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  • « J’ai été la première victime d’un système totalitaire » – Entretien avec Christian Vanneste

     Cette semaine paraît, aux éditions Mordicus, M… au lobby gay ! (1) Une plaquette vigoureuse et alerte signée par Christian Vanneste, le président du Rassemblement pour la France (RPF), cloué au pilori (mais judiciairement blanchi) par ce groupe de pression de plus en plus intransigeant. Christian Vanneste prolonge dans « Minute » ce salutaire coup de gueule d’un homme libre.

    Minute : Votre livre s’intitule M… au lobby gay!. Le M…, c’est pour Merde ou c’est pour Merci ? Car finalement, après toutes vos mésaventures, vous êtes maintenant libre de dire tout ce que vous voulez…

    Christian Vanneste : Non, c’est le mot de Cambronne! C’est le célèbre mot qui vient confirmer, de façon claire et concise, ce que Cambronne venait de déclarer durant la bataille de Waterloo à un général anglais qui avait l’outrecuidance d’insister pour qu’il dépose les armes: « La garde meurt mais ne se rend pas! » C’est mon envoi au lobby gay: Vanneste meurt mais ne se rend pas !

    Ce lobby, vous le dénoncez tout au long du livre, mais qu’est-ce exactement que le « lobby gay »?

    Le lobby gay est un mouvement qui trouve ses racines aux Etats- Unis dans la pensée de Harry Hay, un intellectuel marxiste et homosexuel. Dès la fin des années 1940, Harry Hay a théorisé le mode de développement de ce groupe de pression, en identifiant le groupe homosexuel comme étant un groupe dominé et en en faisant une sorte de prolétariat. Selon sa théorie, le groupe homosexuel devait s’engager dans un processus de libération par rapport à l’idéologie excluante de l’ensemble de la société. La différence avec le marxisme, et l’une des aberrations de son raisonnement, est que le prolétariat avait vocation à devenir majoritaire et à constituer la totalité du peuple alors que toute revendication des homosexuels constitués en groupe de pression ne peut être qu’ultra minoritaire !

    Sauf à basculer dans une autre dimension, totalement irréelle, et c’est ce qui se passe avec la « théorie du gender », qui, comme le marxisme, est une théorie culturaliste, qui nie l’importance de la nature. On en arrive à dire que l’orientation sexuelle est plus importante que le sexe, ce qui est complètement absurde car il y a bien évidemment, physiquement, une différence entre les sexes. C’est encore Harry Hay qui, dans les années 1970, a apporté sa caution intellectuelle au mouvement LGBT dont je n’ai jamais compris qu’on ne dénonce pas certaines de ses propositions dans un grand éclat de rire.

    « Une vitesse de propagation jamais vue en France »

    Non seulement la théorie a pris mais elle est passée à un autre stade, celui de la quasi-dénonciation de l’« hétérosexualité », conçue comme un simple mode particulier de sexualité…

    Oui car, après lui, sont arrivés des « identitaires homosexuels », pour qui la sexualité fonde l’identité, et qui ont joué à fond la carte de la victimisation. Leur raisonnement, ou leur tactique, est d’une grande simplicité: si nous sommes exploités, c’est à cause de la culture hétérosexuelle contre laquelle il faut se regrouper et se mobiliser.

    Sans réaction ?

    Pendant longtemps, il n’y a pas eu de réaction, car on ne mesurait pas à quel point ces revendications farfelues allaient pénétrer la société. Cela semblait impensable qu’elles sortent d’une culture ultra minoritaire pour irriguer un jour jusqu’à l’enseignement dans les écoles ou jusqu’à la modification de la législation et du sens même des mots du dictionnaire! Il a fallu en arriver là, avec une vitesse de propagation jamais vue en France, pour que la résistance se lève et s’organise.

    Vous faites là allusion au mouvement de la Manif pour tous…

    A la Manif pour tous, au Printemps français et à tous les mouvements qui sont nés en réaction à la dénaturation du mariage, jusqu’aux Antigones. Les Français ont eu une réaction forte et cohérente, qui pose les bases d’un solide mouvement de reconquête des esprits par ce qui est tout simplement le bon sens.

    Pendant longtemps, j’ai eu l’impression d’être seul: seul sur le plan intellectuel et politique, seul à résister à une idéologie dangereuse, absurde et pernicieuse portant at teinte à la liberté d’expression dans la mesure où, maintenant, toute critique de cette idéologie conduit au tribunal en vertu d’une législation qui contraint la parole et même la pensée! Lorsque j’ai été poursuivi – pour être finalement totalement blanchi, on oublie de le rappeler! –, je ne l’ai pas été à raison de ce que j’avais dit mais en fonction de ce qu’on me suspectait de penser au-delà de ce que j’avais dit! J’ai été la première victime d’un système totalitaire et je crains de ne pas être le dernier.

    « J’ai été la première victime d’un système totalitaire » - Entretien avec Christian Vanneste

    Christian Vanneste

    Ce mot d’« homophobe » est dépourvu de tout sens mais admettons- le pour répondre à votre question. Il n’y a jamais eu la moindre « homophobie » dans mes propos, c’est-à-dire le moindre appel à la haine ou à la violence envers les personnes homosexuelles. Je me contente de défendre une conception millénaire de la société. Que l’on veuille me bâillonner alors que je ne fais qu’exposer tout ce qui est à la base de la société et qui lui permet de se reproduire de génération en génération est tout simplement extravagant!

    Le système totalitaire de contrôle de la pensée, a fortiori quand elle est catholique, comme c’est mon cas, repose sur la pression, les menaces de toute une myriade d’associations qui perçoivent des subventions inversement proportionnelles à leur représentativité et qui se permettent de traîner ceux qui résistent à leurs oukases devant les tribunaux pour un oui ou pour un non. Ces associations ne sont fortes que de la lâcheté de ceux qui, s’ils étaient fidèles à leurs convictions – ou à leurs électeurs – devraient les ignorer.

    En fait, ces associations appliquent la méthode qui a fonctionné pour le racisme. C’est la technique du coucou: elles s’installent dans le lit de l’antiracisme et font pareil. Elles auraient tort de se gêner puisque ça fonctionne.

    « Bien sûr que Copé était favorable au mariage homo ! »

    Pourquoi cette lâcheté ?

    Parce que les partis politiques ne sont plus que des agences de placement électoral, à commencer par l’UMP. Ce que Stéphane Bern vient de révéler sur Jean-François Copé tenant, en privé, des propos favorables au mariage homosexuel n’est que la divulgation publique de ce que je savais. Bien sûr qu’il était favorable au mariage homo! Beaucoup l’étaient à l’UMP. Mais comme leurs électeurs – ou leurs anciens électeurs – se sont levés pour dire non, ils sont devenus contre! Vous noterez au passage que Jean-François Copé dîne avec Stéphane Bern et Marc-Olivier Fogiel; moi pas.

    Si j’ai été flingué, alors que j’étais très proche de Nicolas Sarkozy dans un premier temps, c’est parce que ces gens-là, qui n’ont aucune conviction et qui n’ont aucune formation philosophique, ceci expliquant cela, pensaient utile d’être bien avec le lobby gay qui comprend des associations mais aussi des gens fortunés.

    Il faudra quand même un jour que l’on sache qui finance GayLib et comment ce mouvement est devenu associé à l’UMP!

    Ce n’est quand même pas compliqué de comprendre que le mariage des homosexuels constitue un changement anthropologique majeur, il suffit d’avoir lu Claude Lévi-Strauss pour le savoir!

    Peut-être Lévi-Strauss n’est-il pas enseigné à l’ENA…

    L’ENA est une école d’ignorance et de fatuité. Elle ne produit que des dirigeants inefficaces et très sûrs d’eux.

    Quand vous parlez, dans votre livre, d’« invasion de l’UMP par le groupe de pression homosexuel », vous y allez quand même un peu fort!

    Vous trouvez? Il y en a plus qu’on ne le pense. Vous avez ceux qui sont déclarés, ce qui aurait été impossible il y a quelques années, parce qu’ils le sont, mais vous avez surtout ceux qui se sont déclarés pour des raisons électorales, particulièrement en région parisien e.

    Et puis, et là on marche sur la tête, vous avez ceux qui ne sont pas homosexuels mais qui se déclarent « gay friendly », comme on dit, pour avoir les sympathies de la presse!

    L’exemple emblématique est Nathalie Kosciusko-Morizet, qui mise sur la bienveillance des médias et le vote des homosexuels à Paris pour être élue.

    Au-delà des personnalités, il ne faut pas négliger le poids des apparatchiks.

    Je ne peux pas donner de noms mais, au sein de l’appareil de l’UMP, le groupe de pression homosexuel est extrêmement puissant. Ce cercle de l’ombre, si j’ose dire, pratique une sorte d’autorecrutement et cela finit par peser sur les décisions ou, pire encore, par des anomalies dans le fonctionnement parlementaire comme il a pu s’en produire au Sénat lors du vote sur le mariage des homosexuels.

    Mais comment le groupe a-t-il pu renoncer à demander un scrutin public?

    C’est joyeux…

    C’est la réalité. Moi qui ai commencé en politique à l’UJP, le mouvement des jeunes gaullistes, et étais bien sûr, en Mai 68, contre la « chienlit » et les idées folles que défendaient les révoltés, j’ai fini par m’a percevoir que, dans mon parti, devenu l’UMP, je n’avais plus que des adversaires. Dans le parti auquel j’étais resté fidèle, il n’y avait plus que des Rhinocéros, comme dans la pièce de Ionesco

    « Marine Le Pen est passée à ma gauche… »

    Le mouvement suscité par le « mariage pour tous » a dû vous réjouir.

    Ce mouvement me donne beaucoup d’espoir en cela qu’il vient du peuple. C’est la levée – la levée en masse si j’ose dire – des gens d’en bas, révoltés non seulement par le fait que notre pays connaît le déclin mais surtout par le fait qu’il s’enfonce dans la décadence. Les valeurs disparaissent, la seule qui tenait encore à peu près debout, la famille, est attaquée, et ce « vieux peuple », comme disait De Gaulle, se dresse enfin! Oui, l’espoir a changé de camp!

    Oui, c’est une réaction de tout un peuple et c’est une réaction de la vie, cette vie qui finit toujours par gagner! J’espère que cela va se traduire par un mouvement politique quasiment révolutionnaire.

    Comment le voyez-vous ?

    Je ne le vois pas, j’essaye de le faire. Je suis pour l’union des droites, de toutes les droites, mais à une condition: que ce soit des vraies droites, et pas des gens qui font carrière.

    Avec le Front national ?

    Avec toutes les droites, même si, je dois le dire, les positions économiques de Marine Le Pen me dérangent énormément. En gros, Marine Le Pen est passée à ma gauche…

    Etre vraiment de droite implique d’être conservateur sur les valeurs sociétales, ancré sur l’idée de nation et pragmatique sur le plan économique, ce qui ne peut se concevoir que lorsqu’on agit à l’intérieur d’un impératif qui est l’impératif libéral, qui est bien différent de la mondialisation.

    Il faut aussi dire que la liberté est essentielle, à commencer par la liberté de l’information, absolument essentielle, ce qui est mon point de convergence avec Robert Ménard chez qui mon livre est édité.

    Mais sur le plan économique, il faut être conscient que seuls des acteurs économiques qui ont la possibilité d’être libres peuvent donner une économie efficace.

    Propos recueillis par Antoine Vouillazère http://fr.novopress.info

    1. M… au lobby gay !, par Christian Vanneste, éd. Mordicus, 32 pp., 4,95 euros.

    Article de l’hebdomadaire “Minute” du 5 juin 2013 reproduit avec son aimable autorisation. Minute disponible en kiosque ou sur Internet.

    « J’ai été la première victime d’un système totalitaire » - Entretien avec Christian Vanneste

  • Valls devra répondre de ses exactions

     

    Tandis que 1) La Manif pour tous assigne l’Etat pour faute lourde pour la répression violente et illégale dont ont été victimes les défenseurs de la famille, 2) une centaine de plaintes ont été déposées déposées contre les abus des forces de l’ordre dans la répression de ces mêmes manifestations pacifiques. 3) Quant à la Hongrie de Viktor Orban, elle s’insurge contre les violations des droits de l’homme dans la France de Hollande.

     

    1) - Manif Pour Tous : Assignation de l’Etat pour faute lourde

    Communiqué de presse La Manif Pour Tous - 7 juin 2013

    Plusieurs manifestants ont décidé, à titre individuel, de déposer plainte pour des violences policières ou des atteintes injustifiées à leurs libertés fondamentales d’expression mais aussi d’aller et venir.

    Ces plaintes, déposées avec ou en dehors de l’assistance des avocats de La Manif Pour Tous, viennent confirmer les inquiétudes réelles de La Manif Pour Tous sur l’usage immodéré, inapproprié et à des fins politiques de la contrainte policière, en marge des manifestations organisées par le collectif.

    La Manif Pour Tous continue de collecter sur www.libertepourtous.fr les témoignages des personnes s’estimant victimes de gardes à vue, arrestations et contrôles d’identités abusifs.

    Grâce à ces témoignages, La Manif Pour Tous assistera toutes les personnes qui le désirent dans les diverses actions judiciaires qui vont être initiées dans les prochains jours et qui sont destinées à sanctionner et réparer les fautes lourdes commises par l’Etat dans l’administration de la justice

    La Manif pour tous

    2) - Une centaine de plaintes déposées contre les abus des forces de l’ordre

    Environ 20 avocats se sont rendus aujourd’hui au secrétariat particulier du Procureur de la République François Molins pour déposer une centaine de plaintes pour arrestation arbitraire et violences commises par des dépositaires de l’autorité publique. Le Procureur s’est excusé et les avocats ont été reçus par le secrétaire général qui a fait enregistrer les plaintes et a indiqué qu’une information serait donnée ultérieurement.

    Une autre série de plaintes sera déposée la semaine prochaine.

    Le Procureur de la République a 3 mois pour répondre.

    A 19h30, une manifestation déclarée est organisée au Trocadéro contre la répression policière.

    Chrétienté Info

    3) - La députée hongroise Szilvia Bertha a déposé cette lettre à l’ambassade de France

    Lettre ouverte au Président de la République François Hollande, et au ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, déposée mercredi à l’ambassade de France par la députée hongroise Szilvia Bertha, présente avec certains de ses enfants au rassemblement de protestation organisé par les Christian Women against Femen :

    « Messieurs,

    Nous manifestons aujourd’hui devant l’ambassade de France pour protester contre l’irresponsable politique familiale du pouvoir politique français et la scandaleuse répression dont ont été victime les très nombreux manifestants opposés à ce que l’on a pudiquement appelé « Le Mariage pour tous ».

    Ainsi donc, défiant toutes les lois de la nature et entendant bouleverser les lois fondamentales de la filiation, vous avez choisi de voter en force le mariage homosexuel et la possibilité pour ces couples d’adopter des enfants et d’en être les deux parents légaux. [...]

    La suite surNdF

     

    http://www.actionfrancaise.net

  • Eglise orthodoxe à Paris : plainte contre le ministre de la culture

    Manuel Yanowsky, l'architecte choisi pour construire la grande église orthodoxe russe quai Branly, à Paris, estimant avoir été injustement écarté de ce projet prestigieux pour des raisons politiques, alors qu'il avait gagné en mars 2011 un concours officiel, a décidé de porter plainte contre Aurélie Filippetti pour "abus d'autorité publique". Me Louis Fauquet, l'avocat de l'architecte, explique :

    "Elle a donné des instructions aux Architectes des bâtiments de France (ABF) et à la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) d'Ile-de-France pour qu'ils rendent des avis négatifs sur la demande de permis de construire".

    A l'appui de ses accusations contre Aurélie Filippetti, l'avocat a joint à sa plainte l'enregistrement clandestin d'une réunion de travail tenue le 16 octobre 2012 à l'ambassade de Russie. Alexandre Orlov, l'ambassadeur, y déclare notamment :

    "Nous avons parlé avec les personnes concernées qui nous ont avoué avoir reçu des instructions de faire un avis défavorable".

    Selon Me Fauquet,

    "Aurélie Filippetti a surtout voulu faire plaisir à son ami Bertrand Delanoë, opposé depuis le début au projet de Manuel Yanowsky".

    Le maire de Paris n'a jamais caché son hostilité à l'encontre de cette église, élément central d'un grand centre spirituel et culturel orthodoxe édifié à la place du siège de Meteo France, vendu 60 millions d'euros à la Fédération de Russie en mars 2010. Estimant que le maire a mené une campagne de déstabilisation contre lui, l'architecte assigne également Bertrand Delanoë pour "violation des obligations contractuelles découlant du concours auquel la ville de Paris avait participé", et lui réclame 10 millions d'euros.

    Michel Janva  http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • “Un flic, une balle, justice sociale ! “ à l’hommage à Clément Méric. Qu’en pense Manuel Valls ?

    PARIS  (NOVOpress) – Hier deux ou trois cent personnes ont manifesté à Paris pour rendre hommage au militant d’extrême-gauche Clément Méric. Entre autres slogans, les manifestants ont scandé “Un flic, une balle, justice sociale ! ” (à partir de 3min45 dans la vidéo ci-dessus).

    Des vitrines de banques ont été cassées, du mobilier urbain a été déplacé, des poubelles ont été renversées et éparpillées sur la chaussée avec tentatives de mise à feu (pour bloquer la route au “fascisme” ?), quelques véhicules ont été dégradés.

    http://fr.novopress.info

  • La France ruinée par l'immigration, par Éric Muth

    Le dernier ouvrage de Gérard Pince « Les Français ruinés par l'Immigration », paru aux Éditions Godefroy de Bouillon, fera date. Le titre « évoque le spectre de la ruine, c'est le mot juste », précise son auteur.
    Gérard Pince
    Ce document explosif taille en pièces les arguments des " Élites " qui prétendent qu'elle nous enrichit.  Fondé sur les chiffres de la comptabilité nationale de 2011, il démontre au contraire que la crise de la dette publique est celle de l'immigration en provenance des pays tiers, extérieurs à l'Union Européennes à 27.
    L'immigration ne nous avantage pas, il démontre au contraire d'une manière irréfutable qu'elle entraîne la faillite de nos finances publiques et pénalise lourdement le niveau de  vie de votre ménage. : " je ne vous cite pas les chiffres qui illustrent l'ampleur du désastre. Il est préférable de se plonger dans l'ouvrage pour comprendre l'engrenage qui nous broie".
     
    Comment interrompre cette hémorragie ?
    Au terme de cette lecture, on découvre que les efforts d'austérité imposés aux Français proviennent du refus de réguler l'immigration extracommunautaire. « Des solutions existent et j'en évalue l'impact, mais qui aura le courage de les appliquer ? », affirme Gérard Pince, et de conclure : « Au prix d'un long travail, j'ai ainsi édifié un barrage contre le mensonge. Je m'attends à un silence des médias. »
    Ce qui ne sera pas le cas ici.

  • Charles Maurras et le nationalisme de l'Action française du marquis de ROUX

    La doctrine d'Action française est si forte que ses détracteurs, plutôt que d'en discuter les thèses, ont souvent préféré se fabriquer une idée de l'Action française à laquelle ils ont attribué des idées philosophiques et religieuses qu'elle n'a jamais professées. C'est cette malhonnêteté intellectuelle que dénonce le marquis de Roux, grand avocat des causes nationales, dans un petit mais substantiel ouvrage paru en 1927 sous le titre Charles Maurras et le nationalisme de l'Action française. Sa lecture reste indispensable à quiconque veut se débroussailler l'esprit des idées toutes faites et des calomnies sans cesse déversées sur notre école de pensée.
    L'intérêt national
    L'essentiel s'y trouve, à commencer par l'affirmation que l'Action française n'est pas un parti : elle se refuse « à ce rôle de faction organisée qui dominerait l'État. Elle déclare à l'avance que le roi, restauré par elle, devra gouverner avec le concours de tous et en employant les plus compétents ». De même elle met en garde contre tout parlementarisme, « même tempéré par la couronne », car c'est toujours un gouvernement de partis.
    Première condition pour être d'Action française : « éliminer de la discussion politique nos goûts, penchants ou répugnances, partis-pris de sentiment ou habitudes d'esprit ». Alors, s'étant ainsi libéré, savoir s'appuyer sur l'expérience historique montrant ce qui réussit ou échoue, ce qui produit des effets heureux ou malheureux : c'est « l'empirisme organisateur ». La première leçon de l'observation objective des faits est que « les intérêts particuliers doivent être non sacrifiés mais subordonnés à l'intérêt général » qui est pour nous Français « l'intérêt national », lequel requiert le bienfait de « l'autorité ».
    Celle-ci doit être désignée de façon qu'elle puisse « réaliser l'unité du commandement, avoir l'indépendance, la durée et la continuité » et que « l'intérêt de celui qui l'exerce coïncide avec l'intérêt de ceux sur qui et pour qui elle s'exerce ». C'est la monarchie héréditaire. Une monarchie respectueuse de la foi catholique, dont toute l'Histoire atteste les bienfaits. Une monarchie en outre assez forte pour ne pas avoir besoin d'entretenir une clientèle de fonctionnaires, donc pour décentraliser, faire revivre les petites « républiques locales » et les organisations professionnelles.
    Au bout de ce résumé de la méthode propre à notre mouvement, le marquis de Roux précise que les royalistes d'Action française n'ont pas à attendre la restauration pour servir : « Ils ne sont royalistes que parce qu'ils sont patriotes : ils se sentiraient donc inexcusables de ne pas défendre de tout leur pouvoir l'héritage en l'absence de l'héritier. » Langage toujours actuel.
    Définitions
    Restent alors à bien définir trois locutions que la mauvaise foi a si souvent travesties : Le « nationalisme intégral » est « celui qui sacrifie au bien de la nation les préjugés révolutionnaires », donc celui qui conclut « à la monarchie » ; le « politique d'abord » exprime tout simplement la « priorité (et non la primauté) du moyen politique », étant bien entendu qu'il s'agit ici de l'ordre des moyens purement humains ; le « par tous les moyens » veut dire tous les moyens légaux ou illégaux, mais honnêtes et avouables, comme par exemple, même sans avoir encore la force de remplacer le mauvais législateur, tout mettre en oeuvre pour faire échec à une mauvaise loi.
    Il faut lire attentivement les pages où le marquis de Roux parle de la nécessaire collaboration des croyants et des incroyants. Il en précise les conditions : se réunir au nom de l'intérêt national, dans un but donc temporel, qui ne suppose ni interconfesionnalisme, ni spiritualisme syncrétiste, ni libéralisme mettant toutes les religions sur le même plan.
    Voilà donc l'Action française telle qu'elle est, telle qu'elle se définit, telle que l'honnêteté commande de la considérer, qu'on l'approuve ou non. On a malheureusement voulu en faire un mouvement aux préoccupations philosophiques ou religieuses suspectes. Les diffamations de prétendus bien-pensants, démocrates chrétiens pour la plupart, aboutirent en 1926 à la mise à l’index de L’Action Française par Rome. C’est à eux que répond le marquis de Roux.
    Le bienfait catholique
    D'abord l'agnosticisme de Maurras. Notre maître avait eu en effet le malheur de perdre la foi au sortir de l'adolescence, mais il en souffrait et restait assoiffé de vérité. « Ce n'est pas assez dire, écrit le marquis, de constater que la politique de Maurras ne se déduit pas de son agnosticisme. Loin d'en découler elle est psychologiquement une réaction contre lui. » Nul danger de paganisme, ou de panthéisme, ou d'immoralité à fréquenter Maurras ; sa façon de dénoncer les faux dieux que le monde moderne fait souvent passer pour le vrai a ramené plus d'un de ses amis à retrouver la foi de leur enfance (à commencer par Henri Vaugeois). Et si Maurras a montré qu'il existe « une physique politique qui étudie légitimement les conditions et les résultats de nos activités d'un point de vue qui n'est pas celui de la morale », il a toujours reconnu que la morale reprend ses droits « pour nous dicter notre devoir d'état de citoyen ». Il va même plus loin, reconnaissant que « non seulement l'obligation morale, mais l'obligation juridique n'a de sens et de force que par référence de l'Absolu ». Tout à l'opposé de la morale kantienne, Maurras pense que « transformer en accord les oppositions de l'intérêt et du devoir c'est le chef-d'oeuvre de la politique », en quoi il se trouve en plein accord avec les plus grands politiques catholiques qui avaient avant lui étudié les institutions secourables à la faiblesse humaine. Accord qui se manifeste éminemment dans le domaine de la doctrine sociale de l'Église, si bien exposée et approfondie par le marquis de La Tour du Pin et que l'Action française a faite sienne.
    Universalité
    Dans sa critique de la démocratie, dans son anti-libéralisme et dans sa conception du catholicisme, Maurras a toujours insisté « sur l'universalité du bienfait catholique, sur la situation privilégiée qui est due entre toutes les confessions, entre tous les cultes, à l'Église catholique sur la terre de France et sur toute la terre habitée ». On sait en effet où la "séparation" de la république d'avec la foi qui a fait la France nous mène aujourd'hui...
    Ce sens catholique de l'universalité, d'un juste et d'un bien communs à l'humanité inspire aussi le nationalisme de l'Action française, pour lequel « le génie national correspond aux façons qui nous sont le plus naturelles et faciles de nous élever à un type supérieur d'humanité ».
    Ce ne sont là que quelques exemples de la richesse de l'ouvrage du marquis de Roux. Un livre que le temps n'en nullement démodé, qui confirme les adhérents dans leur choix et qui guérit les hésitants de leurs états d'âme.
    Michel FROMENTOUX L’Action Française 2000 du 1er au 14 décembre 2005
    * Marquis de Roux : Charles Maurras et le nationalisme de l'Action française. Éd. Grasset, 1927.

  • L’ASL et le Front Al Nosra sont appuyés par le gouvernement américain

    Nous le savions tous. Mais il semble que les Américains eux même commencent à s’en rendre compte.

  • Afghanistan : Drogue, pétrole et guerre

    Peter Dale Scott poursuit son analyse du système de domination US. Lors d’une conférence moscovite, il a résumé le résultat de ses recherches sur le financement de ce système par les drogues et les hydrocarbures. Bien que tout soit déjà connu, la vérité est toujours aussi difficile à admettre.

    J’ai prononcé le discours suivant à une conférence anti-OTAN, qui fut organisée à Moscou l’année dernière. J’étais le seul intervenant états-unien lors de cet événement. On m’y avait convié suite à la parution en russe de mon livre Drugs, Oil, and War – un ouvrage jamais traduit en français, contrairement à La Route vers le nouveau désordre mondial et à mon dernier livre, La Machine de guerre américaine –. [1] En tant qu’ancien diplomate préoccupé par la paix, j’étais heureux d’y participer. En effet, il me semble que le dialogue entre les intellectuels états-uniens et russes soit moins sérieux aujourd’hui qu’il ne l’était au paroxysme de la guerre froide. Pourtant, les dangers d’une guerre impliquant les deux principales puissances nucléaires n’ont visiblement pas disparu.

    En réponse au problème des crises interconnectées que sont la production de drogue afghane et le jihadisme salafiste narco-financé, mon discours exhortait les Russes à coopérer dans un cadre multilatéral avec les États-uniens partageant cette volonté —malgré les activités agressives de la CIA, de l’OTAN et du SOCOM (pour US Special Operations Command) en Asie centrale—. Cette position divergeait de celles des autres intervenants.

    Depuis cette conférence, j’ai continué de réfléchir en profondeur sur l’état dégradé des relations entre la Russie et les États-Unis, et sur mes espoirs légèrement utopiques de les restaurer. Malgré les différents points de vue des conférenciers, ils avaient tendance à partager une grande inquiétude sur les intentions états-uniennes envers la Russie et les anciens États de l’URSS. Cette anxiété commune se fondait sur ce qu’ils savaient des actions antérieures des États-Unis, et de leurs engagements non tenus. En effet, contrairement à la plupart des citoyens de ce pays, ils étaient bien informés sur ces questions.

    L’assurance que l’OTAN ne profiterait pas de la détente pour s’étendre en Europe de l’Est est un important exemple de promesse non tenue. Évidemment, la Pologne et d’autres anciens membres du Pacte de Varsovie sont aujourd’hui intégrés au sein de l’Alliance atlantique, tout comme les anciennes Républiques socialistes soviétiques de la Baltique. Par ailleurs, des propositions visant à faire entrer l’Ukraine dans l’OTAN sont toujours d’actualité, ce pays étant le véritable cœur de l’ancienne Union soviétique. Ce mouvement d’extension vers l’Est fut accompagné d’activités et d’opérations conjointes alliant les troupes US aux forces armées et sécuritaires de l’Ouzbékistan —dont certaines furent organisées par l’OTAN—. (Ces deux initiatives commencèrent en 1997, sous l’administration Clinton.)

    Nous pouvons citer d’autres ruptures d’engagements, comme la conversion non autorisée d’une force des Nations Unies en Afghanistan (approuvée en 2001 par la Russie) en une coalition militaire dirigée par l’OTAN. Deux intervenants critiquèrent la détermination des États-Unis à installer en Europe de l’Est un bouclier antimissile contre l’Iran, refusant les suggestions russes de le déployer en Asie. Selon eux, cette intransigeance constituait « une menace pour la paix mondiale ».

    Les conférenciers percevaient ces mesures comme des extensions agressives du mouvement qui, depuis Washington, visait à détruire l’URSS sous Reagan. Certains des orateurs avec qui j’ai pu échanger considéraient que, pendant les deux décennies suivant la Seconde Guerre mondiale, la Russie avait été menacée par des plans opérationnels des États-Unis et de l’OTAN pour une première frappe nucléaire contre l’URSS. Ils auraient pu être exécutés avant que la parité nucléaire ne soit atteinte, mais ils ne furent évidemment jamais mis en œuvre. Malgré tout, mes interlocuteurs étaient persuadés que les faucons ayant voulu ces plans n’avaient jamais abandonné leur désir d’humilier la Russie, et de la réduire au rang de tierce puissance. Je ne peux réfuter cette inquiétude. En effet, mon dernier livre, intitulé La Machine de guerre américaine , décrit également des pressions continuelles visant à établir et à maintenir la suprématie des États-Unis depuis la Seconde Guerre mondiale.

    Les discours prononcés à cette conférence ne se limitaient en aucun cas à critiquer les politiques menées par les États-Unis et l’Alliance atlantique. En effet, les intervenants s’opposaient avec une certaine amertume au soutien de Vladimir Poutine pour la campagne militaire de l’OTAN en Afghanistan, qu’il avait exprimé le 11 avril 2012. Ils étaient particulièrement révoltés par le fait que Poutine ait approuvé l’installation d’une base de l’Alliance atlantique à Oulianovsk, située à 900 kilomètres à l’est de Moscou. Bien que cette base ait été « vendue » à l’opinion publique russe comme un moyen de faciliter le retrait états-unien d’Afghanistan, l’un des conférenciers nous assura que l’avant-poste d’Oulianovsk était présenté dans les documents de l’OTAN comme une base militaire. Enfin, les intervenants se montraient hostiles aux sanctions onusiennes contre l’Iran, qui étaient inspirées par les États-Unis. Au contraire, ils considéraient ce pays comme un allié naturel contre les tentatives états-uniennes de concrétiser le projet de domination globale de Washington.

    Mis à part le discours suivant, je suis resté silencieux durant la majeure partie de cette conférence. Cependant mon esprit, voire ma conscience, sont perturbés lorsque je songe aux récentes révélations sur Donald Rumsfeld et Dick Cheney. En effet, immédiatement après le 11-Septembre, ces derniers ont mis en œuvre un projet visant à faire tomber de nombreux gouvernements amis de la Russie —dont l’Irak, la Libye, la Syrie et l’Iran—. [2] (Dix ans plus tôt, au Pentagone, le néoconservateur Paul Wolfowitz avait déclaré au général Wesley Clark que les États-Unis disposaient d’une fenêtre d’opportunité pour se débarrasser de ces clients de la Russie, dans la période de restructuration de ce pays suite à l’effondrement de l’URSS. [3]) Ce projet n’a toujours pas été finalisé en Syrie et en Iran.

    Ce que nous avons pu observer sous Obama ressemble beaucoup à la mise en œuvre progressive de ce plan. Toutefois, il faut admettre qu’en Libye, et à présent en Syrie, Obama a montré de plus grandes réticences que son prédécesseur à envoyer des soldats sur le terrain. (Il a tout de même été rapporté que, sous sa présidence, un nombre restreint de forces spéciales US ont opéré dans ces deux pays, afin d’attiser la résistance contre Kadhafi puis contre Assad.)

    Plus particulièrement, l’absence de réaction des citoyens des États-Unis face au militarisme agressif et hégémoniste de leur pays me préoccupe. Ce bellicisme permanent, que j’appellerais le « dominationisme », est prévu sur le long terme dans les plans du Pentagone et de la CIA. [4] Sans aucun doute, de nombreux États-uniens pourraient penser qu’une Pax Americana globale assurerait une ère de paix, à l’image de la Pax Romana deux millénaires auparavant. Je suis persuadé du contraire. En effet, à l’instar de la Pax Britannica du XIXe siècle, ce dominationisme conduira inévitablement à un conflit majeur, potentiellement à une guerre nucléaire. En vérité, la clé de la Pax Romana résidait dans le fait que Rome, sous le règne d’Hadrien, s’était retirée de la Mésopotamie. De plus, elle avait accepté de strictes limitations de son pouvoir dans les régions sur lesquelles elle exerçait son hégémonie. La Grande-Bretagne fit preuve d’une sagesse comparable, mais trop tard. Jusqu’à présent, les États-Unis ne se sont jamais montrés aussi raisonnables.

    Par ailleurs, dans ce pays, très peu de monde semble s’intéresser au projet de domination globale de Washington, du moins depuis l’échec des manifestations de masse visant à empêcher la guerre d’Irak. Nous avons pu constater une abondance d’études critiques sur les raisons de l’engagement militaire des États-Unis au Vietnam, et même sur l’implication états-unienne dans des atrocités telles que le massacre indonésien de 1965. Des auteurs comme Noam Chomsky et William Blum [5] ont analysé les actes criminels des États-Unis depuis la Seconde Guerre mondiale. Cependant, ils ont peu étudié la récente accélération de l’expansionnisme militaire états-unien. Seule une minorité d’auteurs, comme Chalmers Johnson et Andrew Bacevich, ont analysé le renforcement progressif de la Machine de guerre américaine qui domine aujourd’hui les processus politiques des États-Unis.

    De plus, il est frappant de constater que le jeune mouvement Occupy se soit si peu exprimé sur les guerres d’agression que mène ce pays. Je doute qu’il ait même dénoncé la militarisation de la surveillance et du maintien de l’ordre, ainsi que les camps de détention. Or, ces mesures sont au cœur du dispositif de répression intérieure qui menace sa propre survie. [6] Je fais ici référence à ce que l’on appelle le programme de « continuité du gouvernement » (COG pour « Continuity of Government »), à travers lequel les planificateurs militaires US ont développé des moyens de neutraliser définitivement tout mouvement antiguerre efficace aux États-Unis. [7]

    En tant qu’ancien diplomate canadien, si je devais retourner en Russie, j’en appellerais de nouveau à une collaboration entre les États-Unis et ce pays afin d’affronter les problèmes mondiaux les plus urgents. Notre défi est de dépasser ce compromis rudimentaire qu’est la détente, cette soi-disant « coexistence pacifique » entre les superpuissances. En réalité, cette entente vieille d’un demi-siècle a permis —et même encouragé— les atrocités violentes de dictateurs clients, comme Suharto en Indonésie ou Mahamed Siyaad Barre en Somalie. Il est probable que l’alternative à la détente, qui serait une rupture complète de celle-ci, mène à des confrontations de plus en plus dangereuses en Asie —très certainement en Iran—.

    Néanmoins, cette rupture peut-elle être évitée ? Voilà que je me demande si je n’ai pas minimisé l’intransigeance hégémoniste des États-Unis. [8] À Londres, j’ai récemment discuté avec un vieil ami, que j’avais rencontré durant ma carrière diplomatique. Il s’agit d’un diplomate britannique de haut rang, qui est un expert de la Russie. J’espérais qu’il aurait modéré mon évaluation négative des intentions des États-Unis et de l’OTAN contre ce pays. Or, il n’a fait que la renforcer.

    Ainsi, j’ai décidé de publier mon discours agrémenté de cette préface, qui est destinée aussi bien aux citoyens US qu’au public international. Je pense qu’aujourd’hui, le plus urgent pour préserver la paix mondiale est de restreindre le mouvement des États-Unis vers l’hégémonie incontestée. Au nom de la coexistence dans un monde pacifié et multilatéral, il faut donc raviver l’interdiction par l’ONU des guerres préemptives et unilatérales.

    Dans cet objectif, j’espère que les citoyens des États-Unis se mobiliseront contre le dominationisme de leur pays, et qu’ils en appelleront à une déclaration politique de l’administration ou du Congrès. Cette déclaration :

    1) renoncerait explicitement aux appels antérieurs du Pentagone faisant de la « suprématie totale » (« full spectrum dominance ») un objectif militaire central dans la politique étrangère des États-Unis ; [9]

    2) rejetterait comme étant inacceptable la pratique des guerres préventives, aujourd’hui profondément enracinée ;

    3) renoncerait catégoriquement à tout projet états-unien d’utilisation permanente de bases militaires en Irak, en Afghanistan ou au Kirghizstan ;

    4) réengagerait les États-Unis à mener leurs futures opérations militaires en accord avec les procédures établies par la Charte des Nations Unies.

    J’encourage mes concitoyens à me rejoindre afin d’exhorter le Congrès à introduire une résolution dans ce but. Initialement, une telle démarche pourrait ne pas aboutir. Cependant, il est possible qu’elle contribue à recentrer le débat politique US vers un sujet qui est selon moi urgent et peu débattu : l’expansionnisme des États-Unis, et la menace contre la paix globale qui en découle aujourd’hui.

    Discours à la conférence d’Invissin sur l’OTAN
    (Moscou, 15 mai 2012)

    Avant tout, je remercie les organisateurs de cette conférence de me permettre de parler du grave problème qu’est le narcotrafic d’Afghanistan. Aujourd’hui, il constitue une menace aussi bien pour la Russie que pour les relations entre ce pays et les États-Unis. Je vais donc discuter de politique profonde selon les perspectives de mon livre Drugs, Oil, and War, mais aussi de mon dernier ouvrage (La Machine de guerre américaine ) et du précédent (La Route vers le nouveau désordre mondial ). Ces livres analysent notamment les facteurs sous-tendant le trafic de drogue international ainsi que les interventions US, deux phénomènes préjudiciables à la fois au peuple russe et au peuple états-unien. Je parlerai également du rôle de l’OTAN dans la facilitation des stratégies visant à établir la suprématie des États-Unis sur le continent asiatique. Mais d’abord, je voudrais analyser le trafic de drogue à l’aune d’un important facteur, qui s’avère déterminant dans mes livres. Il s’agit du rôle du pétrole dans les politiques asiatiques des États-Unis, et également de l’influence d’importantes compagnies pétrolières alignées sur les intérêts de ce pays, dont British Petroleum (BP).

    Derrière chaque offensive récente des États-Unis et de l’OTAN, l’industrie pétrolière fut une force profonde déterminante. Pour l’illustrer, songeons simplement aux interventions en Afghanistan (2001), en Irak (2003) et en Libye (2011). [10]

    J’ai donc étudié le rôle des compagnies pétrolières et de leurs représentants à Washington —dont les lobbies—, dans chacune des grandes interventions des États-Unis depuis le Vietnam dans les années 1960. [11] Le pouvoir des compagnies pétrolières US nécessiterait quelques explications à un public venant de Russie, où l’État contrôle l’industrie des hydrocarbures. Aux États-Unis, c’est pratiquement l’inverse. En effet, les compagnies pétrolières tendent à dominer aussi bien la politique étrangère de ce pays que le Congrès. [12] Ceci explique pourquoi les présidents successifs, de Kennedy à Obama en passant par Reagan, ont été incapables de limiter les avantages fiscaux des compagnies pétrolières garantis par la « oil depletion allowance » —y compris dans le contexte actuel, où la plupart des États-uniens sombrent dans la pauvreté—. [13]

    Les activités US en Asie centrale, dans des zones d’influence traditionnelles de la Russie telles que le Kazakhstan, ont un fondement commun. En effet, depuis une trentaine d’années (voire plus), les compagnies pétrolières et leurs représentants à Washington ont montré un grand intérêt dans le développement, et surtout dans le contrôle des ressources gazières et pétrolières sous-exploitées du bassin Caspien. [14] Dans cet objectif, Washington a développé des politiques ayant eu comme résultat la mise en place de bases avancées au Kirghizstan et, pendant quatre ans, en Ouzbékistan (2001-2005). [15] Le but affiché de ces bases était de soutenir les opérations militaires des États-Unis en Afghanistan. Néanmoins, la présence états-unienne encourage aussi les gouvernements des nations avoisinantes à agir plus indépendamment de la volonté russe. Nous pouvons citer comme exemple le Kazakhstan et le Turkménistan, ces deux pays étant des zones d’investissements gaziers et pétroliers pour les compagnies US.

    Washington sert les intérêts des compagnies pétrolières occidentales, pas seulement du fait leur influence corruptrice sur l’administration, mais parce que la survie de l’actuelle pétro-économie US dépend de la domination occidentale du commerce mondial du pétrole. Dans l’un de mes livres, j’analyse cette politique, en expliquant comment elle a contribué aux récentes interventions des États-Unis, mais aussi à l’appauvrissement du Tiers-Monde depuis 1980. En substance, les États-Unis ont géré le quadruplement des prix du pétrole dans les années 1970 en organisant le recyclage des pétrodollars dans l’économie états-unienne, au moyen d’accords secrets avec les Saoudiens. Le premier de ces accords assurait une participation spéciale et continuelle de l’Arabie saoudite dans la santé du dollar US ; le second sécurisait le soutien permanent de ce pays dans la tarification intégrale du pétrole de l’OPEP en dollars. [16] Ces deux accords garantissaient que l’économie des États-Unis ne serait pas affaiblie par les hausses de prix du pétrole de l’OPEP. Le plus lourd fardeau pèserait au contraire sur les économies des pays les moins développés. [17]

    Le dollar US, bien qu’étant en cours d’affaiblissement, dépend encore en grande partie de la politique de l’OPEP imposant cette monnaie pour régler le pétrole de cette organisation. Nous pouvons mesurer avec quelle force les États-Unis sont capables d’imposer cette politique en observant le destin des pays ayant décidé de la remettre en cause. « En 2000, Saddam Hussein insista pour que le pétrole irakien soit vendu en euros. Ce fut une manœuvre politique, mais qui augmenta les revenus récents de l’Irak grâce la hausse de la valeur de l’euro par rapport au dollar. » [18] Trois ans plus tard, en mars 2003, les États-Unis envahirent ce pays. Deux mois après, le 22 mai 2003, Bush décréta par un ordre exécutif que les ventes de pétrole irakien devaient s’effectuer de nouveau en dollars, et non en euros. [19]

    Selon un article russe, peu avant l’intervention de l’OTAN en Libye début 2011, Mouammar Kadhafi avait manœuvré pour refuser le dollar comme monnaie de règlement du pétrole libyen, à l’instar de Saddam Hussein. [20] En février 2009, l’Iran annonça avoir « complètement cessé de conduire les transactions pétrolières en dollars US. » [21] Les véritables conséquences de cette audacieuse décision iranienne n’ont pas encore été observées. [22]

    J’insiste sur le point suivant : chaque intervention récente des États-Unis et de l’OTAN a permis de soutenir la suprématie déclinante des compagnies pétrolières occidentales sur le système pétrolier global, donc celui des pétrodollars. Néanmoins, je pense que les compagnies pétrolières elles-mêmes sont capables d’initier, ou au moins de contribuer à des interventions politiques. Comme je l’ai mentionné dans mon livre Drugs, Oil, and Wars (p.8) :

    « De façon récurrente, les compagnies pétrolières US sont accusées de se lancer dans des opérations clandestines, soit directement, soit par le biais d’intermédiaires. En Colombie (comme nous le verrons), une entreprise de sécurité états-unienne travaillant pour Occidental Petroleum participa à une opération militaire de l’armée colombienne, ‘qui tua 18 civils par erreur.’ »

    Pour citer un exemple plus proche de la Russie, j’évoquerais une opération clandestine de 1991 en Azerbaïdjan, qui est un exemple classique de politique profonde. Dans ce pays, d’anciens collaborateurs de la CIA, qui étaient employés par une entreprise pétrolière douteuse (MEGA Oil), « se lancèrent dans des entraînements militaires, distribuèrent des ‘sacs remplis d’argent liquide’ à des membres du gouvernement, et mirent en place une compagnie aérienne […] qui permit bientôt à des centaines de mercenaires moudjahidines d’être acheminés dans ce pays depuis l’Afghanistan. » [23] À l’origine ces mercenaires, finalement estimés à environ 2 000, furent employés pour combattre les forces arméniennes soutenues par la Russie dans la région disputée du Haut-Karabagh. Mais ils appuyèrent aussi les combattants islamistes en Tchétchénie et au Daguestan. Ils contribuèrent également à faire de Bakou un point de transbordement de l’héroïne afghane à la fois vers le marché urbain de Russie et vers la mafia tchétchène. [24]

    En 1993, ils participèrent au renversement d’Abulfaz Elchibey, le premier président élu de l’Azerbaïdjan, et à son remplacement par Heydar Aliyev. Ce dernier signa ensuite un important contrat pétrolier avec BP, incluant ce qui devint finalement l’oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan reliant ce pays à la Turquie. Il faut souligner que les origines états-uniennes des agents de MEGA Oil sont indiscutables. En revanche, nous ne savons pas exactement qui a financé cette entreprise. Il aurait pu s’agir des majors pétrolières, la plupart d’entre elles disposant (ou ayant disposé) de leurs propres services clandestins. [25] Certaines entreprises pétrolières importantes, incluant Exxon, Mobil et BP, ont été accusées d’être « derrière le coup d’État » ayant conduit au remplacement d’Elchibey par Aliyev. [26]

    De toute évidence, Washington et les majors pétrolières pensent que leur survie dépend du maintien de leur actuelle suprématie sur les marchés pétroliers internationaux. Dans les années 1990, alors que l’on localisait généralement les plus grandes réserves non prouvées d’hydrocarbures dans le bassin Caspien, cette région devint centrale à la fois pour les investissements pétroliers des entreprises US et pour l’expansion sécuritaire des États-Unis. [27]

    S’exprimant en tant que secrétaire d’État adjoint, Strobe Talbott, un proche ami de Bill Clinton, tenta de mettre en avant une stratégie raisonnable pour assurer cette expansion. Dans un important discours prononcé le 21 juillet 1997,

    « Talbott exposa les quatre aspects d’un [potentiel] soutien des États-Unis pour les pays du Caucase et de l’Asie centrale : 1) la promotion de la démocratie ; 2) la création d’économies de marché ; 3) le parrainage de la paix et de la coopération, au sein et parmi les pays de la région et 4) leur intégration dans la plus vaste communauté internationale. […] Critiquant avec virulence ce qu’il considère être une conception dépassée de la compétition dans le Caucase et en Asie centrale, M. Talbott mit en garde quiconque envisagerait le ‘Grand Jeu’ comme grille de lecture de la région. Au contraire, il proposa une entente dans laquelle chacun sortirait gagnant de la coopération. » [28]

    Mais cette approche multilatérale fut immédiatement attaquée par des membres des deux partis. Seulement trois jours plus tard, Heritage Foundation, le cercle de réflexion droitisant du Parti républicain, répondit que « [l]’administration Clinton, désireuse d’apaiser Moscou, rechignait à exploiter l’opportunité stratégique de sécuriser les intérêts des États-Unis dans le Caucase.  » [29] En octobre 1997, cette critique trouva son écho dans Le Grand Échiquier, un important ouvrage écrit par l’ancien conseiller à la Sécurité nationale Zbigniew Brzezinski. Ce dernier est certainement le principal opposant à la Russie au sein du Parti démocrate. Admettant que « la politique étrangère [états-unienne devrait] […] favoriser les liens nécessaires à une vraie coopération mondiale », il défendait toutefois dans son livre la notion de « Grand Jeu  » rejetée par Talbott. Selon Brzezinski, il était impératif d’empêcher « [l]’apparition d’un concurrent en Eurasie, capable de dominer ce continent et de défier [les États-Unis] ». [30]

    En arrière-plan de ce débat, la CIA et le Pentagone développaient à travers l’Alliance atlantique une « stratégie de projection » contraire aux propositions de Talbott. En 1997, dans le cadre du programme « Partenariat pour la Paix » de l’OTAN, le Pentagone démarra des exercices militaires avec l’Ouzbékistan, le Kazakhstan et le Kirghizstan. Ce programme constituait « l’embryon d’une force militaire dirigée par l’OTAN dans cette région ». [31] Baptisés CENTRAZBAT, ces exercices envisageaient de potentiels déploiements de forces combattantes états-uniennes. Catherine Kelleher, une assistante du secrétaire adjoint à la Défense, cita « la présence d’énormes ressources énergétiques » comme justification de l’engagement militaire des États-Unis dans cette région. [32] L’Ouzbékistan, que Brzezinski distingua pour son importance géopolitique, devint un pivot pour les exercices militaires états-uniens, bien que ce pays ait l’un des pires bilans en matière de respect des droits de l’Homme dans cette région. [33]

    De toute évidence, la « révolution des tulipes » de mars 2005 au Kirghizstan constitua une autre étape de la doctrine de projection stratégique du Pentagone et de la CIA. Elle s’est déroulée à une époque où George W. Bush parlait fréquemment de « stratégie de projection de la liberté ». Plus tard, alors qu’il visitait la Géorgie, ce dernier approuva ce changement de régime en le présentant comme un exemple de « démocratie et de liberté en pleine expansion ». [34] (En réalité, il ressemblait plus à un coup d’État sanglant qu’à une « révolution ».) Cependant, le régime de Bakiyev « dirigea le pays comme un syndicat du crime », pour reprendre les termes d’Alexander Cooley, un professeur à l’Université de Columbia. En particulier, de nombreux observateurs accusèrent Bakiyev d’avoir pris le contrôle du trafic de drogue local et de le gérer comme une entreprise familiale. [35]

    Dans une certaine mesure, l’administration Obama s’est éloignée de cette rhétorique hégémoniste que le Pentagone appelle la « suprématie totale  » (« full-spectrum dominance »). [36] Toutefois, il n’est pas surprenant de constater que sous sa présidence, les pressions visant à réduire l’influence de la Russie se soient maintenues, comme par exemple en Syrie. En réalité, pendant un demi-siècle, Washington a été divisée en deux camps. D’un côté, une minorité évoluant principalement au Département d’État (comme Strobe Talbott), qui avait envisagé un avenir de coopération avec l’Union soviétique. De l’autre, les faucons hégémonistes, travaillant principalement à la CIA et au Pentagone (comme William Casey, Dick Cheney et Donald Rumsfeld). Ces derniers ont continuellement fait pression pour instaurer aux États-Unis une stratégie unipolaire de domination globale. [37] Dans la poursuite de cet objectif inatteignable, ils n’ont pas hésité à s’allier avec des trafiquants de drogue, notamment en Indochine, en Colombie et à présent en Afghanistan. [38]

    Par ailleurs, ces faucons ont massivement employé les stratégies d’éradication narcotique de la DEA (Drug Enforcement Administration). [39] Comme je l’ai écrit dans La Machine de guerre américaine (p.43),

    «  Le véritable objectif de la plupart de ces campagnes […] n’a jamais été l’idéal sans espoir de l’éradication de la drogue. Il a plutôt consisté à modifier la répartition du marché, c’est-à-dire à cibler des ennemis spécifiques pour s’assurer que le trafic de drogue reste sous le contrôle des trafiquants alliés à l’appareil de la sécurité d’État en Colombie et/ou à la CIA. » [40]

    De manière flagrante, cette tendance s’est vérifiée en Afghanistan, où les États-Unis recrutèrent d’anciens trafiquants de drogue pour qu’ils soutiennent leur invasion de 2001. [41] Plus tard, Washington annonça une stratégie de lutte contre la drogue qui se limitait explicitement à attaquer les trafiquants de drogue qui appuyaient les insurgés. [42]

    Ainsi, ceux qui comme moi se préoccupent de la réduction des flux de drogue venant d’Afghanistan se retrouvent face à un dilemme. En effet, pour être efficaces, les stratégies de lutte contre le trafic de drogue international doivent être multilatérales. En Asie centrale, elles nécessiteront une plus grande coopération entre les États-Unis et la Russie. Mais au contraire, les efforts des principales forces pro-US présentes dans cette région —notamment la CIA, l’US Army, l’OTAN et la DEA—, ont été jusqu’à présent concentrés non pas sur la coopération mais sur l’hégémonie états-unienne.

    Selon moi, la réponse à ce problème résidera dans l’utilisation conjointe de l’expertise et des ressources des deux pays, dans le cadre d’agences bilatérales ou multilatérales qu’aucune partie ne dominera. Une stratégie anti-drogue réussie devra être pluridimensionnelle, comme la campagne qui a été menée avec succès en Thaïlande. De plus, elle nécessitera probablement que les deux pays envisagent la mise en œuvre de stratégies favorables à la population, ce que ni l’un ni l’autre n’a encore concrétisé. [43]

    La Russie et les États-Unis ont beaucoup de caractéristiques communes, et ils partagent de nombreux problèmes. Tous deux sont des super-États, bien que leur prééminence s’affaiblisse face à la Chine émergente. En tant que superpuissances, ces nations cédèrent toutes deux à la tentation de l’aventure afghane, que de nombreux esprits mieux avisés regrettent aujourd’hui. Dans le même temps, ce pays ravagé qu’est devenu l’Afghanistan doit faire face à des problèmes urgents, qui le sont aussi pour ces trois superpuissances. Il s’agit de la menace que constitue la drogue, et du danger correspondant qu’est le terrorisme.

    Il est dans l’intérêt du monde entier de voir la Russie et les États-Unis affronter ces périls de façon constructive et désintéressée. Et espérons que chaque progrès dans la réduction de ces menaces communes sera une nouvelle étape dans le difficile processus de renforcement de la paix.

    Le siècle dernier fut le théâtre d’une guerre froide entre les États-Unis et la Russie, deux superpuissances qui se sont lourdement armées au nom de la défense de leurs peuples respectifs. L’Union soviétique a perdu, ce qui aboutit à une Pax Americana instable, à l’image de la Pax Britannica du XIXe siècle : un dangereux mélange de globalisation commerciale, d’accroissement des disparités de revenus et de richesses, et d’un militarisme brutalement excessif et expansif. Celui-ci provoque de plus en plus de conflits armés (Somalie, Irak, Yémen, Libye), tout en accentuant la menace d’une possible guerre mondiale (Iran).

    Aujourd’hui, afin de préserver leur dangereuse suprématie, les États-Unis sont en train de s’armer contre leur propre population, et plus seulement pour la défendre. [44] Tous les peuples du monde, y compris aux États-Unis, ont comme intérêt l’affaiblissement de cette suprématie en faveur d’un monde plus multipolaire et moins militariste.

    Traduction : Maxime Chaix   http://www.voltairenet.org

    Notes :

    [1] Le chercheur suisse Daniele Ganser – auteur du livre intitulé Les Armées Secrètes de l’OTAN : Réseaux Stay Behind, Opération Gladio et Terrorisme en Europe de l’Ouest (Éditions Demi-Lune, Plogastel-Saint-Germain, 2011 [seconde édition]) –, et l’homme politique italien Pino Arlacchi, ancien directeur de l’Office des Nations Unies contre la Drogue et le Crime (ONUDC), étaient également invités à cette conférence.

    [2] Initialement, Donald Rumsfeld voulait répondre au 11-Septembre en attaquant non pas l’Afghanistan, mais l’Irak. Selon lui, il n’y avait « pas de cibles convenables en Afghanistan » (Richard Clarke, Against All Enemies, p.31).

    [3] Paul Wolfowitz déclara à Wesley Clark que « nous avons environ cinq ou dix ans devant nous pour nettoyer ces vieux régimes clients des Soviétiques —la Syrie, l’Iran, l’Irak— avant que la prochaine superpuissance ne vienne nous défier » (Wesley Clark, discours au San Francisco Commonwealth Club, 3 octobre 2007). Dix ans plus tard, en novembre 2001, Clark entendit au Pentagone que des plans pour attaquer l’Irak étaient « en discussion dans le cadre d’un plan quinquennal, […] débutant avec l’Irak, puis la Syrie, le Liban, la Libye, l’Iran, la Somalie et le Soudan » (Wesley Clark, Winning Modern Wars [Public Affairs, New York, 2003], p.130).

    [4] Le terme « hégémonie » peut avoir un sens léger, connotant une relation amicale dans une confédération, ou un sens hostile. Le mouvement des États-Unis vers l’hégémonie globale, inébranlable et unipolaire est sans précédent, et il mérite d’avoir sa propre appellation. « Dominationisme » est un terme hideux, ayant une forte connotation sexuelle et perverse. C’est pourquoi je l’ai choisi.

    [5] Les livres les plus récents de William Blum sont Killing Hope : U.S. Military and CIA Interventions Since World War II (2003) et Freeing the World to Death : Essays on the American Empire (2004).

    [6] Paul Joseph Watson, « Leaked U.S. Army Document Outlines Plan For Re-Education Camps In America », 3 mai 2012 : « Le manuel énonce clairement que ces mesures s’appliquent également ‘sur le territoire des États-Unis’, sous la direction du [Département de la Sécurité intérieure] et de la FEMA. Ce document ajoute que ‘[l]es opérations de réinstallation peuvent nécessiter l’internement temporaire (moins de 6 mois) ou semi-permanent (plus de 6 mois) d’importants groupes de civils.  »

    [7] Voir Peter Dale Scott, « La continuité du gouvernement étasunien : L’état d’urgence supplante-t-il la Constitution ? » ; Peter Dale Scott, « Continuity of Government’ Planning : War, Terror and the Supplanting of the U.S. Constitution ».

    [8] Il y a deux nuits, j’ai fait un rêve intense et troublant. À la fin de celui-ci, j’observai l’ouverture d’une conférence où j’allais m’exprimer de nouveau, comme à Moscou. Immédiatement après mon discours, le programme de cet événement appelait à discuter de la possibilité que « Peter Dale Scott » soit une fiction servant de sombres objectifs clandestins et qu’en réalité, aucun « Peter Dale Scott » n’existait.

    [9] « La ‘suprématie totale’ (‘full-spectrum dominance’) signifie la capacité des forces US, agissant seules ou avec des alliés, de battre n’importe quel adversaire et de contrôler n’importe quelle situation entrant dans la catégorie des opérations militaires. » (Joint Vision 2020, Département de la Défense, 30 mai 2000 ; cf. « Joint Vision 2020 Emphasizes Full-spectrum Dominance », Département de la Défense).

    [10] De façon indiscutable mais moins évidente, le pétrole —ou plutôt un oléoduc— fut également un facteur conditionnant l’intervention de l’OTAN au Kosovo en 1998. Voir Peter Dale Scott, Drugs, Oil, and War : The United States in Afghanistan, Colombia, and Indochina (Rowman & Littlefield Publishers, Lanham, MD), p.29 ; Peter Dale Scott, « La Bosnie, le Kosovo et à présent la Libye : les coûts humains de la collusion perpétuelle entre Washington et les terroristes », Mondialisation.ca, 17 octobre 2011.

    [11] Scott, Drugs, Oil, and War, pp.8-9, p.11.

    [12] Par exemple, l’entreprise Exxon n’aurait payé aucun impôt fédéral sur le revenu en 2009, à une période de bénéfices presque record pour cette compagnie (Washington Post, 11 mai 2011). Cf. Steve Coll, Private Empire : ExxonMobil and American Power (Penguin Press, New York, 2012), pp.19-20 : « Dans certains pays lointains où elle a fait des affaires, […] l’emprise d’Exxon sur les politiques civiles et sécuritaires locales dépassait celle de l’ambassade des États-Unis. »

    [13] Charles J. Lewis, « Obama again urges end to oil industry tax breaks », Houston Chronicle, 27 avril 2011 ; « Politics News : Obama Urges Congress to End Oil Subsidies », Newsy.com, 2 mars 2012.

    [14] Cf. un article publié en 2001 par le Foreign Military Studies Office de Fort Leavenworth : « La mer Caspienne semble reposer elle-même sur une autre mer —une mer d’hydrocarbures—. […] La présence de ces réserves de pétrole et la possibilité de les exporter fait [sic] naître de nouvelles préoccupations stratégiques pour les États-Unis et les autres puissances occidentales industrialisées. Alors que les compagnies pétrolières construisent un oléoduc du Caucase vers l’Asie centrale pour fournir le Japon et l’Occident, ces préoccupations stratégiques revêtent des implications militaires. » (Lester W. Grau, « Hydrocarbons and a New Strategic Region : The Caspian Sea and Central Asia » (Military Review [May-Juin 2001], p.96) ; cité dans Peter Dale Scott, La Route vers le Nouveau Désordre Mondial (50 ans d’ambitions secrètes des États-Unis) [Éditions Demi-Lune, Paris, 2010], p.51).

    [15] Discussion dans Peter Dale Scott, « Le ‘Projet Jugement dernier’ et les événements profonds : JFK, le Watergate, l’Irangate et le 11-Septembre », Réseau Voltaire, 4 janvier 2012. Des tractations diplomatiques visant à établir une base US au Tadjikistan ont également eu lieu : voir Joshua Kucera, « U.S. : Tajikistan Wants to Host an American Air Base », Eurasia.net, 14 décembre 2010.

    [16] David E. Spiro, The Hidden Hand of American Hegemony : Petrodollar Recycling and International Markets (Ithaca, Cornell UP, 1999), x : « En 1974, [le secrétaire au Trésor William] Simon négocia un accord secret pour que la banque centrale saoudienne puisse acheter des titres du Trésor US en dehors du processus de vente habituel. Quelques années plus tard, le secrétaire au Trésor Michael Blumenthal noua un accord secret avec les Saoudiens, assurant que l’OPEP continuerait de vendre le pétrole en dollars. Ces accords étaient confidentiels car les États-Unis avaient promis aux autres démocraties industrialisées de ne pas poursuivre des politiques unilatérales de ce genre. » Cf. pp.103-12.

    [17] « Aussi longtemps que le pétrole de l’OPEP était vendu en dollars, et que cette organisation les investissait dans des obligations du gouvernement US, ce dernier bénéficiait d’un double prêt. La première part de ce prêt concernait le pétrole. En effet, le gouvernement des États-Unis pouvait imprimer des dollars pour acheter son pétrole. En échange, l’économie US n’avait donc pas à produire de biens et services, jusqu’à leur achat par l’OPEP avec ces dollars. Évidemment, cette stratégie ne pouvait fonctionner si cette monnaie n’avait pas constitué un moyen de régler le pétrole. La seconde part de ce prêt venait des autres économies nationales, qui devaient acquérir des dollars pour acheter leur pétrole, mais qui ne pouvaient imprimer cette monnaie. Celles-ci devaient vendre leurs biens et services afin de posséder les dollars requis pour payer l’OPEP. » (Spiro, Hidden Hand, p.121).

    [18] Carola Hoyos et Kevin Morrison, « Iraq returns to the international oil market », Financial Times, 5 juin 2003. Cf. Coll, Private Empire, p.232 : « À la fin de son règne, un Saddam Hussein désespéré avait signé des contrats de partage de la production [pétrolière] avec des entreprises russes et chinoises, mais ces accords n’ont jamais été mis en œuvre. »

    [19] Scott, La Route vers le nouveau désordre mondial , pp.265-66. Voir également William Clark, « The Real Reasons Why Iran is the Next Target : The Emerging Euro-denominated International Oil Marker », Global Research, 27 octobre 2004.

    [20] Scott, La Route vers le nouveau désordre mondial , pp.265-66. Voir également William Clark, « The Real Reasons Why Iran is the Next Target : The Emerging Euro-denominated International Oil Marker », Global Research, 27 octobre 2004.

    [21] « Iran Ends Oil Transactions In U.S. Dollars », CBS News, 11 février 2009.

    [22] En mars 2012, SWIFT, la société qui gère les transactions financières globales, a exclu les banques iraniennes de ce système, conformément aux sanctions de l’ONU et des États-Unis (BBC News, 15 mars 2012). Le 28 février 2012, Business Week déclara que cet acte « pourrait perturber les marchés pétroliers [,] inquiets de la possibilité que les acheteurs ne puissent plus payer les 2,2 millions de barils de pétrole quotidiens du second pays exportateur de l’OPEP. »

    [23] Peter Dale Scott, La Route vers le nouveau désordre mondial , pp.229-31 ; cf. Scott, Drugs, Oil, and War, p.7.

    [24] Scott, La Route vers le nouveau désordre mondial , p.231.

    [25] L’Office of Strategic Services (OSS), l’agence d’opérations clandestines des États-Unis durant la Seconde Guerre mondiale, fut hâtivement mise sur pied en recrutant notamment des employés de certaines compagnies pétrolières présentes en Asie, comme Standard Oil of New Jersey (Esso). Voir Smith, OSS, p.15, p.211.

    [26] « BP oiled coup with cash, Turks claim », Sunday Times (Londres), 26 mars 2000 ; cité dans Scott, La Route vers le nouveau désordre mondial , pp.231-33.

    [27] En 1998, Dick Cheney, qui était alors le PDG de l’entreprise de services pétroliers Halliburton, fit la remarque suivante : « Je ne me souviens pas avoir vu émerger si soudainement une région en tant que zone de grande importance stratégique comme c’est le cas aujourd’hui pour [le bassin] Caspien. » (George Monbiot, « America’s pipe dream », The Guardian [Londres], 23 octobre 2001).

    [28] R. Craig Nation, « Russia, the United States, and the Caucasus », US Army War College, Strategic Studies Institute. Les paroles de Talbott méritent d’être amplement citées : « Depuis de nombreuses années, il a été en vogue de proclamer, ou du moins de prédire une répétition du ‘Grand Jeu’ dans le Caucase et en Asie centrale. Bien entendu, ceci implique que la dynamique motrice dans cette région – alimentée et encouragée par le pétrole – serait la compétition entre les grandes puissances. Celle-ci serait défavorable aux populations locales. Notre objectif est d’éviter cette issue régressive, et d’agir afin d’en décourager les promoteurs. […] Le Grand Jeu, au cœur [des romans] Kim de Kipling et Flashman de Fraser, s’est conclu par une somme nulle. Ce que nous voulons apporter est tout simplement le contraire. Nous désirons voir tous les acteurs responsables d’Asie centrale et du Caucase sortir gagnants.  » (M.K. Bhadrakumar, « Foul Play in the Great Game », Asia Times, 13 juillet 2005).

    [29] James MacDougall, « A New Stage in U.S.-Caspian Sea Basin Relations », Central Asia, 5 (11), 1997 ; citant Ariel Cohen, « U.S. Policy in the Caucasus and Central Asia : Building A New ‘Silk Road’ to Economic Prosperity », Heritage Foundation, 24 juillet 1997. En octobre 1997, le Sénateur Sam Brownback introduisit une loi, le Silk Road Strategy Act of 1997 (S. 1344), destinée à encourager les nouveaux États d’Asie centrale à coopérer avec les États-Unis plutôt qu’avec la Russie ou l’Iran.

    [30] Zbigniew Brzezinski, Le Grand Échiquier (L’Amérique et le reste du monde), (Bayard Éditions, Paris, 1997), pp.24-25.

    [31] Ariel Cohen, Eurasia In Balance : The US And The Regional Power Shift, p.107.

    [32] Michael Klare, Blood and Oil (Metropolitan Books/Henry Holt, New York, 2004), pp.135-36 ; citant R. Jeffrey Smith, « U.S. Leads Peacekeeping Drill in Kazakhstan », Washington Post, 15 septembre 1997. Cf. Kenley Butler, « U.S. Military Cooperation with the Central Asian States », 17 septembre 2001.

    [33] Zbigniew Brzezinski, Le Grand Échiquier, p.172.

    [34] Peter Dale Scott, « Kyrgyzstan, the U.S. and the Global Drug Problem : Deep Forces and the Syndrome of Coups, Drugs, and Terror », Asia-Pacific Journal : Japan Focus ; citant le Président Bush, Discours sur l’état de l’Union, 20 janvier 2004 ; « Bush : Georgia’s Example a Huge Contribution to Democracy », Civil Georgia, 10 mai 2005. De la même manière, Zbigniew Brzezinski fut cité dans un article de presse kirghiz déclarant : «  Je pense que les révolutions en Géorgie, en Ukraine et au Kirghizstan furent l’expression sincère et soudaine de la volonté politique prédominante.  » ( 27 mars 2008).

    [35] Scott, « Kyrgyzstan, the U.S. and the Global Drug Problem : Deep Forces and the Syndrome of Coups, Drugs, and Terror », citant Owen Matthews, « Despotism Doesn’t Equal Stability », Newsweek, 7 avril 2010 (Cooley) ; Peter Leonard, « Heroin trade a backdrop to Kyrgyz violence », Associated Press, 24 juin 2010 ; « Kyrgyzstan Relaxes Control Over Drug Trafficking », Jamestown Foundation, Eurasia Daily Monitor, vol. 7, issue 24, 4 février 2010, etc.

    [36] Département de la Défense, Joint Vision 2020, 30 mai 2000 ; discussion dans Scott, La Route vers le nouveau désordre mondial , pp.50-51.

    [37] Wesley Clark rapporta que Paul Wolfowitz, l’un des principaux néoconservateurs au Pentagone, lui annonça en 1991 que « [les États-Unis avaient] environ cinq ou dix ans devant [eux] pour nettoyer ces vieux régimes clients des soviétiques – la Syrie, l’Iran, l’Irak – avant que la prochaine superpuissance ne vienne nous défier » (Wesley Clark, discours au San Francisco Commonwealth Club, 3 octobre 2007). Dix ans plus tard, en novembre 2001, Clark entendit au Pentagone que des plans pour attaquer l’Irak étaient « en discussion dans le cadre d’un plan quinquennal, […] débutant avec l’Irak, puis la Syrie, le Liban, la Libye, l’Iran, la Somalie et le Soudan » (Wesley Clark, Winning Modern Wars [Public Affairs, New York, 2003], p.130).

    [38] Voir Scott, La Machine de guerre américaine : La politique profonde, la CIA, la drogue, l’Afghanistan, … , (Éditions Demi-Lune, Plogastel-Saint-Germain, 2012).

    [39] Concernant la dérive hégémoniste de la « guerre contre la drogue » menée par la DEA en Asie, voir Scott, La Machine de guerre américaine , pp.187-212.

    [40] Scott, La Machine de guerre américaine , p.43.

    [41] Par exemple, nous pouvons citer Haji Zaman Ghamsharik, qui s’était retiré à Dijon (France), où des responsables britanniques et états-uniens l’ont rencontré et l’ont persuadé de retourner en Afghanistan (Peter Dale Scott, La Route vers le nouveau désordre mondial, p.181 ; citant Philip Smucker, Al Qaeda’s Great Escape : The Military and the Media on Terror’s Trail [Brassey’s, Washington, 2004], p.9.

    [42] Scott, La Machine de guerre américaine , pp.340-41 (insurgés) ; James Risen, « U.S. to Hunt Down Afghan Lords Tied to Taliban », New York Times, 10 août 2009 : «  Les commandants militaires des États-Unis ont déclaré au Congrès que […] seuls ces [trafiquants de drogue] apportant leur soutien à l’insurrection seraient ciblés. »

    [43] La Russie s’est légitimement indignée de l’échec des États-Unis et de l’OTAN à combattre sérieusement les immenses cultures d’opium en Afghanistan depuis une dizaine d’années (voir par exemple : « Russia lashes out at NATO for not fighting Afghan drug production », Russia Today, 28 février 2010). Cependant, la solution simpliste proposée par la Russie —la destruction des cultures dans les champs—, précipiterait certainement les paysans dans les bras des islamistes, ce qui menace autant les États-Unis que la Russie. De nombreux observateurs ont remarqué que l’éradication des champs de pavot endette les petits fermiers vis-à-vis des propriétaires terriens et des trafiquants. Ainsi, ils doivent souvent rembourser leurs dettes « en argent liquide, en terrain, en bétail ou en donnant une fille —ce qui est fréquent—. […] L’éradication du pavot les a simplement précipités davantage dans la pauvreté qui les avait initialement conduits à cultiver de l’opium. » (Joel Hafvenstein, Opium Season : A Year on the Afghan Frontier, p.214) ; cf. « Opium Brides », PBS Frontline). L’éradication de l’opium en Thaïlande —souvent citée comme le programme le plus réussi depuis celui qui fut appliqué en Chine dans les années 1950—, fut accomplie en associant la coercition militaire à des programmes très complets de développement alternatif. Voir William Byrd et Christopher Ward, « Drugs and Development in Afghanistan », Banque Mondiale, Conflict Prevention and Reconstruction Unit, Working paper series, vol. 18 (décembre 2004) ; voir également « Secret of Thai success in opium war », BBC News, 10 février 2009.

    [44] Voir par exemple Peter Dale Scott, « La continuité du gouvernement étasunien : L’état d’urgence supplante-t-il la Constitution ? », Mondialisation.ca, 6 décembre 2010.

  • Petite histoire des campagnes de diabolisation

    PARIS (via Polémia)  - La « diabolisation » est une technique de manipulation des esprits. Elle vise à interdire la description des faits ou l’expression de certaines idées en disqualifiant celui qui les rapporte, en l’accusant d’ « extrémisme », de « dérapage » ou de « provocation ». La diabolisation est l’arme majeure du terrorisme intellectuel. Arme régulièrement utilisée en France depuis quarante ans mais qui a aussi été employée avec succès ailleurs.

     

    Petit rappel historique en forme d’explications :

    1968 : Enoch Powell
    Helléniste, latiniste, poète anglais, ancien de Cambridge, le député conservateur Enoch Powell était promis aux plus hautes destinées britanniques. Mais, élu d’une banlieue de Birmingham, il jugea de son devoir de s’inquiéter de l’immigration massive qui affectait alors sa circonscription. Son discours du 20 avril 1968 reste prophétique. Mais une campagne de diabolisation s’abattit sur lui. Pour évoquer les risques des sociétés multiculturelles il avait cité un vers de Virgile : celui évoquant la vision de la sibylle décrivant le « Tibre tout écumant de sang ». Le peuple britannique apporta son soutien à Enoch Powell mais les médias ne retinrent de son discours qu’une expression, celle des « fleuves de sang ». Enoch Powell fut brisé par le Système qui lui préféra le pâle Edward Heath. Plus tard, la leçon fut retenue par Margaret Thatcher : pour conserver le pouvoir et imposer des réformes libérales, la « Dame de fer » sut mobiliser l’esprit national pour reconquérir les Malouines mais laissa des pans entiers du Royaume-Uni s’islamiser et s’africaniser.

    1979 : la campagne de presse contre la « Nouvelle Droite »
    Durant l’été 1979, les grands médias lancèrent une campagne de presse massive visant à disqualifier des clubs de réflexion (GRECE et Club de l’Horloge) et un journal en plein essor, le Figaro Magazine, tout en « compromettant » le RPR et l’UDF. Sans qu’il y ait eu une seule phrase à reprocher aux mis en cause, l’objectif était de frapper d’interdit certaines idées : celles qui valorisaient les origines européennes de la civilisation française, celles qui prenaient en compte la diversité et l’originalité des cultures, celles qui relativisaient le rôle de l’acquis par rapport à l’inné. Toutes idées jugées non « correctes » tant par les tenants d’un marxisme finissant que par les partisans de la nouvelle idéologie des droits de l’homme en train de se constituer autour de Bernard-Henri Lévy.

    1980 : l’attentat contre la synagogue de la rue Copernic
    Le 3 octobre 1980, une bombe explosa devant la synagogue de la rue Copernic à Paris. Immédiatement « l’extrême droite » fut accusée. Et le président de la LICRA, Jean Pierre-Bloch affirma : « Les assassins, ce sont aussi ceux qui ont créé le climat » ; il visait là les journalistes du Figaro Magazine, ciblés aussi par BHL. Quant au pouvoir exécutif de Giscard, Barre et Bonnet (ministre de l’Intérieur), il fut accusé de complaisance avec l’« extrême droite ». On sut très vite pourtant que l’attentat était d’origine proche-orientale mais l’effet politique des accusations mensongères fut redoutablement efficace : la direction du Figaro Magazine fut épurée et Valéry Giscard d’Estaing battu à l’élection présidentielle de mai 1981.

    1980 : le parti communiste et le bulldozer de Vitry
    Le 24 décembre 1980, la municipalité de Vitry, conduite par son maire, bloque au bulldozer la construction d’un foyer de travailleurs immigrés devant abriter 300 travailleurs maliens. Le maire Paul Mercieca est soutenu par Georges Marchais puis par une résolution du Comité central du parti. Georges Marchais affirme alors qu’« il faut stopper l’immigration officielle et clandestine ».

    Une campagne médiatique se déclenche alors contre le parti communiste. Etre allié de l’Union soviétique et défendre le goulag ne l’empêchait pas du tout de disposer d’un accueil favorable dans les médias ; en revanche, refuser l’immigration l’expose à la diabolisation. Pour y échapper, et malgré le soutien des populations locales, le parti communiste plie et se soumet aux dogmes de « l’antiracisme ». Il y perdra progressivement la totalité de son électorat populaire aujourd’hui partiellement remplacé par l’électorat immigré.

    1983 : Dreux et le Front national
    Aux élections municipales de 1983, le thème de l’immigration, abandonné par le parti communiste, revient sur le devant de la scène, notamment dans le XXème arrondissement de Paris où Jean-Marie Le Pen est candidat et à Dreux où Jean-Pierre Stirbois conduit la liste du Front national. La socialiste Françoise Gaspard ayant fraudé pour être réélue en mars 1983, les élections de Dreux sont annulées ; de nouvelles élections ont lieu en septembre : pour emporter la ville, la liste RPR/UDF fusionne au deuxième tour avec celle de Jean-Pierre Stirbois. La gauche lance alors une campagne de diabolisation du Front national et reçoit pour la circonstance le soutien de Simone Veil que ce choix isole au sein du RPR et de l’UDF.

    1986 : la mort de Malik Oussekine et le sida mental
    En 1986, le gouvernement Chirac cherche à réintroduire la sélection à l’université et à réformer le code de la nationalité. La gauche et les organisations antiracistes subventionnées organisent alors des manifestations violentes de protestation.

    Dans le Figaro Magazine du 6 décembre, Louis Pauwels dénonce « le monôme des zombies » : « Ce sont les enfants du rock débile, les écoliers de la vulgarité pédagogique, les béats nourris de soupe infra-idéologique cuite au show-biz, ahuris par les saturnales de “Touche pas à mon pote”. (…) L’ensemble des mesures que prend la société pour ne pas achever de se dissoudre : sélection, promotion de l’effort personnel et de la responsabilité individuelle, code de la nationalité, lutte contre la drogue, etc., les hérisse. (…) C’est une jeunesse atteinte d’un sida mental. »

    Le même 6 décembre, à l’issue de la destruction d’une barricade par la police, un immigré sous dialyse rénale, Malik Oussekine, trouve la mort. Une puissante campagne de sidération de l’opinion s’engage et débouche finalement sur le retrait des lois sur l’université et la nationalité. Formule choc qui illustre bien la baisse des capacités immunitaires et de défense de la société, le « sida mental » est au cœur du scandale médiatique. Mais l’enchaînement des événements montre sa réalité. Aujourd’hui encore c’est le « sida mental » qui rend impossible la répression des émeutes ethniques dans les banlieues de l’immigration.

    1987 : le « détail » de Jean-Marie Le Pen
    Le « détail » de Jean-Marie Le Pen est souvent considéré – par ses partisans comme par ses adversaires – comme l’explication majeure de la diabolisation du Front national (le mot « détail » a lui-même été diabolisé !). Ce point de vue mérite d’être fortement nuancé voire corrigé :

    - d’abord, parce que l’affaire du « détail » ne fut qu’une opération de diabolisation parmi beaucoup d’autres ; il est d’ailleurs intéressant de constater que la campagne de presse contre le « détail » de Jean-Marie Le Pen ne se déclencha pas immédiatement après l’émission « RTL/Le Monde » mais… 48 heures plus tard ; émotion et indignation ne furent pas instantanées mais programmées ;
    - ensuite, le « détail » survenu en septembre 1987 n’empêcha pas Jean-Marie Le Pen d’obtenir les 500 parrainages de maire nécessaires à sa candidature à l’élection présidentielle, ni de rassembler, au 1er tour, 14,5% des suffrages, doublant quasiment le nombre de ses voix par rapport aux élections législatives précédentes.

    1990 : la profanation de Carpentras
    Il y a chaque année – ce qui est déplorable – plusieurs centaines de profanations de cimetières. Dans plus de 90% des cas il s’agit de cimetières catholiques et cela n’émeut personne dans la classe politico-médiatique. Il n’en va pas de même lorsqu’il s’agit de profanations de sites musulmans ou juifs.

    A l’origine, la profanation du cimetière de Carpentras ne fit l’objet que d’une simple dépêche de quelques lignes sur l’AFP ; puis elle fut mise en scène par le ministre de l’Intérieur, Pierre Joxe, et devint un événement national de première ampleur. L’ensemble fut couronné par une grande manifestation PS/RPR/PC/UDF/LCR/SOS-Racisme/LICRA conduite par François Mitterrand.

    L’ancien directeur des RG, Yves Bertrand, a décrit l’affaire dans un livre de mémoires, n’hésitant pas à la qualifier de manipulation médiatique, sans se prononcer sur l’origine de l’acte lui-même si ce n’est sur la parfaite innocence du Front national. Parfaite innocence qui n’empêcha pas que soit brisée l’ascension du Front national qui venait pourtant d’obtenir l’élection d’un député au scrutin majoritaire (Marie-France Stirbois).

    L’affaire de Carpentras reste dans les mémoires car c’est la plus forte opération de sidération des esprits des quarante dernières années. Sidération qui s’opéra donc sur la base, sinon d’un mensonge, du moins d’un fait fantasmé et qui permit, quelques semaines plus tard, le vote de la loi mémorielle qui porte le nom du député communiste Jean-Claude Gayssot : loi liberticide qui crée le délit d’opinion historique.

    2004 : l’affaire Vanneste, la diabolisation au nom de l’homophobie
    Le député UMP Christian Vanneste a déclaré, le 26 janvier 2005, dans des interviews à La Voix du Nord et à Nord Eclair : « L’homosexualité est une menace pour la survie de l’humanité […]. Je n’ai pas dit que l’homosexualité était dangereuse. J’ai dit qu’elle était inférieure à l’hétérosexualité. Si on la poussait à l’universel, ce serait dangereux pour l’humanité […]. Pour moi leur comportement est un comportement sectaire. Je critique les comportements, je dis qu’ils sont inférieurs moralement […]. »

    Propos normaux pour un député conservateur et un philosophe catholique mais qui valurent à Christian Vanneste une puissante campagne de diabolisation. Il fut d’ailleurs poursuivi devant les tribunaux pour « homophobie », un délit créé sur le modèle des précédentes lois liberticides à la suite d’un montage médiatique. Un homme agressé avait médiatisé les coups dont il avait été victime en prétendant que ses agresseurs l’avaient frappé en raison de son orientation sexuelle. En fait, son agression était le fait de son « compagnon ». Mais l’émotion suscitée par le montage médiatique permit la création par la loi du 31 décembre 2004 du délit d’« homophobie ».

    2006/2009 : la diabolisation de Benoît XVI
    Il n’y a pas que les hommes politiques ou les intellectuels qui soient exposés à la diabolisation. Les hommes de Dieu aussi. Lorsque Jean-Paul II mourut, les médias mondiaux dressèrent le portrait robot du futur pape idéal : un Sud-Américain ou un Africain, progressiste, tourné vers les médias et attaché à une expression émotionnelle de la foi. Le Sacré Collège élut un cardinal allemand, intellectuel et philosophe, attaché à la raison et à la tradition. A partir de là toutes les occasions furent bonnes pour diaboliser le « pape allemand » :

    - son discours de Ratisbonne, où il s’interrogeait sur la religion et la raison (et soulignait les différences entre le catholicisme et l’islam) ;
    - ses propos africains sur le préservatif dont l’Eglise catholique peut pourtant difficilement… recommander l’usage.
    Dans ces deux cas la technique de diabolisation fut la même : la mise en exergue d’une phrase sortie de son contexte. La même technique que celle utilisée en 1968 contre Enoch Powell.

    Enfin la reductio ad Hitlerum fut aussi utilisée lors du rapprochement de Rome avec les évêques traditionalistes, l’un d’entre eux, Monseigneur Williamson, ayant tenu des propos révisionnistes, propos, certes, condamnables au regard du droit français (mais non du droit britannique) mais propos ne relevant en rien du droit canon (à moins de changer les dogmes de l’Eglise catholique).

    Bien entendu ces campagnes médiatiques ne sont que des prétextes utilisés par l’oligarchie médiatique dominante pour s’opposer à toute forme de retour vers la tradition catholique dont l’Eglise s’est éloignée à la suite de Vatican II.

    Les diabolisés : les nouveaux dissidents
    Les diabolisateurs sont les hommes d’influence qui tiennent le « manche ». Ce sont des hommes de pouvoir médiatique, politique ou financier, souvent défenseurs de groupes de pression communautaristes.

    Les diabolisés sont, eux, très divers : on y trouve des intellectuels, des hommes politiques, des hommes d’Eglise. Par-delà leurs différences, on trouve quelques points communs : souvent une grande culture, un attachement à des traditions, toujours du courage et de la lucidité et des convictions fermes qui les amènent à s’opposer au « politiquement correct », au « moralement correct », à « l’historiquement correct ».

    Le club des « diabolisés » fait penser aux clubs des dissidents des régimes totalitaires, ces régimes si bien décrits par George Orwell dans 1984. Des dissidents que le pouvoir soviétique qualifiait de « hooligans » !

    Ce qui prouve qu’être diabolisé, c’est plus qu’honorable, même si cela peut coûter cher : Louis Pauwels n’entra pas à l’Académie française, Enoch Powell se vit barrer la route de Downing street, Christian Vanneste ne deviendra jamais ministre et Benoît XVI aura toujours du mal à être aimé des grands médias !

    Comment combattre la diabolisation ?
    Une précision d’abord : la diabolisation ne s’évite pas, sauf par le silence, la repentance et le reniement de convictions non conformes. Il ne sert à rien, non plus, de « hurler avec les loups » et de tenter de dénoncer ceux qui seraient encore plus diabolisables que soi. Là aussi c’est aller contre l’honneur et contre ses propres intérêts car cela revient à s’inscrire dans la logique des diabolisateurs.

    Alors, quand on refuse de suivre la pente dominante – à quelque niveau que l’on se trouve – il faut s’apprêter à faire face à la diabolisation.

    Avec lucidité et courage. Il n’est pas toutefois interdit d’être habile : défendre des idées non conformistes c’est comme une course d’arêtes, cela implique de ne tomber ni d’un côté ni de l’autre ; il ne faut céder ni à la facilité ni à l’excès.

    Mais il faut aussi faire face aux diabolisateurs : dévoiler leurs arrière-pensées et les intérêts qu’ils servent ; effectuer les rappels historiques nécessaires ; et se poser une bonne question : Qui dans l’histoire a laissé sa marque sans avoir, à un moment ou à un autre, été diabolisé par les intérêts du moment ?

    Cet article a été initialement publié le 20/12/10 http://fr.novopress.info

  • Quand Clément Méric agressait la Manif Pour Tous

     

    Encore un article de grande qualité de Thomas Debesse dont voici des extraits :

     

    "Le 17 avril 2013, en marge d'une Manif Pour Tous, la cellule d'extrême gauche à laquelle appartient Clément Méric vient agresser les manifestants. Line Press était sur place et a filmé une partie des événements. Les extraits sont très intéressants. Malheureusement, je n'ai certainement pas les moyens de me payer une vidéo Line Press… Je me limite donc à une petite sélection de 7 images en invoquant le droit de courte citation… Cette vidéo était jusqu'à peu disponible sur le compte Youtube officiel de LinePress, si vous avez l'occasion de regarder cette vidéo, je vous y invite à le faire, elle est riche en renseignements.

    Alors que son groupe agresse la manifestation, tandis que la police intervient pour calmer le jeu et commence à attraper certains, Clément Méric se faufile entre les policiers en civils pour se réfugier derrière les bénévoles de sécurité de la Manif Pour Tous.

    Des altercations naissent entre ses camarades et des manifestants. Les bénévoles rappliquent. Clément Méric observe en retrait [...] [et] place sa chevalière de manière à pouvoir frapper avec s'il le faut [...]

    Clément Méric n'aime pas être pris en photo. En fait il retire son foulard dès qu'il faut se glisser incognito au milieu des policiers, profitant de son « visage de poupon » comme alibi, et le remet dès qu'il s'agit d'agir avec son groupe. On le voit à un autre moment de la vidéo lever la banderole sur son visage alors qu'un photographe se place pour photographier le groupe.

    MMais ce qui nous intéresse dans cette photo n'est pas le foulard, c'est sa chevalière. Sur cette image il joue du pouce et du majeur pour retourner le chaton sous son index et dissimuler la trop voyante bague aux vues des objectifs. Tout le long de la vidéo on le voit tourner cette chevalière, en fonction du rôle qu'il joue. Clément Méric ne se sert pas de sa chevalière comme d'une simple bague d'appartenance ou par coquetterie. Il la porte à l'index pour s'en servir comme une arme et lorsqu'il est inquiet et que le danger menace, place le chaton en avant du poing. Dès lors qu'il ne se sent plus en danger ou qu'il est pris en photo, il cache le chaton dans sa paume. [...]

    Les média rivalisent de bidonnage. Du coté du Monde, « pour souligner que Clément Méric n'était pas un provocateur » on précise que le drame s'est déroulé alors qu' il « se rendant à une vente privée de vêtements » comme s'il était allé à une vente BCBG. C'est oublier un peu vite que ladite vente privée est connue pour être un repaire d'extrémistes de tout bord et qui serait souvent l'occasion de bagarres… Tous les ingrédients pour une nomination au prix Albert Moscou sont là…

    Déjà, à l'occasion d'un autre fait divers heureusement moins dramatique, je m'étais étonné au début du mois de mai en lisant un article sur une action d'antifa qui avaient troublé un rassemblement venu commémorer la mort d'un nationaliste. Je lisais ces mots étonnant :

     

    « [Les antifas ont] repéré les quelques nationalistes déjà présents. Ces derniers n’ont pu que détaler très vite pour éviter de prendre des coups. »

     

    Comme s'il était normal, dans certains cas comme celui-ci, de recevoir des coups… [...]"

    Michel Janva  http://www.lesalonbeige.blogs.com/