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France et politique française - Page 1853

  • « Ni droite ni gauche » ? Vraiment ?

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    Depuis plusieurs mois déjà, j’essaye de trouver la ou les définitions de la droite ou, plutôt, j’essaye de trouver ce qui peut mettre à bas cette expression « ni droite ni gauche », qui me paraît non seulement ridicule mais surtout dangereuse. Alors, je lis, j’écoute les débats, je cherche sur le Net tout ce qui a rapport, de près ou de loin, à cette fichue définition de « la droite ».

    En même temps, il faut être honnête ; un peu dupe de moi-même, je ne veux qu’une définition qui me ressemble ou qui s’approche le plus possible de mon point de vue ! Aïe ! voici le premier écueil, je suis en train de tomber dans le plus gros piège : définir un point de vue politique en fonction de sa propre sensibilité. Erreur fondamentale !

    Il me faut donc être neutre dans mon approche, pragmatique dans mes recherches et factuel dans mes réponses. De plus en plus difficile, donc.

    Première observation : comment différencier une personne de gauche d’une de droite : une personne de droite cache son Valeurs actuelles, son Figaro ou Action française quand elle a la visite d’une personne de gauche.

    Une personne de gauche va étaler, chez elle, tous les LibéNouvel ObsLe Monde qu’elle trouve, jusqu’à en mettre une pile dans les WC au cas où vous auriez loupé les autres.

    Ça peut sembler anodin, mais ça ne l’est pas car la fameuse « bien-pensance » de gauche (dois-je encore préciser qu’elle est de gauche ?) continue joyeusement d’inhiber toute forme d’opposition par une inscription dans l’inconscient collectif du « Nouveau Bien » et du « Nouveau Mal » ; le premier étant attribué au progressisme sous toutes ses formes ; cette conception de l’avenir qui renverse aussi bien les traditions que l’héritage français en traitant ceux qui les défendent de ringards et néo-réacs, donc de « Nouveau Mal ». Dans les années 50, ces définitions étaient totalement inversées. Mais après le passage des socialistes, tous les repères ont été bouleversés, pour un résultat bien peu glorieux.

    Mais revenons à la question fondamentale : suis-je « À droite » ou « DE droite » ? Car la nuance est fondamentale. Être « À droite » revient à se positionner sur un axe politique général, qui se situe, en gros, entre l’UDI (ou MoDem) et le RN. C’est vaste et il y a autant de nuances que de partis, micro-partis, groupes de réflexion, etc.

    Être « de droite », c’est adhérer aux valeurs de base qui l’ont construite depuis le 11 septembre 1789 : liberté, mérite, ordre, sécurité, tradition, conservatisme.

    Tous ces mots, la gauche les vomit, les conchie tout en refusant sa responsabilité dans le désordre qui se met progressivement en place du fait même de la destruction de ces valeurs.

    Mais une partie de la droite joue, aussi, les vierges effarouchées quand on lui parle de sauvegarde anthropologique de notre civilisation.

    Donc, ce fameux « ni gauche-ni droite » que brandissent conjointement le RN et LREM est un oxymore qui ne sert que leurs dirigeants mais aucunement le peuple qu’ils prétendent défendre.

    Xavier Jesu

    https://www.bvoltaire.fr/ni-droite-ni-gauche-vraiment/

  • Services public à la casse : lafautearousseau en plein accord avec ce que dit Christophe Prudhomme

    Il est à la CGT : et alors ? Au début du siècle dernier, les Camelots du Roi n'ont-ils pas pendu un buste de Marianne avec des anarcho-syndicalistes ? Quand quelqu'un a raison, quelle importance de savoir de quel parti ou syndicat il vient : si nous pensons qu'il a raison, nous le disons, et puis c'est tout !

    C'est le cas aujourd'hui, avec ce grand mouvement de colère dans la Santé - mais dans tous les Services publics aussi... - que les royalistes ne doivent ni ne peuvent ignorer, mais, bien au contraire, soutenir, en le disant haut et fort...

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/

  • Les enjeux du siècle à l’heure de Coca Cola

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    Le billet de Patrick Parment

    Philippe Muray a raison de dire dans l’Empire du Bien que « l’avenir de cette société est de ne pouvoir rien engendrer que des opposants ou bien des muets ». Au risque de vous étonner, ce propos trouve un écho chez l’actrice Fanny Ardant qui, interrogée par le Figaro (17/8), déclare : « Aujourd’hui, l’Europe a un encéphalogramme plat. Il y a quelque chose qui nous tue lentement, quelque chose d’opaque et d’étouffant, mais on ne sait pas quoi. Le monde a peut-être encore des choses à nous dire, mais plus l’Europe. On a fait une Europe de l’argent, rien d’autre, et c’est la fin des engagements et des utopies. Franchement, je préfère un fasciste ou un communiste qui s’affrontent et vous obligent à choisir votre camp, à décider à quel parti vous voulez appartenir, pour quoi vous battre, contre quel ennemi. Ce siècle ne m’intéresse pas. »

    Et nous en avons chaque jour la démonstration. Il ne date pas d’aujourd’hui que l’économie a pris le pas sur le politique. C’en est devenu d’ailleurs l’essence même de nos démocraties et ce dès la naissance de la IIIème République. A ce sujet, force est de reconnaître toute la justesse de la critique maurrassienne. Mais, jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, le politique disposait encore d’un espace. Ce n’est plus le cas dès 1945 – malgré le sursaut gaulliste – et surtout l’effondrement du communisme en 1989, où le politique s’est totalement effacé car l’Europe n’a jamais su jouer la carte de la puissance qu’elle était – et est toujours -  l’unique chemin possible pour renouer avec son destin.

    La meilleure illustration de cet effacement est l’élection d’Emmanuel Macron, candidat entièrement fabriqué par le système, c’est-à-dire les puissances d’argent. Car l’effondrement des partis politiques, lui, n’est pas dû, paradoxalement, à l’argent mais bien à l’absence de promesses non tenues. De Giscard à Hollande, nos politiques ont manqué de courage pour moderniser la société française et surtout mettre un frein à une immigration dont les Français n’ont jamais voulu. La meilleure preuve en est cet imbécile de Chirac qui s’est toujours refusé à un référendum sur le sujet, au motif, disait-il, « qu’on connaît la réponse ». La liste des erreurs de nos politiques dans tous les domaines, social mais plus encore industriel, ont fini par lasser les Français et renforcer leur volonté de se débarrasser de tous ces guignols.  D’où Macron, qui n’est jamais que le gestionnaire des emmerdements naturels qui touchent tout gouvernement, aux ordres de cette finance qui l’a placé sur le trône.

    Dès lors, comme le dit Philippe Muray, des opposants ou des muets ! Et les opposants n’ont pas tardé à se manifester. Ce sont d’abord les Gilets jaunes, symbole d’une France divisée en trois, c’est-à-dire entre les bénéficiaires du système capitalisme – les mondialistes -, les oubliés du système, c’est-à-dire la grande majorité de la population française et les immigrés. Trois France qui s’ignorent.

    A ces opposants-là sont venus s’ajouter tous ces mouvements écolos qui, au prétexte du réchauffement climatique, remettent en cause le capitalisme et ses modes de production. A ce courant écolo répond comme en écho, le courant populiste dont le fondement n’est pas l’écologie – quoique – mais bel et bien le système capitaliste qui éradique l’identité des peuples, leurs mœurs et leurs cultures.

    La question qui se pose est la suivante : combien de temps le système va-t-il encore tenir à l’heure même où l’on ne raisonne plus en termes d’identité géographique mais d’espace : la Chine, l’Inde, la Russie, l’Europe et les Amériques. Avec en arrière-plan l’opposition entre puissance continentale et puissance maritime. Tels semble être les nouveaux enjeux du siècle, sans que nous puissions, en l’état actuel, apporter de réponses.

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  • Didier Maïsto : les Gilets jaunes face aux médias

  • Uberisme : quand le travail précède la chute…

    Les temps sont durs pour les cyclistes d’applications de livraison de repas.
    En l’occurrence, Deliveroo ne ménage pas ses efforts pour faire baisser les marges de ses galériens d’un soir, d’après un article du site de France Info, publié le 10 août. 
    Le mois dernier, le Collectif des livreurs autonomes parisiens (CLAP) avait lancé un appel à la grève du 8 au 15 juillet. 
    À ce moment-là, le projet de loi relatif à « la liberté de choisir son activité professionnelle » passait en seconde lecture au Sénat. 
    Édouard Bernasse, secrétaire général du CLAP, avait résumé la situation : « Si vous êtes livreur pour une plate-forme, vous n’avez pas droit à la stabilité. Vos conditions de travail ne cessent de changer selon la volonté de la plate-forme, tout comme votre rémunération, votre planning… Et en tant qu’auto-entrepreneur, vous n’avez pas de représentants du personnel pour dire “ça suffit”. Vous êtes soumis aux choix de la plate-forme qui vous emploie, sans aucun autre choix » (selon un article d’Anthony Cortes, paru sur le site de Marianne, le 10 juillet).
    C’est le statut d’auto-entrepreneur qu’il faut pointer du doigt, statut dont Nicolas Sarkozy avait été le principal promoteur durant sa présidence, entre 2007 et 2012. 
    Cependant, l’ex-patron de la droite libérale française avouait, en mars 2015, qu’il regrettait d’avoir mis en place un dispositif permettant d’instaurer une concurrence déloyale entre de nouveaux travailleurs et des artisans, comme entre les chauffeurs VTC et les taxis. 
    En résumé, l’auto-entreprenariat permet à Uber Eats et consorts de rémunérer à la course, tout en obligeant le chauffeur-livreur à payer lui-même les charges patronales. 
    Par exemple, le chauffeur Uber doit régler la TVA à la place d’un patron qui n’existe pas (cf. article des Inrockuptibles intitulé « Comment Uber échappe à l’impôt en France et se met 150 millions dans la poche », du 15 novembre 2017). 
    En définitive, ce que le rapport Attali préconisait, sous le nom pompeux de « Commission pour la libération de la croissance française » – non sans l’assistance appuyée d’un certain Emmanuel Macron –, entre juin 2007 et janvier 2008, a été appliqué à la perfection.
    D’où la conception d’un modèle économique qui ne permet plus de retour en arrière. 
    Un chercheur de l’EHESS, Antonio Casilli, va jusqu’à parler, en la matière, d’« Ub(é)risme », qui, selon lui, s’identifierait à « un thatchérisme 2.0 » (propos repris dans un article de Cyprien Boganda et Diego Chauvet, pour L’Humanité, le 3 juillet 2015). 
    Sur ce point précis, la droite libérale, en prônant la précarisation exponentielle du salariat, n’est-elle pas plus extrême que les deux « extrémismes » que seraient la droite nationale et la gauche sociale ? Tout ceci n’est pas sans rappeler le premier roman de Michel Houellebecq, Extension du domaine de la lutte (J’ai lu, 1999), expression employée pour décrier les excès et du libéralisme économique et du libéralisme sexuel ; les deux revenant à la même chose par la propension obsessionnelle au plaisir immédiat, sensation dénuée de tension intellectuelle, voire spirituelle. In fine, quand le travail précède la chute… 
    Henri Feng

  • Face à Macron, la résignation… avant la révolte ?

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    Par Michel Geoffroy, auteur de La Super-classe mondiale contre les peuples ♦ Article initialement paru le 21 juin 2018. La France semble en hibernation, mais pas seulement à cause du climat ou du football. Elle présente ces symptômes inquiétants depuis la victoire d’Emmanuel Macron à la présidentielle de 2017. Mais cela ne durera pas.

    Les à-quoi-bontistes dominent

    La Droite est tombée dans le coma après sa défaite historique de 2017. Il n’y a plus d’opposition.

    Même la mobilisation marque le pas dans la forteresse syndicale emblématique qu’était autrefois la SNCF. Il n’y aura pas de troisième tour social, malgré les rodomontades de Jean-Luc Mélenchon, le chouchou des médias, donc du Pouvoir. Les syndicats peinent à mobiliser parce que partout on leur dit : « A quoi bon ».

    A quoi bon, puisqu’Emmanuel Macron dispose de tous les pouvoirs pour imposer son « consensus de Washington [1]» à la française.

    A quoi bon, puisqu’il bénéficie du soutien sans faille des médias, des lobbies, et de la Davocratie.

    A quoi bon, puisqu’à l’Assemblée ses députés inexpérimentés votent à la chaîne les projets de loi que présente son gouvernement. Il paraît même que ces émules de Stakhanov n’en pourraient plus… d’approuver !

    Même chez les fonctionnaires

    Et même les légions de fonctionnaires, que l’on nous présentait hier comme arc-boutés sur leurs prébendes, assistent sans réagir à la déconstruction systématique de l’Etat républicain et bientôt à leur propre disparition puisque le gouvernement promet de les remplacer, eux aussi, par des contractuels recrutés sur le marché. A quoi bon ?

    Fini le temps des grandes manifestations contre la loi Macron-El Khomri et la déconstruction programmée du droit du travail, comme au temps de François Hollande. Finies les manifestations contre l’accueil obligatoire des « réfugiés », dont le flux ne cesse pourtant pas. Finies les réactions après les attentats terroristes islamistes : on ne siffle plus les politiciens comme avant. A quoi bon ?

    Nos concitoyens, devenus aphones, semblent se résigner à tout depuis 2017. A quoi bon ?

    Comme en 1940

    On se croirait revenu en 1940, après l’effondrement de juin. Lorsque la France, abasourdie par sa défaite et la disparition honteuse de ses politiciens professionnels, errait sur les routes en se sachant plus que faire.

    Car c’est bien le même esprit d’abandon national qui règne aujourd’hui, en particulier à Droite. Un abandon qui conduit certains à tous les ralliements, à tous les reniements et à toutes les collaborations.

    Philippe de Villiers, hier « souverainiste », apprécierait paraît-il Emmanuel Macron, l’homme de la Davocratie et de l’Europe de Bruxelles. L’homme qui ne croit pas à l’existence d’une culture française séduirait l’organisateur du Puy du Fou ! Mais qui est le plus fou ?

    La bourgeoisie qui méprise le peuple, a toujours été séduite par la gauche surtout quand elle provient de la banque d’affaire.

    Le silence de la mer

    En 1940, l’immense majorité des Français faisait confiance au Maréchal Pétain pour limiter les conséquences du désastre national. Presque personne alors n’écoutait la dissidence de Londres. Mais cela n’a duré qu’un an, jusqu’au déclenchement de l’attaque allemande contre la Russie, qui allait changer l’histoire.

    En un an, Emmanuel Macron a lui aussi mangé son pain blanc. En 2018, la grande majorité des Français ne lui fait pas ou plus confiance pour redresser la France, si l’on en croit les sondages. Nos concitoyens comprennent bien, en effet, que ce n’est pas la République qui marche, mais la France qui recule.

    Comme en 1940, les Français se taisent mais ils n’en pensent pas moins.

    Ils encaissent les coups du pouvoir. Ils encaissent les hausses d’impôts et de tarifs comme les diminutions de prestations, en se serrant la ceinture parce qu’il faut bien que la vie continue. Ils encaissent les insultes faites à la France, à son histoire et à son peuple avec la bénédiction du Pouvoir. Ils encaissent la réduction de leurs libertés et la déconstruction du modèle social qu’ont arraché de haute lutte leurs ancêtres.

    Mais nos concitoyens rejouent en réalité progressivement Le Silence de la Mer [2],  un film qu’Emmanuel Macron ferait bien de visionner.

    Car ce silence apparent de la France, cache une colère froide et une rupture abyssale entre le pays réel et le pays légal comme entre les occupants et les occupés.

    La dissidence triomphera

    Comme en 1940, le Pouvoir traque la dissidence en France. Ses sbires associatifs la dénoncent à sa police. Il la traîne en justice. Il la censure avec l’aimable collaboration des géants nord-américains du Net et des médias. En s’inspirant, une nouvelle fois, des procédures répressives en usage de l’autre côté du Rhin. Parce qu’à son tour, Emmanuel Macron est à la remorque de l’Allemagne.

    Mais comme en 1940, le Pouvoir ne se rend pas compte que la dissidence progresse dans les esprits et dans les cœurs. Car le chaos migratoire est en train de réveiller, peu à peu, l’Europe. Comme en 1940, le Pouvoir croit que la France pourra s’abstraire de ce grand mouvement historique qui se dessine. Mais c’est une illusion de vieux gâteux.

    En 1940, c’est De Gaulle et non l’Etat Français qui avait historiquement, géopolitiquement et politiquement raison car son approche était dynamique et mondiale et non pas statique et étroitement « nationale ».

    Comme en 1940 c’est la dissidence qui gagnera demain en France et qui fera tomber « le mur de l’Ouest » [3].

    Michel Geoffroy 16/08/2019

    [1] C’est-à-dire la potion néo-libérale à base de dérégulation, de privatisations, de libre-échangisme, de monétarisme  et de diminution drastique des dépenses publiques et sociales, notamment préconisée par les économistes  américains autour de Milton Friedman

    [2] Par référence au film de JP Melville de 1949, d’après l’œuvre de Vercors

    [3] « Le mur de l’ouest n’est pas tombé », Hervé Juvin, Pierre Guillaume de Roux 2015

    Source : Correspondance Polémia

    Crédit photo : presidenciaperu via Flickr (cc)

    https://www.polemia.com/face-a-macron-la-resignation-avant-la-revolte-2/

  • Le mouvement des ‘’Gilets jaunes’’ est-il terminé?

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    Par François Bousquet

    Son Panthéon, c’est la fosse commune. Ses Champs-Élysées, un rond-point. Sa garden-party, un barbecue. Voici, résumée à gros traits, la France périphérique, entrée par effraction dans l’actualité à l’automne 2018. Avant qu’elle ne se revête de jaune, quasiment personne ne voulait en entendre parler. Trente ans déjà que cette France-là a été rejetée dans les ténèbres extérieures. Un trou noir. Des millions de vies en jachère, enterrées vivantes sous les décombres des politiques de la ville, entre deux friches industrielles, entre deux commerces fermés, entre deux fermes à l’abandon, entre deux vagues d’immigration. Un pays englué dans ce que Louis Chauvel, l’un des très rares chercheurs, avec Christophe Guilluy, à avoir vu venir le mouvement des «gilets jaunes», a appelé la «spirale du déclassement», le grand fait social des trente dernières années. Or, ce déclassement est passé quasi inaperçu du pays central puisque la scène du crime a été rejetée dans les marges hexagonales: le peuple disparu, occulté des écrans-radars médiatiques. Il a refait surface, à l’automne, en bloquant les péages et en occupant les ronds-points, point nodal de cette périphérie, symbole de sa circularité: on tourne en rond dans un périmètre de 30 à 50 km, où tout a fermé, les usines, les épiceries, les cafés.

    Pour une fois, ce n’était pas la rue qui manifestait, mais la route. Pour une fois, ce n’était pas la ville qui se soulevait, mais la campagne. Une sorte de démocratie participative 2.0 à ciel ouvert. Des réseaux sociaux aux réseaux routiers. Du jamais vu. Partout, un même slogan, peu ou prou: «Baissez les prix et le mépris!» Aucun mouvement dans l’histoire récente n’avait suscité un tel engouement. Il est parvenu à coaguler une colère jusque-là disséminée, à l’image de la France périphérique dont le centre est partout et la circonférence nulle part. Comment donner corps à ce mécontentement beaucoup plus homogène que l’inventaire à la Prévert à quoi on l’a trop souvent réduit, mais socialement atomisé et géographiquement dispersé ? Un symbole - le gilet jaune - y est parvenu.

    Au plus fort du mouvement, un vent de panique a soufflé sur l’Élysée. Impossible de ne pas songer à la prise des Tuileries ou à la fuite à Varennes, imprimées dans l’imaginaire collectif, au vu des images saisissantes du couple présidentiel poursuivi dans les rues du Puy-en-Velay, début décembre, après l’incendie de la préfecture. Alors pour beaucoup la jacquerie menaçait de se transformer en grand brasier collectif, la révolte en révolution. Mais le mouvement s’est progressivement délité en raison même de sa nature éruptive et fiévreuse, autant populaire que populiste.

    Il faut dire que la réponse de l’exécutif a été à la hauteur de la vague jaune. Quelque 80 000 forces de l’ordre mobilisées chaque week-end, filtrant les gares et les péages aux portes des grandes villes noyées dans d’épais nuages de lacrymogène, l’emploi de LBD controversés, une surabondance de gardes à vue, des expulsions chahutées de ronds-points, des cahutes démontées, et même des lésions de guerre au dire de certains médecins.

    Résultat: entre le dernier trimestre 2018 et le premier trimestre 2019, le mouvement a muté. D’une année à l’autre, ce n’étaient plus les mêmes lieux de manifestation, ni les mêmes manifestants, ni les mêmes options politiques. L’extrême gauche - qui regardait jusque-là les gilets jaunes comme l’expression d’un poujadisme honni et attardé - s’est invitée au cœur des défilés. Le cahier de doléances a été capté et détourné. À la demande de reconnaissance de la France périphérique s’est substituée une demande d’assistance qui n’était pas initialement à l’ordre du jour. Jusqu’au RIC, certes central, mais qui a viré à l’assemblée citoyenne avec les habituelles rêveries autogestionnaires du gauchisme. Les «gilets jaunes» demandaient un référendum sur les questions régaliennes, dont les enjeux liés à l’insécurité culturelle, pas sur la piscine municipale. Ils plébiscitaient même, à la différence des jacqueries d’Ancien Régime, le retour de l’État, mais un État qui aurait rempli le contrat hobbesien qui nous lie à lui. Or, il apparaît de plus en plus à beaucoup qu’il ne le remplit plus tant il a cessé d’être protecteur. Les sacrifices fiscaux et les contraintes légales qu’il exige n’ont plus la contrepartie attendue. C’est donc la nature même du pacte politique que les «gilets jaunes» ont remis en cause. D’où la crise, générale, massive, de la représentation, tant politique et syndicale que médiatique. Cette crise de la représentation est si forte qu’elle a eu ironiquement raison des «gilets jaunes»: qui les représente? Question restée en suspens jusqu’à ce jour.

    Le philosophe Alain de Benoist a pu dire au début du mouvement que les «gilets jaunes» étaient en mesure d’exercer leur pouvoir destituant, en attendant d’exercer leur pouvoir constituant. Ce pouvoir de révocation, focalisé autour de la personne du Président («Macron démission!»), a échoué en raison même de la structure volatile du mouvement: son horizontalité, son spontanéisme, son inaptitude organique à se structurer, ses micro-rivalités intestines. Le «narcissisme des petites différences», pour parler comme Freud, a triomphé de l’unanimisme initial: dès qu’une tête dépassait, elle était dans la foulée coupée.

    On touche ici les limites de la révolte populaire, observables sur la très longue durée. La vérité, c’est que le peuple ne s’organise pas tout seul, il est organisé. Il ne s’institue pas tout seul, il est institué. Il y a toujours une avant-garde, révolutionnaire ou pas ; une élite, conservatrice ou pas. Que nous disent la vague populiste ou le mouvement des «gilets jaunes»? Qui est le bon pasteur. Certes il veut choisir son maître, mais il cherche un maître, à l’instar des hystériques selon le psychanalyste Lacan, lequel ajoutait qu’elles ne cherchaient un maître que pour pouvoir le dominer. C’est de cela qu’il s’agit ici. Mais manifestement, les «gilets jaunes» ne l’ont pas trouvé dans les assemblées citoyennes.

    Quid aujourd’hui de la révolte? Il y a toujours des chasubles jaunes au-devant des voitures, mais c’est désormais plus un phénomène de persistance rétinienne. Il y a toujours des gens qui battent le pavé chaque samedi pour maintenir une flamme plus que vacillante, mais le cœur n’y est plus. Post politicum animal triste.

    Il n’empêche: il y a un avant et un après. Les raisons de la colère des «gilets jaunes» n’ont pas disparu dans le grand débat macronien. Elles sont objectives, structurelles, stratégiques. Elles augurent l’ouverture d’un nouveau cycle de révoltes, hors des corps intermédiaires, hors des médiations politiques traditionnelles défaillantes. Le harcèlement des élus et des permanences de la LREM, la grogne paysanne contre le Ceta, la réforme des retraites à venir, une économie structurellement en berne incapable de produire des richesses tangibles (la tertiarisation), les nouvelles vagues migratoires attendues, tout laisse à penser que les braises ne se sont pas éteintes, qu’elles ne demandent qu’à enflammer de nouveau la périphérie, pour peu que cette dernière apprenne de ses erreurs, renouvelle ses modes d’intervention et d’organisation, trouve enfin un débouché politique.

    François Bousquet est journaliste et écrivain. Il participe à la revue Éléments. Il a publié notamment La Droite buissonnière (éditions du Rocher, 2017), un essai sur l’influence de Patrick Buisson sur la droite française.

    Source : Le figaro 14/05/2019

    http://synthesenationale.hautetfort.com/

  • Les députés En Marche signent une tribune contre les violences policières… à Hong Kong

    Quel culot peuvent avoir ces politiciens, alors que la France a connu une répression policière et judiciaire, envers les Giles jaunes, pas vue depuis les débuts de la Ve République !

    http://www.contre-info.com/les-deputes-en-marche-signent-une-tribune-contre-les-violences-policieres-a-hong-kong

  • Philippe Randa invité du zoom de TV Libertés

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  • Lannion (22) : sans-papiers, des tentes sur le quai d’Aiguillon pour attirer l’attention

    Ce lundi 12 août, le Collectif de soutien aux sans papiers cherchait à alerter les autorités sur le sort de plusieurs familles de migrants, menacées d’être « mises à la rue ».

    Parmi ces familles, celle de Babouana. Elle est arrivée en France il y a quatre ans avec ses enfants, pour rejoindre son mari. Depuis un an, elle loge à l’hôtel et redoute d’être mise à la porte :

    J’ai quatre enfants, deux fois des jumeaux. Ils sont déjà scolarisés à l’école de Pen Ar Ru et tout se passe bien, ils sont bien intégrés. J’ai peur.

    En effet, le CSSP [Collectif de soutien aux sans papiers], qui fournit une aide juridique aux sans papiers pour mener à bien leurs démarches administratives, est dans l’impasse. Les dossiers de ces familles ont été clos, les recours sont épuisés. (…)

    Pour autant, les autorités concernées, à la Maison du Département, se laissent jusqu’au 20 août pour statuer sur ces dossiers.

    Actu.fr

    http://www.fdesouche.com/1248783-lannion-22-sans-papiers-des-tentes-sur-le-quai-daiguillon-pour-attirer-lattention