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social - Page 233

  • Enfants du djihad : quand la France perd leur trace – Journal du vendredi 29 mars 2019

     

    Enfants du djihad : quand la France perd leur trace

    Des centaines d’enfants de djihadistes sortis des radars français. Le secrétaire d’Etat, Laurent Nuñez, a avoué jeudi que la France était sans nouvelle d’une bonne partie des enfants qui ont évolué sur la zone irako-syrienne…

    Mineurs isolés étrangers : la plaie de la Capitale

    Depuis la crise migratoire de 2015, plusieurs milliers de prétendus mineurs isolés étrangers ont investi les rues de Paris. Cambriolages, vols et violences rythment leur quotidien et l’appareil judiciaire peine à endiguer le phénomène.

    Le gouvernement à l’assaut des contrats courts

    Alors que le nombre de CDD de moins de trois mois explose, le gouvernement planche sur une réforme pour mettre un terme à cette pratique jugée trop coûteuse. Les entreprises et les demandeurs d’emplois pourraient bien être mis à contribution pour régler la crise de l’assurance chômage.

    L’actualité en bref

    https://www.tvlibertes.com/enfants-du-djihad-quand-la-france-perd-leur-trace-journal-du-vendredi-29-mars-2019

  • La ruse des étatistes

    6a00d8341c715453ef0240a49a3642200b-320wi.jpgLa mystification chiraquienne de 1995 n'a pas fini de développer ses effets pervers. Depuis cette escroquerie aux espoirs d'une alternative de liberté, la France n'a jamais cessé de subir l'empreinte du socialisme étatique. Et par conséquent de dégringoler. À l’époque, le pays venait de sortir de 14 ans de présidence Mitterrand, depuis 1981, et, dès 1983 la catastrophe était devenue si sensible et si mesurable que, disciple de Machiavel et lecteur du cardinal de Retz, le chef de l'État florentin s'était séparé de la vieille éponge à bière Mauroy. Et, par la suite, à chaque échéance électorale la gauche véritable perdait du terrain dans l'opinion populaire.

    Cette courbe ne s'est guère infléchie. Aujourd'hui les intentions de vote pour les partis se réclamant ouvertement de cette vieille mouvance ne dépassent pas 24 %. Il ne s'agit plus d'ouvriers CGT qui votent socialo-communistes. Le PCF lui-même n'est plus crédité que de 2 %. Les derniers lecteurs de l'Huma se recrutent chez les enseignants du secondaire affiliés à la FSU.

    Leurs victoires électorales alternatives, hélas bien réelles, ont dès lors résulté de la division systématique des droites.

    Et ainsi la libération de la Pologne et de l'Europe danubienne, la chute du mur de Berlin et celle de l'Allemagne de l'Est, comme la faillite du Venezuela restent aux yeux de l’intellocratie parisienne des phénomènes lointains.

    En France au contraire, on persiste à aggraver l'étatisme, et pas seulement d'un point de vue fiscal. Le danger d'une nouvelle branche en vue de la sécurité sociale incite la Une de l'Opinion à s'interroger : "qui va payer des milliards"? Un tel point de vue, économiste, ne doit pas nous faire oublier les racines du problème. On ne le résoudra ni à coups de subventions ni à coups de décrets.

    La hausse des prélèvements fiscaux et sociaux résulte en effet d'abord de l'effondrement des principes et des institutions qui fondent les sociétés libres. On piétine le droit de propriété. On pense la retraite en fonction d'une répartition, en oubliant jusqu'au mot de l'épargne. On évacue en toutes circonstances la référence à la famille. On envisage une médecine sans médecins, entièrement pilotée par l'administration financière et fiscale. Le grand virage vient certes de loin, mais le plan Juppé adossé à la réforme constitutionnelle de 1996 a grandement et durablement appuyé sur l'accélérateur.

    Car la première ruse des hommes de l'État et autre fiscalistes consiste à rendre le moins lisible possible les montants respectifs de ces différents tributs.

    Ont ainsi contribué, depuis plus de 20 ans, à cette occultation, successivement :

    - le basculement des cotisations maladie vers la CSG accompli par Juppé et Barrot en 1996 et 1997, achevé par Macron en 2018 ;

    - le projet d'une fusion de l'impôt sur le revenu et de cette satanée cotisation sociale généralisée préconisée par Piketty depuis son [affreux et stupide] livre rouge se réclamant d'une révolution fiscale dès 2010[1], idée certes récusée par Moscovici sous Hollande, mais à nouveau remise en selle de façon périodique ;

    - et, bien sûr, le prélèvement à la source, rêvé de longue date par nos technocrates et signé Darmanin à partir de l'an de grâce 2019.

    En ce moment, certains commencent à s'inquiéter sérieusement de la prétention de créer, aussi, une soi-disant nouvelle "branche" du système. Ceux qui agitent un tel projet, encore mal défini, suggèrent que l'État puisse s'emparer des problèmes de la dépendance et du grand âge. Cette question est attisée par diverses craintes irrationnelles qui traversent notre société déboussolée. Gageons hélas qu'elle pourrait coûter très cher, avant d'avoir reçu la moindre légitimité.

    Pour mieux comprendre la crise durable dans laquelle, sur ce dossier comme sur tant d'autres, la France patauge, sans doute faudrait-il donc opérer un petit détour du côté du ministère de la vérité.

    Les gens qui acquittent l'impôt sur le revenu ne représentent en effet que 43 % des ménages français.

    Il n'échappe donc à personne, et surtout pas aux princes qui nous gouvernent, qu'ils ne forment qu'une minorité.

    Et, en démocratie on pose en principe que la majorité décide. On l'estime dès lors seule fondée à élire, et à imposer, sinon ses décisions, du moins celles que les démagogues concoctent pour lui plaire.

    JG Malliarakis  

    Apostilles

    [1] La première constatation par laquelle l'auteur de la présente chronique commençait son [joli et intelligent] petit livre bleu "Pour une Libération fiscale" en 2011 partait du constat que "tout le monde en France paye trop d'impôts". Même ceux qui pensent ne pas en payer. De même pour les cotisations sociales.

    https://www.insolent.fr/

  • Génération Identitaire occupe une Caisse d’allocations familiales de Seine-Saint-Denis !

  • Le grand secret pour payer les retraites

    Shutterstock
    Valérie Lafont       
    Une réforme massive du système de retraite est en vue, et l’idée recueille peu ou prou l’assentiment des Français.
    Pourtant, la véritable solution pour résoudre le financement des retraites n’est jamais évoquée.
    Pour financer les retraites, il suffit que la génération active soit nombreuse et au travail. 
    Pour obtenir ce cocktail magique, la solution est simplissime : avoir des enfants ! 
    Une politique nataliste volontariste est donc la solution la plus simple, la plus évidente, la plus belle aussi, au besoin de financement des retraités. 
    Pourtant, la France a abandonné depuis longtemps toute incitation à la procréation. On lui préfère l’immigration de travail, qui évite les coûts liés à l’enfance : accouchement, santé, école, collège, lycée : on fait venir le travailleur adulte, uniquement lorsqu’il est productif. C’est une considération purement mercantile de la vie humaine, promue par ceux pour laquelle elle n’a d’autre valeur.
    Récemment, la folie des post-modernes a même poussé plus loin : on considère désormais que procréer (ils disent “faire des enfants”), est carrément un crime contre l’humanité, ou en tout cas un crime contre leur nouvelle divinité : la planète. 
    Si certains pays dans le monde incitent à une natalité nationale, ces politiques sont la risée des post-modernes qui nous gouvernent, et ils pointent du doigt les natalistes comme autant d’exemples qu’il ne faut pas suivre.
    En refusant une politique nataliste forte, nos dirigeants se rendent coupables de plusieurs crimes :
    1. Ils mettent en péril les générations les plus âgées
    2. Ils traitent la personne immigrée comme une marchandise
    3. Ils forcent un multiculturalisme qui n’est souhaité ni par l’accueillant ni par l’arrivant, les violant tous deux dans leur identité culturelle
    Bref, et si, pour sauver la France, nous faisions des enfants ? Je vais essayer dès ce soir.

  • Visite d’Emmanuel Macron à Angers: près d’un millier de manifestants défilent dans le centre ville (article du 28 mars)

    Macron.pngEmmanuel Macron est actuellement à la préfecture du Maine-et-Loire, à Angers, pour rencontrer des élus locaux et régionaux. Il rejoindra les Mauges où le chef de l’État débattra avec des jeunes. Dans le même temps, près d’un millier de manifestants défilent dans le centre ville d’Angers.
    Le président de la République a pris pas mal de monde de court en début de semaine en annonçant sa venue à Angers et Beaupréau alors qu’il devait se rendre initialement en Sarthe.
    Manifestants en ville. 
    Une partie du cortège est de retour dans le centre-ville d'Angers. Les manifestants essayent de contourner le périmètre de sécurité mis en place pour bloquer les accès à la préfecture où déjeune Emmanuel Macron.
    Gilets jaunes à Beaupréau. 
    Selon nos informations, une dizaine de gilets jaunes d'Ancenis (Loire-Atlantique) sont arrivés à Beaupréau-en-Mauges. Ils ne peuvent accéder au site de la Loge où est prévu un face à face entre Emmanuel Macron, des collégiens et des membres des conseillers municipaux des jeunes de trois communes nouvelles. Des gilets jaunes d'Angers, Chemillé et Cholet pourraient les rejoindre.
    [...]
    En savoir plus sur ouest-france.fr

  • La Révolution française et les gilets jaunes. Partie 1 : 1791, ou la victoire du libéralisme anglosaxon contre le modèle social français.

    Et si la Révolution française était la véritable cause de la révolte des gilets jaunes ? La question peut, de prime abord, sembler provocatrice et, même, iconoclaste, ne serait-ce que parce que deux siècles ont passé depuis cet événement fondateur de notre République et que les révoltés d’aujourd’hui paraissent se référer à un « mythe révolutionnaire » qui ferait de cette Révolution de 1789 un événement à reproduire : nombre de gilets jaunes comparent le président Macron au roi Louis XVI et semblent vouloir imiter la geste révolutionnaire, voire sans-culotte, même si quelques manifestants des ronds-points de l’Ouest et de l’Essonne (entre autres) affichent fièrement le sacré-cœur chouan sur leur gilet fluorescent et brandissent, jusqu’à Rennes et Paris, des drapeaux de l’Ancienne France. Mais cela n’enlève rien à la viabilité de la question, qui mérite, non seulement d’être posée, mais d’être traitée, en histoire comme en politique.

    Après tout, la Révolution française, largement née d’une crise de la dette publique, n’a rien été d’autre, à bien y regarder, qu’un immense transfert de pouvoir, des ordres privilégiés anciens à la classe bourgeoise urbaine, de la magistrature suprême de l’Etat royal à la domination d’une petite élite économique et sociale s’appropriant le Pouvoir tout en le renforçant pour se le garder : on était bien loin des espérances et des promesses initiales de 1789 portées par les Cahiers de doléances, alors vite abandonnés par les nouveaux maîtres se réfugiant derrière le refus du mandat impératif qui, pourtant, était à la base de la désignation des délégués aux Etats-généraux… Sans doute la Révolution était-elle viciée, dès le départ, par cette confiscation de la « représentation révolutionnaire et parlementaire » par ce que l’on nomme désormais le « bloc bourgeois » (1), et sa « légalisation » par la prise du pouvoir législatif jusque là dévolu au roi et aux états provinciaux, du moins là où ils existaient encore de façon vive. Mais il y a un autre processus à évoquer, c’est celui de la « dépossession professionnelle », permise et même imposée par le décret d’Allarde et la loi Le Chapelier de l’année 1791, véritable année de naissance du Prolétariat, à la fois comme condition et comme situation.

    Le décret d’Allarde et la loi Le Chapelier sont deux textes que l’on peut rattacher au libéralisme des Lumières, marqué par l’individualisme et la Liberté économique, et qu’il faut sans doute replacer dans le contexte de l’émancipation des « possédants économiques » à l’égard des corps constitués et d’une Eglise catholique qui, malgré ses défauts et ses avanies, conserve encore une certaine réserve à l’égard de « l’Argent-Seigneur ». Ces deux textes se complètent en une logique certaine et infernale, si l’on veut bien en mesurer les effets immédiats sur le plan social : le premier supprime les corporations, corps socio-professionnels qui encadrent le travail autant sur le plan de ses conditions pour les travailleurs que sur celui de la qualité de la production ; le second interdit toute possibilité pour les travailleurs de se regrouper pour défendre leurs intérêts communs, la liberté individuelle primant désormais, aux yeux des constituants, sur toute communauté autre que la Nation. Ces deux textes sont l’application rigoureuse de la fameuse « Liberté du travail », qui n’est rien d’autre que « la liberté de l’Argent sur le monde du Travail », et ils sont votés dans un contexte de fébrilité sociale, au moment où les ouvriers, parfois assemblés en « coalitions ouvrières », revendiquent des augmentations de salaires et la protection de leurs droits, de plus en plus menacés par une bourgeoisie soucieuse d’appliquer la formule de Franklin sans égards pour ceux qui travaillent dans les ateliers et fabriques. Ces deux lois sont marquées, dès l’origine, par un véritable esprit de lutte des classes imposée, dans le monde du Travail, par les « possédants » et non par les ouvriers : elles ouvrent la voie à plus d’un siècle d’oppression sociale du monde des travailleurs manuels des usines et des mines, au nom d’une Liberté qui apparaît bien comme « celle du renard libre dans le poulailler libre » selon l’expression célèbre. Mais elles légaliseront aussi toutes les répressions contre les ouvriers et artisans quand ceux-ci réclameront leur juste dû et le respect de leur dignité, bafouée par un libéralisme importé du monde anglosaxon…

    Cette destruction des corporations et des libertés ouvrières au profit de la « Liberté du Travail » et de la domination capitalistique est aussi la défaite d’un modèle français, certes en crise d’adaptation face aux nouvelles conditions de l’industrialisation en cours au XVIIIe siècle : ce modèle ancien, né au Moyen âge dans les villes d’Occident, devait beaucoup à l’Etat (surtout depuis la fin de la Guerre de Cent ans) autant qu’aux villes qui l’avaient vu naître et aux professions qui l’avaient suscité, et il assurait une certaine justice sociale par l’équilibre qu’il établissait au sein du monde du Travail, dans le cadre d’une hiérarchie rigoureuse mais qui n’empêchait pas l’ascension sociale et l’inventivité professionnelle. Bien sûr, ce modèle n’était pas parfait mais il restait perfectible et, surtout, il préservait les travailleurs et la qualité de leur travail « malgré la concurrence », plaçant les hommes de l’atelier et de la mine avant le seul profit de quelques uns qui maniaient plutôt les pièces d’argent que celles des métiers et des outils… De 1791 date la rupture entre le travailleur et celui qui en tire profit : et cette situation s’est bien aggravée depuis, comme on peut encore le constater avec les émoluments de quelques grands patrons peu soucieux d’autre chose que de l’intérêt des actionnaires et n’hésitant pas à sacrifier des milliers d’emplois pour engranger plus de bénéfices.

    Il est un autre effet néfaste et souvent méconnu des lois révolutionnaires libérales de 1791 : c’est la destruction de l’apprentissage qui, pourtant, avait permis au monde du Travail d’Ancien régime d’assurer et de s’assurer une qualité particulière et reconnue du monde entier, et qui garantissait la transmission des savoir-faire d’une génération à l’autre, avec toujours l’idée de rajouter, à chacune d’entre elles, quelques éléments supplémentaires. 1791, c’est la volonté de briser cette longue suite de « maîtrise de l’art du métier », propriété et fierté des travailleurs, quelles que soient leur fonction et leur place dans la hiérarchie professionnelle. Désormais, le seul maître, c’est celui qui finance et tire profit de la production, et non plus celui qui la fait, concrètement, à la force de son poignet et de ses muscles, au gré de son intelligence, avec l’aide de ses outils et avec l’expérience des anciens et la sienne propre, avec un rythme de travail qui est d’abord le sien et qui n’est pas imposé par « l’horloge du patron ».

    1791 a marqué la victoire du libéralisme anglosaxon et de l’idéologie franklinienne, et les luttes sociales françaises du XIXe et du XXe siècles n’ont été que la réponse, parfois maladroite et violente, à la terrible violence « légale » des lois d’Allarde et Le Chapelier. Car, si les syndicats ont constitué, à partir de 1884, des formes de substitutions aux anciennes associations corporatives, ils n’ont jamais pu, en tant que « sociétés professionnelles » se constituer un « patrimoine corporatif » qui aurait pu leur permettre, au-delà de l’Etat et des subventions, de recréer un rapport de forces durable, en particulier dans les périodes de mondialisation qui ont accéléré leur déclin et révélé leur impuissance un temps masquée par les avantages octroyés (mais parfois conquis grâce à des mobilisations d’ampleur mais trop souvent éphémères, et à une situation géopolitique qui faisait craindre aux possédants une « lutte finale » qui leur serait défavorable…) par le soutien d’un Etat qui avait encore, s’il le voulait (ce qui n’était pas toujours le cas…), la force et les moyens de s’imposer au monde des féodalités économiques et financières.

    Bien sûr, il est trop tard pour empêcher Le Chapelier de faire voter sa loi et pour raccompagner fermement les révolutionnaires libéraux de la fin du XVIIIe siècle à la porte de l’Assemblée constituante de 1791, et ce qui est fait, même mal, est fait : mais cela n’empêche pas de dénoncer les fondements de ce qui, aujourd’hui, fait le malheur du peuple des ronds-points et sa colère… Cette dénonciation ne doit pas non plus empêcher la proposition d’une nouvelle fondation sociale, dans laquelle les associations socio-professionnelles, les travailleurs eux-mêmes et les dirigeants d’entreprise, les communes et les régions (à travers leurs institutions propres ou une forme de Conseil économique et socio-professionnel local, plus ou moins large mais toujours enraciné dans les territoires et les populations), avec la bienveillance et sous la surveillance arbitrale de l’Etat, joueraient un rôle majeur dans la garantie de la justice sociale, « premier droit des travailleurs au travail ».

    Que l’on ne s’étonne pas que la Monarchie sociale soit, par sa situation de grand arbitrage et de par sa légitimité qui ne doit rien aux féodalités financières et aux oukases de la « gouvernance », son régime et ses institutions politiques la mieux placée (et j’emploie ce qualificatif à dessein) pour surmonter les crises sociales que la mondialisation contemporaine et le libéralisme dominant nourrissent aux dépens de nos concitoyens et des classes moyennes… Si le Roi politique n’a pas de sceptre magique pour dissoudre les causes du malaise social, il est symboliquement porteur de cette Main de justice qui rappelle que, sans ce devoir social assumé et garanti par la magistrature suprême de l’Etat, il n’y a pas d’ordre légitime qui puisse s’affirmer et tenir dans la durée

    (à suivre) 

    Notes : (1) : Le « bloc bourgeois » est-il une réalité sociale ou une facilité de formulation ? En effet, il me semble plus correct de parler de classes ou de catégories bourgeoises et de bourgeoisies au pluriel, avec des comportements politiques parfois fort différents selon le rapport au travail et à l’argent, ou selon les origines fondatrices, urbaines ou rurales, voire portuaires ou continentales. Mais n’y a-t-il pas, dans le même temps, une certaine unité, voire identité de pensée, dont la référence à Benjamin Franklin ou, plutôt, à sa fameuse formule « Time is money », serait la matrice véritable ? En ce sens, l’on pourrait alors évoquer une « idéologie bourgeoise » que partageraient nombre de bourgeois, ouvertement ou en leur for intérieur, contre le message même de l’Eglise déniant à l’Argent d’être un maître et contre la figure du politique s’imposant à l’économique. Certains ont aussi voulu voir dans la Révolution « la revanche de Fouquet » contre une monarchie absolue qui avait valorisé le service de l’Etat plutôt que les intérêts de l’Argent…

    Jean-Philippe CHAUVIN

    http://nouvelle-chouannerie.com/

  • Pour Macron les retraités sont de la chair à canon

    Du matraquage fiscal au matraquage tout court ?

    Geneviève Legay, manifestante de 73 ans, victime de violence policière, est le symbole de ce qui attend, dans le monde de Macron, les retraités : à ceux qui s'opposent aux contre-réformes, il sera « sagement » recommandé de rester chez eux – sans quoi, eux aussi finiront en chair à canon.
    Un électorat pro-Macron qui a rapidement déchanté
    Les retraités, électorat particulièrement mobilisé, ont contribué de façon importante à l’élection d’Emmanuel Macron en 2017.
    De même, au début du quinquennat, Macron a joui auprès d’eux d’une certaine popularité, l’emportant même sur le candidat de la droite, François Fillon.
    Comme l’écrit Jean-Daniel Lévy, directeur du département politique et opinion de l’Institut Harris Interactive, le discours idéologique centré sur les valeurs de mérite, ainsi que la promesse de mener à bien les contre-réformes a pu un temps séduire l’électorat retraité : « Le soutien était non négligeable au début du quinquennat. Il y avait un espoir des retraités. Les notions de partage de l’effort et de réussite individuelle qu’avait annoncées Macron pendant la campagne avaient été appréciées. »
    Cependant, rapidement, les retraités, bien que constituant un électorat clé de Macron, ont été eux aussi la cible des contre-réformes.
    Le premier coup a été porté avec la hausse de la CGS, grévant particulièrement les budgets des retraités les plus modestes, dont le revenu est inférieur à 1200 euros.
    Ce coup, qui ne fut pas le premier, était loin d’être le dernier.
    Après la hausse de la CSG, c’est le quasi-gel des retraites, avec la désindexation des pensions de retraite sur l’inflation, qui a heurté les retraités les plus modestes.
    S’attirant la colère de nombre d’entre eux, surtout les plus précaires et suite à des mobilisations importantes des retraités, le gouvernement avait été contraint de faire marche arrière, du moins en partie.
    La répression n’attend pas le nombre des années
    Ce sont ces seniors justement, issus des milieux les plus populaires, qui ont été les plus mobilisés contre le gouvernement d’Emmanuel Macron – et que l’on a retrouvé sur les ronds-points et au cours de tous les actes des Gilets Jaunes, dénonçant la dégradation de leurs conditions de vie imposée par le macronisme. 
    Car le mouvement des Gilets Jaunes a démontré, depuis 19 actes désormais, sa composition éminemment populaire, nombre de retraités aux revenus plus que modestes y participant activement depuis le début.
    Paradoxalement pourtant, Emmanuel Macron a pu, dans une certaine mesure, capitaliser sur la crise des Gilets Jaunes, surjouant la posture du retour de l’ordre, en appelant à des valeurs traditionnelles d’ordre et de respect de la république, lui permettant de se reconsolider chez les retraités, particulièrement sur la droite.
    Comme l’écrit le JDD : « La crise des Gilets jaunes va paradoxalement permettre à ­Emmanuel Macron de regagner un peu de terrain auprès des plus de 65 ans. D’abord grâce à son allocution du 10 décembre, au cours de laquelle il a annoncé l’annulation de la hausse de la CSG pour les retraites de moins de 2.000 euros mensuels. Ensuite par le réflexe légitimiste des aînés qui, effrayés par les violences et les saccages commis dans le sillage des Gilets jaunes, se tournent de nouveau vers le pouvoir, séduits par la posture d’inflexibilité et de défense des institutions adoptée par le chef de l’État depuis janvier. »
    Pourtant, les contradictions traversent aussi ce secteur social hétérogène que composent les retraités. Gertrude, la foulard rouge, n’a pas les mêmes intérêts que Geneviève, la manifestante blessée par une violente charge policière au cours de l’acte 19.
    Et la brutalité avec laquelle Macron traite les retraité – et il faut entendre ici les retraités les plus modestes – est sans équivalent.
    L’objectif des contre-réformes, avec la réforme des retraites en ligne de mire, est prioritaire pour Macron ; et le recul de l’âge du départ en retraite, pour l’instant fixé à 62 ans, est une ligne rouge que le gouvernement a maintes fois franchi dans ses déclarations, qu’il s’agisse d’Agnès Buzyn (« L’âge, évidemment, est en discussion ») ou Benjamin Griveaux (« c’est une question qui est à la concertation »), profitant du grand débat pour faire passer « en douce » - mais surtout par la matraque – leurs réformes.
    Car là est l’enjeu central.
    Pour mater la contestation que soulèvent ses contre-réformes, le gouvernement est acculé à user de la répression la plus brutale, doublée de mépris.
    Geneviève Legay, manifestante de 73 ans, victime de violence policière, est le symbole de ce qui attend, dans le monde de Macron, les retraités : à ceux qui s’opposent aux contre-réformes, il sera « sagement » recommandé de rester chez eux – sans quoi, eux aussi finiront en chair à canon, brutalisés par la police.
  • Julien Sanchez à un député LREM :«Vous êtes plus durs avec les gens de 74 ans qu'avec les dealers»

    Julien Sanchez.jpgClash entre Julien Sanchez (RN) et le député LREM Sylvain Maillard au sujet de la Gilet Jaune Geneviève Legay gravement blessée à la tête lors de l'Acte XIX des Gilets Jaunes. 
    «Vous êtes plus durs avec les gens de 74 ans qu'avec les trafiquants de drogue, c'est ce qu'on retient aujourd'hui.»
     Source: LCI, 25 mars 2019 (YouTube)

  • Le prix de l’électricité augmentera de 6% mais… après les élections européennes

    Le prix de l’électricité augmentera de 6% mais… après les élections européennes

    Ce qui semble très inquiétant, c’est que l’augmentation du tarif de électricité va visiblement se faire au profit des fournisseurs privés, qui vont bénéficier ainsi du nucléaire français étatique, et cela bien sûr au détriment du consommateur.

    Le ministre François de Rugy se cache derrière une pseudo décision de la Commission de régulation de l’énergie (CRE) pour justifier cette hausse :

    Les tarifs réglementés de l’électricité, qui avaient été gelés par le gouvernement pendant l’hiver pour répondre à la crise des Gilets jaunes », vont « sans doute » augmenter en juin, a confirmé vendredi 22 mars le ministre de la Transition écologique et solidaire, François de Rugy. « Nous sommes déjà sortis de l’hiver et nous le ferons sans doute à la moitié de l’année, c’est quelque chose que nous avions dit », a-t-il précisé sur CNews. L’augmentation sera autour de « 5 à 6 % », a précisé le ministre, soit ce « qui était prévu par la Commission de régulation de l’énergie », a-t-il ajouté.

    Mais la justification de cette hausse semble bien difficile à comprendre :

    “(…) L’Autorité de la concurrence juge que les arguments avancés par la CRE ne sont pas cohérents avec les objectifs a priori poursuivis par les tarifs réglementés de l’énergie.

    En effet, le régulateur de l’énergie n’a pas tant justifié la hausse par les coûts de production pour EDF que par la montée générale des cours de l’électricité. 

    La hausse des tarifs réglementés revient donc à égaliser la situation entre distributeurs, c’est-à-dire EDF lui-même et les groupes alternatifs qui disposent d’un accès limité au parc nucléaire de l’électricien dominant.

    Cela a pour conséquence de faire supporter la charge financière aux consommateurs plutôt qu’aux fournisseurset semblerait donc contraire à la volonté du Parlement de proposer aux consommateurs des tarifs réglementés permettant de leur restituer le bénéfice de la compétitivité du parc nucléaire historique

    Comme pour les autoroutes, comme pour les aéroports, il semblerait que les bijoux de l’État servent à enrichir des groupes privés plutôt que de bénéficier aux citoyens français.

    https://www.lesalonbeige.fr/le-prix-de-lelectricite-augmentera-de-6-mais-apres-les-elections-europeennes/

     

  • Le mouvement des gilets jaunes : 1789, 1848, 1958 ou 1968 ?

    Dunker-Prise_de_la_Bastille.jpg

    Ces quatre mois de samedis enfiévrés intriguent les philosophes et les historiens, tant il est vrai que les commentateurs sont dépassés. Le phénomène gilets jaunes est et sera un objet d’étude historique. Et, donc, qualifier les manifestants d’émeutiers, c’est-à-dire amalgamer les uns aux autres, est un artifice du pouvoir qui tente de survivre et sera insuffisant pour comprendre le mouvement et lui donner la réponse attendue.

    En cette nuit du 14 juillet 1789, le duc de La Rochefoucauld, réveillant Louis XVI pour l’informer de la prise de la Bastille, avait, lui, bien compris : « Sire, c’est une révolution. »

    La Lettre de Léosthène du 20 mars dernier, excellente lettre de conjoncture, recense les opinions qui évaluent l’Histoire qui se construit sous nos yeux, et pas seulement la tente du Fouquet’s. Des esprits lucides, grands patrons, politistes, analystes, journalistes, chroniqueurs, de gauche ou de droite, portent un même regard sur les événements : il s’agit d’un mouvement d’une grande profondeur, qui, pour cette raison, va durer. Ce pouvoir peut-il changer ? Tout porte à croire qu’il en est génétiquement incapable et que son attitude va conduire à une radicalisation croissante de part et d’autre.

    Ce qui n’est, pour l’instant, qu’une demande de révolution morale et politique débouchera-t-il alors sur une vraie révolution radicale ? Démission ou destitution présidentielle, guerre civile, coup d’État ? Sans doute pas car les mécanismes institutionnels peuvent évacuer la vapeur et réduire la pression. Lors des élections européennes ou législatives ? Oui, si le corps électoral se déplace en masse et les légitime : or, on ne peut que constater et déplorer sa lassitude, son anomie. Non inscrits sur les listes, votes blancs ou nuls, abstentions : c’est moins de la moitié de la nation qui fait confiance au système. Et pour les élections européennes en mai, ce sera, comme toujours, bien pire. Alors, la voie référendaire élargie ? À condition qu’elle soit vraiment élargie en ouvrant les domaines de consultation et en abaissant les quorum prévus par la Constitution, car depuis sa réforme en 2008, il n’a jamais été possible d’organiser un référendum et aucun politicien n’a proposé à ses concurrents d’en organiser un.

    Ce manque d’envergure de la caste politique contribue à accroître la colère de la nation contre elle. Pourtant, il suffirait de modifier la Constitution pour que la démocratie revive dans le pays qui en été historiquement le promoteur : rajouter une phrase aux articles 11 et 89 pour que toute retouche de la Constitution soit soumise à référendum et, surtout, que soient drastiquement réduits les quorums (le dixième des parlementaires, et non le cinquième ; et le trentième des électeurs inscrits, et non le dixième, soit un impossible 4,7 millions) pour provoquer un référendum d’initiative démocratique. Mais ceci a bien peu de chances de se produire, tant les politiciens sont occupés de leurs ego et de leurs rivalités subalternes.

    Alors, tournant nos yeux vers les pages brûlantes de notre histoire, y lit-on des analogies avec les événements qui ont bouleversé notre nation ? 1968 ? Sûrement pas : ni la sociologie des manifestants, ni les orientations doctrinales ou les slogans, ni les revendications ne sont les mêmes, ni l’adhésion de l’opinion qui, en 2019, reste au contraire favorable sur le fond au mouvement, en dépit des dévastations urbaines qu’utilise la communication du pouvoir. 1958 ? Pas davantage : la crise institutionnelle a été réglée institutionnellement par les institutions. Restent 1848 et 1789. Et là, les analogies sautent aux yeux. Ce qui n’est pas fait pour rassurer. Il suffit de lire les jugements des contemporains.

    Laissons-leur la parole, car ils ont l’expérience et le jugement de ce dont ils parlent. Rousseau (prophétique) : « Vous vous fiez à l’ordre actuel de la société sans songer que cet ordre est sujet à des révolutions inévitables […] Nous approchons de l’état de crise et du siècle des révolutions. »Mirabeau : « La France est une cascade de mépris. » Michelet : « La révolution n’a qu’un seul héros, le peuple. »

    On laissera conclure Bonald : « Dans les crises politiques le plus difficile pour un honnête homme n’est pas de faire son devoir mais de le connaître. » Parmi toutes ces profondes maximes que nous devrions relire plus souvent, aucune ne nous paraît plus adaptée au temps présent. Et si ce devoir était, tout simplement, de rendre à la nation ce qu’elle demande : la liberté, la dignité, la justice, la solidarité, l’identité, l’espoir ?

    Henri Temple

    http://www.bvoltaire.fr/le-mouvement-des-gilets-jaunes-1789-1848-1958-ou-1968/