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France et politique française - Page 3386

  • [Ile de France] Cercle du 30 novembre

    Hier soir après son tractage, la section lycéenne a assuré son premier cercle sur l’Histoire de l’Action Française. Lycéens nationaliste : ta place est chez nous !

     

     

     

  • Démocratie et immigration

    Académie des sciences de la Fédération de Russie, 2 décembre 2015 à Moscou

    ♦ Conférence d’Ivan Blot, haut fonctionnaire, écrivain, conférencier, essayiste.

    Introduction : pourquoi ce sujet n’est jamais traité ? Ce sujet fait polémique car à l’exception de deux pays, il n’y a jamais de référendums sur l’immigration. En Occident, les élites sont cosmopolites et sont en désaccord avec la population attachée à l’identité nationale. Elles sont conscientes de ce désaccord, donc elles ne veulent pas aborder ce sujet.

    1/ La situation se caractérise par une immigration de masse implantée sans consultation démocratique.

    – L’immigration en Europe et en France ne correspond pas du tout aux besoins de l’économie. C’est une immigration peu qualifiée dont le coût social pèse sur les budgets publics. Le contre modèle est l’Australie qui n’accepte que des immigrés qualifiés.
    – L’intégration des immigrés européens réussit : en France, un million de Portugais se sont intégrés facilement. Mais l’intégration a massivement échoué pour deux catégories : les musulmans d’Afrique du Nord et les populations d’Afrique Noire. Elles sont culturellement déracinées, surtout les jeunes qui ont un taux de criminalité élevé. 20.000 étrangers sont incarcérés dans les prisons sur 80.000 personnes au total mais sous le mot « français » il y a énormément d’immigrés ou d’enfants d’immigrés mal intégrés. Depuis quelques années s’ajoute la menace terroriste : le Japon n’a jamais eu d’attaques terroristes islamistes mais l’immigration au Japon est presque inexistante : c’est un fait difficile à nier. C’est dans ce milieu que se recrutent les terroristes qui haïssent la société française et les tensions ethniques s’accroissent de façon préoccupante.
    – Il y a désaccord entre les politiques d’immigration laxistes ou « généreuses » et les souhaits de la population. Un sondage du 26/02/2015 montre que 69% des Français trouvent qu’il y a trop d’immigrés, soit plus des deux tiers. Or les politiciens n’en tiennent pas vraiment compte. Résultat : 59% des Français n’ont plus confiance dans la politique.
    – Les populations accueillies n’ont aucune tradition démocratique ni patriotique à l’égard de la France. On affaiblit la démocratie avec ces populations que l’école ni la société ne savent intégrer.

    2/ Les pouvoirs décisionnaires réels sont de nature oligarchique.

    – Les causes de l’immigration sont notamment dues aux décisions économiques du patronat et des passeurs. L’autre cause est l’ouverture automatique des droits à des prestations sociales, même aux illégaux.
    – L’appareil politique est dominé par les fonctionnaires et les juges, et l’opinion n’a pas droit à la décision.
    – Les médias et les idéologues imposent une attitude laxiste que l’opinion réprouve.
    – Des lobbies et certaines institutions étrangères font pression dans le sens de leurs intérêts propres ; Wikileaks a révélé que l’ambassadeur des USA en France envoyait en formation politique des dirigeants locaux musulmans de banlieues françaises pour en faire des activistes contestataires, ce qui n’est pas très « amical ».

    3/ Les décisions de politiques migratoires devraient faire l’objet de consultations populaires (référendums).

    – Le peuple vote différemment dans un référendum que dans une élection. Le choix est concret donc beaucoup plus rationnel. Il n’est pas influencé par l’argent, les médias ou les partis. La position des citoyens qui votent en fonction de leur expérience personnelle dans la vie quotidienne est très différente de celle des élites, protégées par leur statut privilégié des conséquences négatives de l’immigration dérégulée.
    – La Suisse consulte régulièrement le peuple sur les sujets concernant l’immigration. C’est ainsi qu’il a voté pour l’expulsion immédiate du territoire des criminels étrangers. Les naturalisations doivent être validées par les assemblées populaires locales. Le 9 février 2014, le peuple suisse a voté par 50,3% « la fin de l’immigration de masse » en demandant la création de quotas d’immigration et en remettant en cause la liberté de circulation en Europe des accords de Schengen. Le parlement avait rejeté cette proposition par 140 voix contre 54 et 1 abstention. On voit bien qu’ici le parlement n’était pas en phase avec le peuple.
    – Aux Etats-Unis, les référendums sur l’immigration ne peuvent pas se faire au niveau national mais au niveau des 26 Etats fédérés (sur 50) qui tolèrent la démocratie directe. La proposition 187 en Californie a été votée en 1994 et interdisait de fournir des services publics aux immigrants illégaux. Les opposants défilèrent avec des drapeaux mexicains. La Cour suprême a interdit l’application de cette loi car l’immigration est une compétence de l’Etat fédéral et non de l’Etat de Californie.: ainsi 9 juges annulaient les votes de millions d’électeurs, montrant le côté oligarchique du régime politique aux USA. Des référendums analogues se sont tenus en Arizona, Colorado, Florida, Géorgie, Illinois, Nevada, New Mexico, New York, Oklahoma ou Texas. A New York et en Illinois en Géorgie et au Texas, ce furent des lois votées par le parlement local, le référendum n’étant pas possible. Tous ces votes ont été annulés par les tribunaux et finalement par la Cour suprême.
    – Qu’est-ce que le peuple ? Ce n’est pas la somme des féodalités, c’est-à-dire des intérêts organisés. Les parlements prennent en compte surtout les intérêts organisés, et les intérêts non organisés qui sont ceux de la majorité des citoyens sont ignorés. Les sociologues parlent de « majorité silencieuse » qui n’a pas la parole. Les décisions populaires montrent que le peuple est très inquiet de l’immigration incontrôlée et se trouve en opposition avec la plupart des élites. Celles-ci raisonnent en terme d’intérêt (groupes de pression) et ignorent la dimension sentimentale du peuple attaché à son identité culturelle.

    Finalement, l’immigration se fait la plupart du temps dans des conditions non démocratiques et menace la démocratie dans la mesure où les nouveaux arrivants n’ont pas de tradition démocratique. L’immigration de masse se déroule en l’absence d’une procédure démocratique assurant que les citoyens sont bien d’accord avec elle. Le remède pourrait consister dans l’introduction du référendum d’initiative populaire et le modèle suisse mérite à ces égards une attention approfondie.

    Conférence d’Ivan Blot2/12/2015

    http://www.polemia.com/democratie-et-immigration/

  • Régionales : la criante absence de stratégie du PS face à la montée du FN

    À moins d'une semaine du premier tour des élections régionales, la nette progression du FN dans les sondages rend certains socialistes fébriles.
    Quelles que soient les variations de l'opinion ou les surprises de l'actualité, la direction du PS répète sa ligne comme un mantra: aucune décision, aucune stratégie ne sera arrêtée pour réagir face à la poussée du FN avant le soir du premier tour. Une posture destinée à préserver la campagne des candidats sur le terrain, et à donner le change au ni-ni des Républicains. Alors même que les derniers sondages donnent le FN en passe de remporter trois régions, en cas de triangulaire au second tour.
    Mais à six jours du premier tour, tous les socialistes ne veulent plus jouer à se faire peur en repoussant au dernier moment les décisions cruciales. «Je sais que c'est difficile à croire mais rien n'est arrêté» sur la stratégie au soir du premier tour, déplorait jeudi le député PS Yann Galut dans Le Parisien. Auteur d'un «guide anti-FN» en 2014, le député du Cher s'interrogeait: «Entre nous, on ne discute que de ça. C'est vraiment quelque chose qui nous travaille. Quel va être notre score? Est-ce qu'on maintient nos listes? Est-ce qu'on se retire?», raconte-t-il dans le quotidien.
    Rue de Solférino, la fébrilité est encore montée d'un cran la semaine dernière. Réunies avec le premier ministre mardi, les têtes de listes socialistes n'ont convenu que d'une chose: aucune décision ne sera arrêtée avant le soir du premier tour. Cette position publique, martelée au sujet notamment des fusions de listes PS-LR là où le FN pourrait l'emporter, semble donc se traduire aussi en interne par une absence de discussions. Si la situation inquiète certain, elle en réjouit d'autres, comme, Christophe Castaner, tête de liste en difficulté face à Marion Maréchal-Le Pen et Christian Estrosi en Paca. «Aujourd'hui, prôner la fusion du FN c'est faire le jeu du FN. Mais ça pourrait ressurgir très vite», croit savoir le député. En effet Manuel Valls n'a jamais caché qu'il était prêt à envisager cette option. Mais jeudi 12 novembre, le patron du PS jurait pour sa part ne pas vouloir en entendre parler. «On met le FN trop au centre. La bataille centrale est avec la droite», avait-il martelé, adressant au passage ce message au premier ministre: «Je dis à tous les socialistes: ‘trop de confidences nuisent à la cohérence'».
    Contacté par le Scan, Christophe Borgel, spécialiste des élections au PS se fait le chantre de la méthode Coué. «Je comprends que l'on soit inquiet face à la montée du FN, mais dans le combat politique, je ne comprends jamais que l'on puisse être fébrile. Mais je ne peux malheureusement pas bâillonner tous les députés socialistes», lance-t-il. «Comme nous l'avons déjà dit, notre position ne se décidera qu'au soir du premier tour, en fonction de l'ensemble des résultats, et une fois connue la position des autres partis. Nous gardons la volonté de faire le meilleur score possible au premier tour», martèle l'élu de Haute-Garonne. «J'appelle nos amis à ne pas oublier les surprises des départementales en mars dernier: le FN était donné au-delà de 30% et il n'a fait que 25. La droite était donnée gagnante partout et nous avons finalement bien résisté», ajoute Christophe Borgel. «Ces prochains jours seront décisifs, nous allons nous exprimer», promet-il. Et le député de miser sur un sursaut des abstentionnistes: «Avec ce qu'il vient d'arriver en France, les gens en sont encore à mesurer l'impact des attentats sur le cours de leur vie, pas encore sur leur vote. Pour les convaincre, nous devons démontrer notre capacité à porter le pacte de sécurité».

    Marc de Boni  Le Figaro :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/politique/EuuApyVpyuoRrBjEgV.shtml

  • Régionales : la criante absence de stratégie du PS face à la montée du FN

    À moins d'une semaine du premier tour des élections régionales, la nette progression du FN dans les sondages rend certains socialistes fébriles.
    Quelles que soient les variations de l'opinion ou les surprises de l'actualité, la direction du PS répète sa ligne comme un mantra: aucune décision, aucune stratégie ne sera arrêtée pour réagir face à la poussée du FN avant le soir du premier tour. Une posture destinée à préserver la campagne des candidats sur le terrain, et à donner le change au ni-ni des Républicains. Alors même que les derniers sondages donnent le FN en passe de remporter trois régions, en cas de triangulaire au second tour.
    Mais à six jours du premier tour, tous les socialistes ne veulent plus jouer à se faire peur en repoussant au dernier moment les décisions cruciales. «Je sais que c'est difficile à croire mais rien n'est arrêté» sur la stratégie au soir du premier tour, déplorait jeudi le député PS Yann Galut dans Le Parisien. Auteur d'un «guide anti-FN» en 2014, le député du Cher s'interrogeait: «Entre nous, on ne discute que de ça. C'est vraiment quelque chose qui nous travaille. Quel va être notre score? Est-ce qu'on maintient nos listes? Est-ce qu'on se retire?», raconte-t-il dans le quotidien.
    Rue de Solférino, la fébrilité est encore montée d'un cran la semaine dernière. Réunies avec le premier ministre mardi, les têtes de listes socialistes n'ont convenu que d'une chose: aucune décision ne sera arrêtée avant le soir du premier tour. Cette position publique, martelée au sujet notamment des fusions de listes PS-LR là où le FN pourrait l'emporter, semble donc se traduire aussi en interne par une absence de discussions. Si la situation inquiète certain, elle en réjouit d'autres, comme, Christophe Castaner, tête de liste en difficulté face à Marion Maréchal-Le Pen et Christian Estrosi en Paca. «Aujourd'hui, prôner la fusion du FN c'est faire le jeu du FN. Mais ça pourrait ressurgir très vite», croit savoir le député. En effet Manuel Valls n'a jamais caché qu'il était prêt à envisager cette option. Mais jeudi 12 novembre, le patron du PS jurait pour sa part ne pas vouloir en entendre parler. «On met le FN trop au centre. La bataille centrale est avec la droite», avait-il martelé, adressant au passage ce message au premier ministre: «Je dis à tous les socialistes: ‘trop de confidences nuisent à la cohérence'».
    Contacté par le Scan, Christophe Borgel, spécialiste des élections au PS se fait le chantre de la méthode Coué. «Je comprends que l'on soit inquiet face à la montée du FN, mais dans le combat politique, je ne comprends jamais que l'on puisse être fébrile. Mais je ne peux malheureusement pas bâillonner tous les députés socialistes», lance-t-il. «Comme nous l'avons déjà dit, notre position ne se décidera qu'au soir du premier tour, en fonction de l'ensemble des résultats, et une fois connue la position des autres partis. Nous gardons la volonté de faire le meilleur score possible au premier tour», martèle l'élu de Haute-Garonne. «J'appelle nos amis à ne pas oublier les surprises des départementales en mars dernier: le FN était donné au-delà de 30% et il n'a fait que 25. La droite était donnée gagnante partout et nous avons finalement bien résisté», ajoute Christophe Borgel. «Ces prochains jours seront décisifs, nous allons nous exprimer», promet-il. Et le député de miser sur un sursaut des abstentionnistes: «Avec ce qu'il vient d'arriver en France, les gens en sont encore à mesurer l'impact des attentats sur le cours de leur vie, pas encore sur leur vote. Pour les convaincre, nous devons démontrer notre capacité à porter le pacte de sécurité».

    Marc de Boni  Le Figaro :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/politique/EuuApyVpyuoRrBjEgV.shtml

  • Avec 31 candidats aux régionales, Sens Commun n’a obtenu que des miettes

    Lu dans Minute :

    S"[...] Contrairement aux élections municipales de mars 2014, où il était de bon ton, à droite, d’avoir sur sa liste son quota Sens Commun/Manif pour tous – même Alain Juppé avait le sien, c’est dire ! –, les chefs de file des Républicains ne cajolent plus les jeunes militants issus de la Manif pour tous. [...] Aujourd’hui, chez les Républicains, on drague le Modem ! [...] Déjà, au printemps de dernier, le camouflet avait été sévère pour le jeune mouvement. Seuls douze candidats Sens Commun avaient été finalement investis par l’UMP. Douze sur 2045 cantons, soit 4090 candidats potentiels. [...]

    « Sens Commun confirme une large représentation aux élections régionales 2015 » annonce pourtant le mouvement dans un communiqué, saluant, sans rire, une « avancée […] encourageante ». [...] Dans la réalité, cette « large représentation » se limite à 31 candidats dont une vingtaine éligibles. 31 sur les 1757 candidats des listes Les Républicains ! 31 candidats dont la liste précise et complète est d’ailleurs introuvable. Comme s’il fallait les cacher et ne les sortir que pour les meetings de La Manif pour tous… Une enquête minutieuse sur les sites internet des différents candidats Républicains aux régionales ne nous a pas permis de les dénombrer tous. Autrement dit, même s’ils sont 31, ils sont totalement invisibles. [...]

    En Pays-de-la-Loire, sur les listes de Bruno Retailleau, Sens Commun revendique cinq candidats « dont quatre en position éligible », sans toutefois donner les noms ! Parmi ces quatre rescapés, le président du mouvement, Sébastien Pilard, éligible certes mais relégué à la 18e place sur la liste de Loire-Atlantique ! [...] quand on sait que les adhérents de Sens Commun forment, à eux seuls, presqu’un quart des adhérents Républicains du département ! À titre de comparaison, le Modem a obtenu six places sur les listes de Bruno Retailleau… [...]"

    Michel Janva

  • Le Jeu du prince

    Avertissement : Cet article est paru dans Le Lien Légitimiste n° 65 de septembre-octobre 2015 (page 5), dans la rubrique Les Libres Propos de Catoneo. Comme le signale l'intitulé de la rubrique, ces propos peuvent se démarquer de la ligne éditoriale du journal mais pas toujours. A la relecture, ce billet m'est apparu théseux, limite emmerdant au sens où l'entendait Hubert Beuve-Méry. Il entre en archives Royal-Artillerie avec les quatre autres déjà publiés sur le même thème¹ sur votre blogue préféré.

    Le jeu du prince se joue chez les royalistes et uniquement chez eux, les autres ne le connaissent pas, enfin, quelques-uns quand même peuvent nous surprendre à regretter la disparition du chef inaliénable de la Nation (sacré monsieur Macron, il leur a flanqué une belle frousse), mais généralement on ignore qu'il puisse s'agir d'un jeu. Celui-ci a de particulier qu'il se joue en solitaire et que son adversaire est l'avenir. Il se présente comme un échiquier sur lequel, au milieu de tous les autres, un pion est impossible à déplacer, le roi justement et il n'y a qu'une pièce du roi. Le reste est fait de tours, de chevaux, de soldats et de fous diagonaux. Chacun se reconnaîtra. Jouer contre l'avenir revient à jouer contre qui le gouverne, et quoi plus sûrement ne le fait que les lois. Les lois règnent sur l'avenir ; les rites et les règles sur le passé. Enfermé dans les Lois fondamentales du royaume, le roi du jeu n'a aucune liberté de mouvement au plan des principes qui commandent le choix qu'en firent les sages. Il ne saurait fuir, on ne peut l'inter-changer, l'escamoter au profit d'un choix plus commode, adapté aux temps, une figure plus aimable, plus capable, plus consensuelle, non ! C'est un roi dicté. Comme on le dirait chez les gueux : il faut faire avec !
    Les lois peuvent aussi ruiner l'avenir comme la Providence s'y essaie parfois. Que l'on se remémore la fin de l'Ancien régime et nous verrons qu'Elle préempta le meilleur pour laisser aux lois les trois autres, lois qui tranchèrent en faveur du plus faible comme si elles avaient souhaité que tout cela cesse ! Mais accuser les lois fondamentales d'aveuglement est une grande dispute que nous commencerons quand nous aurons terminé d'autres querelles qui minent le royalisme. Prenons-les pour le moment comme elles sont, fondamentales et sacrées.
    Le retour d'une monarchie sur les terres du vieux royaume disparu convoque bien plus de qualités chez l'impétrant désigné que n'en montrera jamais aucun honnête homme. Caractère trempé dans un tempérament d'exception, une éducation poussée, une formation spéciale à l'emploi futur sont indispensables. N'est pas roi qui veut, on l'oublie trop souvent, et dans les sphères dynastiques plus qu'ailleurs. S'il est impossible de déplacer ou de retirer le pion roi du jeu, gagner la partie revient à déplacer une grande part des responsabilités nées d'une restauration sur ses épaules. Dans le costume à la bonne taille, exprimant toutes les qualités de sa gouvernance, le prince régnant prendra toute la gloire des succès ; insuffisamment formé, trop dilettante voire sous-calibré dans la fonction, il demeurera le premier responsable d'une restauration échouée (pour la quatrième fois !). Vu d'où revient la France après deux siècles de chaos, on s'accorde à juger que les deux premiers titulaires d'une monarchie revenue doivent être irréprochables dans tous les compartiments du jeu, la compensation d'un défaut dirimant par le secours d'un Conseil privé exceptionnellement efficace ne pouvant intervenir qu'à compter du troisième.
    Alors il faut au prince se former à l'emploi et accepter le souci permanent d'éduquer sa progéniture à succéder, ce qui n'est pas particulièrement excitant dans une période préparatoire dont on ignore la durée qui peut être très longue. On souhaite pour ses enfants le bonheur et l'insouciance comme chez tout le monde, alors qu'on n'est plus tout le monde. A l'éducation heureuse il faut substituer le dressage. Ceux qui se disent héritiers des Quarante Rois ou ne consentent qu'à n'être seraient bien inspirés de jauger les prémices d'une usurpation par défaut de niveau et de mesurer les efforts supplémentaires pour y atteindre.

    Le dernier roi de France "sur-cultivé" fut le duc de Berry qui n'était pas particulièrement taillé pour le poste. Nous le disions plus haut. Bien que son précepteur, monsieur le duc de La Vauguyon, l'ait poussé en histoire, géographie, mathématiques, sciences, droit public, latin, grec, anglais, italien, allemand et escrime, sa pensée politique restera influencée par Fénelon à la demande de son père, et par les Lumières, la plus sûre façon de ruiner la charpente féodale qui tenait tout l'édifice. Ce bon roi Louis XVI, cultivé plus qu'aucun prince de son époque, n'était pas formé au métier de roi ; Choiseul du fond de son exil s'en désolera. Alors s'il faut assimiler les bases communes et engranger les connaissances les plus étendues comme tous les enfants de l'establishment, il sied quand on est prince d'apprendre en plus celles du gouvernement des hommes. Et ces matières sont des spécialités qui ne s'enseignent ni à l'université ni dans les écoles d'administration, mais dans le monde réel. C'est en ce sens que l'on promeut la supériorité de la monarchie qui tient son avantage de l'éducation précoce des princes à la fonction au sein de leur famille. C'est indéniablement spécial. Cet apprentissage particulier a aussi l'avantage de conférer progressivement une certaine autorité naturelle à l'élève qui se démarque de ses camarades d'étude quand il comprend le chemin d'exception sur lequel il avance.
    On peut citer quelques unes de ces spécialités : les finances internationales immergées brassent soixante-dix trillions de dollars par an et les produits dérivés dix fois plus, ce qui fait presque dix fois le PIB mondial ; on ne peut bouder ces réalités. Il faut en suivre l'impact économique, à défaut de ne pouvoir toujours le précéder. Les infra-stratégies des grandes puissances ne sont pas contenues dans les déclarations et programmes des gouvernements éphémères, ce sont des tendances de fond ; un prince ne peut les ignorer car tous les pays sont aujourd'hui interdépendants et les axes de plus grand effort des puissances sont rarement parallèles. Savoir sous quel angle les unes et les autres croiseront-elles le nôtre est primordial. Les marchés de denrées et matières premières règnent sur les conditions de vie des pays producteurs et touchent des milliards de gens, c'est une activité primordiale dans la globalisation capable de grands désordres, ses mécanismes doivent être maîtrisés pour en anticiper les effets, trop souvent nocifs. Il est d'autres domaines que l'on peut classer comme spécialités dans la formation au gouvernement des hommes, droit public international, géopolitique environnementale, gestion des démocraties ouvertes...
    Il n'est pas question ici de devenir expert dans ces choses supérieures, si l'on se souvient que l'expertise bouchent souvent la vision latérale par l'inclination naturelle à l'orgueil du savoir, mais on ne peut plus régner de nos jours sans être capable d'analyse des changements de son immédiat stratégique. Un chef d'Etat moderne ne peut plus déléguer le choix de ses orientations politiques à l'exégèse de ses conseillers. La décision est à prendre à la fin de l'exposé.
    Roi n'est pas une sinécure, et Louis XVI s'en plaignait quand dans son testament il interpellait son fils qui pourrait avoir le "malheur de devenir roi". Le seul apaisement est que nul n'y est contraint. L'op-out préalable, l'abdication existent. Prince n'est pas facile non plus, généralement certes, mais plus encore en situation d'accéder. Tant que les difficultés de la charge sont éloignées, les candidats se déclarent, pensant peut-être à une "rente" de situation en devenir et l'accès au balcon des acclamations, mais dans le tumulte probable de la restauration ils seront peu nombreux à briguer le poste jusqu'au bout, jusqu'à ce qu'il n'en reste qu'un. Comme nous l'avons souvent dit sur Royal-Artillerie, nous le reconnaîtrons, le dernier debout à Paris au milieu des ruines fumantes de la démagogie écrasée sous le poids de ses mensonges et de son impécuniosité. Nul autre ne sera avant lui le premier à Reims à attendre l'onction car rien ne tombera du Ciel. Il faudra, messeigneurs, se construire à l'emploi pour se battre. Exercice passionnant quand on a de la marge.


    Le Lien Légitimiste
    2 Le Petit-Prix
    37240 La Chapelle Blanche Saint Martin

    (bimestriel exclusivement sur abonnement 30 €, service électronique à 10 €)
    (1) Quatre billets ont paru sur ce thème :
    - De l'Éducation des rois le 14.11.2008
    - Du bon sens capétien le 7.02.2012
    - Le Pentagone du prince le 7.09.2015
    - Spécialités du pentagone du prince du 5.10.2015

    http://royalartillerie.blogspot.fr/

  • Pour les Français à nouveau tentés pas Nicolas Sárközy de Nagy-Bocsa…

    Nicolas Sarkozy a vanté son bilan en matière d’antiterrorisme : « J’ai été en charge de la sécurité de la France de 2002 à 2012. De 2002 à 2011, il n’y a pas eu un seul attentat en France. » Le président des Républicains choisit bien ses dates, puisque Mohamed Merah a perpétré ses attentats en mars 2012. C’est également sans compter les attentats en Corse.

    http://www.contre-info.com/

  • Zoom : Nicole Delépine - Tout ce que l’on vous cache sur la loi Santé de M. Touraine. (01-12-2015)