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  • Nostalgie d’un autre mois de mai (arch 2010)

     

    Mai est enfin terminé. Pendant un mois, les médias ont célébré la grande révolution soixante-huitarde et loué les combattants de pacotille qui rêvaient de changer de société et qui se retrouvent aujourd’hui au service de cette société qu’ils vomissaient tant. Après de tels éloges, il faut se demander pourquoi le gouvernement Juppé ne leur accorda pas la carte d’anciens combattants comme il le fit aux anciens volontaires communistes d’Espagne. L’hystérie pubertaire collective du triangle Odéon – Sorbonne – Nanterre n’incarne cependant rien d’historique par rapport aux grands événements de ce siècle. En ces temps d’exaltation lacrymogène, il aurait été néanmoins plaisant de se souvenir de cet autre mois de mai, en 1983.

     

    Cette année-là, après avoir lancé le plan de rigueur, le gouvernement socialo-communiste de Mauroy soutint la nouvelle réforme universitaire concoctée par le ministre de l’Éducation nationale, Savary, qui, sous prétexte de modernisation, niait la spécificité des études médicales et transformait l’université en une sorte de « lycée supérieur ». Du fait de la docilité des syndicats étudiants, contrôlés par le P.S. et le P.C., la réforme aurait été entérinée sans aucun problème si les étudiants en médecine n’avaient pas réagi. Rapidement rejoints par leurs condisciples en droit et en sciences économiques, les élèves-médecins s’y opposèrent en manifestant pacifiquement. En guise de réponse, le régime socialiste lâcha contre eux ses C.R.S. et ses voltigeurs motocyclistes. Les premières échauffourées commencèrent dès la fin avril et se poursuivirent par intermittence tout au long du mois suivant.

     

    Scandalisés par cette agression policière, les manifestants en colère crièrent « À l’Assemblée nationale ! » et, à destination des « forces du désordre », qu’ils préféreraient les voir dans les usines Renault alors agitées par une grève quasi insurrectionnelle. Quelques jours plus tard, dans France-Soir, Jean Dutourd demandait aux C.R.S. d’être « crosses en l’air, camarades ! » et faisait observer judicieusement : « Encore deux ou trois manifs un peu rudes et l’on pourrait bien entendre le tac-tac des mitrailleuses », car « la gauche n’a pas les scrupules de la droite quand il s’agit de rétablir l’Ordre ».

     

    Mai 83 fut la seule occasion de connaître un anti-mai 68. Mais la désunion et les querelles intestines entre les étudiants apolitiques et les autres (royalistes, gudards, droitiers de l’U.N.I.) empêchèrent une amplification majeure de la contestation. Avec une meilleure concertation et une volonté d’aller jusqu’au bout, tout aurait été possible surtout quand, le 6 mai, les petits commerçants, les artisans et les patrons de P.M.E. – P.M.I. manifestèrent à leur tour contre la clique au pouvoir. Bien organisée, la convergence des protestations se serait réalisée. Or, la droite politique qui recherchait déjà la compromission, prôna l’inaction et l’apaisement. La sujétion du R.P.R. et de l’U.D.F. à la gauche date de cette période. Prenant acte de la trahison, le conseil national du P.F.N. (Parti des forces nouvelles) fustigea alors « l’attitude de l’opposition parlementaire [qui] est inadmissible : son refus de soutenir les luttes engagées contre le régime de Mitterrand prouve qu’elle n’a pas envie d’abattre ce régime de trahison par les voies les plus légales ».

     

    La conséquence imprévue de ce mouvement inorganisé et, finalement, immature incita le P.S. à reprendre en main les organisations étudiantes et relança le noyautage dans le milieu lycéen. Le résultat produisit, en hiver 1986, la formidable mobilisation contre la loi Devaquet. Les modérés français venaient de montrer une nouvelle fois qu’ils étaient déjà les plus bêtes du monde…

     

    Rodolphe Badinand http://www.europemaxima.com

     

    • Paru dans Rivarol, le 3 juillet 1998, et première mise en ligne sur Europe Maxima le 15 août 2005.

  • Racailles de Brétigny : de quel côté sont Valls et Taubira ?

    Des policiers ont trouvé des SMS explicites dans le portable de jeunes interpellés le jour du drame. Une enquête doit être menée pour savoir si les victimes du déraillement du train ont bien été volées.

    Les forces de l’ordre ont-elles été « caillassées » à Brétigny, comme elles l’affirment, ou simplement accueillies « de façon un peu rude », selon l’expression du ministre des Transports, Frédéric Cuvillier ?

    Y a-t-il eu « un vol ou deux », comme le concède la préfecture de l’Essonne, ou bien de véritables « scènes de pillage » ? Un rapport de la Direction centrale des compagnies républicaines de sécurité (DCCRS), révélé jeudi par Le Point , évoque non seulement des « jets de projectiles » après le déraillement du train, mais aussi des « vols d’effets appartenant aux victimes ». Une « réalité sans doute dérangeante pour les autorités », mais confirmée par deux syndicats aussi différents qu’Alliance (classé à droite) et l’Union nationale des syndicats autonomes (Unsa, classé à gauche). Des policiers « scandalisés qu’on puisse remettre en cause leur parole » et outrés d’avoir vu leurs agresseurs repartir « en vainqueurs »…

    Selon ce rapport, les CRS ont dû repousser « des individus, venus des quartiers voisins, qui gênaient la progression des véhicules de secours en leur jetant des projectiles ». [...]

    Le Figaro

    http://www.actionfrancaise.net

  • Le fantôme du libéralisme

    L’’effondrement du modèle social français n’’a pas que des mauvais côtés. D’’une part parce que l’’extension du centralisme bureaucratique n’a jamais été une bonne chose pour nos libertés, d’’autre part parce qu’’il permet de constater que la tradition libérale française existe toujours, et demeure hélas dans l’’erreur.
    Retour du libéralisme sauvage
    Les contours de cette tradition, qui existe pourtant bel et bien, demeurent toutefois assez flous pour qu’’Alain Laurent se prête, dans Le libéralisme américain, à un travail de clarification sémantique. La polysémie du mot libéral” fait de son usage un exercice délicat. En France, libéral, presque toujours précédé du préfixe “ultra” ou “néo”, renvoie à un courant politique qui fait de l’’économie de marché le meilleur régulateur des rapports humains, et de l’’État l’’ennemi absolu des libertés individuelles. En Angleterre et aux États-Unis, être libéral, c’est accepter l’intervention de l’’État en économie, être progressiste en morale et bien souvent pacifiste en politique. En bref, c’’est un quasi-synonyme de social-démocrate.
    Alain Laurent soutient que la première acception est la vraie, tandis que la seconde n’est qu’’une vaste escroquerie visant à perpétuer dans les esprits les “acquis” des différentes formes d’’interventionnisme étatique et bureaucratique. Son avis est définitif, et prend sa source dans ses lectures de Von Mises et Hayek : « Mises rappelle dans la première partie de l’’ouvrage significativement intitulée Libéralisme et socialisme qu’’outre l’attachement à la tolérance, à la paix, à l’égalité devant la loi, à la démocratie et aux droits individuels fondamentaux, ce qui identifie par nature le libéralisme c’’est le primat du libre contrat et le respect intégral du droit de propriété – incluant “la propriété privée des moyens de production” […] qui sont au fondement d’’une économie de libre marché sans laquelle parler de libéralisme est absurde autant que scandaleux. »
    Le droit ou le marché
    La généalogie que M. Laurent dresse n’’est pas dénuée d’’intérêt. Le néolibéralisme dont il se fait le héraut ne serait finalement qu’’un retour au libéralisme des origines, celui de Bastiat, Smith et Locke. Ce finalement « vieux libéralisme » aurait été supplanté à partir du XIXe siècle par un « nouveau libéralisme » anglo-saxon teinté de socialisme, à son tour contesté après la seconde guerre mondiale par la nouvelle génération de « classical liberals ». Toutefois, plusieurs remarques s’’imposent.
    Premièrement, on voit mal en quoi l’’école de Manchester, qu’’A.Laurent porte au pinacle, peut prétendre au monopole de l’’étiquette libérale. On peut même se demander si ce courant, dans sa prétention à incarner la totalité de la tradition politique libérale, n’’en est pas qu’’une excroissance scientiste tout aussi datée que son adversaire “progressiste ” née des Lumières écossaises et teintée d’’évolutionnisme darwinien.
    Deuxièmement, les malentendus qui subsistent entre nouveau et ancien libéralisme renvoient à une tension mal éclaircie qui remonte aux premiers philosophes libéraux, et qui paraît irréductible - du moins quand on reste libéral : est-ce le droit ou le marché qui est la meilleure garantie des libertés individuelles ? L’’État ne joue-t-il pas au même titre que le marché un rôle de fractionnement des lieux de pouvoir, de “checks and balances pour reprendre l’’expression consacrée, utile à la défense des libertés civiles et politiques ? Toujours en partant de l’individu et de sa propriété comme un tout inviolable, l’’intervention de l’’État peut se justifier pour corriger une situation qui n’’est pas spontanément juste et contrevient à l’’idée pourtant chère à A. Laurent d’’égalité devant la loi.
    Notre auteur s’en prend au New Deal de Roosevelt et à la Great Society de Johnson, mais force est de constater que le langage de justification des deux hommes politiques emprunte au lexique libéral, et cela à raison. La grande loi de 1964 sur les droits civils mit fin à la sélection sur la couleur de peau dans les relations de travail. Elle fut une intervention étatique qui faussa le libre jeu des relations contractuelles entre employeurs et employés, et s’’explique par la primauté donnée à l’’égalité devant la loi sur la liberté du big business. Pour prolonger la remarque, il est étonnant d’’entendre un néolibéral faire l’’apologie du néoconservatisme, qui tient beaucoup plus de ce new liberalism interventionniste et assez peu soucieux de l’’augmentation des budgets fédéraux - notamment militaire - que du vieux libéralisme classique attaché à l’’État “veilleur de nuit”. Un Robert Taft en est bien plus proche, mais lui appartient au panthéon des conservateurs traditionnels, que sur un contresens M. Laurent considère comme des illuminés et des collectivistes.
    Nation et démocratie
    Pierre Manent appartient lui aussi à la tradition libérale, mais son horizon est plus conservateur. Elève de L. Strauss, lecteur de Tocqueville et de Oakeshott, il garde une attitude beaucoup plus réservée, voire sceptique, sur les bienfaits de l’’extension de l’’idéologie individualiste à toutes les sphères d’’activité humaine et sociale. Dans son dernier essai, le philosophe s’’alarme de la disparition de la nation, voire de l’’idée de cité sur laquelle s’’est bâtie toute l’’histoire de France. Le projet européen se proposerait de lui substituer une « agence humaine centrale » promotrice d’une forme démocratique sans peuple, une démocratie pure axée sur la « bonne gouvernance » et le respect des droits de l’’homme tout en oubliant la question de la souveraineté populaire : « La version européenne de l’’empire démocratique se signale par la radicalité avec laquelle elle détache la démocratie de tout peuple réel et construit un Kratos sans Demos. »
    La dynamique démocratique, que M. Manent identifie avec Tocqueville à l’’égalité des conditions, se caractériserait par l’’abolition des distances entre des hommes désormais persuadés d’’être souverains. L’’injonction démocratique fois l’’empathie pour l’’humanité et à éliminer toutes les instances de différenciation plus ou moins héritées des temps prédémocratiques : la hiérarchie, la courtoisie ou politesse, la bienséance et plus généralement tous les rites sociaux qui tendaient à organiser la séparation entre les hommes sont contestés par l’égalitarisme démocratique.
    L’’instrument du nivellement fut longtemps la nation, qui garantissait l’’égalité des citoyens avant que l’’Europe n’’en conteste le monopole. La civilisation et la liberté en Europe se seraient accommodées de la démocratisation grâce à l’’État souverain et au gouvernement représentatif, qui auraient « discipliné » le phénomène en l’’incarnant. On comprend que si M. Manent entend le phénomène démocratique comme un mouvement tendant à l’’égalité des conditions entre les hommes, l’’empire, froid, abstrait et bureaucratique européen s’’y oppose frontalement : « Embrassant les “valeurs” démocratiques, nous avons oublié le sens de la démocratie, son sens politique, qui est le gouvernement de soi. Le temps est revenu du despotisme éclairé, désignation exacte pour la somme d’’agences, administrations, cours de justice et commissions qui, dans le désordre mais d’’un esprit unanime, nous donne de plus en plus méticuleusement la règle. »
    Gouvernement de soi
    Si l’’essentiel du projet démocratique moderne relevait du très aristotélicien principe du gouvernement de soi, d’’hommes libres par des hommes libres, ça se saurait. Même si nous ne pouvons que nous féliciter d’’entendre un libéral exprimer son hostilité à l’’idéologie européiste, la démocratie originelle dont il se réclame pour condamner le procès d’« obsolétisation » de l’’État souverain et du gouvernement représentatif n’a jamais existé. On pourrait même soutenir que la modernité politique s’’est entièrement construite contre elle. Remarquons également que les éléments que M. Manent tente de sauver du mouvement égalitaire, la représentation et l’’État souverain, sont par nature non démocratiques : ces deux artifices que l’’on retrouve constamment dans la tradition libérale n’’ont jamais eu pour vocation de refléter le consentement populaire, mais bien d’’en limiter l’’intrusion directe dans la délibération collective.
    On sent notre auteur parfois sceptique sur la portée à donner à toutes les fictions morales et politiques qui servent à perpétuer l’illusoire alliance entre un système représentatif non démocratique et les manifestations du consentement populaire. L’’”individu souverain”, la “représentation nationale”, “la liberté de conscience”, “l’égalité des droits”, tous ces mensonges nécessaires pour rendre acceptable une évolution démocratique profondément égalitaire, niveleuse, portée sur l’’indifférenciation et la “mêmeté” masquent de plus en plus difficilement son caractère essentiellement nihiliste. Peut-être que M. Manent, plutôt que de prudence, aurait dû faire preuve de courage en rejetant complètement le projet démocratique. Mais curieusement, comme la plupart des libéraux tocquevilliens, il semble résigné. L’’histoire pour eux conduit inévitablement à la démocratie égalitaire, et les transformations qu’’elle engendre sont des acquis finalement assez définitifs, ce qui nous paraît être une concession à l’'esprit du temps et à la servitude.
    La tradition démo-libérale devient intéressante quand elle redécouvre ses propres faiblesses, et qu’’elle emprunte aux autres traditions politiques et philosophiques pour les masquer. Malheureusement pour elle, la monarchie comme l’’aristocratie ont saisi avec beaucoup plus de subtilités les problématiques touchant au pouvoir et à la liberté, et permettent avec beaucoup plus de certitudes de dépasser ses contradictions.
    Pierre CARVIN L’’Action Française 2000 du 4 au 17 mai 2006
    * Alain Laurent : Le libéralisme américain - Histoire d’un détournement, Les belles lettres, 271 pages, 21 euros.
    * Pierre Manent : La Raison des nations - Réflexions sur la démocratie en Europe, Gallimard, 100 pages, 11 euros.

  • Défendons la vie !

    La défense de la vie fait partie des thèmes privilégiés par Monde et Vie et si nous devions ne nous en tenir qu'à un combat, ce serait celui-là. Raison de plus pour y consacrer un dossier quand l'actualité est particulièrement riche.
    En quarante-huit heures se sont succédé deux bonnes nouvelles : le 23 janvier, l'éclatant succès de la septième marche pour la vie et, le 25, le rejet par les sénateurs d'une « proposition de loi relative à l'aide active à mourir » qui devait faire entrer l'euthanasie dans la législation française.
    Dans les deux cas, les défenseurs de la vie ont reçu des soutiens, espérés dans un cas, inespérés dans l'autre.
    Au premier rang des soutiens espérés à la marche pour la vie figure, bien sûr, celui du pape Benoît XVI, qui a envoyé sa bénédiction aux marcheurs. Vingt-cinq évêques, dont quinze titulaires et parmi eux le cardinal Barbarin, primat des Gaules, avaient également appuyé la manifestation, à laquelle participaient quatre évêques catholiques romains : NNSS Lebrun, Bagnard, Aillet, Laun, ainsi qu'un évêque de l'Eglise syro-orthodoxe.
    On remarquait aussi parmi les marcheurs un certain nombre d'hommes politiques français et d'élus, appartenant à divers partis - et c'est bon signe : Bruno Gollnisch, député européen, Patrick Louis, conseiller régional Rhône-Alpes, Xavier Lemoine, maire de Montfermeil, Guy de Framond, maire du Plantay (Ain), Christophe Bentz, président des Jeunes pour la France, Hubert Veauvy, responsable national des idées pour les jeunes au sein du Parti national chrétien, Carl Lang, président du Parti de la France, Jean-Claude Martinez, ancien député européen... Et deux fois plus de manifestants que l'année précédente : les choses bougent ! Au premier rang des appuis inespérés qui ont permis de faire barrage à l'euthanasie, vient le premier ministre François Fillon. Le texte du projet de loi débattu au Sénat le 25 janvier, après avoir été adopté le 18 janvier par la commission des Affaires sociales du même Sénat, prévoyait que « Toute personne capable majeure, en phase avancée ou terminale d'une affection accidentelle ou pathologique grave et incurable, lui infligeant une souffrance physique ou psychique qui ne peut être apaisée ou qu'elle juge insupportable, peut demander à bénéficier d'une assistance médicalisée permettant, par un acte délibéré, une mort rapide et sans douleur. » La veille du débat, François Fillon a publié une tribune dans Le Monde, dans laquelle il écrivait clairement : « La question est de savoir si la société est en mesure de légiférer pour s'accorder le droit de donner la mort. J'estime que cette limite ne doit pas être franchie. » Cette démarche du Premier ministre a sans aucun doute fait pencher la balance du côté des défenseurs de la vie, au sein d'un Sénat où l'empoignade était rude.
    40 % des femmes avorteront au moins une fois dans leur vie
    Certains élus avaient clairement fait connaître leur opposition à l'euthanasie, comme le sénateur de Paris Yves Pozzo di Borgo (Nouveau Centre), qui s'indignait dans un communiqué : « Ce texte est légitimement dénoncé par les plus hautes autorités morales de notre pays, qu'il s'agisse de l'Ordre des médecins ou de l'Église catholique. Je ne comprends pas que la présidente de la commission des Affaires sociales du Sénat ait pu cautionner une telle proposition de loi. Derrière le droit à mourir dans la dignité se camoufle en fait le droit au suicide assisté. La véritable réponse à apporter aux malades c'est le développement des soins palliatifs dans notre pays. En agitant devant l'opinion certains cas extrêmes et souvent dramatiques on risque d'ouvrir la boîte de Pandore exposant les personnes les plus vulnérables à des dérives incontrôlables. »
    Le député de la Drôme Hervé Mariton, dans un livre d'entretiens qu'il a récemment publié avec le journaliste Fabrice Madouas *, estime lui aussi qu'il est « heureux que le législateur résiste à l'idée que l'euthanasie soit un choix légitime » et que le refus de cette solution « est un mouvement du cœur ».
    Hervé Mariton, fait également état d'un chiffre dramatique : selon l'Institut national des études démographiques, en France, près de 40 % des femmes avorteront au moins une fois dans leur vie. Ce fléau frappe en particulier les jeunes, rançon sinistre de la sexualité précoce des adolescents. Le proviseur d'un lycée professionnel de Crest, ville dont Hervé Mariton est le maire lui a confié que la moitié des jeunes filles de son établissement avaient avorté avant d'atteindre la majorité. On mesure la tragédie que cela représente, non seulement pour les enfants qui sont tués dans le sein de leur mère, mais pour ces mères elles-mêmes : selon un sondage publié par La Croix en février dernier, 83 % des Françaises jugent que « l'avortement laisse traces psychologiques difficiles à vivre pour les femmes » - beaucoup d'entre elles le savent malheureusement d'expérience - et 61 % estiment qu'il y a trop d'avortements. Le député de la Drôme, qui déclare ne pas contester la légalisation de l'avortement rappelle cependant l'article 1er de la loi Veil qui précise : « La loi garantit le respect de tout être humain dès le commencement de la vie. » Notre société nage en pleine contradiction ! Le député estime qu'il faudrait davantage informer les Françaises des solutions alternatives à l'avortement et tire la sonnette d'alarme concernant l'autorisation de la recherche sur l'embryon, avant la révision de la loi bioéthique qui interviendra en février. D'autres éléments d'actualité viennent réveiller le débat autour de l'accueil de la vie, comme la demande de reconnaissance en pseudo « paternité d'une lesbienne sur les enfants que sa compagne a eu en recourant aux méthode de fécondation artificielle ; encore, comme la possibilité donnée aux enfants nés sous X de connaître ultérieurement leurs parents naturels - mesure faussement compulsionnelle, qui risque d'accroître encore le nombre des avortements au détriment des procédures d'abandon. Tout se ramène, au fond, à l'avertissement pape Jean-Paul II lors de sa rencontre avec les jeunes au Parc des princes, à Paris, en 1981 « La liberté sexuelle ne fait pas le bonheur l'homme. La société de consommation pas le bonheur de l'homme. » Trente ans plus tard, la liberté sexuelle a fini par réduire l'homme lui-même à un simple objet de consommation.
    Hervé Bizien monde & vie 28 janvier 2011
    * Hervé Mariton, Transmettre pour construire, Pygmalion, 19,90€

  • Pharmaciennes et pharmaciens désormais visés. L'alternative est pourtant possible.

    Cet éditorial peut être considéré – malheureusement - comme la suite d'autres articles publiés récemment sur Voxnr. Ainsi, "Récession" (1), "L'été sera chaud" (2), "Les retraités, eux aussi, vont être plumés" (3) ainsi que, pour prendre un dernier exemple, très récent "Et ça continue, encore et encore …" (4).

    J'avais développé un point de vue dans le cadre du dernier article rédigé:

    "On a, et bien à tort, l'idée qu'une révolution est nécessairement ponctuelle et soudaine. Un autre type de révolution, dans la quiétude cette fois ci, donc plus insidieuse, passe par la succession de réformes minimes, qui permettent de parvenir au même résultat qu'une révolution brutale."

    L'article que j'ai lu dans la version papier du journal Les échos confirme mon analyse.

    Avant de développer mon point de vue, je souhaiterais à titre d'introduction, revenir à un article bien antérieur intitulé "Souhaitez vous vraiment que la France connaisse le miracle économique allemand ?" (5) et publié sur Voxnr le 1er février 2013. J'y montrais alors que ce pseudo-miracle entraînait une catastrophe sociale majeure en Allemagne. Mais aussi que ces lois imposant un deficit social, n'étaient pas le fait d'un gouvernement de droite mais bien du gouvernement Schröder labellisé Spd.

    Sachant la période estivale et donc la quiétude dont il peut bénéficier, le gouvernement Ayrault détricote progressivement et rapidement le tissu social français. C'est désormais le monopole des pharmacies qui est menacé en matière de distribution de médicaments. Rappelons que nos pharmaciens sont des petits et les hypermarchés, des multinationales. Les petits commerçants sont d'autant plus importants qu'ils contribuent à structurer les quartiers mais aussi à humaniser les échanges. Si on ne dialogue pas lorsqu'on prend sa viande sous cellophane au supermarché, on peut très facilement papoter avec les autres clients dans une boucherie. Voilà qui favorise le terroir et construit le tissu social.

    Dans les faits, l'autorité de la concurrence a publié mercredi 10 juillet un rapport concernant les prix pratiqués par les pharmaciens sur les produits d'automédication. Bien entendu, les Français risquent d'approuver la démarche au motif de paiements moins onéreux. Mais n'avons nous pas fait la même erreur avec nos différentes industries en raison de l'apologie de la concurrence. C'est ainsi que nous avons perdu textile, chantier naval, électroménager, ameublement, sidérurgie... En conséquence, si la baisse des prix est, de prime abord séduisante, elle se montre aussi catastrophique pour nous tous à long terme. On ne viendra pas me répondre que les politiciens libéraux ne savaient pas les conséquences à long terme en initiant des politiques libérales, durant les années 70, qui acceptent la concurrence avec des pays que l'on ne peut économiquement combattre, au motif de leurs faibles prestations sociales et salaires.

    L'automédication via des renseignements cueillis sur internet va faire des ravages: on ne s'improvise ni médecin, ni pharmacien... De même, les médicaments, en France prescrits uniquement sur ordonnance, sont disponibles désormais sur internet, notamment sur des sites asiatiques.

    Les libéraux, appelons donc les ainsi puisqu'ils ne sont ni de droite, ni de gauche, jouent la carte des individualités et des petits groupes contre l'intérêt général et le Peuple dans sa totalité. Si nous avions continué à acheter au même prix notre textile plutôt que de s'en aller quérir des produits asiatiques moins onéreux, nous aurions encore toute notre industrie textile. Et c'est bien sur vrai pour toute les industries.

    Il n'est pas trop tard pour prôner un protectionnisme intelligent pratiqué à l'échelle européenne face à une guerre économique que nous sommes en train de perdre.

    Engageons nous !

    Alain Rebours http://www.voxnr.com

    notes :

    (1) Récession ! http://www.voxnr.com/cc/politique/EFZFpluAulZZcdqjck.shtml

    (2) L'été sera chaud http://www.voxnr.com/cc/politique/EFZFFukkAytyEKtdIw.shtml

    (3) Les retraités, eux aussi, vont être plumés http://www.voxnr.com/cc/politique/EFZkElZVEpJswTeDJk.shtml

    (4) "Et ça continue, encore et encore ..." http://www.voxnr.com/cc/politique/EFZFZFVAyuRfMvlHEr.shtml

    (5) Souhaitez vous vraiment que la France connaisse le miracle économique allemand ? http://www.voxnr.com/cc/politique/EFVAZuVuEuPiEsKCLl.shtml

  • Homosexualisme et liberté d'expression : divorce à l'italienne

    En Italie, la liberté d’expression bientôt prise en otage par le lobby gay

    Le 26 juillet prochain sera examiné un projet de loi contre l’« homophobie » au Palais Montecitorio.

      Au delà des – légitimes – redéfinitions des peines prévues pour violence ou discrimination à l’encontre des personnes homosexuelles, le projet prévoit surtout d’introduire dans la législation italienne la notion « d’identité de genre » mais aussi des peines dignes des dictatures les plus féroces à l’encontre de qui oserait s’opposer, par exemple, au mariage homosexuel ou à l’idéologie véhiculée par les lobbies LGBT puisque d’après le texte, pourront être punies de 18 mois de prison celui qui « incite à commettre ou commet des actes de discrimination fondés sur l’orientation sexuele ou l’identité de genre de la victime ». Selon certains juristes, ceux qui voudraient empêcher l’adoption de lois dénaturant le mariage ou permettant l’adoption par des couples de même sexe pourront être poursuivis et condamnés en vertu de ce texte.

    Le texte qui entrera prochainement en discussion prévoit par ailleurs de 6 mois à 4 ans de prison pour qui participe à des associations critiquant l’homosexualité et de 1 à 6 ans pour qui fonde ou préside de telles associations ! Enfin, comme le souligne le journal italien Avvenire, les dispositifs anti-discriminations pourront permettre des poursuites devant les tribunaux contre des associations religieuses ou des Églises si, par exemple, celles-ci considèrent publiquement l’acte homosexuel comme un péché. [...]

    La suite sur NdF

    http://www.actionfrancaise.net