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  • An Mil Naissance et grandeur du village médiéval

    Les villages sont l'ossature sur laquelle s'est greffée la civilisation européenne, si nombreux que «monté sur l'un des 130.000 clochers de la chrétienté latine, on en voit 5 ou 6 à l'horizon» (Pierre Chaunu).

    Martres-Tolosane, village circulaire de la vallée de la Garonne, près de la villa de Chiragan (DR)Une première vague apparaît au terme des Grandes Invasions, quand émerge la société féodale ; une deuxième surgit après l'An Mil, à la faveur des grands défrichements.

    Dans une chrétienté occidentale dépourvue de villes depuis l'effondrement du monde antique, ces villages vont engendrer une société nouvelle fondée sur le travail de la terre et le droit coutumier. 

    André Larané et Antoine Vergnault
    Cartulaire de la seigneurie du couvent de Billette, près de Paris, vers 1520-1530 (BNF)

    Le village médiéval : une création originale

    Avec la fin de la «paix romaine» et les invasions barbares du Ve siècle, les paysans livrés à eux-mêmes se regroupent autour des anciennes villae gallo-romaines (grandes exploitations agricoles) ou, mieux encore, trouvent protection à l'ombre des premiers châteaux forts, constructions rustiques en bois qui servent de refuge à un seigneur et à ses hommes (les châteaux en pierre apparaissent seulement vers l'An Mil).

    Ces châteaux poussent un peu partout grâce à la montée en puissance de ces seigneurs qui suppléent au IXe siècle à l'incurie des rois carolingiens face aux attaques des Vikings, Sarrazins et autres pillards. Dans les régions montagneuses ou vallonnées, ils sont érigés sur les crêtes et les éperons rocheux ; dans les plaines, sur des mottes artificielles ou «mottes castrales».

    Du fait de la quasi-disparition des villes antiques, toute la vie économique en vient à se concentrer autour de ces châteaux.

    - Vilains et serfs :

    Les paysans sont généralement appelés «vilains» (du latin villanus, qui désigne un habitant de la campagne et dérive de villa, exploitation gallo-romaine)... Le mot a pris une connotation péjorative dans le langage des citadins et des nobles, de même que le mot «manant» (du latin manere, résider), qui désigne tout simplement l'exploitant d'un manse, autrement dit d'une exploitation familiale, avec sa maison, ses dépendances, ses droits d'usage et ses champs.

    Une partie des vilains parvient à conserver sa liberté et la pleine propriétés d'une partie au moins de ses terres. Ces terres libres de tout lien féodal sont dites «alleux» (du latin allodium). En Normandie, on les surnomme aussi «fiefs du soleil» pour signifier qu'elles n'ont d'autre suzerain que le soleil !

    Mais la majorité des paysans doivent s'en remettre à la «protection» du seigneur local, en lui abandonnant la propriété nominale de la terre et une partie substantielle de leurs revenus au titre des droits féodaux.

    Prélèvements obligatoires

    Libres ou pas, les paysans paient à leur seigneur de nombreuses redevances en contrepartie de sa «protection» :
    - les banalités pour l'utilisation du four, du moulin et du pressoir et les péages pour le franchissement des ponts ;
    - un cens en contrepartie des tenures (les terres concédées par le seigneur) ;
    - le champart ou «part des champs», équivalent en général à un dixième des récoltes...

    Ils paient aussi un droit de mainmorte pour que leurs fils puissent hériter de leurs tenures et un droit sur les «lods et ventes» (du latin laus, laudis - approbation - ; transactions autour des tenures). Ils sont tenus d'effectuer plusieurs jours de travail par an sur la «réserve», autrement dit les terres exploitée en direct par le seigneur ; c'est la corvée. Ajoutons à cela la dîme due à l'Église, égale au dixième environ des récoltes. Ils peuvent aussi être astreints à une taxe humiliante, le formariage, s'ils veulent épouser une femme étrangère à la seigneurie.

    Au total, c'est environ un tiers de leurs revenus que les paysans du Moyen Âge affectent à ce que nous appellerions aujourd'hui les «prélèvements obligatoires».

    Le château-fort de Cautrenon, en Auvergne, dessin de Guillaume Revel dans l'Armorial du duc de Bourbon (XV° siècle), BNFEn marge de cette paysannerie plus ou moins libre, une minorité de vilains vit dans la dépendance complète du seigneur (châtelain, abbaye ou autre). Ils souffrent d'une forme inédite d'esclavage, le «servage» (du latin servus, esclave).

    Ces serfs ou hommes de corps travaillent sur le domaine du seigneur, la réserve, à moins que celui-ci ne préfère leur louer une terre. Ces serfs sont alors dits «chasés».

    Privés de liberté et obligés même d'obtenir le consentement de leur maître pour se marier, les serfs sont attachés à titre héréditaire à la seigneurie. Ils n'ont pas le droit de la quitter. Mais réciproquement, le seigneur ne peut les en chasser ni leur ôter sa protection.

    Le servage ainsi que tous les droits et obligations qui s'attachent à la terre sont strictement codifiés en fonction des coutumes locales, composant un écheveau d'une infinie diversité. Par exemple, si un paysan libre obtient de cultiver une tenure «servile», il doit supporter les servitudes qui s'y attachent.

    Les serfs et autres vilains vivent dans des conditions précaires, sous la menace permanente des disettes. Néanmoins, ils sont en général beaucoup moins pressurés par le seigneur local que pouvaient l'être leurs aïeux par les métropoles antiques, qu'elles aient nom Athènes, Rome, Carthage, beaucoup moins également que leurs contemporains soumis à l'autorité de Bagdad ou Constantinople.

    À la différence des notables de ces métropoles vouées à la consommation et au luxe, les seigneurs partagent le destin de leurs paysans. Leur intérêt est de les protéger et de les soutenir car leur revenu dépend tout entier de leurs récoltes.

    Cette solidarité forcée permet l'aménagement rationnel des campagnes : plantations de haies, drainage et assainissement, marnage (ajout de calcaire et argile aux sols), construction de moulins, défrichements etc. Elle est à la source du décollage économique de l'Europe occidentale.

    Enluminures du Rustican (ou Livre des profits champêtres et ruraux), de Pietro de Crescenzi, 1305 (musée Condé, Chantilly)
    - Ager et saltus :

    Les premiers villages médiévaux sont structurés autour de deux lieux majeurs : le château et l'église paroissiale. Ils ne bénéficient pas de plan d'urbanisme, ce qui explique les plans routiers parfois tortueux contre lesquels il nous arrive de maugréer, mais ils tirent leur harmonie d'une judicieuse adaptation à la topographie, au climat local et aux techniques agricoles.

    L'espace rural est scindé en deux parties : d'une part l'ager, qui réunit les champs cultivés sur les terres les plus fertiles ; d'autre part le saltus ou «incultum» (forêts et prés communaux).

    La partie cultivée est répartie entre les tenures ou manses exploitées par les paysans et la réserve exploitée en direct par les domestiques du seigneur.

    La glandée (le mois de novembre dans les Très riches Heures du duc de Berry, miniature du XVe siècle, musée Condé)Pour préserver la fertilité des sols, les villageois organisent l'ager selon les principes de l'assolement biennal ou triennal : l'ager est divisé en deux ou trois «soles» et chaque famille dispose d'une tenure sur chacune d'elles avec obligation de respecter l'ordre des cultures (une année consacrée aux céréales d'hiver, une autre aux céréales de printemps, la dernière au repos - jachère - et à la pâture du bétail).

    Le saltus n'est pas moins important pour les villageois. Il fournit du bois de chauffage, des baies... Les paysans y conduisent les porcs afin qu'ils se nourrissent de glands. C'est la glandée. Quant au seigneur, il y pratique la chasse, son loisir favori et son privilège.

    La seigneurie de Wismes

    Le plan ci-dessous (cartulaire) représente la seigneurie de Wismes, en Picardie, près d'Amiens, au XVe siècle. On distingue l'église et le château au centre ; les tenures ; les bois (masses sombres) ; la réserve seigneuriale à droite du château, le moulin banal (au-dessus de l'église) et même le gibet seigneurial (en bas à gauche).

    La seigneurie de Wismes, Picardie, XVe siècle

    L'appel de la liberté

    Dans les trois siècles qui suivent l'An Mil, au cours du «beau Moyen-Âge», un léger réchauffement climatique améliore les récoltes et favorise la croissance de la population.

    Suivant l'exemple donné par Cluny, les moines bénédictins, en quête de solitude, implantent de nouveaux monastères au coeur des forêts encore vierges. Les paysans, assoiffés de terres et de liberté, s'engouffrent dans ces brèches. Ils essartent et mettent en culture les friches, attirés par les exemptions fiscales et les franchises promises par les seigneurs locaux.

    Dans les régions méridionales, l'Église encourage l'établissement des déshérités dans les terres en friches, en sanctuarisant des espaces de libertés autour de certaines églises. Il s'ensuit la création de villages appelés «sauvetés», selon un modèle circulaire que l'on rencontre par exemple dans le Languedoc (Bram ou Alan). Dans ces terres se réfugient en particulier des serfs en fuit et désireux de liberté.

    La guerre de Cent ans, à la fin du Moyen Âge, donne lieu en Aquitaine, à la création d'un nouveau type de village, la «bastide» à vocation militaire, avec un aménagement en damier, autour de la place d'armes. Là aussi sont accueillis des gens de toutes origines, y compris des serfs en fuite. De la sorte, le servage disparaît presque totalement dès la fin du XIIIe siècle au profit d'une relation de gré à gré entre propriétaires et exploitants.

    Aux alentours de 1300, le maillage rural de la chrétienté occidentale est à peu près achevé, proche de celui que nous connaissons aujourd'hui.

    À chacun son histoire

    Les villages d'Europe occidentale ont des structures qui reflètent leur histoire. On a vu le cas des bastides et des sauvetés. Il y a aussi les villages perchés qui témoignent de la peur des pirates, sur les côtes méditerranéennes.

    Les villages regroupés (en allemand, «haufendorf») prédominent  dans les plaines aux sols lourds, où l'assolement triennal impose une discipline collective : chaque famille a des tenures dispersées dans les différentes soles. Lorsque les menaces extérieures l'exigent, les maisons se regroupent à l'intérieur d'une enceinte plus ou moins circulaire, comme à Martres-Tolosane, dans la haute Garonne (photo ci-dessus).

    Dans les régions insalubres de landes ou de marécages, on a au contraire un habitat dispersé : chaque famille s'établit au plus près des rares champs fertiles.

    Enfin, dans les régions d'essartage tardif, on observe des villages-rues (en allemand, «strassendorf») : les fermes s'alignent le long de la route principale et leur tenure se déroulent d'un seul tenant à l'arrière, perpendiculairement à la route. Ce schéma se retrouve aussi au Québec, défriché selon les mêmes principes qu'en Europe.

    Dès le XIe siècle, dans un élan général, les campagnes se hérissent de clochers, qui sont autant de marqueurs de l'enracinement des hommes dans leur territoire : «C'était comme si le monde lui-même se fut secoué et, dépouillant sa vétusté, ait revêtu de toutes parts une blanche robe d'église» (Raoul Glaber). Les églises de cette époque, aux formes robustes caractéristiques de l'art roman, témoignent encore aujourd'hui de la vitalité des campagnes médiévales.

    Chaque village forme une communauté de fidèles soudée autour de son curé, de son église et de son cimetière : la paroisse. Le village est à la fois le lieu de la vie économique et de la vie affective, où l'on travaille, paie les impôts, se marie et baptise les enfants.

    La messe dominicale, dans l'église, est une occasion de rencontre durant laquelle on s'exprime à grand bruit entre calembours, jeux d'osselets ou encore transactions entre particuliers (ce n'est qu'à partir du concile de Trente que l'église devient un sanctuaire silencieux).

    À leur mort, les habitants sont inhumés autour de l'église, voire à l'intérieur, sous le dallage, en ce qui concerne les notables. Le cimetière est un lieu de sociabilité jusqu'au début de l'époque moderne : on s'y réunit pour les fêtes, danser, jouer...

    La paroisse est administrée par l'assemblée des chefs de famille, sous l'autorité lointaine du seigneur ou du représentant du roi : le bailli dans les régions septentrionales, le sénéchal dans le Midi. À l'assemblée revient en particulier l'entretien de l'église et de l'enclos paroissial, dans lequel sont rassemblées les tombes des disparus, depuis que les vivants n'ont plus peur des morts.

    Bénéficiant d'une exceptionnelle stabilité démographique (l'Europe, des Pyrénées au Danube, est la seule région du monde à n'avoir connu aucune immigration pendant le dernier millénaire), ces villages entretiennent et fortifient leurs traditions.

    Transmis de génération en génération, les coutumes et les droits d'usage acquièrent force de loi. Cette jurisprudence fait même obstacle à la volonté du seigneur ou du souverain. Les Anglais l'appellent fort justement «common law» (la loi commune) pour la distinguer de la loi dictée par le sommet. Elle est à l'origine de la plus belle invention qui soit : l'État de droit.

    http://www.herodote.net

    Bibliographie

    Les ouvrages clé sur la paysannerie médiévale, bien qu'un peu datés, sont signés des grands historiens Marc Bloch (La Société féodale, Albin Michel, 1939) et Georges Duby (Guerriers et paysans, Gallimard, 1973, L'économie rurale et la vie des campagnes dans l'Occident médiéval, Aubier, 1962).

    On peut aussi lire le petit livre d'un autre grand historien, Jacques Heers : Le travail au Moyen Âge, Que sais-je? 1965. Plus récent et plus consistant (617 pages) : Le village sous l'Ancien Régime (Antoine Follain, Fayard, 2008).

  • L'Afrique Réelle N°42 - Juin 2013

     SOMMAIRE :

    Dossier : Côte d’Ivoire, tous les problèmes demeurent

    - Une situation politique complexe
    - Les forces du désordre

    Dossier : Le Sahelistan du Nigeria

    - Une situation explosive amplifiée par l’inversion des rapports de force Nord-Sud

    - La question du saillant de Jos

    - Boko Haram et la tentative de création d'un Etat théocratique

    - Radicalisation islamique et charia

     Editorial de Bernard Lugan :

    Au Mali, durant une vingtaine de jours de combats dans la région des Iforas, dont presque une semaine d’accrochages continus, les forces françaises se sont heurtées à la farouche résistance de petits groupes de combattants organisés en deux lignes de défense, sans possibilité de recul, et qui laissèrent plus de 150 des leurs sur le terrain.
    Cette manœuvre de retardement permit à l’essentiel des combattants islamistes qui occupaient le nord du Mali de se réfugier en Libye. Là se trouve aujourd’hui leur base d’action d’où ils peuvent, à tout moment, lancer des opérations dans l’ensemble de la zone sahélienne.
    Le président nigérien Mahamadou Issoufou fut le premier à rompre le mur du silence, déclarant que les auteurs de l’attentat meurtrier du 23 mai qui a frappé son pays venaient de Libye. Toutes les forces de déstabilisation se sont en effet regroupées dans le sud de ce pays où elles disposent d’un véritable sanctuaire puisque l’Etat libyen n’existe plus.
    Comme je le disais dans un précédent communiqué, ceux qui ont lancé la France dans la guerre civile libyenne portent toute la responsabilité de la situation actuelle.
    Celle du président Sarkozy est double car, après avoir renversé le colonel Kadhafi, il est demeuré passif quand, au mois de janvier 2012, au Mali, il était impératif de fixer et de traiter l’abcès islamiste afin d’éviter sa dissémination. Au lieu de cela, dans la plus totale indécision doublée d’un manque absolu de vision géostratégique, la France a camouflé sa démission derrière l’argument d’une « action » militaire de la CEDEAO.
    Avec une grande continuité dans l’incompétence, le président Hollande laissa ensuite les islamistes liquider militairement les Touareg tout en affirmant que la France n’interviendrait en aucun cas, ce qui fut un encouragement donné aux jihadistes. Cependant, et heureusement, à la différence de son prédécesseur, François Hollande a fini par écouter les militaires et a ordonné l’opération Serval. Mais cette nécessaire intervention était trop tardive car la dissémination terroriste s’était produite.
    Aujourd’hui, le Niger, le Tchad et le Cameroun sont menacés, mais c’est au Nigeria que la situation est la plus explosive. Dans cet Etat mastodonte et fragmenté où les antagonismes nord-sud peuvent à n’importe quel moment déboucher sur un conflit de grande envergure, les islamistes disposent en effet d’un terreau favorable ; à telle enseigne que c’est une véritable guerre que l’armée fédérale mène actuellement contre les fondamentalistes de Boko Haram qui contrôlent une partie du nord du pays.

    http://euro-synergies.hautetfort.com/

  • Une bonne nouvelle : Ces militants qui désertent l'UMP

    CONFIDENTIEL. Seuls 30 % des adhérents 2012 ont repris leur carte. Le principal parti d’opposition paye le prix du pugilat entre Copé et Fillon.

    Selon nos informations, sur les 280 000 adhérents UMP en 2012, environ 84 000 ont décidé de renouveler leur carte en 2013.

    "Nous sommes à peine à 30 % de renouvellement. C’est effarant", alerte un poids lourd du parti. Heureusement, de nouvelles adhésions viennent un peu gonfler les rangs. Combien ? Le sujet est sensible et l’omerta règne à l’UMP. Impossible de mettre la main sur les chiffres officiels. "Par rapport à mai 2012, nous sommes sur la même tendance à 2 % près. Il n’y a pas d’effondrement. C’est même plus soutenu que cela aurait dû être après une défaite électorale", souffle-t-on au cabinet du patron de l’UMP Jean-François Copé.

    Dans les fédérations, l’inquiétude règne. Selon les chiffres recueillis par Le Point.fr, le renouvellement des adhésions est à la peine. Ainsi à Paris, on compte 3 900 adhérents à jour de cotisation 2013 (contre 22 308 en 2012). Dans les Bouches-du-Rhône, on dénombre 4 000 encartés 2013 dont un millier de nouveaux adhérents (contre 13 000). Dans le Val-de-Marne, 2 500 adhérents sont à jour de cotisation (contre 5 400). En Haute-Loire, il y a 250 adhérents à jour de cotisation cette année (contre 832). Dans le Cher, on compte 330 encartés (contre 1 100). Une cotisation coûte entre 20 euros, prix réduit, et 45 euros, prix pour un couple.

    "Les adhérents se vengent"

    Comment expliquer ce faible entrain ? Outre une année 2013 sans échéance électorale, les responsables locaux avancent deux autres raisons. Tout d’abord, la plupart des campagnes de renouvellement sont parties plus tard que prévu, c’est-à-dire à la mi-mars au lieu de début janvier. "Au 1er janvier, nous n’avions pas de président UMP, donc tout était figé", explique Hervé Benessiano, trésorier de la fédération de Paris. Mais une partie des militants UMP reste surtout traumatisée par le pugilat entre Jean-François Copé et François Fillon qui a eu lieu cet automne pour la présidence du parti.

    "Les adhérents en veulent encore à Copé et Fillon de s’être entretués. Nier cette réalité, c’est mentir. Nous avons reçu peu de cartes UMP déchirées cet hiver. Finalement les adhérents se vengent en ne renouvelant pas leur adhésion", souffle Bruno Gilles, sénateur des Bouches-du-Rhône. Même réaction chez un député du Nord : "Les gens ne veulent plus payer tant que Jean-François Copé et François Fillon sont dans la place. En revanche, ils répondent présent pour financer mon action locale." Voilà qui n’arrange en rien les finances de l’UMP, déjà plombées par son mauvais score aux dernières élections législatives.

    Le Point  http://www.actionfrancaise.net

  • Rudyard Kipling, ou l'art d'être un homme

    Comme, à plus d'un égard, Jack London,  Rudyard Kipling est un des personnages les plus connus et, en même temps, les plus mal connus de la littérature mondiale. On ne retient trop souvent de lui que des images simplistes et figées : le chantre de l'Empire britannique, l'homme qui fait parler les animaux, le chef scout ou le poète de la volonté. Le plus beau est que chacune de ces images est juste, mais qu'elle ne correspond qu'à l'une des multiples facettes d'un homme beaucoup plus complexe qu'il n'y paraît de prime abord.
    La plus grande partie de l'œuvre de Kipling fut consacrée à l'Inde, et certains n'y veulent voir qu'une exaltation permanente du colonialisme anglo-saxon. C'est oublier des livres comme « Simples contes des collines ». Et, surtout, c'est oublier que Kipling connaissait l'Inde et les Indiens infiniment mieux que ses détracteurs. Il était né dans ce pays, en 1865 à Bombay, y avait passé sa prime enfance et y était revenu dès ses études terminées. Son père était le conservateur du musée de Lahore - qu'il met d'ailleurs en scène au début de son plus grand roman, « Kim ». En fait, Kipling aimait l'Inde et son petit peuple plus qu'aucun autre Européen.

    L'amour de la France

    Il aimait aussi la France, contrairement à bien des affirmations imbéciles - et au ridicule ouvrage des frères Tharaud, « Dingley, l'illustre écrivain ». Il y était venu très jeune, à l'âge de douze ans, son père étant chargé de l'organisation du pavillon de l'Inde à l'Exposition universelle et ayant laissé son fils libre d'errer à sa guise dans Paris.
    « Cela fut en soi-même, écrit-il dans ses mémoires, « Some-thing of my self », une éducation et fit naître en moi un amour de la France que j'ai conservé toute ma vie ».
    Fréquentant, bien sûr, les pires poulbots, il apprit rapidement l'art subtil de s'accrocher derrière les fiacres en insultant le cocher en termes choisis, pour éviter au dernier moment le coup de fouet lancé par celui-ci. Bref, comme il le dit, une éducation en soi.
    Bien des années plus tard, il parcourut en tous sens les routes de notre pays, en piéton, chapeau cabossé en tête et musette en bandoulière. La France, son fils, le petit héros de « Puck, lutin de la colline », y fut tué à l'âge de dix-neuf ans durant la guerre de 14-18 . Enfin, son livre « Souvenirs de France » est un véritable message d'amour. Tout comme « La France en guerre », publié en 1915, et «Poème à la France» en 1917.
    En effet, l'incontestable nationalisme britannique de Rudyard Kipling n'était pas ce que beaucoup d'ignares se sont complus à peindre ; il mettait son pays avant tout - ce qui est parfaitement normal - mais n'avait ni mépris ni haine pour les autres. Et, surtout, son patriotisme était empreint de pudeur dans ses manifestations ; il détestait les gens qui « en faisaient trop » - comme, à son époque les « jingoistes ». Une scène de « Stalky and Co » où un député trop bien nourri se fait pratiquement cracher à la figure par des collégiens, tous candidats à l'Armée et à une mort en pays lointain, pour avoir brandi le drapeau national hors de circonstance, en témoigne amplement.
    Kipling aimait les soldats, les explorateurs, les « hommes de terrain », mais il haïssait les comédiens, les tartufes du nationalisme.
    Mais revenons, précisément, à « Stalky and Co ». Ce livre, publié en 1899, est la savoureuse transposition des souvenirs et expériences de Kipling au collège de Westward Ho, dans le Devonshire, où il fut mis en pension en 1878. Kipling s'y met en scène sous le nom de Beetle, en compagnie de ses meilleurs amis, Stalky - en fait, le futur général Dunsterville, l'un des officiers les plus originaux et les plus brillants de l'armée britannique - et M'Turk - en réalité G.C. Beresford, haut fonctionnaire aux multiples talents.

    L'homme véritable

    Irrésistiblement drôle, ce livre n'est pas seulement l'un des meilleurs ouvrages jamais écrits sur la vie de collège, mais aussi de façon discrète mais sûre, un résumé de la philosophie personnelle de son auteur. Celle-là même que l'on retrouve dans le fameux poème « If » :
    « Si tu peux garder la tête froide quand tous autour de toi
    « La perdent et t'en blâment;
    « Si tu peux conserver la confiance quand tous les autres doutent...
    « Si on te hait mais que tu ne cèdes pas à la haine,
    « Et si pourtant tu ne sembles ni trop bon dans des actes ni trop sage en paroles... »
    Mais on ne peut, bien sûr, tout citer. Venons donc à la conclusion du poème:
    « Alors, les rois et la chance seront à tout jamais tes esclaves dévoués,
    « Mais ce qui vaut mieux que les rois et la chance, tu seras un homme, mon fils. »
    Un homme, voilà le maître-mot pour Kipling. Un homme solide et courageux, fort dans l'adversité et modéré dans le triomphe, avec tout ce qu'il faut de foi et de générosité et juste ce qu'il faut de scepticisme ...
    En 1882, Kipling revint en Inde comme jeune journaliste à la «Civil and Military Gazette» de Lahore, puis au « Pioneer ». Derrière ses petites lunettes rondes, il observait inlassablement les choses et surtout les êtres : civils de la « bonne société », jeunes officiers venus de la frontière nord-ouest, simples soldats. Et cela donna, en 1887, après un recueil de poèmes publié l'année précédente, à vingt et un ans, « Simples contes des collines », une suite de nouvelles passablement cruelles qui causa quelque émotion sur le moment.
    N'importe, un écrivain était né, qui allait rapidement devenir célèbre, alignant nouvelle sur poème, puis abordant, en 1891, avec« La lumière qui s'éteint », le roman.
    L'année suivante, ayant épousé une Américaine, il alla s'installer dans le Vermont, aux États-Unis. C'est là que devaient naître, en 1894 et 1895, les deux livres qui lui assuraient à coup sûr l'immortalité, « Le livre de la jungle » et « Le second livre de la jungle ». Mowgli, Bagheera et les Bandars Logs commencèrent très vite à hanter les imaginations enfantines - et adultes.
    Mon ami Hubert Monteilhet me fit un jour remarquer que ces deux livres tranchaient quelque peu dans l'œuvre de Kipling par « leur caractère un brin rousseauiste ». Il n'a peut-être pas tort, et il faudrait peut-être voir là une petite influence américaine - l'influence de l'Amérique de Thoreau et de « Walden ou la vie dans les bois ». Même un homme comme Kipling ne peut vivre quatre années dans un pays sans en recevoir quelques ondes.

    L'itinéraire de Kim

    En 1896, Kipling revint s'installer en Angleterre, dans le comté de Sussex, qu'il célébra dans « Puck » en 1906 et « Le retour de Puck » en 1910. Mais, entre temps, il s'était rendu en Afrique du Sud comme journaliste pendant la guerre des Boers. Et, en 1901, il avait publié son chef-d'œuvre, « Kim ». Immense roman d'aventures et roman initiatique, ce livre est aussi une étonnante fresque de l'Inde et de la vie indienne, dans toute sa réalité quotidienne et populaire.
    Fils abandonné d'un sous-officier irlandais, élevé à l'indienne parmi les Indiens de la condition la plus modeste, le petit Kimball O'Hara s'improvise à douze ans le guide et domestique d'un vieux lama tibétain recherchant la source jaillie de l'endroit où est tombée la flèche de Bouddha. Mais il est également recueilli et enrôlé par les services secrets britanniques, qui utilisent ses pérégrinations, du centre de l'Inde à la fameuse passe de Khyber.
    Outre son souffle romanesque et son don d'observation, Kipling montre ici cette parfaite connaissance de l'Inde que nous évoquions plus haut. Bien que britannique, Kim est un enfant du Pays. Comme Kipling. Et comme le petit héros de la nouvelle « L'amendement de Todd », où l'on voit un minuscule garçonnet, fils de haut fonctionnaire, convaincre le vice-roi des Indes de modifier une loi, car lui, fréquentant avec sa nourrice les gens de la rue, sait qu'elle sera impopulaire auprès des petites gens.
    Ecouter, savoir et dire, c'était aussi l'une des devises de Rudyard Kipling.
    Ce trait, on le retrouve également dans l'un des plus robustes récits d'aventure jamais écrits : « L'homme qui voulut être roi » - livre qui donna lieu il y a quelques années à un film prestigieux de John Huston, interprété par Sean Connery et Michael Caine. On l'avait déjà retrouvé dans « Trois troupiers », où Kipling dépeignait, en usant de leur langage, les simples soldats de l'Armée des Indes.
    Meurtri par la Première Guerre mondiale, Kipling ne baisse pourtant pas les bras, même si certains de ses derniers écrits semblent empreints d'une légitime amertume. Ami du colonel Baden-Powell, qu'il a connu pendant la guerre des Boers, il a participé à la fondation du mouvement scout, dont il deviendra d'ailleurs commissaire général. Il publie en 1923 « Contes de terre et de mer pour scouts et guides ». Son esprit se porte toujours sur la jeunesse, et sur la jeunesse aventureuse. Et lorsqu'il meurt, en 1930, à Londres, il n'a visiblement pas changé d'avis.
    Jean Bourdier : National Hebdo décembre 1987

  • Géopolitique arctique

    La course aux ressources énergétiques et minières pousse les entreprises et les États à prospecter des régions qui l'ont été encore bien peu. Le Grand Nord, à savoir le monde arctique, fait partie de celles-ci. Semblant se préciser, la fonte de la banquise attise les convoitises et ouvre un nouveau chapitre géopolitique dans la mesure où elle laisse prévoir l'ouverture de nouvelles routes maritimes. Il importe donc de s'intéresser à cette région.
    UNE HISTOIRE RÉCENTE
    La zone arctique recouvre 14 millions de km² constitués de l'Océan arctique - qui n'est autre que le nord de l'Océan atlantique - du Groenland (avec 2 170 000 km²), des littoraux septentrionaux des continents eurasiatique et américain et des archipels qui en dépendent. Peuplée de quelques milliers d'Esquimaux, dont les plus connus sont les Inuits, elle est longtemps restée hors de l'histoire. Elle demeurait le théâtre des exploits d'explorateurs dont certains ont laissé leur patronyme à la topographie comme Barents en 1595, Hudson en 1607. Puis s'illustrèrent Nansen en 1895 et Peary qui atteignit le pôle nord en 1909 avant un Nobile ou un Paul-Emile Victor.
    Cependant, depuis le XVIIIe siècle, elle fut progressivement occupée et acquise par plusieurs États qui, aujourd'hui, se partagent la souveraineté du monde arctique : le Danemark, la Norvège, la Russie, le Canada et les États-Unis.
    Vers 1721, le royaume dano-norvégien installait des stations de commerce et de mission sur la côte occidentale du Groenland. Puis furent occupées d'autres iles, tel le Spitzberg - ou Svalbard - devenu Norvégien lorsque la Norvège redevint indépendante en 1905. Elle annexa en outre l'ilot inoccupé de Jan Mayen en 1929.
    La Russie commença sous Pierre le Grand à explorer les 10500 kilomètres de côtes arctiques qui séparent les actuelles villes de Mourmansk et de Providonia. Elle établit plusieurs stations sur le littoral arctique avec quelques villes au débouché des fleuves, telles Arkhangelsk sur la Dvina du Nord, Norilsk sur l'Ienissei et Tiksi sur le delta de la Lena.
    Le Canada, à l'exception de la ruée sur l'or du Klondyke, décrite par Jack London, ne commença à s'intéresser à ses rivages arctiques qu'à l'époque de la Guerre froide et avec le développement de l'aviation.
    Les États-Unis se retrouvèrent puissance arctique en 1867 lorsque le secrétaire d'État Seward acheta les 1 777 000 km² de l'Alaska à la Russie. La Guerre froide et la découverte du pétrole de Prudoe Bay en 1968 suscitèrent l'intérêt du pouvoir fédéral pour cette vaste contrée.
    DES LIMITES TERRITORIALES IMPRÉCISES
    La prise de possession récente du monde arctique fait qu'il n'est pas internationalement stabilisé. Les différends sont nombreux et concernent avant tout le domaine maritime. Nous allons illustrer cela à travers les trois fonctions de la mer : source de richesses, voie de communication, domaine de puissance.
    Contrairement à l'Antarctique, considéré comme « Patrimoine commun de l'humanité » depuis la Convention de Madrid de 1999, l'Arctique n'est pas encore réparti entre les États riverains. Il est régi par la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer de 1982. Il n'est propriété de personne mais les États "possessionnés", à savoir Canada, États-Unis, Danemark, Norvège, Russie, peuvent exercer leur souveraineté sous la forme d'une « zone économique exclusive » sur une bande côtière de 200 milles et au-delà s'ils prouvent que les fonds marins qu'ils revendiquent sont le prolongement de leur plateau continental.
    La délimitation du plateau continental est donc devenue un enjeu majeur : chaque État polaire s'efforce de disposer de la surface la plus étendue. C'est ainsi que le 2 août 2007, la Russie, avec l'expédition « Arctique 2007 », faisait plonger à partir du vaisseau Akademik Fedorov à l'aplomb du pôle nord, par plus de 4200 m de fond, deux bathyscaphes chargés, l'un d'y planter le drapeau russe et l'autre de ramener des échantillons de roche devant montrer que les dorsales sous-marines de Lomonosov et de Mendeleïev, situées sous 4 à 5000 m de fond, sont la continuité géologique du plateau continental russe.
    Dès le 3 août, le gouvernement canadien répliquait en lançant un exercice militaire d'envergure, l'opération Nanook 07, près de la Baie d'Hudson. Le 10 août, c'étaient les États-Unis qui lançaient dans l'Arctique une expédition militaire destinée officiellement à effectuer des relevés topographiques arctiques. Quant aux Danois, ils ont organisé une expédition destinée à montrer que la dorsale de Lomonosov se rattache au Groenland et que la zone revendiquée par les Russes est en réalité danoise. La Norvège, pour sa part, a décidé de transféré son centre militaire opérationnel à Bodo, face au Svalbard.
    En octobre 2010, le brise-glace à propulsion nucléaire Rossiïa a installé au Pôle Nord la station scientifique dérivante SP-38 (Pôle Nord-38). Si la science reste l'objectif officiel, la mission est chargée de réunir des données pour déterminer à qui appartient le plateau continental arctique. Huit echo-sondeurs permettront de dresser une coupe sédimentaire du plateau continental afin d'apporter des preuves de la souveraineté russe sur certaines portions de l'Océan arctique et en particulier sur la dorsale Lomonossov, les cartes bathymétriques étant encore assez imprécises avec des incertitudes de 500 mètres.
    Le Canada et les États-Unis s'opposent fortement sur des limites frontalières, tel le détroit de Dixon, porte du Grand Nord sur la côte pacifique revendiqué par les deux États, la délimitation du territoire du Yukon en Alaska sur la mer de Beaufort mais plus sûrement encore sur la délimitation du plateau continental arctique. Cette question multiplie les contentieux entre tous les États : États-Unis, Russie, Canada mais aussi entre la Norvège et le Danemark à propos de l'ilot de Jan Mayen situé à mi-chemin entre la Norvège et le Groenland.
    L'ENJEU DES RESSOURCES PÉTROLIÈRES ET MINÉRALES
    De telles tensions sont suscitées par d'importants enjeux économiques à savoir, outre les ressources halieutiques, la prospection et l'exploitation des gisements de pétrole et de gaz extrêmement prometteurs. La convention signée le 10 décembre 1982 à Montego Bay en Jamaïque sur le droit de la mer, destinée à régler l'attribution de l'exploitation des ressources maritimes, laisse pendants plusieurs contentieux arctiques : la Russie et la Norvège entretiennent des relations conflictuelles à propos de l'archipel norvégien des Svalbard autour duquel les Russes refusent aux Norvégiens le droit d'y installer une zone économique.
    Les enjeux énergétiques sont d'autant plus importants que, selon l'Agence gouvernementale américaine des ressources naturelles (USGS), l'Arctique recèlerait près du quart des ressources énergétiques non découvertes mais techniquement exploitables de la planète. Il s'agirait, non seulement d'hydrocarbures mais aussi de gisements de nickel, de manganèse, d'or, de plomb.
    Le nord-Canada et l'Alaska disposent d'immenses gisements de gaz naturel qui commencent à être exploités mais aussi du diamant qui fait d'ores et déjà du Canada le troisième producteur mondial de diamant en attendant d'être le premier. La Russie disposerait de 30 % des réserves mondiales de gaz et de pétrole, 60 % des réserves mondiales de charbon, de nombreux gisements de métaux rares, comme le nickel, le cobalt.
    Les réserves de pétrole de la mer de Beaufort, de l'ordre de 15 milliards de barils, sont une richesse que ni Ottawa, ni Washington ne veulent abandonner. De même le détroit de Dixon a pour enjeu les zones de pêche et d'exploitation de fonds marins estimées receler des richesses.
    Le différend entre la Norvège et la Russie en mer de Barents s'explique certes par l'enjeu stratégique qu'il représente pour Moscou mais aussi parce que d'importants gisements pétroliers et gaziers y ont été découverts dans les années 1980.
    De même les contentieux liés à la pêche sont multiples entre les Canadiens et les Danois en Mer de Baffin, autour de l'île de Hans, à mi-chemin entre le Groenland et l'île canadienne d'Elesmere, îlot revendiqué à la fois par Ottawa et Copenhague.
    Le Canada a entrepris de veiller jalousement sur ses prérogatives d'État souverain en Arctique en commandant des frégates militaires et a mis au point le projet « polar Epsilon » comprenant l'usage d'un satellite pour assurer la sécurité maritime et continentale des régions arctiques du Canada. Les premiers ministres Paul Martin et Stephen Harper en sont les promoteurs. Des manœuvres militaires d'importance sont régulièrement organisées dans le Grand Nord canadien. En 2007 a été mis en chantier le premier port militaire arctique en eaux profondes sur l'île de Baffin à Nanisivik. Néanmoins, le Canada manque de moyens pour assurer lui-même la totalité de sa défense et a été conduit à renouveler en mai 2006 l'accord NORAD (North American Aerospace Defence Command) ou « Accord nord-américain de défense aérospatiale » qui le lie aux États-Unis.
    L'ENJEU DES ROUTES MARITIMES
    L'actuelle fonte de la banquise fait que l'Arctique et ses huit mers - Barents, Kara, Laptev, Sibérie orientale, Tchouktches, Beaufort, Wrangel, Lincoln - s'ouvrent au monde.
    Les routes maritimes de l'Arctique présentent l'avantage de réduire les distances. Si la banquise continue de fondre, de nouvelles routes maritimes vont s'ouvrir et les convoitises redoubler. Américains mais aussi Chinois, Européens veulent avoir voix au chapitre. Les Américains, épaulés en cela par l'U.E., le Japon et la Chine, revendiquent la liberté des mers, soutenant qu'une route commerciale reliant deux océans doit relever du statut juridique des eaux internationales. Contrôlant la majeure partie du passage du Nord-Ouest, le Canada ne l'entend pas ainsi, le passage concerné se trouvant à l'intérieur de la zone des 200 milles des eaux territoriales et veille jalousement sur cette prérogative souveraine.
    Les termes de la question sont identiques en ce qui concerne l'autre passage arctique, à savoir le « passage du Nord-Est », le "Sevmorpout" qui longe la côte sibérienne. Ouvert toute l'année de Mourmansk à Doudinka, il est ouvert l'été entre Dikson et Vladivostok.
    La fonte partielle de la banquise permettrait, au moins l'été, d'ouvrir des routes maritimes raccourcissant de 11200 à 6500 milles nautiques la distance entre l'Asie du Nord et l'Europe, soit 40 %. Toutefois, le passage du Nord-ouest souffre de l'étroitesse des chenaux - 900 m et à faible tirant d'eau : 12 mètres -, des fortes marées et des tempêtes fréquentes. Son aménagement est coûteux, car il nécessite de disposer d'hélicoptères de surveillance, de navires à coque renforcée, de systèmes de navigation sophistiqués. Le passage du Nord-Est bénéficie du savoir-faire des Russes qui disposent de 15 brise-glace dont 5 à propulsion nucléaire, de nombreux ports en eaux profondes tout au long du trajet. Le passage du Nord-Ouest réduirait du quart le trajet de Seattle à l'Europe par rapport à la voie passant par le canal de Panama. La différence serait beaucoup plus grande encore pour les très gros navires qui ne peuvent emprunter les canaux et doivent passer par le Cap Horn ou le Cap de Bonne Espérance. Toutefois a cause de vents et de courants dominants qui font dériver les glaces, cette voie restera moins facilement navigable et sera en permanence fermée durant l'hiver.
    LA MILITARISATION GLOBALE
    Le progrès des techniques militaires (missiles, ravitaillement en vol) a fait perdre - à l'exception de celle de Thulé au Groenland, élément central du bouclier anti-missile américain avec ses radars - aux bases militaires de l'Alaska, du Danemark et de la Norvège, de l'Arctique canadien, d'Islande l'importance qu'elle avaient voilà encore quelques lustres La base américaine de Keflavik, en Islande, a été fermée - mais les Russes s'y intéressent ; les bombardiers stratégiques sont basés plus au sud, tandis que les sous-marins nucléaires de nouvelle génération plongent plusieurs mois durant sous la banquise et assurent la surveillance voulue. Un moment réduit, l'envoi de sous-marins dans l'Arctique a repris à partir des années 2000, les États-Unis et la Russie en étant les deux principaux protagonistes.
    L'ouverture de nouvelles routes maritimes, la protection de nouvelles zones de prospection pétrolières et minières, des zones de pêche, expliquent, on le devine, cette nouvelle militarisation du Pôle Nord, tout autant que l'expansionnisme américain que la Russie s'efforce de contrer. Vladimir Poutine, par son discours prononcé à Munich le 10 février 2007, lors de la réunion annuelle de la Wehrkunde (Table ronde de la défense), passé   quasiment inaperçu en France, a dénoncé l'offensive impérialiste des États-Unis en la qualifiant d'« unilatéralisme américain » et annoncé que la Russie entendait se consacrer au renforcement de ses moyens de défense, notamment pour assurer la maîtrise de sa façade arctique par ses propres moyens. Cela doit se traduire par la modernisation des ports militaires arctiques, notamment Mourmansk et Petropavlovsk, et de deux flottes, celle du Nord basée à Severodvinsk près de Mourmansk et celle du Pacifique basée à Vladivostok, la construction de nouveaux brise-glace nucléaires.
    La Norvège a lancé un programme de renforcement de sa défense, essentiellement pour la zone arctique, avec la mise en service de frégates comme le Fridjof Nansen F310 doté des dernières nouveautés techniques tel le système Aegis de défense antiaérienne, avec l'achat de six sous-marins engagés en mer de Barents.
    La base de Thulé, construite en 1953 par les Américains, fait l'objet d'un accord tripartite signé en 2004 entre les Etats-Unis, le Danemark et les Groenlandais. Il intègre de fait le Groenland dans le dispositif militaire américain, le Danemark étant par ailleurs considéré comme « framework partner », à savoir un « partenaire privilégié des Etats-Unis ». Tout cela s'inscrit dans le dispositif de bouclier anti-missile que les États-Unis sont en train de déployer en Europe contre la Russie, toujours aussi encerclée depuis les vues géopolitiques de Mackinder, vieilles d'un siècle.
    Dans le domaine civil - mais le militaire n'est jamais loin -, des États qui ne sont pas riverains de l'Arctique ont compris l'importance qu'il y a à être présent d'une manière ou d'une autre. L'Allemagne a ainsi pris la tête d'un consortium international chargé de la construction d'un brise glace, l'Aurora Borealis, capable de forer les sédiments océaniques sous 5000 m d'eau tout en résistant à la dérive de la banquise. Quant à la Russie, Norilsk-nickel vient d'acquérir un quatrième brise-glace et Gazprom envisage de construire des tankers capables de traverser les glaces.
    LA QUESTION DU GROENLAND
    Ce panorama de la question arctique doit être complété par la question du Groenland. Bien que terre sous souveraineté danoise, donc rattachée à l'Europe, le Groenland appartient au plateau continental américain et les États-Unis n'ont eu de cesse d'établir de fait leur domination sur ces terres glacées. Colonie danoise jusqu'en 1953, puis département danois, il a obtenu un statut d'autonomie en 1979 et le référendum du 25 novembre 2008 a renforcé son autonomie en lui accordant la maîtrise des ressources minérales et pétrolières de l'île. Ce nouveau statut prévoit la possibilité de l'indépendance à terme. En fait, comme pour nombre d'indépendances, celle-ci sera plutôt nominale. Ce territoire, qui compte 57000 habitants, à 90 % d'origine inuit et à 10 % danoise, ne survit qu'avec les aides versées par l'UE à hauteur de 25 millions d'euros et par le Danemark pour 480 millions d'euros.
    De grandes manœuvres économiques sont en cours entre le groupe américain Alcoa et le groupe norvégien Norsk-hydro pour construire une raffinerie d'aluminium d'une capacité de 300 000 tonnes. Dans cette affaire, les États-Unis veillent de près à contrôler le Groenland en soutenant les indépendantistes tout en ménageant la susceptibilité danoise en les laissant, pour l'instant, assurer la défense locale.
La volonté de domination américaine de l'Arctique n'est un secret pour personne. Elle prend certes des aspects militaires mais aussi et surtout le recours à l'influence économique, au discours pacifiste et écologique sur la préservation des paysages et de la diversité biologique, sur le développement durable, la nécessité démocratique.
    L'Artique est devenu une nouvelle frontière de la mondialisation. Les enjeux tant stratégiques qu'économiques sont grands. Les États qui négligent cette donnée perdront un élément important d'action et verront automatiquement leur puissance internationale obérée. Certes, les États d'Europe occidentale n'ont pas d'intérêts directs dans la région et surtout aucune possession. Pourtant, il leur importe d'y être présent. La France ne doit pas négliger l'Arctique. Nommer un Michel Rocard Ambassadeur de France pour les questions touchant à l'Arctique et à l'Antarctique ne peut tenir lieu de politique polaire. L'État français doit agir en encourageant notamment l'action de ses sociétés nationales, notamment avec Total au Groenland, mais aussi rechercher des accords de coopération technique et scientifique avec les États arctiques dans l'intérêt mutuel de tous les partenaires.
    André GANDILLON, Président des Amis de RIVAROL. RIVAROL 25 FÉVRIER 2011

  • 2013, en République bananière française

    Devant l'immense soulèvement du peuple français contre la Loi Taubirator instaurant une mascarade de mariage "pour tous" (et toi François, c’est pour quand ?), le pouvoir socialiste s'est déchaîné, montrant par la même occasion son vrai visage : celui d'une dictature oppressive et répressive.

    Petit florilège...

    ***
    Toute dictature a sa police politique
  • Les parents face à l'idéologie du gender à l'école

    La fin de l’année scolaire approche et avec elle des nouveautés dans les enseignements qui seront proposés aux enfants à la rentrée 2013. Les instituteurs vont recevoir du « matériel pédagogique » pour inculquer la théorie du genre à vos enfants, contre l’avis des parents et des professionnels de l’enfance.

    Parents, il est important que vous sondiez l’équipe enseignante de votre école pour savoir si vos enfants y seront confrontés, et que vous les en protégiez le cas échéant.

    La théorie du genre (initialement « queer theory ») a été inventée dans les années 90 par des militants gays pour légitimer les comportements qui sous-tendent la prostitution, la pornographie et la pédophilie (pudiquement appelée « sexualité infantile » ou éphebophilie). Elle consiste à gommer la différence homme/femme en confondant les sexes pour les remplacer par la notion de « genre » (gender) interchangeable, qui mène à la « transsexualité ». L’orientation sexuelle devient un marché comme un autre.

    Les pays qui ont tenté d’appliquer cette théorie en sont pourtant revenus. C’est le cas de la Norvège (ce reportage est éclairant).

    En France, sous la poussée des lobbies LGBT, la théorie du genre a été intégrée dans les lycées dès 2011 aux programmes de SVT de 1ère. Voir ici une synthèse des débats.

    Cet enseignement est complété, pour tous les niveaux, par le dispositif « Ligne Azur » soutenu par le Ministère de l’Éducation nationale, qui a pour objectif de « sensibiliser les élèves et leur procurer des outils d'aide et d'accompagnement contre le rejet de la différence et l'homophobie ». Le Ministre de l’Éducation Nationale, dans la circulaire de janvier 2013 destinée aux recteurs d’académie, les incite à la fermeté : « Je souhaite que vous accompagniez et favorisiez les interventions en milieu scolaire des associations qui luttent contre les préjugés homophobes (...). Je vous invite également à relayer avec la plus grande énergie, au début de l’année, la campagne de communication relative à la « ligne azur », ligne d’écoute pour les jeunes en questionnement à l’égard de leur orientation ou de leur identité sexuelle. »

    Pour la rentrée 2013, le gouvernement s’est engagé à « s’appuyer sur la jeunesse pour faire évoluer les mentalités ». Une nouvelle étape prévoit donc une mise à jour des programmes d’éducation à la sexualité, du primaire au lycée. Ainsi, dès la 6ème, les enfants seront incités à se poser des questions sur leur orientation et leur identité sexuelle, en prenant connaissance de diverses orientations et pratiques sexuelles possibles ou bien en lisant des témoignages effarants.

    Sous prétexte de « lutter contre l’homophobie », cette théorie s’immisce déjà dans les écoles primaires par les manuels scolaires, les interventions d’associations subventionnées (attention images choquante) et certains syndicats enseignants (voir les documents PDF en bas de l’article, c’est hallucinant !). Tout cela sans l’avis des parents, premiers responsables de l’éducation de leurs enfants, a fortiori en matière de morale et de sexualité. Cette propagande généralisée a tout l’air d’une nouvelle religion que certains idéologues tentent à tout prix d’inculquer à nos enfants, faute de convaincre les parents. On en retrouve d’ailleurs les bases doctrinales dans le projet de réforme des rythmes scolaires

    Cette théorie n’est fondée sur aucune base scientifique sérieuse mais est pourtant promue par le gouvernement qui ne s’embarrasse pas ici du principe de précaution…. Il y a donc fort à parier qu’il fera tout pour l’introduire rapidement avant qu’il ne perde le pouvoir. Sinon, l’Europe s’en chargera, ou l’UNESCO qui prône aussi la masturbation des enfants dès 5 ans.

    Récemment, face à une mobilisation citoyenne, Barbara Pompili, la présidente du groupe écologiste à l’Assemblée a finalement décidé de retirer son amendement litigieux mais ne désarme pas. Elle promet de « continuer le combat, mais plutôt à travers des associations qui porteront le débat dans les écoles. »

    À la rentrée prochaine, Vincent Peillon souhaite rendre obligatoires des cours d’éducation sexuelle pour tous les élèves à partir de 6 ans. Une partie de cet enseignement sera confiée à des associations LGBT (Lesbienne, Gay, Bisexuel, Transsexuel), dont certaines ont déjà annoncé que leur objectif était de « dépasser la binarité historique entre masculin et féminin ». Sic ! Les manuels scolaires risquent également de devenir de véritables outils de propagande de la théorie du genre. Un groupe « d’experts » favorables à cette thèse s’est constitué pour valider les futurs manuels scolaires.

    Cette idéologie qui nie la différence sexuelle et prétend que l’appartenance à la catégorie Homme ou Femme n’est basée que sur un simple sentiment d’appartenance, indépendamment de toutes données anatomiques, se développe également en dehors de l’éducation, dans notre droit, et chez nos magistrats. Nous n’en avons donc pas fini avec ces apprentis-sorciers qui souhaitent utiliser nos enfants comme cobayes de leur idéologie…

    Il serait bon de rappeler aux professeurs cette recommandation de Jules Ferry, Lettre aux instituteurs, circulaire du 17 novembre 1883 :

    « Si parfois vous étiez embarrassé pour savoir jusqu'où il vous est permis d'aller dans votre enseignement moral, voici une règle pratique à laquelle vous pourrez vous tenir : avant de proposer à vos élèves un précepte, une maxime quelconque, demandez-vous s'il se trouve, à votre connaissance, un seul honnête homme qui puisse être froissé de ce que vous allez dire. Demandez-vous si un père de famille, je dis un seul, présent à votre classe et vous écoutant, pourrait de bonne foi refuser son assentiment à ce qu'il vous entendrait dire. Si oui, abstenez-vous de le dire ; sinon, parlez hardiment, car ce que vous allez communiquer à l'enfant, ce n'est pas votre propre sagesse, c'est la sagesse du genre humain, c'est une de ces idées d'ordre universel que plusieurs siècles de civilisation ont fait entrer dans le patrimoine de l'humanité. »

    Si vous souhaitez creuser le sujet, outre les nombreux liens fournis ci-dessus, voici d’autres articles intéressants :

    Face à cette intrusion de l’état dans l’éduction sexuelle de vos enfants, ne lâchez rien !

    Michel Janva  http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • Le chômage, sinistre réalité de la France contemporaine.

    Le chômage est une réalité qui, chaque mois, touche de plus en plus de personnes, de familles, ce qui ne semble guère émouvoir outre mesure les élites qui nous gouvernent, plus soucieuses ces derniers temps de légiférer sur des questions de société, voire de civilisation, au risque de diviser un peu plus notre pays quand il aurait tant besoin de calme et d’unité : il est vrai que le laboratoire de pensée du Parti socialiste, « Terra nova », conseillait dès 2011 aux dirigeants de la Gauche social-démocrate de renoncer à défendre les ouvriers, devenus politiquement infréquentables et stratégiquement peu rentables, pour privilégier les « minorités », c’est-à-dire, concrètement, les groupes de pression communautaristes qui, à l’imitation de ce qui se passe aux Etats-Unis, revendique droits et prébendes sans forcément beaucoup d’égards pour le Bien commun et la société en tant que telle.

    Ce choix stratégique des socialistes indique néanmoins nettement que le Parti jadis dirigé par M. Hollande a changé de paradigme et que, désormais, il entend garder les ouvriers à bonne distance des instances du Pouvoir, quitte à les désespérer en ne répondant plus à leurs attentes : l’affaire de Florange, si mal vécue par les salariés de Mittal, a démontré que les promesses électorales ne survivaient pas à l’accession au Pouvoir de ceux qui l’ont tant attendu depuis l’échec de Lionel Jospin… Des discours du candidat Hollande contre la Finance, il ne reste que l’impression, amère pour beaucoup, d’une vaste fumisterie avec effets de manche, juste bonne à attirer quelques naïfs électeurs, d’une escroquerie politicienne qui a parfaitement fonctionné, par le simple jeu de la démocratie représentative, celle-là même qui stérilise trop souvent la parole des électeurs en l’encadrant prudemment mais fermement, et en la livrant aux partis et à leurs féodaux.

    Ainsi, les ouvriers ne doivent rien attendre de M. Hollande et de son gouvernement, même s’il paraît utile et honnête de reconnaître les efforts de M. Montebourg et de Mme Bricq (au Commerce extérieur) pour sauver ce qui peut l’être en France, mais avec des résultats pour le moins mitigés ! Or, c’est bien d’une véritable politique de réindustrialisation (qui tienne compte du nécessaire « souci environnemental ») et de promotion du travail français dont notre pays a besoin : les potentialités territoriales, valorisées par une stratégie audacieuse d’aménagement des territoires, sont multiples, que cela soit sur terre comme sur mer. Si l’Etat n’a pas vocation à tout faire et à tout imposer, il doit néanmoins organiser les efforts et soutenir les initiatives les plus prometteuses dans les domaines de la production, de la transformation et de la distribution, sans céder à la tentation d’un étatisme facile mais foncièrement stérile au plan économique comme l’histoire économique de la France le démontre à l’envi.

    Jusqu'où descendra-t-on, dans cet enfer du chômage de masse ?

    Il y a véritablement « urgence sociale » : les 43.300 nouveaux chômeurs annoncés par le ministère du travail pour le seul mois d’avril ne font que précéder ceux des mois suivants, au risque d’entraîner de multiples conséquences collatérales sur les finances publiques et les aides sociales déjà bien malmenées ces dernières années. Recréer de l’emploi, c’est aussi améliorer le financement des retraites, soulager les caisses sociales, et diminuer l’endettement public. 

    Reste à faire preuve d’imagination et d’inventivité, mais aussi de courage et de décision, en particulier à la tête de l’Etat ! Il est à craindre, néanmoins, que la République ne soit guère à la hauteur de ces ambitions que nous souhaitons pour la France, et pour laquelle nous militons si vivement, avec le soutien de l’espérance...

    http://www.actionroyaliste.com

  • Violence de l'oligarchie : quand les puissants méprisent le pays réel.

    Quelques monarchistes du Groupe d’Action Royaliste étaient lundi soir à Paris pour manifester contre cette fameuse théorie du genre qui nie l’altérité sexuelle naturelle et que certains, au nom d’une idéologie égalitaire destructrice du réel, voudraient imposer dès la plus tendre enfance aux nouvelles générations, par le biais de l’école et, pour ceux qui ne comprendraient pas le message, par le Droit et la répression… Il y avait là quelques milliers de manifestants et, parmi eux, de nombreux amis, anciens et nouveaux, ceux des années « Génération Maurras » et ceux rencontrés au hasard des défilés de cette année 2013, voire lors des veilles ou des échauffourées des Invalides (entre autres) : des générations différentes, des parcours divers et des opinions ou des engagements parfois éloignés des miens, mais tous rassemblés autour de quelques refus simples et de quelques principes fermes sur la famille, sur les bases de la société, voire de la civilisation : en somme, « plutôt Antigone que Créon ! ». Les manifestations du printemps et leurs suites sous des formes variées ont créé de multiples liens et nous connaissons quelques couples qui sont nés de ce printemps tourmenté, sur le bitume des parcours et dans les fumées des lacrymogènes : un baiser échangé devant une rangée de gardes casqués a sans doute une saveur toute particulière, et apparaît comme une réponse sentimentale, certes, mais heureuse et pacifique aux discours parfois violemment outranciers des amis de M. Valls et de Mme Taubira…

    Ce lundi, je suis venu à la manifestation avec en tête les mots de cet assistant parlementaire socialiste qui prônait l’usage du canon, comme Bonaparte devant l’église Saint-Roch, contre les opposants au mariage homosexuel : ils me rappelaient les propos tout aussi incendiaires de M. Bergé qui expliquait sur la toile qu’il ne serait, en somme, pas fâché de voir une bombe dévaster les rangs des manifestants le 24 mars dernier… Ces quelques phrases qu’il n’est pas indécent de qualifier de haineuses me font mal : autant j’apprécie la polémique et le pamphlet, et je me souviens de l’empressement que j’avais, au début des années 90, à me procurer « L’Idiot international » de Jean-Edern Hallier dès sa parution pour y goûter l’alcool fort des diatribes de l’écrivain breton (on n’était jamais déçu, côté exagération et colère parfois fort juste, à la lecture du génial trublion…), autant je déteste cette haine poisseuse des puissants à l’égard de qui ne se plie pas à leur redoutable suzeraineté ! Je suis d’une tradition où la force du statut donne plus de devoirs qu’elle n’autorise d’insultes à l’égard d’autrui, et surtout des plus faibles : quand les puissants du jour, qui demain ne seront peut-être plus que des déshérités des médias et de la fortune du Pouvoir (que l’on médite le sort de MM. Dominique Strauss-Kahn et Cahuzac, hier si respectés, voire adulés, parce que craints…), méprisent et « assassinent » (virtuellement, heureusement) par le verbe gras de leur suffisance, j’ai tendance à élever, de colère, la voix, et à me révolter, éternel chouan du pavé (que l’on foule, bien sûr…) et du mot bien ajusté (enfin, autant que faire se peut…).

    Face aux gardes de l'oligarchie, ce pays réel qui souffre et se bat...

    C’est cette arrogance verbale des partis au pouvoir et de leurs maîtres ou vassaux (et je compte là-dedans une certaine presse plus indigne que libre…) qui, aujourd’hui, est la plus grosse charge explosive dans notre pays, et non les agitations des manifestants du printemps, qu’ils soient opposants au mariage homosexuel ou ouvriers de Good-Year ou de Florange : une arrogance abritée derrière des grillages et des boucliers, et qui disparaît assez vite quand, par hasard, le réel s’invite à table ou lors d’une réunion des dirigeants du Parti socialiste, comme ce fut le cas il y a quelques mois à Paris, au grand dam d’un Moscovici désavoué publiquement par les salariés syndiqués de PSA-Aulnay…

    L’arrogance est un triste défaut des oligarchies et, parfois, elles en meurent car elles ne savent plus écouter les bruits du dehors, de cette réalité qu’elles croient pouvoir éternellement acheter et subvertir avec quelques journaux ou chaînes de distraction massive : les socialistes et les libéraux qui, aujourd’hui, paradent dans les couloirs du Pouvoir parisien ou dans les bunkers de Bruxelles, feraient bien de ne pas oublier qu’il est des colères que l’on ne peut indéfiniment susciter et provoquer sans, qu’à un moment ou à un autre, elles ne renversent les certitudes bien établies et les tranquillités sécurisées à grands frais policiers.

    Jean-Philippe Chauvin http://www.actionroyaliste.com/

  • Un « passage » obligé qui en dit long… NKM chez les franc-maçons

    Cet « exercice » ne date pas d'hier. Puisse-t-il éclairer toutes les oies blanches qui caquettent « démocratie » « démocratie » « démocratie »... Le mardi 11 juin 2013 à 19 heures 30, le « gratin » de la Franc-maçonnerie recevait Nathalie Kosciusko Morizet.

    « Tenue Blanche fermée » pour NKM ! En d'autres temps il se disait que la « politique » se faisait à la « corbeille. Seuls les sots persistent à le croire...

    Quant à ceux qui croyaient que « NKM » était en proie à une crise de conscience lors du vote de la loi portant sur le « mariage » de personnes de même sexe, qu'ils se rassurent...
    Il ne s'agit là que d'un petit épisode, qu'un petit maillon d'une longue chaine.
    Le 24 juin 2003, dixit N. Sarkozy « La Franc-maçonnerie est ici chez elle au ministère de l'intérieur»
    « Un Ministre de l'Intérieur ne peut gouverner que par les relations qu'il entretient avec la Franc-maçonnerie. Jean-Pierre Raffarin, premier ministre, avouait, «jamais je n'aurais pensé que les francs-maçons étaient aussi puissants».
    Longue histoire disons-nous, il suffit d'entendre Paul Gourdot, Grand Maître du Grand Orient de 1981 à 1985,au plus fort du conflit sur la question des « écoles » : « «Dans le domaine de la laïcité de l'État, notion inscrite dans la Constitution de la République, nous exprimons fermement le désir de voir prendre rapidement les mesures destinées à la construction d'un grand service unifié et laïque d'éducation, par l'intégration des établissements scolaires qui ne pourraient continuer à bénéficier de l'aide de l'Etat qu'en perdant leurs caractères propres».
    Et de poursuivre...
    «Les propositions du gouvernement pour l'ouverture des négociations que vient de présenter le ministre de l'Éducation nationale ne sont pas de nature à nous rassurer sur cet aspect. Nous nous sommes inquiétés, au surplus, de l'entorse faite au principe de laïcité de l'Etat par la présence officielle de deux ministres de la République au siège de la catholicité, à Rome, pour assister à des cérémonies qui tiennent du caractère spirituel de l'Etat du Vatican, caractère exclu du champ des relations inter-états».
    Vous ne manquerez pas de lire la suite... L'intégralité de l'allocution de Nicolas Sarkozy, lors du 275 ème anniversaire de la naissance de la franc-maçonnerie Française vaut son pesant d'or ! Pardon, de voix...

    http://memoireetmoderniteradicales.com/nosrubriques/dossiershistoriques/dossiers/lafm_dossier18a24.pdf

    Ainsi donc la chaine se déroule... « NKM » n'est qu'un petit maillon.
    Anne Hidalgo, son adversaire socialiste, pour la conquête de la mairie de Paris, a pris un peu d'avance :
    Elle a été l'invitée de trois loges du   Grand Orient de France, le 27 mars 2013 et a pu ainsi présenter sa vision du « devenir de Paris et de sa métropole face aux défis de la mondialisation ».... Renforçant des liens anciens...

    2010 ?

    franc-macons-fabius

    « Lorsqu'il a dévoilé la plaque et coupé le cordon d'accès au nouveau Musée de la franc-maçonnerie, Pierre Lambicchi, grand maître du Grand orient de France, la première obédience forte de 50 000 frères, était bien entouré. Etaient présents à l'inauguration, l'ancien Premier ministre PS Laurent Fabius, le président PS de la Région Ile-de-France, Jean-Paul Huchon, la 1ère adjointe PS au Maire de Paris Anne Hidalgo et le président PS du Conseil général de Seine-Saint-Denis Claude Bartolone. »

    http://www.lexpress.fr/actualite/societe/des-politiques-en-franc-maconnerie_848158.html

    Et pour vous détendre un peu, n'hésitez pas !

    http://blogs.lexpress.fr/lumiere-franc-macon/tag/philippeguglielmi/

    Une conclusion ?
    Tout va bien du côté des « Loges »... Du côté de la France, c'est une toute autre affaire. L'un ne va pas sans l'autre ?
    A bon entendeur...

    Léon Areva http://www.lesmanantsduroi.com