
À moins de deux ans de l'élection présidentielle, voilà une nomination qui risque bien de ne pas passer inaperçue. Au point de créer une rentrée politique au parfum de scandale ? En plein 15 août, alors que la France processionne ou sommeille sous un soleil de plomb, que nos hommes et femmes politiques sont en vacances et que l'opinion encore éveillée a les yeux rivés sur la seule Alaska, on apprend par le Journal officiel qu'Emmanuel Macron vient de nommer par décret Charlotte Caubel procureur adjointe au parquet de Paris. Tout irait bien si nous n'étions pas dans une fin de règne qui commença par l'affaire Fillon en pleine campagne de 2017 et qui s'achève par la condamnation de Marine Le Pen, avec le risque que la favorite de 2027 ne puisse concourir. Un Président sans majorité, qui bat des records d'impopularité et qui déjà suspecté d'instrumentaliser la Justice à des fins politiques ne pouvait pas procéder à une nomination aussi contestable. Et déjà contestée pour deux motifs, dont un seul suffirait pour lui ôter toute crédibilité : son manque d'indépendance et son incompétence.