Philippe Gélie
En 2018, lors de son premier voyage présidentiel en Chine, Emmanuel Macron avait, tout feu tout flamme, proposé de jouer les médiateurs entre Xi Jinping et... le dalaï-lama. Nul ne l’avait sollicité et l’on sait ce qu’il en est advenu : rien. Cinq ans plus tard, c’est un chef de l’État nettement plus émoussé qui se lance dans un exercice diplomatique de haute voltige : établir, avec le meilleur allié de Vladimir Poutine et pire ennemi de Joe Biden, des relations équilibrées permettant à l’Europe et à la France de tirer leur épingle du jeu. Un jeu international de plus en plus brutal, dans lequel le Vieux Continent cherche à exister entre le bras de fer sino-américain et l’alliance « sans limite » russo-chinoise, attisés par la guerre en Ukraine.