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  • Les immigrés à Paris. Ce que la France passe sous silence

    Les films consacrés aux immigrés dus au journaliste russe Alexandre Rogatkine ont suscité une vive réaction en Russie et à l’étranger. Le Monde a réagi au film « Etrangers 2 » montrant les banlieues de Paris contrôlées par les immigrés. Le quotidien a critiqué le film en déclarant que les problèmes soulevés étaient imaginaires. Les experts estiment que les Français n’ont pas apprécié que quelqu’un évoque un problème qu’ils ne réussissent pas à maîtriser et qu’ils préféreraient passer sous silence.

    De nos jours toute personne visitant Paris est tenue de savoir non seulement où elle doit aller et ce qu’elle peut regarder, mais aussi quels quartiers éviter. La zone à risque, ce sont toutes les banlieues de tristes HLM. C’est précisément dans ces quartiers que le groupe russe a réalisé ses tournages. Ce qui a fortement déplu à la population locale, raconte Alexandre Rogatkine :

    « Nous avons été prévenus que nous ne pourrions rien filmer dans les quartiers arabes. A quoi nous avons répondu que c’est aussi la France, pratiquement le centre de l’Europe. Mais les gens nous ont répété que dès que nous y mettrions les pieds avec une caméra « on », nous risquerions de prendre des coups. Nous n’en avons rien cru et avons mis en marche la caméra. Nous n’avions même pas eu le temps sortir de la voiture que notre opérateur a eté frappé au visage».

    La police a refusé d’aider les journalistes et a même essayé de les empêcher de travailler. Les policiers ne maîtrisent pas ces quartiers et préfèrent ne pas s’y aventurer. Ces ghettos sont contrôlés par les communautés ethniques et les trafiquants de drogue contre lesquels la police a recours aux méthodes « limites » évoquées dans le film par Olivier Decrock, secrétaire général du Parti radical de gauche : « Les trafiquants de drogue gardent sur les toits des immeubles de vieux lits et des fours à micro-ondes qu’ils jettent sur les policiers qui, avec les pompiers, incendient les maisons pour contraindre les délinquants à sortir ».

    Même abstraction faite de la criminalité, il s’avère de toute façon que les immigrés occupent la France région par région. De nombreuses villes et leurs banlieues ne conservent qu’une apparente ressemblance avec l’Europe, leur organisation intérieure étant depuis alignée sur celle de l’orient, a expliqué à Alexandre Rogatkie Dmitri de Kochko, habitant de Saint-Ouen :

    « Dans les cantines des écoles on ne sert pas de viande de porc. On exerce parfois une pression sur les enfants non musulmans pour qu’ils n’en mangent pas. Dans les piscines de certaines villes, il existe un horaire spécial pour les femmes. Il ne serait pas étonnant que demain des bus pour les hommes et des bus pour les femmes fassent leur apparition ».

    De nombreux experts estiment que la situation actuelle résulte de longues années d’une politique d’immigration erronée. La France est devenue un des premiers Etats européens à accueillir les immigrés. Au XIX siècle, c’étaient les ressortissants des pays européens en quête de travail ou demandant l’asile politique. Après l’éclatement de l’empire colonial dans les années 1960, la France a vu affluer les habitants de ses anciennes colonies recherchant en Europe une vie meilleure. Un tournant dans l’histoire de l’immigration est intervenu en France dans les années 1970 lorsque que les autorités ont décidé de redresser la situation économique aux frais d’une main-d’oeuvre bon marché et ont ouvert les frontières. Plusieurs tentatives ont faites pour endiguer les flux d’immigration. Ainsi plusieurs accords fixant le nombre de personnes autorisées à se rendre en France ont été conclus avec l’Algérie. Mais la base législative était mal conçue.

    De l’avis des spécialistes, quelque 6 millions d’immigrés vivent actuellement en France. Pendant la crise, nombre d’entre eux ont perdu leur emploi et ont sombré dans le banditisme. Il va de soi que les Français sont mécontents. Cela s’est traduit notamment lors de la dernière présidentielle, marquée par le « vrai faux triomphe » de Marine Le Pen, présidente du Front national. Il n’est pas exclu qu’au cours des prochaines années le nombre des partisans de Mme Le Pen s’accroisse étant donné l’incapacité du gouvernement socialiste en place à résoudre le problème de l’immigration, estime Piotr Tcherkassov, directeur du Centre d’études historiques françaises de l’Institut d’histoire universelle de l’Académie des sciences de Russie :

    « François Hollande est arrivé au pouvoir grâce notamment aux voix des anciens immigrés. Au cours des prochaines années, il sera extrêmement difficile d’aborder ces problèmes. L’administration socialiste, le parti socialiste au pouvoir et le président en personne devront alors abandonner nombre de leurs slogans électoraux en matière de politique des migrations, ce qui n’est pas du tout évident ».

    La quasi-totalité des pays européens sont confrontés à des problèmes du même genre. Les habitants des pays africains et arabes fuient les crises économiques et politiques et se rendent en Europe où leur arrivée ne réjouit depuis longtemps personne. L’année dernière la région a été déjà frappée par une vague d’immigration. Des milliers de clandestins venant de Tunisie, d’Egypte et de Libye en secoués par les révolutions ont franchi la Méditerranée pour envahir l’île italienne de Lampédouse. Le gouvernement italien a délivré sans problème des visas à tout le monde, après quoi les réfugiés se sont dirigés vers l’Allemagne et la France plus prospères. La situation peut se reproduire dans un proche avenir : 17 000 Syriens ont déposé des demandes d’asile dans les missions diplomatiques de pays européens. Les parlements et les politiques se sont mis d’urgence à élaborer des lois eurpéennes afin de protéger la région contre l’invasion des immigrés. Pourtant, cela ne réglera pas les problèmes existants qui requièrent une solution dans les pays d’Europe.

    source: Anastasiya Pershkina dans La Voix de la Russie

    http://fr.altermedia.info

  • Que la Contre-révolution est catholique !

    Le Monde publie avec une belle liberté d'esprit une anthologie de la contre-Révolution. À ne surtout pas bouder !
    La collection Les rebelles est une publication du quotidien Le Monde, placée sous la direction éditoriale de Jean-Noël Jeanneney, naguère responsable des festivités du bicentenaire de la Révolution française (c'était en 1989). Au sein de cette collection, l'un des volumes est consacré, sous la direction de Jérôme Besnard, à une anthologie de la Contre-révolution. Le choix des textes, de Rivarol à Chateaubriand, du Comte de Chambord à Charles Maurras, est extrêmement large et à dominante littéraire.
    Ce qui frappe, c'est l'importance du catholicisme dans la Contre-révolution. Balzac donne l'exemple, qui prétend travailler « à la lueur de deux vérités éternelles, l'Église et la Monarchie » dans la Préface de sa Comédie humaine. Un peu plus loin, dans ce choix de texte, on découvre la préface de Jules Barbey d'Aurevilly à Une vieille maîtresse, avec ces mots magnifiques : « Ce qu'il y a moralement et intellectuellement de magnifique dans le catholicisme, c'est qu'il est large, compréhensif, immense ; c'est qu'il embrasse la nature humaine tout entière, et ses diverses sphères d'activité, et que, par dessus ce qu 'il embrasse, il déploie encore la maxime : "Malheur à celui qui se scandalise". Le catholicisme n'a rien de prude, de bégueule, de pédant, d'inquiet. Il laisse cela aux vertus fausses, aux puritanismes tondus... »
    Et le vieux Maurras, dans une lettre à son disciple, le philosophe Pierre Boutang, qui date de février 1951 (le maître de l'Action Française mourra en novembre 1952) déclare avec force : « Il n'y a qu'à recréer un refuge spacieux et fort, digne du nom français et qui serait le modèle de tous les civilisés. Nous bâtissons l'arche nouvelle, catholique, classique, hiérarchique, humaine, où les idées ne seront plus des mots en l'air (...) où revivra ce qui mérite de revivre, en bas les républiques, en haut la royauté et par delà tous les espaces la papauté. » Étrange profession de foi politique d'un agnostique !
    Le catholicisme est la première cible de la Révolution
    On découvre dans cette anthologie la vigueur de la prose d'un La Varende dans Les manants du roi, l'étrange clairvoyance d'un Bernanos, sur la future société des machines « systématiquement contre toutes formes de vie intérieure ». Même Roger Nimier, très opportunément cité, ou Michel Mohrt dans son assez récent Tombeau de La Rouerie (2000) redisent, chacun à leur manière, l'empreinte du christianisme sur la France qu'ils aiment et dont ils veulent défendre la pérennité.
    La question aujourd'hui est de savoir en quoi peut bien consister une contre-révolution. Mais alors que l'esprit laie semble se radicaliser dans la revendication infinie de liberté et d'égalité, il est temps de retrouver les classiques, les Maistre, les Bonald, les Veuillot, qui ont prédit la nocivité, qui ont craint l'inhumanité de la Révolution. Pour les catholiques plus encore que pour les autres, car depuis deux siècles et demi, le catholicisme est la première cible de la Révolution.     
    Joël Prieur monde & vie 10 novembre 2012
    Jérôme Besnard, La contre-révolution, collection Les rebelles, éd. Le Monde, disponible en kiosques ou sur le site : http://boutique.lemonde.fr/la-contre-revolution-7061 .html 5,90 euros.

  • Montebourg, héros raté de la gauche de la gauche

    Sous le feu des critiques après son désaveu sur Florange, Arnaud Montebourg a manqué l'opportunité de devenir un "héros" pour la gauche de la gauche au moment où le gouvernement "assume" son virage social-libéral, selon des politologues.
    Après une offensive tambour battant contre Lakshmi Mittal, le patron du groupe sidérurgique ArcelorMittal, dont il ne voulait plus en France, le héraut de l'anti-mondialisation lors de la primaire PS pour la présidentielle a finalement dû s'incliner.
    Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a écarté son idée de nationaliser les hauts-fourneaux de Florange (Moselle) que veut fermer ArcelorMittal, pour un accord qualifié de "renoncement" par les syndicats. 
    Furieux, Arnaud Montebourg a menacé de démissionner (voir notre article) dans un premier temps avant de se raviser. "Je lui ai dit (au président de la République) que si rien n'était fait avant ce soir (samedi) pour réparer les dégâts sur cette question de nationalisation, je ne resterai pas au gouvernement", a déclaré le ministre au quotidien Libération. De fait, samedi, M. Ayrault a dit, dans un communiqué, combien était importante l'action de M. Montebourg.
    "Arnaud Montebourg qui aurait dit +je démissionne+, c'eût été catastrophique pour le gouvernement et il aurait gagné dix points en termes d'image et de popularité. Il serait devenu une star, un héros pour la gauche de la gauche", souligne Gaël Sliman (BVA).
    "Il a perdu sa crédibilité gouvernementale et n'est plus qu'un ministre de la parole", estime pour sa part Gérard Grunberg (Cevipol). "Le volontarisme anti-mondialisation a prouvé ses limites", ajoute-t-il.
    La droite a tiré à boulets rouges sur le ministre du Redressement productif, à l'instar du président proclamé mais contesté de l'UMP, Jean-François Copé, estimant que M. Montebourg "nuit à l'image de la France".
    DEUX GAUCHES "SE TOURNENT LE DOS"
    Le Parti socialiste est monté en première ligne lundi pour défendre le ministre. Un des porte-parole du parti, David Assouline, a salué ainsi son "action déterminée et déterminante", évoquant son "rôle majeur dans cette bataille".
    François Hollande a assuré de son côté que "tout le gouvernement était solidaire" des décisions prises concernant Florange et prévenu Mittal que "tous les moyens de droit" seraient utilisés si l'accord présenté vendredi n'était pas "appliqué et respecté".
    C'est davantage pour avoir au gouvernement une caution de l'électorat populaire que représente, du moins dans l'opinion de gauche, M. Montebourg, que le chef de l'État l'a retenu, avancent les politologues.
    "François Hollande ne veut pas et ne peut pas se permettre de perdre quelqu'un qui représente l'aile gauche du PS au moment où son gouvernement assume un tournant social-libéral", fait valoir M. Grunberg, en référence au pacte de compétitivité.
    Pour la sénatrice PS Marie-Noëlle Lienemann, membre de l'aile gauche du PS, Florange a révélé l'affrontement de deux gauches: d'un côté le couple exécutif et de l'autre M. Montebourg, la première voulant "tourner le dos" à la seconde.
    "Je ne sais pas s'il (Arnaud Montebourg) doit se sentir à l'aise dans ses baskets en ce moment", s'est demandé Olivier Besancenot (NPA), faisant remarquer qu'entre "le programme qu'il avait défendu à la primaire PS et ce qu'il fait actuellement, il y a un décalage. À lui d'en tirer les conséquences".
    Arnaud Montebourg dispose encore d'un capital de sympathie du côté des syndicats, qui saluent son "courage de dire +stop+" face aux grands patrons. "Moi, je dis bravo (...) il a mouillé sa chemise", a dit Édouard Martin, délégué CFDT du site d'ArcelorMittal de Florange.

    Avec AFP http://www.francepresseinfos.com/

  • Les stéréotypes de genre au Parlement européen

    C'est une élue néerlandaise de gauche dure, Kartika Tamara Liotard, qui vient de signer un projet de rapport sur l'élimination des stéréotypes liés au genre dans l'Union européenne, et cela n'a rien que de très logique : n'est-ce pas la forme la plus achevée de la lutte des classes que de dresser une moitié de l'humanité contre l'autre moitié ?

    On y lit des choses ahurissantes, comme nous allons le voir.

    Mais avant de donner quelques exemples, il importe de comprendre que l'origine gauchiste de l'initiative n'en fait pas une démarche marginale, forcément inopérante en raison du caractère extrême de ses partisans. Ce qu'exprime ce rapport, on le retrouve non seulement dans la bouche de bien des féministes, mais dans de nombreuses lois déjà adoptées dans les pays de l'Union européenne et dans les recommandations des officines qui ont un réel pouvoir d'influence et un vrai poids sur les lois et la jurisprudence.

    Donc : il faut que les femmes fassent le même genre d'études que les hommes, le même genre de travaux, qu'elles soient payées de la même manière, bref, qu'on cesse de leur faire incomber « la responsabilité des enfants » grâce à un matraquage médiatique, éducatif et public sans relâche. Digne de l'Union soviétique qui envoyait les femmes faire les travaux de force aux champs, des Etats-Unis qui envoient les femmes militaires au feu au nom de la non-discrimination, ou du Portugal où les balayeurs municipaux sont bien souvent des balayeuses !

     Mais c'est les enfants qu'il faut attraper d'abord, comme l'explique le rapport :

    « Afin d'accroître la participation des femmes sur le marché du travail et dans la prise de décision économique et politique, les points suivants doivent être abordés
    :  
    « • Les stéréotypes liés au genre dans les écoles primaires et secondaires influencent la perception qu'ont les jeunes enfants et les adolescents de la façon dont les hommes et les femmes doivent se comporter. Il convient dès lors d'introduire des programmes et des manuels d'enseignement spéciaux, dans lesquels les hommes et les femmes sortent de leurs “rôles traditionnels”, à savoir l'homme comme soutien de famille et la femme prenant soin des enfants ;

    « • En ce qui concerne les médias et la publicité, il faut aussi noter que, de plus en plus, les enfants et les jeunes ont accès à la télévision sans surveillance à un âge très précoce. Les stéréotypes négatifs liés au genre peuvent donc considérablement porter atteinte à la confiance et à l'estime de soi des jeunes femmes, en particulier des adolescentes, qui réfrènent dès lors leurs aspirations, leurs choix et leurs perspectives de carrière. Compte tenu de l'influence significative des médias sur la perception de l'égalité des sexes dans l'opinion publique, des formations spéciales sur les stéréotypes liés au genre sont nécessaires pour les commissions nationales chargées des normes de la publicité et les organismes d'autoréglementation afin de les sensibiliser à l'influence négative de la discrimination et des stéréotypes liés au genre dans les médias ; »  Ailleurs, on nous explique que « les enfants sont confrontés aux stéréotypes liés au genre dès leur plus  jeune âge par le biais des séries et des publicités télévisées, des manuels et des programmes scolaires, ce qui retentit sur leur perception du comportement que devraient adopter les figures masculines et féminines ».

    Bref, dès l'instant où l'on montre Maman qui coud et Papa qui fume la pipe, la fille qui cueille des fleurs pendant que le garçon fait fonctionner son pistolet à billes, la bonne qui pouponne et le boucher qui transporte sa demi-carcasse, on est déjà dans le message inacceptable qu'il fait à tout prix corriger. Dans les manuels comme dans les sitcoms.
    Trop absurde pour être significatif ? Détrompez-vous. Cela est à la base de l'idéologie du genre, et c'est elle qu'on enseigne dans les lycées français en 1e comme une science…
  • LE GROUPE HIELSCHER, 1933-1945 : Un travail de sape contre le national-socialisme

     

     
    [Friedrich Hielscher témoignant en faveur de Wolfram Sievers au procès des médecins de Nuremberg en 1946]
    fh4510.jpgDe 1931 à janvier 1933, Friedrich Hielscher réunit autour de la dernière revue qu'il édita, Das Reich, tous ceux avec lesquels il constituera, après la prise de pouvoir par les nationaux­socialistes, son propre groupe de résistance. Son objectif est alors de recruter, dans les milieux sociologiquement importants — l'armée, la SS, l'administration, l'économie ou l'agriculture —, des hommes et des femmes prêts à résister en recueillant, grâce à leur position, les informations nécessaires pour aider les personnes menacées ou poursuivies, leur faire passer la frontière, les protéger contre l'emprisonnement avant de passer à la phase de renversement du régime.
    F. Hielscher travaille lui-même au service de l'Ahnenerbe où, sans avoir jamais été membre du parti, il s'occupe d'ethnologie et d'histoire des religions.
    Au sujet de ses faits de résistance, F. Hielscher nous a laissé, les 25 et 26 juillet 1945, un rapport écrit dont nous extrairons ci-après plusieurs citations, car il s'agit d'un document exceptionnel, en raison notamment de sa date, puisqu'il a été rédigé immédiatement après l'effondrement de mai 1945. Ce document est intitulé « Rapport sur le travail souterrain entrepris contre le national-socialisme ». Il figure dans le dossier n°598 de la Wiener Library de Tel-Aviv (Israël) : Secret Help to Persecuted Jews (Hielscher Croup).
    « Il existait, avant 1933, entre les nationaux-socialistes et les communistes, un certain nombre de mouvements et de groupes plus modestes, qui bouclaient, Stalpour ainsi dire à l'arrière, le demi-cercle que décrivaient, à l'avant-scène et de la droite à la gauche, les nationaux-allemands, le Parti populaire allemand, le centre, les démocrates et la sociale-démocratie La plupart du temps, ces petits groupes n'avaient pas de nom particulier. Leur dénominateur commun était le rejet du grand capital et de la grande propriété foncière. Il faut ici mentionner les groupes du capitaine Ehrhardt, d'Ernst Jünger, d'Ernst Niekisch, de Beppo Römer, du capitaine Stennes, d'Otto Strasser, d'August Winnig, de Hans Zébrer. Notre groupe faisait lui aussi partie de cette nébuleuse. En politique intérieure, il était partisan de l'État fédéral et, sur le plan économique, d'un dirigisme d'État où existerait, sous l'autorité publique, une sous-propriété de type féodal. En politique étrangère, il considérait la République de Weimar, tout comme la Grande-Bretagne, la France et les États-Unis, comme un État capitaliste à combattre, face auquel une Allemagne libre et révolutionnaire devrait un jour ou l'autre s'allier à la Russie et aux peuples opprimés d'Asie.
    « D'emblée, il apparut à notre groupe que la création d'un nouveau parti n'était pas la voie à suivre. Nous préférions disposer d'un nombre suffisant de gens capables d'ordonner et d'imposer, dans n'importe quel domaine de compétence ou d'activité, la solution qu'imposait la situation. Dès cette époque, il y eut des contacts très étroits avec les différents groupes et partis (la maison Salinger). Nous tenions en effet à ce que chacun de nos membres cristallise sur sa personne le maximum de contacts, de liaisons et de relations.
    « En 1933, quand Hitler arriva au pouvoir, tous ces groupes — ayant survécu à la disparition des partis — ne tardèrent pas à se différencier les uns des autres par la manière dont ils poursuivaient la lutte contre le nouveau régime. Otto Strasser, par ex., s'enfuit à l'étranger, d'où il dirigea les activités de ses fidèles en Allemagne. Ernst Niekisch tint des réunions secrètes, et c'est au cours de l'une d'entre elles qu'il fut un jour appréhendé. Nous avons, quant à nous, choisi de travailler de manière totalement souterraine, donc de ne plus nous afficher comme groupe, apparemment éparpillés aux quatre vents devant le succès du parti vainqueur. Selon un plan concerté, mais discuté préalablement au cas par cas, nos hommes s'infiltraient dans le Parti, où ils accédaient, selon les besoins et les possibilités, aux postes et aux fonctions d'où il nous était possible soit de recruter, soit de tisser des contacts, soit d'investir des domaines de compétence, soit de venir en aide à des personnes traquées (...)
    « Après mon déménagement à Meiningen (1937), et avec l'intensification de nos activités dans l'Ouest et le Sud de l'Allemagne, notre point de vue sur l'État prussien et aussi, du fait de l'administration nationale-socialiste, sur toute forme d'économie dirigée, se modifia. Nous nous aperçûmes que l'ancienne tradition de liberté collective, que nous voulions faire revivre par un renouveau de l'État et de l'économie, était conforme à l'idéal démocratique de la Suisse ou de la Suède, par ex., et que le mode de gouvernement d'un Hitler et d'un Staline étaient tout aussi "grand-slaves" ou "petit-slaves" que ceux de Ziska et de Benesch ou, en tout cas, que ceux des Hohenzollern ou des Habsbourg. Nous prîmes conscience que, face à ces systèmes, tous les peuples d'Occident avaient depuis toujours postulé la liberté et la dignité de l'homme — et par conséquent, le libre-arbitre dans la décision et l'action collectives. C'est pourquoi ces peuples devaient être réunis dans une confédération à droits égaux, où chacun conserverait ou acquerrait sa liberté. Or, ces peuples étaient de fait menacés dans leur essence et dans leur existence par les konzerns, les trusts, les propriétés latifundiaires, comme par tout système économique dictatorial, étatique ou collectiviste.
    « Ce cheminement intellectuel était déjà parvenu à son terme quand la guerre éclata.
    « Nous savions dés le début que cette guerre entraînerait, et devait nécessairement entraîner, l'effondrement du national-socialisme. Que faire ? Aucun des groupes qui avaient pu continuer à travailler en secret ne pouvait, à lui seul, renverser la dictature de masse. Ensemble, ils ne le pouvaient d'ailleurs pas davantage sans l'aide de l'armée. D'où la première question que nous nous posâmes : dans quelle mesure et jusqu'où étions-nous d'accord avec les autres groupes ? Et la seconde : pouvions-nous, en joignant nos efforts aux leurs, amener la Wehrmacht (en clair : un nombre suffisant de généraux supérieurs) à entreprendre cette lutte ? (...)
    « Il s'avéra quasiment impossible (contrairement à un espoir largement répandu dans la population) de gagner à notre cause les généraux. Seeckt était devenu le fossoyeur de la Wehrmacht. Lorsque l'armée de Hindenburg fut réduite à trois cents, puis à deux cents, puis à cent mille hommes, Seeckt avait choisi les têtes qui, premièrement étaient suffisamment intelligentes pour maîtriser une tâche difficile, deuxièmement étaient dévouées corps et âme à leurs supérieurs (et donc paresseuses), et troisièmement (conséquence logique du deuxième point) évinçaient impitoyablement tout concurrent à la mangeoire commune. C'est ce type de carriéristes, de petits chefs qui ont accédé au maréchalat, pour le clinquant de la gloire. De ceux-là, il n'y avait rien à espérer. Quant aux rares qui étaient restés purs, il leur était impossible de s'extraire de leur monde étroit et confiné. Ils dépendaient finalement du jugement de ceux que le contexte social leur faisait côtoyer. Et ceux-là n'étaient autres que les représentants de la grande propriété foncière et de la grande industrie. Leur chef de file était le docteur Goerdeler, aux qualités humaines irréprochables, mais politiquement désespérant et manquant de prudence. Les quelques généraux qui avaient désormais pour nous une importance décisive n'écoutaient que lui ! Nous fûmes donc obligés de le fréquenter, ce qui en clair signifiait : le laisser faire jusqu'au moment où le renversement du régime aurait réussi. Mais nous nous méfions tellement de son imprudence et de son entourage que nous refusions de le rencontrer personnellement, et mettions même en garde les hommes de liaison d'autres groupes contre toute rencontre avec lui.
    « Comme nous n'étions nullement sûrs que Goerdeler et ses généraux mettraient vraiment à exécution l'attentat dont nous avions longuement discuté, nous préparâmes notre propre attentat, prévu pour l'automne 1944. Mais la vague d'arrestations qui suivit l'essai manqué du 20 juillet 1944 nous empêcha de mettre notre projet à exécution (...)
    « D'une manière générale, notre travail s'effectuait grâce à la complicité d'un trio de notre groupe, qui contrôlait un réseau de renseignements, de laissez-passer et d'entraide : Wolfram Sievers, Schuddekopf et Schade nous transmettaient en permanence les renseignements de la direction centrale de la SS, du SD et de l'Abwehr auxquels ils pouvaient accéder du fait de leur position. Délivrant passeports et laissez-passer, truquant les missions de recherche et les voyages officiels, finançant ce travail sur le budget de leurs services, ils prenaient tous les risques, sachant pertinemment que s'ils venaient à être découverts, la sanction serait plus sévère encore en raison de leur grade élevé dans la hiérarchie — et que, dans l'autre camp, ils n'échapperaient pas aux poursuites des Alliés qui les prendraient pour des nazis. Sievers parvint à me faire délivrer un laissez-passer de chef de service de l'état-major personnel du Reichsführer SS, alors que je n'avais jamais été chef de service (ni d'ailleurs membre du parti, et encore moins de la SS). Il alla même, le jour de mon mariage, jusqu'à mettre à ma disposition les locaux de l'Ahnenerbe, d'où il fit retirer, pour la circonstance, tous les portraits de Hitler, etc. (...)
     « Il osa même organiser mon voyage dans le ghetto [de Lizimannstadt] (...) afin de pouvoir y sauver des personnes qui y avaient été transférées. Après mon arrestation (pour participation à l'attentat du 20 juillet), non seulement il demeura inébranlable lors de son interrogatoire ("Avouez que Hielscher a traité en votre nom avec le comte Stauffenberg !" — la question eût désarçonné un plus faible que lui), mais il me fit encore sortir de prison et c'est lui, pour finir, qui prit en main le second attentat. Celui-ci visait Hitler et Himmler aux environs de l'Obersalzberg — Himmler surtout, car c'est lui qui contrôlait l'appareil sans lequel Hitler n'eût jamais pu rétablir la situation avec toute la rapidité nécessaire (...)
    « Mon arrestation marqua la paralysie du dernier groupe qui luttait encore contre le parti. Quand je fus libéré, un champ de ruines s'offrit à ma vue. À ce jour, il m'est encore impossible de déterminer avec certitude qui fut pendu et qui ne le fut pas ».
    F. Hielscher fut arrêté par la Gestapo le 2 septembre 1944 à Marburg, son nom figurant sur des documents trouvés lors de perquisitions consécutives au 20 juillet 1944. Wolfram Sievers réussit, depuis la direction centrale de la SS, à faire croire à la Gestapo que F. Hielscher, membre de l'Ahnenerbe, détenteur d'un laissez-passer de chef de service du Reichsführer lui-même, n'avait strictement rien à voir avec l'attentat et que son internement dans un camp de concentration ne ferait que le jeter dans les bras des ennemis du national-socialisme. Le 2 janvier 1945, Hielscher fut expédié à titre disciplinaire et probatoire, avec le grade de caporal de la Wehrmacht, dans une unité de renseignements à Nedlitz. Au bout de 3 mois passés à l'état-major de cette unité, il la quitta et, début avril, se rendit à Göttingen où les Américains tirent leur entrée le 8 avril. Du 6 au 9 mai, il gagne en bicyclette Marburg, où sa femme Gertrude se trouve à l'hôpital. C'est pendant ce trajet que se produisit, le 8 mai 1945, l'effondrement qu'il avait attendu et appelé de ses vœux.
    ► Marcus Beckmann, Nouvelle école n°48, 1996. http://vouloir.hautetfort.com

  • Alexis de Tocqueville, le visionnaire

    Alexis de Tocqueville n’a que 26 ans lorsqu’il part aux États-Unis étudier la société américaine. Quatre ans plus tard, en 1835, il publie le premier tome de De la démocratie en Amérique ; puis, cinq ans plus tard, le tome II dans lequel il prédit avec une stupéfiante justesse les maux qui peu à peu gangrèneront les démocraties occidentales. En voici un extrait :

    « Je pense donc que l’espèce d’oppression dont les peuples démocratiques sont menacés ne ressemblera à rien de ce qui l’a précédée dans le monde ; nos contemporains ne sauraient en trouver l’image dans leurs souvenirs. Je cherche en vain moi-même une expression qui reproduise exactement l’idée que je m’en forme et la renferme ; les anciens mots de despotisme et de tyrannie ne conviennent point. La chose est nouvelle, il faut donc tâcher de la définir, puisque je ne peux la nommer.

    Je veux imaginer sous quels traits nouveaux le despotisme pourrait se produire dans le monde : je vois une foule innombrable d’hommes semblables et égaux qui tournent sans repos sur eux-mêmes pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs, dont ils emplissent leur âme. Chacun d’eux, retiré à l’écart, est comme étranger à la destinée de tous les autres : ses enfants et ses amis particuliers forment pour lui toute l’espèce humaine ; quant au demeurant de ses concitoyens, il est à côté d’eux, mais il ne les voit pas ; il les touche et ne les sent point ; il n’existe qu’en lui-même et pour lui seul, et, s’il lui reste encore une famille, on peut dire du moins qu’il n’a plus de patrie.

    Au-dessus de cela s’élève un pouvoir immense et tutélaire, qui se charge seul d’assurer leur jouissance et de veiller sur leur sort. Il est absolu, détaillé, régulier, prévoyant et doux. Il ressemblerait à la puissance paternelle si, comme elle, il avait pour objet de préparer les hommes à l’âge viril ; mais il ne cherche, au contraire, qu’à les fixer irrévocablement dans l’enfance ; il aime que les citoyens se réjouissent, pourvu qu’ils ne songent qu’à se réjouir. Il travaille volontiers à leur bonheur ; mais il veut en être l’unique agent et le seul arbitre ; il pourvoit à leur sécurité, prévoit et assure leurs besoins, facilite leurs plaisirs, conduit leurs principales affaires, dirige leur industrie, règle leurs successions, divise leurs héritages ; que ne peut-il leur ôter entièrement le trouble de penser et la peine de vivre ?

    C’est ainsi que tous les jours il rend moins utile et plus rare l’emploi du libre arbitre ; qu’il renferme l’action de la volonté dans un plus petit espace, et dérobe peu à peu chaque citoyen jusqu’à l’usage de lui-même. L’égalité a préparé les hommes à toutes ces choses : elle les a disposés à les souffrir et souvent même à les regarder comme un bienfait.

    Après avoir pris ainsi tour à tour dans ses puissantes mains chaque individu, et l’avoir pétri à sa guise, le souverain étend ses bras sur la société tout entière ; il en couvre la surface d’un réseau de petites règles compliquées, minutieuses et uniformes, à travers lesquelles les esprits les plus originaux et les âmes les plus vigoureuses ne sauraient se faire jour pour dépasser la foule ; il ne brise pas les volontés, mais il les amollit, les plie et les dirige ; il force rarement d’agir, mais il s’oppose sans cesse à ce qu’on agisse ; il ne détruit point, il empêche de naître ; il ne tyrannise point, il gêne, il comprime, il énerve, il éteint, il hébète, et il réduit enfin chaque nation à n’être plus qu’un troupeau d’animaux timides et industrieux dont le gouvernement est le berger.

    J’ai toujours cru que cette sorte de servitude, réglée, douce et paisible, dont je viens de faire le tableau, pourrait se combiner mieux qu’on ne l’imagine avec quelques-unes des formes extérieures de la liberté, et qu’il ne lui serait pas impossible de s’établir à l’ombre même de la souveraineté du peuple.

    Nos contemporains sont incessamment travaillés par deux passions ennemies : ils sentent le besoin d’être conduits et l’envie de rester libres. Ne pouvant détruire ni l’un ni l’autre de ces instincts contraires, ils s’efforcent de les satisfaire à la fois tous les deux. Ils imaginent un pouvoir unique, tutélaire, tout-puissant, mais élu par les citoyens. Ils combinent la centralisation et la souveraineté du peuple. Cela leur donne quelque relâche. Ils se consolent d’être en tutelle, en songeant qu’ils ont eux-mêmes choisi leur tuteur. Chaque individu souffre qu’on l’attache, parce qu’il voit que ce n’est pas un homme, ni une classe, mais le peuple lui-même, qui tient le bout de la chaîne.

    Dans ce système, les citoyens sortent un moment de la dépendance pour indiquer leur maître, et y rentrent. »

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  • Syrie : la crainte de l’extension du conflit

    Lors de son passage au Journal télévisé de France 2, François Hollande a évoqué son souci –qui ne l’aurait pas ?- de tout mettre en œuvre pour enclencher une baisse du chômage qui poursuit son ascension a-t-on appris hier pour son douzième mois consécutif. Un fléau qui continuera à croître puisque l’actuel gouvernement à l’instar du précédent, n’entend pas remettre en cause les diktats ultra-libre échangistes de Bruxelles et son refus de mesures protectionnistes qui permettraient à notre économie de se battre à armes égales avec ses concurrents. Si la question de l’emploi est une angoisse majeure pour nos compatriotes, le chef de l’Etat a également mis ses pas dans ceux de l’équipe précédente en n’écartant pas l’hypothèse d’une intervention militaire étrangère en Syrie à la suite du massacre de Houla, vendredi dernier.

     Le général norvégien Robert Mood, a indiqué au Conseil de sécurité qu’au moins108 personnes y avaient été tuées, atteintes par des éclats d’obus ou tuées à bout portant, dont 49 enfants.

     Pour autant cette intervention militaire ne pourrait se faire que « dans le respect du droit international, c’est-à-dire par une délibération du Conseil de sécurité » de l’Onu. Ce qui imposerait un accord de la Chine et de la Russie dont le président Vladimir Poutine rencontre aujourd’hui son homologue français

     « C’est lui (M. Poutine, NDLR) pour l’instant, avec la Chine, qui est le plus en retrait par rapport à ces questions de sanctions. Eh bien, nous devons le convaincre que ce n’est pas possible de laisser le régime de Bachar el-Assad massacrer son propre peuple », a ajouté M. Hollande.

     Comme cinq autres pays de l’UE, le Canada et l’Australie, le chef de l’Etat a annoncé annonçant l’expulsion de l’ambassadrice de Syrie à Paris, Mme Lamia Chakkour.

     Le Conseil de sécurité de l’Onu, Chine et Russie comprises, ont condamné ce massacre et Kofi Annan, pour son deuxième déplacement en trois mois en Syrie, a rencontré mardi Bachar el-Assad à Damas. Le président syrien a déclaré à cette occasion que le succès de son plan de paix était inconcevable sans la victoire sur le terrorisme et l’arrêt de la contrebande d’armes.

     Alors, il s’agit de nouveau de noter que la complexité de la situation en Syrie commande d’éviter les raccourcis manichéens dressant le tableau d’un pouvoir syrien sanguinaire massacrant à tour de bras de courageux combattants de la liberté. Un schéma simpliste adopté depuis le début par la gauche socialo-communiste, notre nouveau président de la République et son ministre des affaires étrangères Laurent Fabius.

     M Hollande le sait bien, il donne ici des gages à bon compte au clan des partisans de l’intervention militaire…tout en sachant pertinemment que Moscou et Pékin ne changeront pas de sitôt leur fusil d’épaule.

     Un diplomate du Conseil de sécurité de l’Onu, interrogé sous le sceau de l’anonymat rapporte une dépêche Reuters, a souligné que « Rien ne montre que la Russie et la Chine sont prêtes à soutenir des mesures plus sévères à l’Onu, malgré ce qui s’est produit à Houla. »

     David Bosco, professeur à l’Université américaine de Washington, a estimé de son côté que « la dynamique du Conseil ne changera probablement pas avant que la dynamique du conflit syrien lui-même ne change. Tant que le gouvernement garde une chance raisonnable de se maintenir au pouvoir, je pense que la Russie et la Chine continueront à s’opposer à des mesures violentes visant à affaiblir le pouvoir du régime le Conseil restera dans l’impasse tant qu’Assad sera en mesure de contrer les efforts déployés pour renverser son gouvernement.»

     La prudence affichée officiellement par les Etats-Unis dans ce dossier est aussi le signe des risques de propagation à toute la région du conflit en Syrie qui touche déjà le Liban. Avec le risque de menaces supplémentaires sur la situation des minorités chrétiennes d’orient au sort duquel Bruno Gollnisch est particulièrement attaché et qui jouissent en Syrie d’une sécurité enviable.

     Renversement du régime en place à Damas qui ne serait certainement pas sans conséquence sur la situation du principal allié de Washington dans cette zone, Israël, d’où la retenue et la prudence de Tel-Aviv dans cette affaire que beaucoup ont relevé…

     Mardi à Washington, le porte-parole de la Maison Blanche, Jay Carney, a déclaré que si l’option militaire n’est pas exclue -le chef du Pentagone Leon Panetta et le chef d’état-major des armées américaines Martin Dempsey l’ont répété à plusieurs reprises-, les Etats-Unis ne croyaient pas « que la militarisation de la situation constitue une décision appropriée». «Nous sommes persuadés qu’un tel scénario conduirait à davantage de chaos et de sang. A l’heure actuelle, nous restons en contact avec tous nos alliés et le Conseil de sécurité des Nations unies (…) et nous espérons que les pressions exercées sur Bachar el-Assad feront leur effet.»

     Enfin, la Russie a donné son sentiment, étayé par ses services de renseignements, que des « forces extérieures » sont également responsables du massacre de Houla attribué aux forces officielles syriennes. Sergueï Lavrov, le ministre des affaires étrangères du nouveau gouvernement Medvedev, a affirmé que « Nous avons là une situation où manifestement les deux parties ont participé (à cette tuerie). Nous savons que l’opposition armée, du moins sa partie la plus radicale, reçoit en permanence des signaux pour ne pas cesser (les attaques) ».

     Moscou a également décidé de ne pas cacher ses soupçons vis-à-vis du rôle trouble qu’entend jouer dans ce conflit le gouvernement  islamo-mafieux mis en place  au Kosovo par les bonnes grâces de l’Otan. Lors d’un débat au Conseil de sécurité sur ce pays le 14 mai, Vitaly Tchourkine, l’ambassadeur russe auprès de l’ONU, a fait état « d’informations de presse troublantes selon lesquelles les autorités du Kosovo établissent des contacts avec des représentants de l’opposition syrienne pour entraîner des insurgés » syriens sur son territoire…Accusations démenties mollement par le ministre des affaires étrangères du Kosovo, Enver Hoxhaj, qui s’est contenté d’avouer des « contacts diplomatiques entre son gouvernement et l’opposition syrienne ».

     Or, la mise en place d’un camp d’entraînement pour les terroristes islamistes opérant en Syrie « irait à l’encontre des efforts » de Kofi Annan, et « transformerait le Kosovo en un centre international d’entraînement pour différents insurgés et groupes armés, ce qui serait un grave facteur de déstabilisation, allant au-delà des Balkans », a affirmé M. Tchourkine.

     Est-il besoin de préciser que cette inquiétude n’a  été répercutée que très confidentiellement par les médias français…

    http://www.gollnisch.com

  • « L'Appel du 18-Juin » ou la méconnaissance de l'histoire

    « J'aurais suivi De Gaulle avec joie contre les Allemands, mais je ne pouvais le faire contre les Français... Il me semblait qu'un Français de l'étranger devait se faire le témoin à décharge, et non à charge de son pays ... Si je n'étais pas gaulliste, c'est que leur politique de haine n'était pas pour moi la vérité. » Antoine de Saint-Exupéry.
    « Pour la honte éternelle de la France, De Gaulle s'est comporté envers la population profrançaise d'Algérie - aussi bien d'origine européenne que d'origine musulmane - comme s'il s'agissait de criminels et il a autorisé d'incroyables atrocités perpétrées contre elle par la gendarmerie mobile, tandis que dans le même temps il ordonnait à l'armée de ne pas gêner les sévices, les enlèvements et les massacres du FLN. » Thomas Molnar dans le journal National Review (États-Unis), septembre 1962.
    « Quel est selon vous l'acte de trahison le plus retentissant de la Ve République ? » Réponse d'Alain Duhamel : « Sans hésitation, celui du général De Gaulle vis-à-vis des Français d'Algérie. » Revue Historia.
    Le 18 juin 2010 sera l'occasion pour bon nombre de gaullistes de commémorer "l'appel" lancé de Londres par leur chef spirituel. L'histoire a fait de ce discours le symbole de la résistance face à l'occupant allemand et a qualifié le général de brigade « à titre temporaire » Charles De Gaulle de « premier résistant de France ». C'est une ineptie ! De Gaulle n'a jamais fait partie de la résistance.
    Comme le disait Weygand, De Gaulle était un militaire, pas un soldat et il y a à son sujet toute une légende à détruire. Sa carrière militaire a pris des allures très particulières, marquées très tôt par la certitude de sa supériorité intellectuelle sur ses pairs. Ces derniers, en raison de sa morgue et de son extrême confiance en soi, l'avaient baptisé "le Connétable". En fait, il les détestait tous, en particulier Juin, major de sa promotion dans laquelle De Gaulle avait obtenu un rang médiocre.
    Sa réputation de prophète d'une armée blindée moderne fait partie de la légende. Le général Guderian, spécialiste des blindés allemands, consulté à propos de l'influence qu'auraient pu avoir les écrits du colonel De Gaulle sur l'emploi d'une force mécanisée, répondit : « Ces théories sont déjà anciennes, les écrits de De Gaulle ne sont guère que de la littérature sans réelles applications pratiques nouvelles. Nous n'y avons pas porté d'intérêt ! » 
    UN PIETRE MILITAIRE
    En 1940, au commandement de la 4e division cuirassée, il subit un échec sanglant, prouvant d'une part son incapacité tactique et un entêtement criminel devant les conseils de ses pairs. D'ailleurs, il abandonna sa division en plein combat, apprenant qu'il était nommé général à titre temporaire et que Paul Reynaud faisait de lui un sous-secrétaire d'Etat à la Défense. Le képi de général et ses deux étoiles devinrent alors sa première préoccupation, la seconde étant de contrer Weygand par tous les moyens.
    La fin de la campagne de 1940 en apporte la confirmation : De Gaulle n'est pas un guerrier. Il n'est pas de ces officiers qui vont à l'assaut en casoar et en gants blancs, de ceux qui crient « debout les morts ! » ; C'est un communicant que son entourage appellera bientôt « le général micro ». L'armée n'est pour lui qu'un instrument qui ne reflète en aucun cas un symbole national. Le 17 juin 1940, quand il quitte Bordeaux à destination de Londres, la guerre n'est pas finie puisque l'armistice est du 24 juin. Alors, pourquoi est-il parti en Angleterre ?
    Le 17 juin eut lieu à Bordeaux le passage des pleins pouvoirs à Pétain et la formation du nouveau gouvernement. Or, De Gaulle eut l'amère surprise de constater que le Maréchal n'avait pas voulu de lui. Ph. Pétain connaissait trop bien l'homme et son orgueil démesuré pour lui confier un poste dans son nouveau gouvernement. Déçu, dépité, vexé, De Gaulle, décida à ce moment de quitter la France. Il attendit, caché derrière un pilier des vestibules, le passage du général anglais Spears, lui raconta avec une mine défaite qu'on voulait l'assassiner (une élucubration de plus) et lui demanda de l'emmener avec lui en Angleterre dans l'avion que Churchill avait envoyé à cette occasion. Le soir, il était à Londres et adressa un télégramme au ministre de la Guerre à Bordeaux : « Suis à Londres. Ai négocié avec le Ministre de la Guerre britannique, sur instruction de monsieur Paul Reynaud, au sujet des points suivants... » (Il s'agissait des matériels d'armement remis aux alliés par les États-Unis et du sort des prisonniers allemands actuellement en France).
    UN ARRIVISTE SANS SCRUPULES
    La réponse arriva de Bordeaux sous la forme d'un câble adressé par le général Colson, secrétaire d'Etat à la Guerre, à l'attaché militaire à Londres, le général Lelong : « Informez le général De Gaulle, qu'il est remis à la disposition du Général commandant en chef. Il doit rentrer sans délai. »
    Hésitation de De Gaulle : obéir ou pas ? Dans un premier temps il décida d'obéir et demanda un avion au général Lelong. Celui-ci désigna le capitaine de l'armée de l'air Brantôme pour l'accompagner avec l'unique avion que les Anglais avaient laissé aux Français. Cet officier déclarera : « Tout semblait devoir se dérouler sans encombre lorsque j'apprends que les Anglais, sans avertir personne, avaient fait vidanger le matin même l'essence des réservoirs et déplacer l'avion dans un hangar aux portes cadenassées et gardées par des sentinelles en armes. »
    Devant l'impossibilité désormais de rejoindre Bordeaux, De Gaulle s'adressera aux Français, le 18 juin, sur les ondes de la BBC, en ces termes : « Moi, général de Gaulle, actuellement à Londres, j'invite les officiers et soldats français qui se trouvent en territoire britannique, ou qui viendraient à s'y trouver, j'invite les ingénieurs et les ouvriers spécialisés des industries d'armement, qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s'y trouver, à se mettre en rapport avec moi. Quoi qu'il arrive, la flamme de la résistance ne doit pas s'éteindre et ne s'éteindra pas. Demain comme aujourd'hui, je parlerai à la radio de Londres. »
    UN TEXTE REFABRIQUÉ
    Comme le savent nos lecteurs - se reporter notamment aux nombreux articles du cher Charles Filippi à ce sujet -, ce texte n'a rien à voir avec ce qu'on appelle communément l'appel du l8-Juin, où se trouverait la phrase fameuse : « la France a perdu une bataille, elle n'a pas perdu la guerre ». En effet, cette phrase ne vit le jour qu'en août 1940 sur une affiche placardée sur les murs de Londres. Ainsi, De Gaulle ne faisait que copier la proclamation du ministre anglais de l'information, Duff Cooper, à la suite de la capitulation de l'armée belge.
    Dès lors, De Gaulle devint pour bon nombre de Français le « symbole de la résistance » alors qu'il passa toute la guerre en toute quiétude en famille, mangeant à sa faim, à l'abri des affres de la pénurie et de l'insécurité. Mais qu'importe : la légende gaullienne était en marche ...
    Que serait-il advenu de l'auteur de « l'appel du 18-Juin » si le Maréchal Pétain (respecté par les Allemands pour avoir été le seul général à les avoir battus à Verdun), au lieu de confirmer Weygand dans le rôle de Général en Chef, pour qu'il réorganise l'Armée d'Afrique, avait choisi De Gaulle ? Ce dernier n'aurait, assurément, jamais rejoint Londres.
    UN HOMME DÉTESTÉ AUSSI PAR ROOSEVELT ET CHURCHILL
    Roosevelt détestait De Gaulle et le considérait comme un dictateur en puissance, « un arriviste ». Il disait de lui : « De Gaulle se prend de temps en temps pour Clemenceau, de temps en temps pour Jeanne d'Arc. » Par contre, il estimait Giraud qui, arrivé à Alger fin 1942, n'avait qu'une idée en tête : recomposer une armée française pour continuer la guerre ... d'où l'animosité sans borne que De Gaulle vouait à ce dernier. Churchill n'estimait pas davantage De Gaulle et dira du personnage : « De toutes les croix que j'ai portées, la plus lourde a été la Croix de Lorraine ». Un jour, il lui fit cette remarque qui le glaça : « Votre pire ennemi, c'est vous-même. Vous avez semé le désordre partout où vous êtes passé ! » Et le désintérêt - voire l'antipathie - qu'ils vouaient à De Gaulle amenèrent Churchill et Roosevelt à le tenir à l'écart de leurs projets concernant le débarquement du 8 novembre 1942 en AFN, si bien que l'homme de Colombey s'exclama : « J'espère que les gens de Vichy vont les refoutre à la mer ! »
    Tenu à l'écart. il le sera aussi lors du débarquement en Normandie, le 6 juin 1944, date à laquelle l'Armée d'Afrique défilait dans Rome qu'elle venait de libérer sous les ordres des généraux Juin et Monsabert. Cependant, cette mise à l'écart, au lieu de provoquer chez lui un sentiment d'humilité, aiguisera au contraire son orgueil démesuré et, désormais, sa seule devise sera : « Moi, De Gaulle ! » Cette paranoïa, cette ambition amèneront les catastrophes qui détruiront l'unité nationale. Dans ses principales destructions : l'empire et l'armée qu'il a toujours méprisée. On lui reprochera entre autres sa complicité dans la destruction de la flotte française par l'aviation anglaise, le 3 juillet 1940 à Mers-El-Kébir et le massacre de près de 1 600 marins ; dans l'attaque de Dakar, le 25 septembre 1940, par cette même armada anglaise, dans la guerre franco-française de Syrie dont il fut le principal responsable. À cet effet, en janvier 1941, le colonel Monclar, commandant la 13e DBLE et futur commandant du fameux bataillon de Corée, éprouvant quelques scrupules à l'idée de devoir tirer sur d'autres soldats français, s'adressa à De Gaulle en ces termes: « Mon général, en face il y a la Légion ... La Légion ne tire pas sur la Légion ... d'ailleurs vous nous avez affirmé que nous ne nous battrions jamais contre des Français ... » Et le « chef de la France libre » de répliquer : « Monclar ! Les Français, c'est moi ! La France, c'est moi ! ».
    On lui reprochera aussi l'épuration de l'armée d'Afrique à qui il ne pardonna pas d'avoir « gagné sans lui » ; son opposition à la libération de la Corse par Giraud ; sa mise à l'écart de De Lattre et de Juin, généraux victorieux qui pouvaient lui faire de l'ombre. Son égocentrisme sera exacerbé quand le général américain Clarck rendra au général Alphonse Juin, après que l'armée d'Afrique se couvrit de gloire en Italie, un vibrant hommage en ces termes : « Sans vous et vos magnifiques régiments, nous ne serions pas là ! ». De Gaulle saura s'en souvenir ...
    LA HAINE DE L'ARMÉE ET DE L'EMPIRE
    Après sa prise de pouvoir en mai 1958, il n'eut de cesse de se débarrasser de l'armée victorieuse en Algérie en épurant ses chefs les plus prestigieux au bénéfice d'hommes « à lui » qui, s'ils n'étaient guère brillants sur le plan professionnel, avaient au moins l'avantage « d'être sûrs » : Gambiez, Ailleret, Katz, Debrosse. Le maréchal Juin, patron de l'Armée d'Afrique qui libéra la France avec Eisenhower, Roosevelt, Churchill, eut à donner son jugement sur l'OAS : « C'est un mouvement généreux ! » De Gaulle le mit aussitôt aux arrêts de rigueur et lui retira toutes ses fonctions. Il obtenait là sa revanche...
    Et pourtant, on l'avait appelé, lui, De Gaulle, le sauveur, pour conserver l'Algérie française ! Mais, d'incompétence en veulerie, de fautes en palinodies, d'abandon en trahison, de largesse en munificence, de discours en référendums, on en était arrivé aux concessions suprêmes, à l'abdication, à la fin sans le moindre égard pour ces milliers de morts et de disparus qui jalonnaient l'histoire de ce pays.
    Aventurier, paranoïaque, il restera, malgré la légende, épiphénomène dans l'histoire de France. Pour avoir rêvé de dominer la France - et probablement le monde -, il avait pris un costume trop grand pour lui. Il est mort à Colombey, les pieds dans les charentaises, devant une tasse de camomille, sans doute étranglé par la rancœur, la haine à l'égard de ceux qui n'avaient pas su reconnaître son génie.
    José CASTANO. Rivarol du 18 juin 2010

  • De la BCE à la FED, un pas de deux « illimité »...

    ... Eh oui, car, après l'annonce d'interventions « potentiellement illimitées » de la BCE, chez les Supermen de Wall Street c'est le QE3 (Quantitative Easing, 3e édition de l'Opération Planche à Billets™ - ben oui, eux, ils sont plus forts, ils les impriment carrément) dont la mise en oeuvre vient d'être annoncée.

    Le parallèle n'est pas à trouver que dans la proximité chronologique.

    Il s'exprime aussi par un troublant « jusqu'à ce que » [ça s'améliore] qui, connaissant l'état réel de l'économie américaine et donc le caractère hautement illusoire d'une amélioration, revêt par conséquent, en fait, une tonalité du genre « jusqu'à ce que mort s'ensuive » :

    « La Réserve fédérale a lancé jeudi un nouveau plan de soutien à l'économie en annonçant qu'elle achèterait désormais pour 40 milliards de dollars (31 milliards d'euros) de dette immobilière par mois et qu'elle poursuivrait ses achats de titres sur les marchés jusqu'à ce que le marché du travail s'améliore nettement.

    Le lien direct établi par la Fed entre ce troisième plan d'"assouplissement quantitatif" (QE3) et l'évolution de la situation économique marque une inflexion marquante de la politique monétaire américaine qui pourrait lui valoir des critiques de ses détracteurs. (...)

    "Si les perspectives du marché du travail ne s'améliorent pas de manière significative, le comité continuera ses achats de prêts immobiliers titrisés (MBS), entreprendra des achats d'actifs supplémentaires et emploiera tous les instruments de politique monétaire appropriés jusqu'à ce qu'une telle amélioration soit obtenue dans un contexte de stabilité des prix", dit le communiqué de la Fed.

    Autre évolution de la politique monétaire : la banque centrale précise qu'elle ne relèvera pas ses taux d'intérêt avant la mi-2015 au plus tôt, alors qu'elle évoquait jusqu'à présent l'échéance de la fin 2014. (...)

    Le plan annoncé jeudi diffère des précédents notamment car la Fed ne s'est fixé aucune limite de temps, optant au contraire pour un objectif en termes de niveau de chômage. »

    Source (et davantage de détails ici) http://verslarevolution.hautetfort.com

  • À propos de "L’idéologie du travail (A. de Benoist)"

    L’interview que donna Attali dans l’Express, et qui est reproduit sur le site www.denistouret.fr/ideologues/Attali.html, outre la grande charité pour les gentils qui s’y révèle, présente une richesse de contenu remarquable par sa franchise. Pour lui, l’épisode du désert est crucial. Le peuple hébreu, coupable d’avoir adoré le veau d’or, doit errer dans le désert du Sinaï. Il reçoit malgré tout la manne, qui est fade, sans saveur, ce qui signifie qu’il devra dorénavant travailler pour obtenir des richesses, signe d’élection (contrairement au christianisme, pour qui c’est plutôt la pauvreté). Quant à la Renaissance, une longue citation s’impose :
      « Pour moi, les preuves que je recense sont tellement accablantes que la thèse de Max Weber ne tient pas la route : malgré son immense culture, il n'a rien compris, ni au judaïsme, ni au rôle que celui-ci a joué, ni aux sources de l'ordre marchand. Mais Sombart n'est pas mieux : il fait démarrer le capitalisme au XVIe siècle par l'initiative de juifs polonais immigrés en Angleterre ! Il ne leur prête un rôle que dans le capitalisme de spéculation, alors que l'important est ailleurs, dans le rôle très ancien joué par les juifs dans la mise en place de l'éthique en général, dans celle de l'économie en particulier, et dans le financement de l'investissement à partir du Xe siècle. Il oublie beaucoup d'autres choses, comme le rôle de la papauté, qui préserve les banquiers juifs dont elle a besoin; l'importance des banquiers lombards, qui sont en réalité souvent des juifs plus ou moins masqués ; leur rôle dans le formidable développement de l'Espagne, dans les deux berceaux majeurs du capitalisme que furent les Pays-Bas et l'Angleterre et dans les colonies. Il ne dit rien non plus de leur participation au développement industriel, au XIXe siècle, en particulier dans les industries de la communication, de l'automobile, de l'aviation. Peu de gens savent que l'agence Havas et l'agence Reuter au XIXe siècle sont des créations juives, au même titre que la Deutsche Bank, Paribas ou les principales banques d'affaires américaines. Et encore bien d'autres destins fascinants en France, en Allemagne ou en Russie. De tout cela, je donne d'innombrables et spectaculaires exemples. »
      Et plus loin :
      « Marx, lui, avait compris que le judaïsme était à l'origine de la pensée économique moderne, mais il assimile totalement judaïsme et capitalisme, pour lui deux ennemis à combattre, et il écrit des pages clairement antisémites sur lesquelles a toujours pesé un tabou. »
    4 mai 2011 Claude Bourrinet