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religion - Page 206

  • Christianophobie : la "justice" fait taire le clocher d’une église

    Jusqu’à présent, les cloches tintaient toutes les demi-heures à Boissettes, en Seine-et-Marne. Un riverain agacé avait porté l’affaire devant le tribunal administratif. D’ici mercredi, les cloches doivent faire silence.

    C’est une véritable guerre de clocher qui divise la commune de Boissettes, en Seine-et-Marne. La vie de ce petit village de 400 habitants était jusqu’à présent rythmée, notamment, par le tintement toutes les demi-heures de la cloche de l’église. Seulement, la municipalité vient d’être condamnée par la cour administrative d’appel de Paris, relate Le Parisien . Les cloches devront d’ici mercredi cesser de marquer l’heure de jour comme de nuit. La justice estime que la loi de 1905 de séparation de l’Église et de l’État fait du bâtiment un bien communal. Toutefois, son utilisation, comme celle des cloches, reste affectée à un usage religieux. Certains « usages locaux » ne peuvent être maintenus que s’ils datent d’avant 1905, ce qui n’est pas le cas de Boissettes.

    L’affaire remonte à 2006. Un couple de riverains agacés saisit, à l’époque, le tribunal administratif de Melun. Leur maison se trouve juste en face de l’église. Ils ont acheté le bien peu de temps auparavant. « Nous n’avons jamais demandé à ce que tout s’arrête, mais simplement une trêve de 22 heures à 6 heures, en réglant ça à l’amiable, explique le plaignant dans Le Parisien. On voulait juste dormir. » En 2010, la justice lui donne raison et propose un compromis : les cloches s’arrêteront de sonner entre 23 heures à 6 heures. La décision mécontente toutefois le maire, Jean-Pierre Legrand, qui fait appel. « J’ai voulu défendre une tradition qui remonte à 1967, se justifie l’élu. Deux cents personnes du village ont signé une pétition pour le maintien de cet usage civil. »

    La commune s’est finalement conformée à la décision du tribunal administratif. Mais, entre-temps, la justice suit son cours. Et la cour administrative d’appel de Paris condamne la mairie à verser 1000 euros au couple de riverains, tout en ordonnant l’arrêt des cloches. Le maire devra également prendre un arrêté pour autoriser l’usage civil des cloches de l’église dans des cas de périls exigeant un prompt secours. Jean-Pierre Legrand s’inquiétait de voir cette affaire faire jurisprudence. Dans les précédents cas, la justice n’a pas toujours tranché en faveur du plaignant. En 2004, un habitant de la commune de Férin, dans le Nord, avait déjà réussi à faire taire le carillon de l’église, qui sonnait matin, midi et soir. Le maire avait fait appel. La cour administrative d’appel de Douai était finalement revenue sur la décision, estimant que la nuisance sonore ne portait pas atteinte à l’ordre public.

    Le Figaro

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Christianophobie-la-justice-fait

  • La morale au crible des religions

    C'est le dernier "conseil de lecture", de l'Abbé de Tanouarn. Il fait référence à la la collection Studia arabica publiée par les Editions de Paris, et nous propose un extrait de la contribution de Marie-Thérèse Urvoy, sur l'Islam.

    "On observe que les commentaires coraniques soulignent chacun de son angle de vue le caractère purement extrinsèque de la préférence divine. La liberté d'agir et de choisir n'engendre pas véritablement l'acte, car Dieu seul est le créateur des actes humains selon la plupart des doctrines islamiques (excepté les Mu'tazillites). De fait la vertu dans la morale coranique est ramenée à une dénomination extrinsèque qui n'est que la répercussion sur l'homme de la préférence (tafdil) divine. L'homme ne s'enrichit pas de vertu par ses actes, mais au contraire, ce sont les actes que Dieu fait perdurer pour leur accorder une récompense qui est sans proportion avec eux : devenus sujets de la préférence divine, ils constituent la véritable vertu de l'homme presque au-delà de lui-même. La vertu islamique n'est pas une parure intérieure de l'âme, elle est l'état d'une âme dépouillée d'elle-même dans ses actes d'obéissance, toute abandonnée à Dieu, exhaussée au dessus d'elle-même par son identification au don gratuit et disproportionné des récompenses que Dieu avait promis par un acte pur de la volonté et qu'il accorde généreusement au seul croyant fidèle. Dans ce sens la morale coranique débouche sur la mystique. L'affirmation qu'il n'y a pas de morale en islam, en ce qu'elle a d'abrupt, n'est pas un paradoxe".

    On trouve des enresgitrements de cette spécialiste éminente, sur le site de Lumière 101.

    Paula Corbulon

  • 4 000 à 5 000 « Européens » combattraient chez les islamistes en Syrie

    D’après une source des services belges de sécurité, à l’heure actuelle, « Al-Qaïda a sous la main quatre à cinq mille combattants djihadistes déployés en Syrie et détenteurs de passeports d’un pays de l’espace Schengen ».

    Si la menace concerne en premier lieu l’Irak et la Syrie, une autre source belge, policière, évoque la volonté des animateurs de filières syriennes d’exporter, à terme, la capacité de combat aujourd’hui réunie en Syrie vers le Maroc et la Tunisie.

    En Belgique, les services de renseignement et de police reconnaissent être « noyés » par l’importance des filières syriennes. On estime qu’environ 200 « Belges » (vraiment belges ou immigrés) sont ou ont été combattants en Syrie, dont 120 à 140 sont actuellement sur place et une vingtaine sont décédés.

    D’autres filières terroristes alourdissent également la charge. Ainsi, par exemple, la Somalie continue à attirer des combattants belges.

    Source

    http://www.contre-info.com/

  • La société d’aujourd’hui hait le mariage

    Marie-toi et sois soumise ! Provocateur mais inspiré de saint Paul, ce titre est celui d’un essai d’une journaliste italienne, qui vient d’être édité en Espagne par l’archevêque de Grenade mis en cause en France par Marianne (numéro 868, du 7 au 13 décembre). Réponse de l'auteur, Costanza Miriano, dans un entretien accordé à L'Homme Nouveau :

    S"Le livre s’intitule Marie-toi et sois soumise, c’est une série de lettres destinées à des amies sur les thèmes du mariage, de la féminité, de l’identité masculine et féminine, de l’éducation. En téléphonant à une amie qui ne se décidait pas à se marier, je me suis rendu compte que ses objections quant au mariage reflétaient celles de tout le monde. J’ai aussi réalisé que le fait de ne pas s’engager « pour toujours » la rendait profondément malheureuse. Ce livre a commencé avec 800 exemplaires. Il y a eu ensuite dix-huit réédi­tions, c’est devenu un modeste phénomène éditorial en Italie. Mon livre a été traduit en Espagne et en Pologne. Les versions française (prévue aux éditions de l'Emmanuel pour mi-2014) et portugaise sont en cours de traduction. [...]

    Que s’est-il passé en Espagne à la publication de votre livre ?

    J’ai reçu un premier coup de fil me demandant, abruptement, d’expliquer en 1 mn 40 ce que signifiait le mot soumission. Puis un autre et ainsi de suite. J’ai finalement appris que trois partis politiques espagnols, PP (Parti populaire, centre droit), PSOE, (Parti socialiste ouvrier espagnol) et IU (Gauche unie) avaient demandé le retrait de mon livre à la vente. Pourquoi ? Pour incitation à la violence faite aux femmes. J’en suis restée stupéfaite. Je voulais que l’on me dise quel était le passage de mon livre qui serait une incitation, ou une justification, la plus minime soit-elle, à la violence d’un homme envers une femme. En réalité, mes détracteurs n’avaient pas lu mon livre, c’était le mot « soumise » qui leur créait un problème.

    Le titre de votre livre est inspiré de la lettre de saint Paul ?

    Oui. J’ai repris, avec ce mot soumission, la lettre de saint Paul aux Éphésiens. S’ils veulent brûler mon livre, alors ils doivent aussi brûler la Bible ! Et puis, en faisant des recherches, j’ai vu que de nombreux livres étaient en vente en Espagne avec, dans leurs titres, ce mot « soumission », mais il s’agit là de soumission érotique, et non spirituelle. Je crois plutôt que c’est le « Marie-toi » de mon titre qui pose un vrai problème. La société d’aujourd’hui hait le mariage, le mariage est le contraire exact de l’idée d’autodétermination qui est la valeur suprême de l’homme contemporain. L’homme d’aujourd’hui n’accepte plus rien, pas même qu’on lui dise s’il est un homme ou une femme ! Il veut être complètement dégagé de tout lien, libre. Le mariage, c’est exactement l’inverse : accepter, spontanément, volontairement, d’être dépendant, de se définir par rapport à quelqu’un, d’assumer la responsabilité de nouvelles vies, d’adhérer à une réalité toujours égale, d’être fidèle. Tout le contraire de l’idéal contemporain, dans lequel l’homme s’imagine toujours libre de faire de nouvelles expériences. [...]

    Le mot soumission qui veut dire obéissance est un mot inaudible aujourd’hui. Je le comprends si on ne sait pas à qui réellement obéir. Nous, en tant que chrétiens, nous acceptons d’obéir parce que nous savons que notre Pasteur est bon, qu’Il nous guide vers ce qui est juste. [...]"

    http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • « Ni la République, ni l’Etat, ni le corps médical n’est propriétaire de la vie humaine »

    Mgr Philippe Barbarin, cardinal archevêque de Lyon, a mis en garde mercredi sur Europe 1 sur les conséquences d’une éventuelle nouvelle loi sur la fin de vie. Rappelant qu’il avait « frôlé la mort: infarctus, triple pontage« , Mgr Barbarin a estimé qu’on avait « pris admirablement soin » de lui.

    « On fait très attention à ce que nous souffrions le moins possible. J’ai une reconnaissance énorme pour le monde médical. Je trouve qu’on doit donner un très grand respect à chaque vie humaine et d’une manière toute particulière à ceux qui souffrent. Mais au fond, ni la République, ni l’État, ni le corps médical n’est propriétaire de la vie humaine. On n’a pas un droit sur la vie et la mort de quelqu’un ».

    « Si on veut changer une loi alors qu’elle a 8 ans, non mais c’est quoi, une loi ? C’est la loi sur l’euthanasie ou l’euthanasie de la loi ? » « Il faut quand même faire très attention à ce qu’on fait : une loi, c’est très important comme fondement dans une société ».

    http://www.riposte-catholique.fr/riposte-catholique-blog/breves/ni-la-republique-ni-letat-ni-le-corps-medical-nest-proprietaire-de-la-vie-humaine

  • Erdogan, tête de Turc ?

    Les islamistes turcs, quelles que soient leurs sensibilités respectives, démontrent piteusement qu’ils sont aussi des hommes comme les autres.

     
     

    Istamboul, c’est pas cool. Certes, les empires byzantin et ottoman n’étaient pas forcément connus pour leur rectitude morale, mais la corruption étant un travers universel, se riant des âges et des latitudes, le régime kémaliste n’était pas toujours propre non plus. Et le nôtre guère moins. Là, en Turquie, ça sent la grande lessive. Dix ministres débarqués d’un coup, d’un seul… Et pas des moindres, puisque ceux de l’Intérieur, de l’Économie et de l’Environnement font partie de la charrette.

    Certains ne sont même pas directement coupables de malversations, sachant que ce sont leurs enfants qui ont été pris la main dans le pot de confiture, façon progéniture à la Fabius. En Turquie, ça suffit pour pousser le père à la démission ; ici, non…

    Du coup, les manifestations se multiplient pour exiger que le Premier ministre, Recep Tayyip Erdoğan, prenne lui aussi la porte. Au fait, ces affaires de corruption, quelles sont-elles ? Principalement des trafics avec l’Iran consistant à contourner l’embargo international.

    Et c’est là que Recep Tayyip Erdoğan aura trébuché. Depuis plus de dix ans, sa politique intérieure lui a assuré une popularité hors du commun. Armée remise au pas et croissance économique à deux chiffres. Certes, de nombreux journalistes mis en prison, surtout dans la foulée du fameux procès Ergenekon à l’occasion duquel, de 2007 à 2009, furent condamnés de nombreux parlementaires, intellectuels et généraux, accusés d’avoir comploté contre l’État turc au sein de ce que l’on peut tenir pour équivalent local des anciens réseaux Gladio en Italie. Soit une nébuleuse d’extrême droite, inféodée aux USA, et chargée par ces derniers de servir de « cinquième colonne » en cas d’affrontement avec la défunte URSS. Il est parfois des fantômes du passé qui ressurgissent.

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  • Le « rapport sur l’Intégration » : texte raciste

    Ex: http://www.gfaye.com

    Remis au Premier ministre à sa demande, ce rapport effarant, rédigé en novlangue par des Trissotins, publié en ligne par Matignon et qui a créé le scandale  est en fait inspiré des idées du groupe de pression et de ”réflexion” gauchiste chic lié au PS Terra Nova. L’objectif est la destruction pure et simple de l’identité française. Il vise à substituer à l’assimilation et à l’intégration une forme de communautarisme où les Français de souche seraient objectivement infériorisés, sommés de s’adapter aux mœurs des nouveaux arrivants, et où il faudrait « assumer la dimension arabe-orientale de la France ».

     Inutile d’énumérer les axes politiques proposés par ce rapport ethnomasochiste et culpabiliste qui vise non seulement à défranciser, déseuropéaniser la société mais à accentuer encore la pression migratoire en instaurant une véritable préférence étrangère. 

    Il est plus intéressant de s’attarder sur deux passages qui relèvent du sectarisme de la police de la pensée de gauche et de ce racisme implicite si souvent observé dans la vulgate antiraciste. Tout d’abord, il est recommandé d’interdire et de sanctionner judiciairement, notamment dans les médias, toute mention (« description stigmatisante ») de l’origine des personnes, notamment en cas de délit (1) (« nationalité, origine, couleur de peau, religion, culture… »). Cette interdiction est étendue aux « partis politiques et institutions publiques » dans bien d’autres circonstances. 

     Admirons la contradiction : l’origine ethno-culturelle est niée mais en même temps la France doit devenir « arabe-orientale ». Mais implicitement, le fait d’être qualifié par son nom et son prénom d’origine africaine ou arabe, par exemple, serait subrepticement une insulte. Inconsciemment, les auteurs (vieux gauchistes) du rapport  considèrent que de dire à/de quelqu’un qu’il est ”Arabe” est une « stigmatisation », un « délit de harcèlement racial ». Or, ne pas mentionner l’origine des gens, par pseudo-respect, c’est dévaloriser cette origine. On nage dans une contradiction totale, la bêtise raciste/antiraciste de cette gauche à la fois gouvernementale, soixante-huitarde et intellectuellement à gaz pauvre. (2)

    Le second passage fait allusion à la ”race blanche”, alors qu’officiellement les races n’existent pas. Il est en effet proposé de ne plus se référer dans l’enseignement de l’histoire à « des figures incarnées qui demeurent très largement des grands hommes, mâles, blancs et hétérosexuels ». (3)  Évident racisme anti-Blancs et aversion contre les hétérosexuels de la part de personnes qui sont elles-mêmes majoritairement des Blancs hétérosexuels. Ça relève de la psychiatrie – ou de la psychanalyse.

    Cette gauche antiraciste est complètement obsédée par l’idée de ”race”, comme les puritains étaient obsédés par l’idée de sexe. Le paradigme racial est obsessionnel dans la gauche ”antiraciste”. 

    Une telle idéologie à la fois xénophile, pétrie de bêtise et/ou de mauvaises intentions, est la porte ouverte à la guerre civile ethnique, lot endémique du Maghreb et du Proche-Orient arabe, et de toute société hétérogène et pluri-ethnique.

    Mais hélas, ce rapport tire en réalité la conclusion dramatique, cynique et souriante de quarante ans d’immigration incontrôlée, au terme de laquelle s’opère un bouleversement démographique, où toute ”intégration” ou ”assimilation” de minorités qui n’en sont plus est devenue une chimère et où le petit peuple de souche est prié par ses élites grasses et protégées (”socialistes”) de se plier à la loi des colonisateurs présentés comme des victimes, est sommé de se taire et de devenir Invisible. Devant l’histoire, les politiciens, parfaitement antidémocrates et antirépublicains, responsables de ce fait, devront répondre d’une tragédie annoncée.

    Guillaume Faye http://euro-synergies.hautetfort.com/

    Notes:

    (1) C’est implicitement reconnaître l’origine immigrée très majoritaire de la criminalité.

    (2) La pensée de gauche, intellectualiste et déconnectée du réel, héritière inconsciente en fait de l’idéalisme platonicien (auquel s’oppose le réalisme aristotélicien)  souffre moins de bêtise que de pathologie, d’origine psychologique. Vouloir construire un méta-monde contre la réalité, une utopie, c’est à dire, étymologiquement, un lieu qui n’existe nulle part, un rêve.  

    (3) Il faudra donc trouver dans les figures de l’histoire de France des personnes de couleur, féminines, bisexuelles ou homosexuelles ? Vous en connaissez ?

  • Il tombe en moyenne un chrétien toutes les 5 minutes

    L'archevêque de Malines-Bruxelles André-Joseph Léonard a consacré son homélie de Noël aux chrétiens d'Orient, particulièrement ceux de Syrie. Extrait :

    "[...] Ne restons plus indifférents en Occident à tant de frères et soeurs chrétiens qui sont discriminés, menacés, persécutés, qui doivent quitter leur patrie pour assurer la sécurité de leur famille et, par cette émigration, affaiblissent encore la position de leur frères dans leur pays d’origine. Et n’oublions pas que, depuis que nous sommes confortablement rassemblés dans cette cathédrale, 5 ou 6 de nos frères dans la foi sont morts de mort violente à cause de leur foi en Jésus. Il en tombe, en moyenne, un toutes les cinq minutes. Par amour de l’enfant Jésus dans la crèche, portons-les dans notre prière et attirons sur eux l’intérêt de nos médias."

    Michel Janva

  • Turquie: un triste spectacle.

    Vue de l'extérieur et malgré les efforts d'explication de la presse européenne, la Turquie paraît s'enfoncer dans une crise incompréhensible. Depuis quelques jours maintenant, les déclarations abruptes du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan se succèdent, accusant des manipulations politiques destinées à déstabiliser son gouvernement, dit islamo-conservateur, et son parti l'AKP.

    Dans le même temps, la justice et la police mènent depuis le 17 décembre une vaste opération dite anti-corruption. Cinquante et une personnes étaient toujours en garde à vue, mercredi soir, soupçonnées de malversations, de fraudes et de blanchiment d'argent. Parmi les placés en garde à vue figurent le maire (AKP) du quartier central de Fatih à Istanbul, les fils de trois ministres parmi les plus proches du chef du gouvernement, le cousin d'un responsable du bureau national de l'AKP, des bureaucrates de premier plan mais aussi des hommes d'affaires liés au secteur de la construction et de la promotion immobilière.. .
    La justice enquête en particulier sur l'Administration de développement de l'habitat collectif (TOKI), qui a réalisé au cours de la dernière décennie des bénéfices considérables en revendant à des promoteurs immobiliers amis du pouvoir des terrains publics, tout en réalisant ses propres projets de logements collectifs. Cette entreprise parapublique est au cœur de la politique de transformation urbaine initiée par Erdogan à Istanbul et tant décriée au printemps au moment des manifestations de la place Taksim. Ceux-ci protestaient notamment contre la destruction envisagée par le pouvoir du parc de la place Taksim, le seul ou presque espace vert demeurant dans la capitale.
    L'opposition menée par le CHP (Parti républicain du peuple), exige la démission du gouvernement et la création par l'Assemblée nationale d'une commission d'enquête. Mais la justice et l'opposition peuvent-elle se présenter comme neutres dans cette offensive de vertu? Malheureusement non. Il apparaît de plus en plus qu'elles sont instrumentalisées par une secte ou confrérie très puissante qui, un peu comme les frères musulmans dans d'autres Etats islamiques, a pris en mains une partie de la police, de la justice et des cercles économiques.
    Bien qu'elle s'en défende, la confrérie, née dans les années 1970 autour des prêches de l'imam turc Fethullah Gülen, issue du courant Nourdjou et inspirées par les idées du penseur Said Nursi, prospère depuis vingt ans dans les coulisses du pouvoir politique. L'Etat turc, quelle que soit la couleur du parti majoritaire, a utilisé, dès le début des années 1990, les réseaux de ces "missionnaires de la turcité", actifs dans les pays d'Asie centrale nouvellement indépendants.
    Une véritable guerre
    Or longtemps alliés, la secte et l'AKP s'opposent aujourd'hui dans une véritable guerre. Les partisans du premier ministre Erdogan affrontent désormais ceux de Fethullah Gülen, exilé depuis 1999 aux Etats-Unis à la suite d'enquêtes menées à l'époque par les militaires alors très présents au gouvernement avant d'en être chassés par Recep Tayyip Erdogan. L'instruction contre l'entourage de ce dernier est conduite par le procureur Zekriya Öz, proche des gülénistes, et qui avait dirigé l'enquête dans l'affaire Ergenekon, un réseau militaro-nationaliste démantelé après 2008.
    Pourquoi les deux pouvoirs, précédemment alliés, non seulement contre les militaires mais contre l'opposition réputée démocratique, sont-ils entrés en guerre? Les raisons n'en sont guère glorieuses. La secte reproche désormais au gouvernement la fermeture des dershane – un réseau de cours privés de soutien scolaire dans lesquels elle a massivement investi. Plus généralement, l'enjeu est la conquête du patronat, notamment de province. Depuis 2004, la forte croissance turque a largement profité aux petits patrons qui forment le tissu du mouvement religieux et financent ses écoles dans le monde entier. Depuis 2005, les gülénistes ont formé leur propre patronat : la confédération des entrepreneurs turcs (Tüskon). Elle compte 30 000 membres, dont 30 des 200 plus grandes entreprises du pays, et les réseaux commerciaux de ses hommes d'affaires sont incontournables.
    Mais pourquoi l'AKP a-t-elle décidé d'affronter la secte en organisant la fermeture de ses écoles privées? D'une part pour prendre de l'influence dans les esprits des très nombreux milieux sociaux fréquentant ces écoles, et d'autre part pour récupérer une partie des revenus en découlant.
    Tout ceci ressemble fort à une guerre entre mafias. L'actuel visage de la Turquie la rend plus mal fondée que jamais à poursuivre une entrée dans l'Union européenne, quels que soient les soutiens qu'elle avait reçus pour cela de l'Amérique. Certes les intérêts de beaucoup d'entreprises européennes sont très liés aux intérêts turcs dont nous venons de voir la complexité. Mais les Européens doivent cependant sauver les apparences. Ajoutons que les louvoiements de la diplomatie turque dans le conflit syrien augmentent encore les méfiances qu'elle inspire.
    La conclusion de ces péripéties pourrait être, non une montée sérieuse de l'opposition libérale toujours faible et divisée, mais un certain retour en grâce des militaires. Ils ont été chassés du pouvoir par Erdogan, à la suite d'accusations apparaissant aujourd'hui injustes. En fait, dans la tradition du kémalisme, ils incarnaient un gouvernement se voulant aussi laïc et intègre que souhaitent l'être beaucoup d'Etats européens. Dans une certaine mesure, ils ressemblaient aux militaires égyptiens revenus récemment au pouvoir à la suite du « coup d'état » du général Abd el Sissi.
    N'idéalisons pas ici les militaires turques ou ce qu'il en reste, mais bornons nous à retenir, en attendant la suite des évènements, que Recep Tayyip Erdogan et l'AKP ne donnent pas une image très attrayante de la politique islam-conservatrice modérée qu'ils prétendaient incarner. La place de la Turquie en Europe est moins souhaitable que jamais.

     

    Jean Paul Baquiast, 20/12/2013