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magouille et compagnie - Page 1568

  • Quand une secte veut régenter la langue

    par Louis-Joseph Delanglade

    103879671.jpgDeux événements d’importance la semaine dernière pour la langue française.

    D’abord, la démission de M. Lussault, sans doute poussé vers la sortie par M. Blanquer lui-même, si on a bien compris les propos du ministre le même jour sur RTL. On ne s’en plaindra pas car il s’agit (enfin !) d’un coup franc porté au très idéologique et très dangereux Conseil Supérieur des Programmes, position avancée du « pédagogisme » au coeur même du si mal dénommé ministère de l’Education nationale. Le galimatias prétentieux utilisé par ce monsieur aurait fait rire s’il n’avait été un signe de plus de la déconstruction des esprits érigée en arme de guerre scolaire, notamment par l’ex-ministre Mme Belkacem : l’utilisation systématique de ce que d’aucuns ont qualifié de « novlangue » (en référence au roman d’Orwell, 1984) a en effet permis au funeste CSP d’égarer les esprits non avertis en déformant volontairement toute réalité par l’utilisation d’un jargon dont le ridicule ne le cède en rien à l’hermétisme (1). 

    Preuve que cette guerre est totale, au même moment le serpent de mer féministe de l’écriture inclusive ressort la tête, avec la parution chez Hatier d’un manuel d’histoire, niveau CE2, intitulé Magellan et Galilée - Questionner le monde. Confondant volontairement genre (grammatical) et sexe, les enragé·e·s de l’écriture inclusive dénoncent la primauté grammaticale du masculin dans laquelle ils et elles (ou mieux « elles et ils », si on va au bout de leur logique) voient une sorte de « complot machiste », l’actuelle écriture étant jugée sexiste. Assertion sans fondement pour M. Bentolila, linguiste. Ce dernier, après avoir  rappelé fort justement (Figaro Vox, 26 septembre) le caractère arbitraire de la langue, souligne une évidence : « Le français possède en effet deux genres, l'un est dit masculin, l'autre est dit féminin. Il s'agit bien de marques de genre et non pas d'indicateurs de sexe. » En fait, le masculin en français joue un double rôle grammatical, celui de masculin stricto sensu mais aussi de « générique » (on pourrait faire la comparaison avec l’infinitif, forme non marquée, certains disent « indifférenciée », du verbe et quasi neutre). Dire que le masculin l’emporte sur le féminin ne signifie donc pas que l’homme l’emporte sur la femme. 

    Nos féministes reprochent ainsi au XVIIe siècle d’avoir, dans une sorte de déni de la femme, tordu le cou par la norme à un usage assez souple : tantôt on cite tel ou tel vers (2) du grand Racine où l’accord de genre est déterminé par la seule proximité, tantôt on rappelle avec dégoût certains propos du grammairien Bouhours, abbé de son état, justifiant la primauté du masculin (3). M. Enthoven, philosophe, préfère voir dans la langue « une mémoire dont les mots sont les cicatrices » et penser qu’il est vain de croire « abolir les injustices du passé en supprimant leur trace » (Libération, 27 septembre). Mais la dimension de la controverse, plus que linguistique, est bien sociétale. On sait, et c’est significatif, que les personnes dites LGBTQI (4) sont de fervent·e·s partisan·e·s de l’écriture inclusive qui permet(trait) de nier la loi commune de la binarité du genre (sexuel).  On comprend mieux dès lors dans quelle stratégie d’ensemble s’inscrit la présente attaque contre notre langue. Voilà pourquoi nous avons déjà droit aux députées, professeures et plombières. Voilà pourquoi discours et écrits sont émaillés de « toutes et tous » ou de « celles et ceux » (on continue, par courtoisie désuète, à privilégier le féminin par la première place). Voilà pourquoi le manuel des éditions Hatier utilise systématiquement le « point milieu » comme nous l’avons fait à titre d’exemple (avec risque d’erreur car nous ne sommes pas allés à « cette » école) dans cet article. 

    Si M. Lussault, quoique grotesque, reste dangereux, les tenants de l’écriture inclusive le sont tout autant : c’est la même volonté de subversion, la même négation d’une réalité qui dérange quelques farfelus encore minoritaires.  

    (1) Une piscine devient ainsi un « milieu aquatique profond standardisé ».

    (2) « Surtout j'ai cru devoir aux larmes, aux prières / Consacrer ces trois jours et ces trois nuits entières. » (Athalie, IV, 3)

    (3) Il affirme dans ses Remarques nouvelles sur la langue française écrites en 1675 que « lorsque les deux genres se rencontrent, il faut que le plus noble [le masculin] l’emporte ».

    (4) LGBTQI = Lesbiennes, Gays, Bisexuels, Trans, Intersexes, (en) Questionnement.

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/

  • 53 000 fraudeurs touchent une retraite française à l’étranger alors qu’ils n’y ont pas droit

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    Un récent rapport de la Cour des comptes révèle que 53 000 bénéficiaires inconnus perçoivent une retraite française dans un pays de l’étranger alors qu’ils n’y ont aucun droit ou qu’ils sont morts.

    Ainsi, les contribuables français accordent chaque mois une retraite à un Algérien imaginaire de 117 ans… Au total, c’est 200 millions d’euros qui sont ainsi perdus chaque année. Pour rappel, cette somme correspond à celle de l’aide aux maisons de retraite publiques que Manuel Valls avait retirée en 2016.

    L’association Contribuables associés a donc adressé une pétition au ministre de la Solidarité et de la santé afin de régulariser une situation d’illégalité qui saigne les contribuables français.

  • Zoom - Anne Sophie Nogaret : “Du Mammouth au Titanic”

  • Politique & éco n°143 : Corruption politique, libre circulation des capitaux et guerre des monnaies

  • La charge de Dupont-Aignan contre Guillon et les médias

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    Invité samedi 23 septembre 2017 dans « Salut les Terriens », sur C8, Nicolas Dupont-Aignan en a profité pour revenir sur la campagne présidentielle et le rôle qu’ont joué les médias.

    Pour le député de l’Essonne, « les médias aujourd’hui vivent sur une autre planète que les Français. Cette coupure n’est plus supportée parce que le miroir renvoyé par les médias ne correspond pas à la vie réelle. En plus, les médias font de la propagande permanente et vendent leur vision de la France. »

    Pour preuve ? La campagne présidentielle qui a montré le vrai visage d’une « caste hors-sol qui veut faire la démocratie », a-t-il expliqué. Et de poursuivre : « On a assisté à la présidentielle à une immense manipulation. La plupart des directeurs de journaux étaient pour Macron. C’étaient 70 couvertures de newsmagazines pour Macron. »

    Et lorsqu’on lui rétorque que si les journaux ont mis Macron en couverture, c’est parce que cela faisait vendre, le maire d’Yerres ne se laisse pas démonter en revenant sur les pressions exercées en mars 2017, pendant la campagne, par Serge Dassault, propriétaire du Figaro. À l’époque, ce dernier avait demandé, par texto, à Nicolas Dupont-Aignan de se retirer au profit de François Fillon, sous peine d’être boycotté par son journal. « Depuis, je n’ai plus un article dans ‘Le Figaro’, dans ‘Le JDD’, comme je n’en ai plus ailleurs. Ils veulent décider à la place des gens ! », a-t-il dénoncé.

    Quelques minutes auparavant, le président de Debout la France est revenu sur la « blague » de Stéphane Guillon, ex-chroniqueur de Thierry Ardisson, au sujet de la mort de sa mère, alors qu’il rejoignait Marine Le Pen. « Ce qui m’a choqué dans la manière dont j’ai été traité, c’est qu’on me traite comme un chien au point de s’attaquer à la mémoire de ma mère, c’était horrible », a-t-il lancé. Et quand Ardisson lui fait remarquer que Guillon n’est plus là, Dupont-Aignan prévient : « Oui, bah heureusement, parce que je lui bute la gueule si je le vois ! »

     
     

    Nicolas Dupont-Aignan à propos de Stéphane Guillon qui a plaisanté sur le décès de sa mère : "Je lui bute la gueule si je le vois" 
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  • L'homme qui a poignardé deux femmes à Marseille sortait de garde à vue

    L’homme aurait été arrêté pour une dizaine de faits de délinquance mineurs, notamment des vols et des infractions à la législation sur les étrangers. Il s’agit d’un Algérien ou d'un Tunisien en situation irrégulière.

    L'Etat islamique a revendiqué l'attaque.

    Jean-Sébastien Ferjou (atlantico.fr) :

    «Regardons les origines …  Ce sont principalement des maghrébins, il y a eu 1 malien et tous les autres étaient maghrébins.»

    Damien Givelet : «Il peut y avoir des tas de raisons aussi, psychologiques, et autres …»

    «Si ça vous semble plus confortable de penser que c’est psychologique, très bien. Il me semble qu’il y a gens de personnes qui souffrent de problèmes psychologiques, j’ai pas l’impression qu’ils se jettent tous dans les gares ou ailleurs en criant “Allah Akbar” ! (…) Il faut arrêter d’avoir peur de stigmatiser. Quand on n’aborde pas les choses de front, c’est là où on laisse les choses pourrir

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Clandestins : le budget de l'aide médicale d'État va croître de 108 millions d'euros en 2018

    Selon le projet de loi de finances épluché par Capitalle budget de l'aide médicale d'État (AME) va croître de 108 millions d'euros en 2018. 

    L'AME, mise en place en 1999, permet la prise en charge médicale des personnes en situation irrégulière et résidant en France depuis plus de trois mois. La "droite" au pouvoir n'a jamais osé remettre en cause cette pompe aspirante de l'immigration. En 2018, son budget s'élèvera donc à 910 millions d'euros, soit une augmentation de 13 % par rapport à l'année précédente.

    910 millions d'€ en plus pour les immigrés, quand on sait que les Armées ont été privées de 850 millions d'€...

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Les mal-pensants en camp de rééducation ?

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    Les régimes totalitaires du siècle passé ont tenu grâce à la délation. Tenir des propos hostiles, y compris en privé, dans sa famille, à l’école ou sur le lieu de son travail, au régime nazi ou au régime communiste pouvait conduire à perdre son emploi ou à aller en camp de rééducation. Le régime politiquement correct de Macron s’est inspiré de ces exemples nazis et soviétiques. Le premier ministre a profité de la torpeur de l’été pour publier, le 5 août 2017, un chef-d’œuvre de texte liberticide

    Il prévoit pour toute personne – sur simple condamnation contraventionnelle – la possibilité d’être condamné à un « stage de citoyenneté », terme de novlangue pour désigner une action de rééducation. Et ce pour de simples propos privés. Sur simple dénonciation. Pour des propos portant sur les « prétendues races » (sic) ou jugés « discriminatoires » ou « transphobes » (sic).

    Hallucinant, non ? Pour vous permettre de forger votre propre opinion par vous-même, voici l’exposé des motifs de ce texte liberticide. Pris après l’avis du Conseil d’Etat, une juridiction qui n’est plus la gardienne de nos libertés mais l’instrument servile de la chape de plomb politiquement correcte. Vive la dissidence !
    Polémia.

    Exposé des motifs

    Publics concernés : Personnes poursuivies ou condamnées ; magistrats.

    Objet : Renforcement de la répression des provocations, diffamations et injures non publiques à caractère raciste ou discriminatoire.

    Entrée en vigueur : Le texte entre en vigueur le lendemain de sa publication.

    Notice : Le décret améliore la lutte contre les manifestations de racisme, de sexisme et d’homophobie pouvant se produire dans des lieux non publics, comme au sein des entreprises ou des établissements scolaires. Il renforce à cette fin la répression des contraventions de provocation, diffamation et injure non publiques à caractère raciste, sexiste, homophobe ou handiphobe, dans des conditions similaires à ce qui a été prévu dans la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse par la loi n° 2017-86 du 27 janvier 2017 relative à l’égalité et la citoyenneté pour les délits de provocations, diffamations et injures racistes ou discriminatoires commises de façon publique.

    Il prévoit que ces diffamations et injures non publiques constitueront, comme les provocations, des contraventions de la cinquième classe, punies d’une amende maximale de 1.500 euros ou 3.000 euros en cas de récidive, et non plus des contraventions de la quatrième classe punies d’amendes inférieures de moitié.

    Il élargit ces infractions aux cas où elles sont commises en raison de l’identité de genre de la victime, afin de mieux lutter contre la transphobie, et il substitue à la notion de race, qui n’est pas applicable aux êtres humains, celle de « prétendue race » comme cela a été fait dans les dispositions législatives du Code pénal par la loi du 27 janvier 2017.

    Il ajoute pour ces infractions la peine complémentaire de stage de citoyenneté, qui existe désormais pour les délits prévus par la loi du 29 juillet 1881.

    Références : Les dispositions du Code pénal et du Code de procédure pénale modifiées par le présent décret peuvent être consultées, dans leur rédaction issue de ces modifications, sur le site Légifrance (http://www.legifrance.gouv.fr).

    Edouard Philippe, Nicole Belloubet, Annick Girardin.

    Texte intégral du décret :
    https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000035373907&categorieLien=id

    https://www.polemia.com/les-mal-pensants-en-camp-de-reeducation/

    Image : Camp de Schirmeck-La Broque (camp de sureté – 02/08/1940 – 22/11/1944) durant la Seconde Guerre mondiale (WWII)

  • La semaine politique #2 - Scandales d’Alstom : ce que l’on vous cache

  • Angela Merkel : la grande désunificatrice

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    Coup de tonnerre aux élections législatives allemandes : percée de l’AfD identitaire, chute des partis traditionnels, coalition impossible à constituer.

    Dans cette lettre d’Allemagne notre correspondant François Stecher fait le point pour Polémia.
    Polémia

    Lundi 25 septembre, vers 08h00 du matin, lendemain d‘élection à Hambourg, gueule de bois pour les journalistes des médias dominants, quelques larges sourires – en public très vraisemblablement d’électeurs libéraux (FDP), en privé potentiellement d’un discret « Wutbürger » (citoyen en colère) – et surtout les mines atterrées des politiciens et sympathisants des « Volksparteien ».

    Les médias allemands en pleine désinformation…

    Toute en modération, la journaliste de NDR Info interroge Leif-Erik Holm, chef de la fraction AfD au Landtag de Mecklenburg-Vorpommern :

    — Que pensez-vous des récents propos d’Alexander Gauland, qui a déclaré qu’il y avait eu des éléments positifs dans le comportement d’Adolf Hitler pendant la guerre ?

    — Je ne m’en souviens pas, et, le connaissant bien, je puis affirmer qu’il ne peut avoir tenu de tels propos.

    — Je vous affirme, moi, qu’il les a tenus. Qu’en pensez-vous ?

    — Pardonnez-moi d’insister, je suis tout à fait certain qu’il ne peut avoir dit une telle chose.

    — Et moi tout aussi certaine, voire plus, qu’il l’a dit.

    — Si vous faites allusion à son propos sur le comportement des soldats allemands pendant la Seconde Guerre mondiale…

    — Oui, peut-être, vous me pardonnerez de ne pouvoir restituer la citation exacte… »

    …et les médias français en pleine désinformation

    Affolement, colère et sidération : il s’est bien passé quelque chose en Allemagne ce dimanche. Le décalage entre la situation réelle et la perception des médias français était, dans les heures qui ont suivi la proclamation des résultats, proprement ahurissant. Exemple emblématique, l’intervention de l’incontournable Marion van Renterghem, auteur de Angela Merkel, l’OVNI politique, sur la tout aussi nécessaire BFM TV dimanche soir : « Pour avoir bien étudié le visage d’Angela Merkel dans différentes situations, je peux vous dire qu’elle n’était pas du tout déstabilisée. »

    C’est pourtant bien le contraire qu’il faut affirmer : la chancelière, bête politique, savait parfaitement, à cette heure-là, que son avenir politique était en jeu. Elle a pu, à cet instant, mesurer le chemin parcouru, depuis ce fabuleux printemps 2015, lorsque les instituts de sondage laissaient peu à peu entrevoir la perspective d’une majorité absolue pour la seule CDU/CSU, cette majorité absolue manquée de si peu en 2013 : quel triomphe cela eût été, pour cette quatrième législature… Ecraser le Grand Homme, Kohl le Réunificateur… Elle en avait rêvé. Et les « migrants » ont brisé son rêve.

    Les « migrants » ont brisé le rêve de Merkel

    Elle savait déjà, à cet instant, que le montage de sa coalition de gouvernement serait un cauchemar – les spécialistes interrogés sur les ondes évoquent Noël, sans trop y croire ; les hypothèses les plus crédibles évoquent un délai de cinq mois… Les options qui s’offrent à elle sont connues :

    1. Reconduction de la «Grosse Koalition » avec la SPD ; c’est en réalité déjà un ménage à trois, avec un partenaire difficile – tout au moins pour la galerie, jusqu’à aujourd’hui – en la personne de Horst Seehofer, patron de la CSU bavaroise ;
    2. Coalition «Jamaïque » CDU/CSU alliée aux libéraux du FDP et aux écologistes (Grüne) ;
    3. Un gouvernement minoritaire, avec des majorités de projet ; bien que ceci soit absolument contraire aux souhaits des Allemands, une telle configuration a pu être envisagée une fois au niveau fédéral : en 2013, précisément lorsque CSU et CDU totalisaient ensemble 311 mandats au Bundestag et qu’il en fallait 316 pour détenir la majorité absolue.

    Monter une coalition : un cauchemar

    La première option (CDU/CSU/SPD) souffre d’une faiblesse majeure : le partenaire principal envisagé, la SPD, a fait clairement connaître, par la voix de sa tête de liste malheureuse, Martin Schulz, sa volonté d’entrer dans l’opposition. Ce choix, qui trouve un très large soutien au sein du parti lui-même – approuvé par près de 60% des électeurs – et à sa gauche – Sarah Wagenknecht (Die Linke) a salué ce retour de la SPD dans l’opposition – est justifié par le fait incontestable que l’alliance avec Angela Merkel s’apparente pour le parti au « baiser de la mort » : la chancelière a employé tout son temps et ses efforts à piller le programme de son allié, voire ceux des autres formations de gauche – on se souviendra de la décision de sortie du nucléaire, qui a anéanti les Verts en pleine ascension, les vidant de leur substance. Il faut à la SPD une cure d’opposition pour se refaire une santé, c’est une certitude ; qu’elle parvienne à regagner le terrain perdu sera une autre affaire. Angela aura toutes les peines du monde à convaincre Martin de décrocher son téléphone. A moins que Martin ne passe la main…

    La deuxième option (CDU/CSU/FDP/Verts) présente quelques attraits : elle a déjà été testée au niveau de plusieurs Länder – la Hesse, la Sarre et le Schleswig-Holstein – on peut s’y réjouir de cette diversité intrinsèquement bonne, où l’on s’enrichit de ses différences. Voire… Comment concilier les positions européistes à tout crin des Verts et les positions très eurosceptiques des Libéraux et de la CSU ? Comment faire tenir à bord de la galère gouvernementale des Verts immigrationnistes par essence, des Libéraux qui ne veulent garder que les réfugiés de guerre et chassent clairement sur ce sujet sur le terrain de l’AfD, et une CSU qui veut imposer une limite annuelle au nombre maximale de réfugiés admis sur le sol allemand ? Bien pire : en octobre de l’année prochaine auront lieu les élections au Landtag de Bavière. Horst Seehofer, dont le numéro de Gnafron ne convainc plus personne, a absolument besoin d’obtenir ce signe concret de son influence à Berlin, au risque de voir s’accélérer la fuite des électeurs de la CSU vers l’AfD. Avec 38,8% des suffrages, son plus mauvais résultat depuis 1949, la CSU a largement outrepassé vers le bas ce que l’on considère comme le « seuil de douleur » au sein de cette formation, c’est-à-dire 45%. Il en va de sa crédibilité personnelle. A moins que Horst ne passe la main…

    La troisième option (gouvernement minoritaire) doit être mentionnée par souci de couvrir tout le champ des possibles. Un gouvernement minoritaire n’a encore jamais vu le jour dans l’Allemagne d’après-guerre à la suite d’une élection. Il a pu, comme nous l’avons vu plus haut, être pensé, envisagé en 2013, dans un contexte très particulier, avec un nombre de députés très proche de la majorité absolue. La seule configuration qui permettrait d’approcher ce résultat serait une coalition « Jamaïque » sans la CSU (347 pour 355)… Impensable, en réalité, à moins de vouloir favoriser l’indépendance de l’Etat libre de Bavière.

    Vers une dissolution ?

    Une quatrième option doit encore être mentionnée : celle de la dissolution, et de nouvelles élections générales. Elle pourrait apparaître, d’ici quelques semaines, comme la seule praticable.

    Pour Angela, les semaines qui viennent vont être passionnantes. Elle a, en deux ans, achevé d’établir solidement sa réputation de duplicité. Son dernier « coup » en date, le vote par le Bundestag de la loi sur le mariage homosexuel, a mis la touche finale à cette fresque immense : présenter un projet de loi qui était au programme de la SPD pour la législature suivante, lui coupant ainsi l’herbe sous les pieds, avec une AfD mal placée pour se manifester sur ce sujet, compte tenu de la personnalité de sa co-tête de liste, tout en se déclarant hostile à la loi à titre personnel, chapeau l’artiste ! Jean de La Fontaine en aurait rêvé pour incarner Raminagrobis. Elle qui voulait surpasser Kohl, elle a obtenu ce résultat formidable : aucun Allemand n’est capable de citer une seule réalisation importante accomplie sous ses gouvernements. Ce que retiennent ses compatriotes, c’est la crise des réfugiés, et le « Wir schaffen das ». Grâce à elle, l’Allemagne est divisée en deux blocs à peu près égaux et résolument hostiles : elle restera dans l’Histoire comme la Grande Désunificatrice.

    Tout cela pour convoquer les électeurs aux urnes en janvier prochain, sans même finir ce quatrième mandat si ardemment désiré ?

    François Stecher 27/09/2017

    https://www.polemia.com/angela-merkel-la-grande-desunificatrice/