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magouille et compagnie - Page 1369

  • La culpabilité infondée et convulsive, une arme de destruction massive

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    Par Laurence Maugest, philosophe, essayiste ♦

    Dans son dernier livre, L’Étrange suicide de l’Europe, Douglas Murray manie le scalpel avec dextérité et effectue une autopsie riche d’enseignements d’une Europe pré-mortem. Sa démonstration est claire : le poison, que l’Europe s’auto-administre depuis les Lumières, prémices de la Révolution Française, est « la culpabilité ». Son analyse anatomo-pathologique est sans appel. Preuves à l’appui, piochées dans l’histoire où l’auteur met en exergue les effets du  tamis idéologique des bien pensants qui gouvernent le pays depuis des décennies.

    Les méchants croisés, les persécutions infligées à Galilée, l’appétit colonialiste inhumain des occidentaux, la traite des noirs …. trônent au panthéon de la religion séculière de la repentance. Ceci, dans l’occultation totale que la terre sainte fut envahie ce qui provoqua la mise en marche des  peuples chrétiens, que Galilée n’a pas fait un jour de prison, que c’est la gauche qui a œuvré pour la colonisation de la terre d’Algérie qui n’existait pas à l’époque et que les barbaresques ont fait couler plus de sang et de larmes que la traite triangulaire.

    Ces désinformations de l’histoire que l’on nous impose systématiquement de l’école aux conversations quotidiennes, par leur récurrence, sont devenues des « idoles » (1) faites de stuc, d’à peu près et de manipulations historiques.Elles  sont de terribles destructeurs à long terme car elles ont détaché le peuple européen de son histoire. Pire encore, elles ont cultivéchez ces peuples la haine de leur propre origine.

    « Sentiment de culpabilité perpétuelle qui fausse profondément la vision du monde qu’entretient une nation, y compris la perception que cette nation se fait d’elle-même. » (1)

    L’antipatriotisme

    Le « mésamour » de soi-même est une pathologie délétère :

    Une nation qui ne s’aime pas méprise les fondamentaux qui la constitue. Ainsi, le noyau,autour duquel le peuple devrait se retrouver, se désagrège.

    On approche ici la question cruciale de l’identité, qui revient, si souvent, dans la sphère mediatico-politique comme un symptôme fantomatique. Nous notons la complexité et l’importance de ce sujet au regard de la redondance de ses apparitions mais aussi à travers son traitement. En effet, l’identité est le plus souvent, évoquée sous la forme très  négative des « relents identitaires » ou alors sous le jour très positif des rencontres footballistiques visionnées  sous le spectre « black, blanc, beur ». Le schéma très « formaté » que les médias utilisent dans leur communication sur ces questions témoigne d’un solide comportement d’évitement et d’un malaise profond qui se transmet ainsi à l’ensemble de la population. Pour s’en convaincre, Il suffit d’observer le sort réservé aux acteurs de la pensée, d’Éric Zemmour à Michel Houellebecq, pour noter combien ces questions sont écartées des vrais débats au sens grec du terme : confrontation de points de vue différents dans un contexte impartial.

    Ce n’est évidemment jamais le cas sur les plateaux où les discussions se déroulent soit avec une amabilité parfois gluante entre protagonistes tous d’accord qui s’auto-congratulent avec motivation, soit,sous forme de mise au pilori « d’un déviant » qui pense différemment et endosse le rôle du « méchant » face à une meute unanime qui aboie fort, griffe et au pire montre les dents dans un sourire.

    C’est ainsi que les « gros médias » privent les français d’un lieu de réelles réflexions, qui, sans à priori, serait un tremplin d’appropriation et d’intérêt dans ce domaine tout aussi sensible que fondamental que porte en elle la question de l’identité française.

    Cette identité n’est pas qu’une fin en soi, elle est le cœur nucléaire du patriotisme.  Celui-là même qui permet aux habitants d’un pays de défendre ses intérêts en priorité

    Nous pouvons donc comprendre pourquoi cette société qui défend la globalisation des Marchés mondiaux tend à mettre à mal notre sacro-sainte identité.

    « Sacro-Sainte identité » n’est pas un vain mot

    Que l’on soit pratiquant, « croyant indépendant », ou pas croyant du tout, la France est la fille aînée de l’Eglise. L’Eglise, présente dans le moindre recoin de la campagne française où elle veille sur la place du village si celui-ci n’est pas encore défiguré par des centres commerciaux ou des « aires du vivre ensemble ».

    Si l’identité européenne a mûri dans le plasma de la philosophie grecque et de sa recherche « du juste, du vrai et du beau », elle a poursuivi sa croissance dans la moelle de la chrétienté qui la fonde tout autant. Au regard du peu d’importance attribuée à l’objectivité cher aux Grecs comme nous l’avons vu plus haut et face au développement de la « christianophobie », nous ne pouvons que  constater la destruction délibérée de notre chair, de ce qui nous constitue. Nous comprenons donc aisément que Douglas Murray pose la question de l’étrange suicide de l’Europe.

    Le mépris de la recherche de la vérité, le mensonge et la désinformation perpétuelle entraînent ce que Douglas Murray nomme avec beauté et violence « la vidange spirituelle ».

    Une lobotomie spirituelle au service des Marchés financiers

    Épidémie meurtrière du verbe « profiter »

    Le piétinement de la recherche « du vrai »et du christianisme sert à casser la verticalité de l’homme en tant qu’individu. La prolifération de l’utilisation des verbes « profiter », « s’éclater », « jouir … », au détriment des expressions  « contempler », « observer », « s’unir » « tenter de comprendre» …nous fait redouter, à juste titre,  que l’humain soit en voie de décérébration, de destruction massive.

    La perte de verticalité et de sens permet d’imposer plus facilement comme priorité aux individus, les verbes « avoir », « acheter », « consommer » :au service des grandes surfaces qui prolifèrent et des OVNI du  CAC 40 qui les orchestrent.

    Si cela se poursuit ainsi, les robots en gestation dans la Silicone Vallée ou en Chine auront sensiblement les mêmes attentes d’élévation spirituelle que l’humanoïde classique.

    L’individualisme outrancier qui sert la grande consommation depuis près d’un siècle sera arrivé à son objectif : la fin de l’individu, « de la personne » mais pas de son porte-monnaie qui pourra être téléguidé sans souci d’interférence avec ce qui n’existera plus et relèvera alors de la préhistoire : « son libre-arbitre », fruit de la philosophie grecque et de la chrétienté.

    Le tout financier pourra « s’éclater ». Le libéralisme tyrannique et son esprit libertaire imposé aux masses pourront alors  se dérouler sur tout le globe et proliférer sans souci de concurrence au sein d’un public uniforme.

    Une compression de l’espace-temps ?

    D’un Muray à un autre Murray…

    La nocivité de cette obsession du profit ou plaisir immédiat est qu’elle réduit le temps.
    « Tout et tout de suite ! » est la règle de l’homo festivus mis à nus par Philippe Muray.
    Le « temps long » n’a pas de réalité ni de raison d’être dans le monde de l’homo festivus qui perd là l’horizontalité du temps relatif. .
    Douglas Murray, lui, met à nu la perte de la verticalité de l’homme.

    Une conclusion incontournable s’impose donc : Si nous perdons notre horizontalité et notre verticalité, risquons-nous la  mutation vers le point ? Une sorte de Big Bang à l’envers ?

    Où sera alors  le sens de notre humanité ?

    Laurence Maugest 01/09/2018

    (1) Parmi ces idoles de la nouvelle religion laïque qui défend un cosmopolitisme globalisé, nous pouvons rajouter « l’inquisition » largement dramatisée par les nouveaux curés de cette pensée unique.
    (2) Douglas Murray P.287 en référence à Chantal Delsol

    Source : Correspondance Polémia

    Crédit photo : Strecosa via Pixabay cco

    https://www.polemia.com/culpabilite-infondee-convulsive-arme-destruction-massive/

  • Peyrolles (13) : polygame, il se marie avec une femme de 13 ans, et la menace de « lui couper les pieds »

     Le tribunal d’Aix-en-Provence a condamné un homme, un certain Sabri, à une peine de 18 mois de prison pour violences et menaces sur l’une de ses deux femmes.

     
    Edibe n’a pas revu son fils depuis le 12 août dernier. Après avoir quitté son domicile familial, elle n’a pu prendre que deux de ses trois enfants.

    Son mari, Sabri, et sa belle famille l’on alors menacé: « on va te couper les pieds et tu ne reverras plus ton fils ». Comme le rapporte La Provence, la victime a toujours su qu’il faudrait en passer par là pour s’arracher, enfin, de cette emprise familiale de l’homme qu’elle avait épousé religieusement en Turquie quand elle n’avait que 13 ans.

    Mais il n’y a pas que les violences. Il y a quelques années, en l’absence de grossesse, Sabri a décidé de prendre une seconde épouse. Finalement, il aura trois enfants avec chacune de ses deux femmes.

    Le tribunal a condamné Sabri à une peine de 18 mois, dont la moitié avec sursis et ordonne son maintien en prison. Il a aussi l’interdiction d’entrer en contact avec la victime.

    varmatin.com
    http://www.fdesouche.com/1067753-peyrolles-13-polygame-il-se-marie-avec-une-femme-de-13-ans-et-la-menace-de-lui-couper-les-pieds
  • La langue française ne s’enrichit pas : elle se communautarise !

    « la langue française évolue », dit-on… « La langue française s’enrichit », dit-on encore.

    Mais pour le chroniqueur de Radio Sputnik, Edouard Chanot, tout cela est un peu court. La situation est à ses yeux paradoxale : la langue française se diversifie sans pour autant s’enrichir, car elle se communautarise.

    https://fr.novopress.info/211711/la-langue-francaise-ne-senrichit-pas-elle-se-communautarise/

  • Impopularité de Macron, immigration… Et si l’on donnait la parole aux Français? (XXIV)

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    Chronique de Michel Geoffroy, essayiste, auteur de La Super-classe mondiale contre les peuples

    Macron : la chute continue

    • Seulement 32 % des personnes interrogées ont une bonne image d’Emmanuel Macron dont la cote de popularité chute ainsi de 6 points en juin :
      – 84 % des personnes interrogées ne le trouvent pas humble
      – 75 % pas proche des gens
      – 74 % le considèrent comme le Président des riches
      – 71 % trouvent sa politique injuste
      – 65 % la trouvent inefficace
      (Baromètre Kantar Sofres, Odoxa et Dentsu Consulting du 28 juin au 2 juillet 2018, pour le Figaro Magazine)
    • Selon le baromètre mensuel réalisé par l’institut Ipsos pour le magazine Le Point, Emmanuel Macron perd 4 points d’opinions favorables en juillet 2018, et chute à 32 % d’avis positifs, contre 36 % en juin .
    • 59 % des personnes interrogées ne désirent pas que le président de la République se représente à l’issue de son premier quinquennat en 2022. 70 % d’entre elles estiment que le surnom de « président des riches » lui convient tout à fait. (Sondage Odoxa-Dentsu Consulting publié par Le Figaro, réalisé les 2 et 3 mai 2018)
    • Après le Mondial de football, Emmanuel Macron perd 6 points et totalise 59 % d’opinions défavorables. Chute identique pour le Premier ministre Edouard Philippe, désavoué par 57 % des sondés et en recul de 4 points. (EnquêteBVA pour Orange, RTL et La Tribune, réalisée du 18 au 20 juin 2018)
    • 54 % des personnes interrogées sont déçues de l’action du président de la république ; 80% le trouvent « autoritaire » et seulement 6% estiment que ses réformes améliorent leur situation  (sondage Elabe des 21 et 22 aout 2018)

    Le vivre ensemble : on n’y croit plus

    • Un sondage exclusif Ifop pour Atlantico des 14 et 15 mai 2018 montre que l’euphorie sportive des Bleus ne semble pas contaminer l’optimisme ni la perception d’un véritable vivre-ensemble pour les Français. Ils ne sont que 24 % à penser que la Coupe du Monde va améliorer les relations entre les Français non-issus de l’immigration et ceux qui le sont.
    • Et 57 % estiment qu’il existe « de vraies tensions entre les différentes catégories sociales et communautés qui vivent de manière séparée.
    • 67 % des personnes interrogées ne sont pas favorables à ce que la France accueille les immigrants embarqués sur le navire Aquarius de SOS Méditerranée. Seules 30% d’entre elles estiment que « l’immigration est une chance pour la France » et seulement 24 % que « les pouvoirs publics luttent efficacement contre l’immigration clandestine ». (Sondage Ifop Atlantico du 15 au 18 juin 2018)

    Michel Geoffroy
    26/08/2018

    Crédit photo : George Hodan via Public Domain

    https://www.polemia.com/macron-impopularite-immigration-parole-francais-xxiv/

  • Les fake news du Monde sur la loi Schiappa

    arton51980-7b857.jpgAvec son Décodex, Le Monde s’est proclamé organe de référence pour démêler le vrai du faux. C’est une position avantageuse. Mais cela suppose que l’on suive Le Monde aveuglément. Car pour qui ouvre les yeux il apparaîtra clairement que Le Monde n’est qu’un organe de propagande qui passe son temps à travestir la réalité.

    Un bel exemple : la rédaction du Monde voudrait vous convaincre que la loi Schiappa est une bonne loi, contrairement aux rumeurs, contrairement aux fake news . Mais ce faisant le Monde vous instille de fausses informations sur la position du droit français en matière de pédophilie, que ce soit avant ou depuis la loi Schiappa.

    Avant la loi Schiappa

    Le Monde écrit qu’avant l’arrivée de la loi Schiappa « il fallait prouver qu’il y a eu "violence, contrainte, menace ou surprise", et ce même pour un enfant de moins de 15 ans. Il n’y avait pas, avant la loi Schiappa, de "présomption de non-consentement" qui rendrait automatique la qualification de viol pour un mineur au-dessous d’un certain âge. »

    C’est un mensonge doublé d’une erreur. La loi française telle qu’appliquée par les tribunaux a toujours considéré que s’il est avéré que l’acte sexuel a été commis sur un enfant pré-pubère c’est une preuve incontestable que la victime n’a pas pu consentir et qu’au moins matériellement il y a viol ou, s’il n’y a pas pénétration, agression sexuelle. Et il ne s’agit pas de présomption de non-consentement, mais bien de preuve du non-consentement. Celui qui est incapable de consentir ne peut pas avoir consenti. Mais la rédaction du Monde ne peut pas ou peut-être ne veut pas comprendre la nuance. De même que lui échappe sans doute la distinction entre acte illicite et acte invalide : est invalide le consentement du jeune pubère lorsque l’acte lui est interdit.

    Le Monde et la grande presse préfèrent continuer de vous berner lorsqu’ils vous parlent du cas de l’acquittement d’un « violeur » en novembre 2017 par la cour d’assises de Seine-et-Marne. Dans ce cas il faut savoir que la « victime » d’origine congolaise est tombée enceinte à la suite de son rapport avec son partenaire cap-verdien : elle était nubile, et donc douée du discernement qui la rendait capable de consentir à l’acte (a-t-elle consenti ? C’est une autre histoire). Ce verdict était donc correct, et ce qui ne l’est pas en revanche, c’est de monter un scandale national pour finir par faire passer au milieu de l’été une loi scabreuse. 

    Depuis la loi Schiappa

    Car Le Monde continue de vous mentir en prétendant qu’est en cause « un article très mal compris, relatif à la notion de consentement pour les mineurs ». En vérité la loi Schiappa n’est pas « très mal comprise » par ses détracteurs. Elle est incompréhensible parce qu’elle est très mal rédigée, peut-être à dessein, par des politiciens incompétents ou malintentionnés. Voici : « Lorsque les faits sont commis sur la personne d’un mineur de 15 ans, la contrainte morale ou la surprise sont caractérisées par l’abus de la vulnérabilité de la victime ne disposant pas du discernement nécessaire pour ces actes. »

    Ce texte est très dangereux, il fait courir le risque qu’un pédophile prétende que si sa victime impubère de 5 ou 6 ans était certes vulnérable, il n’a pourtant pas abusé de cette vulnérabilité en se livrant sur elle aux actes dont on l’accuse. Les deux autres manières de comprendre cet article sont hasardeuses, car le texte en devient soit anticonstitutionnel, soit complètement inutile.

    Il n’est pas permis de soutenir que ce texte établirait une présomption de non-consentement de tout mineur de moins de quinze ans, même dans la seule hypothèse d’un partenaire majeur, car il s’agirait précisément de la disposition promise au départ mais repoussée par le Conseil d’État. Notons au passage que l’idée de fixer à quinze ans plutôt qu’à treize ans l’âge du discernement provenait du président de la République. Cela générait une grave confusion avec l’âge de la majorité sexuelle. Aggraver l’atteinte sexuelle en cas de pénétration était une solution, mais devant la confusion générale plus personne n’était en mesure de comprendre ou d’expliquer quoi que ce soit.

    S’il s’agit, autre hypothèse, de soutenir que pour certains mineurs de moins de quinze ans, précisément ceux qui ne disposent pas du discernement nécessaire (les impubères), il n’y a pas de consentement, on en resterait à l’état du droit d’avant la loi, et le texte n’apporterait rien de nouveau. Cette interprétation n’est pas exclue, mais il vaut toujours mieux donner à un texte le sens qui le rend utile.

    Reste donc notre première hypothèse, la pire de toutes : le pédophile a usé sans abuser. Si l’on me rétorque que l’abus est constitué par l’acte sexuel lui-même, je demande pourquoi alors le texte parle encore d’abus lorsque l’acte sexuel est déjà posé comme un préalable ? Non. En droit l’abus est une limite, qui renvoie à l’idée d’un droit, d’une possibilité dont il ne faut user qu’avec mesure. Comme dans le cas de la personne qui ne doit pas abuser de l’autorité tirée de ses fonctions pour séduire le mineur de plus de quinze ans.

    Quoi qu’il en soit, cette loi jette la confusion dans les esprits, et ce n’est pas ce qui est attendu d’une loi pénale. Aussi, les journalistes du Monde falsifient-ils la réalité lorsqu’ils écrivent que « en aucun cas, le texte actuel ne peut être considéré comme moins protecteur que la situation antérieure ».

    Début août le gouvernement a profité des vacances pour faire passer en catimini la loi Schiappa. Fiasco historique dont ce bref article ne suffit pas à rendre compte. Je voulais simplement ici saisir l’occasion de démasquer l’activité de propagande de la grande presse, en prenant l’exemple du Monde sur ce cas.

    Damien Viguier
     
  • Après Benalla, Hulot démasque la macronie, par Ivan Rioufol

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    L’affaire Benalla, qui a éclaboussé le président cet été, a mis au jour la perpétuation du monde ancien construit sur le fait du prince et les privilèges du clan. L’affaire Hulot, qui ébranle à nouveau le pouvoir avec la démission surprise du ministre de la Transition énergétique, illustre pour sa part la constance de la vieille politique-spectacle et sa vacuité. Le nouveau monde, promis par Emmanuel Macron, se révèle être le recyclage de pratiques dépassées et détestables. “Make our planet great again”, avait lancé le chef de l’Etat en juin 2017, en mimant son aspiration à devenir le leader mondial de l’écologie. “Je ne veux plus me mentir”, lui a répondu, mardi matin sur France Inter, celui qui avait été présenté comme “une prise de guerre” quand il était entré au gouvernement il y a plus d’un an.

    Hulot, en claquant la porte sans préavis et aussi brutalement, fait comprendre sa dénonciation des faux semblants produits par la théâtrocratie macronienne. Cette grande mascarade n’est évidemment pas une découverte pour ceux qui, dès le départ, ont pointé le cynisme et l’insincérité du chef de l’Etat. Après la désillusion d’une partie de la droite, échaudée par les pratiques népotiques de Macron, voilà une partie de la gauche qui est prise à son tour par le doute après les aveux de tromperie du ministre écolo. Le socle présidentiel, qui avait largement aimanté les uns et les autres, a pris un sérieux coup dans l’aile.

    Nicolas Hulot a expliqué ses difficultés à affronter les défis écologiques en déclarant : “On s’évertue à entretenir voire à réanimer un modèle économique marchand qui est la cause de tous ces désordres”. Cette critique du libéralisme, fauteur de désordres écologiques, est de ces idées toutes faites qui restent à démontrer. Nombreux sont les acteurs privés qui pallient les insuffisances de l’Etat, qui lui-même peut devenir un acteur zélé des désastres. S’il est un ennemi de l’écologie, c’est le progressisme dont se réclament les idéologues Verts. Une écologie bien comprise est d’abord une démarche conservatrice : celle qui vise à protéger les ressources, les espèces, les paysages.

    Le progressisme n’aime pas la limite. Il reste dans une fuite en avant qui légitime le bétonnage des sols, l’urbanisation à outrance, l’agression des sites. C’est pour amadouer Hulot que Macron a avalisé le programme off-shore des éoliennes. Des sites maritimes superbes risquent demain d’être défigurés par des champs d’éoliennes de 200 mètres de haut qui viendront saccager des horizons maritimes, comme entre Noirmoutier et l’île d’Yeu (62 éoliennes de 202 mètres chacune, sur 112 km2, à 11 km des côtes). L’écologiste Antoine Waechter parle, à propos du développement de l’éolien terrestre, d’une “escroquerie intellectuelle et politique” et dénonce “les spéculateurs du vent”. Hulot n’est pas l’écolo que l’on croit.

    Ivan Rioufol

    Texte daté du 29 août 2018 et repris du blog d’Ivan Rioufol

    https://fr.novopress.info/

  • Poursuivi pour séquestration de personnes, Matteo Salvini fait le buzz

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    « C’est un peu comme si, pour quelqu’un arrivé en Amérique sans visa à bord d’un navire et interdit de descendre par les autorités, on mettait en accusation Donald Trump », explique le quotidien Libero du 27 août. Une analogie parfaitement seyante des récents événements qui se sont produits en Italie.

    En effet, le parquet d’Agrigente (Sicile) a ouvert une enquête judiciaire pour « séquestration de personnes, abus de pouvoir et arrestations illégales » contre le ministre de l’Intérieur Matteo Salvini pour avoir interdit le débarquement des clandestins retenus à bord du navire garde-côtier Diciotti, avant que ne soit trouvée une solution – non italienne – à leur prise en charge. Seuls les mineurs, les malades et les quelques femmes présentes avaient été autorisés à descendre et le personnel médical à monter à bord.

    Libero – qui titre sans équivoque « Face à la magistrature et à la gauche, que Dieu sauve Salvini »– a accordé une large entrevue à l’homme politique, qui dit renoncer à l’immunité parlementaire, désireux qu’il est de « voir comment cette affaire finira ». Fort du consensus populaire (trois millions de followers en plus sur son compte Facebook dans la seule nuit suivant les accusations), il tonne : « J’ai agi pour défendre les frontières de mon pays. Aucun magistrat ne doit penser pouvoir m’arrêter avec une enquête. » Et le journaliste de dénoncer « la confusion entre le pouvoir exécutif et celui judiciaire… une pathologie de la démocratie ». Car c’est bien la séparation des pouvoirs qui est ainsi compromise. Tout comme la volonté des citoyens, qui avaient démocratiquement et massivement choisi leur gouvernant sur la base d’un holà au chaos migratoire.

    Cette fourberie judiciaire n’ira cependant pas bien loin – Salvini le sait -, son renvoi en justice nécessitant l’autorisation du Sénat, où il dispose de la majorité. Elle repose, de plus, sur des bases obscures qui seront difficiles à soutenir : s’il s’agissait véritablement d’un séquestre de personnes, pourquoi les forces de l’ordre ne sont-elles pas intervenues pour libérer les captifs ? À l’heure où nous écrivons, nous apprenons que la décision du procureur aurait été motivée par le défaut de documentation officielle, les ordres ayant été donnés par téléphone. Un peu mince pour se permettre de qualifier quelqu’un de séquestreur…

    Bref, cette affaire est un parfait exemple d’hétérotélie car elle n’a fait qu’augmenter la cote de popularité du gouvernement montée en flèche dans les sondages, et à part d’infimes voix discordantes provenant de l’aile gauche du Mouvement 5 étoiles, l’exécutif prouve qu’il est solide et soutient la ligne dure contre l’immigration de son ministre.

    Les migrants concernés ont maintenant été autorisés à descendre du navire, des accords ayant été passés – pour la première fois – avec le Vatican et l’Albanie, issue dont se félicite le leader de la Ligue qui précise que, depuis le blocage du Diciotti, aucune embarcation n’a quitté les côtes libyennes et que « l’objectif n’est pas de trouver des accords pour la redistribution mais plutôt de s’accorder pour le contrôle extérieur des frontières ».

    Ce qui est quand même, bien plus que la dispute pour la répartition des migrants, tout le nœud du problème.

    Audrey D’Aguanno

    http://www.bvoltaire.fr/poursuivi-pour-sequestration-de-personnes-matteo-salvini-fait-le-buzz/

  • Accueil des « migrants » : la fierté de Macron, par Pierre Malpouge

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    9187-20180901.jpgDans le style « il est mignon Monsieur Macron, il est pas gentil Monsieur Salvini », il n’est pas peu fier, le jupitérien de l’Elysée. Fier et satisfait que la France ait accepté d’accueillir sur son sol 250 « réfugiés » (sans compter ceux qui franchissent clandestinement les frontières passoire de l’UE) arrivés par bateaux humanitaires de l’Afrique subsaharienne.

    Lundi, devant les ambassadeurs réunis à l’Elysée, Emmanuel Macron, assurant que la France avait pris sa part de « réfugiés », s’est en effet félicité que « la France fasse partie des pays qui, durant la crise politique de cet été, a accueilli le plus de réfugiés, 250 (…) sur la base des cinq missions de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides [Ofpra] ». Une fierté quelque peu hypocrite, quand on se souvient qu’il avait refusé l’accostage sur les côtes françaises de l’Aquarius et de sa cargaison de migrants, préférant que le colis soit pris en charge par les Espagnols. Une Espagne qui, aujourd’hui, dépasse l’Italie en nombre d’arrivées par mer.

    Par ailleurs, tout en envoyant une pique à Matteo Salvini qui, cet été, a décrété la fermeture des ports italiens à toute arrivée de migrants, le chef de l’Etat a assuré ses auditeurs de l’action de Paris dans la mise en place d’un système pérenne de solidarité européenne. Reconnaissant que « ce qui arrive en Italie nous l’avons produit politiquement, par notre absence de solidarité européenne », le donneur de leçon et de morale Emmanuel Macron estime que « la France, avec ses partenaires constructifs et la Commission européenne, doit contribuer à mettre en place un dispositif pérenne respectueux des principes humanitaires et du droit, solidaire et efficace ».

    Et de rappeler que deux pistes de coopération ont été lancées lors du conseil européen du 29 juin dernier, à savoir des plateformes de débarquement hors d’Europe et des centres contrôlés d’accueil de migrants en Europe. De la poudre de perlimpinpin pour une invasion prétendument contrôlée qui ne dit pas son nom et qui risque de continuer longtemps, mais aussi de coûter cher aux pays de l’UE et à leurs contribuables. Pendant ce temps, en France, on explique aux retraités et aux familles qu’il faut casquer et se serrer la ceinture.

    Pierre Malpouge

    Article paru danPrésent daté du 28 août 2018

    https://fr.novopress.info/

  • Zemmour : « Les écologistes sont partisans du local pour les salades et du global pour les hommes. Ils dénoncent le libre-échange, mais refusent la fermeture des frontières aux migrants »

    CHRONIQUE – Alors qu’ils ont réussi à imposer nombre de leurs idées dans le débat public, les écologistes sont travaillés en permanence par des contradictions existentielles insolubles.

    (…) Ils sont contre la mondialisation capitaliste, dénoncent les traités de libre-échange, mais interdisent la fermeture des frontières aux migrants.

    Ils sont partisans du local pour les salades et du global pour les hommes. Ils exaltent le droit des peuples indiens à défendre leur identité en se fermant aux autres, mais traitent de fascistes et de racistes le peuple français ou ses voisins européens qui ont le même désir.

    Ils sont affolés à juste titre par l’exploitation excessive des ressources naturelles, mais se refusent à voir que la première raison en est l’explosion démographique sur la planète. (…) Leurs contradictions sont innombrables et finissent par les rendre inaudibles, incompréhensibles, odieux.

    Le Figaro

    http://www.fdesouche.com/1067589-zemmour-les-ecologistes-sont-partisans-du-local-pour-les-salades-et-du-global-pour-les-hommes-ils-denoncent-le-libre-echange-mais-interdisent-la-fermeture-des-frontieres-aux-migrants

  • Jupiter et les Gaulois Par Natacha Polony

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    La géographie macronienne est une discipline complexe. Elle permet, le lundi, devant des ambassadeurs, d’affirmer que « les identités profondes des peuples ont resurgi, avec leurs imaginaires historiques », et d’affirmer le mercredi que « le vrai Danois n’existe pas, il est déjà Européen » et que « c’est pareil pour les Français » mais que, malgré tout, ce « peuple luthérien », qui donc existe, est ouvert aux réformes et « n’est pas exactement le Gaulois réfractaire au changement », qui lui-même existe. On s’y perd un peu. On aura en revanche bien compris que cette géographie distingue précisément le territoire national du reste du monde, où il est possible et plaisant de récriminer contre les « fainéants », les « réfractaires » et tous ceux qui ont le mauvais goût de ne pas s’esbaudir devant le « nouveau monde ».

    La géographie est aléatoire, mais l’histoire ne l’est pas moins. « Le Gaulois », donc, serait « réfractaire » aux réformes, aux changements. Cri du cœur du trader qui rêve de rebâtir Wall Street sur les ruines d’Alésia. Les Gaulois latinisés bâtirent la civilisation gallo- romaine dans laquelle s’enracinent les gloires de la France. Ils le purent grâce à l’instauration par Auguste de cette Pax Romana qui garantissait que l’État jouait son rôle et protégeait les habitants de l’Empire. Peu de peuples se tournèrent vers l’avenir en rompant avec leurs archaïsmes avec autant de célérité que les Gaulois. En revanche, quand s’effondrèrent l’État et les structures sociales et politiques, quand la loi de la jungle redevint la règle, les Gaulois furent un peu réfractaires, comme tout les peuples de l’Empire, à son effondrement. Le changement vers la barbarie n’a curieusement pas l’heur de plaire aux peuples.

    Un peu d’histoire, encore. Ne sont-ce pas les Danois, ces Danois tellement ouverts au « nouveau monde », qui ont, les premiers, refusé par référendum le traité de Maastricht ? C’est sans doute la raison pour laquelle ils ont pour devise la couronne et non l’euro... Peut-être avaient-ils tout simplement anticipé ce que le désormais ex-ministre de la Transition écologique constatait en annonçant sa démission : l’orthodoxie budgétaire européenne interdit tout véritable investissement.

    On aura compris que les considérations jupitériennes sur l’essence des peuples n’avaient pour but que d’offrir une diversion médiatique à l’effondrement de son édifice politique. Diversion sur le fond et sur la forme. Sur la forme, en servant aux médias une de ces phrases délicieusement caricaturales qui agitent aussitôt les foules. Sur le fond, surtout, en se posant comme le guide entraînant le troupeau ignorant vers les lendemains glorieux du nouveau monde, l’homme du changement, pour faire oublier que la démission de Nicolas Hulot prouve la stricte conformité du macronisme avec tout ce qui s’est fait avant lui.

    La défaite de Nicolas Hulot était écrite. Mais contrairement au message martelé par les bons soldats de La République en marche, il n’est absolument pas ce maximaliste, cet idéaliste radical qui font l’essence de la politique. Il est au contraire de ceux qui pensent que chaque petite victoire vaut la peine, et qu’à tout prendre, si l’on a emporté quelques arbitrages, ce sera toujours ça de gagné. Mais justement, il n’a rien emporté (Notre-Dame-des-Landes relève de considérations d’ordre public et non de souci écologique). Derrière les discours lyriques et les vidéos racoleuses, rien. Ou plutôt, tout pour les intérêts en place. La grande distribution, qui pourra continuer à bétonner les sols et faire baisser les prix payés aux producteurs, Total, qui pourra importer 300 000 tonnes d’huile de palme par an, la FNSEA, qui pourra continuer à prôner un modèle d’agriculture totalement obsolète et mortifère, les multinationales en général, qui pourront s’appuyer sur les traités de libre-échange signés par l’Union européenne pour importer à bas coût des produits ne respectant aucune norme sociale ou environnementale en ruinant nos agriculteurs et nos PME...

    Jupiter moquant les Gaulois réfractaires veut faire croire qu’il incarne le changement quand il est le pur produit d’un système passéiste qui refuse toute réflexion sur les circuits courts, la relocalisation des économies, la reconstitution de bassins d’emploi et de vie par la régulation des échanges, et la mise en place de modes de culture prenant en compte les dernières recherches sur la permaculture et la lutte contre l’érosion des sols.

    Le rôle d’un homme d’État est de porter une vision s’appuyant sur la connaissance du passé et l’analyse du présent pour inventer l’avenir, un avenir qui réponde aux véritables aspirations des peuples. Les Gaulois, comme les autres, veulent retrouver la maîtrise de leur vie.

    (source : Figaro 1er septembre 2018)

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