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  • pour faire plaisir aux Américains, on ferme des usines Le cas Pétroplus

    Selon la société de veille économique Trendeo, quelques 266 usines ont mis la clé sous la porte en France en  2012, pour  seulement 166 créations. Seules la construction aéronautique et l’industrie du luxe tirent leur épingle du jeu, avec plus de 2.400 créations de postes. Le mois de janvier 2013 est considéré comme  « le plus mauvais »  par ce cabinet depuis qu’il collecte des données. Le rythme de fermeture progresserait de 42% et près de 1.087 usines ont disparu depuis 2009. Sans surprise, en l’absence d’un mécanisme de protectionnisme intelligent et de barrières douanières modulables, ce sont l’industrie manufacturière française et  l’industrie automobile qui sont les plus touchées, alors que les délocalisations se poursuivent  à vitesse grand V (41.994 emplois de moins depuis 2009), suivie de l’industrie pharmaceutique (-8.648 emplois). Viennent ensuite les secteurs des Transports et de la logistique et celui de l’Administration publique avec respectivement 60.854 et 57.790 emplois supprimés depuis quatre ans.

     Au total 23.897 emplois industriels ont été supprimés en 2012,  121.946 depuis 2009. Un bilan effroyable  qui pourrait s’alourdir du nombre des 470 salariés de la raffinerie Pétroplus de Petit-Couronne (Seine-Maritime) qui  n’ont guère d’espoir de  voir leur entreprise survivre. Le délai pour les offres de reprise expire ce mardi à 17 heures. Pétroplus a déposé son bilan le 24 janvier 2012, mais a été autorisée plusieurs fois à poursuivre son activité par le tribunal de commerce de Rouen.

     « C’est un dossier difficile sur lequel l’Etat s’est beaucoup mobilisé mais les chances de succès sont limitées » a prévenu le cabinet de Jean-Marc Ayrault pour préparer les  esprits au pire. Même dramatique aveu d’impuissance  du chef de l’Etat, en janvier, qui  écartait toute nationalisation comme à Florange, tout en précisant lui aussi qu’il était  « difficile de trouver un repreneur. »

    Il convient de noter que l’intersyndicale de Pétroplus, par la voix de  son  porte-parole, le cégétiste   Yvon Scornet,  accuse le gouvernement socialiste d’avoir « tout fait pour écarter l’iranien Tadbir Energy Development Group » qui était un très sérieux repreneur  potentiel.

    « Je suis en colère a déclaré M Scornet, dans le sens où ce n’est pas seulement le fait qu’on refuse le dossier iranien, qui était très solide, mais on demande des comptes, par exemple sur Total, qui dit je me fous de ce que dit le gouvernement, en gros, c’est ça. Total n’a pas le droit d’acheter du pétrole iranien mais en achète par sa filiale coréenne. Le boycott de l’Iran affaiblit l’industrie française, pas iranienne : PSA est très affaibli. Doux vendait deux millions de poulets à l’Iran : ils sont où, Doux, maintenant ? On peut nous offrir le meilleur plan social, ça voudra dire qu’on aura perdu. Les gens vont partir avec de l’argent alors qu’il n’y en avait pas il y a un an. Et on s’est battus pour ça ? »

    « Le gouvernement poursuit Yvon Scornet,  a tout fait pour écarter toute offre de la part d’une société iranienne, alors que cette offre non seulement n’était pas contraire à l’embargo mais était une réponse aussi à d’autres sociétés françaises mises en difficulté actuellement. Il faudra que l’on nous explique pourquoi des sociétés américaines trouvent le moyen de contourner l’embargo, que des pays comme la Corée du Sud ont une dérogation, ce qui permet d’ailleurs à la filiale coréenne de Total d’acheter du pétrole iranien, et que nous, nous devrions accepter de fermer nos usines pour faire plaisir aux américains !»

    Rappelons que l’embargo sur le pétrole iranien, qui se voulait un moyen de pression sur Téhéran dans le  dossier du  nucléaire, et décrété il y a un an  par l’UE – environ 18% de ses exportations de brut- est sans  grande conséquence pour un pays qui ne manque pas de clients asiatiques en forte croissance économique et  gourmands en or noir.

    Il est vrai aussi que François Hollande met ses pas dans ceux de Nicolas Sarkozy également dans le domaine de la politique étrangère. Nous l’avons constaté lors du passage lundi du vice-président américain Joe Biden à Paris. Celui-ci a félicité le locataire de l’Elysée pour une  intervention militaire  au Mali qui défend aussi les « intérêts américains ». Il s’est réjoui  de la complète identité  de vue entre le président français, Barack Obama  et lui-même…ce qui n’est pas forcement rassurant. Rappelons que M. Biden prône clairement le renversement de Bachar el Assad en Syrie et a averti solennellement  l’Iran que «  la fenêtre diplomatique se referme »…

    Enfin, soulignons pour conclure, à l’adresse de M. Scornet et de tous les éternels cocus de la gauche au pouvoir, que ce n’est pas en votant pour les partis du Système que le sort des salariés français ira en s‘arrangeant.

    A cette aune, rappelle Bruno Gollnisch, nous n’oublions pas le rôle délétère qui est souvent joué par les petits marquis et autres chefs féodaux du syndicalisme français. Dans le cadre de la dernière campagne présidentielle, l’intersyndicale (CGT-CFDT-CFE/CGC) de Pétroplus avait ainsi invité tous les candidats pour débattre de leur sort…mais avait interdit à Marine Le Pen de venir…laquelle  arriva  en tête des votes  ouvriers quatre mois plus tard ! Ceci explique certainement  cela…

    http://www.gollnisch.com/

  • Vers la fin du nouvel ordre mondial -2010

    Pour la première fois depuis la chute de l'URSS et l'avènement du nouvel ordre mondial, la Russie mène une opération militaire hors de ses frontières, dans un pays voisin et souverain et ce afin de défendre des citoyens Russes. Le jeudi 7 aout 2008 restera dans les annale car l'opération militaire Russe actuellement en cours va modifier a "jamais" les relations internationales.
    Comment en est on arrivé la et pourquoi cette petite bande de territoire semble avoir tellement d'importance pour Moscou, Tbilissi, Whashington ou encore l'UE ? Et quelles sont les perspectives ?
    La Georgie est un vieux pays du Caucase occupé par les Arabes (7ième au 11ième siècle), puis par les Mongols et la horde d'or (12ième au 15ieme) puis partagé entre Ottomans et Perses (16ieme) avant de recevoir la protection de la Russie en 1783. La libération des terres Georgiennes se fera au long du 19ième siècle et sera achevée en 1864. La Georgie déclara son indépendance en 1918, avant d'être occupée par l'armée rouge en 1921 et de devenir la République socialiste soviétique de Géorgie en 1936. A la chute du l'URSS, la Georgie se retouve face a sa destinée, et a ses régions russophiles d'Ossétie et d'Abkhazie, une région de l'empire Bysantin incorporée de force à la Georgie au 16ième siècle. Le nouveau gouvernement Georgien fait face à un conflit avec ces provinces et notamment l'Ossétie du sud dès 1991. Celle ci déclarera son indépendance en 1994 et en 2006, par référendum. Néanmoins la communauté internationale ne daignera jamais reconnaitre cette indépendance, sauf la Russie de Vladimir Poutine et la situation restera très tendue entre la province et l'état Georgien, ce jusqu'en 2003 ou le gouvernement de Edouard Chevardnadze tombe remplacé par celui de Mikheil Saakachvili.

    La Georgie, pion du grand échiquier
    En novembre 2003, la Georgie a été victime d'un « coup d'état démocratique » : la révolution des roses, une des révolutions colorées organisées par la CIA et des officines « proches » afin de renverser des régimes des états jugés trop proches politiquement de Moscou ou ceux sur des emplacements stratégiques. Ont principalement été visées des états comme la Serbie, l'Ukraine ou encore la Georgie (lire à ce sujet mon article).
    La Serbie parce que allié de la Russie dans les Balkans, l'Ukraine et la Georgie parce que stratégiques dans la volonté d'encerclement (containment) de la Russie, ces deux états étant membres actifs du GUUAM.
    Depuis la prise de pouvoir de Mikhail Saakachvili la Georgie est devenue un allié indéfectible de Whashington, le président a lui même été formé par Georges Soros, l'homme derrière les révolutions colorées d'europe centrale, l'investisseur du Groupe Carlyle ... Des ministres de l'actuel gouvernement sont des anciens collaborateurs du financier américain au sein de sa fondation. Un certain nombre de jeunes conseillers de Saakachvili ont également été formés aux Etats-Unis dans le cadre des échanges universitaires mis en place et gérés par la Fondation privée de Soros. Le gouvernement américain, quant à lui, a doublé son aide économique bilatérale à la Géorgie qui atteint aujourd'hui 185 millions de dollars. De plus, la Maison-Blanche est engagée dans un programme de formation des forces spéciales de l'armée géorgienne dans le cadre de la lutte contre le terrorisme islamiste dans la région avec l'aide d'Israël, lire à ce sujet cet article extrêmement bien documenté. À la mi-juillet, les troupes étasuniennes et géorgiennes ont tenu un exercice militaire commun dénommé « réponse immédiate » impliquant respectivement 1.200 Étasuniens et 800 Géorgiens.
    J'ai déjà également traité de l'importance de la guerre énergétique en cours et notamment du pipeline BTC. Ce pipeline devant permettre de passer outre la Russie, et de desservir l'Europe du sud via la Georgie, la Turquie et Israel, qui souhaite par ce biais jouer un rôle essentiel dans la région bien sur, en contournant la Russie mais surtout dans la ré-exportation du pétrole vers l'Asie ! La revue Russe Kommersant ne titrait elle pas le 14 juillet 2006 que : « Le pipeline BTC a considérablement change le statut des pays de la région et cimenté une nouvelle alliance pro-occidentale. Ayant influé pour la construction de l'oléoduc vers la Méditerranée, Washington a pratiquement mis en place un nouveau bloc avec l'Azerbaïdjan, la Géorgie, la Turquie et Israël. »
    Ces coups d'états fomentés par la CIA aux frontières de la Russie, l'extension à l'est de l'OTAN, l'installation du système de radars américains en europe centrale, les négociations d'entrée de l'Ukraine et la Georgie dans l'OTAN (bloquées fort heureusement par l'Allemagne) mais surtout l'extension de l'UE (désormais sur la mer noire) et la terrible affaire du Kosovo ont été considéré par la Russie comme autant d'agressions indirectes et de viol du droit international qu'on lui prétend lui «opposer» pourtant officiellement partout.

    Juillet / Aout 2008
    Le 12 juillet 2008, une annonce du Ministère géorgien de la Défense déclarait que les troupes étasuniennes et géorgiennes « s'entraînent durant trois semaines sur la base militaire de Vaziani » près de la capitale géorgienne, Tbilissi. (AP, 15 juillet 2008). Ces exercices, qui se sont achevés à peine une semaine avant l'attaque du 7 août, étaient la répétition générale évidente d'une opération militaire qui, selon toute probabilité, avaient été planifiée en étroite coopération avec le Pentagone.
    Dans un premier temps la Géorgie, puissamment armée et entraînée par l'Amérique et israël a contesté l'organe chargé de régler le conflit - la Commission mixte de contrôle – qui est coprésidé par la Russie, la Géorgie, l'Ossétie du Nord et l'Ossétie du Sud.
    Le 7 août, coïncidant avec la cérémonie d'ouverture des jeux olympiques de Beijing, le Président de Géorgie ordonne d'attaquer militairement tous azimuts la capitale de l'Ossétie du Sud, Tskhinvali. Une attaque militaire d'assez haute intensité pour «rétablir l'ordre constitutionnel». La Russie a alors réagi comme se doit de réagir un état souverain chatouillé sur sa frontière et dont les citoyens sont menacés militairement. Elle a répliquée afin de chasser les soldats géorgiens et de protéger ses citoyens. l'attaque contre l'Ossetie a abouti a l'affrontement direct avec les forces russes.
    Ces cinq derniers jours, les combats ont été extrêmement violents, ce soir, mardi, l'armée Georgienne a été repoussée hors d'Ossétie et les combats entre troupes Russes et Georgiennes se seraient rapprochés de l'est du pays, vers la capitale Tbilissi. Comme l'affirme Alexandre Lomaia, le chef du Conseil national de sécurité Georgien «Nous n'avons pas capitulé, notre armée reste en bon ordre malgré les pertes ... Je peux vous assurer que nous recevons une aide militaire de l'étranger… Et nous la recevrons jusqu'à ce que nous ayons chassé les Russes du pays. » Le kremlin a ouvertement accusé l'Amérique de « favoriser » la Georgie. Comme le premier ministre, Vladimir Poutine l'a dit lui même : « Ce n'est pas le cynisme des politiques (américains) qui étonne (...) mais c'est le niveau de ce cynisme, la capacité à présenter ce qui est blanc en noir, ce qui est noir en blanc, la capacité à présenter l'agresseur en victime de l'agression " .... " Saddam Hussein devait être pendu parce qu'il a détruit quelques villages chiites, mais les autorités géorgiennes actuelles doivent être défendues alors qu'elles ont rayé de la terre en une heure des dizaines de villages ossètes, qu'elles ont écrasé vieillards et enfants avec leurs chars et qu'elles ont brûlé vif les gens dans leurs maisons ». Pourtant malgré l'aide internationale l'armée Russe est en train de "très sérieusement" affaiblir la force militaire Georgienne, afin de simplement éviter qu'une opération de telle ampleur ne puisse se reproduire. «Qu'est-ce qui peut empêcher les Russes d'aller jusqu'à Tbilissi ? .... Saakachvili a pensé qu'il allait pouvoir regagner du terrain par la force. Imaginer que cette petite avancée tactique serait acceptée par la Russie est le calcul de quelqu'un de stupide» reconnaissait hier un diplomate européen plein d'amertume. Effectivement, si l'on regarde les forces en présence, on ne peut comprendre le geste de folie de Mikheil Saakachvili, sauf ci ce dernier a naïvement cru que le fait d'etre dans les bonnes graces des Occidentaux lui donnait tous les droits. ...
    Jugez vous même :
    RUSSIE : 1.000.000 d'hommes / 23.000 tanks / 26.000 pièces d'artillerie / 1.802 avion de combats / 1932 hélicoptères.
    GEORGIE : 32.000 hommes / 128 tanks / 109 pièces d'artillerie / 8 avions d'attaques / 37 hélicoptères.
    Comment dans ces conditions et sans l'aval de certains le petit poucet Georgien pouvait il penser faire tomber l'ogre Russe, ce dernier bénéficiant en plus de l'appui des milices Ossetes et des volontaires cosaques ! Les vrais responsables des tragiques évènements ne sont pas la Russie, qui ne fait que défendre des citoyens Russes victimes d'une agression militaire de l'armée Georgienne mais bel et bien la politique de fou de l'Amerique dans cette partie du monde, Amérique qui a fait miroiter a Saakachvili tout et n'importe quoi, de l'Union Européenne a l'OTAN, celui ci n'ayant en fait servi que de marionnette pour permettre la création du pipeline BTC sus cité, et servir de fusible pour chatouiller l'ours sur sa frontière ...
    Comme tout fusible, ce dernier va finir par brûler et ce sont les civils Georgiens et Ossétes qui vont et ont déjà commencé a en faire les frais. Parallèlement, un second front s'est ouvert en Abkazie.
    La Georgie vient tout simplement de disparaître en tant qu'état souverain.

    De l'Ossetie au Kosovo, l'echec de l'OTAN
    Derrière le conflit qui aboutira sans doute a la partition territoriale de l'ossetie et de l'abkazie, comment ne pas voir un des ricochets de la politique irrationnelle de Washington dans les Balkans et notamment la sombre affaire du Kosovo ? Certes les cas de figures sont différentes, certes les ossètes n'ont pas envahi l'Ossètie comme les Albanais le Kosovo, mais puisque les Américains ont prouve que l'on pouvait modifier les frontières des états sans aucune raison au mépris des peuples et de toutes les règles de droit international, pourquoi ce qui serait valable pour les Kosovars ne le serait pas pour les Ossètes ou les Abkazes ? Vladimir Poutine avait parlé de l'Amérique dans des termes « post guerre froide », comparant ce pays à : « un loup affamé qui mange et n'écoute personne » ... Au début de cette année, le ministre russe des Affaires étrangères Lavrov avait prévenu son homologue américain que : « la reconnaissance du Kosovo constituerait un précédent pour l'Abkhazie et l'Ossétie du sud ». Mais celui ci n'a pas été écouté.
    Naïvement, Saakashvili a pensé que d'être dans les bonnes grâces du pentagone lui conférait un blang seing et le droit de recourir a la force sans aucune raison. En ce sens, un parallèle est faisable entre le viol de la souveraineté territoriale de la Serbie (a savoir la reconnaissance de l'indépendance du Kosovo, alors que la résolution 1244 du Conseil de sécurité de l'ONU (qui réaffirmait sans ambiguïté la souveraineté de la Serbie sur ce territoire) et l'agression militaire contre l'Ossétie de jeudi dernier.
    Néanmoins, s'il est facile d'agresser un voisin faible, il l'est beaucoup moins contre un voisin fort, a savoir la Russie. Cette derniere affirme en outre que près de 2.000 civils auraient péris dans les combats, que 30.000 réfugiés auraient fui en Ossétie du nord et parle Habilement et ouvertement de génocide à l'encontre du peuple Ossète, des termes qui rappellent ceux utilisés par l'OTAN pour justifier sa campagne de bombardements en Serbie en 1999.
    En ce sens, la réaction Russe de ces derniers jours est non seulement parfaitement justifiée mais elle est saine pour l'Europe et l'humanité toute entière : elle prouve que l'OTAN ne peut inpunément violer les règles de droit international sans que personne ne s'y oppose. Si l'implication de Washington semble évidente pour les Russes, il semble certain que les premiers qui le nient ont lourdement sous estimés la capacité de réaction Russe.

    Vers la fin du nouvel ordre mondial
    L'opération militaire en cours a un sens bien plus important que le seul affrontement Russo-Georgien. En effet pour la première fois depuis la fin de la guerre froide, la confrontation Russie-Amérique vient de tourner a l'avantage des Russes. Pour la première fois un coup d'arrêt clair et net est imposé a l'aigle, par un ours réveillé et en colère. Pour la première fois surtout la Russie vient de s'opposer militairement et de façon «indirecte» a l'Amérique en dehors de ses frontières. Il ne faut pas se tromper sur le sens réel des évènements et essayer de comprendre la démonstration de forces des Russes. Le trio « Medvedev-Poutine-Lavrov » vient simplement de mettre fin au système unilatéral agence par l'OTAN pendant la guerre du golfe de 1991.
    Après la décennie de l'effondrement (1990 a 1999), la décennie de l'extension a l'est de l'OTAN et parrallèlement du réveil Russe (1999 a 2008) il est fort plausible que nous entrions dans la décennie du reflus a l'ouest et du regain d'influence Russe sur les anciennes marches de l'empire.
    Elstine n'avait rien pu faire face à l'endormissement de l'ours, Poutine l'a réveillé, celui ci est désormais éveillé et attentif. Alors que se tendent les relations Russo-Américaines via l'Europe de l'est et le Caucase, se dessinent sensiblement de nouvelles frontières du monde de demain.
    Plus qu'un message a l'humanité, la Russie a montrée sa détermination et sa capacité a répondre désormais a toute agression injustifiée. Pour les Européens qui se cherchent toujours une réelle politique militaire, l'heure approche ou il faudra prendre position pour ou contre la Russie et par conséquent devoir imaginer a très court terme de se séparer de l'OTAN pour former la grande alliance continentale pré-esquissée par le général de Gaulle et souhaitée par Vladimir Poutine aujourd'hui : l'alliance continentale Euro-Russe, seule garante de la paix sur notre continent.
    Dans le cas contraire, l'Europe se coupant de la Russie et de ses voisins se suiciderait littéralement, condamnée à ne rester que la vassale de l'Amérique, en froid avec son principal fournisseur énergétique.
    Alexandre Latsa => http://www.esprit-europeen.fr

  • La TVA va faire exploser le prix de l’eau

    Alors que le débat public sur le « prix de l’eau » est dévoyé depuis des années par les assauts (intéressés) des différents lobbies qui prétendent apporter des réponses (ubuesques) au problème politique majeur du poids croissant des dépenses incompressibles de l’eau et de l’énergie qui accablent les foyers les plus modestes – lesdits lobbies construisant des usines à gaz ineptes aux fins de mettre en œuvre des tarifications « sociale », « progressive », « environnementale », et autres billevesées -, deux faits majeurs sont totalement passés sous silence.

    La Loi de Finances 2013 (déjà effective), qui a modifié les taux de TVA s’appliquant à la tarification de l’eau et de l’assainissement, et une Consultation de la Commission européenne relative à la suppression des taux réduits de TVA, vont littéralement faire exploser le prix de l’eau à l’horizon des toutes prochaines années…

     

    Avis aux légions de thuriféraires des tarifications « sociale », « progressive », et plus si affinités : « Quand le sage désigne la lune, l’idiot regarde le doigt… »

    Démonstration

    La France compte près de 38 000 services d’eau et d’assainissement.

    Rapporté au nombre d’usagers desservis, les entreprises privées desservent en eau potable 80% des Français, mais seulement un peu moins de 50% pour l’assainissement.

    Le montant de la facture d’eau varie de 1 à 7 d’une commune à l’autre en France.

    La facture d’eau, pour les usagers titulaires d’un abonnement individuel à un service (public ou délégué au privé), ce qui exclut les résidents en habitat social ou en copropriété, dont les charges d’eau sont acquittées via les charges locatives, se décompose en plusieurs postes :

    - « l’abonnement », ou le coût d’accès au service, dit « part fixe », qui varie dans des proportions considérables d’un service à l’autre, facteur totalement inéquitable, car avant même d’avoir ouvert le robinet on paiera à ce titre quinze euros ou deux cent euros par an…

    - la « surtaxe communale », qui sert à alimenter la collectivité et à lui permettre de réaliser des investissements, elle aussi très variable ;

    - la « part fermière », qui revient à l’entreprise privée quand le service lui a été délégué par la collectivité ;

    - la « consommation », soit le nombre de m3 consommés par l’usager et donc facturés par le service, public ou délégué au privé ;

    - les « redevances et taxes », soit plusieurs redevances perçues par les Agences de l’eau, et une taxe distincte perçue par Voies Navigables de France (VNF).

    En moyenne nationale l’eau potable représente un peu moins de 40% du montant de la facture, l’assainissement un peu moins de 45%, et les taxes et redevances un peu moins de 20%.

    Pour l’assainissement, la redevance assainissement collectif, qui représente le coût du traitement des eaux usées rejetées à l’égout par l’usager domestique, est calculée sur la base du volume d’eau potable consommé par le même usager.

    Dans le cas où l’usager n’est pas relié à l’égout, il relève d’une autre législation, celle de l’assainissement non collectif (ANC), dont nous avons longuement narré les déboires auxquels elle expose 5 millions de foyers français…

    Un système inéquitable

    Si les usagers domestiques français consomment environ 150m3 d’eau potable par an pour l’ensemble de leurs besoins, dont à peine 1% pour leurs besoins en eau potable, les prélèvements de l’industrie et de l’agriculture représentent 5 à 7 fois plus que l’ensemble des consommations domestiques.

    Les industriels et les agriculteurs paient l’eau qu’ils prélèvent de 5 à 50 fois moins cher que les usagers domestiques, et déduisent en outre la TVA qu’ils acquittent sur ces factures de leurs frais.

    Le scandale de la TVA sur la facture d’eau

    En revanche les usagers domestiques voient leurs factures d’eau assujetties, pour certains de ses postes, à la TVA.

    Ainsi, depuis le 1er janvier 2012, le poste « Eau potable » de la facture d’eau de l’usager domestique est assujetti à un taux de TVA, dit « réduit », de 5,5%.

    Le poste « Assainissement » du même usager est, lui, assujetti aux taux, dit « intermédiaire », de 7%.

    Le troisième grand poste de taxes et redevances enregistre lui aussi une ventilation : les redevances Agence de l’eau sont taxées à 5,5% de TVA pour les redevances pollution, mais à 7% de TVA pour la redevance dite « Réseau de collecte ». Enfin la taxe prélevée au bénéfice de Voies Navigables de France continue, elle, à être assujettie au taux de TVA « réduit » de 5,5%…

    (On imagine déjà aisément les cabrioles comptables induites par le nouveau taux de 7% hérité de la dernière année Fillon-Sarkozy…)

    Mais ce n’était qu’un début !

    Le coup de bambou de la Loi de Finances 2013

    Le vote à l’Assemblée nationale le 20 décembre 2012 de la Loi de Finances 2013 a modifié l’ensemble de ces taux de TVA, en anticipant allégrement sur des évolutions actuellement discutées par la Commission européenne, sur lesquelles nous reviendrons ci-après.

    Les taux de TVA ont à nouveau « évolué » depuis 1er janvier 2013 :

    - 5% pour l’eau potable ;

    - 10% pour l’assainissement ;

    - 5% pour les redevances pollution reversées aux Agences de l’eau ;

    - 10% pour la redevance « Réseau de collecte » reversées aux Agences de l’eau ;

    - 5% pour la taxe reversée à Voies Navigables de France.

    (Le nouveau taux « réduit » de 5% correspond au taux minimal prévu par le projet de réforme communautaire des taux de TVA, actuellement en discussion, à Bruxelles).

    Résultat, alors que l’augmentation du prix de l’eau était de l’ordre de + 3,3%, selon les statistiques (bidon) de l’ONEMA, entre 2004 et 2008, l’augmentation du prix de l’eau va désormais s’emballer de plus de 1% par an, sous le seul effet des nouveaux taux de TVA !

    Ceci sans même parler de l’augmentation mécanique induite par la diminution constante des volumes d’eau consommés, et donc facturés (moins 1% à 2% par an), qui, par effet ciseau, provoque une augmentation inévitable du prix du m3.

    Ajouter enfin que le poids des investissement requis pour respecter les normes relatives à la production et à la distribution d’eau potable, à l’épuration des eaux usées, et, de plus en plus, on le verra avec l’Acte III de la décentralisation, à la gestion des milieux aquatiques, que d’aucuns veulent refourguer aux collectivités locales, va provoquer une augmentation substantielle de l’ensemble des redevances liées au service, pour un montant évalué à +2% à + 6% par service…

    Et ce n’est qu’un début…

    Le coup de Jarnac de la Commission européenne

    La commission européenne a en effet engagé, très discrètement, à la fin 2012, une consultation sur la suppression des taux réduits de TVA, ou en tout cas, la restriction des activités pouvant bénéficier des taux réduits de TVA., consultation qui s’achevait le 4 janvier 2013…

    Le document de consultation atteste que les objectifs affichés sont, outre l’élargissement de l’assiette de la TVA et donc l’augmentation de leur recette fiscale auprès des ménages et des collectivités (cf. § 4) :

    - d’éviter les distorsions de concurrence liées à la différence de taux pratiqués entre certains pays (§ 5) ;

    - de renchérir le coût des produits et services dont la consommation « doit » être réduite en application des différentes politiques sectorielles de l’UE, essentiellement au plan environnemental (§ 6) :

    - et enfin d’uniformiser les taux de TVA applicables à des produits ou services différents mais remplissant la même fonction (§7).

    Les secteurs eau (§6.1), énergie (§6.2) et déchets (§6.3) (et les travaux dans le secteur habitat, §6.4) sont particulièrement visés par le second volet, la Commission renvoyant à ce propos la question sociale (accès à l’eau et à l’énergie pour les plus pauvres) aux politiques nationales. Les communications électroniques sont quant à elles concernées par le troisième volet (notamment en raison du non assujettissement de certains services « en ligne »).

    Notons que ces variations de taux de TVA n’impacteront quasiment que les consommateurs domestiques (et les gestionnaires de services non assujettis : collectivités, certaines associations,..) qui verront, en France, le prix de ces produits et services augmenter de 12,6 à 14,1% selon le taux réduit actuellement applicable.

    Or, dans le domaine de l’eau, les consommations des ménages français représentent moins de 24% des consommations totales d’eau. Et encore, il s’agit là de la consommation sur le réseau public d’AEP, dont une partie est en fait consommée par des abonnés professionnels – industrie et tertiaire…

    Mais cette augmentation de TVA sera neutre pour les personnes assujetties (industriels, commerçants, agriculteurs,…) puisqu’elles peuvent déduire la TVA grevant leurs achats !

    Il est donc impossible de suivre la Commission européenne quand elle soutient que cette augmentation de TVA produira un effet « écologique » positif en réduisant significativement les consommations d’eau, puisque plus des ¾ des volumes actuellement consommés le sont par des usagers professionnels assujettis à la TVA, pour qui l’augmentation du taux de TVA n’aura aucun impact et donc aucun caractère incitatif…

    En revanche, il est incontestable que l’augmentation des taux de TVA envisagée, même si elle n’empêche pas de mettre en place des « tarifications » sociales et plus généralement de favoriser un accès des plus pauvres à l’eau potable et à l’assainissement à un coût abordable, ne crée pas un contexte favorable, et ne facilite pas le financement des mesures nécessaires.

    Le renvoi aux politiques nationales en matière de solidarité est une échappatoire facile…

    Pour la Commission, elle semble avoir choisi son camp : l’eau est une marchandise !

    Nous attendons avec un vif intérêt de voir comment Bercy, la DEB, le CNE, l’ONEMA (tirons sur l’ambulance !), l’Académie de l’eau, le CGDD, on en passe et des pires, vont faire des pieds et des mains pour nous convaincre que la « tarification sociale » va terrasser l’ogre de la TVA.

    Confidence, désabusée, d’un hiérarque (de droite), très au fait de toutes ces billevesées prétendument « sociales » : « S’ils avaient consacré le centième de l’énergie gaspillée à toutes ces conneries à se battre pour un taux de TVA à 2,1%, la question serait réglée… »

    Si même l’UMP ne croit plus à la loi Cambon, la révolution est en marche…

    Les eaux glacées du calcul égoïste

    http://fortune.fdesouche.com

  • Retraités dans la misère : Inventaire à la précaire

    La retraite ce n’est pas le chômage et pourtant… il faut faire avec une pension allouée à 60 ans et qui n’augmente pas ou si peu…

  • La France doit-elle disparaître ? (arch 2008)

    La question posée en juillet 2006, lors de la XVe Université d'été de Renaissance Catholique, qui vient de publier ses Actes (1), conserve en 2008 une pertinence accrue vu le délabrement accéléré de notre société. Profondément ébranlée pendant le dernier demi-siècle par la décolonisation et ses inévitables corollaires, la paupérisation et donc l'émigration (avec le déferlement sur un Hexagone enrichi par les « Trente Glorieuses » de tant d'habitants des nouveaux Etats indépendants chassés de leur pays par une corruption, une misère et des guerres tribales souvent endémiques) puis par les "événements" de Mai 68. Lesquels provoquèrent une révolution intellectuelle, sexuelle et morale dont nous n'avons pas fini de mesurer les ravages.
    Dans sa conclusion, Jean-Pierre Maugendre, fidèle à l'intitulé de la maison d'édition qu'il préside, postule pourtant un renouveau de la civilisation chrétienne sous l'égide de la France dont la survie serait assurée en tant que « peuple élu de la Nouvelle Alliance ». De la vocation providentielle de la fille aînée de l'Eglise par le baptême franc, des prophéties des papes et des innombrables interventions surnaturelles qui jalonnèrent son histoire, J.-P. M. induit « cinq raisons d'espérer ».
    Mais « qu'est-ce que la France ? » interroge Jean de Viguerie qui définit Les deux patries, celle des « biens spirituels [qu'] il n'y avait pas lieu de partager puisque chacun pouvait tout prendre » et celle, "matérialisée", des droits de l'homme qui exige l'égalité dans la distribution. Pour lui, la première est bien malade, morte sans doute, mais nous l'aimons comme une mère dont il faut « cultiver le précieux héritage. »
    S'abreuvant « aux sources de l'identité française », Jean Madiran nous engage à ne pas nous laisser entraîner « par le torrent de l'évolutionnisme d'un monde qui change ( ... ) - il y a une chose qui ne change pas, la nature humaine dont il restera toujours assez pour que la grâce puisse venir s 'y poser » - ; l'abbé Bruno Schaeffer - rappelant la distinction des pouvoirs spirituel et temporel, au contraire de l'islam qui est « une théocratie juive », et l'alliance millénaire de la France avec l'Eglise qui fut gravement altérée par les théories d'un Etat de droit divin, « caricature de l'Etat chrétien » pense que la pérennité de la France ne s'envisage qu'en « faisant d'abord régner le Christ dans nos âmes », et Arnaud Jayr soutient que « le cœur de Jeanne bat toujours sous la cendre et qu'elle n'a pas encore achevé son œuvre. »
    Viennent ensuite les allocutions de ceux qui nient « la fin de l'histoire » et refusent tout déterminisme.
    Dans un ample tour d' horizon des causes lointaines de la crise actuelle de l'identité de la France (née sous les Robertiens-Capétiens de la fusion des Gaulois, des Romains et des Germains, de même ascendance blanche) qui en connut bien d'autres - hérésie cathare, Réforme, maçonnerie Grand orientale, Révolution, etc. -, Henry de Lesquen croit toujours au « pays réel » au sein d'une res publica dont la restauration s'amorce (référendum de 2005, amendement Vanneste, réformes de l'enseignement - abandon de la méthode globale, apprentissage dès 14 ans -, discrédit de la psychanalyse ... enfin le Souverain Pontificat de Benoît XVI et la béatification de Charles de Foucault).
    La nation française, « famille de familles » défigurée par la politique de naturalisation à tout-va d'une « tourbe humaine » que la démission des « institutions assimilatrices » - l'Eglise qui renonce à évangéliser, l'école qui ne transmet plus le savoir, les grands patrons favorisant une main-d'œuvre bon marché dans le but illusoire d'assurer les retraites des "souchiens" - ne se relèvera selon Michel De Jaeghere qu'en rétablissant la « frontière de la nationalité ».
    Evoquant la « France ridée » en raison d'une démographie déficitaire depuis des générations engendrant l'afflux anarchique d'un tiers-monde décolonisé prématurément, Gérard-François Dumont fait litière des théories malthusiennes et du mythe d'une surpopulation à l'échelon mondial. Tout en étant très pessimiste sur la faculté du « peuple souverain » avec le vieillissement et la féminisation du corps électoral - de réanimer sa fécondité tuée par la légalisation de l'avortement et une nuptialité en déshérence.
    Philippe Conrad, tout en dénonçant vigoureusement la « diffamation de la France » à travers l'enseignement de son Histoire, honteusement controuvée par des universitaires marxistes soixante-huitards, laisse apercevoir dans le regain d'intérêt des jeunes pour un passé prestigieux remis « à l'endroit » dans nombre d'ouvrages et de revues, la naissance d'une nouvelle génération prometteuse, débarrassée des poncifs mensongers, constituant l'élite, la « minorité active » qui « fabriquera demain l'esprit public » rénové.
    Résister au Système en pratiquant « le pas de côté », en disant d'autant plus fort la vérité qu'on n' a pas le droit de la dire, c'est ainsi que Serge de Beketch continua le combat jusqu'au bout.
    Marie-Gabrielle DECOSSAS. Rivarol du 9 mai 2008
    (1) La France doit-elle disparaître ? 368 pages, 20 € ou 24 € fco. Renaissance Catholique-Publications - 89 rue Pierre-Brossolette, 92130 Issy-les-Moulineaux.

  • “Légiférer pour affirmer le droit des personnes de même sexe de se marier, c'est comme légaliser l'allaitement paternel.”

    L'archevêque de San Francisco, Mgr Salvatore Cordileone, vient d'accorder une interview au Catholic Herald britannique.

    Phrase à retenir :

    « Légiférer pour affirmer le droit des personnes de même sexe de se marier, c'est comme légaliser l'allaitement paternel. »

    Quelques autres paroles fortes :

    « La vérité est claire. Vouloir que les enfants soient liés à un père et une mère ne constitue une discrimination à l'égard de personne. Chaque enfant a un père et une mère, et soit vous soutenez la seule institution qui assure ce lien d'un enfant avec son père et sa mère ou vous ne la soutenez pas. L'adoption, par une mère et un père, est le miroir de l'union naturelle entre une mère et un père et fournit l'alternative heureuse et équilibrée lorsqu'un enfant ne peut pas être élevé par ses parents biologiques. »

    Mgr Cordileone récuse le recours à la théologie dans la bataille contre le « mariage » gay :

    « Si vous utilisez la théologie, vous faites leur jeu et ils vous diront que vous utilisez la religion pour prendre le contrôle des gens. Le mariage ne se trouve pas d'abord dans la théologie : le mariage est dans la nature. La théologie construit sur la base de l'institution naturelle, en nous donnant un sens plus profondément mystique et surnaturel de sa signification. »

    Et il appelle à l'action, après que l'intervieweuse Mary O'Regan, note que pour beaucoup, prendre part au débat expose à des critiques, des problèmes, voire des pertes d'emploi. Ayant rappelé qu'il est plus facile à cet égard aux clercs de s'exprimer, il précise :

    « Nous battre pour le mariage est notre façon d'aimer Dieu, et cette bataille est le don particulier que Dieu a donné à notre génération. C'est notre épreuve spécifique, et en la surmontant nous pouvons atteindre à la grandeur spirituelle. Cela entraînera des souffrances que de nous opposer au mariage gay, une chose qui menace d'une telle destruction le sens du mariage naturel, qui est une institution orientée vers l'enfant. »

    Quant aux termes « mariage gay », il recommande de n'y avoir recours que « parcimonieusement », car il s'agit d'une impossibilité naturelle : à force d'employer les mots, nous pourrions nous laisser tromper jusqu'à croire qu'il s'agit d'une réalité authentique qui n'attend que l'approbation du gouvernement pour la rendre légitime.

    L'interview aborde bien d'autres thèmes, et notamment, en profondeur, celui du rite extraordinaire.

    leblogdejeannesmits

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  • La gauche la plus archaïque du monde

    Gramsci n'a pas gagné. La gauche française, qui prétend depuis cinquante ans régenter le monde intellectuel, n'a remporté la présidentielle que par défaut. Petit portrait.
    Ce qui est extraordinaire avec la gauche, c'est qu'elle n'a de cesse de se réclamer du progressisme et qu'elle n'évolue pas d'un iota. Elle ressert toujours les mêmes symboles, entretient les mêmes préjugés, cultive les mêmes dogmes de sa religion laïque, qui organise ses rituels au secret d'ailleurs de moins en moins bien gardé des temples maçonniques. Dire que nous avons la droite la plus bête du monde est devenu presque un truisme ; mais qui ose dire que nous avons aussi la gauche la plus archaïque de la planète ? Il est vrai que cet archaïsme est déguisé avec soin par les médias de gauche, qui le fardent aux couleurs de la jeunesse, de la nouveauté et de l'insolence. Mais l'insolence de la gauche est aussi fatiguée qu'une blague de Bedos et rouillée que l'humour de Stéphane Guillon.
    La gauche tire l'essentiel de sa force des moyens de communication moderne, qui diffusent un prêt-à-penser qui lui tient lieu de « culture » et qui lui permettent d'orienter les badauds dans le sens du vent artificiel qu'elle fait souffler. Un confrère libre d'esprit, et donc pas de gauche, a plaisamment décrit le fonctionnement de l'univers intellectuel de la gauche, dans un réjouissant petit livre intitulé Maos, trotskos, dodo. Jean-Christophe Buisson - rien à voir avec Patrick - s'y demande pourquoi les philosophes les plus influents, les papes de l'éditions et de la littérature, les producteurs de cinéma et les patrons des maisons de disques sont des anciens de 68 (le livre a dix ans, aujourd'hui ils jouissent d'une retraite bien méritée). La réponse, dit-il, se trouve chez Antonio Gramsci, le stratège italien de la conquête du pouvoir par la culture. Au début du XXe siècle, celui-ci a établi, écrit Buisson, « l'existence d'un mouvement de pendule idéologique ou politique à travers son concept de "bloc historique " que constituent les croyances qu'une génération tient pour acquises définitivement. Institutionnalisées, ces croyances deviennent des évidences presque sacrées. Toute remise en cause de celles-ci s'apparente dès lors à un acte criminel, iconoclaste, fasciste. » En somme, passible du bûcher.
    « Ces croyances, poursuit Buisson, se diffusent par des "intellectuels centraux" (autorités littéraires, artistiques, philosophiques, universitaires) vers des "intellectuels secondaires" (professeurs, journalistes) qui, eux-mêmes, diffusent ces croyances vers le peuple. On appelle ça un réseau. »
    Adossés au Mur de l'Argent.
    Au nombre des « intellectuels centraux », Buisson range Bourdieu, Sollers, Glucksmann, B-H. L - ce qui est sans doute faire beaucoup d'honneur au dernier. Leurs relais ? l'auteur cite July, Miller, on pourrait en citer par dizaine, depuis des Fourest au Debbouze en passant par les Drucker : on n'a que l'embarras du choix. Tous ces braves gens prospèrent d'autant mieux qu'ils sont portés et supportés par leur pire ennemi : adossés au Mur de l'Argent. L'Argent ! Comme il les met mal à l'aise ! Ils n'en manquent pourtant pas : les firmes du Cac 40 arrosent généreusement leur presse de publicités, Rothschild vole au secours de Libé au bord de la faillite, et les éléphants roses, lorsqu'ils ne crèchent pas comme Fabius devant le Panthéon où reposent leurs grands hommes, voisinent place des Vosges comme Jack Lang et Dominique Strauss-Kahn, dont le patrimoine modique a été révélé aux Français lors d'un récent séjour new-yorkais...
    Nous ne sommes pas jaloux et ces péchés mignons, humains après tout, seraient supportables si l'homme de gauche n'était pas de surcroît un insupportable père la morale, redresseur de torts jusqu'à devenir parfois fauteur de guerre, comme les Bernard Kouchner ou les Bernard-Henri Lévy. Toujours prêts à vilipender le fascisme, à défendre au bout du monde la liberté d'expression opprimée, ils sont dans leur propre pays les premiers des maîtres censeurs, pour reprendre le titre bien inspiré d'un livre de la journaliste Elisabeth Lévy. Toujours prêts à partir à la chasse au mal-pensant, les maîtres censeurs sont la moderne caricature des inquisiteurs - à cela près que les vrais tribunaux de l'inquisition jugeaient dans les formes, peine que ne prennent pas nos intellectuels de gauche. L'un des derniers à en avoir fait les frais est Robert Ménard, fondateur de Reporters sans frontières et auteur - entre autre - d'un livre judicieusement intitulé « La Censure des bien-pensants ». Déjà suspecté d'homophobie après avoir déclaré qu'il ne souhaitait pas que ses enfants voient le dessin animé Le Baiser de la Lune, qui fait la promotion de l'homosexualité, et préférait qu'ils soient hétérosexuels, puis blâmé pour avoir défendu la peine de mort au cours d'une émission télévisée, il est devenu tout à fait infréquentable quand il a publié son livre Vive Le Pen, en déclarant : « Je ne voterai pas Front national mais je pense que ce parti, qui doit être considéré comme républicain aussi longtemps qu'il ne sera pas interdit, doit bénéficier du droit à la liberté d'expression. » Le monstre !
    Dans un tel contexte, le fait que, malgré le bourrage de crânes médiatique, 55 % des électeurs aient néanmoins voté pour l'une ou l'autre des listes de droite présentes au premier tour de la présidentielle est, somme toute, un signe étonnant de la bonne santé des Français.
    Hervé Bizien monde & vie 26 mai 2012

  • La logique - La raison

    La logique et la raison sont sans doute les deux termes que revendique la pensée occidentale qui en a tiré parfois fierté ou vanité. C'est selon.
    Dans la raison, on englobe la philosophie, la science, la façon de bien raisonner, c'est à dire respecter les lois de la logique.
    Cette vision sera bien sûr contestée par des penseurs aussi différents que Nietzsche, Heidegger ou Feyerabend. Si la logique a pu être étudiée de façon plus ou moins technique, il n'a jamais été donné une définition acceptée par tous de la raison. Feyerabend écrira un livre intitulé « Adieu la Raison ». Quant à Heidegger, il énoncera sa phrase célèbre : « la Raison est l'ennemie de la pensée ». Comme si la logique et même la raison ne pouvaient être que des freins à la pensée, et même à l'épanouissement de l'individu, de son être. Elles ne pourraient même qu'appauvrir un homme riche de toute sa diversité et complexité.
    «L'intelligence n'est qu'une toute petite partie de nous-mêmes, nous sommes avant tout des être profondément affectifs. » (Barrés)
    « Le cœur a ses raisons que la raison ignore. » (Pascal).

    La logique
    La logique a été inventée par les Grecs. Le refus et la contradiction est venu avec les Eléates (Zenon d'Elée).
    La non-contradiction s'oppose à un raisonnement dialectique qui admet les contraires. La dialectique a été développée à son summum par Hegel et aussi par Marx.
    Les devoirs de français et de philosophie sont souvent construits selon le schéma : thèse, antithèse, synthèse.
    En mathématiques, on utilise uniquement la logique classique ou d'Aristote qui a pour principe essentiel le « tertium non datur », le tiers-exclu. Cette réduction de la pensée a comme contrepartie une prodigieuse efficacité, entre autres le raisonnement par l'absurde.
    Considérer la logique comme le fondement des mathématiques s'appelle le logicisme.
    Un autre courant, l'intuitionnisme de Brouwer et Heyting rejette le tiers-exclu. En revanche pour les Eléates, une bonne pensée doit être une pensée non contradictoire. Il ne faut pas oublier que dans l'Antiquité, la logique est née de l'art de vouloir persuader, imposer ses idées. Au Vème et  IVème siècle av. J.C., nous eûmes les orateurs et les sophistes, plus avocats que philosophes.
    Aristote comme Euclide pour les mathématiques de son époque présentera dans « L'Organon » les lois de la logique de son époque. On y trouve son fameux syllogisme « Tous les hommes sont mortels, or Socrate est un homme, donc Socrate est mortel », syllogisme qu'on peut expliquer par la théorie des ensembles.

     [〈Socrate X〉H ] M

    Descartes croira plus aux mathématiques, qui utilisent une intuition intellectuelle féconde, qu'à la logique d'un formalisme stérile.
    Leibniz a voulu créer une logique nouvelle. Les éléments du jugement pourraient être mis en formules. Les principaux principes de la logique classique sont :

    1. Le principe d'identité « A est A ». Une chose est ce qu'elle est. On retrouve Parménide : « ce qui est est, ce qui n'est pas n'est pas. »
    2. Le principe de la non-contradiction : « Une chose ne peut pas, en même temps, être et n'être pas ».
    3. Le principe du tiers-exclu : « De deux propositions contradictoires, si l'une est vraie, l'autre est nécessairement fausse, et réciproquement ».
    La logistique ou « logique symbolique » se veut un système de symboles
    (x)        [P(x) VQ(x)] et ~ P(a)
    or        [P(a) V(Q(a)] => Q(a)

    Kant avait affirmé que la logique « semble close et achevée ». Et pourtant la logique s'est prodigieusement développée avec Frege et Gôdel.
    Frege est un mathématicien, logicien, philosophe allemand. Il a élaboré un langage formel nouveau. Il a utilisé les quantificateurs. Pour lui, le langage ordinaire est ambigu, imprécis. Il a donc voulu fonder un langage idéal, vieux fantasme des logiciens.
    L'un des points importants chez Frege est l'antipsychologisme. Les lois de la logique sont celles de la vérité et non de l'esprit. Il s'oppose en cela aussi bien à Kant qu'à Nietzsche et d'autres ...
    Les mathématiques et même la logique ont été ébranlées par les deux théorèmes de Gôdel, suite à tous les travaux et réflexions sur l'axiomatisation du savoir comme les axiomes de Péano en arithmétique :

        1.     Tout système consistant (non-contradictoire) n'est pas complet, c'est-à-dire qu'il y aura toujours des propositions dont on ne pourra jamais dire si elles sont vraies ou fausses.
        2.     On ne peut pas démontrer qu'un système est consistant à l'intérieur de lui-même.

    Une autre définition de la logique est de prouver des thèses à partir de prémisses, c'est-à-dire que si les prémisses sont « faux » ou douteux, même un raisonnement logique parvient à des conclusions fausses ou oiseuses, surtout dans les domaines « flous » en dehors des mathématiques ou de ceux qu'on appelle « sciences exactes ».
    On peut toujours remettre en question les prémisses (les mathématiciens dans l'histoire des mathématiques ne s'en sont pas privés avec les géométries non euclidiennes). Dans les autres domaines (politique, économie, philosophie, ...) on peut dire tout et le contraire de tout et même en le justifiant. On en vient à faire de la métaphysique sans le savoir.
    Par exemple, dans les opinions politiques, la logique est-elle un secours pour raisonner, débattre et imposer ses idées (ce qui fut l'origine de la logique chez les Grecs) ? Les convictions politiques ont souvent comme fondements des raisons d'une grande complexité difficiles à expliciter (parfois du non avouable) ou ce qui relève de l'inconscient collectif, individuel, du viscéral ou du ressentiment. On en demanderait beaucoup à la logique de démêler tout cela.

    La notion d'axiome
    Les anciens justifiaient les axiomes par leur évidence, souvent basée sur les sens (surtout en géométrie). Pour Henri Poincaré, les axiomes d'une théorie ne sont que des conventions ou des définitions déguisées. La logique donne un sens nouveau aux mathématiques puisqu'elles ne se définissent plus par leur objet, mais par le raisonnement.

    La Raison
    On invoque souvent la raison contre les passions, la folie, l'irrationnel. Dans ce mot, on ne fait que mettre ses idées et sa propre pensée. Ceux qui ne pensent pas comme nous ne peuvent être que les ennemis de la Raison. On a tué au nom de la raison au cours de l'Histoire.
    Le XVIIIème siècle s'est défini comme le siècle des Lumières car la raison a été sans cesse invoquée contre l'ordre ancien, l'obscurantisme, le fanatisme qu'on a attribués bien sûr à l'autre, l'ennemi de la raison. L'idée de raison a commencé à se définir depuis l'Antiquité grecque. Les principes de la raison sont indépendants de l'expérience sensible pour Platon.

    Les principes de la raison au sens classique du terme :
        1.    Le principe de raison suffisante : « Tout ce qui est a sa raison d'être ». Leibniz définit ce principe : « Rien ne se fait sans raison suffisante. Autrement dit, rien n'arrive sans qu'il soit possible de rendre une raison qui suffise pour déterminer pourquoi il en est ainsi et non autrement. ».
        2.    Le principe de causalité : « Tout phénomène a une cause et les mêmes causes, dans les mêmes circonstances, produisent les mêmes effets ». Hume critiquera fortement ce principe puisqu'il ne verra dans la causalité qu'une pensée venant de l'habitude.
        3.    Le principe de finalité : « tout être a une fin ». Kant distinguera deux formes de fin :
     -  la finalité externe : un être peut avoir sa fin dans un autre être,
     -  la finalité interne : l'être est à lui-même sa propre fin.

    Les principes de raison permettent de comprendre le monde selon une vision classique de la raison.

    Histoire de la raison
    Depuis les Grecs, après les scolastiques, c'est à Descartes dans son « Discours de la Méthode » que l'on doit une définition de la raison.
    La raison est la faculté de bien juger et de discerner le vrai du faux.
    « Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée, car chacun pense en être si bien pourvu que ceux mêmes qui sont les plus difficiles à contenter en tout autre chose n'ont point coutume d'en désirer plus qu'ils n'en ont ».
    Il y a une survalorisation des mathématiques chez Descartes. Avec la raison, l'homme devient « maître et possesseur de la nature ».
    Kant s'interrogera sur les conditions de possibilité de la science. La « révolution copernicienne » fait dépendre la connaissance de la structure « transcendantale » du sujet (en clair de la structure de notre cerveau). Il existe des « catégories » des principes qui font partie de notre constitution mentale, et que l'on doit considérer comme des « formes a priori » de la pensée.
    Hegel découvrit le caractère historique de la raison : « L'histoire universelle n'est que la manifestation de cette Raison unique ». Cette réalisation de la raison s'effectue selon une démarche dialectique.
    « La seule idée qu'apporte la philosophie est la simple idée de la raison, l'idée que la Raison gouverne le monde et que, par conséquent, l'histoire universelle s'est, elle aussi, déroulée rationnellement » (La Raison dans l'Histoire).

    L'empirisme
    Ce courant fut surtout anglais avec Locke et Hume. Pour Locke, à la différence de Descartes, il n'y a pas de connaissance innée. On a une « table rase ». Nos idées viennent de la sensation et de la réflexion. Pour Hume, les idées ne sont que des copies des impressions d'origine externe. Le principe de causalité est acquis par l'expérience.

    La phénoménologie
    La pensée d'Husserl fut une critique radicale de la Science et de l'idée de raison. Il a fortement critiqué la mathématisation du monde depuis Galilée. Avec la physique galiléenne, l'homme pense que le « vrai monde » serait mathématique. La science est devenue « objectiviste » obsédée par un idéal mathématique. Husserl reviendra au monde premier, le monde vécu (le lebenswelt). La Raison chez Husserl n'est que le produit de notre praxis et de notre réflexion sur cette praxis. La Science n'a fait que recouvrir d'un système axiomatique le monde de la vie. Husserl part du projet cartésien d'établir la certitude pour aboutir à une critique radicale de ce projet.

    L'irrationnel
    Kant avait déjà vu les limites de la Raison puisque nous ne pouvons connaître qu'à travers les formes « a priori » de la sensibilité comme l'espace et le temps. Nous n'avons accès selon Kant qu'aux phénomènes et non aux noumènes (choses en soi). La phénoménologie (comme Nietzsche) critiquera fortement cette séparation du monde noumène/phénomène.
    Bergson verra dans la raison un obstacle à l'intuition. Le surréalisme valorisera l'irrationnel en nous. « Surréalisme : dictée de la pensée en l'absence de tout contrôle exercé par la raison, en dehors de toute préoccupation esthétique ou morale ». (A. Breton). Kierkegaard insistera sur les notions d'angoisse, de doute, sur la mort, l'amour qui échappent à la Raison.

    Adieu la Raison de Feyerabend
    Feyerabend dans son livre « Adieu la Raison » a une position à la fois iconoclaste et radicale vis-à-vis de la Raison occidentale qui accumulerait tous les maux. « La civilisation occidentale elle-même a perdu sa diversité ». Comme pour la pensée phénoménologique, Feyerabend remet en question les idées de Raison et d'Objectivité. Pour Husserl, il n'y avait pas d'Objectivité mais l'intersubjectivité. Feyerabend ne croit pas non plus à l'objectivité. Un point de vue est toujours lié à des attentes, des idées ou des espoirs humains. Il y a beaucoup de culpabilité et de mauvaise conscience chez Feyerabend vis-à-vis de la Science occidentale : « La science occidentale a maintenant infecté le monde entier comme une maladie contagieuse et que beaucoup de gens tiennent ses productions comme allant de soi... ».
    Les critiques très fortes de Feyerabend sur la Raison occidentale aboutissent à une survalorisation des autres cultures et à un dénigrement des la pensée occidentale. Il n'y a pas d'universalité de la connaissance scientifique. Feyerabend est favorable à la diversité, à la pluralité des visions du monde contre l'uniformisation occidentale. Cette pensée sur bien des points rejoint celle de Lévi-Strauss.

    Conclusion
    Sur les canons de Louis XIV, il y avait écrit : ULTEMA RATIO, vision de la raison parmi d'autres. On a fait inclure dans l'idée de Raison tout ce qu'on a bien voulu. Hume avait finement remarqué qu'en fin de compte ce sont les passions qui décident, la raison pouvant tout justifier.
    Husserl a bien vu que la raison née en Grèce est en perpétuelle construction. La mécanique quantique a bouleversé notre vision du monde et de la physique théorique. La causalité a été remise en question qui était pourtant un des grands principes de la raison au sens classique. L'évolution de la logique a changé notre vision du vrai en mathématiques.
    Dans le domaine religieux, foi et raison se sont affrontées. Le christianisme a voulu faire une synthèse des deux.
    Les déconstructeurs de la raison comme Nietzsche ou Heidegger ont porté les coups les plus durs contre les idées de Science et d'Objectivité. L'homme est fait de rationnel et d'irrationnel, même si la culture occidentale a souvent étouffé notre faculté d'imagination, d'intuition et de folie.
    Patrice GROS-SUAUDEAU

  • Transmission du nom : la Révolution poursuit son oeuvre destructrice

    Un enjeu important, impliqué par le projet de loi actuellement débattu à l’Assemblée, et intrinsèque au bouleversement en cours des lois de la filiation : la transmission du patronyme. Car il se trouve, dans le projet sur le mariage homosexuel, une disposition concernant le nom patronymique et touchant tous les couples : c’est ainsi que le député Hervé Mariton a dénoncé hier, à l’Assemblée, « une véritable révolution ». Cette disposition, inscrite dans l’article 2 du projet, concerne la dévolution du nom de famille: en cas de désaccord ou d’absence de choix des parents, les noms de chacun d’eux, accolés dans l’ordre alphabétique, seront donnés à l’enfant, alors qu’actuellement c’est le nom du père qui est attribué.

    « Vous proposez une révolution mais cette révolution avance masquée », a lancé Hervé Mariton. « Là où aujourd’hui un enfant s’appelle Durand, il s’appellera demain Durand-Martin sauf si les parents demandent explicitement qu’il s’appelle Durand », a-t-il expliqué. Quant au député UMP Marc Le Fur, il s’est exclamé : « Nous allons engager une réforme majeure qui va engager le nom de famille et la ministre de la Famille n’est toujours pas là ! (…) Les Français vont se rendre compte que cette réforme aura un impact : c’est l’effacement du père ! » À gauche, Christophe Bouillon a répondu : « Oui, c’est une révolution, nous l’assumons. Nous assumons que le père ne soit plus le seul à donner le nom ».

    Il y a manifestement une résurgence de la dialectique traditionnelle droite/gauche dans le paysage politique actuel : d’une part les conservateurs, ceux qui sont attachés à l’ordre traditionnel des choses dont ils savent que l’homme n’est pas l’auteur, tout en en étant tributaire dans toutes les dimensions de l’économie humaine ; de l’autre les progressistes qui veulent émanciper l’homme de toutes normes, qu’ils jugent d’ailleurs davantage conventionnelles que naturelles. Ce qui est en jeu, c’est l’homme lui-même dans son rapport au monde : est-il débiteur, attaché à la transmission d’un héritage dont témoigne entre autre le patronyme ? Ou doit-il s’affranchir, révolutionnaire, de tout ce qui l’attache à autre chose qu’à lui-même, proclamant son absolue indépendance, n’étant dépositaire de rien ?

    Oui, la question de la filiation, c’est celle de l’héritage et de la transmission. Fondamental pour comprendre l’homme. La Révolution poursuit son œuvre destructrice des repère naturels, rendant l’homme un orphelin..

    http://www.contre-info.com/