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Entretien présidentiel : un coup de com’ dans l’eau - Journal du Lundi 16 Avril 2018
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Étrangers : le maire du XIXe tire la sonnette d’alarme et demande à l’Etat d’agir

FRANCE (NOVOpress avec le bulletin de réinformation de Radio Courtoisie) :
Le maire du XIXe arrondissement François Dagnaud, membre du Parti Socialiste, interpelle le préfet pour que l’Etat agisse sur le camp d’immigrants qui grossit à vue d’œil sous le périphérique entre la Porte d’Aubervilliers et la Porte de la Villette.La situation sanitaire empire malgré l’installation d’un point d’eau, de toilettes et de bennes à ordures, et la perspective de la fermeture de la « bulle » de la Porte de La Chapelle risque encore d’aggraver la situation.
Le préfet Michel Delpuech a rétorqué que les campements sont sur le domaine municipal et qu’à ce jour, aucune décision de justice n’a été demandée pour mettre fin à cette occupation.
Cette situation compliquée met en exergue l’incapacité de nos élites politiques à assurer une vie décente aux riverains qui font les frais d’une situation qui risque de dégénérer à tout moment.
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J’AURAIS PRÉFÉRÉ QUE TANGUY et LAVERDURE SE FASSENT « PORTER PÂLE » !
Le bloc notes de Jean-Claude Rolinat
Ainsi donc, dans la nuit du 13 au 14 avril, les « Chevaliers du ciel » à bord des cinq Rafales français engagés, sans oublier les frégates multi-rôles positionnées en Méditerranée, ont frappé la Syrie en délivrant une dizaine de missiles dont des Scalp. Le jeune Prince Emmanuel Ier, dont on peut par ailleurs approuver, aux marges, sa politique dans d’autres domaines, a montré ses muscles. C’est grisant quand on est Jupiter de délivrer la mort chez les autres !
Où sont les preuves ?
Le motif de cette croisade contre Bachar Al Assad, en compagnie des Américains et des Britanniques, la raison de cette « punition » contre l’un des rares régimes plus ou moins laïc, du Proche-Orient ? L’utilisation présumée par l’armée syrienne de gaz contre des populations civiles dans la Ghouta orientale, poche insurgée proche de Damas. Avant même d’attendre les résultats d’expertises de l’organisation Internationale OAIC, dûment mandatée pour cela, les occidentaux ont frappé un pays qui ne leur a rien fait, sans se demander pourquoi un gouvernement en passe d’emporter une victoire totale utiliserait une telle arme, alors que les yeux du monde entier sont braqués sur lui ?
Déjà, dans le passé, les « Fake news » pullulaient !
Le Président de la République française a parlé de « ligne rouge » à ne pas dépasser. Que ne l’a-t-il souligné au Prince Mohamed Ben Salman, « MBS » pour les copains, qu’il recevait à L’Elysée quelques heures auparavant, à propos du Yémen ? Rappelons que l’Arabie Saoudite, pays sunnite, bombarde allègrement, civils et militaires confondus, le camp Houti, soutenu par les chiites. Il faut se souvenir aussi des bobards énormes diffusés jadis pour nous « vendre » l’intervention en Irak, - la légende des couveuses du Koweït débranchées et « l’arme de destruction massive » de Saddam -, ou, au Kosovo, le barbare « génocide » qui aurait été commis par l’armée serbe envers les Albanais, justifiant à postériori le bombardement de Belgrade, capitale de notre traditionnel « allié », merci pour lui !
Des armes « bien comme il faut » pour tuer, et pas certaines autres ?
Des bombes à fragmentation, par exemple, ce serait plusclean que les gaz ? Et la bombe atomique sur Nagasaki en 1945, la deuxième balancée sur le Japon, celle de trop, plus correcte que le chlore, et le napalm déversé notamment au Vietnam, moins tragique que répandre du gaz sarin ? Et le port du Havre, rayée de la carte en 1944 par la Royal Air Force, un dégât collatéral, alors que plus un Allemand ne se trouvait en centre-ville ? En réalité c’est la guerre, « Krieg gross malheur », qui est à bannir de l’humanité, mais cela ce n’est pas pour demain, car depuis que le monde est monde, la guerre fait intrinsèquement partie de l’histoire des hommes. Lamentable mais évident constat.
Un mauvais signal
Contrairement aux apparences, c’est un mauvais signal qui est adressé à tous les apprentis tyrans de la planète, cela va les pousser encore un peu plus dans leur radicalité. Ils ont vu le sort réservé à Saddam Hussein et à Kadhafi qui, indépendamment de leur cruauté et de leur mégalomanie, rendaient service à l’occident, l’un en retenant les vagues migratoires, l’autre en contenant la marée islamiste. Comment voulez-vous qu’après cela, un Kim-Jung-Un nord-coréen renonce à l’arme suprême, ou que les Ayatollahs iraniens baissent la garde ? Comment calmerez-vous l’ardeur israélienne à coloniser un peu plus chaque jour des terres qui ne lui appartiennent pas ? L’Etat hébreu, paradoxalement, se sent sinon encouragé, tout au moins conforté dans ses raids, comme celui du 10 avril dernier mené contre la base T-4, action confirmée par l’agence syrienne Sana. Et aussi, allez-vous rassurer le Baas syrien et son chef qui n’ont que les Russes et l’Iran comme supporters, les laissant dans ce solitaire tête à tête ? Quelle influence politique aurez-vous à Damas, si vous matraquez le régime et ne rouvrez pas votre ambassade ? Aucune ! Un coup d’épée dans l’eau. Emmanuel Macron peut bien gonfler ses muscles, l’utilisation de ces gadgets militaires que sont les armes sophistiquées ne contribue en rien, par exemple, à réduire une bande de gueux à Notre Dame des Landes, ni à imposer la loi républicaine dans les cités ethniques. Quand on veut noyer son chien, on dit qu’il a la rage. C’est ce que les occidentaux disent à propos du leader syrien qui, loin s’en faut, n’est pas un enfant de chœur, mais qui, contrairement aux assassins islamistes soutenus par les royaumes « présentables » de la péninsule arabique, n’agresse pas, chez nous, nos populations et ne finance pas de mosquées salafistes ou autres. Puisse la Russie, elle, garder la tête froide. Trump ferait mieux de tenir ses promesses et d’édifier, par exemple, son fameux mur à la frontière du Mexique, plutôt que d’aller jouer au gendarme dans une région où la présence de son pays n’a semé que ruines, terrorisme et désolation.
Une grosse déception
Quant à la France, elle n’a joué qu’un rôle de supplétif, donnant l’apparence dans le cadre de l’OTAN d’un toutou suivant son maître. Les « Chevaliers du ciel » n’étaient plus que les palefreniers de leur Seigneur yankee. Le Sancho Pansa d’Amiens a trottiné derrière un Don Quichotte à la crinière oxygénée, gonflé de sa suffisance de cow-boy d’opérette. Une grosse déception. Hillary Clinton se serait-elle introduite dans le cerveau du Donald ?
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DÉBAT MACRON, BOURDIN, PLENEL : UN SPECTACLE SANS CONTENU

S’il fallait caractériser d’une métaphore le débat de dimanche soir entre le chef de l’État, Jean-Jacques Bourdin et Edwy Plenel, on pourrait parler d’un spectacle, ou d’un match de catch, avec son lot de simulations et de faux-semblants. Au bout de trois heures, on n’a rien appris de nouveau sur la politique d’Emmanuel Macron.
Les deux intervieweurs, réputés les plus directs de la profession, ont déçu. Jean-Jacques Bourdin, qui est plutôt du matin, semblait s’endormir ou s’ennuyer, se forçait à être tranchant : caricature maladroite de lui-même, il essayait de faire dire à Macron ce qu’il ne disait pas. Quant à Edwy Plenel, sa culture trotskiste transpirait à chacune de ses questions.
Il faut reconnaître qu’Emmanuel Macron est un champion dans l’art d’esquiver les coups ou d’en distribuer à l’occasion, montrant parfois des signes d’agacement. Il a répondu aux questions des deux journalistes, dont on se demandait parfois s’ils faisaient leur métier ou s’ils étaient les porte-parole de quelque mouvance politique.
Sachant sa leçon sur le bout des doigts, ne doutant pas un instant qu’il détenait la vérité, notre catcheur de Président n’avait pour tâche que de déjouer les feintes, pourtant prévisibles, de ses interlocuteurs. Un exercice dans lequel il excelle. Reste à savoir si l’habileté oratoire, qui fait un bon démagogue, suffit pour faire un bon politique.
Macron n’a pas voulu admettre que son élection, formellement légale, souffrait de quelque illégitimité, compte tenu de son faible score au premier tour et des conditions singulières du second. Il voit dans le raz-de-marée des législatives, traditionnellement favorables au vainqueur, une approbation de son programme. Il est vrai qu’une majorité à sa botte facilite la confiance en soi et qu’il se réserve la possibilité d’intimider les récalcitrants qui refusent d’être de simples godillots.
« Ils sont libres, ils exprimeront leurs convictions », assure-t-il, en évoquant les désaccords sur le projet de loi Asile Immigration dont l’examen doit débuter ce lundi. Mais le chef du groupe LREM, Richard Ferrand, a prévenu que les députés qui voteraient contre le texte risqueraient d’être exclus.
Macron justifie les frappes aériennes en Syrie par des preuves indiscutables, recueillies sur le terrain, de l’implication du régime dans l’utilisation d’armes chimiques, mais il ne s’étend guère sur ces preuves : c’est vrai, puisqu’il l’affirme ! Il se targue d’avoir convaincu Donald Trump de se maintenir en Syrie. Il réaffirme sa foi en l’Europe et sa défiance envers les pays « illibéraux » de l’Union, qui critiquent les excès du libéralisme et de l’immigration incontrôlée.
Il comprend, bien sûr, les colères sociales : il comprend les cheminots, mais sa réforme ira à son terme ; il comprend les personnels hospitaliers, il comprend les retraités et s’engage à mieux prendre en charge la dépendance, il comprend tout le monde : faites-lui confiance, demain, on rasera gratis mais, en attendant, il faut payer.
Le clou du spectacle, c’est quand il a affirmé que « [son] objectif reste de réconcilier et d’unir le pays », alors que, depuis son arrivée au pouvoir, il a passé son temps à le diviser. Il ne conçoit l’union que dans l’adhésion pleine et entière à ses certitudes. Il méprise toutes les opinions, sauf la sienne, et couvre de son arrogance ceux qui ne se prosternent pas devant son génie.
Sur tous les points, il a répété son credo, sans le changer d’un iota. Les journalistes qui, depuis le matin jusque tard dans la nuit, ont commenté cette émission sont les seuls à avoir trouvé à ce match convenu quelque intérêt : comme ils participent eux-mêmes au spectacle, ils feignent de le prendre au sérieux.
http://www.bvoltaire.fr/debat-macron-bourdin-plenel-spectacle-contenu/
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« Quand nos mamans portaient le voile catholique » : le mensonge de Castaner
Invité ce lundi 16 avril de RTL Matin pour faire le service après-vente de la prestation de son patron la veille, le délégué général (LREM) est revenu sur plusieurs passages de l’interview d’Emmanuel Macron dimanche soir par Jean-Jacques Bourdin et Edwy Plenel. Notamment celui sur le voile islamique, au sujet duquel le président de la République a déclaré que « dans la République, nous devons le tolérer », tout en critiquant l’inégalité entre les sexes qu’il induit : « Ce n’est pas conforme à la civilité dans notre pays, c’est-à-dire au rapport qu’il y a entre les hommes et les femmes ».
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Zoom - Olivier Babeau : éloge de l'hypocrisie
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ZADISTES : UN AUTRE MONDE. BEN VOYONS…

Étonnantes interviewes de zadistes du dernier carré.
Éternellement à visages cachés, ces gens que l’on devine jeunes, d’assez bonne famille, souvent étudiants, donc arrivés à un niveau d’après-bac, ne veulent pas des règles de l’État, en apparence seulement. En fait, ils ne veulent pas de l’autorité de l’État quand elle ne les arrange pas, quand elle leur interdit de s’installer sur une terre qui n’est pas la leur, quand elle leur demande de décliner une identité sur un papier administratif, quand elle leur impose de se plier aux règles sanitaires pour leurs produits agricoles, quand elle leur demande de payer l’impôt ordinaire sur le travail et l’exploitation de la terre.
En revanche, ils expliquent très savamment quelles sont les règles auxquelles les gendarmes doivent se plier, quelles sont les limites de leur action. Ils expliquent aussi doctement quelles devraient être les postures de la préfète de Loire-Atlantique et à quelles entorses à la loi générale elle devrait se plier pour leur faire plaisir et satisfaire leurs revendications. Ils argumentent encore sur le fait que l’État parle de « loi, de conformité », quand eux parleraient « de cœur, de projet, d’amour, de paix et d’une autre société ».
Gageons tout de même que ces gens vivent avec de l’électricité, qu’ils payent ou pas, qu’ils volent peut-être sur les lignes qui traversent leur territoire devenu tribal, qu’ils entendent mener leurs beaux projets sur une terre qui appartient à l’État, donc à nous tous, sans que cela ne leur occasionne la moindre gêne aux entournures, et qu’ils préfèrent, tout en prônant la paix et l’amour, affronter violemment les policiers, dont certains seraient assurément morts sans leurs protections personnelles de combat. Quand leurs femmes accoucheront, ils tiendront à bénéficier des services de la maternité d’une société à laquelle ils refusent de contribuer.
Ils occupent exactement la même posture que ces enfants de trois ans, arrivés au stade du « non » bien connu des parents et des psychologues, qui acceptent en apparence les règles qui les arrangent et refusent celles qui les frustrent. Ils ne supportent pas la loi de l’État, perçu comme paternaliste, comme ils n’ont vraisemblablement pas supporté celle du père, avec un fonds de pulsions liées au stade anal qui les a poussés, détail révélateur, à bombarder les forces de l’ordre avec leurs propres excréments, méticuleusement mélangés dans des cocktails de type Molotov. On les devine aisément ex-enfants très gâtés, ou éventuellement très abandonnés, au point de n’avoir jamais subi la moindre autorité frustrante dans une trop bonne famille, ou de n’avoir jamais rencontré les moindres limites lors d’une enfance ballottée.
« Vivre autrement », allons donc : les vrais artisans du vivre « autrement » sont des gens intelligents, charismatiques et travailleurs qui s’insèrent dans la société et contribuent, par leur génie, à la transformer. Les autres déguisent leur asociabilité, leur incompétence, dissimulent leur violence et leurs pulsions avec du discours humanitaire.
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Syrie : la Maison Blanche contredit Emmanuel Macron
Lors de son entretien télévisé, Emmanuel Macron a affirmé que la France avait convaincu Donald Trump de maintenir les troupes américaines en Syrie :
"Il y a 10 jours, le président Trump disait : les États-Unis d'Amérique ont vocation à se désengager de la Syrie, nous l'avons convaincu, nous l'avons convaincu qu'il était nécessaire d'y rester (...), je vous rassure, nous l'avons convaincu qu'il fallait rester dans la durée".
La Maison-Blanc a répondu par un communiqué de la porte-parole de Donald Trump, Sarah Sanders:
"la mission américaine n'a pas changé". "Le président a dit clairement qu'il veut que les forces américaines rentrent dès que possible".
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Syrie: les gros mensonges d’Emmanuel Macron…et « les valeurs de l’occident »
Pour son second entretien médiatique de la semaine, après Jean-Pierre Pernaut sur TF1, Emmanuel Macron était hier soir en direct sur BFMTV, RMC et le site Mediapart, pour répondre depuis le Théâtre national de Chaillot à Paris aux questions de Jean-Jacques Bourdin et Edwy Plenel. Un débat pugnace, dans lequel le chef de l’Etat, visiblement toujours aussi pénétré de sa croyance en son talent, a fait l’étalage de son agilité intellectuelle. Face à lui, les deux journalistes ont été parfois assez vindicatifs, sur le mode de ce qui pratique dans les pays anglo-saxons, la déférence étant traditionnellement plus de mise sous nos latitudes vis-à-vis de notre monarque républicain… Sur le plan symbolique il n’est pas anodin que MM. Bourdin et Plenel aient entamé chacune de leurs questions par « Emmanuel Macron » et non « Monsieur le président » contrairement à l’usage établi. Une nouvelle dégradation faite à la fonction présidentielle, déjà abîmée par MM. Sarkozy et Hollande ? Reste à savoir, au-delà de l’exercice plutôt maîtrisé dans le forme par le chef de l’Etat, si ce dernier a convaincu nos compatriotes en colère, tous ceux déjà déçus par le macronisme, qui doutent des réformes en cours, sont opposés aux évolutions voulues et actées par la majorité présidentielle. Car convaincre était bien le but que c’était fixé Emmanuel Macron à travers ce grand oral, bien conscient, quoi qu’il en dise, et comme a tenu à lui rappeler le grand démocrate Plenel, notamment sur Mediapart, que 83% des Français n’ont pas voté pour lui au premier tour et qu’il a été élu au second par moins de 40% des Français de plus de 18 ans.Emmanuel Macron, chef des Armées de par notre constitution, n’était certes pas tenu d’organiser un débat préalable avec le Parlement pour frapper militairement samedi la Syrie (conjointement avec les Etats-Unis et le Royaume-Uni), mais cette opération militaire peut-elle se justifier, son bien fondé est-il recevable Pour tous ceux qui voient un peu plus loin que le bout de leur nez? Bruno Gollnisch, à l’instar des autres dirigeants du FN, ne le pense pas.
M. Macron a tenté de justifier la légalité internationale de cette agression… en critiquant au passages les interventions militaires faites dans le passé par les neoconservateurs. «C’est la communauté internationale qui est intervenue » le 14 avril a-t-il affirmé sans rire malgré l’absence de mandat de l’ONU, arguant de la résolution 2118 du Conseil de sécurité de l’ONU. Celle-ci avait été adoptée le 21 septembre 2013 , après une attaque chimique qui s’était déroulée un mois auparavant, attribuée (apparemment faussement) aux forces fidèles la République arabe syrienne. A l’unanimité de ses 15 membres, le Conseil de sécurité , au terme d’une décision qui figurait en annexe de ladite résolution, expliquait que la Syrie était notamment tenue d’achever l’élimination de « tous les équipements et matières liés aux armes chimiques » au cours du premier semestre 2014. Les membres du Conseil, commentant la décision, avaient prévenu qu’en cas de non-respect par Damas de ses obligations, des mesures pourraient être prises en vertu du chapitre VII de la Charte des Nations Unies. Son article 42 prévoit que le Conseil de sécurité « peut entreprendre, au moyen de forces aériennes, navales ou terrestres, toute action qu’il juge nécessaire au maintien ou au rétablissement de la paix et de la sécurité internationales.»
Ce 14 avril,Washington, Paris et Londres ont expliqué que leurs frappes étaient des mesures de représailles après l’attaque chimique au chlore imputée à l’armée syrienne dans la ville de Douma (Ghouta orientale). Hier soir, le chef de l’Etat a précisé que la France n’a « pas déclaré la guerre au régime de Bachar el-Assad » mais qu’il avait « obtenu des preuves – il n’a donné aucun détail sur la réalité de celles-ci, NDLR- que des armes chimiques (avaient) été utilisées » par le gouvernement syrien. » En conséquence de quoi « trois sites de production d’armes chimiques – désaffectés depuis longtemps, NDLR - ont été visés par ces attaques (…). Les capacités de production d’armes chimiques ont été atteintes et détruites. Il n’y a eu aucune victime selon les dires des Syriens et des Russes. »
La porte des discussions est cependant toujours ouverte a précisé la président de la république, le dialogue n’est pas rompu avec le Kremlin pour préparer «une transition durable en Syrie, en accord avec Vladimir Poutine. » « Pour construire une solution durable, il nous faut parler avec l’Iran, la Russie et la Turquie», a-t-il ajouté, se félicitant au passage d’avoir « séparé les Russes des Turcs sur cette question» des frappes qui ont été approuvés par le président turc Recep Tayyip Erdogan, lequel se souvient parfois que son pays est toujours membre de l’Otan et candidat à l’adhésion à l’Union européenne…
Le chef de l’Etat a aussi martelé que la Russie était « complice » de Damas du fait qu’elle aurait « construit méthodiquement l’incapacité de la communauté internationale par la voie diplomatique à empêcher l’utilisation des armes chimiques ». Accusation relevée comme c’était à prévoir par le site RT qui souligne que si Emmanuel Macron « a encore accusé Moscou d’avoir impuissanté la communauté internationale», il est pourtant établi que « le projet de résolution russe affirmant un plein soutien à l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC), organisme neutre de l’ONU, dans l’enquête sur le terrain, a été rejeté le 10 avril par le Conseil de sécurité. »
Moscou n’a pas manqué de souligner que ces frappes ont eu lieu quelques heures seulement avant que les inspecteurs de l’OIAC ne commencent leur travail sur le terrain. OIAC que l’ONU fait intervenir dans les cas de suspicion d’utilisation d’armes chimiques et dont les inspecteurs sont arrivés seulement hier à Douma. Mais l’OAIC était déjà en Syrie! Et sur son site a été publié en mars 2018 le résultat de son enquête qui précise notamment que sur un des lieux attaqués le 14 avril, « il n’a pas été relevé dans les échantillons prélevés la présence de produits chimiques ni observé d’activités contradictoires avec des obligations (d’arrêt de fabrication d’armes chimiques). »
Que dire des explications de M. Macron sinon qu’elles s’illustrent par un grand accommodement avec la vérité? Hier, non sans orgueil, il plastronnait en affirmant: «Il y a 10 jours, le président Trump disait que les Etats-Unis ont vocation à se désengager de la Syrie. Nous avons convaincu Donald Trump que c’était important de rester sur le terrain de la Syrie et nous avons réussi à la convaincre de limiter l’intervention aux armes chimiques. » Or est-il rapporté ce matin, la porte-parole de la Maison-Blanche, Sarah Sanders, a infligé un camouflet au président français: « la mission américaine n’a pas changé : le président a été clair sur le fait qu’il veut que les forces américaines rentrent à la maison le plus vite possible. »
Xavier Moreau, directeur de Stratpol, notait le 14 avril sur l’antenne de RT que les frappes menées par la coalition occidentale, de type One time shot, signaient en fait «le début et la fin de l’intervention occidentale contre l’armée de Bachar el-Assad et ses alliés russes et iraniens, dixit le général James Mattis », secrétaire à la Défense des Etats-Unis. « C’est surtout le signe de la victoire définitive de Bachar el-Assad et de ses alliés.»
« On ne sait rien des cibles visées. Si la coalition savait qu’il y avait un programme chimique clandestin syrien pourquoi l’apprend-t-on seulement aujourd’hui ? Et les sites qu’ils ont bombardé quand ont-ils été identifiés? Dans la nuit ? On est dans le grotesque, le ridicule, cela rappelle l’opération menée seule par Trump qui a consisté à envoyer une cinquantaine de missiles tomahawk.» M. Moreau évoque ici l’action menée en avril 2017 contre une base aérienne de l’armée syrienne à Chayrat. Une attaque annoncée comme les représailles yankees au bombardement aérien chimique imputé, là aussi sans aucune preuve aux forces gouvernementales dans la localité de Khan Cheikhoun, non encore libérée à l’époque de l’emprise des milices islamistes. La preuve des attaques chimiques n’a pas apportée par la France disait encore Xavier Moreau et M. Macron a été bien incapable d’en dire plus hier soir . Nos services secrets en auraient la preuve?
«Mais quels services secrets ? La direction du renseignement militaire ? La DGSE ? Là, en plus, on apprend que ce sont des renseignements issus des réseaux sociaux. Bien sûr que ce ne sont pas des services de renseignement. Ni la DGSE, ni la DRM [la Direction du renseignement militaire] ne se commettraient dans des choses pareilles (…). Ce qui a précipité la frappe, cela a été la révélation par Russia Today de la manipulation de la vidéo des Casques blancs -islamistes opposants à Bachar téléguidés par les services de renseignements britanniques, NDLR- , avec le témoignage des deux personnes qui ont participé malgré elles à cette vidéo. » Ce qui fait indique-t-il, qu’il fallait agir ( rapidement militairement le 14 avril) avant que ledit témoignage ne circule ce qui aurait embarrassé Emmanuel Macron alors qu’il allait être interrogé le lendemain par MM Bourdin et Plenel.
Laissons le mot de la fin à Michel Raimbaud, ex ambassadeur de France au Soudan et en Mauritanie, spécialiste reconnu du Levant:
« Si elles avaient une mémoire collective, les opinions se souviendraient du sort de l’Irak, de la Somalie, de la Libye…peut-être de l’ex-Yougoslavie, voire du Yémen où destructions et massacres se poursuivent sous l’égide de l’ami stratégique imprévu qu’est le jeune Mohammed Ben Salmane, étreint avec effusion par notre ministre des affaires étrangères lorsqu’il débarque tel le Messie. Elles reverraient Colin Powell brandissant ses fioles venimeuses et chimiques pour justifier une invasion de l’Irak et son démantèlement (…). Macron (…) ose qualifier cette nouvelle attaque illégitime, arrogante et dépravée de devoir moral . Devons- nous nous habituer à voir par les nuits sans lune nos dirigeants se tortiller sur leur fauteuil, le doigt sur le bouton et le petit doigt sur la couture du pantalon (…) pour lancer leurs engins meurtriers sur la Syrie qui ne les a jamais agressés ? Quelle sinistre comédie ! Comme si 400 000 morts, 13 ou 14 millions de réfugiés, exilés ou déplacés, un pays ravagé, ne suffisaient pas à combler le sens moral de ces hautes consciences. Après sept ans de mensonges éhontés, de destructions systématiques, de méfaits innommables, peut-on vraiment dire que le respect de l’autre est une valeur de l’Occident » ? -
Frappes en Syrie : «Chaque président veut sa petite guerre» rappelle Marine Le Pen

Marine Le Pen, présidente du Front national a répondu aux questions de RT France au sujet des frappes occidentales en Syrie qui ont eu lieu dans la nuit du 13 au 14 avril.
