L’Obs et France 2 se lancent dans le poujadisme… Au ministère des finances, 600 personnes touchent plus que le Président de la République (15 140 euros brut par mois). Parmi lesquels 150 hauts fonctionnaires du ministère de l’Économie touchent 21 000 euros net mensuels. Le directeur des finances publiques d’Ile-de-France gagne 255.579 euros net par an et l’ancien secrétaire général du ministre des Finances 188.479 euros. Pourtant aucune grille de la fonction publique ne permet d’atteindre ces niveaux de salaire. Bercy joue sur un système de primes. Même la Cour des comptes ne s’y retrouve pas. Elle estime dans une note envoyée en 2017 au ministère des Finances, que « le niveau élevé de la rémunération des administrateurs généraux des finances publiques est difficile à justifier ».
social - Page 231
-
Les très hauts salaires de la fonction publique
-
Discours de Macron : pour les Gilets jaunes, «il n'y a rien de concret»
Rassemblés sur la place de la République, à Paris, après le discours d'Emmanuel Macron ce 25 avril, une cinquantaine de Gilets jaunes, dont Faouzi Lellouche, ont fait part, une nouvelle fois, de leur mécontentement envers le président de la République.
"On s'aperçoit qu'il n'y a rien du tout de présenter" explique un gilet jaune.
Sur le même thème lire aussi:
➜ Après les annonces de Macron, les gilets jaunes préparent leur acte 24 -
Conférence de presse : Macron parle pour ne rien dire et joue les prolongations
À 18 h 04, Emmanuel Macron, devant trois cents journalistes, s’assied à son bureau, placé sur une estrade. Pour une fois, il arrive presque à l’heure. Son discours préliminaire doit durer, selon son entourage, une vingtaine de minutes. Ensuite, place aux questions. Mais le temps passe. Et quand, au bout de 56 minutes, il achève son exposé, on s’aperçoit qu’il n’a pratiquement rien dit qu’on ne savait déjà et qu’après de longues semaines de « grand débat », il joue les prolongations.
Notre Président commence par expliquer ce qu’il a appris de ce « grand débat » : sur l’injustice fiscale, territoriale, sociale, sur l’absence de confiance envers les élites, le sentiment d’abandon et le manque de considération qu’éprouvent beaucoup de Français. Il a beaucoup réfléchi. A-t-il fait fausse route ? Non, répond-il, catégoriquement. À bien des égards, les « fondamentaux » de son action étaient justes : ils doivent être poursuivis, fortifiés, accélérés. Regardez, les résultats commencent à venir ! Il faut juste placer « l’homme » un peu plus « au cœur de notre projet », retrouver davantage « la maîtrise de notre destin » par le projet national et européen. Il faut aussi demander à chacun « le meilleur de lui-même » et cultiver « l’art d’être Français ». Que c’est beau ! Mais encore ?
Il passe en revue, avec un débit toujours aussi rapide, comme s’il avait peur de ne pas pouvoir tout dire, ce que l’on sait déjà. Il veut réhabiliter les « élus » de la République, notamment les maires, il veut défendre « la démocratie représentative », qui est essentielle, instaurer une « part significative » de proportionnelle, limiter le nombre de mandats dans le temps. Bref, tout ce qu’il y avait dans la réforme constitutionnelle, qu’il n’a pu faire adopter. Le vote obligatoire ou le vote blanc, ce n’est pas la bonne solution. Il faut savoir choisir, même si c’est « le moindre mal ». Il pense à lui, sans doute, dont le score à la présidentielle aurait été encore plus réduit si l’on avait compté le vote blanc. Il rejette aussi le référendum d’initiative citoyenne, mais on pourrait faciliter le référendum d’initiative partagée.
On a le droit, ensuite, à une série de propos, toujours vagues, sur la nécessité de changer le mode d’organisation de la République, sur la proximité des services publics, sur la réforme de la haute fonction publique, sur la gestion des carrières… Au passage, il justifie la suppression de l’ISF, annonce une baisse (imprécise) des impôts « pour ceux qui travaillent ». Mais les vraies inégalités ne sont pas fiscales, elles sont de naissance, d’origine : il faut corriger tout cela. Le gouvernement ne va pas manquer de boulot. Il va quand même rétablir, tout de suite, la réindexation des retraites de moins de 2.000 euros et les autres à partir de 2021. La dépendance ? Il faut définir une stratégie pour « le grand âge ». D’ailleurs, la réforme des retraites par points permettra plus de justice.
Il revient, à la fin, qu’on attend avec impatience, sur « l’art d’être Français », sur la laïcité, sur la politique migratoire, demande d’être « intraitable » avec l’« islamisme politique » et le « communautarisme » : il veut rebâtir « un patriotisme inclusif » ! Ah, qu’en termes galants ces choses-là sont mises ! Si vous n’êtes pas convaincu de son amour de la France, après ces déclarations ! Il affirme même qu’il « se fiche de la prochaine élection [présidentielle] ». Il ne pense qu’à la réussite de son pays ! Ses partisans ont la larme à l’œil ou sont béats d’admiration. Les autres, plus nombreux, se disent qu’une fois de plus, il s’est moqué des Français.
-
CASTANER ; LE SYNDROME DU « RIEN »
A-t-on remarqué comment les journalistes des plateaux de radio-télévision sont en permanence intéressés, curieux, soucieux, emplis d'empathie et même de sollicitude, pour Christophe Castaner ? Sa carrière, son avenir ? Sa « fragilisation » ? Son destin politique si cruellement remis en jeu d'un samedi sur l'autre ?
Pauvre Castaner ! Victime malmenée ! Fusible éjectable à tout instant de la place Beauvau en fonction des prestations urbaines des derniers Gilets jaunes - Gilets jaunes résiduels d'ultragauche, ceux-là - et des Black Blocs réunis. La famille !
Quelle est, du point de vue de l'intérêt national, l'importance réelle des fluctuations aléatoires du destin politique personnel de Christophe Castaner ? Que vaut le dit destin à cette aune, la seule qui tienne ?
L'intéressé présente tous les signes d'un narcissisme impénitent. Mais que pèse-il pour la France ? Nous serions tentés de dire : à peu près rien. Hilaire de Crémiers a brossé de Christophe Castaner un portrait réaliste et plutôt terrible dans un numéro récent de Politique magazine. Castaner, l'homme qui se flatte et se congratule tous les samedis que Dieu fait, de mobiliser de 60 à 85 000 policiers, gendarmes et militaires, au bord de l'épuisement physique et moral, sans autre succès que d'avoir plus ou moins contenu les manifestants et les casseurs-terroristes infiltrés parmi eux, dans une capitale en proie à la guérilla urbaine, chaque semaine. De la belle ouvrage !
Jusqu'à quand, d'ailleurs, continuera-t-on de la sorte ? Ira-t-on à ce train jusqu'en 2022 ? Jusqu'au terme du quinquennat ? La réflexion et plus encore l’action de Christophe Castaner semblent bien incapables d'aller jusqu'à envisager qu'une telle question puisse seulement être posée. Celle-là même que justement le dernier des Français se pose.
Mobiliser, mettre en ordre de bataille son dispositif de maintien de l'ordre, l'annoncer sur les antennes, puis en rendre compte, content de soi : les fonctions de ministre de l'Intérieur façon Castaner semblent avoir été ainsi redéfinies. C'est à dire réduites à presque rien. Un Secrétaire d’Etat, par exemple Laurent Nuñez, y suffirait. Il y suffit d'ailleurs. Nuñez travaille. Castaner paraît. Il parle aux écrans.
Christophe Castaner à vrai dire pèse pour rien dans le continuum de la vie du pays. Il est le centre de pas grand-chose. Et à terme assez court, il n'est le centre de rien du tout.
Il est pourtant au cœur d'une sorte de bienveillance attentive du microcosme médiatique. Caste dont la vue est courte et le sentiment vulgaire. Attirance des semblables ?
Que faut-il en conclure ? Tout simplement que ces gens-là, perclus jusqu'au bout des ongles d'esprit politicien, ne sont capables d'intérêt et de souci que pour ce qui est de peu d'importance. Ce qui est essentiel les indiffère.
Le mépris populaire instinctif qui les atteint n'a rien qui doive étonner.
Gérard POL - lafautearousseau
http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2019/04/23/c-6145894.html
-
Jean-Pierre Raffarin favorable au recul de l’âge de (votre) départ en retraite
Le temps de travail, la durée de la vie active, autant de paramètres qui permettent évidemment de réduire le coût des retraites.Quand on allonge le temps de travail avant la retraite, c’est le temps de retraite que l’on réduit.En faisant cotiser plus longtemps on paye des retraites moins longtemps.La stratégie de l’itération.
Et c’est sans doute ce vers quoi on s’oriente, avec toujours cette politique par itération une année sur deux!Une année on augmente les impôts, puis l’année suivante on augmente la durée de vie active, puis l’année d’après on trouve une solution pour réduire le montant des pensions soit en augmentant la CSG soit en bloquant les points etc…Ce cinéma globalement dure depuis le début des années 90 et chaque année on défait un peu plus de l’état providence tel que nous l’avions connu.Le problème c’est que l’on est de moins en moins bien protégé et couvert, mais que le coût pour la collectivité lui, poursuit son augmentation, que les prélèvements sont considérables et enfin… la dette chaque année grossit de plus en plus.« Il est clair qu’il faudra travailler un peu plus » pour « maintenir le niveau des retraites », a déclaré l’ancien Premier ministre dans la matinale de RTL.En attendant l’ancien premier ministre Jean-Pierre Raffarin « s’est clairement prononcé en faveur d’un recul de l’âge légal de sortie de la vie active, ce mercredi 24 avril.
« Je pense qu’il faut reculer l’âge légal de la retraite ».
« Si on veut maintenir le niveau de cotisation et maintenir le niveau de retraite, de pension, il est clair qu’il faudra travailler un peu plus », a-t-il insisté au micro de RTL.« Ce que je veux c’est que l’on maintienne les pensions, que l’on indexe les retraites sur le coût de la vie et donc que l’on protège le niveau de vie des retraités », a-t-il poursuivi…Marteler l’idée du recul
Mais il n’y a pas que lui… c’est une longue litanie de soutiens, avec des prises de paroles cadencées et préparées pour marteler encore et encore le même message.
Propagande et manipulation pour obtenir l’effet « habituation » des esprits.Par exemple Xavier Bertrand ici.Vous voyez la terrible logique et technique à l’oeuvre?Reculer l’âge de la retraite… ou baisser les pensions, ou taxer plus… ou… ne pas payer d’autres choses…
Sauf que ce ne sera pas le cas de tous les retraités et ensuite, il n’y a pas de raison que la génération actuelle de retraités n’ait pas d’efforts non plus à fournir.Mais pour répartir l’effort, il faut poser les constats ouvertement, dire l’état réel des finances du pays, dire le disponible et demander aux gens ce qu’ils veulent financer et ce qu’ils ne veulent pas payer.Il se pourrait que les choix soient de partir par exemple à 60 ans avec une retraite à taux plein pour tout le monde, mais qu’il y ait une suppression du RSA par exemple, ou le non-remboursement de la consultation chez le généraliste.
Bref, qu’importe ce qui serait choisi, quand la situation économique est dramatique, il ne faut pas décider à la place des gens, mais remettre les citoyens face aux complexités et aux choix, même si cela n’arrange pas les mamamouchis!!Pour aller un peu plus loin, dans cette édition, vous avez un article sur le salaire médian qui est de 1700 euros et quelques…
On évoque la possibilité de réindexer les retraites jusqu’à 2000 euros, ce qui veut dire, donner plus aux retraités que ce que touche plus de la moitié de la population active du pays.Est-ce légitime?Est-ce juste?Pas si sûr.Charles SANNATSource Boursorama.com iciLien permanent Catégories : actualité, France et politique française, l'emploi, social 0 commentaire -
Marion Maréchal : La politique actuelle ne relève plus du gouvernement des hommes, mais de l’administration des choses. Les « gilets jaunes » en sont les premières victimes
Voici le passionnant entretien donné la semaine dernière par Marion Maréchal dans Valeurs Actuelles :
-
Des casseurs sachant casser
Nous assistons en France, en ce moment, à une remise en cause systématique des élites. À de nombreux égards, cette chronique pourrait s'en réjouir, se séparant de la pensée unique commune à nos technocrates et oligarques. Plus encore que les bobos et autres adeptes de la bourdieuserie gauchiste nous nous consacrons à la critique de l'idéologie dominante.
Certains pourraient donc se contenter du constat des blocages et des fractures de notre société. Mais on invoque trop souvent ces raisons pour excuser l'inacceptable, et notamment certaines formes de contestation indignes d'un pays libre.
Aujourd'hui, la crise ouverte par les gilets jaunes se voit récupérée par les blacks blocs. On tombe par où l'on penche. Et ce qui pourrait ne sembler, désormais, qu'un pathétique psychodrame entend ouvertement devenir la répétition d'un processus révolutionnaire.
Or, le succès de tout scénario insurrectionnel suppose, comme préalable, la liquidation, le discrédit et la démoralisation des forces susceptibles de lui résister. Un casseur sachant casser, un pilleur sachant piller doit pouvoir détruire sans policier pour l'entraver, sans juge pour appliquer effectivement le Code pénal. Il s'agit d'une condition nécessaire, quoique non suffisante, pour aboutir au fameux "coup de poing à un paralytique".
On ne citera ici qu'un seul exemple. On peut le considérer comme le premier d'une longue série au fil de ce que nous appelons l'Histoire moderne. En Angleterre, la dictature de Cromwell, ne devint possible, après 15 années d'opposition à l'impôt, qu'en 1640, date de la condamnation du ministre Strafford, éxécuté avec le contreseing du roi. En 1642, le malheureux Charles Ier, qui avait lâché son principal conseiller, fut lui-même chassé de Londres. Il mourra sur l'échafaud en 1649. Son dernier mot devrait retentir aux oreilles de quiconque entend s'opposer à la dictature, à la destruction et aux guerres civiles : Remember.
Les conservateurs, contrairement à la légende qui les dépeint en hommes du passé, oublient trop facilement. Ils souhaitent réconcilier, ils entendent reconstruire, ils pardonnent et s'emploient à rassembler. Au contraire, la mémoire gauchiste n'efface rien des expériences antérieures des grands ancêtres, qu'elle vénère. Les erreurs des prédécesseurs ? Leurs crimes ? Ils sont supposés ne pas correspondre à l'Utopie. "Ce n'était pas cela le vrai communisme". Toute la suite de cette chaîne de mouvements semblables, fonctionne comme une répétition et une réplique, proprement démoniaque[1]. Un Dostoïevski l'annonçait. Dès 1871, il pouvait décrire par avance le régime totalitaire qui fut imposé à la Russie de 1917 à 1989, et le processus qui allait conduire, à son avènement sanglant.
Il suffit de lire aujourd'hui l'efficace, l'insidieuse et fielleuse propagande, produite chaque jour par les médias sous couvert d'une information toujours biaisée, autour des violences de ces dernières semaines, pour s'en rendre compte.
Un nouveau tournant s'est ainsi précisé ce 20 avril, 23e samedi consécutif de manifestation des gilets jaunes, par conséquent au 5e mois de leur mobilisation multiforme et interminable.
Ne sous-estimons pas les déprédations, à nouveau commises ce jour-là. Brûler des scooters, après avoir brisé des vitrines ou pillé des épiceries, revient à s'en prendre la plupart du temps au moyen de transport et de travail d'un jeune travailleur, d'une infirmière, d'un Français ordinaire, dont on se moque d'empoisonner la vie : ce simple mépris de la vie d'autrui[2] augure bien la nature du régime tyrannique qu'on projette de substituer à un pouvoir, effectivement médiocre, mou et flou.
Ne perdons, non plus, pas de vue, que ces actes, viennent très clairement de l'ultragauche. Ils signent l'évacuation[3] par celle-ci de ce qu'on appelle l'ultradroite, dont les méthodes et les perspectives restent fondamentalement antagonistes[4]. Même le quotidien de la pensée unique Le Monde se voyait contraint de le reconnaître, la veille de cet acte XXIII.
Car, en ce beau samedi, est apparu l'affreux slogan "Suicidez-vous". Il fut lancé aux policiers, scandé par un groupe de bolcheviks vêtus de jaunes. Il aura mérité de marquer l'opinion au moins autant que telles autres violences.
Ce mot d'ordre a suscité l'indignation légitime, exprimée, de tous bords, face à l'ignominie de cette nouvelle montée de haine comme la France en a trop connu depuis le XVIIIe siècle, temps des Lumières, dit-on. D'Éric Ciotti à Christophe Castaner en passant par la présidente du RN, tous ont su trouver des mots à peu près justes.
La formulation de Mme Nathalie Loiseau[5] paraît cependant curieuse. Elle met en parallèle le slogan avec l'un des lieux – place de la République – où il fut exprimé : « Comment tenir de tels propos, fait-elle mine de se demander, là où si souvent les Français se sont rassemblés dans la dignité et en hommage à la République ? Cette foule n’est pas le peuple. » Elle semble donc ignorer comme sont nées, en France, les républiques qui se sont succédé depuis plus deux siècles.
Déjà en 1762, Jean-Jacques Rousseau, observait dans le Contrat social : "Quand l’État se dissout, l’abus du Gouvernement quel qu’il soit prend le nom commun d’anarchie. En distinguant, la Démocratie dégénère en ochlocratie." Ce mot savant désignait par avance la dictature de la foule des sans-culottes. Car, 30 ans plus tard, à partir d'août 1792, sa prophétie se réalisa et aboutira en septembre à la proclamation de la Première république.
Madame Loiseau, ancienne directrice de l'ENA, peut bien manifester son ignorance de l'Histoire. Les émeutiers la lui rappelleront.
JG Malliarakis
Apostilles
[1] Lire la meilleure traduction, par Boris de Schoelzer, "Les Démons". Le roman, véritable testament politique de Dostoïevski, étant ordinairement connu sous le titre des "Possédés" qu'a retenu Albert Camus en le mettant à la scène. Disponible en poche, on doit regretter que l'excellente introduction écrite en 1955 par Pierre Pascal pour la Pléiade, ait été remplacée, par la collection Folio, en 1997, par une préface psychanalytique nullissime, politiquement plus correcte, signée de Mme Marthe Robert.
[2] cf. sur l'Allemagne de l'Est , le film "La Vie des autres"
[3] cf. article "Gilets jaunes : moins mobilisés, toujours aussi visibles, 5 mois après, où en est le mouvement ?"
[4] cf. article "Gilets jaunes : le 1er décembre, le jour où tout a basculé avec la « prise » de l’Arc de triomphe"
[5] Objet, par ailleurs, d'une polémique ridicule dans laquelle elle s'enferre.Lien permanent Catégories : actualité, anti-national, insécurité, lobby, magouille et compagnie, social 0 commentaire -
Grand débat: Nicolas Bay dénonce le «grand monologue d’Emmanuel Macron»
Entretien du 21/04/2019 avec Nicolas Bay, eurodéputé, candidat liste RN aux européennes. Pour RT France, il réagit aux thèmes liés à la crise des Gilets jaunes.
L’acte 23 et les violences qui ont émaillé cette journée de mobilisation mais aussi les conclusions attendues du grand débat national d’Emmanuel Macron. -
Du référendum et de la reconstruction
Tout chantier de reconstruction suppose qu'on s'accorde sur les choix de la maîtrise d'ouvrage. Ceci s'applique aujourd'hui aussi bien à la cathédrale de Paris, qu'à la réponse à la crise des gilets jaunes.
Au fil des jours et des samedis numérotés comme les actes d'une comédie, une revendication, s'est imposée comme centrale. Sous le sigle de Ric, on la retrouve sur les banderoles et dans les discours de ce mouvement si multiforme. Un tel constat factuel permet de souligner combien cette vague anarchique s'est montrée elle-même évolutive. Et on peut aussi se demander pourquoi elle reste tellement pétrie de contradictions.
Dans L'Insolent daté du 4 mars[1] votre chroniqueur s'efforçait d'analyser la portée de sa demande.
Six semaines plus tard, on peut considérer que le slogan de Référendum d'initiative citoyenne est entré dans les esprits, comme une marque de fabrique. On la juge issue d'un univers aujourd’hui qualifié, non sans condescendance, de populiste.
Or, le 9 avril, une procédure référendaire a été mise à l'ordre du jour par de tout autres intervenants. Elle provient même précisément des gens dont l'anarchisme se méfie le plus : les parlementaires, soucieux de s'opposer à la perspective d'une privatisation de l'entreprise publique ADP, Aéroport de Paris.
C'est en effet au sein de l'Assemblée nationale que les oppositions sont parvenues à donner le premier coup de pioche à une éventuelle utilisation de cette procédure. Inédite dans cette formule, elle se revendique, au gré de l'article 11 de la Constitution, du nouveau paragraphe 3 ; celui-ci a été introduit par la révision de 2008 en vue de mettre en place le référendum d'initiative partagée, le "RIP". Sous réserve d'un blanc-seing du conseil constitutionnel, cela va requérir, outre la demande des députés d'opposition, l'assentiment de 4,5 millions de signatures d'électeurs.
Sans se ridiculiser par une bataille de sigles, entre le RIP et le RIC, on doit reconnaître ici l'existence d'une différence philosophique presque abyssale entre les conceptions respectives des deux mécanismes.
En elle-même, l'initiative dite citoyenne tend à contrecarrer les travaux de la démocratie représentative. On la marque de l'étiquette dégagiste.
En effet, la fonction de ces démarches, faisant appel aux pétitions populaires, déroge, par définition, aux décisions de la démocratie classique : révocatoires, ils remettent en cause l'élection d'un personnage, chef d'État ou responsable local ; abrogatoires, ils tendent à effacer une loi votée par une assemblée supposée représentative.
De tels systèmes ont été institués dans des pays très divers. Et ils sont perçus sous des angles très différents. Par conséquent, selon les latitudes, la faculté d'y recourir peut donner lieu à des dramaturgies d'intensités fort différentes.
Ainsi aux États-Unis la procédure révocatoire[2] des élus existe-t-elle dans de nombreuses constitutions locales. Or, celles-ci ont beaucoup plus évolué que nous ne le pensons ordinairement, sachant que, depuis 250 ans au contraire, les mécanismes fédéraux ont connu une dérive remarquablement plus raisonnable. Les institutions locales prévoient aussi la remise en cause de décisions des législatures d'État. L'exemple le plus souvent cité est celui de la Californie : il ne doit être considéré ni comme un cas exceptionnel, encore moins comme le meilleur.
Ainsi en Italie le peuple est constitutionnellement fondé à une autre démarche. Celle-ci convoque le pays tout entier, à partir d'une pétition soutenue par un quantum très large de pétitionnaires. Mais elle ne peut pas concerner certains sujets, comme la fiscalité. Le cas le plus grave se produisit en 1974, lorsque les comités civiques, c'est-à-dire l'aile droite de la démocratie chrétienne[3], et les néo-fascistes du MSI entreprirent de s'opposer à une loi votée en 1970 autorisant le divorce. La défaite de cette initiative, repoussée par 59 % des lecteurs et un très faible taux d'abstention marqua un recul considérable de l'influence catholique dans le pays.
Dans une perspective entièrement différente, le gouvernement de Chavez au Venezuela, a mis en place en 1999, sur le papier et dans un but démagogique, le principe du référendum révocatoire de mi-mandat. Le texte prévoit qu'on puisse censurer un président, une fois la moitié de son mandat effectué. En 2004 l'opposition était quand même parvenue à réunir le nombre de signatures nécessaires pour entamer la procédure de révocation, mais le non l’emporta finalement avec 59 % des suffrages exprimés.
Nous nous efforcerons d'observer, dans une prochaine chronique, les expériences décevantes des référendums européens, aux Pays-Bas, en France, en Grèce et au Royaume-Uni, – et au contraire, celui de la votation suisse qui, quant à elle, fonctionne, dans un pays pacifique assez exemplaire, non pas en contradiction mais en renfort de la démocratie représentative.
Or, c'est l'exemple de la république bolivarienne des Caraïbes à Caracas, complètement négatif, dans un pays ruiné par la démagogie et l'incompétence de son régime, qui semble inspirer, étrangement, tous ceux qui parlent d'instituer en France une Sixième république.
Ceux qui se rattachent à un tel slogan savent-ils de quoi ils parlent ? on peut en douter.
(à suivre par conséquent)
JG Malliarakis
Apostilles
[1] "Des gilets jaunes à la démocratie directe."
[2] "Recall elections".
[3] En rupture avec la politique dite d'ouverture à gauche, remontant elle-même à 1961, de ce parti aujourd'hui englouti mais jusqu'alors très puissant.Lien permanent Catégories : actualité, divers, élections, France et politique française, international, social 0 commentaire -
La tempête se prépare
Par Jose EspinosaL'acte 23 s'achève dans les fumées des lacrymos et des tirs de LBD (armes condamnées par l'ONU, par les défenseurs des droits de l'homme).Une fois encore, Macron préfère le chaos au dialogue républicain.
Adossé à son ministre de l'intérieur qui a annoncé la veille que les casseurs seraient présents ce qui s'est vérifié à croire que Castaner les a appelé en renforts pour discréditer la manifestation.
Macron joue son va-tout en misant sur la répression et la violence.
Plutôt que de répondre aux revendications de la population, il s'arc-boute sur son cap.
Il a utilisé l'incendie de Notre-Dame pour tenter une factice unité nationale mais Notre-Dame a livré sa révélation: l'argent ne manque pas en France et il est concentré dans les mains des privilégiés milliardaires.
En un clic, un milliard est apparu.
Les gilets jaunes et ceux qui n'ont pas de gilet exigent plusieurs clics pour satisfaire les besoins de la majorité du peuple.
Or Macron refuse de rétablir l'impôt sur la fortune qui rapporterait 3 milliards et demi.
Il refuse d'arrêter le versement du CICE ( 40 milliards) aux entreprises de Bernard Arnaut, de Niel, de Pinault et des autres privilégiés qui préfèrent licencier, brader l'emploi, délocaliser, spéculer contre notre nation.
Ce soir, l'évènement saute aux yeux: les couches moyennes et populaires entrent en insurrection pacifique.
Le soutien de la population demeure, les gens souhaitent une autre politique sociale, fiscale, environnementale et démocratique que Macron s'obstine à refuser.
Ce qui monte dans le pays c'est une colère contenue, générale, capable de ressouder le peuple français.
Tous les regards se tournent vers les annonces que Macron fera jeudi.
Va-t-il changer de cap?
Je ne le pense pas.
Son intervention va rallumer les rancoeurs, les divisions et le désordre qu'il a créé depuis ses 20 mois de présidence.
Pourtant la seule solution politique envisageable pour sortir de la crise, c'est le retour devant les électeurs par la dissolution de l'assemblée nationale.
Nouveau refus de Macron.
Ce soir les commentateurs se déchaînent. Sur LCI, la présentatrice nous parle de gilets ultra jaunes. Que ne vont-ils pas chercher pour nous salir, nous amalgamer, nous diviser?
Ils osent traiter Jérôme Rodrigues de fasciste parce qu'il a affirmé comprendre la radicalité du mouvement.
Incroyable et délirant!
Certains journalistes ne se contrôlent plus.
Leur discours et leurs images évitent de montrer l'importance des manifestations qui ont lieu dans tout le pays et le nombre de participants en nette remontée.
Et rien sur les revendications qui sont à la base du mouvement.
Je me demande si ces journaleux ne souhaitent pas attiser les braises croyant que la violence va aider Macron à grimper dans les sondages électoraux.
Calcul politicien voué à l'échec.
Jeudi, la responsabilité du président est engagée.
S'il veut baisser la tension sociale, il le peut en proposant un changement d'orientation politique.
S'il refuse, ce qui est probable, il prendra la responsabilité de l'élargissement des luttes qui ne manqueront pas de grandir.
Le 1er mai devient un moment de rassemblement et de convergence très attendu et espéré.
source