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Terres de mission 2 : Les Jésuites
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François et la théorie du genre : surprise, le pape est... catholique !
Le pape François a estimé que la théorie du genre était une « colonisation idéologique ». Gérard Leclerc expose comment la gauche s'est trompée en croyant que l'évêque de Rome obéissait aux canons du progressisme. [Figarovox - 4.10]
Le pape François a vivement critiqué les manuels scolaires qu'il juge imprégnés par la théorie du genre. Il a employé des termes forts, notamment celui de « colonisation idéologique ». Cela vous étonne-t-il ?
Ce n'est pas la première fois qu'il emploie le terme de colonisation. J'ai le sentiment que, comme Argentin, le pape a une sensibilité à vif sur ces phénomènes d'intoxication idéologique à grande échelle que le continent sud-américain a historiquement bien connus. On importe sur certains continents des idéologies venues d'ailleurs.
Par ailleurs, on sait que le Vatican est un lieu de réception tout à fait exceptionnel de l'information à l'échelle planétaire car Rome est au centre de réseaux divers, diplomatiques mais pas seulement, qui couvrent le monde entier. Je ne pense pas que ce soit sans biscuit que le pape s'est embarqué ainsi. Il y a un tas d'informations qui lui remontent du monde entier sur cette idéologie du genre qui fait partout des ravages.
À gauche, Najat Vallaud-Belkacem a rapidement réagi, expliquant que le pape avait été victime d'une campagne de désinformation. Cela vous paraît-il crédible ?
Non, pas du tout. Il y a deux choses néanmoins. Il y a le fait que le pape se réfère à un témoignage personnel venu de France : un papa qui a été très étonné de la réaction de son fils quand celui-ci lui a dit qu'il voulait devenir une fille. D'après le père en question, cela venait de l'école. Mais au-delà de ce témoignage personnel, n'oublions pas que c'est en 2011 sous le ministère Chatel que les manuels scolaires de Sciences & Vie de la Terre ont introduit en classes de Première quelques éléments de la théorie du genre. Il ne faut pas non plus sous-estimer l'enseignement direct. Souvent, les professeurs eux-mêmes transmettent ces idées-là à leurs élèves. Ce n'est d'ailleurs pas étonnant car ce sont des idées qui courent le monde.
Le ministre de l'Éducation nationale a ajouté que la théorie du genre n'existait pas. Ces idées qui courent le monde et que vous venez d'évoquer sont-elles assumées ouvertement ?
Certains journaux de gauche sont quand même gonflés ! Ils nous ont vanté depuis le début de notre jeune siècle les mérites de Judith Butler, intellectuel génial et qui aurait renouvelé le champ de la philosophie et des sciences humaines. Ils nous l'ont vendue comme une révélation bouleversante qui dynamitait la culture ancienne. Pensons aux débats au moment du Mariage pour tous: Christiane Taubira parlait alors d'un véritable changement de civilisation. Alors, il faudrait savoir ! S'est-il vraiment produit une révolution dans le champ culturel et anthropologique ? Avec le Mariage pour tous, a-t-on vraiment assisté à une rupture de civilisation ? Il faudrait qu'ils se mettent d'accord avec eux-mêmes car aujourd'hui les mêmes journaux et les mêmes réseaux nous serinent qu'il n'y a pas de théorie du genre, mais qu'il n'y a en fait que des « études de genre » (gender studies) qui ne seraient structurées par aucune philosophie, mais qui reposeraient uniquement sur des méthodes d'observation. On serait dans le domaine de la pure scientificité. Évidemment, c'est se moquer du monde car il est bien certain que tout ce secteur des sciences humaines qui s'est développé d'une façon absolument démesurée est structuré par des courants philosophiques, ne serait-ce que par la fameuse French Theory qui eut des conséquences considérables dans le monde universitaire américain en important la pensée de philosophes français comme Louis Althusser, Gilles Deleuze, Jacques Derrida, Michel Foucault et bien d'autres.
Que pensez-vous des personnes qui, à gauche, s'étonnent des propos du pape François ? Ces derniers expliquent en substance que les mots du pape sur la théorie du genre sont en inadéquation avec ses propos progressistes sur les questions économiques, sociales, écologiques et migratoires. Qu'en est-il ?
Ces personnes ont fabriqué une image stéréotypée du pape François sur un modèle préfabriqué de type progressiste qui ne correspond pas du tout à la réalité. Ils ont retenu un certain nombre de choses : son discours écologique, ses sorties contre l'argent, sa défense des migrants, mais ça ne veut pas dire pour autant que le pape est un parfait progressiste selon leurs canons à eux. Ils choisissent dans les propos du pape ce qui les arrange. Car s'ils étaient un peu sérieux, ils s'apercevraient que ce pape aurait de quoi leur faire peur ! Par exemple, c'est le premier pape que je vois citer avec autant de force un auteur comme le terrible Léon Bloy. Dans sa première homélie de pape, François a cité l'écrivain en disant : « qui n'adore pas le Christ adore le diable ». D'ailleurs, parmi les papes modernes, François est sans doute celui qui ose le plus parler du satanique et du diabolique. C'est un jésuite formé aux disciplines de la spiritualité de saint Ignace. C'est quelqu'un d'extrêmement rigoureux, qu'on ne prendra pas en défaut sur la doctrine catholique. On objectera tout ce qui a eu lieu et ce qu'il a dit à propos de la famille, notamment de l'ouverture de l'eucharistie aux personnes divorcées. Mais, à mon sens, on a surévalué cet aspect-là car le pape, même quand il veut opérer une ouverture sur ce côté, se montre très prudent avec des conditions qui font que l'exercice de cette ouverture eucharistique est quand même soumise à des canons en définitive très limités. À mon sens, il y a un mythe qui s'est constitué autour d'un François progressiste. On est très loin du personnage réel. •
Gérard Leclerc est un journaliste, philosophe et essayiste. Il est éditorialiste à France catholique et à Radio Notre-Dame.
Lire aussi dans Lafautearousseau ...
Il est contre la « colonisation idéologique » : François, Janus aux deux visages...
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L’énigme homme/femme
Haro sur le Pape ! François a osé, dans l’avion qui le ramenait dimanche du Caucase à Rome, signaler les ravages de la théorie du genre. Mal lui en a pris. C’est à qui revendique l’honneur de remettre le Pape à sa place pour une déclaration qui, nous dit Libération, fait vraiment « mauvais genre ».
Délicieuse ironie qui n’empêche pas la rude mise au point de la coalition innombrable de tous ceux qui vous assurent que la théorie du genre, ça n’existe pas ! C’est un pur fantasme, fabriqué par la fachosphère ou par « l’Église qui en a fait son cauchemar ». Pardonnez-moi, mais tous ces gens sont sacrément gonflés. Ce sont les mêmes qui, depuis les premières années du siècle, nous imposent l’œuvre de madame Judith Butler comme celle d’un pur génie, qui ont le front de nous dire que non, il n’y rien à voir, rien de nouveau, ou rien que des banalités. Alors, il ne fallait pas faire autant d’histoires, parler par exemple comme Christiane Taubira de « réforme de civilisation ».
La vérité qu’il s’agit aujourd’hui de cacher, alors qu’on l’a brandie comme un titre de gloire, c’est qu’on a voulu, intellectuellement, socialement, législativement, nous faire accomplir une mutation anthropologique. La tactique actuelle consiste à dissimuler cette mutation sous le mode d’une discipline universitaire, les études de genre, qui ne serait fondée que sur des méthodes d’observation et nullement sur une philosophie ou sur une théorie. C’est un mensonge pur et simple. Dès qu’on touche aux sciences humaines, les questions philosophiques sont en cause. Elles s’imposent parce que l’anthropologie, à chaque tournant, à chaque étape, expose l’homme comme énigme ou comme mystère. Et notamment comme énigme d’un être homme/femme. [.....]
Gérard Leclerc
La suite sur France Catholique
http://www.actionfrancaise.net/craf/?L-enigme-homme-femme -
3 questions à Guillaume de Prémare sur le colloque Catholiques en action
Questions à Guillaume de Prémare, délégué général d’Ichtus, sur le colloque Catholiques en action
Quel sera le contenu du prochain colloque Catholiques en action ?
Le premier contenu, ce sont les participants car c’est d’abord un lieu de rencontres et d’échanges entre catholiques engagés ou désirant s’engager. Le forum des catholiques en action rassemblera le samedi après-midi une trentaine d’associations et initiatives et leurs leaders dont LMPT, Alliance Vita, Fondation Lejeune, AFC, Fondation pour l’école, Fondation Espérance Banlieue, Les Gavroches, Les Veilleurs, Les Sentinelles, AED, SOS Chrétiens d’Orient, Les Alternatives catholiques, Parents pour l’école, La Boussole, Limite, etc.,. Nous recevrons également une vingtaine d’auteurs pour une séance de dédicaces[1]. Ensuite, le colloque est un lieu réflexion. Nous avons choisi comme thème « Refaire le politique » parce que la faillite de la chose publique montre l’importance de l’engagement des catholiques pour contribuer à un renouveau civique.
Quels seront les intervenants ?
Avec Mathieu Detchessahar, professeur agrégé à l’Université de Nantes, nous verrons l’importance de traiter la question des structures économiques pour redonner toute sa place au politique. Alexandre Dianine-Havard, conseiller auprès de chefs d’Etats et de chefs d’entreprises, nous parlera dimanche matin des hommes et de la magnanimité qui fait les leaders. Réflexions inspirantes en période électorale quand la France a besoin de grandeur. Enfin, Ludovine de la Rochère reviendra sur l’importance des enjeux familiaux, à la veille de la grande manifestation nationale du 16 octobre pour ne Rien Lâcher !
Il sera donc possible de participer au colloque et à la manifestation…
En effet, nous avons adapté l’agenda du colloque, pour permettre à tous de battre le pavé parisien le dimanche après-midi. Nous nous retrouverons donc le samedi de 14h30 à 22h, puis le dimanche matin à 9h pour une messe pour la France, célébrée par Mgr Eric de Moulins-Beaufort. Nous écouterons ensuite Alexandre Dianine-Havard avant de partir pour la manifestation en fin de matinée. Il est possible de commander un pique-nique pour le dimanche et il y a une garderie pour les enfants le samedi et le dimanche.
[1] Jean Sévillia, Tugdual Derville, Jean-Marie Le Méné, Erwan Le Morhedec, Patrice de Plunkett, Louis Manaranche, Charles Beigbeder, Mathieu Detchessahar, Alexandre Dianine-Havard, Pierre de Lauzun, Henri Hude, Annie Laurent, Jacques Trémolet de Villers, Natalia Trouiller, Ivan Rioufol, Nicolas Diat, etc.
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La véritable urgence : retrouver le sens de Dieu
Après le succès de Dieu ou rien (Fayard, 2015), le cardinal Robert Sarah publie début octobre un nouveau livre avec Nicolas Diat : La Force du silence. Il est interrogé dans La Nef de ce mois. Extraits :
"[...] Il est temps de retrouver l'ordre véritable des priorités. Il est temps de remettre Dieu au centre de nos préoccupations, au centre de notre agir et de notre vie, à la seule place qu’Il doit occuper. Ainsi, notre cheminement chrétien pourra graviter autour de ce Roc, se structurer dans la lumière de la foi et se nourrir dans la prière, qui est un moment de rencontre silencieuse et intime où l’homme se tient face à face avec Dieu pour l’adorer et lui exprimer son amour filial.
Ne nous trompons pas. La véritable urgence est ici : retrouver le sens de Dieu. Or le Père ne se laisse approcher que dans le silence. Ce dont l'Église a le plus besoin aujourd'hui, ce n'est pas d'une réforme administrative, d'un programme pastoral de plus, d’un changement structurel. Le programme existe déjà : c’est celui de toujours, tiré de l’Evangile et de la tradition vivante. Il est centré sur le Christ lui-même que nous devons connaître, aimer, imiter, pour vivre en Lui et par Lui, transformer notre monde qui se dégrade car les hommes vivent comme si Dieu n’existait pas. Comme prêtre, comme pasteur, comme Préfet, comme Cardinal, ma priorité est de dire que Dieu seul peut combler le cœur de l'homme.
Je crois que nous sommes victimes de la superficialité, de l’égoïsme et de l'esprit mondain que répand la société médiatique. Nous nous perdons dans des luttes d'influences, des conflits de personnes, dans un activisme narcissique et vain. Nous nous gonflons d’orgueil, de prétention, prisonnier d’une volonté de puissance. Pour des titres, des charges professionnelles ou ecclésiastiques, nous acceptons de viles compromissions. Mais tout cela passe comme la fumée. Dans mon nouveau livre, j'ai voulu inviter les chrétiens et les hommes de bonne volonté à entrer dans le silence ; sans lui, nous sommes dans l'illusion. La seule réalité qui mérite notre attention, c'est Dieu lui-même, et Dieu est silencieux. Il attend notre silence pour se révéler.
Retrouver le sens du silence est donc une priorité, une nécessité, une urgence. Le silence est plus important que toute autre œuvre humaine. Car il exprime Dieu. La véritable révolution vient du silence, elle nous conduit vers Dieu et les autres pour nous mettre humblement à leur service. [...]
Dans le monde moderne, l'homme silencieux devient celui qui ne sait pas se défendre. Il est un « sous-homme » face au soi-disant fort qui écrase et noie l'autre dans les flots de ses discours. L'homme silencieux est un homme en trop. C'est la raison profonde des crimes abominables ou du mépris et de la haine des modernes contre ces êtres silencieux que sont les enfants non nés, les malades ou les personnes en fin de vie. Ces hommes sont les prophètes magnifiques du silence. Avec eux, je ne crains pas d'affirmer que les prêtres de la modernité, qui déclarent une forme de guerre au silence, ont perdu la bataille. Car nous pouvons rester silencieux au milieu des plus grands fatras, des agitations abjectes, au milieu des vacarmes et des hurlements de ces machines infernales qui invitent à l'activisme en nous arrachant à toute dimension transcendante et à toute vie intérieure. [...]
La liturgie est malade. Le symptôme le plus frappant de cette maladie est l'omniprésence du micro. Il est devenu si indispensable qu'on se demande comment on a pu célébrer avant son invention ! Le bruit du dehors, et nos propres bruits intérieurs, nous rendent étrangers à nous-mêmes. Dans le bruit, l’homme ne peut que déchoir dans la banalité : nous sommes superficiels dans ce que nous disons, nous prononçons des discours creux, où l’on parle et parle encore… jusqu’à ce qu’on trouve quelque chose à dire, une sorte de « mélimélo » irresponsable fait de blagues et de mots qui tuent. Nous sommes superficiels aussi dans ce que nous faisons : nous vivons dans une banalité, prétendument logique et morale, sans rien y trouver d’anormal. Nous sortons souvent de nos liturgies bruyantes et superficielles sans y avoir rencontré Dieu et la paix intérieure qu’il veut nous offrir.
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Terres de mission n°1
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"La laïcité n'a pas vocation à promouvoir une religion républicaine"
Emmanuel Macron est interrogé dans Marianne sur la laïcité et il dit des choses pertinentes :
"La laïcité n'a pas vocation à promouvoir une religion républicaine. La République est ce lieu magique et unique qui permet à des gens de vivre dans l'intensité de leur religion. C'est pour ça que je dénonce les considérations qui demandent à des citoyens d'être «discrets», parce que les précédents historiques où l'on a demandé la discrétion en matière de religion ne sont pas à l'honneur de la République. Et qu'on demande à des gens d'être des musulmans modérés ! Demanderait-on à des catholiques d'être modérés ? Non ! On demande à des gens de faire ce qu'ils veulent avec la religion pour eux-mêmes et d'être dans un rapport de respect absolu avec les règles de la République. Comme disait Platon, il faut découper le poulet au bon endroit !
Jean-François Kahn : Dès lors que les musulmans acceptent que la loi républicaine passe avant la loi de Dieu, par définition, ils sont modérés. S'ils ne l'acceptent pas, ce sont des extrémistes.
Emmanuel Macron : Non, je ne suis pas d'accord. Dans le champ public, je ne leur demande qu'une seule chose : qu'ils respectent absolument les règles. Le rapport religieux renvoie à la transcendance et, dans ce rapport-là, je ne demande pas aux gens d'être modérés, ce n'est pas mon affaire. Dans sa conscience profonde, je pense qu'un catholique pratiquant peut considérer que les lois de la religion dépassent les lois de la République. Simplement, à chaque instant où il est dans le champ public, les lois de la République prévalent sur les lois religieuses. Ce n'est pas une question de modération, c'est un absolu. Le cœur de notre bataille est d'avoir des individus autonomes libres. Ils peuvent avoir besoin d'une transcendance. La République n'a pas à lutter contre la transcendance, elle a à lutter contre le non-respect de ses valeurs."
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Foi de dissidente (Marion Sigaut)
Marion Sigaut présente le livre des entretiens avec Alain Escada qu’elle a eus pour les éditions CIVITAS
http://www.altermedia.info/france-belgique/ -
Ichtus : Colloque Catholiques en Action "Refaire le Politique" les 15 et 16 octobre 2016 à Paris
Si la vraie richesse se trouve dans ce que l'on vit, ce que l'on apprend, ce que l'on partage et ce que l'on transmet, alors ce colloque Catholiques en action est pour vous ! Et d'aborder ces deux journées comme le désirait Jean Ousset : " D'abord ne pas avoir peur ! Nous moquer des sarcasmes ! Ne pas déserter ! Rendre les rangs de la foule. Avancer résolument vers Jésus - Rester ferme dans la Foi "
Crise culturelle et civilisationnelle, primat de l'économie, faillite de la chose publique...le politique est-il en train de sortir de l'Histoire ?
Comment le refonder à l'heure où le danger nous menace ? Comment retrouver la grandeur du service politique ? Puisque " Le devoir du Christianisme est le Service ", les catholiques en action sont appelés à un Service politique : " N'ayez pas peur que le Christ règne sur vous! Une Société qui exclut Dieu n'est plus un bien pour le peuple. Soyez prêts à livrer chaque jour votre vie pour transformer l'Histoire " affirme le Cardinal Sarah.
Ils sont appelés également à un service social et culturel en profondeur pour contribuer à la reconstruction de la Cité dans tous les domaines : travail, éducation, famille, culture, action sociale...Dés lors, comment agir ?
Si donc vous êtes catholiques, ne le soyez pas à moitié, inscrivez-vous rapidement.
Eric Muth
Programme:
Samedi 15 octobre de 14H30 à 22HOO
Conférences
- La politique n'est pas un taux de croissance. Matthieu Detchessahar
- La politique, service concret de la Cité. Guillaume de Prémare
- Le sens de l'engagement en politique et les moyens concrets de l'action. Clotilde Brossollet
- Une politique au service de la Famille, une urgence pour la Cité. Ludovine de la Rochère
Forum des catholiques en action
- Rencontre avec les leaders du mouvement social
- Forum des Associations : avec juristes pour l'enfance, Espérance Banlieues, les Gavroches, Revue Limite, les Veilleurs, ActuAiles, l'Institut de formation politique, etc...
- Séance de dédicaces
Dîner - concert
Dimanche 16 octobre de 9HOO à 12H30
- Messe pour la France présidée par Mgr Eric de Moulins-Beaufort
- " Le devoir du Christianisme, c'est le Service ". Bruno de Saint Chamas
- La France est faite pour la grandeur. Alexandre Dianine-Havard
Le dimanche après-midi :
On ne lâche rien ! Avec la Manif pour Tous, dans les rue de Paris.
Inscription au Colloque : www.ichtus.fr/formation/inscription-colloque-2016/ Tél: 0147637786 contact@ichtus.fr
Ichtus est une association à but non lucratif qui s'adresse à toutes les personnes, groupes ou association qui souhaitent s'engager au service de la vie sociale, politique et culturelle. Pour ce faire Ichtus propose une formation méthodologique, culturelle et intellectuelle, et encourage et facilite la mise en place de réseaux sociaux naturel, Ichtus n'est ni un mouvement, ni un parti, il ne donne aucun mot d'ordre. Ichtus a pour vocation de favoriser l'action des laïcs, afin de les aider à exercer leurs responsabilités en fonction de la place qu'ils occupent dans la société. Parfaitement fidèle au Pape et à l'Eglise, Ichtus a pour seule référence l'enseignement social de l'Eglise. Cet enseignement est accessible à tous les hommes de bonne volonté qui admettent l'existence et le bien-fondé de la loi naturelle.
Puissions-nous être en accord avec la grande Sainte Catherine de Sienne lorsqu'elle disait : " Ah! Assez de silence! Criez avec mille langues! Je vois qu'à force de silence le monde est pourri! "
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Deux islams inconciliables ?
L’Islam religion de la conquête, chacun le sait aujourd’hui, est tenté par un vrai projet de réforme. Après Al Sissi en Égypte voici Mohammed VI au Maroc. Le commandeur des croyants ne mâche pas ses mots.
Les musulmans modérés ? On peut toujours les accuser de taqqyia, on peut penser qu'ils mentent volontairement pour mieux cacher la vraie nature de l'islam dont ils sont complices plus ou moins clairement. On peut aussi comprendre qu'ils prennent des risques, que les zelanti islamistes ont tôt fait de les traiter de kouffars et d'abréger leur séjour terrestre et que ces musulmans-là ne veulent pas forcément mourir. J'ai donc pris au sérieux le témoignage de Al Sissi à la Noël 2014-2015, demandant que les musulmans en restent au dîn, le cœur de la religion et ne deviennent pas des fanatiques de la charia. N'est-ce pas une timide tentative de faire comprendre l'urgence d'une réforme de l'islam ?
Cette fois, c'est un autre responsable politique, qui est en même temps un grand chef religieux, Mohammed VI, roi du Maroc. Pour lui, les terroristes sont « des individus égarés, condamnés à l'enfer pour toujours ». C'est à l'occasion d'un solennel Discours à la nation, au mois de juillet dernier qu'il a essayé de raisonner ses compatriotes. Justement, comme on sait, certains terroristes sont marocains ou franco-marocains, comme ce Larossi Abbala qui, le 13 juin dernier, a tué le couple de policiers de Magnanville, avant de laisser sur you-tube une sorte de testament délirant, qui montre bien son mysticisme religieux islamique. Profitant de sa double casquette, politique et religieuse, le roi du Maroc insiste : « les terroristes qui agissent au nom de l'islam ne sont pas des musulmans et n'ont de lien avec l'islam que les alibis dont ils se prévalent pour justifier leurs crimes et leurs insanités ». Et d'ajouter, en citant le meurtre du Père Hamel : « Ceux qui incitent au meurtre et qui font du Coran et de la sunna [la loi des sunnites] une lecture conforme à leurs intérêts ne font que colporter le mensonge. C'est cela la vraie mécréance. » Je cite ce discours pour remarquer que, pour l'instant, on n'entend pas de tels propos de la part des fameux imams de France. Traiter Daech de kouffar, c'est étonnant de la part d'un Commandeur des croyants, parce que... c'est risqué. Et le retour du bâton est prévisible. Attaquer Daech, quand on est musulman, c'est s'exposer au pire.
En lisant Mohammed VI et en se souvenant que son père Hassan II tenait des discours semblables, on se prend à rêver d'un islam de paix, celui justement que François, pape, avait salué avec emphase et sans jamais une critique, en appelant le Coran « un grand livre prophétique de paix » (après son voyage en Turquie au mois de décembre 2014). Existera-t-il un monde où le Coran puisse être un livre de paix ?
Daech préfère Benoît
Tant que Daech fait parler la poudre, ce sera difficile à concevoir. Le dernier numéro de Dabik, leur revue eschatologique (qui porte le nom du village syrien d'où doit partir la fin du monde) porte sur le christianisme. Il faut « casser la croix » disent-ils. Ce n'est pas un hasard si ce numéro sort au début du mois d'août quelques jours après le sacrifice du Père Hamel. Le plus cocasse est qu'à cette occasion, les djihadistes s'érigent en arbitre des élégances au sein de la théologie chrétienne, en désignant le pape Benoît comme celui qui avait raison concernant la nature de l'islam : et de citer le pape Benoît XVI dans son livre Foi, vérité, tolérance, où il expliquait que la démocratie « contredit l'essence de l'Islam, qui n'a tout simplement pas le principe de séparation entre sphère politique et sphère religieuse que le christianisme possède depuis le début ». Après cette citation, tombe la conclusion des djihadistes : « Même si c'est un menteur, Benoît l'incroyant a certainement dit la vérité sur ce sujet, montrant par-là que beaucoup d'apostats de l'islam, comme les imams occidentaux ou les professeurs de prétendues universités islamiques, ont une bien moindre compréhension de l'islam que lui ». En revanche, Dabik n'a pas de mots trop durs pour le pape François, « qui se cache derrière un voile trompeur de bonne volonté ». En guise de commentaire à ce jugement péremptoire ? La photo où François serre la main de l'imam de la mosquée Al Azhar au Caire, Ahmed el Tayeb, considéré, lui aussi, d'ailleurs, comme un apostat.
Comment comprendre ce chassé-croisé ? L'œcuménisme à la mode Daech nous réserve sans doute quelques surprises, et peut-être, pour le pape François, pourtant tellement laudateur de l'islam, des surprises un peu désagréables... C'est que, bien sûr, notre œcuménisme n'est pas le leur et le dialogue de sourds peut durer longtemps. Reste que pour Daech, le plus grand danger, c'est l'islam modéré et ceux qui le servent.
Claire Thomas monde&vie 1er septembre 2016