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France et politique française - Page 1769

  • Formation et militantisme : Clermont Ferrand, La Rochelle, Toulouse...

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    http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2019/10/28/formation-militantisme-clermont-ferrand-la-rochelle-toulouse-6185459.html

  • Al Baghdadi est-il encore mort ? – Journal du lundi 28 octobre 2019

     

    Al Baghdadi est-il encore mort ?

    Le calife Abou Bakr al-Baghdadi serait mort ! Le chef de l’organisation Etat Islamique, traqué par des forces armées étasuniennes aurait actionné une ceinture explosive. Ce n’est pas la première fois que l’individu est censé être mort… une mort qui ne changera finalement pas vraiment la donne.

    Policiers, pompiers : cibles de choix

    Alors que le gouvernement appelle à la reconquête républicaine des zones de non-droit, les guet-apens contre les policiers et les pompiers se multiplient dans les banlieues parisiennes. Un phénomène devenu quasi-quotidien qui enflamme un peu plus des quartiers totalement hors-de-contrôle.

    L’actualité en bref

    https://www.tvlibertes.com/al-baghdadi-est-il-encore-mort-journal-du-lundi-28-octobre-2019

  • Main arrachée pendant les gilets jaunes : le parquet général de Bordeaux relance l’affaire

    Le parquet de Bordeaux avait classé sans suite la plainte de ce jeune Bayonnais, qui a perdu une main dans une manifestation à Bordeaux. L’affaire est relancée

    Le parquet général de Bordeaux ordonne une information judiciaire pour « mutilation volontaire », dans le cas d’Antoine Boudinet. Ce jeune homme originaire de Bayonne, avait eu la main droite arrachée, le 8 décembre 2018, en marge d’une manifestation des gilets jaunes à Bordeaux.

    En cause: les grenades lacrymogènes GLI F4. Dans un premier temps, le parquet de Bordeaux avait classé sans suite la plainte d’Antoine Boudinet. Le procureur général Vincent Lesclous balaie cette décision et relance l’affaire.

    Sud Ouest

    https://www.tvlibertes.com/actus/main-arrachee-pendant-les-gilets-jaunes-le-parquet-general-de-bordeaux-relance-laffaire

  • Identité obligatoire pour obtenir les aides sociales.

    Avec mes amis du Parti VOX à Séville, le verre de l'amitié dans un café où sont réunis l'étoile de David, le Coran et la Croix du Christ

    Le parti VOX, qui occupe actuellement 24 sièges à l’Assemblée Nationale, est très préoccupé par le déroulement des prochaines élections législatives du mois de novembre en Espagne.

    En effet, les sondages proposent le PSOE (Socialistes) comme le prochain vainqueur de ces élections mais dans l’impossibilité de gouverner sans alliance et qui s’est vu proposer l’appui du parti « Ciudadanos » d’Alberto Rivièra, en perte de vitesse justement à cause ce renversement de direction vers la gauche, depuis la dislocation du parti d'extrême gauche « Podemos », principal soutien des socialistes, d’une part à cause de sa position favorable à l’indépendance de la Catalogne et, d’autre part, par la scission occasionnée par le départ de son secrétaire général qui a fondé son propre parti « Mas Pays », refusant de prononcer le mot « Mas Espana », ce qui est très explicite.

    Le « Parti Popular », seule opposition, pour le moment, aux socialistes devrait améliorer son pourcentage et inquiéter justement le PSOE et la crainte du parti VOX est que nombre d’électeurs qui leur seraient favorables décident, justement pour aider le PP, à lui apporter momentanément leurs voix.

    Malgré cette crainte justifiée, il est plus que probable que VOX obtiendra un pourcentage en progression sur les dernières élections, si l’on tient compte de l’intérêt qu’il provoque parmi les citoyens espagnols soucieux de l’avenir de leur pays, actuellement sérieusement menacé par l’insécurité due à une invasion incontrôlée.

    Le gouvernement régional d’Andalousie vient d’approuver, mercredi dernier, une proposition d’accord avec le ministère de l’Intérieur lancée par le parti VOX qui, pour la première fois, avec 12 élus, participe aux décisions de ce gouvernement régional qui durant plus de trente années fut aux mains des socialistes.

    Cette proposition afin que les plus de 40.000 migrants clandestins illégaux, qui se font soigner gratuitement dans les hôpitaux de la région andalouse, soient répertoriés officiellement dans un fichier national.

    Immédiatement cette proposition a soulevé le tollé des 125 organisations de défenses des droits de l’homme (l’APDHA) qui estiment qu’une telle mesure constituerait une attaque flagrante contre les droits fondamentaux des migrants et qu’ils la contesteront en justice.

    Depuis quand les migrants clandestins et illégaux auraient-ils des droits fondamentaux ? Ces droits qui sont réservés aux demandeurs d’asile par exemple.

    Que ces migrants clandestins soient soignés dans les hôpitaux d’Andalousie est tout à fait compréhensible mais à la condition qu’ils puissent justifier de leur identité, de leur provenance et de leur âge or, et pour des raisons parfaitement compréhensibles, ces migrants illégaux se débarrassent de leurs papiers d’identité dès leur arrivée en Europe et cela pour des raisons évidentes : ne pas pouvoir être expulsé puisque sont ignorés les pays de provenance ou d’origine, mais également pour pouvoir se faire identifier comme « mineurs », afin de bénéficier de toutes les mesures prescrites dans un tel cas, alors qu’un grand nombre sont en réalité des « majeurs ».

    L’application d’une telle mesure autoriserait, si la nécessité se faisait sentir, de permettre une expulsion légale pour la plus grande majorité d’entre eux .

    L’Espagne n’est pas le seul pays concerné, tous les pays européens, y compris bien entendu la France, se trouvent confronter à une situation identique.

    Il est absolument urgent, dans l’intérêt même des véritables demandeurs d’asile, d’exiger la preuve de l’identité, de l’origine et de l’âge, de tous les migrants présents sur notre sol et de refuser l’attribution de toutes les aides sociales et autres à tous ceux qui ne peuvent justifier d’une identité réelle.

    http://magoturf.over-blog.com/2019/10/identite-obligatoire-pour-obtenir-les-aides-sociales.html

  • Michel Maffesoli : « Nos politiques sont élus par 10 % de la population, d’où les soulèvements ! »

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    À l’occasion de la sortie de son livre La Faillite des élites et de l’anniversaire du mouvement des gilets jaunes, grand entretien avec le sociologue . À écouter pour prendre du recul, comprendre les révoltes mais aussi discerner l’avènement d’un nouveau monde.

    https://www.bvoltaire.fr/michel-maffesoli-nos-politiques-sont-elus-par-10-de-la-population-dou-les-soulevements/

  • Ils vont tuer le nucléaire français


    « La France fabriquera des t-shirts pendant que la Chine produira des voitures électriques » (Laurent Alexandre).
    Si la France avait depuis 25 ans ne serait-ce que gardé au même niveau son industrie, il y aurait aujourd’hui entre 1,5 et 2 millions d’emplois de plus en France et notre balance commerciale serait excédentaire.
    Nous étions les champions mondiaux dans l’aviation (Airbus l’est resté), les TGV, le nucléaire. Imprégnés de l’idéologie écologiste rétrograde et réactionnaire hostile à tout ce qui est vitesse et nucléaire, les gouvernements socialistes successifs ont abandonné l’industrie, la vérolant par une nuée de normes souvent irréfléchies, ou vendant ses meilleurs morceaux, comme les turbine Alsthom passées sous contrôle américain, ou encore en laissant partir ses meilleurs ingénieurs, comme ceux d’Areva, en Chine qui est maintenant à la pointe du nucléaire mondial.
    C’est ce domaine que l’un de ses meilleurs spécialistes défend dans cette interview réalisée par Le Point, où il dit qu’il est encore temps de sauver le nucléaire, seul espoir authentique et sûr d’une décarbonisation de l’atmosphère, ce que le GIEC reconnaît dans son dernier rapport de 2018.
    Il n’y a pas de ministre de l’industrie en France.
    C’est une secrétaire d’État qui en est chargée.
    Sciences Po-ENA comme il se doit, dont l’expérience professionnelle se limite aux voitures et stations de ski !
    Aucune formation scientifique, comme son patron Bruno Le Maire.
    Yves Bréchet, ingénieur, a été Haut commissaire au nucléaire jusqu’en 2018, membre de l’Académie des sciences et du Conseil scientifique de Framatome.
    Sa retraite le libère de son obligation de secret professionnel et défense, et ce qu’il dit est pour le moins surprenant.
    L’Imprécateur 27 octobre 2019

    Le Point : Nouveau dépassement de budget de 1,5 milliard d’euros pour l’EPR de Flamanville, arrêt du projet Astrid…
    Les mauvaises nouvelles s’accumulent pour le nucléaire en France.
    La filière est-elle en mauvaise passe ?
    Yves Bréchet : En France, le nucléaire a des difficultés, c’est vrai.
    Mais connaissez-vous une filière industrielle qui n’en aurait pas quand son principal client, l’Etat, ne sait pas ou n’ose plus dire ce qu’il veut et que l’on s’évertue à rendre le nucléaire honteux ?
    Dans les médias, on parle ainsi de manière obsessionnelle des déboires du nucléaire, on tresse des lauriers à ses concurrents énergétiques et on accumule des contrevérités sur les déchets, sans jamais se soucier de vérifier ces informations.
    Je ne connais pas beaucoup de filières industrielles qui pourraient survivre à ça.
    Dès qu’un chat se coince la queue dans la porte d’une centrale, c’est un accident nucléaire !
    Il ne s’agit pas de dire que tout va bien.
    Aujourd’hui, l’industrie a du mal à se remettre en marche après vingt ans (une génération !) sans avoir eu de grands projets.
    Ce n’est pas la même chose d’entretenir un parc nucléaire et d’en construire un nouveau.
    Dans les années 1970, l’industrie nucléaire construisait cinq centrales par an.
    Quand on parle aux vétérans, on se rend compte qu’à l’époque aussi, les débuts étaient compliqués. Mais l’Etat savait ce qu’il voulait.
    On était alors capable de mobiliser des capacités industrielles de haute valeur pour une mission qui était claire et durable.
    Le Point : C’est ce qui explique pourquoi la Chine est capable de construire des EPR alors que nous accumulons les difficultés ?
    Yves Bréchet : Les deux EPR de Taishan, construits en partenariat avec la France, ont eu des surcoûts de 50 %, liés à l’augmentation du prix de la main-d’œuvre chinoise.
    Mais les surcoûts des EPR en Europe, comme à Flamanville, n’ont rien à voir avec cela.
    Ils sont dus à une accumulation de bourdes.
    Dans le premier projet de Flamanville, il y avait par exemple 17 largeurs de porte différentes.
    Vous imaginez ça chez Ikea ?
    Quand vous n’avez plus construit de chantier depuis vingt ans, il faut réapprendre.
    Ces déboires sont la conséquence de la perte de compétences industrielles.
    Le nucléaire n’est que la partie émergée de l’iceberg.
    Nous avons complètement détruit notre industrie depuis trente ans.
    Dans les ministères, ils ont ainsi oublié que fabriquer des choses ce n’est pas juste concevoir des applis pour votre iPhone.
    Mais la situation pour le nucléaire n’est pas désespérée si on en prend conscience !
    Et, pour cela, il faut une ligne de conduite claire avec des réglementations qui ne changent pas tous les six mois au fil de la construction, ainsi qu’une vision sur plusieurs années.
    Le Point : Que pensez-vous de la lettre envoyée au président d’EDF par le gouvernement, qui évoque la construction de six EPR ?
    Yves Bréchet : Si c’est vrai, c’est une lueur d’espoir – et un courage politique.
    On ne peut avoir une industrie fiable et rentable que si elle a une perspective et qu’on standardise les nouvelles centrales.
    Mais j’attends de voir les actes suivre les discours, car j’ai l’habitude de voir des manœuvres de jésuite autour du nucléaire…
    Le Point : Sommes-nous passés d’un pays capable de grands projets industriels à une vision à court terme ?
    Yves Bréchet : Nous assistons à la lente dégradation de l’Etat stratège.
    La capacité de l’Etat à mener une vision à long terme se délite, alors qu’en même temps il bavarde de plus en plus.
    Bien sûr, l’Etat ne peut pas être stratège en tout.
    A titre personnel, cela ne me dérange pas que les avions fassent des vols privés.
    Mais l’énergie, comme la santé, ce n’est pas n’importe quoi.
    L’énergie nécessite de se projeter dans trente ans, car il n’y a pas de retour sur investissement immédiat.
    Nous sommes par exemple dans un pays où 90 % de l’électricité (nucléaire + hydraulique) dépend des turbines, et on vend ces turbines conçues par Alstom à une entreprise américaine, General Electric.
    En apprenant cela, l’ingénieur et le citoyen que je suis tombe de sa chaise.
    On a longtemps reproché à l’Etat français de s’appuyer sur des élites techniques (Polytechnique) et administratives (l’Ena).
    Mais songez que, de 1947 à 1975, Louis Armand, père de la SNCF et d’Euratom, donnait un cours fabuleux sur les technologies de l’industrie française à l’Ena.
    Ces élites avaient au moins conscience des compétences qui leur manquaient !
    Inutile de préciser que tout cela a disparu.
    Robert Dautray, qui a travaillé sur la bombe H, me confiait que, quand on sortait du corps des Mines, c’était un honneur d’aller d’abord dans les mines.
    On n’aurait pas confié des missions de conseil à ces élites avant qu’elles n’aient fait leurs armes sur des sujets concrets.
    Aujourd’hui, des jeunes gens frais émoulus donnent des conseils dans des domaines qu’ils ne connaissent pas, essentiellement pour remplir leur carnet d’adresses.
    Je le sais, car je suis un pur produit du système.
    La génération qui a construit le parc nucléaire français a aussi élaboré le TGV ou la filière aéronautique.
    Elle savait qu’il fallait reconstruire le pays et assurer sa souveraineté à la suite des chocs pétroliers, là où nos élites actuelles n’ont plus qu’à construire leur carrière.
    Le Point : Aucun membre du gouvernement ne trouve-t-il grâce à vos yeux ?
    Yves Bréchet : Agnès Buzyn est l’une des rares ministres compétentes et courageuses.
    Il faut la mettre sous cloche pour la préserver !
    Sinon, si vous cherchez une réflexion un peu construite sur l’industrie chez les politiques, il faut aller voir Jean-Pierre Chevènement.
    C’est quand même inquiétant que, dans un pays comme la France, ce soit un octogénaire qui ait la vision la plus claire sur l’énergie.
    Et je précise que je ne suis pas politiquement proche de lui.
    Le Point : Pourtant, avec le réchauffement climatique, il y a urgence…
    Yves Bréchet : L’urgence climatique n’autorise pas les effets de manches.
    Et nous sommes en plus dans une guerre économique qui a succédé à la guerre froide.
    Dans cette configuration, on a plus que jamais besoin d’un Etat stratège.
    La problématique est de décarboner notre énergie.
    Mais, aujourd’hui, on s’évertue à décarboner une électricité déjà décarbonée !
    Remplacer le nucléaire décarboné par les énergies renouvelables ne réduit en rien le dioxyde de carbone.
    L’Allemagne avait 20 % de nucléaire, mais a décidé d’en sortir, rouvrant ainsi ses usines à charbon, sans parler des milliards par an que coûte cette transition énergétique.
    Vous pensez que la France peut se permettre d’investir 1 200 milliards d’euros dans un parc de production éolien, avec des turbines à gaz pour pallier les absences de vent quinze jours par an ?
    Tout ça sans aucune diminution des gaz à effet de serre ?
    C’est autant d’argent qui n’ira pas dans la rénovation du bâtiment et dans l’électrification des transports.
    Mais plutôt que de se demander : « Qu’est-ce qu’on peut faire d’efficace ? », on se demande : « Qu’est-ce qu’on peut annoncer ? »
     Les énergies renouvelables locales font sens.
    Mais les mettre sur le réseau électrique, c’est beaucoup plus compliqué.
    Il faut pour cela des investissements massifs dans la recherche sur le stockage.
    Au lieu de cela, on subventionne des panneaux photovoltaïques importés de Chine…
    Le Point : Les coûts de l’éolien ne sont-ils pas aujourd’hui moins élevés que ceux du nucléaire ?
    Yves Bréchet : L’EPR coûte cher et nécessite des délais.
    A supposer qu’il coûte 13 milliards – ce qui est bien trop cher –, il faut cependant avoir conscience qu’il va durer soixante ans.
    Il produira 600 millions de mégawatt/heures et rapportera près de 60 milliards d’euros.
    Non seulement nous sommes myopes en ne voyant plus le long terme, mais nous avons aussi des verres déformants.
    Le prix au pied de l’éolienne est certes légèrement moins élevé que celui du nucléaire, mais les éoliennes auront une durée de vie deux à trois fois plus courte et fonctionnent un tiers du temps, ce qui multiplie le prix par cinq ou six.
    Et je ne vous parle pas des problèmes de stabilité du réseau.
    Le Point : Regrettez-vous l’abandon du projet Astrid, prototype de réacteur de quatrième génération ?
    Yves Bréchet : Le nucléaire est une énergie qui consomme une matière inutile, l’uranium, et qui, en plus, la consomme mal.
    Il crée ainsi des déchets à longue durée de vie dont le plus problématique est le plutonium (90 % des déchets à vie longue).
    L’uranium appauvri laisse 300 000 tonnes de déchets qui ne sont pas nocifs, mais inutiles.
    L’idée des réacteurs à neutrons rapides, dont Astrid devait être le démonstrateur, c’est de transformer le plutonium et l’uranium appauvri en combustible : on multiplie par 500 les réserves uranifères et on divise par 10 les déchets à longue durée de vie.
    C’est la technologie industrielle la plus mature pour fermer le cycle, c’est-à-dire aboutir à un recyclage complet des matières.
    Arrêter Astrid, c’est nous priver de la souveraineté en termes de ressources.
    Ce n’est pas un hasard si de grandes nations comme la Chine, mais aussi Bill Gates, financent d’importants travaux de recherche sur ces réacteurs à neutrons rapides.
    En France, c’est un summum d’hypocrisie, car on nous dit que les études papier vont continuer et qu’un jour on saura faire, comme par magie.
    Mais les gens qui prennent ces décisions n’ont pas la moindre idée de ce qu’est une industrie !
    Ce n’est pas le même métier que de faire des fusions-acquisitions dans une banque, si vous voyez ce que je veux dire…
    Le Point : Comment expliquez-vous les incompréhensions sur le nucléaire ?
    Selon un récent sondage BVA, 69 % des Français pensent que le nucléaire participe à la production de gaz à effet de serre.
    Yves Bréchet : Le nucléaire rejette 200 fois moins de dioxyde de carbone que le charbon, soit 100 fois moins que le gaz et autant que l’éolien.
    Même le Giec a rappelé, dans son rapport de 2018, qu’on ne fera pas l’économie du nucléaire.
    Par ailleurs, on sait parfaitement démanteler des centrales en fin de vie : plus de 40 d’entre elles ont été rendues « au vert » dans le monde.
    Si on n’arrive pas à achever le démantèlement de celle de Brennilis, c’est pour des raisons d’obstruction juridique !
    On sait aussi parfaitement gérer les déchets nucléaires par vitrification puis entreposage géologique profond en sous-sol argileux.
    Et pourtant, on nous répète des désinformations ad nauseam, selon le principe d’Herriot qui explique qu’un mensonge qui a longtemps servi devient une vérité.
    Ce qui est choquant, ce ne sont pas tant les contrevérités propagées par les associations antinucléaires et véhiculées par les médias que le fait que l’Etat s’en désintéresse.
    Après un tel sondage, le gouvernement aurait dû réagir pour rappeler que le nucléaire ne contribue pas au réchauffement climatique.
    Mais nos responsables préfèrent acheter la paix dans les dîners mondains plutôt que de remplir leur devoir d’information.
    Dans une démocratie, le vrai poison est le mensonge toléré et, dans le cas du nucléaire, c’est presque un mensonge instrumentalisé.
    Le Point : Est-ce un problème d’éducation scientifique ?
    Les journalistes, comme les politiques, ne brillent pas forcément dans cette matière…
    Yves Bréchet : Un journaliste scientifique comme Sylvestre Huet, qui est l’honneur de votre profession, n’est à ma connaissance pas un scientifique de formation.
    Ce n’est pas une question de formation, mais de temps passé à comprendre.
    Si la pratique de la science est un métier, la rationalité scientifique, elle, relève du bien commun. Je ne suis pas un adepte d’une scientocratie, c’est-à-dire de l’idée que les scientifiques prennent toutes les décisions.
    En revanche, il faut apprendre à distinguer ce que l’on sait de ce que l’on croit, ne pas confondre le fait d’être concerné et d’être compétent.
    Nous sommes dans une période où la science est omniprésente, mais où les obscurantistes ne se sont jamais fait autant entendre.
    Le nucléaire n’est que le révélateur d’un mal du siècle : la disqualification des experts.
    Il témoigne par ailleurs du mépris qu’on peut avoir pour les citoyens tout en faisant mine de les écouter.
    En Suède, ils ont ainsi organisé un vrai débat citoyen sur le sujet, et le responsable de la gestion des déchets n’a pas hésité à discuter avec la population très régulièrement, et toujours avec des groupes inférieurs à 20 personnes.
    Comme remède, il faut développer une éducation au raisonnement qui commence dès l’école primaire, reconnaître que la connaissance scientifique est un bien commun essentiel, prendre le temps de parler avec les citoyens, et pas uniquement avec ceux qui confisquent leur parole en s’autoproclamant « représentatifs et non gouvernementaux ».
    Le Point : Mais que répondez-vous à ceux qui disent que le nucléaire civil est dangereux ?
    Yves Bréchet : Par kilowattheure produit, le nucléaire tue 1 700 fois moins que le charbon, 350 fois moins que le pétrole et 4 moins que le solaire ou l’éolien, si l’on compte les chutes lors de la pose et de l’entretien.
    Une centrale n’explosera pas comme une bombe.
    Ce qui ne veut pas dire que ce n’est pas un secteur intrinsèquement dangereux.
    Chaque accident – Three Mile Island, Tchernobyl, Fukushima – a conduit au développement de nouvelles mesures de sûreté.
    J’aimerais qu’on puisse en dire autant de toutes les industries dangereuses.
    Le nucléaire est très contrôlé, avec en France une Autorité de sûreté nucléaire qui compte un millier de personnes, totalement indépendantes – vous pouvez demander à EDF.
    Mais je pense surtout que les citoyens devraient aller visiter les centrales, et que ce soit les gens qui y travaillent qui les accueillent et non pas des communicants.
    Nos concitoyens verraient des grands professionnels fournissant une électricité deux fois moins chère qu’en Allemagne avec une stabilité d’approvisionnement inégalée, alors même qu’on les traîne dans la boue.
    Et ils réaliseront qu’on a là un fleuron industriel, qui mérite d’être apprécié à sa juste valeur, loin des manœuvres électorales qui le prennent comme victime expiatoire.

    https://www.minurne.org/billets/21879

  • Sondage : les Français vent debout contre le voile (et la mollesse de Macron)

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    Nouveau sondage choc, après celui du bilan de mi-mandat d’ : pour Le Journal du dimanche, l’IFOP a interrogé les Français sur leur perception du voile islamique après la nouvelle « affaire du voile » du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté soulevée par Julien Odoul.

    Et les résultats sont édifiants : une très forte majorité de Français se dit opposée à la présence du voile dans l’espace public, et au-delà même de ce qu’interdit actuellement la loi.

    Pour Hervé Gattegno, cette enquête « révèle un net durcissement de l’opinion face à toutes les manifestations religieuses dans l’espace public et confirme une focalisation particulière envers la religion musulmane. À Emmanuel Macron, qui assurait jeudi que le port du voile hors des enceintes scolaires n’était « pas [son] affaire »les citoyens répondent en quelque sorte que c’est la leur. »

    Et quand on dit « majorité », les chiffres sont nets, et en augmentation depuis les précédentes enquêtes : 78 % des Français estiment le modèle français issu de la loi de 1905 sur la séparation des églises et de l’État « en danger » (+4). De plus, 80 % jugent que la question de la laïcité « se pose différemment s’agissant de la religion musulmane » et 61 % que l’ est « incompatible avec les valeurs de la société française » (+8 par rapport à février 2018). On assiste donc à une véritable cristallisation (d’aucuns diront durcissement ou même « radicalisation »…) de l’opinion. Sur l’, les Français, désormais, se sont fait leur religion. Et ils ont peut-être quelques raisons pour cela.

    Et une fois cette conviction acquise, ils demandent toute une série d’interdictions : 73 % des Français veulent interdire le port de signes religieux lors de sorties scolaires, 75 % pour les usagers des services publics, mais ils sont aussi 72 % à le demander dans les entreprises du secteur privé.

    Ce qui est frappant, dans cette évolution de l’opinion publique, c’est qu’elle touche tous les milieux, tous les âges et toutes les couleurs politiques.

    Par rapport à cette cristallisation, les positions (ou les calculs électoraux) du président de la République, qui se lave les mains, et même de son ministre Blanquer, qui se contente de vœux pieux mais n’agit pas, apparaissent en total décalage : désormais, l’islamisation, dont le voile est le signe et l’étendard, a suscité une prise de conscience chez une majorité de Français qui attend des réponses fermes. Force est de constater que, pour le moment, la mollesse d’Emmanuel Macron ne les rassure guère.

    Pascal Célérier

    https://www.bvoltaire.fr/sondage-les-francais-vent-debout-contre-le-voile-et-la-mollesse-de-macron/

  • Alain Duhamel invoque Montaigne dans sa propagande pour Macron…

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    Lorsque Alain Duhamel ouvre le robinet d’eau tiède de ses commentaires sur l’actualité, on hésite entre le respect que suscite le ton et l’irritation provoquée par la vacuité du propos. Duhamel ne dit jamais rien, mais il le dit bien. Il est si convenable, si rassurant et tellement en phase avec la bourgeoisie qui a voté Macron par crainte du populaire et frayeur de voir ses économies menacées. Il est tellement réconfortant de voir nos médiocres sentiments étroitement égoïstes emballés proprement dans du papier de soie culturel. Faire partie de la France de Montaigne qui vote Macron est quand même plus reluisant que de voter Marine Le Pen avec la France populiste de Houellebecq, comme le dit si élégamment ce bon monsieur Duhamel avec son analyse si délicatement saupoudrée de références culturelles. Sauf que c’est tout, à part une analyse. C’est un message de publicité subliminale macronien qui tend d’abord à suggérer que le duel du second tour pour 2022 est déjà connu et que le vainqueur ne l’est pas moins. Le commentateur institutionnel explique pourquoi puis souligne que, quand même, il y a un risque qu’il ne faut pas négliger. Et c’est bien ce « mol oreiller du doute » qui est la seule chose qu’il emprunte à Montaigne, pour distiller une petite peur, un léger tremblement, appuyés sur un sondage. L’élection de la présidente du Rassemblement national n’est pas probable, mais elle est possible. Or, 57 % des Français pensent qu’elle serait une menace pour les libertés, 58 % un danger pour l’économie, 60 % pour la paix civile et 64 % un péril pour l’euro. Celle qui est « challenger naturelle de Macron », malgré « ses limites personnelles cruellement exhibées lors du débat entre les deux tours », ne doit donc pas être élue… L’onctuosité pleine d’autosatisfaction de l’oracle a délivré sa prophétie aux fidèles : ne soyez pas des particules élémentaires, retrouvez la France humaniste et sereine. Macron sera réélu grâce à vous.

    Une véritable analyse aurait dû s’interroger sur les questions du sondage plutôt que de se contenter d’en aligner les réponses. Qu’en est-il donc des menaces sur les libertés ? Nos libertés ne sont-elles pas déjà en capilotade, Macron régnant ? La statue de Michel de Montaigne, qui fut Maire de Bordeaux, est à deux pas de la Sorbonne. L’université Montaigne de Bordeaux vient de céder aux pressions et menaces. Elle a annulé la conférence que devait y donner Sylviane Agacinsky, philosophe opposée à la PMA pour les femmes seules ou vivant en duos, et à la GPA. Des « collectifs étudiants » estimaient inacceptable que l’on puisse débattre des droits des homosexuels. Si ces « étudiants » avaient lu Le Meilleur des mondes d’Huxley, ils auraient compris la pertinence du sujet abordé : « la reproductibilité technique de l’être humain ». Ils auraient peut-être vu le lien établi dans cette dictature douce, imaginée par Huxley, entre la fabrication des bébés et l’intolérance, l’effacement des libertés avec la complicité des esclaves heureux. Que des étudiants puissent exercer une censure par la menace sans que l’Université, l’État, la France entière s’en émeuvent est un signe que nos libertés sont déjà piétinées. À la Sorbonne, c’est une formation sur la radicalisation, et notamment ses signaux faibles, qui a été supprimée, cette fois pour ne pas « stigmatiser » les musulmans. Dans les deux cas, des communautarismes, d’ailleurs contradictoires, ont contraint le plus haut lieu de la pensée libre dans « la patrie des droits de l’homme » à une « soumission » déshonorante. Et la France ne serait pas celle de Houellebecq ? Il y aurait encore de la place pour Montaigne ? Quand la Justice permet à un amuseur public, un « animatueur » audiovisuel, plus ou moins déguisé en journaliste-chroniqueur, de comparer Marine Le Pen à un étron tandis que Zemmour est condamné pour avoir eu le courage de désigner une menace mortelle pour notre pays, nos libertés ne sont-elles pas déjà laminées ? Quand les gilets jaunes sont matraqués, éborgnés, mutilés sur ordre tandis que les pompiers et policiers sont l’objet de traquenards dans certains quartiers, sans la moindre interpellation des agresseurs, la première de nos libertés, la sûreté, selon cet autre Bordelais, Montesquieu, n’est-elle pas exilée du pays ? Et c’est la défaite de Macron qui serait un danger pour la paix civile ?

    L’Histoire est tragique. Il faut que la droite, quel que soit son candidat, ose le dire et affronter cette réalité. C’est ce qu’avait fait Fillon en disant que la France était en faillite. Duhamel, c’est le « soma » du livre d’Aldous Huxley, un produit destiné à nous libérer du réel pour mieux nous y soumettre.

    Christian Vanneste

    https://www.bvoltaire.fr/alain-duhamel-invoque-montaigne-dans-sa-propagande-pour-macron/

  • « Idées et doctrines de la Contre-révolution » : un véritable manuel de dissidence intellectuelle par Pierre de Meuse

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    Par Michel Geoffroy, auteur de La Super-classe mondiale contre les peuples ♦ Le titre du livre de Pierre de Meuse « Idées et Doctrines de la Contre-révolution[1] » pourrait induire en erreur. Il ne s’agit pas en effet d’un énième essai à vocation apologétique, ni a contrario d’une thèse universitaire forcément critique, compte tenu de l’emprise du politiquement correct sur le monde de la recherche.
    L’auteur nous présente en effet, avec une grande érudition, l’œuvre des principaux penseurs de la contre-révolution-de Burke à Dominique Venner[2] – mais dans une perspective résolument contemporaine. Car pour lui « à l’heure où le questionnement sur l’avenir se fait de plus en plus angoissé et insistant, la vision du monde de ces réfractaires est un jalon, une ligne de pitons sur la falaise pour chercher des chemins de salut [3]».
    C’est ce qui fait le grand intérêt de son essai.

    Qu’est-ce qu’un contre-révolutionnaire ?

    Mais qu’est-ce qu’un contre-révolutionnaire justement ?

    Pour Pierre de Meuse, se rattache à la contre-révolution tout auteur qui « déplorant les errements de la modernité et en faisant la critique, attend ou même recommande une action visant à restaurer les mécanismes sociaux sur la base de la tradition [4]».

    La contre-révolution oppose ainsi la notion de tradition à celle de modernité. Elle oppose en effet à l’utopie sanglante de la table-rase et à l’individualisme fanatique, le respect de la nature humaine, le respect des traditions, des valeurs et des identités, intelligence collective accumulée, sans lesquelles aucune société ne saurait survivre.

    Une telle définition conduit donc à affirmer que la pensée contre-révolutionnaire non seulement existe encore de nos jours – puisque les principes des révolutions du 18e siècle façonnent le monde dans lequel nous vivons[5] – mais qu’elle offre aussi une grille de lecture critique tout à fait pertinente de notre « modernité ».

    Une critique radicale de la modernité

    Pierre de Meuse réussit en effet à nous rendre contemporains les penseurs de la contre-révolution.

    L’individualisme ? Il ne permet de penser ni l’homme ni la société : l’homme n’est pas un animal sociable comme on le croyait au 18e siècle – comme s’il pouvait choisir de ne pas vivre en société ! – mais bien social. D’où il découle qu’il ne peut en aucune façon exister de droits imprescriptibles, puisque l’homme ne peut recevoir de droits que de la société. De plus cela implique aussi que ces droits correspondant à une société donnée ne peuvent être originaires ni définitifs.

    Cela explique pourquoi de nos jours on invoque les droits de l’homme et le principe de non-discrimination pour parachever la destruction des sociétés européennes. Cela explique pourquoi aussi « une constitution qui est faite pour toutes les nations n’est faite pour aucune » selon la formule d’Herder. Une grosse pierre dans le jardin des cosmopolites !

    La question de la sacralité du pouvoir

    Rejetant le contractualisme, les contre-révolutionnaires se sont préoccupés de la question du pouvoir et de sa dimension sacrale, que les révolutionnaires n’ont eu de cesse de vouloir détruire en s’attaquant aux traditions et en programmant l’oubli du passé[6].

    Reprenant les analyses de Joseph de Maistre et de Pierre Manent, Pierre de Meuse établit un intéressant parallèle entre la peine de mort et la souveraineté : la suppression de la première impliquant le renoncement à la seconde, comme le démontrent les Etats européens contemporains. En effet « comment l’état pourrait-il sans extrême et choquante injustice me demander de risquer ma vie pour le défendre après avoir posé comme un principe constitutionnel que le pire criminel ne risquera jamais sa vie aux mains de l’Etat ?[7]». Une contradiction intrinsèque qui explique l’impuissance des Etats européens modernes face au terrorisme, c’est-à-dire face à ceux qui acceptent de mourir, comme face à la montée de la violence.

    L’analyse des liens entre religion et tradition ouvre aussi de fructueuses perspectives.

    Pierre de Meuse estime ainsi que le fait notamment que l’Eglise catholique ait renoncé au pouvoir temporel – ce que symbolise l’abandon de la tiare papale à partir de Paul VI – la conduit à prendre des positions politiques en toute irresponsabilité, puisque personne ne peut plus lui répondre d’appliquer ses principes d’abord dans ses Etats. On pensera sur ce plan bien évidemment aux positions de l’Eglise sur la question migratoire.

    Nation et contre-révolution

    Les contre-révolutionnaires ont aussi achoppé sur la question de la nation, approchée de façon constructiviste et contractualiste par les révolutionnaires, qu’ils ne pouvaient donc que rejeter.

    Les révolutionnaires, comme on le voit de nos jours avec l’immigration, ne conçoivent en effet la nation que comme un espace où s’exerce la volonté des individus de faire groupe : la nation ne serait donc qu’un simple acte de volonté individuelle.

    Pour les contre-révolutionnaires, la nation correspond au contraire à ce que l’on reçoit, à un héritage que l’on doit faire fructifier et inventorier.

    Pierre de Meuse montre ainsi comment la contre-révolution a fini par s’approprier le concept de nation, non sans certaines contradictions, face à l’internationalisme puis au cosmopolitisme de la gauche : notamment lorsque Charles Maurras déplorait « l’épouvantable facteur de désordre » inhérent au principe des nationalités tout en se réclamant … du « nationalisme intégral [8]» !

    Contre-révolution, libéralisme et fascisme

    Pierre de Meuse poursuit son analyse de la pensée contre-révolutionnaire en démêlant les ambiguïtés nées de sa rencontre ponctuelle avec le libéralisme, la démocratie chrétienne ou le fascisme.

    En réalité, le libéralisme – qui consiste à « désencastrer » les activités économiques de toute contrainte sociale ou morale – s’oppose totalement à la pensée contre-révolutionnaire, même si cette dernière rejette l’étatisme. Car le libéralisme « ne met nullement au premier plan la propriété ni le patrimoine mais au contraire l’échange et nie totalement la valeur de la vertu comme facteur social positif [9]».

    Et si la démocratie chrétienne a fait sienne les concepts de société organique, de subsidiarité et de bien commun, il n’en reste pas moins que sa seule verticale restera le refus de la contre-révolution.

    Quant au fascisme, si ce dernier récuse l’esprit bourgeois et la démocratie bourgeoise, il n’en reste pas moins qu’il a emprunté au marxisme les deux valeurs auxquelles il accorde la primauté : le travail et la guerre. Sans même évoquer sa foi progressiste dans un « homme nouveau » et le fait qu’il remplace la fidélité aux communautés traditionnelles par une religion de l’Etat ou du Peuple (Volk).

    L’échec politique de la contre-révolution

    La dernière partie de l’étude de Pierre de Meuse aborde la question des voies et moyens de la contre-révolution c’est-à-dire en réalité de son échec politique, sans faux fuyants.

    En effet, si les penseurs contre-révolutionnaires ont décrit avec force détails les bienfaits d’un ordre politique traditionnel et de la monarchie comme archétype du pouvoir bienveillant, ils ont été incapables d’expliquer de façon crédible – et plus encore de réaliser – comment restaurer ce mode de gouvernement.

    Parce que « la monarchie est arbitrage et conciliation alors que la conquête de l’Etat requiert de l’esprit de parti [10] » ? Parce que les contre-révolutionnaires se sont montrés incapables de jouer le jeu de la guerre civile permanente instaurée par la Révolution ? Parce qu’ils ont toujours été réticents à soulever le peuple ? Parce qu’il est hasardeux de prétendre conquérir le pouvoir pour le remettre ensuite à un tiers ?

    Lénine versus Maurras

    L’analyse Pierre de Meuse, nous conduit d’ailleurs sur ce plan à établir un intéressant parallèle entre les destins croisés de Maurras et de Lénine, confrontés au même évènement : la sanglante première guerre mondiale. En effet Lénine, le révolutionnaire, a compris le potentiel que représentait cette guerre[11], alors que Maurras, le contre-révolutionnaire, n’a pas su la mettre au service d’une restauration monarchique, au nom de l’union sacrée contre l’Allemagne.

    Lénine a gagné pendant que « Maurras assista à la fin de l’Europe traditionnelle, devint pendant 15 ans une icône saluée mais de moins en moins suivie et son mouvement périclita [12]». D’autant que si l’on en croit le professeur Bouthillon, la République ne devint véritablement légitime en France qu’après la victoire de 1919.

    Un changement de cycle

    Ces échecs répétés – « tous les véhicules de la contre-révolution ont échoué » écrit sobrement Pierre de Meuse – ainsi que le calamiteux exemple espagnol pourraient conduire au pessimisme. La contre-révolution n’aurait-elle donc aucun avenir ?

    Néanmoins l’auteur ne cède pas au pessimisme. Il estime qu’il « existe actuellement des signes avant-coureurs d’un changement de cycle[13] » parce que le mouvement de déconstruction sur lequel repose l’utopie révolutionnaire n’a plus rien à déconstruire. Et partant, les conservateurs n’ont plus rien à conserver, sinon des ruines.

    Pour cette raison la pensée contre-révolutionnaire reste la plus corrosive et plus radicalement contestatrice de la modernité occidentale.

    La tradition ? On ne se borne pas à en hériter : il faut au contraire la conquérir par un dur labeur selon l’expression de T.S. Eliot, en particulier parce que la vraie tradition est critique[14] et parce que l’histoire ne peut revenir à l’identique.

    La contre-révolution attend donc ceux qui sauront, sur les ruines de la modernité, renouer les liens de notre civilisation.

    Michel Geoffroy 27/10/2019

    [1] Pierre de Meuse « Idées et Doctrines de la Contre-révolution », 2019, Dominique Martin Morin éditeur, 23,50€

    [2] L’ouvrage comporte un dictionnaire biographique des principaux auteurs contre-révolutionnaires et un tableau chronologique de leurs oeuvres

    [3] Pierre de Meuse « Idées et Doctrines de la Contre-révolution », op.cit. page 18

    [4] Pierre de Meuse « Idées et Doctrines de la Contre-révolution », op.cit. page 26

    [5] En particulier l’idéologie des droits de l’homme et l’individualisme fanatique

    [6] En Suède le conseil des programmes scolaires a recommandé de ne commencer l’enseignement de l’histoire qu’à partir de 1700 !

    [7] Pierre de Meuse « Idées et Doctrines de la Contre-révolution », op.cit. page 113

    [8] Pierre de Meuse « Idées et Doctrines de la Contre-révolution », op.cit. page 233

    [9] Pierre de Meuse « Idées et Doctrines de la Contre-révolution », op.cit. page 254

    [10] Pierre de Meuse « Idées et Doctrines de la Contre-révolution », op.cit. page 277

    [11] On pourra se reporter sur ce plan à l’essai de Bruno Guigue « Faut-il brûler Lénine ? » L’Harmattan 2001

    [12] Pierre de Meuse « Idées et Doctrines de la Contre-révolution »,op.cit. page236

    [13]Pierre de Meuse « Idées et Doctrines de la Contre-révolution », op.cit. page 311

    [14] Pierre de Meuse « Idées et Doctrines de la Contre-révolution »,op.cit. page 47

    https://www.polemia.com/idees-doctrines-contre-revolution-pierre-de-meuse-dissidence-intellectuelle/

  • Le montant des prestations sociales en 2018 s’élève à 741 milliards d’euros

    741 milliards. C’est le montant total des prestations de protection sociale (santé, retraite, famille, chômage) établi en 2018, soit une augmentation de 1,8 % en un an, selon une étude publiée mardi par la Drees, le service statistique des ministères sociaux.

    Cette somme représente 31,5% du produit intérieur brut (PIB), une proportion en léger recul par rapport à 2017, mais qui demeure parmi les plus élevées du monde. Le millésime 2018 a été marqué par un rebond des prestations de « vieillesse-survie » (+2,4% à 339 milliards), lié à « la hausse du nombre de départs à la retraite » qui « ne sont plus freinés par l’effet du relèvement progressif de l’âge légal », passé en quelques années de 60 à 62 ans.

    Les dépenses de santé ont poursuivi leur croissance supérieure à la moyenne (+2,1% à 261,2 milliards), portée par l’augmentation des arrêts de travail, mais aussi des bonus versés par la Sécu aux médecins libéraux.

    Les prestations familiales ont à l’inverse marqué le pas (+0,3% à 55,4 milliards), en raison de la « stagnation du nombre de foyers bénéficiaires » des allocations familiales et du « recul du nombre de naissances depuis 2014 ». […]

    news.yahoo

    http://www.citoyens-et-francais.fr/2019/10/le-montant-des-prestations-sociales-en-2018-s-eleve-a-741-milliards-d-euros.html