables pour Kiev. L'ancien gouvernement ukrainien tentait de s'y opposer, mais, comme vous le savez, la communauté occidentale a réalisé un autre scénario, qui prévoyait un coup d'Etat anticonstitutionnel et l'usurpation du pouvoir par la force, sans se soucier des conséquences éventuelles", a déclaré le dirigeant russe.
    Toujours selon lui, un nombre important d'Ukrainiens n'approuvent pas cette politique de l'Occident, et leur opinion doit être prise en compte.
    Les grandes villes de l'Est et du Sud de l'Ukraine 51°, dont Donetsk, Kharkov et Lougansk, connaissent depuis mars une mobilisation sans précédent des partisans de la fédéralisation du pays qui contestent les nouvelles autorités pro-européennes de Kiev et réclament des référendums sur le statut politique de leurs régions.
    Le 15 avril, le président ukrainien par intérim Alexandre Tourtchinov a lancé une opération dite antiterroriste contre les manifestants impliquant des unités de l'armée régulière.

  • Courte réflexion sur "nos" djihadistes ...

    Curieusement, on s'offusque, aussi bien au sein du marais, que dans le cadre de la mouvance, de l'existence de djihadistes « français », partis combattre en Syrie.

    Peut être est-il profitable de rappeler une évidence, savoir qu'il n'est en aucun cas surprenant, de constater un comportement ou des choix non essentiellement français, de la part d'individus ne se définissant pas comme Français. (sic).

    Fait surprenant – quoique – ils ont été bien peu nombreux sur la toile à mettre en parallèle l'engagement de « nos » djihadistes avec « nos » combattants volontaires au sein de Tsahal (1). Pas bien difficile de comprendre que si le Système met l'accent sur le premiers et nullement sur les seconds, la mouvance, ou plus exactement le petite partie réellement anti-système de celle-ci, se doit de davantage condamner les seconds que les premiers : c'est très exactement le contraire de ce qui fut écrit ça et là sur la toile, d'où l'expression utilisée dans la phrase précédente « petite partie réellement anti-Système »...

    La première guerre mondiale qui ne fut très majoritairement qu'européenne, a peut être été, avec les nuances qui s'imposent, la dernière guerre patriotique. Et d'ailleurs, l'immense majorité des pacifistes, aussi bien française qu'allemande, d'intégrer l'union sacrée. En Allemagne comme en France, on ne s'est pas vraiment questionné au sujet du camp qu'il fallait choisir : les Allemands côté allemand, les Français côté français …

    Ce n'est pas un hasard si les historiens ont évoqué « le siècle des idéologies » faisant place par la suite à « l'ère du soupçon », tout au moins d'un point de vue philosophiques. C'est surtout après la première guerre mondiale que les Européens commencent réellement à se définir, non plus en fonction de leur appartenance patriotique, mais en fonction de leur Weltanschauung. Le fait communiste, mais pas uniquement lui, est en ce sens emblématique.

    C'est ainsi que durant la seconde guerre mondiale, les Français firent des choix idéologiques différents, nonobstant leur essence française. Ainsi le fait, majoritaire, d'attendre que les mauvais jours se passent » mais aussi le choix de Londres (De Gaulle), Alger (Giraud), Vichy (Le Maréchal), Moscou (escadrille Normandie-Niémen) … N'omettons pas non plus que Résistance et Collaboration, ne furent l'une et l'autre, nullement homogènes.

    Si on peut regretter le fait, il s'impose de lui même et ce n'est certainement pas la postmodernité avec son cortège de subjectivisme et d'individualisme, qui va modifier la donne. Quoique d'opposition au monde contemporain, je m'inscris dans l'approbation quant à la préférence accordée à l'Idée sur le substrat. C'est ainsi que je comprends, même si je désapprouve ces choix, aussi bien l'engagement au profit de Tsahal, que celui qui mène au djihadisme …

    Dans une dictature, bienfaits et méfaits sont à attribuer au dictateur qui, seul, exerce le pouvoir. Dans le cadre d'une démocratie, le seul responsable n'est autre que le corps électoral, c'est à dire le peuple. Il faudra attendre 1984 pour que les Français à l'échelle nationale, bénéficient de la possibilité d'un suffrage alternatif. On cria alors au scandale ou à la grande victoire au motif d'un Front National qui multiplia à l'époque son audience habituelle par vingt. C'est oublier qu'ils ne furent que 10% à voter ainsi : et les autres ? Comme si l'expression à la mode aujourd'hui de « grand remplacement » n'avait déjà pas sa raison d'être à l'époque … Je constate – c'est un scientifique de formation initiale qui s'exprime – que l'immense majorité des Français est indifférente, aussi bien à la défense du fait ethnique que du fait religieux … Vrai à l'époque, vrai encore aujourd'hui.

    Je constate, et à nouveau je cherche à déniaiser (2), qu'il n'existe aucun moule platonicien, duquel tous les Français seraient sortis : trivialement exprimé, pas plus différent d'un Français qu'un autre Français. En ce sens, sauf raison tactique, il est obsolète de se définir comme Français : comme si les gouvernants aux différents étages, depuis quatre décennies – au moins – n'étaient pas français de souche … Comme si la Légion, par définition étrangère, n'avait pas été plus française que la grande majorité de ces gouvernants.

    Quoique Français, Catholique, blanc, je suis infiniment plus proche d'un Mishima Japonais, bouddhiste et jaune, que de la plupart de mes « compatriotes » … J'ai peut être le tort de voir les uns et les autres tels qu'ils sont, et pas tels qu'ils devraient être …

    « J'habite mon nom, je suis de ma langue, je n'ai d'autre vraie patrie que celle de mes idées et ne me reconnais véritablement que dans les familles d'esprit que j'ai choisies » Saint John Perse.

    Philippe Delbauvrenotes

    (1) http://www.lepoint.fr/actualites-monde/2007-02-22/ces-francais-soldats-d-israel/924/0/121751

    (2) http://www.voxnr.com/cc/dt_autres/EFAyuEEykZTydNjEEz.shtml

    http://www.voxnr.com/cc/dt_autres/EFAlAukAEVSziwGyCd.shtml

  • La France se ridiculise à l’ONU

    On se demande quelle mouche a piqué la France à intervenir la semaine dernière auprès du Conseil de Sécurité de l’ONU sur la question de l’avortement. Le délégué de la France Gérard Araud, ambassadeur à l’ONU a expliqué il y a une semaine exactement qu’il s’agissait d’une question qui était chère à notre pays. Des groupes de pression avaient expliqué que la Convention de Genève prévoyait un droit à l’avortement en cas de viol lors des conflits. Il fallait donc que le Conseil de Sécurité se penche sur la question. 

    Notre ambassadeur a bêtement récupéré cette demande à son compte. Du coup, Israël, la Lettonie et la Lituanie se sont joint à cette revendication. 

    Or non seulement il n’y a pas d’article de la Convention de Genève sur un tel sujet ; mais de plus, dans le cadre de l’ONU, il n’y a jamais eu le moindre soutien dans ce sens. A ce jour aucun traité de cet organisme ne mentionne un tel droit ni même n’utilise ce simple mot d’ « avortement ». D’ailleurs le faire était absolument impensable jusqu’à présent. Le consensus général est que cette question relève de la souveraineté nationale laissée à l’appréciation des lois des différents pays. La Charte des Nations Unies s’interdit de contraindre les Etats de quelque manière que ce soit sauf si le Conseil de Sécurité impose des sanctions ou intervient dans des situations de conflits.

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  • Google décide de censurer les sites pro-vie

    Lu ici :

    "Certains centres d’assistance “pro-vie” (contre l’IVG) pour les femmes désirant avorter avaient mis en place une véritable stratégie en ligne pour apparaître dans les premiers résultats des recherches Google sur l’avortement. Mais le moteur de recherche s’est engagé à retirer certaines publicités de ces “crisis pregnancy centers” (des “cellules de crise” pour les femmes enceintes) après qu’une enquête de NARAL Pro-Choice America, une organisation américaine qui défend le droit à l’avortement, a démontré que certaines annonces violaient la politique de Google en trompant les utilisatrices. “Nous n’avons rien contre ces cellules de crise qui font leur publicité sur internet, et nous n’avons rien contre leur existence.“, dit Illyse Hogue, présidente de NARAL. “Mais ces centres ne peuvent permettre aux femmes d’avorter, et ne devraient pas leur faire croire le contraire”, poursuit-elle. Dans ses règles de publicité, Google explique en effet que les annonces doivent être “honnêtes, précises et actualisées chaque fois qu’elles sont diffusées auprès des internautes“. [...]"

    C'est une inversion accusatoire : c'est la propagande en faveur de l'avortement qui est, le plus souvent, mensongère, en passant sous silence le meurtre de l'enfant à naître, les aides possibles pour la mère enceinte, et les conséquences de l'avortement sur la femme.

    Michel Janva

  • Europe : la liberté de cultiver entravée par les futurs traités de libre-échange

    Des centaines de tonnes de semences détruites au prétexte qu’elles n’ont pas été brevetées par des multinationales. C’est ce qui arrive aux paysans colombiens, et c’est bien ce qui pourrait se produire aussi en France et en Europe à cause du traité de libre-échange discuté entre l’Union européenne et le Canada. Cet accord commercial « brade les droits des agriculteurs au profit de l’industrie semencière », alertent de nombreuses organisations de la société civile. Alors que ce traité doit être ratifié par le Parlement européen, les candidats se positionneront-ils d’ici les élections ? Décryptage.

    Les traités de libre-échange constituent-ils une menace pour la liberté de ressemer ses semences ? C’est l’alerte lancée par plusieurs organisations associatives et syndicales après avoir analysé une version confidentielle du projet d’accord commercial entre l’Union européenne et le Canada (AECG), datée du 20 décembre 2013 [1].

    « Nous avons notamment eu connaissance du chapitre sur la propriété intellectuelle, raconte Birgit Muller du Réseau semences paysannes. A sa lecture, « il apparaît clairement que ce traité de libre échange, comme les précédents, brade les droits des agriculteurs au profit de l’industrie semencière ».

    L’article 18.3 du traité mentionne ainsi qu’un agriculteur en possession de semences d’une variété contenant un caractère breveté pourrait voir ses « biens saisis » et ses « comptes bancaires gelés » ! « S’il n’est pas en mesure de fournir des preuves formelles de la provenance des semences utilisées, l’agriculteur peut être soupçonné de “recel de contrefaçon” », explique Birgit Muller.

    L’article 16.2 précise également que cette saisie peut se faire sur simple présomption de contrefaçon. En clair, un paysan qui continuerait de faire ce qu’il a toujours fait, garder une partie de sa récolte pour ensemencer ses champs, se verrait donc menacer d’amendes et de poursuites judiciaires.

    Extrait du chapitre sur la propriété intellectuelle de l’AECG :

    Des réglementations européennes et nationales contournées

    Si l’accord entre l’Union européenne et le Canada est ratifié en l’état, « il annulerait les avancées que nous avons obtenues en France dans le cadre de la loi sur les contrefaçons », souligne Roxanne Mitralias de la Confédération paysanne. Pour rappel, ce projet de loi discuté au Sénat en novembre 2013 a suscité de vives réactions en France (nos articles sur ce sujet)). C’est à la suite de menaces de grèves de la faim par des paysans, que les députés ont finalement adopté en février 2014 un amendement stipulant qu’un agriculteur qui multiplie et ressème des graines récoltées à partir de variétés sélectionnées par l’industrie semencière ne peut pas être poursuivi pour contrefaçon.

    Selon Birgit Muller, le projet d’accord commercial contient des dispositions qui ont également été refusées par le Parlement européen en juillet 2012 dans le cadre de l’ACTA, l’Accord commercial anti-contrefaçon. Ce dernier visait à renforcer l’application des droits de propriété intellectuelle et la collaboration des États dans la lutte contre les contrefaçons, en les mettant directement au service des entreprises. La mobilisation citoyenne contre cet accord, au-travers de nombreuses manifestations et d’une pétition ayant recueilli 2,8 millions de signatures, a finalement conduit au rejet massif de l’ACTA par les eurodéputés (478 contre, 39 pour, 165 abstentions).

    La ratification de l’accord commercial entre l’UE et le Canada permettrait donc de contourner la réglementation européenne et française.

    Monsanto et Syngenta s’imposent en Colombie

    Ce type d’accord commercial bilatéral favorise les prérogatives des entreprises et s’impose au droit national. Les paysans colombiens l’ont découvert à leurs dépens : en 2011, 1167 tonnes de semences, principalement de riz, mais aussi de pommes de terre, de maïs, de blé, de plantes fourragères et de haricots rouges, sont retirées de la circulation. L’année suivante, l’Institut agroalimentaire colombien (ICA) confisque ou détruit près de 2800 tonnes de semences.

    Motif : l’accord signé avec les États-Unis contient une clause qui oblige les paysans à cultiver des « semences certifiées », c’est-à-dire produites par les sélectionneurs industriels comme Monsanto ou Syngenta.

    Pour se mettre en conformité avec cet accord, l’ICA publie un texte en 2010 – la résolution 9.70 – qui rend illégale la vente de semences issues de la sélection paysanne, au motif que leurs qualités sanitaires ne sont pas garanties. La mobilisation de dizaines de milliers de Colombiens dans les rues de Bogotá à l’été 2013 conduit le gouvernement à annoncer le 6 septembre la suspension de la résolution pendant deux ans. Toutefois, « l’ICA continue à aller de ferme en ferme pour demander si les semences utilisées sont certifiées » témoigne Victoria Solano, auteure du documentaire «  9.70  ». La pression étatique sur l’autonomie des petits agriculteurs se poursuit.

    Droits des peuples à une alimentation locale

    « Les accords de libre-échange ont des effets importants sur la vie sociale et économique de pays qui devraient vraiment être discutés avec les citoyens », estime Birgit Muller. Outre les enjeux autour des semences se pose aussi la question du droit des municipalités à se fournir auprès d’un producteur local.

    « Ce droit aussi va être limité par l’accord économique entre l’Union européenne et le Canada, illustre t-elle. Au-dessus d’une certaine somme, les municipalités devront ouvrir leurs marchés publics à tous les fournisseurs européens. L’université de Toronto par exemple a un partenariat avec les producteurs locaux et biologiques. Mais si l’accord est adopté, elle devra se fournir auprès de producteurs européens si leurs produits sont moins chers. »

    La position du prochain Parlement Européen sur ces accords de libre-échange sera donc décisive pour l’agriculture paysanne et la souveraineté alimentaire. Dans un appel publié le 29 avril, 23 organisations, dont des producteurs bio, des syndicalistes des douanes, des organisations de commerce équitable [2], alertent sur les conséquences de ce traité qui sera ratifié par les futurs eurodéputés. Ce texte « comprend un important volet sur les droits de propriété intellectuelle et impacte par conséquent le droit des paysans à utiliser leurs propres semences », écrivent les organisations signataires. « Ce modèle d’accord est reproduit de traité en traité, tant qu’aucun frein n’y est mis. Vous avez le pouvoir de le stopper. » Les signataires demandent aux candidats d’annoncer, avant le premier tour des élections européennes le 25 mai, le rejet de l’accord entre l’Union européenne et le Canada. Les critiques des candidats seront-elles aussi vives que celles exprimées contre TAFTA, le projet d’accord commercial entre l’UE et les États-Unis [3] ?

    Notes :

    [1] Le 18 octobre 2013, José Manuel Barroso, président de la Commission européenne, et Stephen Harper, Premier ministre du Canada, ont annoncé la conclusion du traité entre l’Union européenne et le Canada.

    [2] Liste des signataires : FNAB, OGM Dangers, Bio Consom’acteurs, Attac, Chrétiens dans le Monde Rural (CMR), FIAN, Réseau Semences Paysannes, Les Poissons Roses, Confédération Paysanne, Fédération Nature & Progrès, Solidaires Douanes, FNCIVAM, Amis de la Terre, CNDSF, Fédération Nationale Accueil Paysan, Fondation Sciences Citoyennes, AITEC, Artisans du Monde, Syndicat Simples, Demeter France, MIRAMAP, Agir Pour l’Environnement, GIET.

    Avec le soutien de : (en région) Bio Consom’acteurs PACA, Filière Paysanne, Consommateurs pas Cobayes, UDB – Union Démocratique Bretonne, Bio de

    Provence-Alpes-Côte d’Azur et de l’Union Nationale des Fermiers du Canada

    [3] Voir nos articles à ce sujet

    Basta!

    http://fortune.fdesouche.com/337791-europe-la-liberte-de-cultiver-entravee-par-les-futurs-traites-de-libre-echange#more-337791

  • Sahara marocain : Déclaration de Charles Saint-Prot, directeur de l’Observatoire d’Etudes Géopolitiques de Paris

    Sahara marocain : le Conseil de sécurité refuse l’aventurisme

    Le 29 avril 2014, le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté par consensus une résolution (n° 2152) ne donnant pas satisfaction aux ennemis du Maroc qui déploient des efforts considérables pour créer de nouveaux problèmes afin de nuire à un règlement définitif du conflit sur le Sahara marocain. 

    La résolution a donc pour effet de prendre nettement ses distances à l’égard des positions dangereuses et aventuristes que l’Algérie et ses partisans voulaient imposer et dont on retrouvait hélas la trace dans le dernier rapport du secrétariat général des Nations Unies. Ce rapport est donc en partie désavoué. Cela devrait conduire le secrétariat général à adopter désormais une position plus impartiale et plus équilibrée, faisant moins de place aux desiderata et aux pressions des activistes pro-séparatistes.

    Au final, il semble que les puissances du conseil de sécurité ont entendu le récent et ferme message du Roi Mohammed VI invitant à préserver les paramètres de la négociation tels qu’ils ont été définis par le Conseil de sécurité afin de préserver les chances d’un règlement de ce conflit. A cet égard, il est notable que la résolution qui vient d’être adoptée, souligne « la prééminence » de l’Initiative d’autonomie présentée par le Maroc, dont les puissances reconnaissent le caractère « sérieux et crédible ». Il est indéniable que le plan proposé par le Maroc reste la seule solution pour mettre un terme à un conflit artificiel qui n’a que trop duré et qui compromet la stabilité régionale.

    OEG

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Sahara-marocain-Declaration-de